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LEADERSHIP ACADEMIA
UNIVERSITY
COURS D’ECONOMIE
POLITIQUE
Mars 2024
INTRODUCTION
Dans cet enseignement d’économie politique dispensé cette année en
troisième licence en Business Administration, il sera question de fixer des vues sur
l’introduction à la microéconomie afin de permettre à ces étudiants d’avoir une vue
d’ensemble de l’analyse microéconomique.
Contenu du cours
Le contenu du cours proposé est le suivant :
CHOIX DU CONSOMMATEUR ET
DEMANDE INDIVIDUELLE D’UN
BIEN
Ils supposent d’abord qu’un individu est capable de mesurer l’utilité (une
mesure subjective de la satisfaction) qu’il retire de la combinaison d’un bien par un
indice quantitatif. Ce bien peut être divisible (l’unité consommable d’un bien
parfaitement divisible est infiniment petite), substituable ou complémentaire. Cette
approche est dite cardinale, c’est-à-dire l’utilité est un concept mesurable et débouche
sur un principe vraiment fondamental pour l’analyse économique moderne « les choix
individuels résultent toujours d’une égalisation à la marge des coûts et avantages liés
aux différentes possibilités qui leur sont offertes ».
Une hypothèse très simple qui explique mieux les phénomènes que
l’approche cardinale ;
L’explication des décisions individuelles accorde désormais moins
d’importance aux préférences des agents, impossibles à mesurer
objectivement, qu’à leurs contraintes observables et quantifiables
(contrainte budgétaire).
La demande d’un bien sera plus ou moins sensible aux variations du prix
du bien choisi, aux variations du prix des biens substituables, ou aux variations du
revenu du consommateur et les coefficients d’élasticité sondent les tendances des
interactions de la demande.
Cette mesure n’est qu’une approximation d’Um dans la plupart des cas. Sur
ce, si le bien X est parfaitement divisible, on peut toujours imaginer une quantité plus
petite quelle que soit l’unité de mesure retenue. Si on mesure la consommation en
grammes, 1 gramme ne représente pas vraiment la consommation marginale, puisque
une consommation de 0,5 gramme peut être envisagée ; même si l’unité de mesure
était demi-gramme, on pourra toujours envisager une consommation de 0,25, et ainsi
de suite.
Ou autrement, étant donné que l’utilité totale d’un bien X varie en fonction
de la quantité X consommée du bien, elle commence par croitre avec la quantité
consommée, puis finit par décroitre, ainsi l’utilité marginale de X, Umx, mesure la
variation de l’utilité totale entrainée par la consommation d’une unité supplémentaire
du bien X :
ΔUX
Umx = et quand 𝚫𝐗 tend vers 0 (bien parfaitement divisible), elle est
ΔX
𝐝𝐔𝐱
égale à la dérivée de la fonction d’utilité totale, soitUmx= 𝐝𝐱 . Et on observe sur le
Pour les valeurs du bien X inférieures à𝑿𝟏 , l’Um est positive et décroissante et l’Ut
croit au taux croissant ;
Pour les valeurs du bien X supérieures à 𝑿𝟏 , l’Um est négative et l’Ut décroit ;
𝐝𝐔𝐱
Pour X=𝑿𝟏 , :Umx= → max (Ux) : le consommateur atteint son niveau de satiété.
𝐝𝐱
1. Situation d’abondance
Dans ce cas où les biens sont rares, le consommateur doit opérer un choix
entre les différentes possibilités de consommation. Prenons une économie de troc où
les biens s’échangent contre les biens, consommer un bien X, équivaut à renoncer à un
bien Y ou un bien T que l’on aurait pu obtenir en échange.
1. Axiome de préférence
2. Axiome de transitivité
3. Axiome de dominance
Pour toute paire de paniers de biens A = (𝑋1, 𝑋2) et B = (X’𝟏 , X’𝟐 ) / 𝑋1 = X’𝟏
et 𝑋2>X’𝟐 ou 𝑋1>X’𝟏 et 𝑋2 = X’𝟐 ou encore 𝑋1>X’𝟏 et 𝑋2>X’𝟐 , alors A > B, c’est-à-dire
« Plus » est préféré à « Moins » quand bien même cette réalité est vraie pour les biens
désirés par l’être humain (biens utiles).
4. Axiome de substituabilité
Pour toute paire de paniers de biens A = (𝑋1, 𝑋2) et B = (X’𝟏 , X’𝟐 ) / A > B, il
existe une quantité de X’𝟏 ou de X’𝟐 qui, ajoutée à B, on a un nouveau panier B’/ B’=A.
Cette courbe indique les différentes combinaisons des biens X et Y qui font
à ce que le consommateur puisse avoir une utilité totale identique (même niveau
d’utilité totale). Les couples A, B et C procurant une utilité identique au
consommateur, celui-ci est supposé par hypothèse être indifférent, d’où le terme de
courbe d’indifférence.
