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MICROECONOMIE 1 Ndiack Fall, Phd

COURS DE MICROECONOMIE 1

Chapitre 3 Statique comparative.....................................................................................................2


Section 1 Les modifications de revenu......................................................................................3
Section 2 Modification du prix d’un des biens..........................................................................4
Section 3 L’effet de substitution et l’effet de revenu..................................................................5
Section 4 La fonction de demande individuelle............................................................................9
I. Construction........................................................................................................................9
II. Définition.........................................................................................................................9
III. Notion de « prix de réserve » ou de « consentement à payer du consommateur...........10
IV. Les élasticités de la demande.........................................................................................10
a. L’élasticité de la demande par rapport aux prix.........................................................10
i. L’élasticité – prix directe......................................................................................................10
ii. L’élasticité – prix croisée.....................................................................................................11
b. L’élasticité-revenu......................................................................................................11
Section 5 Le surplus du consommateur.....................................................................................12
Section 6 Fonction d’utilité indirecte........................................................................................12
Références bibliographiques........................................................................................................13

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Chapitre 3 Statique comparative

L’équilibre du consommateur est un équilibre stable parce qu’il correspond à une situation
optimale. Pour le même revenu et les prix, le consommateur choisit toujours le même complexe
optimal. Il ne modifiera son choix que si son revenu et/ou les prix se modifient.

Section 1 Les modifications de revenu


Lorsque le revenu du consommateur s’accroît ou se réduit, la droite du budget se déplace en
conséquence ; et puisque les prix des biens demeurent inchangés, le pouvoir d’achat du revenu en
termes de bien x et y autorise une augmentation de la consommation des deux biens à prix
constant.
Il est alors possible de présenter graphiquement toutes ces propriétés d’équilibre correspondant
aux points de tangente des droites de budget et des courbes d’indifférences.

0 x
Représentation graphique : Courbe de revenu –consommation

En reliant tous les points d’équilibre du consommateur, suite à l’accroissement de sa


consommation en bien x et en bien y. On obtient un plan complet indiquant de quelle manière se
déforme la structure des équilibres du consommateur consécutif à des modifications de son
revenu. Cette courbe est encore appelée courbe de revenu de consommation ou courbe de niveau
de vie.
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Il est alors possible sur cette base de montrer comment la consommation d’équilibre d’un bien
se modifie au fur et à mesure que son revenu varie.
Le graphique a montré que la consommation de x augmentait dans le même rapport que le
revenu. Si l’on place en abscisse le revenu et en ordonnée la consommation du bien x, on obtient
la courbe d’Engel.

x Bien de nécessaire
Courbe d’Engel du graphe 1.13

Bien de luxe

R
Représentation graphique : Courbe d’Engel

La courbe d’Engel peut indiquer que la consommation du bien x augmente dans une proportion
identique à l’accroissement du revenu, c’est le cas de la courbe à 45° ; parfois la consommation du
bien peut augmenter dans une proportion plus forte que celle du revenu (c’est le cas de la courbe
convexe indiquant un bien de luxe (bijoux, voiture…), c’est-à-dire un bien pour lequel la
proportion du revenu dépensé augmente avec l’accroissement du revenu). Ou plus faible, c’est le
cas de la courbe concave indiquant un bien nécessaire, c’est-à-dire un bien dont la proportion du
revenu dépensé diminue avec une augmentation du revenu.

Section 2 Modification du prix d’un des biens


Lorsque le prix d’un des deux biens augmente ou diminue, la droite de budget se déplace en
conséquence, le point représentant le prix du bien inchangé restant fixe. Ainsi, si le prix du bien x

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baisse, le prix du bien y et le revenu restant inchangés, le pouvoir d’achat du consommateur


s’accroît en terme de bien x.
En joignant les différents points d’équilibre obtenus de la nouvelle consommation, si l’on admet
pour illustration que le prix du bien x diminue tandis que le prix du bien y reste inchangé, on
obtient le graphique suivant :

R
=A
Py
Courbe de prix – consommation

E3
E2
E1

R x
Px

Représentation graphique : La courbe de prix consommation

Au fur et à mesure que le prix du bien x diminue, l’équilibre du consommateur se déplace vers la
droite, passant de E1 à E2, puis E3, provoquant ainsi une augmentation de la consommation des
deux biens x et y. en joignant les points d’équilibre, on obtient la courbe de prix – consommation.
Remarque : La courbe de prix – consommation peut partir du point A, parce que plus le
prix du bien x diminue, plus la quantité de bien x que le consommateur peut acquérir avec son
revenu augmente, mais si le prix du bien x continue de baisser, le consommateur ne l’achètera
plus et préférera consacrer tout son revenu à l’achat du bien y. Dans ce cas le point d’équilibre E
sera alors confondu avec le point A.

