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Microéconomie

Christophe Rault
2 contrôles continus + 1 partiel (exercices type TD + questions de cours ou exercice fait
en cours)

Bibliographie :
- Bergstom, T. et H. Varian, (2000), Exercices de microéconomie, 2ème édition
- Defalvard H. (2003), Fondements de la microéconomie, De Boeck
- Généreux J. (2000), Économie Politique, Hachette, 3ème édition
- Pindick R, Rubinfeld D. (2005), Microéconomie, Pearson Education, 6ème édition
- Varian H., (2003), Introduction à la microéconomie, De Boeck, 5ème édition

Plan du cours :
Partie I : Le marché de concurrence pure et parfaite
Chapitre 1. Rappel sur le comportement du consommateur et du producteur
Chapitre 2. L’équilibre d’un marché en concurrence pure et parfaite

Partie II : Le marché de concurrence monopolistique


Chapitre 3. L’équilibre de l’entreprise en situation de monopole classique
Chapitre 4. L’équilibre de l’entreprise en situation de monopole discriminant
Chapitre 5. Le contrôle public des monopoles et la politique de la concurrence

Partie III : Les marchés de petit nombre


Chapitre 6. Le duopole à décisions simultanées
Chapitre 7. Le duopole à décisions séquentielles
Chapitre 8. L’entente (i.e. Collusion)
Partie I : Le marché de concurrence pure et parfaite

Introduction générale :
Le marché de CPP est une structure de marché caractérisé par 5 conditions :
- l’atomicité : il existe un grand nombre de consommateurs et de producteurs sur le
marché mais aucun d’entre eux n’a de poids suffisant pour influencer les résultats du
marché. Il en découle que les 2 types d’agents (consommateurs et producteurs) prennent
les prix comme des données exogènes c’est-à-dire qui s’impose à tous.
- la libre entrée : à tout moment, n’importe quel agent est libre ou non de participer à
l’activité du marché. Il en résulte en particulier qu’il existe aucune réglementation limitant
les conditions dans lesquelles on peut pratiquer une activité (pas d’obstacle économique
ni juridique ni protection des brevets d’invention).
- l’homogénéité : tout les producteurs fabriquent un bien homogène, c’est-à-dire
considéré comme identique par les consommateurs qui sont alors indifférents à
l’entreprise à laquelle ils achètent le bien. Par conséquent, la concurrence entre les
producteurs ne peut se faire qu’au travers du prix des biens.
- la mobilité : les facteurs de production sont parfaitement mobiles. En d’autre termes, le
travail est capital, peuvent se déplacer librement et sans délai d’une entreprise à l’autre.
- la transparence : l’information des différents agents intervenants sur le marché est
parfaite, c’est-à-dire disponible immédiatement et sans coût.
Les 2 premières conditions garantissent que le marché est pure de tout élément de
monopole. Les 3 suivantes assurent que les mécanismes de la concurrence vont jouer
parfaitement.

Au niveau analytique, ces 5 conditions ont 3 conséquences importantes :


- toute variation du prix d’un bien se traduit par une variation extrêmement grande de la
demande de ce bien, c’est-à-dire que l’élasticité prix-direct de la demande de ce bien est
infini.
- le prix du marché s’impose à chaque entreprise.
- la fonction de demande d’un bien qui s’adresse à l’entreprise est horizontale, c’est-à-dire
parallèle à l’axe des abscisses.

Remarques :
- Si une entreprise augmente son prix au-dessus du niveau pratiqué par ses concurrents,
elle va perdre sa clientèle (car l’élasticité prix-direct est infini) car le produit qu’elle offre est
interchangeable avec celui vendu par ses concurrents. Ainsi, dans le cas général, elle n’a
pas intérêt a augmenté son prix. Néanmoins, le seul cas où elle peut le faire sans risque
est celui d’une demande excédentaire (situation où la demande d’un bien donné est
supérieur à son offre) sur le marché du bien car tout ses concurrents vont également
augmenter leur prix. Au final, cette augmentation de prix est imposé à l’ensemble des
entreprises par l’état de l’offre et de la demande sur le marché du bien considéré.
- Inversement, si l’entreprise fixe son prix de vente au-dessous de celui de ses
concurrents, elle bénéficiera de toute leur clientèle. Néanmoins, elle ne sera pas inciter à
le faire car à l’équilibre du marché du bien, elle peut écouler toute la production qu’elle
souhaite. Le seul cas particulier où toute l’industrie serait également inciter à baisser son
prix de vente de son produit, serait celui d’une offre excédentaire sur le marché.

Chapitre 1. Rappel sur le comportement du consommateur et du


producteur

1) La théorie du consommateur
La théorie du consommateur a pour but d’étudier la situation dans laquelle un
consommateur (individu ou ménage) retire le maximum de satisfaction de la répartition de
ressources données entre différents biens.
L’hypothèse centrale retenue ici est qu’il cherche à atteindre le niveau de satisfaction le
plus élevé possible contenu de ces dotations initiales. Par conséquence, son choix résulte
à la fois de ces préférences et de son impossibilité de dépenser plus que son revenu
initial.
Deux questions importantes se posent à lui : Comment se modifie sa demande pour un
bien donné lorsque son prix varie et quant est-il de sa demande pour les autres bien ?
Quelle sont les conséquences d’une variation du revenu sur les quantités de biens
achetés par le consommateur ?

1) 1. Les fondements de la théorie du consommateur


Deux hypothèses fondamentales sont au cœur de cette théorie. Tout d’abord, le
consommateur doit être capable d’évaluer l’utilité qu’il tire de ses consommations et par
ailleurs, il doit être rationnel.

1) 1. 1/ L’évaluation de l’utilité
La théorie du consommateur fait l’hypothèse qu’il est toujours capable de classer les
différents biens qu’il peut consommer. Par contre, cette hypothèse suppose qu’il lui est
difficile sinon impossible de chiffrer le degré de préférence. En d’autres termes, le
consommateur peut, au plus, procéder à une évaluation ordinal de son utilité mais non
cardinal.
Exemple : Si l’on considère le tableau ci-dessous traduisant les goûts d’un consommateur
lambda pour un bien X, on a :
Quantités du bien X (en kg) Degré de satisfaction (ou d’utilité) du
consommateur lambda
1 5
2 10
3 30
4 40
Une lecture rapide de ce tableau pourrait amener à penser que ce consommateur attache
à la consommation de 2kg du bien X une utilité 2 fois plus élevé qu’à la consommation
d’un seul kg.
En réalité, un tel raisonnement n’est pas valide ici car les quantités mesuraient en kg se
mesurent avec précision ; en revanche, il ne va pas de même en ce qui concerne les
utilités pour lesquelles les chiffres traduisent uniquement l’ordre des préférences du
consommateur.

1) 1. 2/ La rationalité du consommateur
Si le consommateur retire 2 fois plus d’utilité d’un bien X que d’un bien Y, on dit qu’il
préfère X à Y. Ce postulat de rationalité a la triple signification suivante :
- étant donné 2 biens X et Y, les besoins satisfaits par ceci ne sont pas saturés. Cela
signifie que le consommateur acceptera toujours d’avoir plus de biens X ou plus de bien Y.
- pour tout couple possible d’alternatives X et Y, celui-ci sait s’il préfère X à Y ou Y à X ou
s’il na pas de préférence. Une seule de ces 3 possibilités est vraie pour chaque couple
d’alternatives.
- s’il préfère X à Y et Y à Z, alors il préférera X à Z. En d’autres termes ses préférences
sont dites être transitives (logiques).
Ces 3 implications étant admises, l’ensemble des informations relatives à la satisfaction
d’un consommateur sont contenu dans sa fonction d’utilité (qui est l’expression
mathématique de l’ordre des préférence dans lequel il classe les différents biens)

1) 2. La fonction d’utilité et les notions d’utilité totale et marginale

1) 2. 1/ La fonction d’utilité
Soit un consommateur alpha dont les achats portent sur 2 biens X 1 et X2 (le raisonnement
peut être facilement étendu à n biens).
Soit x1 et x2, les quantités des biens X1 et X2 dont il peut disposer.
Sa fonction d’utilité s’écrit alors : U=U(x1,x2)
On rajoute en général, les deux hypothèses suivantes :
- la dérivée partielle de U par rapport à x1 ou x2 est positive : Ux1>0 et Ux2>0
- la dérivée seconde est négative : Ux1x2<0 et Ux2x1<0
La fonction U présente les 3 caractéristiques suivantes :
- elle est supposé traduire la satisfaction de l’individu suivant les combinaisons variables
des quantités x1 et x2 consommées.
- elle est défini pour une période de temps unique c’est-à-dire qu’il n’est pas tenu compte
de la possibilité de reporter ses dépenses de consommation dans le temps. En d’autres
termes, on se limite à une analyse statique.
- elle est considérée comme étant une fonction continue. En d’autres termes, on admet
qu’elle ne peut passer d’une valeur à l’autre sans prendre toutes les valeurs
intermédiaires. Dans la vraie vie, ceci n’est pas toujours réaliste car il est rare que l’on
puisse subdiviser à l’infini les quantités consommées de tout les biens. En dépit de cela, la
continuité est une hypothèse très pratique puisqu’elle permet de calculer des dérivés.

