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MR DONGUE PATRICK

2018/2019
LA CONSOMMATION

CHAPITRE 1 : LA CONSOMMATION
De toutes les activités économiques, celle qui permet aux agents économiques de satisfaire
directement leurs besoins c’est la consommation. L’objectif de ce chapitre est d’analyser le
comportement de consommation des agents économiques à l’échelle microéconomique, ainsi
que macroéconomique.
I - la consommation
a) définition
La consommation se définit comme l'utilisation de biens et services qui seront détruits
immédiatement (biens non durables; ex: produits alimentaires) ou progressivement (biens
durables; ex: automobile, réfrigérateur) pour satisfaire des besoins.
Remarque: pour la comptabilité nationale, la consommation des ménages ne comprend pas les
achats de logements ni les grosses réparations comptabilisées en formation brute de capital
fixe (FBCF), c'est à dire en investissements.

b) les différentes formes de consommation


on distingue tout d'abord la consommation finale de la consommation intermédiaire.
- consommation finale: un bien ou un service permet de satisfaire directement un besoin.
- consommation intermédiaire: un bien est utilisé dans la production d'un autre bien (ex:
matières premières, énergie...).
On distingue ensuite la consommation marchande de la consommation non marchande.
- consommation marchande: les biens et les services s'échangent sur un marché. Le prix
dépasse le cout de revient. Il s'agit en général de consommation individuelle.
- consommation non marchande: elle porte sur des biens et services qui ne s'échangent pas
sur un marché. Elle peut prendre 2 formes: l'autoconsommation, production personnelle qui
entre dans la consommation individuelle (ex: potager) et les consommations collectives qui
correspondent aux services non marchand fournis par des administrations publiques (justice,
enseignement, transports en commun...), leur prix est nul ou inférieur au cout de revient. Ils
sont financés par la collectivité à l'aide des prélèvements obligatoires.

c) les déterminants de la consommation


- déterminants économiques: revenus, prix, richesse, intervention de l'état ;
- déterminants sociologiques : mode de vie, appartenance à un groupe social, action des
entreprises par la mercatique.

II- L'équilibre du consommateur


On appelle équilibre du consommateur le choix auquel celui-ci procède en matière de
consommation, compte tenu de sa contrainte budgétaire. On suppose que les préférences du
consommateur sont modélisées par une fonction d'utilité U = U (x1, x2). On peut alors
représenter graphiquement l'ensemble des paniers de biens (x1, x2) qui procurent au
consommateur un même niveau d'utilité, c'est-à-dire entre lesquels il est indifférent. Cet
ensemble est appelé courbe d'indifférence.
Les courbes d'indifférences sont décroissantes, convexes et ne peuvent se couper. Il existe bien
entendu autant de courbes d'indifférences que de niveaux d'utilité et, plus une courbe

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d'indifférence est éloignée de l'origine plus l’utilité que procure les paniers de biens qui se
trouvent sur cette courbe est grande.
On peut également représenter la contrainte budgétaire du consommateur, dans le cas d'une
économie à deux biens : R= P1x1+ P2x2. Tous les points qui se situent sur la droite de budget
correspondent à des paniers de biens (x1, x2) qui coûtent exactement R. Tous les paniers de
biens qui se situent en deçà de la droite de budget sont accessibles au consommateur avec un
budget R, tous ceux qui se trouvent au-delà ne le sont pas.
Le consommateur va choisir un panier de biens situé sur la courbe d’indifférence la plus
éloignée de l’origine (parce qu'elle correspond à un niveau d'utilité élevé) et qu'il peut acheter
avec son budget R. Le choix optimal du consommateur est donc obtenu lorsque la droite de
budget est tangente à la courbe d'indifférence.

Au point E correspondent des quantités de biens 1 et 2, x1E et x2E, qui maximisent l'utilité du
consommateur sous contrainte de son budget. A l’optimum la pente de la droite de budget
(p1/p2) est la même que celle de la tangente à la courbe d'indifférence
(Um1/Um2) ce qui donne l'égalité :

𝑈𝑚1 𝑃1
=
𝑈𝑚2 𝑃2

Qui peut encore s'écrire : Um1/p1 = Um2/p2 .Il s'agit de la loi de Gossen (1854) en vertu de
laquelle, à l'optimum, le consommateur choisit un panier de biens tel que les utilités marginales
des différents biens pondérées par leurs prix sont égales. Pour illustrer ce résultat, on peut
imaginer que le consommateur dépense son budget euro par euro, en achetant d'abord le bien
qui lui procure le plus d'utilité, le bien 1 par exemple. Si les utilités marginales sont
décroissantes, l'utilité marginale du bien 1 rejoint l'utilité marginale du bien 2, et devient même
inférieure pour 1 euro de plus dépensé en bien 1. Le consommateur dépense alors 1 euro de
plus en bien 2 et ainsi de suite jusqu'à épuisement du budget.

