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SAWADOGO Martin
Les chapitres précédents ont présenté en certains points, la courbe de demande du consommateur
ainsi que ses facteurs déterminants. Cependant, la motivation qui amène le consommateur à avoir
telle demande en lieu et place de telle autre reste inconnue, d’où l’objet de ce chapitre qui se
penche dans la recherche et la compréhension des fondements de la demande. Ce chapitre montre
que la courbe de demande peut être dérivée en analysant le comportement microéconomique du
consommateur dont le problème central est celui du choix des produits à consommer. La courbe
de demande résulte des mécanismes de ce choix.
En résumé, on considère que le consommateur dispose d’un revenu limité pour ses acquisitions
et il se doit d’opérer des choix entre des usages alternatifs. Pour ce faire, il va hiérarchiser ses
préférences qui seront confrontées avec le budget disponible afin de choisir la combinaison idéale
de biens qui apporte le plus de satisfaction.
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Cours _ Économie générale_ Partie Microéconomie _ 2020-2021/ Dr. SAWADOGO Martin
Revenu du consommateur. On supposera que le consommateur dispose d’un revenu limité, noté
R. On suppose que le consommateur ne peut dépenser plus que son revenu.
Équation de budget et droite de budget. Le consommateur ne peut dépenser plus que son
revenu. De même on supposera que le consommateur n’a aucune raison de dépenser moins que
son revenu. Autrement dit, on suppose l’absence d’épargne. On obtient ainsi l’égalité entre la
dépense totale et le revenu disponible, donnée par l’équation du budget : p1x1+p2x2 = R
Cette équation peut se représenter dans un repère avec x1 en abscisse et x2 en ordonnée. En tirant
la valeur de x2 en fonction des autres symboles, on obtient l’équation suivante :
𝑅 𝑝
𝑥2 = 𝑝 − 𝑝1 𝑥1
2 2
Supposons que Le bien 1 (X1) coûte 150 F par plat et que le bien 2 (X2) coûte 200 F par plat. Le
consommateur dispose d’une somme de 600 F. S’il consacre la totalité de ce revenu au bien 1, il
peut en acheter 4 unités (4 plats). Si par contre il consacre la totalité de son revenu au bien 2, il
pourra s’en procurer 3 unités. Ces deux points (4, 0) et (0, 3) permettent de tracer la droite de
budget qui représente l’ensemble des combinaisons de riz-gras-sans-viande et de viande
accessibles à un consommateur disposant d’un revenu de 600 F. La figure suivante représente
cette droite.
bien 2
bien 1
2
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En valeur absolue, cette pente est tout juste le rapport des prix des deux biens. La pente
représente la quantité additionnelle de bien 2 obtenue par renonciation à une quantité donnée
de bien 1. Le rapport p1/p2 représente la quantité de bien 2 qu’on peut obtenir en échange d’une
unité de bien 1. Dans notre exemple, p1 = 150, p2 = 200 et p1/p2 = 0,75. En abandonnant une
unité de bien 1, on peut obtenir trois-quarts d’unité de bien 2. Le coût d’opportunité de la
consommation de bien 1 est de 0,75 unité de bien 2.
Effet de variation de revenu. Soit une augmentation du revenu de R à R’. Si les prix restent
inchangés, le consommateur dispose maintenant de plus d’argent pour acheter les deux biens.
En consacrant tout son nouvel avoir à l’achat du bien 1, le consommateur peut se procurer la
quantité R’/p1>R/p1. De même, en consacrant tout son nouvel avoir à l’achat du bien 2, le
consommateur peut se procurer la quantité R’/p2>R/p2. Tout se passe comme si la droite de
budget se déplaçait vers la droite et le haut.
Une hausse du revenu élargit l’espace des choix du consommateur, tandis qu’une baisse de
revenu réduit cet espace. Une hausse de revenu permet au consommateur d’augmenter
simultanément la consommation des deux biens. Mais dans la réalité, l’augmentation n’est pas
identique pour les différents biens. L’effet sur un bien particulier dépendra de l’élasticité revenu
de la demande. L’augmentation du revenu profitera plus aux biens à élasticité revenu forte, alors
que la baisse du revenu pénalisera davantage ces mêmes biens à élasticité revenu forte.