Section 3 L’effet de substitution et l’effet de revenu


Il résulte de tout ce qui précède que toute variation des prix des biens produits, tout comme
toute variation du revenu, modifie la structure des dépenses de l’individu rationnel qui cherche à

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obtenir le maximum de satisfaction. On obtient ainsi un effet total qui représente la somme d’un
effet de substitution et d’un effet de revenu.
- L’effet total de la variation du prix d’un bien est égal à la variation totale de la quantité
de biens demandée lorsque le consommateur se déplace d’un point d’équilibre à un autre.
- L’effet de substitution de la variation du prix d’un bien mesure la variation de la
demande des biens liée à la seule modification de la structure des prix relatifs ; c'est-à-dire après
une compensation obtenue pour une variation du revenu réel du consommateur. Par exemple
lorsqu’un magasin organise une campagne de promotion sur les vêtements, la baisse soudaine du
prix accélère la décision d’achat.
- L’effet de revenu de la variation du prix d’un bien mesure la variation de la quantité
demandée des biens résultant exclusivement de la variation du revenu réel, c'est-à-dire du pouvoir
d’achat ; tous les autres prix et le revenu restant inchangés. Par exemple l’effet d’aubaine issue
d’une campagne de promotion sur les vêtements peut inciter le consommateur à acheter les
vêtements de marque, c'est-à-dire plus chers ou à augmenter sa consommation d’autres produits
(biens) lors de son passage au magasin. Ainsi, si le prix d’un bien diminue, le montant d’argent
nécessaire pour acquérir davantage d’au moins un des biens augmente ; c'est-à-dire que le pouvoir
d’achat augmente. La hausse de la quantité demandée due à une hausse du pouvoir d’achat (ou du
revenu réel) est appelé effet de revenu dû au changement de prix. De même la baisse du prix d’un
bien conduira le consommateur à acquérir davantage du bien dont le prix a baissé relativement à
l’autre bien induisant alors ce qu’on appelle effet de substitution. La somme de ces 2 effets est
l’effet total provenant de la baisse du prix des biens.
En supposant que les biens x et y sont des biens normaux, nous aurons le graphique suivant :

y U2 P1 P2 = effet de substitution
U1 P2 P3 = effet de revenu
A P1 P3 = effet total
C
P1
P3
P2
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x1 Bx2 Dx3 B' x
DB
Représentation graphique : Effet de substitution et effet de revenu à la HICKS : cas d’une baisse de prix (et le revenu e
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Sur le graphique précédent, l’équilibre initial est en P1, point de tangence entre la courbe
U1 et le segment de droite [AB]. Si le prix du bien x diminue en menant le pouvoir d’achat (c'est-
à-dire R/Px) du point B au point B1, le consommateur sera incité à acheter une quantité plus
importante du bien x, cela pour deux raisons :
- D’une part il va substituer la consommation du bien x à celui du bien y, puisque le bien x
est devenu relativement moins cher que le bien y. pour le voir sur le graphique, rappelons nous
qu’une baisse de prix équivaut à une augmentation du pouvoir d’achat du consommateur, alors
qu’en réalité son revenu n’a pas augmenté et que son utilité est constante. Pour compenser cette
hausse, il faut diminuer son revenu de façon fictive d’un montant juste suffisant au maintient de
son revenu réel avec le nouveau rapport des prix afin que le consommateur reste sur la même
courbe d’indifférence (U1) ; c’est ce que représente la droite (C, D) // (AB') obtenu effectivement à
la suite de la baisse du prix du biens x.
Le résultat de la seule variation du prix est donc de déplacer le consommateur du point d’équilibre
P1 au point d’équilibre imaginaire P 2 (point de tangence entre (CD) et U 1) avec une consommation
de bien passant de x1 à x2, cela sur la même courbe d’indifférence. Le déplacement de P 1 à P2
représente l’effet de substitution qu’illustre la flèche rotative, puisque la consommation du bien x
a augmenté pendant que baissait la consommation du bien y.