1) 2. 2/ Les notions d’utilité totale et marginale


Pour simplifier la présentation, on suppose que les achats du consommateur alpha se
limite à un seul bien X d’où sa fonction d’utilité U(x).
Définition utilité totale : L’utilité totale de bien X mesure la satisfaction globale que ce
consommateur retire de la consommation d’une certaine quantité donnée de ce bien. Par
exemple : U1=U(3), U2=U(5)
Définition utilité marginale : L’utilité marginale du bien X que l’on notera U m(x) mesure
l’évolution de l’utilité totale à la marge, c’est-à-dire pour une variation très petite de la
quantité consommée : elle correspond en quelques sortes à l’intensité de la satisfaction
procurée par l’ultime unité consommée d’un bien (c’est-à-dire par l’utilité procurée par
chaque unité supplémentaire de ce bien).
Dans le cas de bien partiellement divisible, on a la formule suivante d’utilité marginale :
Um(w) = ΔU(x)/Δx
En revanche, dans le cas de bien parfaitement divisible, l’utilité marginale est donné par la
dérivée première de la fonction d’utilité par rapport à x : Um(x) = ∂U/∂x

La théorie de micro suppose, d’une part, que le niveau de satisfaction d’un individu
dépend de l’intensité du besoin qu’il cherche à satisfaire, et d’autre part, que cette
intensité est décroissante au fur et à mesure que la quantité consommée augmente. En
outre, lorsque la quantité consommée atteint le point de satiété, l’utilité totale est
maximum ; au-delà tout nouvel accroissement de consommation procure plus
d’inconvénients que d’avantages si bien qu’au-delà du point A, l’utilité totale diminue. Au
final, découle de cela, les principes d’utilité totale croissante (jusqu’au point A) et d’utilité
marginale positive mais décroissante.
Graphiquement, on a graphique 1

Afin de calculer explicitement l’utilité marginale sur un exemple, on peut considéré un


consommateur alpha consommant différente quantité d’un bien Y.
Quantité de bien Y (en kg) Utilité totale (U) Utilité marginale ( Um(Y))
0 0 -
1 14 14
2 25 11
3 35 10
4 43 8
5 45 2
6 45 0
7 42 -3
La seconde colonne du tableau indique que lorsque la quantité consommée du bien Y
s’accroît, il en est de même de l’utilité totale mais d’une manière non proportionnelle. Elle
augmente a un taux décroissant. Par ailleurs, lorsque cette quantité consommée atteint le
point de satiété, l’utilité totale atteint son maximum. Ici, le point de satiété et entre 5 et 6
kg. Tout nouvel accroissement du bien Y, fais alors diminuer l’utilité totale. L’utilité
marginale est obtenue en calculant les différences successives entre deux valeurs de
l’utilité totale. On observe que celle-ci est décroissante positive jusqu’au point de satiété et
négative au-delà de celui-ci.

1) 3. Les courbes d’indifférence, le taux marginal de substitution, la


contrainte budgétaire et l’équilibre du consommateur

1) 3. 1/ Les courbes d’indifférences


définition : on appelle courbe d’indifférence, le lieu de toute les combinaisons de bien (X 1,
X2, … , Xn) qui procure au consommateur une utilité totale identique, c’est-à-dire un même
degré de satisfaction.
Exemple : Soit un consommateur téta pouvant consommer deux biens X 1 et X2 et soit les
dix combinaisons possibles suivantes de ce consommateur :
(1) x1=1 et x2=10
(2) x1=2,5 et x2=10
(3) x1=2 et x2=6
(4) x1=3,5 et x2=7
(5) x1= 4 et x2=4
(6) x1=4,5 et x2=5,5
(7) x1=6 et x2=3
(8) x1=6 et x2=5
(9) x1=8 et x2=2,5
(10) x1=8 et x2=4,5
On suppose que les goûts de ce consommateur sont telles qu’il est indifférent entre toutes
les combinaisons pairs d’un côté et des combinaisons impairs de l’autre côté. Par ailleurs,
il préfère les combinaisons paires aux impairs.

Graphique 2
Les paniers de biens Q3 et Q7 procurent au consommateur un même de satisfaction, car
ils se situent sur la même courbe d’indifférence. En revanche, le panier Q 8 est préféré aux
deux paniers précédents car il se situe sur une courbe d’indifférence plus élevée dans le
plan.
De manière générale, les courbes d’indifférence ont une inclinaison négative, ce qui
signifie une plus grande quantité de bien X 1 et une petite quantité de X2 procure au
consommateur la même satisfaction qu’une grande quantité de X 2 et une petite quantité
de X1.
L’ensemble des courbes d’indifférence d’un individu constitue sa carte d’indifférence. Les
courbes d’indifférence d’un même individu ne peuvent se croiser.

1) 3. 2/ Le taux marginal de substitution


Définition : le taux marginal de substitution (TMS) mesure le rapport suivant lequel se fait
l’échange entre deux biens, échange grâce auquel est maintenu le même niveau de
satisfaction.
En d’autres termes, le TMS de X1 à X2 mesure la quantité du bien X2 à laquelle le
consommateur doit renoncer en contrepartie d’une quantité supplémentaire du bien X 1 afin
de conserver la même utilité totale.

Analyse graphique : graphique 3


Pour passer du panier A à B, le consommateur sacrifie ΔX2 du bien X2 en échange d’une
quantité supplémentaire ΔX1 du bien X1. Le TMS est alors égal au rapport de ces deux
variations. Comme ΔX2 est négative et ΔX1 positive et que l’on souhaite une valeur
positive du TMS on écrira le rapport de ces deux variations, soit précédé d’un signe moins
soit en valeur absolue.
TMS = - Δx1/Δx2 = I Δx1/Δx2 I
On constate ici, que le TMS diminue lorsque X 1 s’accroît. En effet, pour passer de A’ à B’,
le consommateur exige une quantité de X1 bien supérieur que celle consentie pour passer
de A à B. En effet, lorsqu’un consommateur se dé-saisie d’un des biens, il va exiger une
quantité bien supérieur de l’autre bien pour continuer à céder un petite quantité du bien
dont il s’est déjà destituer, tout ça afin de réaliser l’échange.
Au final, le TMS est décroissant le long d’une courbe d’indifférence.

Analyse mathématiques : graphique 4


Le TMS en un point est égal à la pente de la tangente à la courbe en ce point.
Dans ce cas, TMS = - dx2/dx1
On montre également que le TMS est égale au rapport des utilités marginales. En effet,
sur une courbe d’indifférence, la variation de l’utilité ΔU vaut 0.
démonstration 5
Remarque : Il faut noter que le rapport dx2/dx1 n’est rien d’autre que Δx2/Δx1 lorsque les
variations sont infiniment petite (infinitésimal).

1) 3. 3/ La contrainte budgétaire
Soit un consommateur pouvant consommer deux biens X 1 et X2 avec P1 et P2
respectivement les prix d’une unité de chaque bien. S’ils disposent d’un revenu R, son
équation de budget ou équation de prix s’écrit : R = P1X1 + P2X2
Ceci est équivalent à : x2 = (R/P2) – (P1/P2)x1
Il s’agit d’une droit de pente négative et d’ordonnée à l’origine R/P 2.
Graphique 6

1) 3. 4/ L’Équilibre du consommateur
Le consommateur cherche à atteindre la courbe d’indifférence la plus élevée possible
dans le plan de manière à obtenir la plus grande satisfaction possible, tout en respectant
néanmoins sa contrainte budgétaire.
Concrètement, il va résoudre un programme de maximisation de son utilité sous contrainte
de sa droite de budget :
Max U(x1,x2)
x1,x2 <=> x1* = f(P1,P2,R) et x2* = f(P1,P2,R)
sous contrainte R = x1P1+x2P2
x1* et x2* désignent les quantités consommées optimales.

Graphiquement, l’équilibre du consommateur A est obtenu au point de tangente de sa


contrainte budgétaire.

Graphique 7
Au point d’équilibre du consommateur (point A), la pente de la courbe d’indifférence et
celle de la contrainte budgétaire sont confondues, c’est-à-dire qu’à l’équilibre :
dx2/dx1 = - P1/P2
Il en résulte aussi que TMS = P1/P2

1) 4. Effet de substitution, effet de revenu et modification de la demande du


consommateur

1) 4. 1/ Effet des variations du revenu à prix constants et élasticité revenu de la


demande
Il s’agit de savoir ici comment les demandes optimales en biens 1 et 2 (x 1* et x2*) sont
modifiés quand le revenu du consommateur varie (toutes choses égales par ailleurs → les
prix des biens ne bougent pas).
Si le revenu R varie, le pouvoir d’achat du consommateur va se modifier, ce qui va
conduire à une translation soit vers le haut soit vers le bas de la contrainte budgétaire. Par
contre, la pente de la droite n’est pas affecter par ses variations du revenu.
Plus précisément, si on considère trois niveaux de revenus R 1<R2<R3, on peut observer la
modification du suroptimal du consommateur, et les trois équilibre associés.
Graphiquement, on a : graphique 8
On joignant ces trois points E1, E2 et E3, on a l’allure de la courbe ….-revenu ou courbe
d’Angel, qui montre comment l’équilibre du consommateur se modifie suite à une variation
de son revenu.
Le concept d’élasticité-revenu de la demande, permet de classer les différents biens de
consommations à la disposition des consommateurs.
Définition : on appelle élasticité-revenu de la demande d’un bien i le rapport de la variation
relative de la consommation du bien i à la variation relative du revenu.
Ɛ = (Δxi / xi) / (ΔR / R) pour les biens imparfaitement divisible
Ɛ = (∂xi / xi) / (∂R / R) = (∂xi / ∂R) . R/xi

Définition :
• Un bien inférieur est un bien dont l’élasticité-revenu est négative (c’est-à-dire que la
demande évolue dans le sens contraire du revenu).
• Un bien normal est un bien dont l’élasticité-revenu est positive mais inférieur à 1.
• Un bien supérieur ou de luxe a une élasticité-revenu supérieur à 1.