Figure 1-2: Effet d’une hausse du revenu Figure 1-2’: Effet d’une baisse du revenu
Effet de variation de prix. Supposons que le prix du bien 2 baisse, le prix du bien 1 ainsi que
le revenu demeurant inchangés. La droite de budget va pivoter autour du point d’intersection
sur l’axe du bien 1, comme l’illustre le graphique ci-dessous. Le consommateur pourra se
procurer plus de bien 2 au nouveau prix s’il consacrait entièrement son revenu à l’achat de ce
bien. Si le prix du bien 1 augmente (Figure 1-3b), la droite de budget pivote autour du point
d’intersection sur l’axe du bien 2. Avec le même revenu, le consommateur pourra désormais
se procurer moins du bien 1 s’il consacrait entièrement son revenu à ce bien.
Lorsque le prix d’un bien baisse, le consommateur peut acquérir plus de chaque bien, son
niveau de revenu et le prix du second bien étant donnés. Cela se traduit par une augmentation
du pouvoir d’achat du consommateur. Dans le cas d’une hausse de prix, le consommateur subit
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une détérioration de son pouvoir d’achat. Dans le monde réel, l’effet constaté sur la demande
des différents biens suite à la variation d’un prix dépend de l’élasticité prix. Si un bien est
élastique, la hausse de son prix entraîne une baisse importante de sa consommation. Les biens
qui bénéficient de cette augmentation de prix sont ceux qui sont substituables au premier degré
avec une forte élasticité prix-croisée.
Figure 1-3 : Effet d’une variation de prix sur la droite de budget. Dans le panel (a), le prix du
bien 2 baisse. La droite de budget pivote autour du point B, de BA à BA’. Au nouveau point A’,
le consommateur peut acquérir plus de viande qu’en A, avec le niveau de revenu donné. Dans
le panel (b), le prix du bien 1 augmente. La droite de budget pivote autour du point A, de AB à
AB’. Au nouveau point B’, le consommateur peut acquérir moins de riz qu’en B, avec le niveau
de revenu donné.
Dans ces conditions, un panier de consommation est donné par un point de l’orthant positif : X =
(x1, x2) Ɛ Ɍ+
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Relation de préférence du consommateur : On suppose qu’en fonction des goûts, il existe une
relation de préférence noté par « ≥, ~ » propre à chaque consommateur. On estime donc que face
à deux paniers X et Y, le consommateur peut les classer en fonction de la satisfaction qu’il retire
de la consommation de chaque panier.
Soient X=(x1, x2) et Y= (y1, y2) deux paniers de bien. On peut définir les relations suivantes sur X
et Y :
Préférence stricte (noté X >Y et qui se lit « X est préféré strictement à Y »). Le consommateur préfère
strictement X à Y si le consommateur choisit toujours X quand on lui présente X et Y.
Préférence faible ou au sens large (noté X ≥ Y et qui se lit « le consommateur préfère X à Y ou est
indifférent entre les deux»). Le consommateur préfère faiblement X à Y si le consommateur
préfère X à Y ou est indifférent entre X et Y.
i) Si X≥Y et Y≥X → X~Y. Il arrive qu’il préfère faiblement X à Y et il lui arrive aussi de
préférer faiblement Y à X ; dans ce cas, on dit qu’il indifférent entre les deux paniers.
ii) Si X≥Y mais non X~Y → X>Y. S’il préfère faiblement X à Y mais n’est pas sûre de ne
pas être indifférent entre les deux paniers, dans ces conditions, on peut dire qu’en fait
il préfère strictement X à Y.
La relation de préférence est une relation complète (totale). Etant donné deux paniers X et Y, on exigera
que le consommateur puisse toujours classer les deux et dire s’il préfère X à Y ou Y à X. Pour cela
on a soit X≥Y soit Y≥X.
La relation de préférence est réflexive. Tout panier est au moins aussi désirable que lui-même
(X~X). Noter que toutes les relations imaginables ne sont pas réflexives. Tel est le cas de la relation
«X est ami de Y ».
