Vous êtes sur la page 1sur 88

Support de cours

Microéconomie
« Théorie du consommateur »
S1
Elaboré Pr. LIOUAEDDINE Mariem
Docteur en sciences de gestion
Professeur habilité à la FSJES, Kenitra

Bibliothèque EcoKéni

NB : pour plus d’infos et conseils d’autres supports de cours préparations aux examens contacté…!
Facebook : HILAM MOSTAFA WhatsApp: 0699619648
Groupe Facebook economie kénitra :
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

Plan du cours :

1. Définitions (Sciences économiques ; Microéconomie ; Macroéconomie)

2. Le marché

3. La contrainte budgétaire

4. Les préférences

5. L’utilité

6. Le choix

7. La demande

8. L’équation de Sltusky

9. L’élasticité

Ouvrages de référence :

• Hal R. Varian, Introduction à la microéconomie, 2014.

• Rittenberg, Libby, and Timothy Tregarthen. Principles of Microeconomics . 2009.

1
Chapitre 1 : Définitions

Objectifs :
A la fin de ce chapitre, vous devez être capable de :

1. Définir le concept de « microéconomie » ;

2. Faire la différence entre la microéconomie et la macroéconomie.

a) Sciences économiques :

L'économie est une science sociale qui examine la façon dont les gens choisissent parmi les
alternatives qui leur sont offertes. Elle est sociale parce qu'elle implique les gens et leur
comportement. Elle est une science parce qu'elle utilise, autant que possible, une approche
scientifique dans son enquête sur les choix.

Les sciences économiques sont basées sur trois concepts fondamentaux : Rareté ; Choix ;
Coût D’opportunité.

La rareté implique que les ressources sont limitées ce qui nécessite d’effectuer des choix qui
eux-mêmes engendrent un coût d'opportunité qui est la valeur de la meilleure solution
(choix d’un bien au détriment d’un autre). Ces concepts, impliquent que les agents
économiques sont rationnels.

b) Microéconomie et macroéconomie :

La Microéconomie est la branche de l'économie qui se concentre sur l’étude des choix des
unités individuelles (dans l'économie) à savoir : les consommateurs et les entreprises
(producteurs) et les impacts de ces choix sur les marchés individuels.

La Macroéconomie est la branche de l'économie qui se concentre sur l'impact des choix sur
le total ou sur le niveau de l'activité économique agrégée.

Résumé :

 La microéconomie est une branche des sciences économiques qui a pour objectif
d’étudier le choix des unités économiques individuelles à savoir: le consommateur et
le producteur.

2
 La macroéconomie est une branche des sciences économiques qui a pour objet
l’étude de l’impact des décisions des unites économiques individuelles sur le total de
l’activité économique.

Chapitre 2 : Le marché

Objectifs :
A la fin de ce chapitre, vous devez être capable de :

1. Définir le concept du « marché » en économie ;


2. Représenter les courbes de demande et de « l’offre à court terme » ;
3. Comprendre l’équilibre du marché ;
4. Comprendre le concept d’efficacité au sens de Pareto.

1. Le marché :

Le marché est le lieu où les acheteurs et les vendeurs interagissent pour échanger des
biens, des services, etc. le marché peut être un lieu réel ou virtuel (comme internet).

a) La courbe de demande « D »

• La courbe de demande est une courbe qui relie la quantité demandée au prix. La courbe de
demande est décroissante

Exemple simplifié : Supposons que les demandes de location d’appartements à kénitra pour
une journée sont comme suit:

• 1 appartement à louer pour 5000 Dhs


• 2 appartements à louer pour 2000 Dhs
• 3 appartements à louer pour 1500 Dhs

3
b) La courbe de l’offre « O » ou « S » (Supply) :

La courbe de l’offre est la courbe qui représente pour chaque prix, les quantités
disponibles à la vente ou à la location.
Exemple des appartements:

- Nombre d’appartements disponible à la location à l’instant à kénitra: 100


appartements

4
2. L’équilibre d’un marché concurrentiel :

On a vu la courbe de demande et la courbe de l’offre, maintenant réunissons les: Ceci donne


l’équilibre d’un marché compétitif.

5
Le prix d’équilibre est le prix pour lequel : la quantité demandée = la quantité offerte. À ce
prix on a deux situations d’équilibre :

Exemple 1 : Le prix moyen des moutons à l’occasion de Aîd Al Adha au Maroc pour
l’année 2016 a été annoncé étant égal à 2200dhs. Ce prix est le prix du marché (prix
d’équilibre) et il signifie que pour :

- Chaque consommateur ayant au moins 2200dhs, peut trouver un mouton à acheter


- Chaque agriculteur peut vendre son bien pour au moins 2200 dhs

Que se passe-t-il à un prix différent du p* ?

Donc c’est uniquement à p* que : O = D

6
3. Efficacité au sens de Pareto* (Vilfredo Pareto)

L’efficacité de Pareto renvoi à l’allocation des ressources d’une certaine façon où il n’est
possible d’améliorer la situation de quelqu’un sans détériorer la situation d’au moins d’une
autre personne.

Exemple des 4 amis :

Un étudiant « A » a validé S1 et il a invité ses 3 amis « B », « C » et « D » à manger une pizza.


Une fois la pizza achetée, celle-ci devra être partagée, comment se fait la répartition ?

7
Rappelez-vous également de l’exemple donné durant le cours concernant la répartition de
votre premier salaire (5000 dhs) !

Résumé :
 Le marché est un lieu de rencontre entre les demandeurs et les offreurs, il peut être
soit reel ou virtuel (internet)

 La courbe de demande relie les quantités demandées aux prix et elle est décroissante.
La courbe de l’offre à court terme est verticale.

 L’équilibre du marché est quand O = D

 L’efficacité de Pareto renvoie à la situation où on ne peut pas améliorer la situation


de quelqun sans pour autant détériorer la situation d’un autre.

8
Chapitre 3 : La contrainte budgétaire

Objectifs :
A la fin de ce chapitre, vous devez être capable de :

1. Ecrire la fonction et représenter graphiquement la droite du budget ;


2. Distinguer graphiquement les paniers : abordables, exactement
abordables et non abordables ;
3. Comprendre et représenter graphiquement le déplacement de la droite
budgétaire ;

1. La contrainte budgétaire :

Pourquoi on ne peut pas acheter tout ce qu’on veut ? Pourquoi doit-on choisir pour acheter
? Parce qu’on est limités par nos ressources financières et donc on est contraint par notre
budget => Contrainte budgétaire.

Dans la réalité, le consommateur peut acheter plusieurs biens. Pour simplifier on va


considérer le cas où il y a deux biens pour représenter le choix du consommateur :

9
2. Propriétés de l’ensemble budgétaire :

On peut représenter l’ensemble budgétaire et la contrainte budgétaire par une droite


appelée « Droite du budget ».

- Droite du budget : représente l’ensemble des paniers (X1 ; X2) = R

10
La pente de la droite du budget est -p1/p2. Qu'est-ce que cela veut dire?
p1 R
P1 X1 + P2 X2 = R  x2   x1 
p2 p2

Situation 1 :

11
Situation 2 : Si je décide d’augmenter la quantité de X1 d’une unité, tout en respectant la
contrainte budgétaire :

- Donc cette nouvelle situation renvoie au concept du coût d’opportunité :

Le coût d’opportunité pour une unité supplémentaire du bien 1 est p1/p2 unités réduites
du bien 2.

Egalement, Le coût d’opportunité pour une unité supplémentaire du bien 2 est p2/p1 unités
réduites du bien 1. (Rappelez-vous du concept de l’efficacité de Pareto…).

En somme, à revenu R constant, si on augmente x1 d’une unite, on devra réduire x2 de p1/p2

Application 1: Construction de la droite du budget: (en deux étapes)


Vous avez 14000 dhs et vous avez le choix d’acheter soit : Bien X1: IPhone, Prix= 7000 ; Bien X2:
Samsung Note 7, prix = 7000

Etape 1 : Quelle est la quantité du bien 1 (X1 ) que le consommateur peut acheter s’il consacre la
totalité de son budget à ce bien ? (R/P1 = 14000/7000 = 2)

Etape 2 : Quelle est la quantité du bien 2 (X2 ) que le consommateur peut acheter s’il consacre la
totalité de son budget à ce bien ? (R/P2 = 14000/7000 = 2)

12
.

Application 2: Construction de la droite du budget :

Vous disposez d’un revenu « R » = 600 dhs, et vous voulez acheter un panier de deux biens:

- Bien X dont le prix est = 10 dhs

- Bien Y dont le prix est = 20 dhs

1) Ecrivez votre fonction de droite budgétaire


2) Tracez votre droite budgétaire
3) Montrez les paniers: Abordables; Exactement abordables et Non abordables

4) Vous désirez acheter encore d’autres combinaisons de quantités de X et de Y, pour


cela vous devez calculer le revenu nécessaire pour acquérir chacun des trois
paniers :
A(X=3; Y=5), B(X=25; Y= 40), C(X=90; Y=30)
5) Tracez ces droites budgétaires.