1) 4. 2/ Effet de variations du prix d’un bien à revenu constant et élasticité prix de la


demande
Comme indiquer précédemment, la pente de la droite de budget dépendant explicitement
du rapport des prix, toutes modifications de l’un de ces prix modifiera cette pente.
Si on considère trois valeurs de P1 : P11<P12<P13, il en résultera un accroissement de la
pente de la contrainte budgétaire, ce qui entraînera une rotation vers la gauche autour du
point de l’ordonnée à l’origine. Les trois équilibres seront alors E 1, E2 et E3.

Graphique 9
Graphiquement, on observe que la consommation du bien X 1 diminue lorsque son prix P1
augmente. La demande d’un bien est en général une fonction décroissante de son prix. En
revanche, l’effet sur la consommation du bien X 2, d’une baisse toute chose égale par
ailleurs, du prix du bien X1, dépend de l’importance relative de deux effets et n’est donc
pas prévisible à l’avance systématiquement. En effet, selon l’effet de substitution, si P 1
augmente, D1 diminue et D2 augmente. En revanche, selon l’effet de revenu, si P 1
augmente, le consommateur a le sentiment d’avoir perdu en pouvoir d’achat et diminue
donc ses demandes D1 et D2.
Au final, si l’effet de substitution domine l’effet de revenu, l’augmentation de P 1 entraînera
une augmentation de la demande du bien X 2 ; et c’est l’inverse qui se produira si l’effet
revenu est dominant.

Définition : On appelle élasticité-prix de la demande d’un bien i, le rapport de la variation


relative de la consommation du bien i à la variation relative du prix du bien i (élasticité prix-
direct), ou du bien j (élasticité prix-croisés).
E prix direct= ∂xi/Pi . Pi/xi
E prix croisé = ∂ xi/Pj . Pj/xi
2) La théorie du producteur

Cette théorie a pour but d’expliquer comment un producteur rationnel organise son activité
de production et comment se forme les offres de biens et les demandes de services
factoriels.
Cette théorie est fondée sur plusieurs hypothèses fondamentales qui permettent une
formalisation du problème posé :
• Hypothèse de rationalité des décisions du producteur qui doit répondre
simultanément à deux questions principales : Comment produire ? Et combien
produire ?
• Hypothèse de recours à un calcul monétaire qui consiste en fait à maximiser son
profit.

Remarque : L’hypothèse de maximisation du profit est en général retenu mais ce n’est pas
cependant la seule hypothèse envisageable.
Par exemple, un entrepreneur rationnel peut chercher à organiser sa production afin de
dégager un maximum de loisir une fois atteint un niveau minimum de profit.
Également, le dirigeants d’une société anonyme peuvent préférés maximiser les ventes
plutôt que les profits à condition que ceci ne descende pas au-dessous d’un certain
montant.
Ceci peut correspondre à une stratégie de l’entreprise sur le marché ou à une volonté de
prestige ou peut venir du fait qu’il existe un lien entre la rémunération des dirigeants de la
société et le volume des ventes.
Ici, on conservera l’hypothèse standard de maximisation du profit.

2) 1. Le producteur et ses techniques de production

2) 1. 1/ Facteurs et fonction de production


Pour tout bien produit par une entreprise, la fonction de production décrit la relation
existant entre les quantités utilisées des différents facteurs de production (les inputs) et la
quantité maximale pouvant être produite (les outputs). Si on distingue le capital et le travail
comme les deux seuls facteurs de production, cette fonction s’écrit : Q = F(K,L).
Autrement dit, la fonction de production représente l’ensemble des combinaisons
productifs techniquement optimales et le producteur doit choisir la plus rentable pour lui.

• Les facteurs fixes : un facteur de production est fixe lorsque la quantité qui est
nécessaire à l’entreprise pour produire est indépendante du volume de production.
Un exemple est donné par la terre (surface cultivable) pour une exploitation agricole à un
moment donné.
Un facteur de production est variable lorsque la quantité nécessaire pour produire est
directement liée à l’importance de la production.
En réalité, la distinction entre ces deux types de facteurs dépend de l’horizon temporel
considéré (le court terme ou le long terme). Plus on considère une période longue, plus il
existe de facteurs variables.
Ainsi, à court terme, pour matérialiser le fait que certains facteurs de production sont fixes
(ici le capital), on écrit la fonction production comme suit : Q(L) = F(Ḱ,L)

• Deux facteurs de production sont dits être substituables lorsqu’il est possible de
remplacer une quantité donnée de l’un des facteurs par une quantité supplémentaire de
l’autre facteur, tout en maintenant constant le niveau de production.
Si les facteurs de production ne peuvent être combinés que dans des proportions fixes,
alors ils sont dits être complémentaires.

2) 1. 2/ Productivité moyenne et productivité marginale

2) 1. 2/ 1) Définitions
Ici, pour simplifier les notations, on considère une fonction de production de court terme.
On appelle productivité moyenne d’un facteur dans la production d’un bien le rapport de la
quantité produite de ce bien à la quantité utilisée de ce facteur, les quantités utilisées des
autres facteurs étant maintenues constante : PML = Q(L)/L K fixé à Ḱ.
La productivité marginale d’un facteur dans la production d’un bien désigne quant à elle
l’accroissement de production résultant de l’utilisation d’une unité supplémentaire de ce
facteur, les quantités utilisées des autres facteurs étant maintenues constante :
PmL = Q(L+1) – Q(L)

2) 1. 2/ 2) Lien entre productivité moyenne et productivité marginale


Graphique 10
Lorsque la productivité marginale est supérieure à la productivité moyenne, l’ajout d’une
unité supplémentaire du facteur travail conduit à une augmentation de la productivité
moyenne de ce facteur.
Inversement, dès que la productivité marginale est inférieur à la productivité moyenne,
accroître l’utilisation de ce facteur réduit la productivité moyenne.

Exemple : Supposons qu’en combinant de plus en plus d’unité du facteur L (à stock de


capital donné) on obtienne les quantités suivantes produites du bien X :
Quantités utilisées de Production de Productivité Productivité
L (a) X (x) moyenne de L (x/a) marginale de L
(dx/da)
0 0 0 -
1 8 8 8
2 24 12 16
3 34 11,3 10
4 40 10 6
5 44 8,8 4
6 45 7,6 2
7 47 6,7 1
8 47 5,6 0

On observe que l’augmentation de la quantité utilisée du facteur travail se traduit tout


d’abord par un accroissement plus que proportionnel de la production et donc par une
productivité marginale de L croissante, puis après un optimum rapidement atteint,
l’augmentation de L se traduit par un accroissement moins que proportionnel de la
production et à une productivité marginale de L décroissante. Ce phénomène est connu
en microéconomie sous le nom de loi des productivités marginales décroissantes (bien
qu’en réalité la productivité marginale puisse être d’abord croissante un court instant).

2) 1. 3/ Rendements d’échelles et fonctions de production homogènes

Il s’agit de savoir ici, dans quelles mesures la production répondra par exemple à un
doublement de tout les facteurs de production utilisés par l’entrepreneur.

Les rendements d’échelle définissent la réponse de la production d’un bien à une


augmentation proportionnelle de tout les facteurs de production. Si cette augmentation de
production est plus que proportionnelle que celle des facteurs productions, les rendements
d’échelle sont croissants, moins que proportionnel les rendements d’échelle sont
décroissants, exactement proportionnel les rendements d’échelle sont constants.

Une fonction de production est dite homogène de degré α si lorsque l’on multiplie la
quantité de tout les facteurs utilisés par une certaine quantité λ , la production est
multipliée par λα , c’est-à-dire F(λK,λL) = λα x K(K,L).
• si α > 1 : les rendements d’échelle sont croissants
• si α = 1 : les rendements d’échelle sont constants
• si α < 1 : les rendements d’échelle sont décroissants

Identité d’Eule : Selon cette identité, la somme des productivités marginales multipliée par
la quantité utilisée du service factoriel correspondant est égale à la quantité produite du
bien multiplié par son degré d’homogénéité α, c’est-à-dire K.F’K + L.F’L = α x F(K,L)

Exercice : 3 inputs X1, X2, X3


x1, x2, x3
f(x1,x2,x3) = a x1b . x2c . X3d
on a : f(λx1,λx2,λx3) = a (λx1)b (λx2)c (λx3)d
f(x1,x2,x3) = λb+c+d f(x1,x2,x3)
= λα f(x1,x2,x3) avec α = (b+c+d)
donc f est homogène de degré α.

Par ailleurs,
f’(x1) = ∂ ……………… sur feuille

De manière générale, on montre que toutes fonctions homogènes de degré ∂ vérifie le


degré de ……..