La relation de préférence est transitive. La transitivité dit que le consommateur ne se contredit pas
dans ses choix. C’est la transitivité qui assure la cohérence des choix et qui traduit
mathématiquement l’hypothèse de rationalité du consommateur. Etant donné trois paniers X,
Y et Z, la relation de préférences est transitive si : X≥Y et Y≥Z → X≥Z. Autrement dit si, étant
donné X et Y le consommateur choisit X et choisit Y quand on lui présente Y et Z, alors il doit
choisir X si on lui présente X et Z. L’admission de consommateur ayant des préférences
intransitives dans la théorie du consommateur introduirait des situations de comportement
imprédictibles, toutes les aberrations étant rendues possibles. L’hypothèse de transitivité sera
considérée comme centrale à la théorie du consommateur.
Absence de satiété. A ces propriétés, s’ajoute l’hypothèse de la non saturation des préférences qui
indique que le consommateur préfère toujours avoir des quantités plus importantes de biens :
plus est mieux.
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Considérons, les deux paniers de biens suivantes : X=(x1, x2) et Y=(y1, y2). Supposons que le
panier X contient au moins autant des deux biens de Y et strictement plus d’un des deux, alors on
a : X > Y.
Figure 2-2 : Carte d’indifférence (la flèche indique le sens d’accroissement de la satisfaction)
Biens parfaitement substituables. De tels biens sont rares. Un exemple est donné par les crayons
à mine noire mais de couleur extérieure différente. Considérer de tels crayons en couleur rouge
et verte. Soit le panier X = (x1, x2), avec x1 le nombre de crayons rouges et x2 le nombre de
crayons verts. Ce qui importe au consommateur, c’est le nombre total de crayons contenu dans
le panier, c-a-d x1 + x2. Soit le panier X* = (5, 5). Tous les paniers contenant au total 10 crayons
seront indifférents à X*. Ainsi Y = (10, 0), Z = (0, 10), W = (6, 4) sont tous équivalents à X* et
entre eux. Les courbes d’indifférences dans un tel cas sont des droites (Cf. figure 2-3 (a)).
Biens indésirables. Si l’un des biens est indésirable, l’augmentation de sa quantité nécessitera
la compensation du consommateur par une augmentation de la quantité du second bien pour
maintenir le consommateur sur la même courbe d’indifférence. Considérer l’exemple où le bien
1 représente le logement (défini par le confort) et le bien 2 représente les mauvaises odeurs
dans un quartier. En représentant le bien 2 en ordonnée et le bien 1 en abscisse, les
courbes d’indifférence sont croissantes de la gauche vers la droite ( C f . panel c figure 2 - 3 ) .
Pour une même "quantité" de logement, l’utilité est supérieure quand la quantité d’odeur est
plus faible, d’où la flèche indiquant le sens d’accroissement des courbes d’indifférence.
Biens neutres. Lorsque l’un des biens est neutre, l’augmentation de sa quantité n’a pas d’effet sur
le niveau de la courbe d’indifférence. La variation de la quantité d’un bien neutre n’affecte pas
le niveau de satisfaction d’un consommateur. (Cf. panel d figure 2-3). A tous les niveaux du
bien 2, pour atteindre une courbe d’indifférence supérieure on doit augmenter la quantité de
bien 1, d’où le sens de la flèche indiquant la direction de l’accroissement des courbes
d’indifférence.
Préférences normales. Lorsque tous les biens sont désirables (aucun des biens n’est neutre ou
indésirable) et ne sont ni parfaitement complémentaires ni parfaitement substituables, les
préférences sont normales. Les courbes d’indifférence sont convexes vers l’origine (Cf. figure 2-
1).
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II.2. L’utilité
Concepts d’utilité cardinale et ordinale. Les choix effectué par le consommateur révèlent ses
préférences et permettent de déterminer le niveau de satisfaction ou de l’utilité qu’il tire de la
consommation du ou des paniers choisis. Historiquement, on a tout d’abord pensé que l’utilité
était mesurable et quantifiable, tout comme le poids ou la taille d’un individu. L’utilité dans ce
cas est dite cardinale.
