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Partie Algèbre
Ensembles et applications
vv Objectifs vv
Ce chapitre a pour but de présenter les différents points de vocabulaire et
notations nécessaires à l’étude des ensembles et les applications :
û Connaître le vocabulaire relatif à la théorie des ensembles.
û Montrer qu’une application est injective / surjective ou bijective.
û Étudier les propriétés des fonctions caractéristiques et les relations bi-
naires.
◦ Pour A et E deux ensembles. On dit que A est inclus dans E (ou A est une partie de E ou encore A est un
sous-ensemble de E) si tout élément de A est un élément de E.
◦ L’ensemble des parties d’un ensemble E est noté P ( E).
Exercice .1.
Donner l’ensemble des parties de l’ensemble E dans les cas suivants :
E = ∅, E = { A, 1}, E = {1, a, 2, B, x, 4, π }
Exercice .2.
Soit x un élément d’un ensemble non vide E. Décrire en extension P ({ x}) et P (P ({ x})).
Proposition 1.1.
Pour A et B deux parties d’un ensemble E, on a les propriétés suivantes :
→ A ⊆ B ⇐⇒ ∀ x ∈ E : x ∈ A =⇒ x ∈ B.
→ A = B ⇐⇒ ∀ x ∈ E : x ∈ A ⇐⇒ x ∈ B.
→ A = B ⇐⇒ A ⊆ B et B ⊆ A.
Exercice .3.
Soit E = { x, y, z} un ensemble. Les propositions suivantes sont-elles vraies ou fausses ?
x ∈ E, { x} ∈ E, { x} ⊆ E, ∅ ∈ E, ∅ ⊆ E.
Exercice .4.
Montrer que :
1. {n ∈ Z / (−1)n = 1} = 2Z où 2Z est l’ensemble des entiers paires.
2. { x ∈ R / x2 = 4x − 2} ⊆ R+ .
3. {(ln(t), t − 1) / t > 0} ⊆ {( x, y) ∈ R2 / x 6 y}.
4. { z ∈ C / | z − 1| = | z + 1|} = iR.
Définition 1.3.
Soient A et B deux parties d’un ensemble E.
◦ L’intersection de A et B , noté A ∩ B, est la partie de E définie par :
x ∈ A ∩ B ⇐⇒ ( x ∈ A et x ∈ B).
◦ La réunion (ou l’union) de A et B , noté A ∪ B, est la partie de E définie par :
x ∈ A ∪ B ⇐⇒ ( x ∈ A ou x ∈ B).
◦ La différence de A et B, dans cet ordre , noté A\ B, est la partie de E définie par :
x ∈ A\ B ⇐⇒ ( x ∈ A et x 6∈ B).
◦ La différence symétrique de A et B, noté A∆B, est la partie de E définie par :
x ∈ A∆B ⇐⇒ ( x ∈ A\ B ou x ∈ B\ A).
◦ Le complémentaire de A dans E, noté A ou CEA , est la partie de E définie par :
x ∈ A ⇐⇒ ( x ∈ E et x 6∈ A).
? ? ?? Diagrammes de Van ? ? ??
A B A B A B
B A A B A E
Exercice .5.
Soient A, B et C trois parties d’un ensemble non vide E. Montrer que :
1. A = B ⇐⇒ A ∩ B = A ∪ B.
2. ( A \ C ) ∩ ( B \ C ) = ( A ∩ B) \ C.
3. ( A \ C ) ∪ ( B \ C ) = ( A ∪ B) \ C.
Exercice .6.
Soient A, B et C trois parties d’un ensemble non vide E. Montrer que :
1. A ∩ B = A ∩ C ⇐⇒ A ∩ B = A ∩ C.
2. A ∪ B = A ∩ C ⇐⇒ B ⊆ A ⊆ C.
A∩B = A∩C
3. ⇐⇒ B = C.
A∪B = A∪C
Exercice .8.
Soient A et B deux parties d’un ensemble non vide E. Déterminer les parties X de E telle que : A ∩ X = B.
(Ind : Si B ⊆ A vérifier que X = B ∪ C avec C ⊆ A)
Propriétés
Remarque : On appelle relation binaire R sur E toute propriété vraie pour certains couples ( x, y) d’éléments
de E et fausse pour les autres.
Lorsqu’un couple ( x, y) vérifie la relation R , on écrit xR y et on dit que x est relation avec y
(modulo la relation R) .
Exemples : 1. Pour A et B de P ( E) on pose : AR B ⇐⇒ A ⊆ B.
2. Pour m et n de Z on pose : mRn ⇐⇒ m divise n.
3. Pour m et n de Z on pose : mRn ⇐⇒ 2012 divise m − n.
Définition 2.2.
Soit R une relation binaire sur un ensemble E. On dit que R est :
◦ reflexive si pour tout x ∈ E on a : xR x.
◦ symétrique si pour tous x, y ∈ E on a : xR y ⇐⇒ yR x.