2) 2. Le comportement du producteur en concurrence pure et parfaite

En CPP, le producteur est supposé prendre tous les prix (inpouts et outputs) comme des
données exogènes qui s’imposent à lui. Il cherche alors à maximiser son profit défini
comme la différence entre sa recette totale et son coût total.
π (q) = RT(q) – CT(q)
π (q) = P(q) – CT(q)

2) 2. 1/ Les fonctions de coûts


Comme on l’a dit précédemment, la fonction de production représente l’ensemble des
combinaisons productives techniquement optimal pour le producteur parmi lesquels il doit
choisir la moins coûteuse, cela suppose par conséquent qu’il puisse faire varier les
quantités de facteurs utilisés en fonction des quantités qu’il souhaite produire. Néanmoins,
le producteur ne modifie pas le niveau de ce équipement ou même son niveau de main
d’œuvre à chaque fois que la demande semble varier. Plus précisément, pour qu’il adapte
ses ressources en facteur, il est nécessaire que deux conditions soient vérifiées : tout
d’abord, il faut un certain temps et également il faut qu’il estime que la modification de la
demande du bien est durable. Tant que ces deux conditions ne sont pas réunies, le
producteur va seulement modifier, le degré d’utilisation de ces facteurs productions et la
combinaison factorielle ne sera pas optimal. En microéconomie, on distingue donc le court
terme où il existe une certaine rigidité de certain facteur de production et le long terme où
tout les facteurs deviennent variables.

2) 2. 1/ 1) Les différents types de coûts à court terme et à long terme


Le coût total d’un entreprise comprend l’ensemble des dépenses nécessaires à la
production d’un volume donné q de biens. À court terme on y décompose coût fixe
(indépendant du volume de production) et au coût variable (directement lié au volume de
bien).
À court terme : CT(q) = CF + CV(q)
À long terme : CT(q) = CV(q)
On constate ici qu’à long terme les coûts fixes « disparaissent » de la fonction de coûts.
2) 2. 1/ 2) Coût moyen, coût marginal
On appelle coût moyen (ou coût unitaire) le coût total de production divisé par la quantité :
CM(q) = CT(q) / q
On appelle coût marginal le supplément de coût de production engendré par la production
d’une unité supplémentaire du bien produit : Cm(q) = ∂CT(q) / ∂q

Graphique 11
Graphiquement, on constate que la courbe de coût de marginal coupe celle de coût
moyen en son point minimum. Par ailleurs, la courbe de coût moyen est décroissante
lorsque le coût marginal est inférieur au coût moyen et elle devient croissante dans le cas
contraire. En effet, lorsque le coût marginal est inférieur au coût moyen, le coût de
production engendré par la production d’une unité supplémentaire du bien est inférieur au
coût des unités existantes et contribue donc à diminuer le coût unitaire.

2) 2. 1/ 3) Les fonctions de coût de courte et de longue période


A court terme, un producteur souhaitant accroître sa production ne peut le faire qu’en
utilisant davantage de ses facteurs variables (ici, le travail), son stock de capital étant
supposé être fixé. Dès lors, à chaque niveau de production possible, correspond une
courbe de coûts reflétant l’échelle de production la plus efficace à court terme.
En revanche, à long terme, tous ses facteurs de production devenant variables, il va
pouvoir atteindre la courbe de coûts la plus avantageuse pour lui en optimisant par rapport
à l’ensemble de ses facteurs de production. Par conséquent, la courbe de coût moyen de
long terme est la courbe enveloppe des courbes de coût moyen de court terme (enveloppe
signifie qu’elle est tangente à chaque courbe de coût moyen de court terme).

Graphique 12

2) 2. 2/ Maximisation du profit et définition de la fonction d’offre de biens

2) 2. 2/ 1) En courte période
Parmi l’ensemble des volumes de production possibles la stratégie des entreprises
consiste à choisir celui maximisant son profit.
π(q) = RT(q) – CT(q) = Pq – CT(q)
CPO : ∂π(q) / ∂q <=> Rm = Cm = P
Ici, le profil maximum lorsque la recette marginal est égale au coût marginal de courte
période.
Quand on développe la production, la recette totale augmente mais le coût total
également. Tant que l’augmentation de la production et de la recette (recette marginale)
est supérieur à l’augmentation du coût (coût marginal) l’entreprise a intérêt à produire
puisque ce faisant, elle augmente son profit.
Inversement, si la recette marginale devient inférieur au coût marginal, dans ce cas là, son
profit sera réduit. Par conséquent à l’équilibre, l’entreprise produira de manière à avoir
l’égalité entre ses recettes marginales et son coût marginal.

Graphiquement, comme le prix de vente p s’impose à l’entreprise (car CPP), on a :


graphique 13
Pour un p* (prix de vente d’une unité du bien) exogène, on obtient la quantité optimal par
projection sur la courbe de coût marginal.
Au prix p*, fixé par le marché, le profit unitaire s’écrit : π*(q*) / q* = RT(q*)/q* - CT(q*)/q*
……………..

2) 2. 2/ 2) En longue période
A long terme, étant donné que la courbe de coût marginal, coupe celle de coût moyen en
son minimum, on a graphiquement :
graphique 14
A long terme, le profit est maximal lorsque la recette marginal est égale au coût marginal,
c’est-à-dire au point E1 si le prix du marché est P1 et E2 si le prix du marché est P2. Le
producteur n’accepte de produire que si le prix de vente de son bien est supérieur (ou
égal) à son coût unitaire de production (coût moyen). Ainsi à partir de la partie de la
courbe de coût marginal de long terme supérieur à celle de coût moyen, il est possible de
calculer la fonction d’offre du producteur de ce bien.
Chapitre 2. L’équilibre d’un marché en concurrence pure et parfaite
On suppose dans ce chapitre, que les agents de types consommateurs et producteurs ne
peuvent pas individuellement influencer les prix sur le marché. Ainsi, le prix d’équilibre sur
le marché d’un bien est soumis directement à l’intensité de l’offre globale des producteurs
et de la demande globale des consommateurs. Une fois ce prix déterminé, celui-ci
s’impose à chaque producteur et consommateur individuel qui sont pricetaker preneur de
prix).

1) L’équilibre à court terme d’un marché de concurrence pure et parfaite


D’après l’hypothèse de libre entrée, le nombre de producteurs présents sur un marché
CPP n’est pas fixé à priori et est donc susceptible de se modifier à tout instant.
Toutefois, pour tenir compte du fait que l’entrée de nouvelles firmes sur le marché n’est
pas un phénomène instantané mais qu’elle s’effectue de manière progressive, on suppose
en général que le nombre de producteur est fixé à court terme (chacun d’entre eux
disposant d’une certaine quantité de facteurs fixes).

1) 1. L’offre globale des producteurs et la demande globale des


consommateurs

Supposons que le marché de CPP du bien considéré comprenne m consommateurs


repéré par l’indice i (i = 1, …, n) et m producteurs repéré par l’indice j (j = 1, …, n).
L’étude du comportement du consommateur en CPP (cf chapitre 1) a conduit à l’obtention
d’une fonction de demande dépendant du prix du bien pour un agent donné : di = di(P). Par
conséquent, la demande globale s’exprimant sur le marché de ce bien est obtenu par
m
sommation des m demandes individuelles : D(P)=∑ d 1(P) où D’(P)<0.
i=1

De la même manière, l’offre individuelle de chaque producteur s’écrit : Oj = Oj(P)


n
Et l’offre globale s’exprimant sur le marché s’écrit : O(P)=∑ Oj(P) où O’(P)>0.
j=1

1) 2. L’équilibre du marché

1) 2. 1/ L’ajustement à l’équilibre : le tâtonnement walrasien


Le modèle de CPP doit être complété par une description du processus d’ajustement
conduisant au prix d’équilibre. Un tel mécanisme a été proposé par l’économiste français
Walras qui l’a assimilé à un tâtonnement organisé par un commissaire priseur dans une
bourse de valeurs mobilières.
Un prix est initialement annoncé par le commissaire priseur sur la base duquel les agents
transmettent leur proposition d’échange. Si la demande totale exprimé par les
consommateur excède l’offre totale des producteurs, le commissaire priseur révise le prix
à la hausse et à la baisse dans le cas contraire. Sur la base du nouveau prix les agents
formule de nouvelles propositions d’échange qui conduiront à une nouvelle modification de
prix par le commissaire. Selon Walras un tel processus devrait conduire à un prix p*
égalisant l’offre globale et la demande globale du bien considéré.
Au final, on aura :
Graphique 15

1) 2. 2/ La firme et l’équilibre de marché


On suppose ici qu’il existe un prix d’équilibre p* unique et stable s’imposant au marché. Au
niveau du producteur individuel la demande s’adressant à lui est infiniment élastique par
rapport au prix. En outre, à ce prix d’équilibre (exogène pour lui), il peut vendre la quantité
qu’il souhaite. Ainsi si on note par q* la quantité optimal sur le marché d’un bien et qu’on
suppose une atomicité totale (même caractéristique pour chaque firme, même courbe de
coût marginal), il est alors possible de déterminer le nombre d’entreprise en activité sur ce
marché de court terme.
n = q*/q0 ……………….

Remarque : Si à court terme, l’atomicité des producteurs ne recouvrent pas une identité
des courbes de coûts, ce n’est qu’en longue périodes que le nombre d’entreprises de la
branche ou du marché, pourra être déterminé.

2) L’équilibre à long terme d’un marché de concurrence pure et parfaite


A long terme, tous les facteurs de production de l’entreprise deviennent variables et elle
peut alors choisir la taille de ses équipements dans le cadre de sa fonction de coûts de
long terme.
Par conséquent, les producteurs présents sur ce marché peuvent développer leur moyen
de production et d’autre producteurs peuvent à présent entrer sur le marché.
Quand toutes les firmes fonctionnent dans des conditions identiques leurs courbes de coût
ont la même forme.