Par la suite, on s’est rendu compte que l’intérêt de l’analyse des choix du consommateur tient
beaucoup plus à la détermination des préférences qu’à la quantification de la satisfaction. Il parait
plus utile pour lui de pouvoir comparer et classer des situations et indiquer ses préférences. Dans
cette situation, on ne s’intéresse qu’au classement des paniers de biens ; les valeurs attribuées à
chaque niveau d’utilité importent peu. L’utilité alors dite ordinale.
NB : Dans ce cours, nous n’adoptons que le principe ordinal de l’utilité.
a- Utilité ordinale
Supposons que pour un consommateur donné, on puisse classer une série de paniers X, Y et Z
de manière que X > Y > Z. Dans ce cas, au lieu de la relation de préférence, on peut aussi
attribuer à chaque panier un indice qui indique "l’intensité" de la préférence du consommateur
pour ce panier. Si on veut respecter l’ordre de préférence indiqué, ces indices doivent être tel
qu’on ait l’ordre suivant : indice de X > indice de Y > indice de Z. Si on définit les valeurs de
ces indices, on dit qu’on a associé une fonction d’utilité aux paniers de consommation. Cette
fonction d’utilité représente les préférences du consommateur. On notera cette fonction par le
symbole U de sorte que : U(x) = indice de X, U(y) = indice de Y et U(z) = indice de Z.
On peut arbitrairement choisir des nombres pour ces trois indices pourvu que l’ordre supposé
soit respecté. Supposer que les deux biens analysés soient les galettes pour le bien 1 et les
beignets pour le bien 2. On peut par exemple avoir le tableau suivant qui définit les paniers
X, Y, Z et les indices d’utilité associés. La colonne (3) du tableau indique les indices définis
initialement, de manière que l’ordre de préférence X>Y>Z soit respecté. Le tableau admet
aussi les colonnes supplémentaires (4) et (5) de représentations alternatives des préférences.
Vous remarquez bien que les chiffres dans ces colonnes respectent l’ordre U(x)>U(y)>U(z).
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Tableau 2-1 : Indices d’utilité associés à des paniers classés par ordre de préférence
Panier Quantité de bien Quantité de Indice Indice Indice
(galettes en bien associé à alternatif alternatif
unités) (beignets en l’ordre de 1 2
unités) préférence
(1) (2) (3) (4) (5)
X 15 8 1800 900 7,49
Y 10 10 1000 500 6,91
Z 8 15 960 480 6,87
Une telle représentation dans laquelle ce qui importe est la conservation de l’ordre des
préférences est appelée représentation ordinale. L’utilité ordinale s’oppose à l’utilité cardinale
qui était la conception originale de l’utilité au 19è siècle.
On peut associer les indices d’utilité aux courbes d’indifférence introduites ci-dessus. Chaque
niveau d’utilité représente une courbe d’indifférence distincte dans l’espace des deux biens.
La figure 2- 4 traduit cette idée, avec la représentation des courbes d’indifférence
correspondant aux indices U(x), U(y) et U(z) donnés en exemples ci-dessus.
La fonction d’utilité a pour arguments les quantités des deux biens qui composent le panier.
Ainsi, pour le panier X, on a U(x)=U(x1, x2). Il en est de même des paniers Y et Z. Les
indices d’utilité présentés dans le tableau 2.1 sont dérivés d’une fonction particulière U.
Exemples de fonctions d’utilité. Toute fonction mathématique continue, variant dans le même sens
que x1 et x2 est une forme possible de fonction d’utilité. La fonction d’utilité doit varier dans le
même sens que x1 et x2 par suite de la propriété de non satiété. En augmentant x1 ou x2, on ne
doit pas diminuer l’utilité du consommateur. Les exemples suivants sont des fonctions d’utilité
valides : 𝑈(𝑥1 , 𝑥2 ) = 𝑥1 2 𝑥2 ; 𝑈(𝑥1 , 𝑥2 ) = 𝑥1 𝑥2 ; 𝑈(𝑥1 , 𝑥2 ) = 𝑥1 + 𝑥2
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c- Utilité marginale
A la notion d’utilité totale, il faut associer l’utilité marginale, qui relève de ces considérations que
l’économiste s’intéresse aux changements à la marge et non aux quantités globales dans ses
calculs. L’utilité marginale d’un bien est alors, l’utilité additionnelle liée à la consommation d’une
unité supplémentaire du bien considéré (on suppose que les quantités des autres biens demeurent
inchangées).