Solution :
1) On sait que:
* La contrainte budgétaire s’écrit comme suit: P1 X1 + P2 X2 = R

13
• Et on a : R= 600 et : prix du bien X = 10; prix du bien Y = 20
 Donc la contrainte budgétaire est comme suit: 10 X + 20 Y = 600

3) et 4) Pour tracer la droite (en 2 étapes) :


 - Si je consacre la totalité de mon revenu pour acheter uniquement le bien X, j’aurai
: R/Prix de X => 600/10 = 60
 - Si je consacre la totalité de mon revenu pour acheter uniquement le bien Y, j’aurai
: R/Prix de Y => 600/20 = 30

5) Pour calculer le revenu nécessaire pour acquérir les paniers de biens suivants :
A(X=3; Y=5), B(X=25; Y= 40), C(X=90; Y=30)
D’après la question n°1 nous avons déduit notre contrainte budgétaire :
10 X + 20 Y = 600

• Pour calculer le revenu nécessaire pour les paniers on va mettre :


- Pour acquérir le panier A on aura : 10 . (3) + 20 . (5) = 130 => R=130
- Pour acquérir le panier B on aura : 10 . (25) + 20 . (40) = 1050 => R=1050
- Pour acquérir le panier C on aura : 10 . (90) + 20 . (30) = 1050 => R=1200

14
3 .Déplacement de la droite budgétaire :

La droite budgétaire peut varier dans deux cas :

- Variation du revenu
- Variation des prix

a) Variation du revenu

Le revenu peut varier dans deux sens : soit il augmente soit il baisse :

• Les augmentations du revenu R décalent la contrainte à l’extérieure d'une manière


parallèle, élargissant ainsi l'ensemble du budget et l'amélioration du choix du
consommateur.

15
• La diminution des revenus R décale la contrainte vers l'intérieur de manière
parallèle, réduit le budget et donc le choix.

• La pente –p1 / p2 ne change pas (car jusqu’à maintenant, seul le revenu change et
les prix sont fixes.

b) Variation des prix


Nous allons supposer que seul le prix d’un bien varie et le prix de l’autre bien reste constant :
Situation 1 : Baisse du prix de X1

16
Situation 2 : Augmentation du prix de X1

• Déplacement de la droite du budget : 2 cas:

17
 Les prix constants et R augmente
 Les prix constants et R diminue

• Pivotement : 4 cas:
 Prix de X1 fixe et prix de X2 augmente
 Prix de X1 fixe et prix de X2 Baisse
 Prix de X2 fixe et prix de X1 augmente
 Prix de X2 fixe et prix de X1 baisse

Si le revenu augmente de la même manière que les prix des biens = Aucun changement
dans votre bien être.

Exemples issus de la réalité :


1) Taxe à la valeur « Tax ad valorem »:

Exemple d’une taxe sur le prix du bien


- Si le prix du pain est de 1 dh
- Si on lui applique une taxe de 6%
=> Le prix du pain sera de 1,06 dhs => Baisse la pente budgétaire !

2) Subside :

C’est le contraire d’une taxe. C’est quand le gouvernement donne au consommateur un


montant comme aide à la consommation (Caisse de la compensation).
Exemple d’un subside sur le prix du pain

- Si le prix du pain est de 2 dh


- Si le gouvernement supporte 50% du prix du pain
 Le prix du pain sera de 1 dhs => la pente budgétaire augmente!

Exemple des Bons alimentaires (The Food Stamp Program « Programme de bons
alimentaires » aux USA)
Les bons alimentaires sont des coupons réservés aux familles démunies qui peuvent les
échanger uniquement pour avoir de la nourriture.

Comment ces bons peuvent modifier la contrainte budgétaire des familles ? Nous allons
supposer qu’un des deux bien est la nourriture.

• Supposons R = $100, pF = $1 et le prix des autres biens est pG = $1.

• La contrainte budgétaire est donc


F + G =100.

18
Exemple Marocain : Impact sur les ensembles budgétaires en raison :
- L’allocation pour veuves en situation de précarité (T);
- L’Augmentation des bourses accordées aux étudiants (T).

3) Rationnement :

Le Rationnement c’est quand le gouvernement limite la quantité consommée par le


consommateur.

Exemple 1 :

19
Durant la seconde guerre mondiale le gouvernement américain a rationné le beurre et la
viande ! (quantités acquises par un consommateur sont limitées)
Exemple 2 :
Les pays producteur du pétrole/essence (Pour empêcher le trafic illicite)

Résumé

 L’ensemble budgétaire décrit quel ensemble de consommation (paniers) est


abordable pour le consommateur.
 La contrainte budgétaire est généralement écrite : p1 x1 + p2 x2 = R, qui est une ligne
droite dans les prix sont constants.
 Quand le revenu augmente, l’ensemble budgétaire augmente vers l’extérieur ce
qui élargit l’ensemble budgétaire.
 Quand les prix augmentent, la pente de la droite budgétaire change ce qui rétrécit
l’ensemble budgétaire.

20
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

Plan du cours :

1. Définitions (Sciences économiques ; Microéconomie ; Macroéconomie)

2. Le marché

3. La contrainte budgétaire

4. Les préférences

5. L’utilité

6. Le choix

7. La demande

8. L’équation de Sltusky

9. L’élasticité

Ouvrages de référence :

• Hal R. Varian, Introduction à la microéconomie, 2014.

• Rittenberg, Libby, and Timothy Tregarthen. Principles of Microeconomics . 2009.

1
4. Les préférences

1. Les préférences du consommateur ;


2. Les courbes d’indifférence ;
3. Le taux marginal de substitution.

Objectifs :
A la fin de ce cours, vous devez être capable de :

1. Comprendre les relations des préférences du consommateur ;

2. Comprendre d’utilité d’une courbe d’indifférence ;

3. Représenter les préférences sur les courbes d’indifférence ;

4. Distinguer les courbes d’indifférence d’allure normale des autres types de


préférences ;

5. Comprendre et calculer le taux marginal de substitution.

Introduction :

Nous avons abordé dans le cours précédent, ce qui est abordable, exactement abordable ou
non abordable aux consommateurs.

Dans ce qui suit, nous allons évoquer les préférences du consommateur. C’est à dire ce que
le consommateur aime le plus et ce qu'il aime le moins.

Étant un agent rationnel, un consommateur choisit l'option dans l'ensemble budgétaire qui
est la plus élevée dans l’ordre de préférence (à savoir ce que l'on aime le plus).

2
1. Les préférences du consommateur

Les préférences sont basées sur le comportement du consommateur c.à.d. sur son choix, qui
implique la préférence d’un bien sur un autre ou d’un panier de bien sur un autre.

On a 3 Cas de préférences

a) Préférence stricte :

Si X et Y sont 2 paniers accessibles au consommateur et que le consommateur choisit


toujours le panier X sur Y on dira donc :

 Le consommateur préfère strictement X à Y

 On écrit : X > Y

Le signe ( > ) signifie stricte préférence

Exemple :

• Si mon revenu me permet d’acheter du thé (X) ou du café (Y) et que je choisi
d’achter le thé ; je dirai que :

 Je préfère strictement X sur Y

b) Indifférence :

Si X et Y sont 2 paniers qui procurent le même niveau de satisfaction: Le consommateur


n’a pas de préférence pour un panier :

 Donc : Le consommateur est indifférent entre les deux paniers de biens

 On écrit : X ~ Y

Le signe ~ signifie préférences égales.

3
Exemple :
• Quand je veux par exemple écrire et que j’ai deux crayons :

 Crayon bleu (X);

 Crayon rouge (Y).

 Je suis indifférente entre les deux crayons car ils écrivent de la même manière et
l’essentiel c’est d’écrire. Donc on écrit : X ~ Y

c) Préférence faible :

Si le consommateur préfère ou il est indiffèrent entre deux paniers, nous disons qu’il préfère
faiblement X à Y

 Donc : Le consommateur préfère faiblement X à Y

 On écrit : X Y

Le signe signifie « faible préférence.

Exemple :
• J’ai le choix entre deux paniers qui procurent la même satisfaction, mais je préfère
faiblement X à Y

 Panier (X) = 200

 Panier (Y) = 200

 On écrit X Y

Récapitulatif :
• Préférence stricte >
• Indifférence ~

• Préférence faible

4
Application 1 :

En utilisant les signes de préférence, déterminiez pour chaque situation son type de
préférence.

Situation Panier X Panier Y Préférence du consommateur Signe de


préférence

Situation 1 200 200 Indifférent

Situation 2 900 150 Agent rationnel

Situation 3 150 700 Agent rationnel

Situation 4 200 200 YàX

d) Relations de préférences :

Si on a :

• X Y et Y X  Donc x ~ y

• X > Y et ( Y n’est pas X) , implique que : X > Y.