Les courbes d’indifférences sont convexes par rapport à l’origine des axes,
c’est-à-dire qu’elles ne sont pas droite mais courbées vers le bas (leur inclinaison
diminue progressivement de gauche à droite). C’est la conséquence du principe de
décroissance du taux marginal de substitution. En effet, le rapport en valeur absolue
𝚫𝐘
diminue au fur et à mesure que la substitution des biens Y à X s’opère : en renonçant
𝚫𝐗
au bien Y donc son utilité marginale augmente alors que en acquérant de plus en plus
le bien X, son utilité marginale diminue. Ainsi, un consommateur rationnel demandera
un peu plus de bien X (dont l’Um diminue) pour le sacrifice d’une unité
supplémentaire du bien Y (dont l’Um augmente).
Exemple : Fardes bleues et Fardes rouges est le cas le plus simple : taux de 1 pour 1.
Dans le cas des compléments parfaits, ce qui est important est que
l’individu préfère consommer des biens dans des proportions fixes mais pas
nécessairement dans la proportion de 1 pour 1.
4. Saturation
Dans ce cas, il existe un panier (X) préféré à tous les autres. Plus le
consommateur s’en rapproche, plus grande est sa satisfaction. C’est la distance par
rapport à X qui permet de comparer les différents paniers. Ce panier préféré du
consommateur (panier X) est appelé le point idéal ou le point de saturation.
6. Biens discrets
Dans les lignes ci-dessus, on voit bien que la forme des courbes
d’indifférences est déterminée par le rythme auquel le bien Y et le bien X sont échangés
le long de ces courbes. Ce rythme ou taux d’échange, est appelé taux de substitution.
Ainsi, le taux marginal de substitution de X à Y (𝑇𝑀𝑆𝑋𝑌 ) est la quantité du bien Y à
laquelle on doit renoncer (-Δy) par unité supplémentaire du bien X (ΔX), tout en
gardant le même niveau de satisfaction (satisfaction ne change pas, ΔU = 0).
Δy 𝑈𝑚𝑋
Δx.𝑈𝑚𝑋 + Δy.𝑈𝑚𝑌 = 0 → Δx.𝑈𝑚𝑋 = −Δy.𝑈𝑚𝑌 → − = 𝑇𝑀𝑆𝑋𝑌 (1).
Δx 𝑈𝑚𝑌
Le revenu de l’individu est fonction de son salaire (prix du travail) fixé sur
le marché de travail. Les prix étant fixés par l’équilibre entre l’offre et la demande sur
les marchés des deux biens, R, 𝑃𝑋 et 𝑃𝑌 sont des données indépendantes des décisions
du consommateur, donc exogènes et s’imposent à lui comme des contraintes au
moment du choix. Bref, la contrainte budgétaire signifie tout simplement que la
dépense doit être égale au revenu R = X.𝑷𝑿 +Y.𝑷𝒀 .
𝑃𝑋 𝑅
R = X.𝑃𝑋 +Y.𝑃𝑌 ouY= - X+ (équation de la droite budgétaire).
𝑃𝑌 𝑃𝑌
de combinaisons possibles compte tenu du revenu et des prix. Ces Deux points de cette
𝑹 𝑹
droite ont pour coordonnées : X= 0 → Y= et Y= 0 → X = .
𝑷𝒀 𝑷𝒀
1. Variation de prix d’un de deux biens (prix de l’autre bien et revenu inchangés)
Ceterisparibus, une diminution de prix est constatée d’une part, s’il s’agit
du prix du bien X, par la rotation de la droite autour du point A (R/𝑷𝒚 ) vers la droite,
et d’autre part, s’il s’agissait du bien Y, par la rotation vers la droite de la droite du
budget autour du point B (R/𝑷𝒙 ). Alors qu’une augmentation du prix est indiquée
d’une part, pour le bien X, par la rotation vers la gauche de la droite du budget autour
du point B.
Graphique 1.12. Déplacement de la droite du budget causé par une diminution du prix
Graphique 1.13. Déplacement de la droite du budget causé par une augmentation du prix
𝐝𝐲
Donc en ce point, la pente de la courbe d’indifférence ( ) et celle de la droite
𝐝𝐗
𝑷 𝐝𝐲 𝑷𝑿
budgétaire (- 𝑿 ) sont confondues. Ainsi, =- ;
𝑷𝒀 𝐝𝐗 𝑷𝒀
𝒅𝒚 𝑷𝑿
Or par définition 𝑻𝑴𝑺𝑿𝒀 = - . Donc 𝑻𝑴𝑺𝑿𝒀 = .
𝒅𝑿 𝑷𝒀
Aussi, par rapport à la théorie de l’utilité marginale, le 𝑇𝑀𝑆𝑋𝑌 𝑒𝑠𝑡 égal au
rapport des utilités marginales des biens X et Y, d’où au point d’équilibre du
𝑼𝒎𝑿 𝑷𝑿
consommateur E : 𝑻𝑴𝑺𝑿𝒀 = = .
