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CONSULTANTS
Méthodes d’allocation de coûts dans une
firme multiproduit
TERA

Laurent BENZONI
Cours d’économie du droit de la concurrence-
Mastère d’économie du droit de Paris 2
TERA Consultants
19 rue du Quatre Septembre
75002 PARIS
Tél. + 33 (0) 1 55 04 87 10
Fax. + 33 (0) 1 42 96 30 70

S.A.S. au capital de 200 000 €


RCS Paris B 394 948 731
Problématique

 Quelle répartition de l’ensemble des coûts entre plusieurs entités partageant


des coûts dits mutualisés ?

 Impose une connaissance approfondie de la formation des coûts


– Approche « bottom-up » : construction « from scratch » totale ou partielle
des fonctions de production et de coûts
– Approche « top-down » : allocation des coûts comptables observées aux
différents produits

 3 grands types de méthodes pour résoudre cette question (aucune règle


universellement admise)
1. Méthodes comptables basées sur des règles de proportionnalité
(inducteurs de coûts pertinents)
2. Méthodes économiques basées sur la théorie des jeux coopératifs
3. Méthodes de répartition séquentielle

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 2


Définitions
• La prise en compte de l’utilisation partagée de certains inputs nécessite une distinction
de 3 types de coûts :

Coût total

• Coûts attribuables ou directs : coûts


Coûts communs mutualisés
uniquement imputables à un produit

Coûts indirects ou mutualisés


• Coûts mutualisés ou indirect correspond à
des inputs utilisés par plusieurs produits.
Ils peuvent être alloués à chaque produit
Coûts indirects ou
mutualisés sur la base de « clés » reposant sur des
Coût inducteurs à définir.
attribuables
ou directs Coût
attribuables Coût
• Coûts communs attribuables à aucun
Coût
ou directs attribuables produit en particulier. Ils ne peuvent être
directs
ou directs alloués que sur la base de clés adhoc

A B C

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Présentation de la problématique : l’exemple de l’ascenseur

 Soit un immeuble de 3 étages avec un unique propriétaire


à chaque étage.
10
 Chaque propriétaire peut construire son ascenseur en 5
propre mais préfère le construire en association avec un
ou deux autres propriétaires si la solution d’association
est moins couteuse.
10
 Eléments des coûts de construction d’un ascenseur : 5
 Coût RDC (moteur, porte RDC, cabine,…) = 50 (coût
nécessaire pour tout projet de construction)
 Coût de construction de la cage = 10 par étage
10
 Coût d’un étage desservi (porte) = 5 par pallier
5
Comment minimiser les
coûts d’installation de
l’ascenseur et répartir 50
les coûts entre les
propriétaires?

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Economie d’envergure (« scope ») : définition

• Si la somme des coûts de production isolés (stand alone cost) est supérieure au coût
de production mutualisée, il existe un gain à la mutualisation qualifié d’économies
d’envergure ou de gamme (economies of scope).
• Soit pour deux biens : CA(q1,0) + CB(0,q2) > CC (q1, q2) 
[CA(q1,0) + CB(0,q2)] - CC (q1, q2) = Economie
d’envergure
Dans l’exemple de l’ascenseur : (65 + 75 + 85) = 225 >> 95 = (50 + 15 + 15) ;
économie d’envergure = 225 - 95 = 130

• La création de l’économie d’envergure entre les produits constitue l’incitation pour


une entreprise à diversifier sa production (monoproduit  multiproduit). Une
condition nécessaire : un facteur de production est partagé entre les produits
mutualisés, le facteur de production mutualisé présente une indivisibilité ou n’est
pas saturé pas la production de l’un des produits.

• La bonne répartition-allocation des coûts entre les produits constitue un élément de


bonne gestion mais aussi dans de nombreuses circonstances un moyen de vérifier
que les entreprises ne mettent pas en œuvre des pratiques anticoncurrentielles (prix
prédateurs, offres liées, etc.)

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 5


De l’encadrement des allocations de coût : le cœur du jeu
• On appelle coalition la mutualisation d’au moins deux produits (dans l’exemple : une coalition
constitue une association d’au moins deux propriétaires pour construire l’ascenseur).

1. Contribution maximale : dans une coalition, un produit ne doit pas contribuer en


payant une charge supérieure à son coût de fourniture isolée. Cette condition
élimine l’incitation à sortir de la coalition ou à ne pas y entrer.
Dans l’exemple de l’ascenseur, le propriétaire 1 n’acceptera pas de payer une charge supérieure à 65 si l’ascenseur est
construit avec au moins un autre propriétaire.

2. Contribution minimale : un produit contribue au moins au niveau du coût total


additionnel occasionné par son intégration dans une coalition constituée. Cela
élimine les comportements de «passager clandestin» («free rider» ou parasitisme).
Ce coût additionnel est le coût moyen incrémental (fonction de coût sous-additive)
ou le coût incrémental ou évitable ou attribuable ou direct (fonction de coût additive)
Dans l’exemple, la fonction de coût est additive. Ainsi le propriétaire 1 ne peut pas payer moins que 5 s’il participe à une
coalition, il en va de même pour le propriétaire 2 tandis que le propriétaire 3 ne paiera pas moins de 15.