◦ antisymétrique si pour tous x, y ∈ E on a : ( xR y et yR x) =⇒ x = y.
◦ transitive si pour tous x, y, z ∈ E on a : ( xR y et yR z) =⇒ xR z.
Définition 2.3.
Soit R une relation binaire sur un ensemble E.
◦ On dit que R est une relation d’équivalence si elle à la fois reflexive, symétrique et transitive.
◦ Pour x ∈ E, on appelle classe d’équivalence de x , notée C( x) ou x, la partie de E définie par :
y ∈ C( x) ⇐⇒ yR x
◦ Un élément z de C( x) est appelé un représentant de la classe C( x).
Proposition 2.1.
Soient R une relation d’équivalence sur E et x, y ∈ E.
→ Si xR y alors C( x) = C( y) et inversement.
→ Sinon C( x) ∩ C( y) = ∅.
→ Deux éléments ont la même classe d’équivalence si et seulement s’ils sont en relation.
Définition 2.4.
Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. L’ensemble des classes d’équivalence est noté E/R
et appelé l’ensemble quotient de E modulo R.
Définition 2.5.
Soit R une relation binaire sur un ensemble E.
◦ On dit que R est une relation d’ordre si elle à la fois reflexive, antisymétrique et transitive. Dans ce cas
on dit que ( E, R) est un ensemble ordonné.
◦ Deux éléments x, y ∈ E sont dits comparables si xR y ou yR x .
◦ R est dite totale si deux éléments quelconques sont toujours comparables. Sinon elle est dite partielle.
Exercice .11.
On définit une relation binaire 4 sur R+? par :
x 4 y ⇔ ∃ n ∈ N, y = x n
Montrer que 4 est une relation d’ordre. Cet ordre est-il total ?
Exercice .12.
On définit une relation binaire 4 sur { z ∈ C/Im( z) > 0} par :
Définition 2.6.
Soit ( E, R) est un ensemble ordonné, A une partie de E et m, M ∈ E.
◦ A est dite majorée par M si : ∀ x ∈ A on a : xR M. (On dit aussi que M est un majorant de A)
Si de plus M ∈ A , on dit que M est le plus grand élément de A ( ou maximum de A) noté max( A).
◦ A est dite minorée par m si : ∀ x ∈ A on a : mR x (On dit aussi que m est un minorant de A).
Si de plus m ∈ A , on dit que m est le plus petit élément de A ( ou minimum de A) noté min( A).
◦ Le plus petit des majorants de A - lorsqu’il existe - est appelé la borne supérieure de A notée sup( A).
◦ Le plus grand des minorants de A - lorsqu’il existe - est appelé la borne inférieure de A notée inf( A).
Définition 3.1.
Soient E et F deux ensembles non vides.
◦ Une application f de E vers F est une relation de E vers F vérifiant la propriété suivante :
Tout élément x de E est en relation avec un et un seul élément y de F.
◦ y est dit l’image de x par f , on note y = f ( x), et x est dit l’antécédant de y par f .
◦ E est appelé l’ensemble de départ, F est appelé l’ensemble d’arrivée.
◦ Gr( f ) = {( x, f ( x))/ x ∈ E} est appelé le graphe de f . ( C’est le graphe de la relation)
f g go f
E −→ Im( f ) −→ G =⇒ E −→ G
x 7−→ f ( x) 7−→ g( f ( x)) x 7−→ go f ( x) = g( f ( x))
Proposition 3.1.
Remarques : 1. Dans EE , la composition des applications est une loi de composition interne associative ,
admettant un élément neutre ( Id E ) et n’est pas commutative.
2. Soit f ∈ F ( E, E) = E E . On pose : f 0 = IdE , f 1 = f , f 2 = f o f et f n = f n−1 o f pour n > 3.
L’application f n est appelée l’itérée d’ordre n de f ou l’itérée nième de f .
3. On note par B( E) l’ensemble des bijections sur E (c-à-d les bijections de E vers E, appelées
aussi les permutations de E) . ( B( E), o) est un groupe non commutatif.
3.2 - Image directe ou réciproque d’une partie.
Remarque : Soient f ∈ F ( E, F ) et A ⊆ E.
– f ( A) ⊆ F, f (∅) = ∅ et f ( A) = ∅ ⇐⇒ A = ∅.
– f ({ x1 , . . . , xn }) = { f ( x1 ), . . . , f ( xn )} pour x1 , . . . , xn ∈ E.
– Soit y ∈ F. On a : y ∈ f ( A) ⇐⇒ ∃ x ∈ A : y = f ( x).
Proposition 3.2.
Soient f ∈ F ( E, F ) et A, B ∈ P ( E). On a les résultats suivants :
A ⊆ B =⇒ f ( A) ⊆ f ( B) et f ( A ∪ B) = f ( A) ∪ f ( B) et f ( A ∩ B) ⊆ f ( A) ∩ f ( B).
Remarque : Soient f ∈ F ( E, F ) et A ⊆ F.