- D’autre part le consommateur sera devenu plus riche, parce que, comme on l’a précisé, la
baisse du prix du bien x équivaut à une hausse de son revenu réel. Au nouveau point d’équilibre
P3, point de tangence entre (AB') et U2, la baisse du prix du bien x provoque ainsi le déplacement
de la droite (CD) vers (AB') (ces deux droites sont parallèles). Le déplacement de P 2 à P3
représente l’effet de revenu, parce que la quantité demandée passe de x2 à x3, uniquement à cause

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y
U1
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U'1 U2
de la hausse du revenu réel qu’illustre cette droite fléchée.P1AuP'1 = effet
final, de substitution
le passage de x 1 à x3 est l’effet
E
total.
Dans cetteP1
méthode, la modification du prix du bien x est compensée par une modification
C de manière à maintenir le consommateur sur la même courbe d’indifférence. En réalité,
du revenu
on ne sait pas exactement quelle est la position de la courbe d’indifférence, ce qui implique qu’il
P3
est difficile de mesurer avecP'1exactitude la compensation du revenu qui maintiendrait le
P2
consommateur sur la dite courbe de départ.
La méthode proposée par SLUSKY fournit une mesure pratique de la modification
compensatrice dux1
revenu due
B x2à laD baisse
x'2 du
F x3prix. Dans
B' cette
x méthode le consommateur peut
acquérir le panier initial de biens au nouveau rapport des prix induit par la baisse.
Graphique : d’effet de substitution et effet de revenu à la SLUSKY (cas d’une baisse de prix)

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Dans la méthode proposée par Hicks, la droite de budget passe de (A, B') à ( C D) (ces 2
droites sont parallèles) pour compenser la baisse du prix du bien x ; la droite de budget compensée
(C D) est tangente à la courbe d’indifférence d’origine (U 1) au point P2. En revanche dans la
méthode de SLUSKY, la droite de budget compensée est (E F) // (A B') mais passant par le point
d’équation initiale P1. Le revenu réel demeure ainsi inchangé, puisque le consommateur peut
toujours acquérir le panier de biens initial de consommation P 1 sur la droite de budget compensée
(E F) ; mais le point d’équilibre ne peut plus être représenté par P 1 parce que la droite ajustée de
budget (E F) n’est pas tangente à la courbe d’indifférence U 1 au point P1, elle est maintenant
tangente à une courbe d’indifférence immédiatement plus élevée (U'1) au point P’1.
La rotation de P1 à P’1 est maintenant l’effet de substitution dû à la baisse du prix du bien
x. Cet effet de substitution permet ainsi au consommateur d’augmenter son utilité en consommant
davantage de bien x au point x'2 et moins de bien y au point P’1, mais il garde la possibilité de
rester sur son point d’équilibre précédent en P1.

Section 4 La fonction de demande individuelle


I. Construction
Maximisation de sa fonction d’utilité « U » sous contrainte budgétaire => quantité demandée pour
chaque bien en fonction du prix de ce bien et des autres biens qu’il veut acheter et de son budget
fonction de demande individuelle en bien 1 : C1 (sur le marché du bien1)
x1 = f(p1, pi, R), avec i= catégories de produits qu’il souhaite acheter

II. Définition
La demande individuelle d’un consommateur en bien 1 exprime la quantité de bien 1 qu’il est prêt
à acheter au prix du marché compte tenu de son utilité et de son revenu.

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III. Notion de « prix de réserve » ou de « consentement à payer du consommateur


On appelle « prix de réserve » ou « consentement à payer» le niveau de prix « p » correspondant
au prix maximum que consent à payer le consommateur pour acquérir la première unité de
bien à consommer.

IV. Les élasticités de la demande

a. L’élasticité de la demande par rapport aux prix

L’élasticité de la demande par rapport aux prix permet de mesurer la sensibilité de la


demande aux variations de prix. On distingue deux types d’élasticité – prix : l’élasticité – prix
directe et l’élasticité – prix indirecte.
i. L’élasticité – prix directe
Elle mesure la variation relative de la demande d’un bien i par rapport à la variation relative du
prix de ce même bien. C’est donc la variation en % des quantités consommées du bien i lorsque le
prix du bien i varie de 1%.

Epi = ∆xi / xi /∆Pi/Pi

Pour une fonction de demande continue

Epi = dxi / xi /dPi/Pi

Exemple : x = 2R/3P1 ; y = R / 3P2

Calculer les élasticités – prix directe des demandes optimales de x et y.

Solution ?

