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Chapitre Troisième : Théorie du comportement du consommateur
Dans ce chapitre, nous allons d’abord chercher à savoir comment est-ce qu’un
individu décide–t-il de répartir son budget entre les différents biens et services
disponibles.
Ils supposent d’abord qu’un individu est capable de mesurer l’utilité (une
mesure subjective de la satisfaction) qu’il retire de la combinaison d’un bien par un
indice quantitatif. Ce bien peut être divisible (l’unité consommable d’un bien
parfaitement divisible est infiniment petite), substituable ou complémentaire.
Cette approche est dite cardinale, c’est-à-dire l’utilité est un concept mesurable
et débouche sur un principe vraiment fondamental pour l’analyse économique
moderne « les choix individuels résultent toujours d’une égalisation à la marge des
coûts et avantages liés aux différentes possibilités qui leur sont offertes ».
Plus tard au début du 20e siècle, avec la théorie des courbes d’indifférence,
développée par l’italien Vilfredo Pareto, l’approche cardinale a été abandonnée au
profit de l’approche ordinale où un individu ne mesure plus le niveau d’utilité mais
est capable d’établir ou d’indiquer un ordre de préférence, c’est-à-dire que le
consommateur classe les biens par ordre de préférence sans pour autant recourir à une
mesure d’utilité absolue (notion des courbes d’indifférence).
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La demande d’un bien sera plus ou moins sensible aux variations du prix du
bien choisi, aux variations du prix des biens substituables, ou aux variations du revenu
du consommateur et les coefficients d’élasticité sondent les tendances les interactions
de la demande.
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L’utilité marginale d’un bien X imparfaitement divisible est la variation de
l’utilité totale induite par une unité supplémentaire de ce bien. Ainsi, Umx=ΔU/ ΔX
où Δ signifie variation.
Cette mesure n’est qu’une approximation d’Um dans la plupart des cas. Sur ce,
si le bien X est parfaitement divisible, on peut toujours imaginer une quantité plus
petite quelle que soit l’unité de mesure retenue. Si on mesure la consommation en
grammes, 1 gramme ne représente pas vraiment la consommation marginale,
puisqu’une consommation de 0,5 gramme peut être envisagée ; même si l’unité de
mesure était demi-gramme, on pourra toujours envisager une consommation de 0,25,
et ainsi de suite.
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L’utilité totale continue donc à augmenter mais de moins en moins vite et l’utilité
marginale diminue. Ainsi Ut peut être représentée par une courbe croissante et Um
par une courbe décroissante. Ut atteint son maximum au point de satiété ou de
saturation du consommateur au point S cf. graphique ci-dessus.
Ou autrement, étant donné que l’utilité totale d’un bien X varie en fonction de
la quantité X consommée du bien, elle commence par croitre avec la quantité
consommée, puis finit par décroitre, ainsi l’utilité marginale de X, Umx, mesure la
variation de l’utilité totale entrainée par la consommation d’une unité supplémentaire
du bien X :
Umx= ΔUx/Δx et quand Δx tend vers 0 (bien parfaitement divisible), elle est
égale à la dérivée de la fonction d’utilité totale, soit Umx= dUx/dx. Et on observe sur
le graphique ci-haut ce qui suit :
- Pour les valeurs du bien X inférieures à X1, l’Um est positive et décroissante
et l’Ut croit au taux croissant ;
- Pour les valeurs du bien X supérieures à X1, l’Um est négative et l’Ut
décroit ;
- Pour X=X1 : Umx= dUx/dx → max(Ux) : le consommateur atteint son
niveau de satiété.
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L’optimum du consommateur est atteint quand l’utilité marginale d’un franc
dépensé sur le bien X est égale à l’utilité marginale d’un franc dépensé sur le bien Y.
Ceci équivaut à égaliser toujours les utilités marginales, mais cette fois-ci en les
pondérant par les prix des biens X et Y (soit par Px et Py).
= ou =
En divisant UmX par son prix, équivaut à mesurer l’utilité marginale par unité
monétaire (par franc) dépensé sur le bien X. Donc à l’équilibre, le rapport des utilités
marginales des biens est égal au rapport de leur prix.