Ces relations impliquent certaines hypothèses concernant les préférences.

e) Hypothèses concernant les relations préférences :

5
Une relation de préférences est :

- Complète ;
- Réflexive ;
- Transitive.

 Relation complète :

La relation de préférence est une relation complète veut dire que toute paire quelconque
de panier peut être comparée et donc pour tout panier X et tout panier Y on a un de ces cas
suivants:

Soit : X > Y (ou préféré faiblement)

Soit : X < Y (ou préféré faiblement)

Soit : X ~ Y

 Relation réflexive :

La relation de préférence est réflexive veut dire que tout panier est au moins aussi désirable
pour lui-même :

Soit : X (x1, x2) X (x1, x2)

 Relation transitive :

Si on a : X (x1, x2) Y (y1, y2) ET Y (y1, y2) Z (z1, z2)

Alors : X (x1, x2) Z (z1, z2)

6
Application 2:

On a 4 paniers de biens à différents niveaux de satisfaction.

A= 200 ; B = 600 ; C =600 ; D =1000

1) À l’aide des signes de préférence (~ et > ) représentez l’ordre de préférence de ces 4


paniers.

Solution :

B = C (600 = 600) Donc B~C

B et C > A (600 > 200) Donc B ~ C > A

D > A, B et C Donc D > B ~ C > A

Les préférences du consommateur peuvent être décrites par des signes de préférences et
également graphiquement.
Ainsi, les paniers ayant des préférences égales (~ indifférents) sont représentés sur des courbes
d’indifférence.

2. Les courbes d’indifférence

Les préférences du consommateur peuvent être décrites graphiquement en utilisant des


courbes d’indifférence.

Les courbes d’indifférence sont une représentation de tous les paniers X et Y pour lesquels
le consommateur a la même préférence.

{y ~ x}.

a) Définition des courbes d’indifférence :

Les courbes d’indifférence est une représentation des préférences du consommateur et c’est
le lieu géométrique des combinaisons (X, Y) qui procurent le même niveau de satisfaction
au consommateur.

7
- pour le cas : x ~ x’ ~ x”

- pour le cas : x > x’ > x”

b) Carte d’indifférence :
Plusieurs courbes d’indifférence constituent une « Carte d'indifférence » comme illustré ci-
dessous :

8
Ainsi, Tous les paniers en I1 sont strictement préférés à tous les paniers en I2 et tous les
paniers en I2 sont strictement préférés à tous les paniers en I3.

c) Caractéristiques des courbes d’indifférence d’allure normale :

Concernant les préférences du consommateur, on distingue des préférences dites


« normales » et des types de préférences qualifiés de « Autre type de préférence ».

Ainsi, les préférences normales sont illustrées par des courbes d’indifférence dites des
courbes d’indifférence d’allure normale.

Ces courbes ont des caractéristiques ; elles sont :

- Convexes ;
- Décroissantes ;
- Parallèles.

Et elles vérifient les hypothèses de :

- Non saturation (ou mono tonicité) ;


- Transitivité ;
- Réflexivité.

i. La convexité :

Les courbes d’indifférence (C.I) d’allure normale sont convexes par rapport à l’origine des
axes, elles ont toujours l’allure incurvée (c.à.d f’’> 0).

9
ii. Les C.I sont décroissantes :

Les C.I sont décroissantes signifie qu’elles ont une pente négative (c.à.d < 0)

Application 3 :

Y=-3x+6

1) Cette droite est-elle croissante ou décroissante ?

2) Représentez graphiquement cette droite.

Réponse :

1. Cette droite est décroissante car sa pente


est négative ( a = - 3)

2. Représentation graphique :
Y=-3x+6

- Si y = 0  x = 2
- Si x = 0  y = 6

10
iii. Les C.I sont parallèles :

L’intersection entre deux C.I est impossible car les C.I correspondent à des niveaux de
satisfaction différents.
Démonstration 1:

On distingue que :
De I1 : x ~ y et de I2 : x ~ z.

Donc normalement : y ~ z ce qui n’est pas juste, car sur le graphique Y > Z !

I1 et I2 représentent les nouveaux de préférences différents, dire que y > z, est une
contradiction.
Démonstration2 :
On a 4 paniers de biens à différents niveaux de satisfaction.

A= 200 ; B = 600 ; C =600 ; D =1000 ; C = 1000

11
C = 600 et C= 1000 et On a : 600 # 1000. C’est une contradiction car une C.I ne peut pas
avoir deux niveaux de préférences !
Donc, les courbes d’indifférence sont parallèles.

Récapitulatif :
Les courbes d’indifférence d’allure normales sont :

- Les courbes d’indifférence d’allure normale vérifient un certain nombre d’axiomes


« hypothèses » :

iv. L’axiome de non saturation (mono tonicité des préférences):

Cet axiome implique que, plus on s’éloigne de l’origine des axes, plus le niveau de
satisfaction, augmente, et les biens deviennent désirables.

- Si nous nous déplaçons vers le haut à droite, nous devons nous diriger vers une position
préférée.
- Au contraire, un déplacement vers le bas gauche => situation moins désirable.
- Le déplacement sur la courbe => Indifférence.

Exemple :

Les préférences pour 4 paniers de bien (x,y) sont les suivants:

Panier A = 200; Panier B = 400; Panier C = 700; Panier D = 1200

12
v. L’axiome de transitivité :

Cet axiome implique que Si A > à B et B~C Donc A > C

vi. Axiome de réflexivité :

C.à.d. que tout panier est au moins aussi désirable que lui-même :

(x1, x2) (x1, x2)

Application 4 :

Soit les 5 combinaisons suivantes: A, B, C , D et E. Sachant que:

A> B ; C ~ D ; A < D; E~B ; D>E

1) Mettez en ordre l’ensemble de ces combinaisons ;


2) Combiens de courbe d’indifférence constituent cette carte d’indifférence ?
3) Tracez la carte d’indifférence

Solution :
1) B ~ E < A < D ~ C ou C ~ D > A > B ~ E

2) La carte d’indifférence sera constituée de 3 courbes, car :

 B ~ E = Une même et seule courbe ;

 A = Une seule courbe

 D ~ C = Une même et seule courbe

3)

Application 5 :

Soit les 5 combinaisons suivantes : F, G, H , I et J. Sachant que:

 F<G; H>I ;J >G ; I<J ;G>H et F ~ H

1) Mettez en ordre l’ensemble de ces combinaisons ;


2) Combiens de courbe d’indifférence constituent cette carte d’indifférence ?

13
3) Tracez la carte d’indifférence

Solution :
1) I < H ~F < G < J ou J > G >F ~ H> I

2) La carte d’indifférence sera constituée de 4 courbes, car :

 I = Une seule courbe

 H ~ F = Une même et seule courbe ;

 G = Une seule courbe

 J = Une seule courbe

Nous avons vu l’allure des C.I pour les préférences normales, nous allons maintenant
voir la forme des C.I pour les autres formes de préférences.

d) Courbes d’indifférence des autres formes de préférences :

i. Compléments parfaits :

Ce sont les biens qui sont toujours consommés ensemble dans des proportions fixes.
Exemple :
- PC portable + chargeur (exemple donné par un étudiant lors du cours)

- Chaussures droites et gauches ;

- Voiture + carburant (ou électricité); (exemple donné par un étudiant lors du cours) ;

- Imprimante + cartouche d’encre (ou papier) ;

- Papier + stylo ou crayon.

14
ii. Substituts parfaits :

C’est les biens qui satisfont le même besoin et qui ne sont pas nécessairement consommés
ensemble.

15
Ex. Thé et café = boisson chaude. ( Le consommateur peut prendre soit un café ou un thé).

Taux de substitution 1 pour 1.

iii. Bien indésirable :

C’est un bien que le consommateur n’aime pas.

- Biens neutre : Un bien est neutre si le consommateur ne s’en préoccupe pas du tout.

Dans le même exemple précèdent supposons que le consommateur est neutre vis-à-vis du
coco ?

16
 La satiété :

Supposons que le consommateur consomme le chocolat autant qu’il veut à des quantités
infinies :

La nature humaine fait à ce que l’être humain ne peut pas consommer des quantités infinies
d’un bien car il arrive à un certain niveau de saturation où il ne peut plus consommer des
quantités d’un bien.

Cette situation est appelée « la saturation » ou encore « la satiété ».

Exemple des verres d’eau :

Si un consommateur a soif, il peut dans une première fois boire 4 verres d’eau car il a trop
soif, ensuite seulement 2 verres d’eau (car il n’a plus soif comme au début), ensuite 1 seul
verre d’eau (car après les 6 verres, ce verre suffit pour combler sa soif).