2) 1. L’équilibre du marché à long terme

Graphique 16
Les points d’équilibre E2 et E1 ne sont pas durables à long terme. En effet, à ces prix
supérieurs au minimum de coût moyen de long terme, le producteur réalise un profit positif
, ce qui va inciter d’autres producteurs extérieurs au marché, a entré sur celui-ci. Ces
nouveaux producteurs, en développant l’offre de marché, provoque un baisse régulière
des prix (donc un déplacement vers la droite de l’offre) jusqu’à ce que le prix du marché
soit égal au minimum du coût moyen de long terme. A ce moment, le profit individuel
s’annule et plus personne n’est attiré par ces branches d’activité.
Le développement de l’offre se traduit donc par une baisse des prix jusqu’à ce que le prix
d’équilibre du marché atteigne le minimum du coût moyen (coût unitaire de production de
long terme). Un profit « normal » est obtenu soit la rémunération minimale pour l’entreprise
pour exister. Le nombre d’entreprises sur le marché est alors strictement déterminé.
L’industrie a alors atteint sa taille maximale qu’elle conservera tant que l’intensité de la
demande restera inchangé.

2) 2. Les caractéristiques de l’équilibre de long terme


L’équilibre de long terme correspond à une situation optimal pour deux raisons :
• les coût marginaux de toutes les entreprises sont égaux et donc aucun transfert
d’une entreprise à l’autre ne permet d’économiser des ressources ;
• dans l’hypothèse des rendements non proportionnels (hypothèse retenue par les
néo-classique), les entreprises ont un taille optimal puisqu’elles fonctionnent au
minimum de leur coût moyen de long terme. On dit qu’elles fonctionnent sans
capacité excédentaires.
Partie 2 : Le marché de concurrence monopolistique

Introduction générale :
La concurrence monopolistique (ou marché de monopole) remet en cause l’une au moins
des trois hypothèses suivantes et constitue donc un premier amendement à la CPP dans
le but de se rapprocher du réel.
• Tout d’abord, on constate rarement une parfaite homogénéité du produit. En effet,
même si les différences perçues ne sont pas réelles mais dues uniquement à une
publicité efficace, ce qui importe c’est que dans l’esprit des consommateurs les
divers produits, bien que voisins, ne soient pas totalement substituable.
• Ensuite, l’homogénéité de l’information, c’est-à-dire la parfaite transparence du
marché, est également difficile à réaliser. En théorie, les moyens modernes de
l’information devraient permettre d’éclairer toujours davantage l’agent individuel.
Mais paradoxalement, la multiplication des sollicitations et les informations reçues
nécessitent une capacité d’analyse si élevé que l’homogénéité de l’information ne
peut ps être considérée en pratique comme étant toujours vérifiée.
• Enfin, seul un espace parfaitement homogène assurerait une parfaite mobilité des
facteurs de production. En réalité, on sait bien qu’il existe des freins institutionnels
et humains réduisant la mobilité des facteurs de production.

Définition générale du monopole : On dit qu’un producteur est en situation de monopole


lorsqu’il est le seul à offrir un certain type de bien et qu’il doit satisfaire la totalité de la
demande s’adressant à lui sur le marché du bien.
Il s’agit d’une situation complètement opposé à la CPP, en particulier est abandonné
l’hypothèse d’atomicité. En outre, le marché est à présent soumis aux conditions que lui
impose le producteur qui exerce un pouvoir sans partage sur le prix du marché. Le
monopoleur est pricemaker.
Trois raisons principales expliquent l’existence de monopole :
• le monopole naturel : ici, les conditions techniques de production (existence de
rendements d’échelle croissants) et la taille du marché font qu’à long terme les
entreprises concurrentielles ne sont jamais rentables. Dans ce cas, le processus
concurrentiel lui-même, par concentration progressive et élimination des
producteurs les moins performants, débouchent sur la constitution d’un monopole.
• le monopole d’innovation : Joseph Schumpeter a étudié ce type de situation. Une
entreprise, à la suite d’une innovation, peut se trouver temporairement en situation
de monopole.
• le monopole légal : on peut considérer que dans la majorité des autres cas, un
monopole ne subsiste que parce qu’il existe des obstacles réglementaires ou
législatifs à l’entrée de concurrents sur la marché.
Chapitre 3. L’équilibre de l’entreprise en monopole classique

On suppose ici, que les 2 hypothèses suivantes, sont vérifiées :


• le monopole connaît la fonction de demande du marché qui s’adresse à lui
• il choisit conjointement les quantités à produire et les prix à pratiquer.

Définition du monopole classique : on dit qu’un monopole est classique lorsque toutes les
unités produites du bien sont vendues au même prix.

1) Le monopole à un seul établissement

1) 1. La courbe de demande
Le monopole connaît la demande qui s’adresse à lui (c’est-à-dire celle qui s’adressait à
l’ensemble des producteur de CPP).
Y = D(P)
A partir de cette écriture, il va calculer la fonction de demande inverse : P = P(Y) = D-1(Y)
Graphique 17
La fonction de demande inverse est une fonction décroissante de la quantité produite,
dans le sens où une production Y plus élevé réduit le prix de vente du monopoleur.

1) 2. La recette marginale
La recette totale qui mesure le chiffre d’affaires s’écrit à présent : RT(Y) = P(Y) x Y
La recette marginale mesure la variation des recettes lorsque l’output s’accroît de façon
marginale : Rm(Y) = ∂RT(Y) / ∂Y = ∂[P(Y) x Y] / ∂Y = P(Y) + Y ∂P(Y) / ∂Y
Rm(Y) < P(Y) car ∂P(Y) / ∂Y < 0 (car c’est la pente de la courbe)

1) 3. La recette moyenne
La recette moyenne en monopole est : RM(Y) = RT(Y) / Y = P(Y)

1) 4. L’équilibre du monopole

1) 4. 1/ Présentation
En l’absence de concurrents sur le marché, l’entreprise en situation de monopole se
confond avec l’ensemble de l’industrie de CPP et fais face à la totalité de la demande
exprimée sur le marché. Dans ce cas, la courbe de demande du monopoleur présente les
mêmes caractéristiques que celles de la branche de CPP. Il en résulte en particulier alors
une divergence entre la recette moyenne (RM) et la recette marginale (Rm) : Rm(Y) <
RM(Y).

Le programme de maximisation du profit du monopoleur s’écrit :


La maximisation du profit
π(y) = P(Y)Y – C(Y)
Ym
est choisi pour maximiser le profit :
dπ(Y) / dY = d/dY (p(Y)Y) – dC(Y)/dY = 0
donc, en Y = Ym :
d/dy (p(Y)Y) = dC(Y)/dY
Au final Rm(Ym) = Cm(Ym) < P(Ym) = RM(Ym)
Rm(Ym) = Cm(Ym)

1. 4) 2/ Exemple illustratif
SI P(Y) = a – bY alors R(Y) = P(Y)Y = aY – bY²
et donc : Rm(Y) = a – 2by < a – bY = P(Y) (avec y>0)
graphique 18
C(Y) = F + αY + βY²
Cm(Y) = ∂C(Y) / ∂Y = α + 2βY

graphique 19

Au niveau de production qui maximise le profit (Ym), la recette marginale du monopole et


égale au coût marginale : Rm(Ym) = Cm(Ym)
=> Rm(Ym) = a – 2bYm = α + 2βYm = Cm(Ym)
Ym = (a-α) / 2(b+β)
P(Ym) = a – bYm
=> P(Ym) = a – b[(a- α) / 2(b+ β)]
Au final, le monopoleur détermine simultanément la quantité produite et à l’optimum (Y m)
et le prix indiqué (P(Ym)).

Remarque : Lorsque la demande est linéaire, la courbe de recette marginale a une pente
deux fois plus forte que la courbe de recette moyenne et se situe donc à mi-distance de
l’axe vertical et de la droite de demande (recette moyenne).
Graphique 20
1. 4) 3/ Les propriétés de l’équilibre et illustration

1. 4) 3/ 1) Propriétés
Propriété 1 : Etant donné que le monopole vend à un prix supérieur au coût marginal, le
taux de marge peut donc s’écrire comme étant égal au coût marginal de production
augmenté d’une certaine quantité appelée Markup.
1
Après quelques calculs, on démontre que : P=(1+ ) Cm
|εD|−1
1
Le taux de marge défini par : μ = (P – Cm) / Cm μ=
|εD|−1

Propriété 2 : Le taux de marge est positif si et seulement si l’élasticité de la demande par


rapport au prix est supérieur à 1 en valeur absolue. Ainsi le monopole ne choisit jamais un
niveau de production pour lequel la courbe de demande serait inélastique.
1
( μ>0→ >0 → |εD| >1
|εD|−1

1. 4) 3/ 1) Exemple illustratif
Soit la fonction de demande inverse : P = Ṕ - αY
1. Représenter graphiquement la fonction de demande, de recette marginale
2. Donner les valeurs d’élasticité de la demande
1. Fonction de demande invere : P(Y) = Ṕ – αY , α>0
=> RM(Y) = Ṕ - αY
RT(Y) = Y x RM(Y) = PY - αY²
…….