L’utilité marginale d’un bien diminue au fur et à mesure que la quantité de ce bien augmente.
C’est l’hypothèse de décroissance de l’utilité marginale. Cette hypothèse traduit le fait que le
consommateur tire de moins en moins de satisfaction de la consommation de quantité de plus en
plus importantes d’un bien.
Dans le cas des biens 1 et 2, celle du bien 1 est :
𝛥U 𝑈(𝑥1 + 𝛥𝑥1 , 𝑥2)−𝑈(𝑥1 ,𝑥2 )
𝑈𝑚1 = 𝛥𝑥 = 𝛥𝑥1
1
Parallèlement l’utilité marginale du bien 2 est :
𝛥U 𝑈(𝑥1 , 𝑥2 + 𝛥𝑥2 ,)−𝑈(𝑥1 ,𝑥2 )
𝑈𝑚2 = 𝛥𝑥 = 𝛥𝑥2
2
Noter bien que la valeur de l’utilité marginale n’a pas de signification précise, tout comme la
valeur de l’utilité totale n’en a pas (nous avons vu que tout système d’indice qui préserve les
préférences est une représentation satisfaisante). Si on multiplie l’utilité totale par 2, l’utilité
marginale est aussi multipliée par 2. Comme multiplier l’utilité totale par 2 ne change pas
l’ordre des préférences, on voit que l’utilité marginale n’a aucun contenu en termes de
comportement. Il faut bien noter cela car dans le concept cardinal, on parlait de loi des utilités
marginales décroissantes (Selon ce principe, la première calebasse d’eau à un voyageur assoiffé
procure une forte utilité, la deuxième calebasse une utilité moins grande, l’utilité de chaque
calebasse additionnelle déclinant jusqu’à s’annuler ou même devenir négative, la
consommation excessive d’eau pouvant conduire à l’asphyxie). Dans le contexte de l’utilité
ordinale, une telle loi est sans objet.
A partir de la formule de l’utilité marginale, on note que la variation de l’utilité totale par suite
d’une variation de x1 est:
𝛥U = 𝑈𝑚1 𝛥𝑥1
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La variation de l’utilité totale par suite d’une variation isolée du bien 2 est:
𝛥U = 𝑈𝑚2 𝛥𝑥2
Utilité marginale et dérivées. En pratique, on considère l’effet d’une variation faible de x1 (ou
de x2) sur la valeur de l’utilité. On peut utiliser la dérivée mathématique pour représenter un
tel concept. L’utilité marginale devient la limite de l’expression qui la définit:
𝑈(𝑥1 + 𝛥𝑥1 , 𝑥2 )−𝑈(𝑥1 , 𝑥2 ) 𝜕𝑈(𝑥1 , 𝑥2 )
𝑈𝑚1 = 𝑙𝑖𝑚𝑥1 −>0 𝛥𝑥1
= 𝜕𝑥1
L’utilité marginale du bien 1 est donc la dérivée partielle de la fonction d’utilité. De même,
l’utilité marginale du bien 2 est définie comme suit :
𝑈(𝑥1 , 𝑥2 + 𝛥𝑥2 ,)−𝑈(𝑥1 , 𝑥2 ) 𝜕𝑈(𝑥1 , 𝑥2 )
𝑈𝑚2 = 𝑙𝑖𝑚𝑥2 −>0 =
𝛥𝑥2 𝜕𝑥2
Le concept de taux marginal de substitution (TMS) est utilisé pour mesurer le taux auquel le
consommateur est prêt à échanger un bien pour un autre de manière à conserver le même
niveau d’utilité que précédemment. Considérer par exemple le comportement d’un
consommateur face à deux biens, le riz et la viande. Commençons par une situation où le
consommateur dispose de 5 plats de riz (vous pouvez penser que cinq clients dans un maquis
ont chacun dit à la vendeuse "donnez un plat de riz au consommateur assis au fond"). Il serait
heureux d’échanger trois plats de riz contre un demi plat de viande. Si à partir de ce point on
lui offrait un autre plat de viande, il serait prêt à se départir d’un plat de riz. Mais pour qu’il se
sépare du dernier plat de riz, il faudrait lui donner deux plats de viande. Dans cet exemple, on
voit qu’au fur et à mesure que la quantité de riz diminue, le consommateur exige plus de viande
par plat de riz échangé. Les différents taux d’échange constituent différents taux marginaux
de substitution entre le riz et la viande. Ce taux dans cet exemple a évolué de 6 pour 1 à 1
pour 1 pour enfin s’établir à 1 pour deux. Le riz devient de plus en plus cher en termes de viande.