3. Équilibre budgétaire : la somme des charges allouées est égale à la charge totale.
Dans l’exemple, en cas de formation d’une coalition à 3 propriétaires la somme des charges allouées est égale à 95.

Toute allocation des charges satisfaisant simultanément ces trois conditions constitue
une solution acceptable : elle se situe dans le cœur du jeu.
2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 6
Règles complémentaires

 Pertinence causale : le coût du service doit dépendre des


facteurs de production consommés par le service ;

 Objectivité : le coût du service doit dépendre de manière


objective des bons facteurs de coûts ;

 Transparence : la relation entre le coût du service et les


facteurs de coûts doit être claire et analytique.

 Anonymat : l’ordre d’entrée ne joue pas sur les résultats de


l’allocation

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 7


De l’importance de l’ordre d’entrée

Coalitions Coût isolé


1 65
2 75
3 85
12 80
13 90
23 90
123 95

Coût incrémental
Ordre 1 2 3
123 65 15 15
132 65 5 25
213 5 75 15
231 5 75 15
312 5 5 85
321 5 5 85

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Méthodes issues de la théorie des jeux coopératifs
 La mutualisation avec économie d’envergure est assimilable à une situation
où plusieurs joueurs ont un intérêt à coopérer entre eux (win-win).
 Un jeu coopératif met en relation un ensemble de N joueurs pouvant former
des coalitions plus ou moins grandes.
 Ces coalitions génèrent des gains résultant de la coopération entre leurs
membres.
 La théorie des jeux coopératifs s’intéresse aux règles de partage des gains
entre les joueurs.
 Ces concepts et méthodes sont transposables aux questions d’allocation
des coûts
Jeux coopératifs Jeux de coûts
Shapley (1953) Shubik (1962)

Joueurs Entités ou
services

Gains Coûts communs

A Value for n-person Games [1953], In Contributions to the


Theory of Games volume II, H.W. Kuhn and A.W. Tucker (eds.)

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Filtre > 2 méthodes ont de bonnes propriétés

Shapley-Shubik

Anonymat
Stabilité par changement d’origine
Monotone
Causale et évitant tout passager clandestin
Coût moyen (variable non pertinente) Décentralisable
Coût marginal (coût marginal ?)
Aumann Shapley (coût marginal ?)
Théorème : La valeur de Shapley est l’unique procédure d’allocation
Séquentielle (variable non pertinente) qui vérifie : pertinence causale + anonymat, décentralisation +
anonymat + participation
Propriété : si les rendements coalitionnels sont croissants, le cœur
applicable est un ensemble convexe non vide et la valeur de Shapley est une
sélection du cœur, localisée en son barycentre.
Méthodes comptables
Bénéfices résiduels
Egalitaire Nucléole
soutenable Anonymat
Stabilité par changement d’origine
Sélection systématique dans le cœur
Stable en sous-jeu (lorsqu’on réitère toutes choses
égales d’ailleurs la procédure d’allocation au sein d’un
sous-groupe de segments élémentaires de marché.)

Axiome : le nucléolus est la seule procédure d’allocation qui soit à la


Shapley-Shubik fois anonyme, stable en sous-jeu, et résistante à un changement de
l’origine de mesure des coûts
Nucléole
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La solution Shapley-Shubik

• Shapley (1953) pose que l’ordre d’arrivée dans une coalition est aléatoire et
équiprobable.
• Valeur de Shapley :
 pour un ordre d’arrivée donnée, on décompte le coût incrémental de chaque entité.
Ex : si 1 arrive avant 2 et avant 3, ils supportent respectivement :
c1 (q1 ) C (q1 , q2 ,0,...,0 ) − c1 (q1 ) C (q1 , q2 , q3 ,0,...,0 ) − C (q1 , q2 ,0,...,0 )

 on impute à chaque entité un montant égal à l’espérance du coût incrémental


(moyenne des coûts incrémentaux)
( )
cˆ(S ) = C Q S QS Q
• On définit la fonction, où est le vecteur dans
lequel toutes les demandes autres que S sont nulles.

• Dans le cas de trois entités, on a alors


x1 = 13 cˆ({1}) + 16 [cˆ({1,2}) − cˆ({2})] + 16 [cˆ({1,3}) − cˆ({3})] + 13 [cˆ({1,2,3}) − cˆ({2,3})]
x2 = 13 cˆ({2}) + 16 [cˆ({1,2}) − cˆ({1})] + 16 [cˆ({2,3}) − cˆ({3})] + 13 [cˆ({1,2,3}) − cˆ({1,3})]
x3 = 13 cˆ({3}) + 16 [cˆ({1,3}) − cˆ({1})] + 16 [cˆ({2,3}) − cˆ({2})] + 13 [cˆ({1,2,3}) − cˆ({1,2})]

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 11


Application

x1 = (1/3)*65 + [(1/6)*(80-75)] + [(1/6)*(90-85)] + [(1/6)*(95-90)] = 25

 Règle d’allocation pour le propriétaire 1 = 25/95 = 26% du coût total

X2 = 30 et 32 % pour le propriétaire 2
X3 = 40 et 42 % pour le propriétaire 3

Contrôle 1 : 25 + 30 + 40 = 95 et 26% + 32% + 42% = 100%

Contrôle 2 : 65 - 25 = 40 ; 75- 30 = 45 ; 85 - 40 = 45
40 + 45 + 45 = 130

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Une règle de droit conforme aux résultats des règles économiques
et comptables

• Principe :
 Cette répartition doit se faire en fonction « des avantages qui résulteront des travaux
envisagés pour chacun des copropriétaires ... » (article 30 de la loi du 10 juillet 1965).
 Cet avantage sera d'autant plus grand que la superficie du lot sera importante, que
l'appartement sera situé dans les étages élevés.