La modification de l'équilibre du consommateur

Le choix optimal du consommateur, i.e. sa demande des différents biens, peut être changé suite
à une modification de son revenu. Toute hausse de revenu se caractérise par un déplacement de
sa droite de budget parallèlement à elle-même.
Les modifications des quantités consommées des biens i (i = 1,2) suite à une modification du
revenu dépendent de l'élasticité de la consommation de bien i par rapport au revenu R, eiR :
𝑑𝑥𝑖 𝑑𝑅
𝑒𝑖𝑅 = /
𝑥𝑖 𝑅
Elle indique que la quantité consommée de bien i varie de eiR % à chaque variation de
1 % du revenu du consommateur. On appelle bien normal, un bien dont l’élasticité de la
consommation par rapport au revenu est comprise entre 0 et 1, bien inférieur un bien pour
laquelle elle est inférieure à 1 et bien « de luxe » pour laquelle elle est supérieure à 1.
Le choix optimal du consommateur est modifié selon la variation des prix. C'est alors la pente
de la droite de budget qui devient plus ou moins forte selon que le rapport des prix p1 /p2 baisse
ou augmente.
Cette modification des quantités consommées des biens i (i = 1,2) dépend de l’élasticité de la
consommation de bien i par rapport au prix du bien i, eii :
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𝑑𝑥𝑖 𝑑𝑝𝑖
𝑒𝑖𝑖 = /
𝑥𝑖 𝑝𝑖
On appelle bien ordinaire, un bien dont l'élasticité de la consommation par rapport au prix est
négative, et bien de Giffen un bien pour laquelle elle est positive. Suite à une variation de prix,
on peut décomposer en deux l'effet sur la quantité consommée :
- un effet de substitution selon lequel, par exemple, la baisse du prix d'un bien conduit le
consommateur à consommer plus de ce bien, relativement à d'autres biens qui apparaissent plus
chers ;
- un effet de revenu qui provient de ce que, par exemple, la baisse du prix d'un bien accroît le
pouvoir d’achat du revenu du consommateur et peut lui permettre de consommer plus ou moins
de ce bien selon qu'il est normal ou inférieur, mais également plus ou moins d'autres biens.

Le surplus du consommateur

Une analyse normative permet de mesurer le bien-être du consommateur. En effet, pour toutes
les unités achetées d'un bien, le consommateur paye un prix unique alors que ces unités ne lui
procurent pas toutes le même degré de satisfaction (l'utilité marginale est décroissante). Aussi,
le consommateur est prêt à payer plus cher les premières unités source de plus grande
satisfaction. On appelle ainsi « prix de réserve » le prix qu'il est disposé à payer par unité : ce
prix de réserve est décroissant avec l'augmentation des quantités consommées.
Le surplus du consommateur correspond alors à la somme de la différence entre son prix de
réserve et le prix qu'il paye effectivement (le prix d’équilibre du marché p*) pour toutes les
unités achetées. On peut le représenter donc à partir de la fonction de demande en bien i du
consommateur.

On voit que si p1* diminue, le consommateur achète plus de biens 1 et son surplus augmente.
Il est bien entendu possible de calculer, par analogie, un surplus des consommateurs à partir de
la fonction de demande du marché du bien 1.

III- la consommation macroéconomique

* le modèle keynésien
pour Keynes, le revenu est partagé entre consommation et épargne. La part du revenu consommée
est appelée propension moyenne à consommer.
Pour cet économiste la consommation est un élément important car la consommation prévue (à
laquelle on ajoute l'investissement prévu) déterminera la demande effective ou demande anticipée
par les entreprises. Cette dernière déterminera le niveau de production et ensuite le niveau de
l'emploi.
Pour Keynes, la consommation est une fonction du revenu. Toute augmentation du revenu entraine
une augmentation de la consommation mais non proportionnelle. Lorsque le revenu augmente, la part
consacrée à la consommation est appelée propension marginale à consommer.
* approfondissement du modèle
Pour Duesenburry, la consommation des ménages dépend de leur appartenance sociale. Les individus
cherchent à imiter le comportement de consommation (effet d'imitation) des catégories plus élevées
qui exercent un effet de démonstration. Une baisse des revenus des ménages n'entraine pas à court

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terme une modification de leur consommation. Ils utilisent tout d'abord leur épargne (effet de cliquet).
Pour Friedman, la consommation ne dépend pas du revenu actuel mais du revenu prévu considéré
comme permanent. Le revenu permanent dépend du capital humain (diplômes, compétences...) et
matériel (revenus du travail, actifs immobiliers et immobiliers...) du consommateur. Une variation du
revenu n'influencera le niveau de consommation que si elle est considérée comme permanente.
Pour Modigliani, la consommation d'un ménage varie au cours de sa vie.

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