Section 2. L’utilité ordinale et l’équilibre du consommateur
1. Axiome de préférence
Face à un panier de deux biens A et B, le consommateur peut déterminer s’il
préfère A (A>B) ou s’il préfère B (B>A), ou encore s’il est indifférent entre les deux
biens qui sont équivalent ; A=B.
2. Axiome de transitivité
Face à un panier de trois biens A, B et C, les choix du consommateur sont
transitifs, c’est-à-dire que A>B et B>C entraine A>C ; c’est-à-dire la cohérence.
3. Axiome de dominance
Pour toute paire de paniers de biens A=(X1, X2) et B=(X’1, X’2) / X1=X’1 et
X2>X’2 ou X1>X’1 et X2=X’2 ou encore X1>X’1 et X2>X’2, alors A>B, c’est-à-dire
« Plus » est préféré à « Moins » quand bien même cette réalité est vraie pour les biens
désirés par l’être humain (biens utiles).
4. Axiome de substituabilité
Pour toute paire de paniers de biens A=(X1, X2) et B=(X’1, X’2) / A>B, il existe
une quantité dX’1 ou dX’2 qui, ajoutée à B, on a un nouveau panier B’/ B’=A.
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Au vu de ce qui précède, faisons remarquer que déjà avec deux premières
conditions (postulats) qui sont plus simples et plus proches de la réalité, nous pouvons
construire une fonction de préférence qui pourra classer par ordre de préférence toutes
les combinaisons possibles des deux biens.
b. Définition et Propriétés des courbes d’indifférence
Une courbe d’indifférence représente l’ensemble des combinaisons de deux
biens qui procurent au consommateur un niveau d’utilité identique.
Cette courbe indique les différentes combinaisons des biens X et Y qui font à ce
que le consommateur puisse avoir une utilité totale identique (même niveau d’utilité
totale). Les couples A, B et C procurant une utilité identique au consommateur, celui-
ci est supposé par hypothèse être indifférent, d’où le terme de courbe d’indifférence.
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Pour un consommateur, il existe une infinité de courbes d’indifférences,
chacune correspondant à un niveau d’utilité différent. L’ensemble de ces courbes est
appelé carte d’indifférence et il existe autant de cartes d’indifférences que d’individus.
Du fait de la rationalité du consommateur, l’intersection entre deux courbes est
impossible, c’est-à-dire les courbes d’indifférences ne peuvent jamais se croiser. Sur
la figure…, si l’intersection était possible, C ou D devraient, par définition des courbes
d’indifférences, procurer une même satisfaction que la combinaison E. Ce qui est
impossible, car D>C.
Les courbes d’indifférences sont convexes par rapport à l’origine des axes,
c’est-à-dire qu’elles ne sont pas droites mais courbées vers le bas (leur inclinaison
diminue progressivement de gauche à droite). C’est la conséquence du principe de
décroissance du taux marginal de substitution. En effet, le rapport en valeur absolue
Δy/Δx diminue au fur et à mesure que la substitution des biens Y à X s’opère : en
renonçant au bien Y donc son utilité marginale augmente alors que en acquérant de
plus en plus le bien X, son utilité marginale diminue. Ainsi, un consommateur
rationnel demandera un peu plus de bien X (dont l’Um diminue) pour le sacrifice
d’une unité supplémentaire du bien Y (dont l’Um augmente).
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Exemple : soit à opérer un choix entre des fardes bleues et des fardes jaunes. Le
consommateur désire des fardes mais ne se préoccupe pas de leur couleur. Supposons
alors un panier contenant 10 fardes bleues et 10 fardes rouges ; X(10,10). N’importe
quel panier contenant 20 fardes sera aussi préférer par le consommateur que le panier
initial. Mathématiquement, tout panier (X1, X2)/ X1+X2 = 20 sera sur la même courbe
d’indifférence que le panier initial et par conséquent, les courbes seront des droites
parallèles ayant la même pente (-1).
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augmentation simultanée du nombre des souliers gauches et des souliers droits
[Y(13,13), G(15,15) et Z(18,18)] augmente la satisfaction du consommateur.
Ainsi, les courbes se déplacent vers le haut et vers la droite et par conséquent
en forme de L.