• Règle d’allocation :
 « Les charges doivent être réparties à raison de l'utilité que chaque lot en retire » (Cass.
civ. 17/02/1976 - Dalloz S. 1976-43)
 « Les copropriétaires du rez-de-chaussée n'ont rien à payer, sauf si l'ascenseur leur
permet d'accéder à un parking en sous-sol ou à une cave. »
 « Pour calculer les charges d'ascenseur, chaque lot est affecté d'un coefficient d'étage.
Pour un immeuble de hauteur moyenne, ce chiffre est en général égal à 1 pour le premier
étage, 1,25 pour le deuxième, 1,5 pour le troisième, etc. Une progression de 25% par
niveau qui correspond à peu près à celle de la consommation d'électricité par l'ascenseur.
Si le bâtiment compte plus de 6-7 étages, le coefficient progresse moins vite (0,10 % par
étage) ».

• Application : ascenseur avec 3 étages = 1+1,25 + 1,5 = 3,75  Etage 1 = 95/3,75 = 25 ; Etage 2 =
25*1,25 = 32 ; Etage 3 = 25 * 1,5 = 38, soit étage 1 = 26% étage 2 = 34% étage 3 = 40% : résultat
pas éloigné de ce qui ressort de la méthode économique présentée ci-dessus.

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 13


Pour aller plus loin….

1.1.Introduction
Introduction

2.2.RRègles
ègles de
deproportionnalité
proportionnalité

3.3.Th éories des


Théories desjeux
jeux

4.4.RRépartition
épartition sséquentielle
équentielle

5.5.Propri étés et
Propriétés etchoix
choixdes
desméthodes
méthodes

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 14


Rappel exemple de l’ascenceur

Hypothèses Détermination des coûts utiles


• On considère un immeuble de trois étages avec
sur chaque étage un unique locataire. Coalitions Coût isolé
1 65
2 75
• Les coûts 3 85
 Coûts fixes (cage, moteur…) > 50 12 80
13 90
 Coûts en fonction du nombre d’étages (mL) > 23 90
10 123 95
 Coûts par étage desservi (porte) > 5
1 2 3 Total
ci(qi) 65 75 85 225
cai(Q) 5 5 5 15
cmi(Q) 5 5 15
cc(Q) 80
C(Q) 95
Comment
seront répartis
les coûts • Ci(qi) : coût de fourniture isolée
d’installation • Cai(Q) : coût attribuable
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i
de l’ascenseur • Cc(Q) : coût communs
? • C(Q) : coût totaux
• xbi : contribution de base
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 15


Pour aller plus loin….

1.1.Introduction
Introduction

2.2.RRègles
ègles de
deproportionnalité
proportionnalité

3.3.Th éories des


Théories desjeux
jeux

4.4.RRépartition
épartition sséquentielle
équentielle

5.5.Propri étés et
Propriétés etchoix
choixdes
desméthodes
méthodes

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 16


Règles de proportionnalité > Généralités
• Répartition de la totalité ou d’une partie des coûts selon des critères plus ou moins ad hoc.
• Méthodes les plus anciennes et couramment utilisées, également appelées « méthodes
comptables »

• Coûts directement affectables aux différentes entités i ou coûts attribuables : cai (Q )


n
• Coûts communs cc(Q ) = C (Q ) − ∑ cai (Q )
(Q { } )
i =1
• Coût incrémental de desservir l’entité i en plus de toutes les autres cmi Q = C Q − C ( ) ( ) N\ i

• Un grand nombre de méthodes utilisées en pratique :


 Exigence d’une contribution de base de l’entité i : xb
i
 Répartition du résidu entre toutes les entités proportionnellement aux valeurs des variables ti

 n 
 C (Q ) − ∑ xb j 
ti
xi = xbi + n
∑ j =1 t j  j =1


 Il est possible de décomposer le résidu selon plusieurs composantes et de les répartir ensuite
selon des critères différents
– Ex de la formule du Massachusetts (Biddle et Steinberg 1985) : 1/3 des coûts communs
réparti entre les division proportionnellement aux ventes ; 1/3 proportionnellement aux actifs
et 1/3 proportionnellement au nombre d’employés
– Manière égalitaire (en fonction du nombre de services…)

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 17


Règles de proportionnalité > Schéma de principe
Cas de 3 entités

Coûts 1 2 3
totaux

ca1 (Q )
coûts attribuables

Affectation

ca 2 (Q )
directe des
coûts
attribuables à
ca3 (Q ) chaque entité

t1
Coûts communs

Répartition des
résidus
t2 proportionnelle
ment aux
variables ti

t3

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 18


Règles de proportionnalité > Règle du coût moyen (1/2)

• Cette règle s’applique aux problèmes où les demandes sont homogènes (usines fabriquant un
même produit par exemple)

• Les coûts sont répartis en fonction des quantités demandées.