𝑼𝒎𝒀 𝑷𝒀
Si on multiplie les deux cotés par 𝑈𝑚𝑌 puis en les divisant par𝑃𝑋 , on aura :
𝑼𝒎𝑿 𝑼𝒎𝒀
=
𝑷𝑿 𝑷𝒀
Ceci est la loi d’égalisation des utilités marginales pondérées par les prix
(résultat compatible à la théorie de l’utilité cardinale).
𝑈𝑥 𝑈𝑦
⅄ = =
𝑃𝑥 𝑃𝑦
𝑈𝑥 𝑈𝑦
=> =
𝑃𝑥 𝑃𝑦
𝜕𝑈 𝜕𝑈
Avec Ux= utilité marginale de x ( 𝜕𝑥 ) et Uy = utilité marginale de y (𝜕𝑦 ) .
La matrice est hessienne parce qu'elle est formée des dérivées partielles
secondes. Elle est bornée parce que les coefficients de la contrainte apparaissent en
bordure du déterminant.
𝑃𝑋 𝑅
Y= - X+ (graphique 1.16 ci-dessous).
𝑃𝑌 𝑃𝑌
autour de l’ordonnée à l’origine (R/𝑃𝑌 ), dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre. Le consommateur tenant compte du nouveau prix de X, maximise sa
satisfaction en choisissant la combinaison 𝑬𝟐 (𝑋2,𝑌2 ).
Consommation-Prix
Demande individuelle
1. Le paradoxe de GIFFEN
C’est que ces biens coutaient relativement moins chers par rapport à
d’autres et étaient consommés en grande quantité à un niveau très bas de revenu.
Comme la baisse de prix se traduit par une augmentation du revenu réel, les
consommateurs remplaçaient les biens de qualité inférieure par les biens de qualité
supérieure. Les biens de Giffen appartiennent à la catégorie des biens inférieurs, mais
tous les biens inférieurs n’obéissent pas au paradoxe de Giffen.
Ces individus seraient prêts à réduire les quantités achetées de ces biens en
cas de baisse de prix pour éviter d’être confondus avec la masse. En effet la baisse de
prix permettrait aux personnes moins nanties d’avoir aussi accès à la même
consommation.
Par conséquent, une forte baisse du prix de ces biens risque de conduire les
consommateurs à douter de la nature ou de la qualité réelle de ces biens et de
provoquer une diminution de leur demande. Une montre en or qui se vendrait au
même prix qu’une paire de pantoufles, par exemple, exercerait très peu d'attrait sur
les personnes capables de s'acheter une vraie montre en or.
I.3.2. LA DEMANDE INDIVIDUELLE D’UN BIEN EN FONCTION DU REVENU
DU CONSOMMATEUR
des biens soumis à son choix sont respectivement représentés par X et 𝑷𝑿 pour le bien
𝑃𝑋
X, et Y et 𝑷𝒀 pour le bien Y. La droite 𝑩𝟏 de budget admet pour équation :Y= - X
𝑃𝑌
𝑅
+𝑃 1 .
𝑌
Courbe d’Engel
C’est donc une courbe qui montre comment les quantités demandées d’un
bien change lorsque le revenu change, toutes choses restantes égales par ailleurs. La
demande peut croitre plus ou moins fortement avec le revenu du consommateur, ou
au contraire décroitre Cf. Elasticité revenu de la demande.
SECTION 4. L’ELASTICITE DE LA DEMANDE
𝛥𝑋
𝛥𝑋 𝑃𝑋
Soit : ep = 𝑋
𝛥𝑃𝑋 = . , la demande étant généralement une fonction
𝛥𝑃𝑋 𝑋
𝑃𝑋
décroissante du prix, lorsque le prix d’un bien augmente, ce bien est moins demandé.
La valeur calculée de l’élasticité-prix est négative mais on préfère l’exprimer en valeur
absolue.
𝑃𝑋1 +𝑃𝑋2
𝛥𝑋 𝛥𝑋 𝑃𝑋1 +𝑃𝑋2
soit : ep = 2
𝑋1 +𝑋2 =
𝛥𝑃𝑋 𝛥𝑃𝑋 𝑋1 +𝑋2
2
Pour des accroissements infinitésimaux du prix du bien (𝛥𝑃𝑋 𝑡𝑒𝑛𝑑 𝑣𝑒𝑟𝑠 0), le
𝛥𝑋 𝑑𝑋
rapport tend vers une limite𝑓 ′ (𝑃𝑋) = , égale à la dérivée de la fonction
𝛥𝑃𝑋 𝑑𝑃𝑋
de demande X=𝑓(𝑃𝑋). L’élasticité-prix calculée en un point de la courbe
𝑑𝑋 𝑃𝑋 𝑃𝑋
(élasticité point) est donc égale à ep = =𝑓 ′ (𝑃𝑋) . Une élasticité-prix
𝑑𝑃𝑋 𝑋 𝑋
demande𝑔(𝑃𝑌).
à 𝑃𝑌.
Quelques valeurs particulières de l’élasticité croisée de la demande et
typologies des biens :