2. Soit Y = D(P), la fonction de demande en CPP et P = PD(Y) la fonction de demande


inverse du monopole.
L’élasticité prix de la demande εD est par définition égale à :
∂ D( P) ∂Y
D(P) Y ∂Y P ∂ P −1 P
εD= = = × =( ) ×
∂P ∂P ∂P Y ∂Y Y
P P
P ∂ PD (Y )
→ εD= avec P' Y =
P ' Y .Y ∂Y
Application :
∂ PD (Y )
Si P = PD(Y) = Ṕ – αY , alors P’ Y = =−α
∂Y
et εD = (Ṕ - α Y) / (-αY) (c’est l’élasticité prix de la demande)

5 cas sont à distinguer suivant les valeurs de productions Y :


• Si Y → Ṕ/α => εD = 0

………… (sur feuille • )

Graphique 21

1) 5. Les conséquences de l’imposition d’une taxe sur l’équilibre de


monopole
Deux types de taxes sont envisagées ici :
◦ Tout d’abord un taxe sur les profits globaux t %. Dans ce cas, le profit du monopoleur
devient (1 – t) π (ym)
Que va alors devenir l’output d’équilibre si le profit d’après taxe est maximiser ? En
fait, le Y* qui maximise le profit avec taxe est le même que celui qui maximise de π(y).
Par conséquent, la quantité produite et le prix de vente du bien sont les mêmes que
(P(y*) , y*) = (P(ym) , ym).
Ainsi, au final, une taxe sur les profits et neutre sur les quantités d’équilibre et sur les
prix d’équilibre, seul les profit du monopoleur sont réduits.
◦ On pourrait imaginer de pratiquer une taxe à la quantité de t €. Graphiquement, on
aura :
Graphique 22
Ainsi, imposer une taxe de t€ l’unité, conduit un accroissement de coût marginal t pour
le monopole (d’où une nouvelle droite Cm(y) + t). Le nouveau point d’équilibre est
obtenu au point d’intersection entre la recette marginale et la droite Cm(y) + t. On
constate que la quantité produite est plus faible en l’absence de taxe (Ym) et que par
ailleurs le prix pratiqué par le monopole à la vente p(Yt) et plus élevé qu’en l’absence
de taxe p(ym). Par conséquent, ce type de taxe renforce les distorsion sur le marché
du bien.

1) 6. L’efficacité du monopole ?
Un marché est pareto efficient si il permet d’exploiter au mieux les gains de l’échange.
Tout d’abord dans une situation de CPP les gains de l’échange (surplus des
consommateur et des producteurs) sont tels que
Graphiques 23
2) Les variantes du monopole classique

2) 1. Le monopole multi-établissements
Définition : On parle de monopole multi-établissements lorsque le monopole sert un seul
marché et fait face à une seule fonction de demande mais produit sur plusieurs sites de
production et présente donc plusieurs fonctions de coûts.
Soit P le prix d’une unité de l’output, soit y1 et y2 désignent respectivement les quantités
produites sur le premier site de production et sur le deuxième site de production et soit
Y=Y1+Y2 la quantité totale produite pour le bien sur les deux sites de production et soit
C1(Y1) et C2(Y2) les fonctions de coûts total du monopole pour ces deux sites de
production.
Le programme de maximisation du monopole s’écrit :
Max P.Y – C1(Y1)-C2(Y2)
Y1,Y2

sc. P = PD(Y1+Y2)
Y = Y1+Y2
Max P(Y1+Y2)(Y1+Y2) – C1(Y1) – C2(Y2)
CPO : Les dérivées du profit par rapport à Y1 et Y2 sont nulles → Rm = Cm 1 = Cm2

Le monopole égalise entre eux les coûts marginaux des deux établissements Cm 1 et Cm2
qui, par ailleurs, à l’équilibre, doivent être égale à la recette marginale.
On suppose ici que les coûts marginaux des deux sites de production sont croissants. En
effet, si les coûts marginaux des deux établissements étaient constants et différents, le
monopole n’aurait aucun intérêt à utiliser le site de production où le coût marginal serait
plus élevé, on serait ainsi ramené au cas du monopole classique (un seul établissement).
En revanche, si les coûts marginaux des deux sites sont croissants, le monopole va
commencer par produire en utilisant le site de production ayant le coût marginal le plus
faible. Puis, à partir d’un certain niveau de production, le coût marginal du premier
établissement devient égal à celui du second, le monopole répartit alors sa production
supplémentaire entre les deux sites de production de manière à maintenir égaux les coûts
marginaux. Au final, il produit comme quantité optimal la quantité qui égalise la recette
marginale aux coûts marginaux égalisés. Il est à remarquer que si cette quantité optimale
est atteinte avant d’ouvrir le deuxième établissement, celui-ci n’ est alors pas utilisé.

Graphique 24

2) 2. Le monopole multi-produit
Définition : Dans cette configuration, le monopole sert plusieurs marchés (et fait donc face
à plusieurs fonctions de demande mais produit sur un seul site de production et donc
présente une seule fonction de coût.
Dans le cas général :
• Les fonctions de demandes sont : D1(P1,P2) et D2(P1,P2)
• La fonction de coût est : C(Y1,Y2)
• Le profit est : π(P1,P2) = P1D1(P1,P2) + P2D2(P1,P2) – C(D1(P1,P2),D2(P1,P2))

2) 2. 1/ Le cas de biens indépendants


Dans ce cas, la demande du bien 1 ne dépend que de son prix P 1 et celle du bien 2 que
de P2.
On a donc deux fonctions de demande : D1(P1) et D2(P2).
Après maximisation du profit, on obtient :
Rm1(Y1) = c’1(Y1,Y2) ≠ c’2(Y1,Y2) = Rm2(Y2)

2) 2. 2/ Le cas d’un même bien vendu sur deux marchés


Ici encore, même s’il s’agit à présent d’un même bien, celui-ci sera vendu à deux pris
potentiellement différents sur chacun des deux marchés.
Les fonctions de demande s’écrivent comme en 2) 2.1/ : D1(P1) et D2(P2).
En revanche, la fonction de coût total s’écrit : c(Y1,Y2) = c(Y1+Y2)
Le programme de maximisation du profit devient :
Max [P1Y1 + P2Y2 – c(Y1+Y2)]
Y1,Y2

sc P1 = P1(Y1)
P2 = P2(Y2)
A l’équilibre, on a : Rm1 = Rm2 = Cm.
La configuration présente est en fait équivalente au monopole discriminant au troisième
degré (cf chap 4).

2) 2. 3/ Le cas de biens parfaitement substituables


Les biens 1 et 2 étant parfaitement substituables sont vendus le même prix sur les deux
marchés. Les fonctions de demande s’écrivent alors : D1(P) et D2(P).
Si on suppose que le coût total est une fonction additive alors on a : c(Y1,Y2) = c1(Y1) +
c2(Y2).
Ce cas correspond en fait au monopole à deux établissements.
Chapitre 4. L’équilibre de l’entreprise en monopole discriminant

1) Introduction
Au chapitre précédent, nous avons discuté du monopole vendant un bien à un prix unique.
Chaque consommateur paie donc le même prix que les autres : il s’agissait d’une
tarification uniforme.
Il s’agit de savoir ici si la discrimination en prix permettrait au monopole d’accroître ses
profits.
On distingue trois types de discriminations (en prix) :
• la discrimination du 1er degré : dans cette configuration, chaque unité produite par
le monopole peut être vendu à un prix différent. Les prix peuvent aussi différer
selon les acheteurs. Il s’agit de la discrimination parfaite.
• La discrimination du second degré : dans ce cas, le prix payé par le consommateur
peut varier selon la quantité qu’il demande. Mais tout les consommateurs font face
au même système de prix.
Exemple : les remises accordées pour les achats en grande quantité.
• la discrimination du troisième degré : ici, le prix payé est le même pour tous les
acheteurs d’un même groupe quelque soit le nombre d’unités achetées. Mais les
prix peuvent varier selon les groupes.
Exemple : les tarifs jeunes, étudiants, seniors.

2) Les conditions de la discrimination (en prix)


Les hypothèses ci-dessous doivent être vérifiées :
• La non tranférabilité du produit vendu c’est-à-dire qu’un acheteur ne peut pas
revendre le bien.
• Le monopole doit posséder la structure d’information adéquate sur les fonctions de
demande pour pratiquer des tarifs discriminants. Le monopole classique du chapitre
3 ne dispose d’aucune information pour discriminer puisqu’il ne connaît que la
fonction de demande globale du marché.

Les hypothèses de la discrimination du 1er degré :


• Il faut supposer d’une part que les demandes individuelles sont toute connues par
le monopoles et que d’autre part, il peut attribuer à chaque client sa propre fonction
de demande.
Les hypothèses de la discrimination du second degré :
• Il faut supposer que le monopole sait qu’il existe différentes demandes individuelles
mais qu’il ne peut pas attribuer précisément à chaque client sa fonction de
demande.
Les hypothèses de la discrimination du troisième degré :
• Il faut supposer que le monopole peut juste segmenter le marché, qu’il connaît les
fonctions de demande de chaque segment mais qu’il ne connaît pas les fonctions
de demande individuelles.

3) La discrimination de premier degré

3) 1. Introduction
Chaque unité produite peut être vendu à un prix différent, les prix peuvent également
variés selon les acheteurs. Ceci implique que le monopoleur est une information parfaite
sur le montant que chaque acheteur est prêt à payer pour chaque unité du bien.
Autrement dit, le monopole peut vendre chaque unité au prix maximum qu’un acheteur est
prêt à payer, il connaît donc la disposition marginale à payer de chaque acheteur. D’où il
va vendre jusqu’au point où pour la dernière unité : P = Cm.