 NB: on pourrait également appliquer cela en fonction de la « valeur de marché » : coût de
l’alternative, le prix de services concurrents équivalents…
 Ou bien en fonction du chiffre d’affaires

• La tarification s’effectue alors au coût moyen et la formulé générale s’écrit :

xi =
qi
C (Q ) = qi
(
c ∑ j =1 q j
n
)
∑ j =1 q j ∑
n n
j =1
qj

• Dans le cas de demandes hétérogènes ou multidimensionnelles, certaines règles


correspondent à une généralisation de la règle du coût moyen
 Les quantités sont alors remplacées par des fonctions numériques des quantités.
– Méthode de Moriarity : hi qi = ci qi ( ) ( )
– Répartition proportionnelle aux coûts marginaux : hi qi = cmi qi ( ) ( )
– Aumann-Shapley

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 19


Règles de proportionnalité > Bénéfices résiduels

• Travaux de Tennessee Valley Authority (1938) pour répartir les coûts des bassins
hydrauliques à usages multiples.

• Contribution de base de l’entité i : xbi = ci (qi )


• Répartition du résidu proportionnellement aux valeurs des variables : ti = ci (qi ) − cmi (Q )

• La formule générale s’ écrit alors :

ci (qi ) − cmi (Q )  n 
xi = ci (qi ) − n  ∑ c j (q j ) − C (Q )
∑ j =1 (c j (q j ) − cm j (Q ))  j =1 

• Interprétation :
 Chaque entité paye son coût de fourniture isolée
 Le surplus généré est alors redistribué au prorata des différences entre les coûts de
fourniture isolée et les coûts incrémentaux

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Règles de proportionnalité > Bénéfices résiduels ’

Exemple 1 > Fonctions de coûts Exemple 1 > Résultats

Coalitions Coût isolé


1 65
Méthode des bénéfices résiduels
2 75
1 2 3 Total
3 85
xbi 65 75 85 225
12 80 ti 60 70 70 200
13 90
xi 26 30 40 95
23 90
% 27% 31% 42% 100%
123 95

1 2 3 Total
ci(qi) 65 75 85 225
cai(Q) 5 5 5 15
cmi(Q) 5 5 15 • Les coûts de mutualisation sont répartis
cc(Q) 80 entre les trois entités.
C(Q) 95
• Dans ce cas, 2 et 3 bénéficient de plus du
• Ci(qi) : coût de fourniture isolée résidu que 1 (et de manière égale).
• Cai(Q) : coût attribuable
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i
• Cc(Q) : coût communs • L’interprétation de la différence entre les
• C(Q) : coût totaux coûts de fourniture isolée et les coûts
• xbi : contribution de base incrémentaux n’est pas évidente
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 21


Règles de proportionnalité > Méthodes comptables (1/3)
• Méthode de Moriarity (1975)
• Soit wi correspondant au minimum entre le coût de fourniture isolée et la somme
de coût attribuable de l’entité i et des coûts communs.

wi = inf (ci (qi ) ; cai (Q ) + cc(Q ))


• Répartition selon :
 Contribution de base égale à wi
 et redistribution du surplus qui serait généré de cette façon au prorata des wi :
xbi = ti = wi
• La solution générale s’écrit alors :
 n 
 C (Q ) − ∑ w j  = C (Q )
wi wi
xi = wi + n  
∑ j =1 w j  ∑
n
j =1  j =1
wj
• Propriétés
 Favorise la participation à un projet commun : réduction des coûts totaux,
 Incite les entités à chercher à minimiser le coût de fourniture isolée.
 Si le coût de fourniture isolée est une information privée, les entités sont incitées à
prétendre que ces coûts sont plus faibles qu’ils ne sont en réalité.

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 22


Règles de proportionnalité > Méthodes comptables (1’/3)

Exemple 1 > Fonctions de coûts Exemple 1 > Résultats

Coalitions Coût isolé Méthode comptable > Moriarity


1 65 1 2 3 Total
2 75 wi 65 75 85
3 85 xbi 65 75 85 225
12 80 ti 65 75 85 225
13 90 xi 27 32 36 95
23 90 % 29% 33% 38% 100%
123 95

1 2 3 Total
ci(qi) 65 75 85 225
cai(Q) 5 5 5 15
cmi(Q) 5 5 15 • Dans cet exemple, le coût de fourniture
cc(Q) 80 isolée est toujours inférieur à la somme des
C(Q) 95
coûts communs et des coûts attribuables à
• Ci(qi) : coût de fourniture isolée chaque étage.
• Cai(Q) : coût attribuable
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i • Cela revient à partager les coûts
• Cc(Q) : coût communs proportionnellement aux coûts de fourniture
• C(Q) : coût totaux isolée.
• xbi : contribution de base
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 23