Le TMS sert ainsi à évaluer la valeur d’un bien pour le consommateur en termes d’un autre
bien. C’est ainsi un concept central au calcul du consommateur. Graphiquement, le TMS
correspond à la pente de la courbe d’indifférence en un point. Comme la pente d’une courbe
d’indifférence normale est négative, on considère la valeur absolue de cette pente (Cf. figure 2-
5).
𝛥𝑥 𝛥𝑥
Mathématiquement le TMS est définit comme : 𝑇𝑀𝑆 = 𝛥𝑥2 en valeur absolue ou 𝑇𝑀𝑆 = − 𝛥𝑥2. Ce
1 1
qui signifie que si on veut augmenter la quantité du bien 1 de 𝛥𝑥1 , il faut diminuer la quantité
du bien 2 de 𝛥𝑥2. Le rapport indique le nombre d’unité de bien 2 que le consommateur doit céder
pour avoir une unité supplémentaire de bien 1. C’est aussi le taux d’échange du bien 2 pour le bien
1. En inversant le rapport, on parlera de taux d’échange du de bien 1 pour le bien 2.
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TMS de préférences particulières. Lorsque deux biens sont parfaitement substituables, le TMS entre
ces biens est constant et égal à 1. Quand deux biens sont des compléments parfaits, le TMS
prend deux valeurs, la valeur zéro (0) au niveau de la partie horizontale et l’infini (∞) au niveau
de la partie verticale. À l’angle, le TMS est indéfini. Pour les biens neutres, le TMS est égal à
l’infini (∞).
TMS et utilité marginale. Soient deux biens X1 et X2. Il existe une relation entre le TMS et les
utilités marginales des deux biens. On se rappelle que le TMS représente le taux auquel le
consommateur est prêt à substituer une petite quantité de X2 pour une unité supplémentaire de
X1. En utilisant cette définition, on dérivera la relation entre utilités marginales et TMS. Supposer
que chaque bien varie d’une petite quantité, respectivement 𝛥𝑥1 et 𝛥𝑥2 de manière que
l’utilité totale soit préservée (c’est un déplacement le long de la courbe d’indifférence).
Mathématiquement, la constance de l’utilité se traduit par U=0. En utilisant la formule de la
variation de l’utilité totale (voir la définition de l’utilité marginale) on a :
𝛥𝑥 𝑈𝑚
𝛥U = 𝑈𝑚1 𝛥𝑥1 + 𝑈𝑚2 𝛥𝑥2 = 𝑂 à partir de cette équation on déduit : − 𝛥𝑥2 = 𝑈𝑚1
1 2
On établit alors, la relation suivante : le TMS (qui est la valeur absolue du rapport 𝛥𝑥2 / 𝛥𝑥1 )
𝛥𝑥 𝑈𝑚
est égal au rapport des utilités marginales des deux biens 𝑇𝑀𝑆 = − 𝛥𝑥2 = 𝑈𝑚1 .
1 2
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Considérer par exemple le niveau d’utilité donné par la courbe d’indifférence I0 dans la figure 3-1.