Graphique 25
Sur ces échanges, le monopoleur gagne :
- L’unité supplémentaire y’ apporte un gain marginal p(y’) et coûte marginalement Cm(y’).
- L’unité supplémentaire y’’ apporte un gain marginal p(y’’) et coûte marginalement Cm(y’’).
- Le monopoleur va produire jusqu’à ce que la recette marginale égalise le coût marginal
en y’’’.
Les gains du consommateur sont nuls.

Graphique 26
Ici, la somme des gains du monopoleur correspond au maximum de tous les gains de
l’échange. Elle ne laisse au consommateur aucun surplus. C’est donc la pire situation
envisageable pour le consommateur. Et la meilleur envisageable pour le monopoleur.

3) 2. La tarification en deux parties

3) 2. 1/ Présentation générale
Une tarification en deux parties se compose d’un forfait fixe A et d’un prix p pour chaque
unité vendue. Ainsi, le coût d’achat de Y unités du bien est égale à A+PY.
Un exemple classique est donné par les tarifs de certains parcs d’attraction. On montre
qu’un tel tarif binôme permet dans la vraie vie de réaliser une discrimination de premier
degré sans pour autant donné l’impression de tarifer à la tête du client.
La valeur la plus élevé que le monopoleur puisse demander au consommateur comme
droit d’entrée est son surplus. Par la suite, pour que le surplus soit maximal et qu’il n’y est
pas de perte sèche, le monopoleur a intérêt à vendre chaque unité vendue au prix P =
Cm.

3. 2. 2/ Formalisation mathématique
Hypothèses :
• Il existe n consommateurs sur le marché considéré d’indice générique i (i variant de
1 à n).
• Les fonctions de demande individuelles sont de la forme D i = Di(Pi) quelque soit i de
1 à n.
• Le coût marginal est supposé constant et égal au coût moyen (ce qui est vérifié si le
coût total est une fonction du type f(x)=ax+b avec b=0).

n n
Max ∑ T (Y 1)−c (∑ Y i )
i=1 i=1

Ai,Pi
sc T(Yi) = Ai + PiYi
Yi = Di(Pi)
Ai ≤ SiPi ………….

La résolution se fait en deux étapes : tout d’abord u=on détermine la partie forfaitaire Ai
puis on détermine les prix unitaires Pi (cf TD pour résolution numérique).
A l’équilibre, on obtient : graphique 27

4) 1. Introduction
Le monopole connaît les fonctions de demande individuelles de manière générale mais il
ne peut pas différencier à priori les consommateur puisqu’à présent l’information est
imparfaite.
Le monopoleur va proposer des tarifs différents en fonction des quantités demandées par
les acheteurs. Ces tarifs devront inciter les acheteurs à révéler si ils sont des petits ou
gros consommateurs. Ici encore, le tarif binôme (adapté par rapport à la discrimination du
1er degré) servira de mécanisme de révélation de l’information. Plus précisément, le
monopoleur va concevoir des ensembles prix/quantité qui amène les consommateurs à
choisir l’ensemble qui leur est destiné (c’est-à-dire à s’auto-sélectionner). Les
consommateurs vont ainsi révéler au monopoleur leur proportion à payer.
On suppose ici deux types d’individus ayant les fonctions de demande suivantes :
graphique 28
4) 2. Présentation formelle

Deux cas sont à distinguer ici :


• Tout d’abord, le cas d’un seul tarif affiché par le monopole. Ce tarif aura alors un
caractère sélectif. Va alors se poser la question de savoir si le monopole va exclure
ou non certains consommateurs du fait de ce tarif.
• Le deuxième cas consiste à proposer sur le marché plusieurs tarifs optionnel. Le
monopole affiche alors plusieurs tarifs et laisse les consommateur choisir celui qu’il
préfère.

4) 2. 1/ Un seul tarif : tarification avec ou sans exclusion


Les hypothèses communes sont les suivantes :
• On suppose que les consommateurs de type 1 (gros consommateur) sont en
nombre n1 et ceux de type 2 (petit consommateur) en nombre n2 et que, par
ailleurs, quelque soit P : D1(P) ≥ D2(P)
• Le monopole propose un seul tarif binôme du type : T(Yi) = A + Pyi (i = 1 ou 2)
A quel niveau choisir A* et P* pour maximiser le profit du monopole ?

4) 2. 1/ 1) Tarification avec exclusion


Hypothèse : On suppose que A est fixé au niveau du surplus des grands consommateurs.
Ainsi uniquement les agents de type 1 participent au marché. Le programme de
maximisation à résoudre pour le monopole est le suivant
Max π = n1T(Y1) – cn1Y1 = n1 [S1(P) + (P-c)D1(P)]
(A,P)

On retrouve le cas d’une discrimination parfaite


π* = n1S1
P* = c = Cm
A* = S1

4) 2. 1/ 2) Tarification sans exclusion


Ici, le monopoleur désire que les deux types d’agents participent au marché.
Le programme de maximisation du profit s’écrit à présent :
Max π = n1T(Y1) + n2T(Y2) - c(n1Y1+n2Y2)
(A,P)

Pour le tarif sans exclusion, le droit d’entrée est fixé au prix maximum qu’on peut faire
payer aux consommateurs 2.
[ D1( P)−D 2( P)]
P* = c+ Le prix est supérieur au Cm.
n2
| D1 '| + n |D2 '|
1
A* = S2(P*)

A l’équilibre, le prix optimal P* est d’autant plus élevé que :


• la proportion de petit consommateur est relativement faible ou celle des gros
relativement grande
• la différence entre petits consommateurs et grands consommateurs est grande
• la sensibilité des demandes par rapport au prix est faible

A priori il est difficile de déterminer s’il est préférable ou non d’exclure des
consommateurs. Le résultat dépends à la fois du nombre de consommateurs de chaque
type et la différence entre les fonctions de demande individuelles de chaque type d’agents.

4) 2. 2/ Tarifs optionnels
Ici, le monopole propose différents tarifs optionnels de manière à ce que :
• l’ensemble des consommateurs participent au marché
• les gros consommateurs choisissent le tarif pour gros consommateurs et les petits
consommateurs le tarif pour les petits consommateurs.

4) 2. 2/ 1) Exemple avec deux tarifs optionnels


Les hypothèses sont les suivantes :
• Deux types de consommateurs type 1 et type 2 en nombre n 1 et n2 tels que quelque
soit le prix affiché : D1(P1) ≥ D2(P2).
• Deux tarifs optionnels de type binôme sont à présent proposés par le monopoleur
sur le marché T1(A1,P1) et T2(A2,P2).
Le programme de maximisation à résoudre est le suivant :
Max π (A1,P1,A2,P2) = n1(A1+P1Y1) + n2(A2+P2Y2) -c(n1Y1+n2Y2)
(A1,P1,A2,P2)

sc Y1 = Di(Pi) avec i = 1 ou 2
Ai ≤ Si(Pi) avec i = 1 ou 2 ← contrainte de participation
S1(P1) – A1 ≤ S1(P1) ≥ S1(P2) – A2 ← contrainte d’auto-sélection
Lors de la résolution, on choisit d’abord les parties forfaitaires A2 de manière à ce que les
petits consommateurs participent et A1 de manière à ce que les gros consommateurs soit
incités à choisir le forfait pour gros consommateurs. Puis on choisit les prix optimaux P1*
et P2*.
Au final, à l’équilibre, les gros consommateurs payent une partie forfaitaire A1* plus élevé
que les petits consommateurs A2*. Chaque unité consommée est ensuite tarifée au coût
marginal pour les gros consommateurs. En revanche, les petits consommateurs qui
payent moins au niveau du A* seront tarifés à un prix supérieur (P2*) au coût marginal
pour chaque unité achetée. Si ce prix P2* est supérieur au prix maximum que les petits
consommateurs sont prêts à payer alors une tarification unique avec exclusion sera
préférable pour le monopoleur.

5. La discrimination de 3ème degré

5. 1) Introduction
Le prix payé par les acheteurs d’un même groupe est identique mais les prix peuvent
varier selon les groupes. Le monopole peut s’ son marché sur la base d’information
exogène mais il ne connaît pas les fonctions de demandes individuelles. On considère ici
un seul bien mais pouvant être vendu à des prix différent selon le segment de marché
considéré.

5. 2) Présentation formelle
Hypothèse :
• Il existe deux marchés.
• Y1 et Y2 désignent respectivement les quantités offertes par le monopole sur ces
marchés. Les fonctions de demandes inverses associées sont Y1 = P1(Y1) et Y2 =
P2(Y2)
Le profit du monopole s’écrit π(Y1,Y2) = P1(Y1).Y1 + P2(Y2).Y2 - c(Y1+Y2)
La maximisation du profit conduit au CPO suivantes :
∂π(Y1,Y2)/∂Y1 = 0 <=> ∂[P1(Y1).Y1)]/∂Y1 – c’(Y1+Y2) = 0 (1)
∂π(Y1,Y2)/∂Y2 = 0 <=> ∂[P2(Y2).Y2)]/∂Y2 – c’(Y1+Y2) = 0 (2)
(1) et (2) → Rm1 = Rm2 = Cm
A l’équilibre, le monopole discriminant au 3ème degré égalisent entre elles les recettes
marginales. En effet, si par exemple Rm1(Y1) > Rm2(Y2) alors le transfert d’une unité du
bien du marché 2 vers le marché 1 accroitrait la recette totale sans changer les coûts. Par
ailleurs, pour maximiser le profit, il faut que la recette marginale sur chaque marché soit
égale au coût marginal de production.