Règles de proportionnalité > Méthodes comptables (2’/3)

• Limites de la méthode de Moriarity : une entité peut avoir une contribution


 les autres entités peuvent l’exclure
inférieure à son coût attribuable (subvention)

• Résolution du problème précédent : Louderback (1976)

• Contribution de base de l’entité i : xbi = cai (Q )


• Répartition du résidu proportionnellement aux valeurs des variables : ti = ci (qi ) − cai (Q )
ci (qi ) − cai (Q )
xi = cai (Q ) + cc(Q )
∑ (c (q ) − ca (Q ))
• La solution générale : n
j =1 j j j

• Cela revient :
 À imputer à chaque entité une contribution égale aux coûts qu’on peut lui attribuer
 Et à répartir les coûts communs en fonction de leurs gains liés à la réalisation du
projet (écart entre le coût de fourniture isolée et les coûts attribuables) : Ceux qui
gagnent beaucoup grâce à la coalition supportent des coûts communs élevés

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 24


Règles de proportionnalité > Méthodes comptables (2’/3)

Exemple 1 > Fonctions de coûts Exemple 1 > Résultats

Coalitions Coût isolé Méthode comptable > Louderback


1 65 1 2 3 Total
2 75 xbi 5 5 5 15
3 85 ti 60 70 80 210
12 80 xi 28 32 35 95
13 90 % 29% 33% 37% 100%
23 90
123 95

1 2 3 Total
ci(qi) 65 75 85 225
cai(Q) 5 5 5 15
cmi(Q) 5 5 15 • Chacun paie son coût directement
cc(Q) 80 attribuable.
C(Q) 95
• Pour un étage donné, et toutes choses
• Ci(qi) : coût de fourniture isolée égales par ailleurs, plus ses coûts
• Cai(Q) : coût attribuable
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i attribuables sont élevés, moins il sera
• Cc(Q) : coût communs chargé des coûts du résidu.
• C(Q) : coût totaux
• xbi : contribution de base
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 25


Règles de proportionnalité > Méthodes comptables (3/3)

• Balachandran et Ramakrishnan (1981) : variante de la méthode de Louderback

wi = inf (ci (qi ) ; cai (Q ) + cc(Q ))

• Contribution de base de l’entité i : xbi = cai (Q )


• Répartition du résidu proportionnellement aux valeurs des variables : ti = wi − cai (Q )

wi − cai (Q )
xi = cai (Q ) + cc(Q )
∑ (w − ca j (Q ))
• La solution générale : n
j =1 j

• Ainsi :
 Si pour tout i, ci (qi ) ≤ cai (Q ) + cc(Q ) on retrouve la solution de Louderback

cc(Q )
 Si pour tout i, ci (qi ) > cai (Q ) + cc(Q ) la solution est xi = cai (Q ) +
n
– chaque entité a une contribution égale aux coûts qu’on peut lui attribuer
– les coûts communs sont inversement proportionnels au nombre d’entités

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 26


Règles de proportionnalité > Méthodes comptables (3’/3)

Exemple 1 > Fonctions de coûts Exemple 1 > Résultats

Coalitions Coût isolé Méthode comptable > Balachandran et Ramakrishnan


1 65 1 2 3 Total
2 75 wi 65 75 85
3 85 xbi 5 5 5 15
12 80 ti 60 70 80 210
13 90 xi 28 32 35 95
23 90 % 29% 33% 37% 100%
123 95

1 2 3 Total
ci(qi) 65 75 85 225
cai(Q) 5 5 5 15
cmi(Q) 5 5 15 • Dans ce cas, mêmes résultats que
cc(Q) 80 Louderback
C(Q) 95

• Ci(qi) : coût de fourniture isolée


• Cai(Q) : coût attribuable
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i
• Cc(Q) : coût communs
• C(Q) : coût totaux
• xbi : contribution de base
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 27


Sommaire

1.1.Introduction
Introduction

2.2.RRègles
ègles de
deproportionnalité
proportionnalité

3.3.Th éories des


Théories desjeux
jeux

4.4.RRépartition
épartition sséquentielle
équentielle

5.5.Propri étés et
Propriétés etchoix
choixdes
desméthodes
méthodes

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 28


Méthodes empruntées aux théories des jeux coopératifs
• La théorie des jeux coopératifs
 Un jeu est une situation où plusieurs agents interagissent ou collaborent entre eux.
 Un jeu coopératif mets en relation un ensemble de joueurs N pouvant former des
coalitions plus ou moins grandes.
 Ces coalitions obtiennent des gains résultant de la coopération de leurs membres
 La théorie des jeux coopératifs s’intéresse aux répartitions, c’est-à-dire au partage
des gains entre les joueurs.