Dans ce qui suit nous allons nous intéresser aux préférences normales, caractérisées par:
 Courbes d’indifférence convexes ;

 Pentes négatives : appelées également Taux Marginal de Substitution (TMS).


17
Le TMS représente les unités maximales de x2 qu’on est prêt à renoncer pour la
consommation d’une unité supplémentaire de x1.

3) Le taux marginal de substitution

a) Définition :

Le TMS est un indicateur qui mesure la quantité de Y que le consommateur est prêt à céder
pour obtenir une unité supplémentaire du bien X tout en gardant le même niveau de
satisfaction.

Payer l’augmentation marginale de Y par la baisse de la quantité de X :


TMS = Pente des C.I = Propension marginale à payer

b) Caractéristiques :

Puisque le Tms = pente des C.I (décroissante et négative) donc normalement le Tms est
négatif, cependant, par convention les économistes appliquent au TMS la valeur absolue
pour avoir une valeur positive.

c) Formule du Tms :

| Dy / Dx | = | y2 – y1 / x2-X1 |

À titre d’indication les Tms des autres formes de préférence est :


 Préférences normales : Tms décroissant ( + X => -Y )
 Substituts parfaits : Tms constant et = -1
 Bien neutres : Tms = ∞
 Compléments parfaits : Tms = 0 ou Tms = ∞

18
Application 6 :

Un consommateur dispose de 3 combinaisons de biens (x,y) qui lui procurent le même


niveau de satisfaction à savoir : A (1; 80) = 700 ; B (2; 30) = 700 et C (3; 20) = 700

1) Tracez la courbe d’indifférence


2) Calculez les 2 Tms de Y par rapport à X
3) Commentez les résultats (comment se comporte le Tms) ?

Solution :
1) Courbe d’indifférence :

2) Le taux marginal de substitution:


 TMS : | Dy / Dx | = | y2 – y1 / x2-X1 | = | 30 – 80 / 2 - 1 | => TMS = 50
Le consommateur est prêt à céder 50 unites de Y pour obtenir une unite supplémentaire
du bien X tout en gardant le même niveau de satisfaction (700).
 Tms: | Dy / Dx | = | y2 – y1 / x2-X1 | = | 20 – 30 / 3 - 2 | => TMS = 10
Tms = 10 : Le consommateur est prêt à céder 10 unites de Y pour obtenir une unite
supplémentaire du bien X tout en gardant le même niveau de satisfaction (700).

• 3) Commentaire
On remarque que le TMS est décroissant, car plus on augmente la quantité de X, plus
celle de Y diminue et donc le bien Y devient rare et le consommateur n’abandonne plus
facilement Y comme au début.

19
Table des matières
4. Les préférences ......................................................................................................................................... 2
Introduction : ..................................................................................................................................................... 2
1. Les préférences du consommateur ....................................................................................................... 3
a) Préférence stricte :............................................................................................................................. 3
b) Indifférence : ...................................................................................................................................... 3
c) Préférence faible :.............................................................................................................................. 4
d) Relations de préférences : ................................................................................................................. 5
e) Hypothèses concernant les relations préférences : ......................................................................... 5
2. Les courbes d’indifférence..................................................................................................................... 7
a) Définition des courbes d’indifférence :............................................................................................. 7
b) Carte d’indifférence : ......................................................................................................................... 8
c) Caractéristiques des courbes d’indifférence d’allure normale : ...................................................... 9
d) Courbes d’indifférence des autres formes de préférences : ..........................................................14
3) Le taux marginal de substitution.........................................................................................................18
a) Définition : .......................................................................................................................................18
b) Caractéristiques : .............................................................................................................................18
c) Formule du Tms : .............................................................................................................................18
Applications .....................................................................................................................................................20

Applications

Application 1 ................................................................................................................................................... 5
Application 2: .................................................................................................................................................. 7
Application 3 : ...............................................................................................................................................10
Application 4 : ...............................................................................................................................................13
Application 5 : ...............................................................................................................................................13
Application 6 : ...............................................................................................................................................19

20
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

Plan du cours :

1. Définitions (Sciences économiques ; Microéconomie ; Macroéconomie)

2. Le marché

3. La contrainte budgétaire

4. Les préférences

5. L’utilité et Le choix

6. La demande

7. L’équation de Sltusky

8. L’élasticité

Ouvrages de référence :

• Hal R. Varian, Introduction à la microéconomie, 2014.

• Rittenberg, Libby, and Timothy Tregarthen. Principles of Microeconomics . 2009.

1
5. L’utilité et le choix

I. L’utilité
1. Définition;
2. Formes d’utilités;
3. Construire une fonction d’utilité;
4. Exemples de fonction d’utilité;
5. Utilité marginale et TMS.

II. Le choix : (Dans le support suivant)

Objectifs :
A la fin de ce cours (Utilité), vous devez être capable de :

1. Comprendre les différentes formes de l’utilité (ordinale, cardinale) ;

2. Calculez et interpréter (Um) son évolution par rapport à l’UT ;

3. Comprendre ce que c’est qu’une fonction d’utilité et sa relation avec les C.I ;

4. Mémoriser et comprendre la transformation monotone d’une fonction d’utilité ;

5. Distinguer entre fonction d’utilité Cobb-Douglas et les autres formes des


fonctions d’utilité ;

6. Mémoriser et comprendre la relation entre le TMS et l’Um.

I. L’utilité

Dans le dernier chapitre on a parlé des préférences, et on les a représentées par ordre de ce
que le consommateur aime (avec des signes de préférences et avec des courbes).

Pour un traitement mathématique plus pratique, nous tournons cet ordre vers des fonctions
mathématiques => Fonction d’utilité.

2
1. Définition :
L’utilité est une façon de décrire les ordres de préférence ;

2. Formes d’utilités :
Utilité

Ordinale Cardinale

i. Utilité Ordinale (ordre, classement des utilités entre les paniers des biens): Elle
mesure la satisfaction par ordre de préférence. - Seul le classement est important, la
grandeur de l’écart n’a pas d’importance.



ii. L’utilité cardinale: Mesure la satisfaction par des chiffres. L’écart entre les niveaux
d’utilité a donc un sens.

Exemple :
• Utilité cardinale :
A = 3; A = 17 ; A = -1
• Utilité ordinale :
A>B>C => A > C (Nous allons travailler avec cette forme d’utilité)

iii. Utilité Totale (UT): C’est le degré de satisfaction procuré suite à la consommation
d’un bien.
iv. Utilité marginale (Um): Elle dépend de l’utilité totale et elle représente le degré de
satisfaction suite à la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien.

 U U 2  U1
Umx  
x x2  x1

3
Application 1

Soit l’utilité suite à consommation d’une pizza (8 parts).

1) Calculez Um et représentez graphiquement UT et Um

2) Commentez

Parts de pizza UT Um
0 0
1 5
2 20
3 38
4 52
5 60
6 64
7 62
8 58

Application 2

Soit l’utilité suite à consommation de deux biens (chocolat et jus).

1) Calculez Um (c) et Um (j) et représentez les graphiquement;

2) Commentez.

Barres de chocolat UT (c) chocolat UT (j) jus Barres de chocolat


0 100 120 0
1 80 100 1
2 60 70 2
3 40 60 3
4 30 40 4
5 25 20 5

3. Construire une fonction d’utilité :

i. Définition de la fonction d’utilité :

La fonction d’utilité consiste à attribuer une valeur aux différents paniers de consommation
de telle sorte que les paniers les plus désirables ont des valeurs des courbes d’indifférence
supérieures à ceux qui le sont moins.

4
Pas toutes les préférences « théoriques » peuvent être représentées par une fonction d'utilité.
Techniquement, une relation de préférence qui est complète transitive et continue a une
fonction d'utilité continue correspondante.

Tous les types de préférence ne peuvent pas être représentés par une fonction d’utilité
(nécessité du principe de transitivité).

Mais si nous éliminons les cas anormaux (préférences non transitives) nous pouvons trouver
une fonction d’utilité qui représente les préférences réalistes.

Exemples :
U(x , y) = x . y = 150 (150 est une constante) U (x,y) correspond à des courbes de
U ( x, y) = x+2y = 800 (800 est une constante) niveaux d’urilité.

Ainsi :
Si U(x, y) = x.y = 150 On aura y = 150/x

et donc pour toute U (x, y) = X . Y = K


On aura : Y = K / X

ii. Transformation monotone croissante d’une f (U):

Une transformation monotone croissante est représentée par une fonction d’utilité f(U) qui
transforme chaque nombre U en un autre nombre f(U) de telle sorte que le classement entre
les nombre soit respecté.

1) Supposons que U (x1, x2) = x1.x2 représente une relation de préférence.


• Considérons les paniers (4,1), (2,3) et (2,2).

U(x1,x2) = x1 . x2, donc :

U(2,3) = 6 > U(4,1) = U(2,2) = 4;

Ceci est : (2,3) > (4,1) ~ (2,2).