– f −1 ( A) ⊆ E, f −1 (∅) = ∅ et f −1 ( A) = ∅ < A = ∅.
– Soit x ∈ E. On a : x ∈ f −1 ( A) ⇐⇒ f ( x) ∈ A.
Proposition 3.3.
Soient f ∈ F ( E, F ) et A, B ∈ P ( F ).
→ A ⊆ B =⇒ f −1 ( A) ⊆ f −1 ( B) et f −1 ( A ∪ B ) = f −1 ( A ) ∪ f −1 ( B )
→ f −1 ( A ∩ B ) = f −1 ( A ) ∩ f −1 ( B ) et f −1 A = f −1 ( A).
Exercice .13.
Exercice .14.
Soit l’application de R dans R, f : x 7→ x2 .
1. Déterminer les ensembles suivants :
f ([−3, −1]), f ([−2, 1]), f ([−3, −1] ∪ [−2, 1]) et f ([−3, −1] ∩ [−2, 1]).
2. Mêmes questions avec les ensembles :
f −1 (]−∞, 2] ∪ [1, +∞[) et f −1 (]−∞, 2] ∩ [1, +∞[).
Exercice .15.
Donner des exemples d’applications de R dans R (puis de R2 dans R) injective et non surjective, puis
surjective et non injective.
Exercice .16.
Soit f : R −→ R définie par f ( x) = x3 − x. f est-elle injective ? surjective ? Déterminer f −1 ([−1, 1]) et
f (R+ ).
Exercice .17.
2x
Soit f : R −→ R définie par f ( x) = .
1 + x2
1. f est-elle injective ? surjective ?
2. Montrer que f (R) = [−1, 1].
3. Montrer que la restriction g : [−1, 1] −→ [−1, 1] est une bijection.
x 7−→ g( x) = f ( x)
4. Retrouver ce résultat en étudiant les variations de f .
Exercice .18.
On considère l’application f : C \ {0} −→ C .
1
z 7−→ z +
z
1. f est-elle injective ? surjective ? bijective ?
2. Donner l’image par f du cercle de centre 0 et de rayon 1.
3. Donner l’image réciproque par f de la droite iR.
Proposition 3.6.
Soient f ∈ F ( E, F ) et g ∈ F ( F, G ).
→ Si f et g sont injectives (resp. surjectives) alors go f est injective (resp. surjective).
→ Si f et g sont bijectives alors go f est bijective et on a : ( go f )−1 = f −1 og−1 .
Définition 3.8.
Une application f ∈ F ( E, E) est dite involutive si f o f = IdE . (C’est une bijection de E).
Proposition 3.7.
Soient A et B deux parties d’un ensemble E. On a :
→ ϕ A = ϕ B ⇐⇒ A = B.
→ ϕ A = 1 − ϕ A , ϕ A∩ B = ϕ A × ϕ B , ϕ A∪ B = ϕ A + ϕ B − ϕ A × ϕ B .
→ ϕ A\ B = ϕ A (1 − ϕ B ), ϕ A∆B = ϕ A + ϕ B − 2ϕ A × ϕ B .
Exercice .20.
Soit A une partie de E, on appelle fonction caractéristique de A l’application f de E dans l’ensemble à
deux éléments {0, 1}, telle que : (
0 si x ∈
/A
f ( x) =
1 si x ∈ A
Soit A et B deux parties de E, f et g leurs fonctions caractéristiques. Montrer que les fonctions suivantes
sont les fonctions caractéristiques d’ensembles que l’on déterminera :
1 − f , f g, f + g − f g.
Définition 3.9.
Soient I et E deux ensembles (I sera appelé ensemble des indices).
◦ Toute application x : I −→ E est appelée une famille d’éléments de E. L’élément x(i ) se note xi et
i 7−→ x(i )
on écrit ( xi )i∈ I .
◦ Toute application A : I −→ P ( E) est appelée une famille de parties de E. L’élément A(i) se note Ai
i 7−→ A(i )
et on écrit ( Ai )i∈ I .
Remarques : → Si I est une partie de N , on parle d’une suite au lieu d’une famille.
→ Si I est fini on parle d’une famille finie.
→ Soit ( Ai )i∈ I une\
famille de parties d’un ensemble E et
[
x ∈ E.
x∈ Ai ⇐⇒ ∀i ∈ I : x ∈ Ai et x ∈ Ai ⇐⇒ ∃i ∈ I : x ∈ Ai .
i∈ I i∈ I
Exemple : Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E et P la partie de E formé en choisissant de
chaque classe d’équivalence un et un seul représentant. Alors E/R = { x/ x ∈ P } et ( x) x∈P est
une partition de E.
Exercice .22.
n o
Soit f : E −→ E, on pose : S = X ⊆ E/ f −1 ( f ( X )) = X .
1. Soit A une partie de E . Montrer que : f −1 ( f ( A)) ∈ S.
2. Montrer que S est stable par intersection et réunion.
F ii n
n