Jeux coopératifs Jeux de coûts


Shapley (1953) Shubik (1962)

Entités ou
Joueurs
services

Gains Coûts communs

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 29


Le coeur

• Le cœur est constitué des répartitions qu’aucune coalition ou sous-ensemble ne


peut bloquer, c’est-à-dire exempte de subvention

• C’est l’ensemble des répartitions satisfaisant les deux conditions :


 La somme des coûts attribués aux membres ne peut dépasser le coût total de la
coalition si elle se passe des autres

∑x i ≤ cˆ( N ) − cˆ( N \ S ) , pour tout sous - ensemble S de N


i∈S

 La somme des coûts attribués à toutes les entités est égale au coût total de produire
= cˆ( N )
l’ensemble des demandes
∑x
i∈N
i

• Le cœur peut être vide

• Propriété : si les rendements coalitionnels sont croissants,


 le cœur est un ensemble convexe non vide
 et la valeur de Shapley est une sélection du cœur, localisée en son barycentre.

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 30


Théories des jeux > Coût marginal (1/2)

• Tarification au coût marginal :


 la dernière unité produite est vendue à un prix égal à la valeur des ressources
supplémentaires requises pour sa production.
 Dans un contexte de concurrence pure et parfaite, c’est une condition de
maximisation du profit.

• Dans le cas de demandes unidimensionnelles


 Si la fonction de coût est différentiable,
 Le coût marginal est la dérivée partielle de la fonction de coût par rapport à son ie
argument évaluée en Q et notée ∂ i C (Q )

 Chaque entité paye alors qi ∂ i C (Q )

• Dans le cas de demandes multidimensionnelles


 ∂ i C (Q ) est le vecteur des dérivées partielles de C par rapport aux
variables qi1 ,..., qimi soit (
∂ i C (Q ) = ∂ i1C (Q ),..., ∂ im C (Q ) i
)
mi
 Chaque entité paye alors qi ∂ i C (Q ) = ∑ qil ∂ il C (Q )
l =1

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 31


Théories des jeux > Coût marginal (2/2)

• Après transformation formelle, la tarification au coût marginal consiste à


demander à l’entité i le montant ∂ i Ĉ (1,...,1)

 Nouveau vecteur de demande Q : [0,1] → ℜ + Qˆ (τ ) = (τ 1q1 ,...,τ nτ n )


ˆ n nm

 Nouveau vecteur de coût Cˆ : [0,1] → ℜ


n
( )
Cˆ (τ ) = C Qˆ (τ ) = C (τ 1q1 ,...,τ nτ n )

• Cependant l’ensembles des coûts n’est pas partagé entre les entités. Il est
nécessaire de répartir le déficit ou le surplus
 de manière égalitaire ti = 1
1 n 
xi = ∂ i C (1,...,1) +  C (Q ) − ∑ ∂ j Cˆ (1,...,1)
ˆ
n j =1 
 ou de manière proportionnelle aux coûts marginaux ti = ∂ i Ĉ (1,...,1)
∂ i Cˆ (1,...,1)  n  ∂ i C (Q )qi
xi = ∂ i Cˆ (1,...,1) +  C (Q ) − ∑ ∂ j Cˆ (1,...,1) = C (Q )

n
j =1
( j )
∂ Cˆ (1,...,1)

 j =1

 ∑ (∂ C (Q )q )
n
j =1 j i

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 32


Théories des jeux > Aumann-Shapley

• Aumann et Shapley (1974) résout le problème du surplus et du déficit lié à la


tarification au coût marginal, dans le cas où il n’y a pas de coûts fixes

 Le coût attribué à l’entité est la somme des coûts marginaux le long du rayon qui va
de l’origine au point Q dans l’espace des demande.

xi (Q, C ) = ∫ qi ∂ i C (λQ )dλ


1
 Pour les demandes unidimensionnelles
0

 Pour les demandes multidimensionnelles xi (Q, C ) =


∫ ∂ Cˆ (λ ,..., λ )dλ
1
i
0

• Mirman, Samet et Tauman (1983) généralisent cette méthode dans le cas où il y a


des coûts fixes. n
∂ i Cˆ (λ ,..., λ )dλ ∑∫
1
 Les coûts variables sont partagés : CV =
0
i =1

 Les coûts fixes sont répartis proportionnellement aux contributions aux coûts
variables
 CF  1 ˆ
xi (Q, C ) = 1 +  ∫0 ∂ i C (λ ,..., λ )dλ
 CV 
2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 33
Théories des jeux > Shapley-Shubik (1/3)

• Shapley (1953) pose que l’ordre d’arrivée peut être aléatoire et équiprobable.
• Valeur de Shapley :
 pour un ordre d’arrivée donnée, on décompte le coût incrémental de chaque entité.
Ex : si 1 arrive avant 2 et avant 3, ils supportent respectivement :

c1 (q1 ) C (q1 , q2 ,0,...,0 ) − c1 (q1 ) C (q1 , q2 , q3 ,0,...,0 ) − C (q1 , q2 ,0,...,0 )


 on impute à chaque entité un montant égal à l’espérance du coût incrémental
(moyenne des coûts incrémentaux)

• On définit la fonction, cˆ(S ) = C Q S ( )


où Q S est le vecteur Q dans
lequel toutes les demandes autres que S sont nulles.