5
2) Supposons que V = U2. Considérons les mêmes paniers (4,1), (2,3) et (2,2).
Alors V(x1,x2) = x12x22 et

V(2,3) = 36 > V(4,1) = V(2,2) = 16

Ceci est à nouveau : (2,3) > (4,1) ~ (2,2).

 V conserve le même ordre que U et représente donc les mêmes préférences.

3) On a W = 2U + 10. sachant que U (x1, x2) = x1.x2


Alors W(x1,x2) = 2x1x2+10 Donc,

W(2,3) = 22 > W(4,1) = W(2,2) = 18.

Ceci est à nouveau : (2,3) > (4,1) ~ (2,2).

• W conserve le même ordre que U et V, et représente donc les mêmes préférences.

 Transformation monotone croissante: Une transformation monotone croissante est


représentée par une fonction d’utilité f(U) qui transforme chaque nombre U en un
autre nombre f(U) de telle sorte que le classement entre les nombre soit respectée.

Elle consiste en la :

- Multiplication par un nombre positif (Ex. f(U) = 3.U ) ;

- Addition d’un nombre positif (Ex. f(U) = U + 17) ;

- Porter à une puissance impaire (Ex. f(U) = U3).

iii. Fonction d’utilité et courbes d’indifférence :

Une courbe d'indifférence contient des paniers à préférences égales. Par conséquent, tous
les paniers sur une même courbe d'indifférence ont le même niveau d'utilité.

préférence égales = même niveau d'utilité.

6
Graphique 1 : Fonction d’utilité et courbes d’indifférence

En général, l’équation d’une courbe d’indifférence est:


U(x1,x2) = k, (K est une constante).

iv. Exemples de fonctions d’utilité :


Chaque type de préférence a une forme de fonction d’utilité. Ainsi, les préférences normales
ont leur propre forme de fonction d’utilité qui est différente des formes des autres types de
préférences (cas anormaux ou spéciaux).

a) Cas spéciaux :
1) Les substituts parfaits (Exemple : Thé et café…)

Le consommateur est préoccupé uniquement par le nombre total des biens. En général,
pour ces biens.
 La fonction d’utilité f (U) s’écrit: U (x1,x2 ) = a x + b y

a et b des nombres positifs et la pente de la courbe d’indifférence = -a/b


 La transformation monotone:
Exemple: U (x1,x2 ) = x+ y => U(x,y)2 => (x + y) 2 = x 2+ 2xy+ y 2

2) Compléments parfaits : (Exemple : chaussures droites et gauches, voiture et


carburant…)

Le consommateur consomme les deux biens en même temps à des proportions fixes. En
général, pour ces biens :
 La fonction d’utilité f (U) s’écrit : U(x , y) = min{ ax , by }
Avec a et b des constants positives qui représentent les proportions de chaque bien.
Exemples :

- Chaussures D et G : min { 11 , 10 } = 10

7
- Café et sucre: 2 morceaux de sucre (x2) dans une (01) tasse de café (x1 ):
1
U (x,y) = min { x1, x2 } = { x1 , 2 x2 }

• En résumé,
- La fonction d'utilité pour des substituts parfaits peut être exprimée comme :

U (x, y) = ax + by Avec a et b constantes.

- La fonction d’utilité pour des compléments parfaits peut être exprimée comme :

U (x, y) = min {ax, by} Avec a et b constantes.

3) Préférences quasi-linéaires :

Les préférences quasi-linéaires représentent des consommations permanentes de biens


presque les mêmes.
Exemples :

Achat à chaque mois un ménage achète des presque les mêmes biens dans des quantités
presque les mêmes (Biens de première nécessité, à chaque mois, achat de 4 kgs de Farines,
5 litres d’huile etc.) En général, pour ces biens:
 La fonction d’utilité f (U) s’écrit:
U(x1,x2) = f(x1) + x2

U est linéaire par rapport à x2 et elle est appellée quasi-linéaire. E.g. U(x1,x2) = 2x11/2 + x2.

b) Préférences normales :

Toute fonction d’utilité ayant la forme : U(x1,x2) = x1a x2b

est appelée une fonction d’utilité Cobb-Douglas Avec a > 0 et b> 0 (nombres positifs
décrivant les préférences du consommateur).

Les courbes d’indifférence Cobb-Douglas correspondent aux belles courbes d’indifférence


monotones et convexes (normales).

Les préférences C.D constituent l’exemple classique des courbes d’indifférence à allure
normale. Elles sont:

 Hyperboliques “convexes”;
 Asymptotes “Monotone”;
8
 Ne touchent aucun axe “continues et Parallèles”.

La fonction d’utilité C.D peut subir une transformation monotone et donc peut être
décrite sous diverses formes.
Exemple de transformation monotone de : V=ln(U)

U( x, y) = xa y b implique:

V( x, y) = a ln (x) + b ln(y).

Autre type de transformation: W=U1/(a+b)

W( x, y)= xa/(a+b) y b/(a+b) = xc y 1-c La somme des indices devient égale à 1

v. Utilité marginale et TMS

Rappel :

L’utilité marginale d’un bien x est le taux de variation de l’utilité totale au fur et à mesure
que la quantité du bien x consommé varie.

 U
Umx 
x

La valeur de l’Um dépend de la valeur de l’UT (Si UT . 2 = > Um . 2)


• Um d’un bien x : Um x = ▲U/ ▲x

 U U ( x  x, y)  U ( x, y)
Umx  
x x

D’où donc :

 U  U m . x D’où donc Um de y =  U  U m . y

Le TMS est le taux auquel le consommateur est disposé à substituer une petite quantité
du bien 2 au bien 1.

9
Si on a une variation de la consommation (▲x et ▲y) qui maintient l’utilité constante
(déplacement sur le long de la courbe d’indifférence) :

Um1 x  Um2 y   U  0

 y  Um1 Um2
TMS   
x Um2 Um1
La solution de cette expression est :

2Um2
TMS 
Si U . 2 => TMS = 2Um1

10
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

Plan du cours :

1. Définitions (Sciences économiques ; Microéconomie ; Macroéconomie)

2. Le marché

3. La contrainte budgétaire

4. Les préférences

5. L’utilité et Le choix

6. La demande

7. L’équation de Sltusky

8. L’élasticité

Ouvrages de référence :

• Hal R. Varian, Introduction à la microéconomie, 2014.

• Rittenberg, Libby, and Timothy Tregarthen. Principles of Microeconomics . 2009.

1
5. L’utilité et le choix

I. L’utilité : (support précédent)

II. Le choix du consommateur :


1. Le choix optimal ;
2. La demande du consommateur ;
3. Les fonctions de demandes : Exemples ;
4. Estimation des fonctions d’utilité ;
5. Implication de la condition Tms.

Objectifs :
A la fin de ce cours (Le choix du consommateur), vous devez être capable de :

1. savoir qu’est-ce que c’est qu’un choix optimal ;

2. Déterminer le type de l’optimum et les fonctions de demandes pour les


différents types de préférences ;

3. Calculer le panier optimal à l’aide des 3 méthodes de maximisation.

Le marché Contrainte
Préférences Utilité Choix
budgétaire

II. Le choix du consommateur

Dans les points précédents nous avons vu, ce qui est abordable au consommateur (a) et ce
que le consommateur aime le plus / ou le moins (b) et (c) :

a) b) c)

2
Maintenant, nous allons les réunir pour voir ce qui est meilleur et très utile pour le
consommateur. C.à.d. : « Comment être le plus heureux possible? Et donc déterminer où
se situe le panier de bien strictement préféré aux autres paniers ? ».

1) Le choix optimal :

Qu’est-ce que c’est qu’un choix optimal ?

- C’est le choix du consommateur d’un panier de biens (x1, x2) qui optimise sa
satisfaction dans son ensemble budgétaire. C’est-à-dire c’est le panier que le
consommateur peut acquérir un maximum de x1 et un maximum de x2 , tout en
épuisant le revenu : max de x1 et max de x2 et R=0.
- La représentation graphique d’un choix optimal est comme suit :
Graphique 1 : Exemple d’un choix optimal

Le point (x1*, x2*) représente le panier abordable strictement préféré et il constitue le choix
optimal du consommateur, c’est le meilleur qu’il puisse acquérir.

L’optimum « solution intérieure et solution en coins » :

En général, et pour tous les types de préférences, le panier optimal se situe sur le point de
tangence entre la courbe d’indifférence (C.I) et la droite budgétaire (La C.I ne coupe pas la
droite budgétaire).

- Optimum est une solution intérieure : Pour les préférences normales, le panier
optimal est constitué de deux quantités maximales de x1 et de x2 et il est situé vers le
milieu de la droite budgétaire et le C.I (voir graphique ci-dessous) et donc l’optimum
est une solution intérieure.