Cette courbe coupe la droite de budget aux points A et B. En se plaçant sur tout point entre A et
B (à l’exception de A et B), le consommateur peut atteindre une courbe d’indifférence supérieure
à I0 comme on peut le voir. La courbe d’indifférence qui représente la plus grande utilité
compatible avec le budget est la courbe I*. Sur cette courbe, le consommateur se placera au point
E où I* et la droite de budget sont tangentes. Au point E, le consommateur achète le panier (x1*,
x2*) et dépense tout son revenu p1x1*+p2x2* = R.
Au point de tangence E, la pente de la courbe d’indifférence est ainsi égale à la pente de la droite
du budget. Or nous savons qu’en valeur absolue, la pente de la droite du budget est le rapport
des prix, p1/p2. De même, la pente de la courbe d’indifférence, qui est le TMS, est donnée par le
rapport des utilités marginales, Um1/Um2. La solution graphique implique donc la relation
𝑈𝑚 𝑝
suivante: 𝑈𝑚1 = 𝑝1
2 2
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une perte d’une unité du bien 1. L’équilibre a donc lieu quand le nombre d’unités de bien 2
que le consommateur est prêt à accepter pour une unité de bien 1 de façon à rester indifférent
est égal au nombre d’unités de bien 2 qu’il peut effectivement obtenir sur le marché en
renonçant à une unité de bien 1.
Autrement, le membre de gauche, qui est le TMS, donne le taux d’échange entre les biens 1 et
2 qui préserve le niveau de l’utilité. C’est le taux d’échange subjectif (ou interne) entre les deux
biens. Le membre de droite donne le taux d’échange objectif (ou externe ou encore de marché)
entre les deux biens. A l’équilibre, le consommateur choisit donc les quantités x1* et x2* de
manière à égaliser son taux d’échange interne au taux d’échange externe entre les deux biens.
Comme le taux d’échange externe est donné (les prix des biens ne dépendent pas du
consommateur), c’est le taux d’échange interne qui doit s’ajuster pour assurer l’égalité.
La condition de tangence entre la droite de budget et la courbe d’indifférence est nécessaire
pour le choix optimal du consommateur. Si la courbe d’indifférence n’est pas tangente à la
droite de budget, elle coupe nécessairement cette dernière et dans ce cas il existe des points sur
la droite du budget par lesquels passent des courbes d’indifférence de niveau supérieur. Par
exemple, dans la figure 3-1, tous les points situés entre A et B sur la droite de budget procurent
une utilité supérieure à I0.
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𝜕𝑈 𝜕𝑈 𝑑𝑥2
+ =0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥2 𝑑𝑥1
𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑝
La valeur de 𝑑𝑥2 peut être tirée de la droite de budget : 𝑑𝑥2 = − 𝑝1
1 1 2
𝜕𝑈 𝜕𝑈 𝑝1
La condition d’un maximum implique donc : − =0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥2 𝑝2
𝜕𝑈 𝜕𝑈
Or on a : 𝜕𝑥 = 𝑈𝑚1 et 𝜕𝑥 = 𝑈𝑚2
1 2
𝑝1 𝑈𝑚1 𝑝1
Il en résulte : 𝑈𝑚1 − 𝑈𝑚2 = 0 => =
𝑝2 𝑈𝑚2 𝑝2
A l’équilibre, on doit donc avoir l’égalité entre le rapport des utilités marginales (TMS) et le
rapport des prix. C’est (évidemment) la même condition que celle obtenue par la solution
géométrique. L’interprétation de cette condition d’équilibre est la même que précédemment.