• Dans le cas de trois entités, on a alors


x1 = 13 cˆ({1}) + 16 [cˆ({1,2}) − cˆ({2})] + 16 [cˆ({1,3}) − cˆ({3})] + 13 [cˆ({1,2,3}) − cˆ({2,3})]
x2 = 13 cˆ({2}) + 16 [cˆ({1,2}) − cˆ({1})] + 16 [cˆ({2,3}) − cˆ({3})] + 13 [cˆ({1,2,3}) − cˆ({1,3})]
x3 = 13 cˆ({3}) + 16 [cˆ({1,3}) − cˆ({1})] + 16 [cˆ({2,3}) − cˆ({2})] + 13 [cˆ({1,2,3}) − cˆ({1,2})]

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 34


Théories des jeux > Shapley-Shubik (2/3)

• Interprétation : résultats résultant de la négociation entre les entités (Biddle et


Seinberg 1985)

• Les coûts fixes


 peuvent être intégrés dans chacun des ĉ(S ) (répartition égalitaire entre les
entités)
 Ou bien répartis d’une toute autre manière
 Ou bien selon la même méthode que les coûts variables.

• Propriété : Si les rendements coalitionnels sont croissants (un joueur donné engendre
des coûts incrémentaux d’autant plus faible que la taille de la coalition est importante), alors
le cœur existe et la valeur de Shapley lui appartient.

• Variantes possibles
 L’ordre d’arrivée n’est pas aléatoire : certains services doivent faire partie de la
coalition avant que d’autres ne l’intègrent.
 La valeur de Shapley peut s’appliquer à la répartition des bénéfices

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 35


Théories des jeux > Shapley-Shubik (3/3)

Exemple 1 > Fonctions de coûts Exemple 1 > Résultats

Coalitions Coût isolé


1 65
2 75
3 85
12 80
13 90
23 90
Shapley
123 95
Coût incrémental
Ordre 1 2 3 Total
123 65 15 15
1 2 3 Total
132 65 5 25
ci(qi) 65 75 85 225
213 5 75 15
cai(Q) 5 5 5 15
231 5 75 15
cmi(Q) 5 5 15
312 5 5 85
cc(Q) 80
321 5 5 85
C(Q) 95
xi 25 30 40 95
• Ci(qi) : coût de fourniture isolée % 26% 32% 42% 100%
• Cai(Q) : coût attribuable
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i
• Cc(Q) : coût communs
• C(Q) : coût totaux
• xbi : contribution de base
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 36


Théories des jeux > Le nucléole (1/2)

• Objectif maximiser le bien être de la moins heureuse des coalitions.


 Aumann, R. (nobel prize winner 2005)
 M. Maschler, Game theoretic analysis of a bankruptcy problem from the Talmud, J. of Economic
Theory, 36 (1985) 195-213.

• L’excédent de la coalition S pour la répartition x


 Est défini par e x, S = cˆ S − xi( ) ( ) ∑
i∈S

 Cela représente ce que gagne la coalition S si elle accepte la répartition x plutôt que de répondre
elle-même aux besoins de ses membres (fourniture isolée).

• Soit e(x) le vecteur des (2^n - 2) valeurs de e(x,S) pour S appartenant à N, ordonnées de la plus
petite à la plus grande.

• Le nucléole est l’unique répartition x* qui maximise lexicographiquement e(x)


 e=(e1,…,en) est lexicographiquement inférieur à d=(d1,…,dn) si la première composante de e
différente de la composante correspondante de d est inférieure à cette dernière. (ex: (3,5,2) >
(3,2,7) )
 C’est la répartition qui maximise le plus petit gain d’une coalition.

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 37


Théories des jeux > Le nucléole (2/2)

Exemple 1 > Fonctions de coûts Exemple 1 > Résultats

Coalitions Coût isolé


1 65 • La meilleure solution est obtenue pour :
2 75
3 85
12 80
13 90
23 90
123 95
Nucléolus
1 2 3 Total
1 2 3 Total xi 28 28 39 95
ci(qi) 65 75 85 225 % 29% 29% 41% 100%
cai(Q) 5 5 5 15
cmi(Q) 5 5 15
Coalitions Coût isolé Surplus
cc(Q) 80
1 65 37
C(Q) 95
2 75 47
3 85 46
• Ci(qi) : coût de fourniture isolée 12 80 24
• Cai(Q) : coût attribuable
13 90 23
• Cmi(Q) : coût incrémental (coalition totale sans l’entité i
23 90 23
• Cc(Q) : coût communs
123 95 -
• C(Q) : coût totaux
• xbi : contribution de base
• ti : clé de répartition du résidu

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 38


Pour aller plus loin….