Graphique 2 : Exemple d’un optimum en solution


intérieure

3
- Optimum est une solution en coins : Pour les autres types de préférences,
l’emplacement du panier optimal diffère selon le type de préférence.
Par exemple, si le consommateur n’aime pas un bien x1, il ne va pas le demander et
donc, son panier optimal contiendra uniquement des quantités maximales de x2 (le
bien qu’il préfère). La représentation de cette situation est comme suit :

Graphique 3: Exemple d'un optimum en solution de coins

En général, le panier optimal se situe sur le point de tangence entre la C.I et la droite
budgétaire (La C.I ne coupe pas la droite budgétaire). Ceci nous emmène donc à analyser
davantage cette condition de tangence.

a) Condition de tangence :

Cette condition n’est pas toujours applicable mais elle est nécessaire mais non suffisante
pour les préférences Cobb-Douglas.

Le graphique ci-dessous montre que même si le point Z est un point de tangence il n’est
pas optimal car il n’est convexe !
Graphique 4: Convexit

Seuls les paniers situés sur les


points jaunes sont considérés
comme optimaux (car ils sont
convexes).

4
Donc :

 Les préférences normales sont strictement convexes ;


 Pour les préférences normales, la condition de tangence est nécessaire mais non
suffisante.

Ceci nous emmène donc à analyser davantage la condition de stricte convexité.

b) Condition de stricte convexité :

Cette condition implique l’existence d’un seul panier optimal pour chaque droite de budget
(un seul maximum de x1 et un seul maximum de x2).

2) Demandes du consommateur :
Les quantités optimales des biens X1 et X2 pour des prix et un revenu donné constituent le
panier demandé par le consommateur.

Choix optimal => Panier demandé par le consommateur ;

Quand les prix varient => Le choix varie lui aussi.

La fonction de demande :

La fonction de demande relie le choix optimal (quantités demandées) aux différentes


valeurs de prix et revenus. Nous notons :

- Demande pour le bien X1 : Dx1* (p1, p2 , R)


- Demande pour le bien X2 : Dx2*(p1, p2 , R).

Ceci veut dire que la demande d’un bien dépend du revenu, dépend du prix de ce bien et
aussi du prix de l’autre bien (car le revenu est destiné à acheter les deux bien et il faudra
prendre en considération p1 et p2).

La solution intérieure implique deux conditions :

(a) Le budget est épuisé : p1 x1* + p2x2* = R

(b) La pente de la contrainte budgétaire, -p1 / p2, et la pente de la courbe d'indifférence (x1
*, x2 *) sont égales à (x1 *, x2 *).

• La condition (b) peut être écrite de cette façon :

dx2 Um1 p
  TMS   1
dx1 Um2 p2
Donc, au choix optimal, la volonté marginale de payer pour une unité supplémentaire du
bien 1 en termes du bien 2 est la même que le prix que vous avez réellement besoin de payer.

5
Si le prix est inférieur à votre disposition à payer, vous achetez plus, sinon vous achetez
moins. Vous devez donc ajuster jusqu'à ce qu'ils soient égaux.

3) La fonction de demande : Exemples

Le choix du consommateur implique une fonction de demande selon le type de chaque bien.

Fonctions de
demande

Préférences A. Formes de
normales préférences

Autres formes de préférences :

a) Les substituts parfaits (S.P):

- Si 2 biens sont des S.P, le consommateur achète le moins cher.


- Si 2 biens sont des S.P qui ont le même prix, le consommateur va répartir sa
consommation indifféremment entre les 2 biens.

• Le choix optimal pour les S.B: 3 cas :

 Si Px > Py : Le Choix optimal est le bien y


 Px < Py : Le choix optimal est le Bien x
 Px = Py : Plusieurs choix optimaux (n’importe quel choix entre 0 et R/Px ou R/Py)
Graphique 5 : Demande pour des biens substituts parfaits avec P1 > P2

6
Graphique 6 : Demande pour des biens substituts parfaits avec P1 < P2

Donc, quand U(x1 , x2) = x1 + x2, le panier accessible strictement préféré est (x1*,x2*)
où on a :

 R
R  Si p < p Et ( x1* , x2* )   0, 
( x1* , x 2* )   ,0  1 2  p2 
 p1 

Graphique 7 : Demande pour des biens substituts parfaits avec P1 = P2

Tous les paniers sur la droite budgétaire sont


accessible et équitablement préférés quand :
p1 = p2.

En somme, pour les bien S.P :


1. l’optimum est une solution en coins : Le choix du bien le moins cher.
2. La fonction de demande pour le bien X :

R/Px (quand Prix X1 < Prix X2)


X Entre 0 et R/Px (quand Prix X1 = Prix X2)
0 (quand Prix X1 > Prix X2)

7
b) Les compléments parfaits :

- Si deux biens sont des C.P le choix optimal se situe toujours sur la diagonale ;
- La diagonale correspond à l’achat de quantités identiques de 2 biens et cela quel que
soit le prix.
Graphique 8: Choix optimal pour les compléments parfaits

(a) p1x1* + p2x2* = R; (b) x2* = ax1*.

- Intuitivement, il est clair d'avoir (b) parce que nous ne voulons pas dépenser de l'argent
sur quelque chose qui ne peut pas élever mon utilité.

-Substitution de (b) pour x2 * en (a) donne p1x1* + p2ax1*

R aR
x1*  ; x2*  .
p1  ap2 p1  ap2
En somme, si deux biens sont des C.P :

1. Le choix optimal est une solution diagonale ;

2. La fonction de demande est :

R
x1*  x2*  ( x1 , x2 ) 
px  px
1 2

c) Biens neutres & Biens indésirables :

Si un bien est neutre, le consommateur dépense tout le revenu sur le bien qu’il apprécie et
n’achète pas du bien neutre (de même pour le bien indésirable).

1. Le choix optimal est une solution en coin (un seul bien préféré)
2. Fonction de demande pour le bien X (préféré) est :
X1 = R/px1 et X2 = 0

8
d) Préférences Cobb-Douglas :

Les préférences Cobb-Douglass ont une fonction d’utilité sous la forme :

U ( x1 , x2 )  x1c x2d La somme de a et b (a+b = 1)

i. Optimum des préférences Cobb-Douglas

Pour déterminer le panier optimal des préférences de Forme Cob-Douglas, il faudra


résoudre le système suivant :

Max U ( x1 , x2 )  x1c x2d

S.C R = p1x1 + p2x2

Pour résoudre ce système, on peut recourir à 3 méthodes de maximisation :


Méthode de Lagrange
Méthode du Tms ou utilités marginales pondérées
La méthode de substitution

La maximisation par la méthode Lagrange :

Soit le système suivant : maximiser U = f(X1; X2)

s/c R = p1x1 + p2x2

- -> La fonction du multiplicateur de LAGRANGE est:

£ (x1, x2, λ) = f(x1, X2) + λ (R – p1x1 – p2x2)

Fonction U La contrainte budgétaire

λ est un coefficient appelé le multiplicateur de LAGRANGE.

Pour résoudre ce système de maximisation, on procède comme suit :

1) Simplifier f(U) et la relation de Lagrange ;


2) Appliquer les conditions de 1er ordre :
 £’x1 = 0 (a)
 £’y2 = 0 (b)
 £’ λ = 0 (c)
3) Diviser a/b pour trouver X2 en fonction de x1.
4) Remplacer X2 dans (c) « droite budgétaire » pour avoir X*1.

9
Application 1 : Maximisation à l’aide de la méthode Lagrange

Soit un consommateur a une préférence Cobb-Douglass comme suit :

U(𝑥, 𝑦) = 𝑥1/4 . 𝑦 3/4

1) Sachant que le revenu = 300, le prix de x = 5 et, prix de y = 20, à l’aide de la méthode
de Lagrange, calculez le choix optimal (x*, y*) de ce consommateur.

2) Représentez graphiquement le choix optimal du consommateur.