6. Conclusion
graphique 27
Chapitre 5 : Le contrôle public des monopoles

1) La tarification socialement optimale d’un monopole naturel


On parle de monopole naturelle lorsque la technologie de la firme présente de tel
rendements d’échelle qu’elle peut couvrir la totalité de la demande du marché a un coût
moyen de production inférieur à ce qu’il serait possible si il y avait plus d’une firme sur le
marché.

1. 1) Le monopole public
On parle de monopole public lorsque les pouvoirs publiques produisent eux-mêmes les
services caractérisés par le monopole naturel.
Dans ce cas, l’État peut demander au monopole de respecter certains principes en
matière de détermination des prix. Plus précisément, l’État doit corriger la situation de
sous-optimalité. Il doit maximiser le surplus social (somme des surplus des
consommateurs et du producteur).

1. 2) Comment réglementer un monopole naturel ? L’optimum de 1er rang.


Ici, cette tarification consiste à vendre chaque unité produite par le monopole à un prix
égal au coût marginal. L’État peut donc opter pour ce choix.
Graphique 28
Cette tarification de 1er rang conduit en général à un profit négatif pour le monopole. Si
l’État souhaite que le monopole pratique une tarification au coût marginal, il va falloir alors
lui accorder des subventions qui pourront être considérer comme des primes à une
mauvaise gestion. Ceci entraîne des distorsions dans le budget de l’État et ceci n’est pas
soutenable à long terme.

1. 3) Comment réglementer ? L’optimum de second rang


Il s’agit ici de trouver une tarification qui maximise le surplus social tout en respectant
l’équilibre budgétaire. On parle alors de tarification de second rang. Deux cas sont alors
possibles :
• Une tarification uniforme (dans les cas d’un seul bien) :
• Une tarification à la Ramsey-Boîteux

1. 3) 1/ La tarification uniforme
Le monopole vend son produit à toute personne disposée à payer un prix unitaire
supérieur ou égale au coût moyen. Par conséquent, l’équilibre se trouve à l’intersection de
la courbe de demande et de coût moyen. Ainsi, l’équilibre budgétaire du monopole est
assuré mais l’output est produit à un niveau inférieur au niveau efficace de CPP :
Ymoyen < Y*CPP
Graphique 28 (partie en violet)
1. 3) 2/ La tarification à la Ramsey-Boîteux
Hypothèses :
• Le monopole produit plusieurs biens
• Les écarts relatifs entre les tarifs des différents produits (ou des différents
segments) et leur coût marginaux sont inversement proportionnel à l’élasticité-prix
de la demande qui leur est adressé.
• On suppose que la recette totale est égale au coût total du monopole c’est-à-dire
que son profit est nul.

Exemple :
Hypothèses :
• Il existe deux biens ou deux segments, deux fonctions de demande inverse P1(Y1)
et P2(Y2), Y=Y1+Y2
• La fonction de coût total s’écrit C(Y) = cY + F
• Le profit du monopole s’écrit : π(Y1,Y2) = P1(Y1)+ P2(Y2) – c(Y1+Y2)
• Le surplus du consommateur s’écrit : SC = S1(P1) + S2(P2)
Le monopole doit à présent maximiser le surplus social W définit comme la somme des
surplus des consommateurs SC + π
Max W = SC + π
sc π=0
avec y1 = D1(P1) et y2=D2(P2)
On écrit le lagrangien :
L = W + λπ = S1(P1) + S2(P2) + (1+λ)π + F
On calcule les CPO et on obtient après résolution :
λ
1+ λ
Pi = (1+μi)c avec μi=
λ
|Ɛ D 1|−
1+ λ
Partie III : Les marchés de petit nombre
Chapitre 6. Le duopole à décisions simultanées

Les modèles de oligopole analysent les interactions stratégiques qui apparaissent dans un
secteur d’activité quand il y a un petit nombre d’entreprises. Le terme interaction signifie
que le gain d’un entreprise dépend de son propre choix mais également de l’action de ses
concurrents.
Dans le cas de deux entreprises, on parle de duopole. Ces modèles à interactions peuvent
s’analyser par la théorie des jeux.

1. La théorie des jeux

1. 1) Présentation générale
La théorie des jeux est une théorie de la décision en présence d’externalité donnant lieu à
des interactions stratégiques. On définit un ensemble de joueurs et des règles. Ces règles
précisent :
• le type d’information considéré (complète vs incomplète)
• les modalités de prise de décision (simultanée vs séquentielle)
• possibilité de communiquer ou non
• possibilité de conclure des accords contraignants (coopération vs non-coopération)

1. 2) Domaines d’application
On l’utilise actuellement dans de nombreux domaines comme l’étude des oligopoles ou
l’étude des cartel (ex : OPEP) mais on peut également l’utiliser pour l’étude de l’utilisation
d’une ressource rare (ex : un volume de pêche) ou même pour l’étude des stratégies
militaires.

1. 3) Introduction aux jeux à décisions simultanées


Hypothèse : On s’intéresse ici à un jeu non-coopératif, avec information parfaite et
symétrique en décision simultanée.

1. 3) 1/ Exemple 1 de jeu à deux joueurs


Hypothèses :
• Deux joueurs A et B.
• Ils ont chacun deux stratégies possibles : le joueur A peut jouer la stratégie « haut »
ou la stratégie « bas » et le joueur B peut jouer la stratégie « droite » ou « gauche »
La matrice des gains recense les gains perçus par chacun des joueurs pour les 4 (2²)
paires de stratégies possibles.
Graphique 29 (matrice)
De manière général, les gains du joueur A sont indiqués en premier sur chaque case et
celle du joueur B en seconde. Un résultat de ce jeu est une paire de stratégie dont le
premier élément est la stratégie choisie par le joueur A et le deuxième par le joueur B.
Quel est le résultat le plus plausible de cette interaction stratégique entre les 2 joueurs ?
• Si le joueur B joue la stratégie D alors la meilleure réponse du joueur A est B. Par
conséquent, la stratégie (H,D) n’est pas un résultat plausible de ce jeu.
• Si le joueur A joue B alors la meilleur réponse du joueur B est D donc la stratégie
(B,G) n’est pas un résultat plausible de ce jeu.
• Si le joueur A joue H alors la meilleure réponse du joueur B est G.
• Si le joueur B joue G alors la meilleure réponse du joueur A est H.
Donc finalement, ce jeu présente deux équilibres possibles : {(H,G) , (B,D)}. On montrera
plus loin qu’il s’agit de deux équilibre de Nash.

1. 3) 2/ Exemple 2 de jeu à deux joueurs


La matrice de gain est à présent la suivante : graphique 30 (matrice)
Ici, quelque soit le choix du joueur B, le joueur A reçoit un gain supérieur s’il joue B. Il a par
conséquent toujours intérêt à jouer la stratégie B qui constitue ici une stratégie dominante
pour lui. De la même manière, quelque soit le choix du joueur A, le joueur B reçoit un gain
supérieur s’il joue gauche, stratégie qui est dominante pour lui.
On parle de stratégie dominante lorsque chaque joueur à une stratégie optimal qui ne
dépend pas de ce que l’autre joueur va jouer. Une stratégie dominée ne sera jamais
optimal. Les choix des joueurs en stratégie dominante domine les autres alternatives et
conduisent à ce que l’on appelle un équilibre en stratégie dominante (qui est le point
d’intersection de la stratégie dominante de chaque joueur)
Donc {(B,G)} est l’équilibre de stratégie dominante de ce jeu.

Stratégie prudente : Une stratégie prudente maximise le gain minimal obtenu par chaque
joueur, elle assure en quelque sorte un niveau de gain minimum.
Exemple : graphique 31 (matrice)
Dans ce jeu, aucun des joueurs ne dispose d’une stratégie dominante qui pourrait joueur
quelque soit le choix opéré par son concurrent donc pas d’équilibre en stratégie
dominante.
Il existe peut-être un équilibre de ce jeu en stratégie prudente :
• Pour le joueur B, le gain minimum associé à G est 1 et celui associé à D est 0, par
conséquent. Sa stratégie prudente : Max (1,0) = 1 → G
• Pour le joueur A, le gain minimum associé à la stratégie H est 0 et celui associé à B
est 1. Sa stratégie prudente : Max(0,1) = 1 → B
L’équilibre en stratégie prudente de ce jeu est donc (B,G).
Équilibre de Nash : une paire de stratégie telle que chaque stratégie est la meilleure
réponse à l’autre s’appelle un équilibre de Nash. Dit différemment, à partir de la matrice
des gains, chaque joueur choisit sa meilleur stratégie étant donné le choix de l’autre
joueur.

Graphique 32 (matrice)
Ici, il n’existe pas de stratégie dominante pour les joueurs, puisque par exemple les choix
optimaux du joueurs A dépend de ce que fais le joueur B.
Ce jeux présente 2 équilibre de Nash : ce sont les choix optimaux de A pour les choix
optimaux de B et vice-versa.

Graphique 33 (matrice)
Ce jeu ne présente pas d’équilibre de stratégie dominante et pas d’équilibre de Nash.

Remarques : Un couple de stratégie réalise un équilibre de Nash si étant donné le choix


de l’autre joueur aucun joueur ne peut modifier le sien. L’équilibre en stratégie dominante
est un équilibre de Nash, en revanche, l’équilibre de Nash n’existe pas toujours et s’il
existe il n’est pas toujours unique.

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