1.1.Introduction
Introduction

2.2.RRègles
ègles de
deproportionnalité
proportionnalité

3.3.Th éories des


Théories desjeux
jeux

4.4.RRépartition
épartition sséquentielle
équentielle

5.5.Propri étés et
Propriétés etchoix
choixdes
desméthodes
méthodes

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 39


Répartition séquentielle > demandes unidimensionnelles

• On suppose q1 ≤ q2 ≤ ... ≤ qn  
• et pose la suite de demandes intermédiaires Q = q1 ,..., qi , qi ,..., qi , avec Q 0 = (0,...,0 )
i 
 123 
 n −i fois 

• La répartition séquentielle est alors :


( )
1/ Toutes les entités se voient imputer une part
1 égale des coûts juste suffisants pour répondre à
x1 (Q, C ) =
CQ
la demande de n entités ayant une demande
n identique à la plus petite des demandes

x2 (Q, C ) = x1 (Q, C ) +
C Q 2 − C Q1 ( ) ( ) 2/ Ensuite, les n-1 entités se voient imputer une
part égale de l’accroissement des coûts pour
n −1 répondre à leurs demandes qui seraient toutes
... égales à celle de l’entité 2

( ) ( )

xn (Q, C ) = xn −1 (Q, C ) + C Q n − C Q n −1
 Les entités ayant des demandes les plus
• Formule générale faibles ne se voient pas imputer les externalités

( ) ( )
des entités ayant des demandes plus grandes
C Q j − C Qi
i
xi (Q, C ) = ∑
(négatives ou positives)
, i = 1...n
j =1 n +1− j
 Elles profitent de la présence des autres
n

∑ x (Q, C ) = C (Q )
entités mais pas de l’ampleur de leur
i demande
i =1

x1 ≤ x2 ≤ ... ≤ xn
2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 40
Répartition séquentielle > demandes multidimensionnelles
• Koster et al (1998) pour plusieurs biens homogènes, Sprumont (1998) pour les
biens hétérogènes, Téjédo et Trujon (2000).

• On ordonne les demandes selon leurs coûts de fourniture isolée (qi peuvent porter
sur des biens différents) c1 (q1 ) ≤ c2 (q2 ) ≤ ... ≤ cn (qn )

• Les demandes intermédiaires sont définies de telle manière que les coûts de
fourniture isolée soit les mêmes pour tous.
 Pour construire Q1, on réduit les demandes des entités 2 à n pour que leurs coûts
de fourniture isolée soient le même que pour l’entité 1
 Pour construire Q2, on réduit les demandes des entités 3 à n pour que leurs coûts
de fourniture isolée soient le même que pour l’entité 2…
(
Q1 = τ 11q1 ,...,τ n1 qn )
où τ i1 sont solution de τ 11 = 1, ( )
c1 (q1 ) = ci τ i1qi , i = 2...n
(
Q 2 = τ 12 q1 ,...,τ n2 qn )
oùτ i2 sont solution de τ 12 = τ 22 = 1, ( )
c2 (q2 ) = ci τ i2 qi , i = 3...n
...
xi (Q, C ) = ∑
i
( ) ( )
C Q j − C Qi
, i = 1...n
j =1 n +1− j
2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 41
Pour aller plus loin….

1.1.Introduction
Introduction

2.2.RRègles
ègles de
deproportionnalité
proportionnalité

3.3.Th éories des


Théories desjeux
jeux

4.4.RRépartition
épartition sséquentielle
équentielle

5.5.Propri étés et
Propriétés etchoix
choixdes
desméthodes
méthodes

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 42


Synthèse des résultats sur l’exemple
Exemple de l’ascenseur

Tableau de synthèse
1 2 3
Bénéfices résiduels 27% 31% 42%
Moriarity 29% 33% 38%
Louderback 29% 33% 37%
Bal. &Ram. 29% 33% 37%
Shapley 26% 32% 42%
Nucléolus 29% 29% 41%

Coût moyen et méthodes séquentielles donnent les mêmes


La méthode des bénéfices résiduels est difficile à
résultats
interpréter.
Aumann Shapley alourdit les coûts supportés l’entité 3
Les trois méthodes comptables sont équivalentes.
(produisant le plus). 1 bénéficie des économies d’échelles
liées à la présence de 2 et de 3 Shapley charge le plus les locataires du 3e étage.
Le nucléolus charge le 3e étage sans trop décharger le 1er.
Dans les faits, la répartition doit se faire en fonction « des
avantages qui résulteront des travaux envisagés pour chacun
des copropriétaires ... » (article 30 de la loi du 10 juillet 1965).
Avantage : plus-value acquise par les copropriétaires.
La méthode des bénéfices résiduels est difficile à Coefs : 1 / 1,5 / 2  22% / 33% / 44%
interpréter.
Les trois méthodes comptables sont équivalentes.
Shapley charge le plus les antennes supérieures.
Le nucléolus charge les antennes TV sans trop décharger
les Télécoms.

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 43


Conclusion

• Deux méthodes résistent au filtre de l’applicabilité et de la soutenabilité


 Shapley-Shubik
 Le Nucléolus

• Toutes les deux issues de la théorie des jeux, elles se justifient par des notions de pouvoir de
négociation entre les entités.

• Ces deux méthodes vérifient par ailleurs un certain nombre de bonnes propriétés.

• Les solutions du nucléolus sont obtenues par un algorithme d’optimisation


 S’appuyant sur la résolution successive de sous jeux
 qui peut s’avérer rapidement complexe.

• Shapley a l’avantage de pouvoir être résolu de manière relativement simple.

• Question encore en suspens


 la détermination des fonctions de coûts
 la justification des méthodes d’agrégation.

2010-2011-LB-Economie de la concurrence-Allocation de coûts 44

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