Solution :
£ (x1, x2, λ) = f(x, y) + λ (R – p1x – p2y)
 £ (x1, x2, λ) = 𝑥1/4 . 𝑦 3/4 + λ (300 − 5𝑋 − 20y)
1) Simplifier f(U) et la relation de Lagrange ;

1 3
£ (x1, x2, λ) = . (𝑙𝑛𝑥) + (𝑙𝑛𝑦) + (300λ − 5λx − 20 λ y)
4 4

2) Appliquer les conditions de 1er ordre :


𝟏
 £’x1 = 0  (𝒍𝒏𝒙)′ + (−𝟓𝛌𝐱)′ = 𝟎
𝟒

1 1 1 1
 . ( ) − 5λ = 0  − 5λ = 0  = 5λ
4 𝑥 4𝑥 4𝑥

𝟏
 = λ (a)
𝟐𝟎𝒙
𝟑
 £’y = 0  (𝒍𝒏𝒚)′ + (−𝟐𝟎𝛌𝐲)′ = 𝟎
𝟒

3 1 3 3
 . ( ) − 20λ = 0  − 20λ = 0  = 20λ
4 𝑦 4𝑦 4𝑦

𝟑
 = 𝛌 (b)
𝟖𝟎𝒚

 £’ λ = 0  ((300λ)′ − (5λx)′ − (20 λ y)′ ) = 0


 𝟑𝟎𝟎 − 𝟓𝑿 − 𝟐𝟎𝐲 = 0 (c)

3) Diviser a/b pour trouver y en fonction de x

𝟏 𝟑
On a : = λ (a) et = 𝛌 (b) Ceci équivaut à : (a/b = 1)
𝟐𝟎𝒙 𝟖𝟎𝒚

10
1
20𝑥 𝛌 1 80𝑦
3 =  ∙ = 1 D’où :
𝛌 20𝑥 3
80𝑦

60𝑥
 80𝑦 = 20𝑥 . 3  𝑦=  y = 0,75x
80

4) Remplacer y dans (c) « droite budgétaire » pour trouver le panier optimal (x* et y*)
On a : y = 0,75x et La contrainte budgétaire 𝟑𝟎𝟎 − 𝟓𝑿 − 𝟐𝟎𝐲 = 0 (c)
Donc :
 300 -5x -20 (0,75x) = 0
 300 – 5x – 15x = 0
 300 -20x = 0
 x = 300/ 20
 x* = 15

Pour trouver y*, on va remplacer x* dans la contrainte budgétaire :


300 = 5. (15) + 20y  300 = 75 +20y  300-75 = 20 y  y = 225/20
 y* = 11,25

Commentaire : L’optimum est (x*,y*) = (15 ; 11.25) qui maximise l’utilité U(𝒙, 𝒚) =
𝒙𝟏/𝟒 . 𝒚𝟑/𝟒 = 𝟏𝟓𝟏/𝟒 . 𝟏𝟏, 𝟐𝟓𝟑/𝟒
= 3, 75 * 355,95
= 1334,81
L’optimum est donc une solution intérieure, puisqu’on a des quantités maximales des
deux biens (x* et y*) et aussi car il s’agit une fonction d’utilité Cobb-Douglas.

La maximisation par la méthode du Tms ou utilités marginales pondérées


La maximisation par la méthode de substitution ; (séance prochaine)

ii. Les fonctions de demande des préférences Cobb-Douglas

Pour les fonctions d’utilité de forme Cobb-Douglas, les fonctions de demandes peuvent
être calculées directement comme suit :
𝒄 𝑹
𝑿𝟏 =𝒄+𝒅 . = ((1/4)/ (1/4+3/4) . (300 /5)) = 15
𝑷𝟏

𝒅 𝑹
𝑿𝟐 =𝒄+𝒅 . ((3/4)/ (3/4+1/4) . (300 /20)) = 11,25
𝑷𝟐

11
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

Plan du cours :

1. Définitions (Sciences économiques ; Microéconomie ; Macroéconomie)

2. Le marché

3. La contrainte budgétaire

4. Les préférences

5. L’utilité et Le choix

6. La demande

7. L’équation de Sltusky

8. L’élasticité

1
6. La demande

1. Bien normaux et biens inférieurs


2. Chemin d’expansion du revenu & Courbe d’Engel
3. Chemin d’expansion du prix et la courbe de demande
4. Les substituts et les compléments

5. Objectifs :
A la fin de ce cours, vous devez être capable de :

1. Faire la distinction entre les différents types de biens (normaux, Giffen,


veblen etc.)

2. Représenter le chemin d’expansion & courbe d’Engel pour les biens normaux

3. Construire une courbe de demande

4. Comprendre la loi de la demande

Introduction
Nous avons vu le choix optimal sous la contrainte budgétaire. Maintenant, nous
considérons comment les changements des variables exogènes (prix et revenu) affectent les
décisions.

Le choix optimal dépend du revenu et des prix des biens. La fonction de demande du
consommateur exprime les quantités optimales consommées de chaque bien en fonction
des prix et revenu auxquelles le consommateur est confronté.
Pour le cas de deux biens, la fonction ordinaire de la demande est :

x1* = x1(p1, p2, R) x2 * = x2 (p1, p2, R)

Quantités demandées Fonction qui relit


Les quantités aux prix et revenu

• Si le choix optimal est affecté par deux variables (Prix et revenu). Que se passe-t-
il si l’un de ces paramètres varie (variation du revenu ou variation des prix ?)

2
1. Bien normaux & Biens inférieurs
En général, on pense que l’augmentation du revenu => augmentation de la demande de
chaque bien. Est-il toujours le cas ainsi ?

a) Biens normaux :

Un bien normal est un bien dont la demande augmente en cas d’augmentation du revenu
et baisse en cas de baisse du revenu. (Avec : prix, le revenu et la préférence constants). En
d’autres termes, La quantité demandée du bien normal évolue dans le même sens que le revenu.
(Comme représenté dans les graphiques ci-dessous).

b) Biens inférieurs ou anormaux :

Les biens inférieurs sont n’importe quels biens de faible qualité (rappelez-vous des exemples
donnés durant le cours magistral). La demande des biens inférieurs évolue dans le sens inverse du
revenu (comme illustré dans les graphiques ci-dessous). Ainsi :

Augmentation du revenu => Baisse de la demande des biens inférieurs ;

Baisse du revenu => Augmentation de la demande des biens inférieurs

3
2. Chemin d’expansion du revenu & Courbe d’Engel

Dans ce point, nous étudions comment évolue la valeur de x1*(p1, p2, R) lorsque R change, en
maintenant p1 et p2 constants ?

a) Variation du revenu, Prix constants


La courbe « Chemin d’expansion du revenu » représente les choix optimaux à chaque
niveau de revenu (à prix constants).

Quand nous traçons la relation entre le choix optimal d’un bien et le revenu R, nous
obtenons « La courbe d’Engel » pour ce bien. La courbe d’Engel est une représentation de la
demande d’un seul bien en fonction du revenu, tous les prix étant maintenus constants.

Exemples :

• Substituts parfaits ;
• Compléments parfaits
• Préférences Cobb-Douglas ;
• Préférences homothétiques ;
• Préférences quasi-linéaires.

4
 Les substituts parfaits :
Pour le cas de ces biens, le consommateur se spécialise dans la consommation du bien le moins
cher. Dans le cas où p1 < P2, la courbe d’Engel et le chemin d’expansion du revenu sont comme
suit :

• Si P1 < P2 : le consommateur consomme P1, le chemin d’expansion du revenu se confond


avec l’axe horizontal (abscisse).

• Si P1 < P2 : La demande du bien 1 (x1* = R/ P1), la courbe d’Engel est une droite avec
pente = P1

 Les compléments parfaits :


Pour les compléments parfaits, le consommateur achète des quantités identiques des
deux biens. La courbe d’Engel et le chemin d’expansion du revenu sont comme suit :

• Chemin d’expansion du revenu : passe par l’origine et c’est une diagonale.

• La courbe d’Engel (La demande) du bien 1 (x1* = R/ P1+P2), la courbe d’Engel est
une droite de pente = P1+P2

5
• Les préférences Cobb-Douglas :
Les demandes des biens des préférences Cobb-Douglas sont une fonction linéaire du
revenu.

• Chemin d’expansion du revenu : droite passant par l’origine.

• La courbe d’Engel pour le bien 1 (La demande) du bien 1 (x1* = a/ (a+b). R/P1).

En somme, ces exemples sont simples, or la demande peut croitre plus au moins rapidement
que le revenu.

• Les préférences homothétiques :


 Biens de luxe : Ce sont des biens dont la demande augmente proportionnellement
plus que le revenu.

 Biens de nécessité : Ce sont les biens dont la demande augmente


proportionnellement moins que le revenu

 Préférences homothétiques : Ce sont l’ensemble des biens sont la demande augmente


dans la même proportion que le revenu. Il s’agit des préférences Substituts parfaits,
Compléments parfaits et Cobb-Douglas. Ce sont les préférences qui vérifient cette propriété :
o Si le consommateur préfère (x1, x2) à (y1, y2), il préfère (2x1, 2x2) à (2y1, 2y2) et (3x1,
3x2) à (3y1, 3y2) Le consommateur préfère (tx1, tx2) à (ty1, ty2) pout toute valeur
possible de t.
o Les préférences homothétiques ont un « chemin d’expansion » du revenu sous forme
d’une droite passant par l’origine et « une courbe d’Engel » sous forme d’une droite.
C’est-à-dire si le revenu augmente ou baisse de « t », le panier demandé augmente ou
baisse de « t ».

• Les préférences quasi-linéaires :


L’augmentation du revenu ne modifie pas du tout la demande de bien 1 et la totalité du reste du
revenu est consacrée à la consommation du bien 2.