L’optimum du consommateur : On peut déterminer les quantités d’équilibre (on dit encore
quantités optimales ou optimum du consommateur) x1* et x2* (Cf. figure 3-1). Ces valeurs sont
contenues dans la condition d’équilibre. Le rapport des utilités marginales, Um1/Um2, est
fonction des deux variables x1 et x2. Mais à partir de l’équation de budget, on peut exprimer
x2 en fonction de x1. C’est ce qui a été fait pour résoudre le problème de la maximisation. Posons
donc x2=g(x1) à partir de la droite de budget. La condition d’équilibre prend la forme :
𝑈𝑚1 (𝑥1,𝑔(𝑥1 )) 𝑝1
=
𝑈𝑚2 (𝑥1,𝑔(𝑥1 )) 𝑝2
qui est une équation avec la seule inconnue x1, étant donné les prix p1 et p2 et le revenu R. On
peut tirer la valeur de x1 en fonction de p1, p2 et R : 𝑥1 ∗= 𝑓(𝑝1 , 𝑝2 , 𝑅)
Cette valeur de x1 est la quantité demandée du bien 1 par le consommateur. C’est ce que
nous appelons demande du consommateur. Ainsi, la demande du consommateur dépend des prix
des deux biens et du revenu.
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Courbe de consommation-revenu. Une variation du revenu lorsque les prix restent constants
se traduit par un déplacement de la droite de budget parallèlement à elle-même, comme nous
l’avons vu dans l’analyse de la droite de budget. Considérons des augmentations successives
du revenu, de R à R’ puis à R’’. La droite de budget se déplace de la position AB à la position A’B’
puis à A’’B’’ (figure 4.1). Le consommateur peut atteindre des courbes d’indifférence croissantes,
de I à I’’. Les points d’équilibre successifs E, E’ et E’’ décrivent une courbe : C’est la courbe de
consommation revenu. Lorsqu’on transfère les points d’équilibre dans un repère ayant le revenu
en ordonnée et la quantité de benga en abscisse, on obtient une courbe appelée courbe d’Engel, du
nom de l’auteur allemand qui a analysé la consommation des ménages belges au 19è siècle. La
courbe d’Engel décrit la relation entre le revenu et les quantités choisies par le consommateur.
Effet revenu et effet de substitution. Considérer la variation (la baisse) du prix d’un bien, par
exemple le benga, un des biens consommés par un consommateur dans un maquis. Nous savons
que le consommateur de benga étant rationnel, va pouvoir augmenter sa consommation du
bien. Les économistes expliquent le comportement du consommateur suite à une baisse de prix
(il en est de même suite à une hausse) par les concepts d’effet revenu et d’effet de substitution.
Effet revenu. Quand le prix du benga baisse, c’est tout comme si le pouvoir d’achat du
consommateur augmente. Avec 300 F en poche, la baisse du prix du benga de 150 F à 100 F
permet de consommer 3 plats au lieu de 2 plats du bien. Le consommateur de benga, aimant
aussi le bissap, se dit que la baisse du prix du benga lui permettra de consommer davantage de
benga et de bissap. Sa consommation des deux biens peut augmenter suite à la baisse du prix
d’un des biens. Ceci est l’effet revenu résultant de la baisse du prix. (Pour une hausse de prix, le
pouvoir d’achat du consommateur baisse. Il doit diminuer sa consommation de chaque bien.)
Ainsi, deux forces contraires vont intervenir pour déterminer le point d’équilibre auquel
aboutira le consommateur suite à une variation de prix.
En admettant que le benga et le bissap sont deux biens normaux, la baisse d’un prix
contribuera à augmenter la quantité demandée de chacun de ces biens. Pour le benga (dont
le prix baisse), aussi bien l’effet revenu que l’effet substitution jouent dans le sens de
l’augmentation de la quantité optimale. Pour le bissap, les deux effets jouent en sens opposé,
mais c’est l’effet revenu qui peut prédominer, ce qui peut augmenter la consommation de
bissap. Les effets décrits sont représentés sur la figure 5.1.
Courbe de demande. Supposons que le prix du bien 2 ainsi que le revenu du consommateur
soient donnés. Faisons alors varier le prix du bien 1. Dans la première section, nous avons vu
que la variation du prix d’un bien déplace la droite de budget. La variation de la droite de
budget et la condition d’équilibre du consommateur (tangence entre droite de budget et courbe
d’indifférence) vont affecter les quantités demandées des deux biens.
réagissent aux changements de prix. La théorie est cependant utile car elle permet de mieux
prédire les comportements des consommateurs.
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Cours _ Économie générale_ Partie Microéconomie _ 2020-2021/ Dr. SAWADOGO Martin
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