Dans le cas des compléments parfaits, ce qui est important est que l’individu
préfère consommer des biens dans des proportions fixes mais pas nécessairement dans
la proportion de 1 pour 1.
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Si les biens X et Y sont parfaitement divisibles, on mesure le TMS entre deux
points d’une courbe d’indifférence ; entre les points A ( ) et B ( ) de la
courbe , on obtient : →
multipliant le rapport par -1. Le décroit à mesure que le bien X est substitué
à Y (déplacement de haut en bas le long d’une courbe d’indifférence), cette courbe est
convexe : à satisfaction égale, le consommateur accepte de plus en plus difficilement
de se séparer d’un bien qui se raréfie (Y) au profit d’un bien qui devient de plus en
plus abondant (X).
. → . . = (1).
En vertu de la loi de l’utilité marginale décroissante, diminue quand le
bien X augmente et augmente quand Y diminue ; le décroit donc à mesure
que le bien X est substitué au bien Y.
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élevée possible, mais on ne sait toujours pas quelle courbe sera précisément atteinte.
Jusque-là, on a formalisé une partie du problème le « souhaitable ».
Ainsi, pour obtenir une théorie complète de la décision du consommateur, il
faut confronter ce souhaitable au possible, c’est-à-dire tenir compte des contraintes qui
pèsent sur sa décision. Donc, la contrainte budgétaire du consommateur.
Le revenu de l’individu est fonction de son salaire (prix du travail) fixé sur le
marché de travail. Les prix étant fixés par l’équilibre entre l’offre et la demande sur les
marchés des deux biens, R, et sont des données indépendantes des décisions du
consommateur, donc exogènes et s’imposent à lui comme des contraintes au moment
du choix. Bref, la contrainte budgétaire signifie tout simplement que la dépense doit
être égale au revenu R=X. +Y. .
b. La Droite budgétaire
Présentons graphiquement l’ensemble des combinaisons X-Y que le
consommateur peut acquérir avec un revenu donné par une droite. A partir de deux
points, on peut tracer une droite et prenons les points extrêmes :
- Sur l’axe des Y, la quantité maximum du bien Y que l’individu pourra obtenir
en consommant zéro quantité du bien X est égale à son revenu divisé par le prix
du bien Y (R/ ) ;
- Sur l’axe des X, la quantité maximum du bien X que l’individu pourra obtenir
en consommant zéro quantité du bien Y est égale à son revenu divisé par le prix
du bien X (R/ ).
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Le déplacement de la droite de budget
a. Variation de prix d’un de deux biens (prix de l’autre bien et revenu inchangés)
Ceteris paribus, une diminution de prix est constatée d’une part, s’il s’agit du
prix du bien X, par la rotation de la droite autour du point A (R/ ) vers la droite, et
d’autre part, s’il s’agissait du bien Y, par la rotation vers la droite de la droite du budget
autour du point B (R/ ). Alors qu’une augmentation du prix est indiquée d’une part,
pour le bien X, par la rotation vers la gauche de la droite du budget autour du point B.
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Graphique 2.10. Déplacement de la droite du budget causé par une augmentation
du prix
c. Equilibre du consommateur
Il est souhaitable pour le consommateur qui cherche le maximum de sa
satisfaction d’atteindre la courbe d’indifférence la plus élevée. Il est donc contraint de
choisir une combinaison placée sur sa droite budgétaire et va donc retenir le point sur
cette droite qui atteint la courbe la plus élevée. En conséquence, la combinaison
optimale est définie par le point de tangence entre la courbe d’indifférence et la droite
budgétaire le point E sur la figure ci-dessous.
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Donc en ce point, la pente de la courbe d’indifférence (dy/dx) et celle de la
droite budgétaire (- / sont confondues. Ainsi, dy/dx= - / , or par
définition =- dy/dx, donc = / . Aussi, par rapport à la théorie de
l’utilité marginale, le égal au rapport des utilités marginales des biens X et
multiplie les deux cotés par puis en les divisant par , on aura : /
et on retrouve ainsi la loi d’égalisation des utilités marginales pondérées par les prix.
(Résultat compatible à la théorie de l’utilité cardinale).
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