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Nature du bien: Le bien x est un bien normal s’il respecte la loi de la demande

normale : lorsque le prix du bien augmente la quantité demandée diminue et lorsque


le prix diminue la demande augmente.
ii. L’élasticité – prix croisée
Elle renvoie à la relation qui existe entre les quantités demandées d’un bien i et le prix d’un autre
bien j.

L’élasticité – prix croisée du bien i par rapport au prix du bien j est la variation relative en % de la
quantité demandée du bien i lorsque le prix du bien j varie de 1%.

Epj = ∆xi / xi /∆Pj/Pj

Pour une fonction de demande continue

Epj = dxi / xi /dPj/Pj

Si Epj > 0 alors le bien i est un substitut du bien j ou les biens i et j sont substituables Ex :
Café et thé

Si Epj < 0, le bien i est un complément du bien j ou les biens i et j sont complémentaires.
Ex : café et sucre.

b. L’élasticité-revenu
L’élasticité de la demande par rapport au revenu désigne la sensibilité de la demande à une
variation du revenu. C’est la variation relative en % des quantités consommées du bien i lorsque le
revenu varie de 1%.

ER = ∆xi / xi /∆R/R = dxi / xi /dR/R

On distingue alors les cas de figure suivants :

- 0 < ER < 1 alors xi est un bien normal ou de première nécessité (bien alimentaire)

- ER > 1 alors xi est un bien supérieur (Voyages – Loisirs)

- ER < 0 ; xi est un bien inférieur

- ER = 1 ; xi est un bien neutre

Exemple : x = 2R / 3P1

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Tableau récapitulatif (bien normal, inférieur, luxe)


Demande augmente Demande diminue
Revenu augmente Bien normal/supérieur Bien inférieur
Bien normal/
Prix augmente Bien Giffen
typique/ordinaire
Prix de l’autre bien Bien
Bien complémentaire
augmente substituable/concurrent

Section 5 Le surplus du consommateur


L’avantage que le consommateur retire lorsqu’il paye un bien à un prix inférieur à celui auquel il

p
rixC
était prêt à l’acheter.

S
urp
lu
sd
ucon
som
m
ateu r
P B
O A q u
an tiéd
em
an
d
ée
La demande inverse traduit la relation entre la dernière unité achetée et le prix que le
consommateur est prêt à payer cette unité.
La fonction de demande inverse retrace le prix maximal qu’est prêt à payer le consommateur pour
acquérir la dernière unité consommée.

Section 6 Fonction d’utilité indirecte.


Etant donné un vecteur de prix (p 1 ; p2 ; ... ; pn) et un niveau de Revenu R , la maximisation de
l’utilité sous contrainte budgétaire conduit à la détermination de n fonctions de demandes
optimales de biens xi*(p1 ; p2 ; ... ; pn ; R), i = 1, 2, …, n. A partir de ces fonctions, il est possible
de générer une fonction établissant le niveau maximal d’utilité que le consommateur peut atteindre
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pour tout système de prix et de Revenu. Cette fonction est obtenue en substituant chaque x i par sa
valeur à l’optimum xi*(p1 ; p2 ; ... ; pn ; R) dans la fonction d’utilité. Ainsi :
V(p1 ; p2 ; ... ; pn ; R) = u[x1*(p1 ; p2 ; ... ; pn ; R), …, xn*(p1 ; p2 ; ... ; pn ; R)]

La fonction d’utilité indirecte mesure la satisfaction atteinte par le consommateur sachant qu’il a
réalisé sa combinaison optimale de consommation.

Références bibliographiques
 B.Jullien & P. Picard, "Eléments de Microéconomie : Exercices et corrigés", Tome 2, 3ème édition,
Montchrestien, 2002.

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 Mas-Colell, A., Whinston, M. & Green, J. (1995), Microeconomic Theory, Oxford University Press, Oxford.

 Picard P., "Eléments de Microéconomie : Théorie et applications", Tome 1, 7ème édition,


Montchrestien, 2007.

 Pyndick R., D. Rubinfeld & M. Sollogoub, "Microéconomie", Pearson Education, 2005.

 Tirole, J. (1988), The Theory of Industrial Organization, The MIT Press, Cambridge, Massachusetts.

 Varian H., "Introduction à la microéconomie", De Boeck, 2002.

 Varian, H. (1994), Introduction à la microéconomie, seconde édition edn, De Boeck Université, Bruxelles.

 Varian, H. (1991), Microeconomic Analysis, third edition edn, W. W. Norton.

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