6
Pour les préférences quasi-linéaires, l’effet revenu est nul. La courbe d’Engel est verticale.

b) Bien ordinaires & Biens de Giffen :

Bien ordinaires Bien de Giffen


Les biens dont la demande augmente Les biens dont la demande augmente suite
quand leur prix baisse (déplacement de la à une augmentation du prix (due à
droite du budget vers la droite (quantité l’absence d’un bien de substitution).
de ces biens augmente)
À ne pas confondre avec les biens de Luxe
(Effet Veblen)

Biens de Giffen ont été analysés pour la première fois en Irlande par l'économiste écossais
Robert Giffen. A l’époque l’Irlande a connu une « Sécheresse » ce qui a conduit à une
augmentation généralisée de tous les prix des biens y compris celui des pommes de terre
(généralement achetées par les gens les plus modestes).

L’analyse de la demande de consommation des irlandais a permis de monter que malgré


l’augmentation des prix, la demande des pommes de terre a augmenté elle aussi (même si
devenue chère) car elle reste relativement moins chère que les autres aliments.

• En général,
Si le revenu augmente/baisse (ou le prix augmente/baisse), la demande augmente ou baisse
en fonction du type du bien. Mais en général, en économie, on raisonne en termes de biens
normaux pour lesquels : Augmentation du prix => baisse de la demande.

3) Chemin d’expansion du prix et la courbe de demande


Dans ce point, nous étudions comment évolue la valeur de x1*(p1, p2, R) lorsque seul un prix varie
(p1) en maintenant R et p2 constants ?

7
c) Variation d’un seul prix, Revenu constant
Considérons le cas des deux biens. Notons les fonctions ordinaires de demande comme :

x1 * (p1, p2, R) et x2 * (p1, p2, R).

Comment x1 * (p1, p2, R) change, lorsque p1 change, tout en maintenant p2 et R constant ?


Supposons que p1 augmente, de p1 à p1' puis à p1 ''.

La courbe de demande (graphique à droite) est représentée par les paniers optimaux dans
le graphique de gauche.

Le chemin d’expansion du prix : Représente les paniers demandés aux différents prix
(quand le prix d’un seul bien varie).

Donc le prix et la demande d’un bien varient en sens opposé. La courbe de demande a une
pente négative. dx1 /dP1 < 0

8
• Bien ordinaires :

• Compléments parfaits

• Substituts parfaits

4. Les substituts et les compléments :


Concernant les biens qualifiés de compléments, on distingue : des compléments parfaits et
des compléments imparfaits. Les bien complémentaires sont des biens qui sont
généralement mais pas toujours consommés ensembles.

9
• Comment savoir que deux biens sont des compléments parfaits ?

Si la demande du bien 1, baisse quand le prix du bien 2 augmente, nous disons que le bien
1 est un complément du Bien 2. dx1/dp1 < 0
Exemple :
Prix essence augmente (Bien 2) => Demande voiture à essence baisse (Bien 1)
• Comment savoir que deux biens sont substituables ?

Si la demande du bien 1 augmente et le prix du bien 2 augmente aussi nous disons que : Le
bien 1 est un substitut du bien 2. Rappelez-vous des exemples donnés durant le cours
magistral (ci-dessous) :
Exemple :
Sachet de plastiques (Bien 2) VS Sachet en papier (Bien 1)
Ognons rouges (Bien 2) Vs Ognons blancs (Bien 1)

10
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

L’équation de Sltusky

Introduction : ........................................................................................................................................... 2
1. Effet du changement d’un seul prix : ........................................................................................... 2
2. Effet revenu : ................................................................................................................................ 4
a) Les effets de Slutsky pour les biens normaux ........................................................................... 4
b) Les effets de Slutsky pour les biens inférieurs : ........................................................................ 5
a) Les effets de Slutsky pour les biens de Giffen : ......................................................................... 6
3. Relations de Slutsky :.................................................................................................................... 6
a) L’effet de substitution (ES) : ...................................................................................................... 6
b) L’effet revenu (ER): .................................................................................................................... 6
c) L’effet total est la sommes de l’ES et l’ER: ................................................................................ 6
4. Calcul des effets de Slutsky: (substitution & revenu) ................................................................. 6

1
7. L’équation de slutsky

Objectifs :
A la fin de ce cours, vous devez être capable de:

1. Analyser l’effet de la variation d’un seul prix sur la demande ;

2. Comprendre comment la variation d’un seul prix donne lieu à l’effet


substitution ;

3. Comprendre le passage de l’effet de substitution à l’effet revenu ;

4. Calculer l’effet de substitution et l’effet revenu selon l’équation de Slutsky.

Introduction :

Nous avons vu la façon dont la demande change lorsque le prix et le revenu changent
individuellement. Dans cet axe, nous voulons analyser plus en détail comment la variation des
prix change la demande.

En particulier, nous décomposons la variation de la quantité demandée-en raison de la


variation des prix- en effet de substitution et effet de revenu.

1. Effet du changement d’un seul prix :

 Que se passe-t-il lorsque le prix d'un produit diminue ? On distingue deux effets : Effet
de substitution et effet de revenu.

Effet de substitution Effet revenu


ou (variation de la demande compensée) : Le budget du consommateur (R) lui permet
Le produit est relativement moins cher, d’acheter plus que par le passé, (comme si
donc les consommateurs en utilisent le revenu du consommateur avait
davantage, au lieu d'autres produits, qui augmenté), avec des effets de revenu
sont maintenant relativement plus chers. conséquents sur les quantités demandées
=> Augmentation du revenu réel.

 Changement du revenu réel

Slutsky a affirmé que si, aux nouveaux prix,


 Si moins de revenu est nécessaire pour acheter le panier initial alors le «revenu réel» est
augmenté ;
 Si plus de revenus est nécessaires pour acheter le panier initial alors le «revenu réel» est
diminué.

2
Les variations des quantités demandées en raison de la variation des prix relatifs, en
maintenant les revenus à un niveau qui permet juste d’acheter le panier initial, sont le (pur)
effet de substitution suite à la variation de prix.

Les variations des quantités demandées en raison de la variation du «revenu réel» sont l'effet
revenu suite à la variation des prix.

E. Slutsky a découvert que les changements de la demande suite à un changement de prix


sont toujours la somme de l’effet de substitution et de l’effet de revenu :

xi  xis  xir

 Représentation graphique de l’effet de substitution :

1 2
=>Elargissement de
l’ensemble
budgétaire

3. On peut tracer une droite 4


qui passe par le panier
optimal et parallèle à la
nouvelle droite du budget.
Pure effet de substitution

Résultat : Le consommateur peut acheter le même panier initial (avec moins de revenu et
avec une substitution entre les biens : Augmentation quantité de X1 et baisse de celle de X2
= Substituer X2 par X1.
 L'effet de substitution est aussi appelé « variation de la demande compensée », parce
que l’augmentation des prix (dans notre exemple de x2 qui devient plus cher) est
compensée par l’octroi au consommateur d’un supplément de revenu juste suffisant
pour acheter le panier initial.
o L’effet de substitution indique de combien l’individu « substitue » un bien à
l’autre quand un prix se modifie mais que le pouvoir d’achat reste constant.
o L'effet de substitution est toujours négativement lié au changement de prix.
3
Contrainte de l’effet de substitution :

L’analyse du graphique dans l’étape 4, montre que la partie de la ligne budgétaire rouge en
dessous de x‘1 est comprise dans l'ensemble budgétaire du budget initial, donc ces paniers
devraient être moins préférés que le panier initial.

En conséquence, le consommateur doit choisir un point égal ou supérieur à x1 avec le budget


compensé et, par conséquent, l'effet de substitution est positif pour une baisse de prix.

Cette situation, pousse le consommateur à choisir une situation plus préférable et consommer
au maximum jusqu’à épuisement de son nouveau ensemble budgétaire d’où le passage à l’effet
revenu.

2. Effet revenu :
2
1

a) Les effets de Slutsky pour les biens normaux


La plus part des biens sont normaux (c.à.d. dont la demande augmente avec le revenu). Les
effets de substitution et de revenu se renforcent mutuellement lorsque le prix d'un bien normal
change.

4
Étant donné que les effets de substitution et de revenu augmentent la demande lorsque le prix
du marché diminue, la courbe de demande ordinaire d'un bien normal décroît. La loi de la
demande (décroissante) s'applique donc toujours aux biens normaux.

b) Les effets de Slutsky pour les biens inférieurs :

Certains biens sont inférieurs (c'est-à-dire que la demande baisse lorsque le revenu est plus
élevé). Les effets de substitution et de revenu s'opposent quand le prix d'un bien inférieur
change.

2
1

5
a) Les effets de Slutsky pour les biens de Giffen :
Les biens de Giffen résultent uniquement lorsque l'effet de revenu d'un bien inférieur est si
fort qu'il domine l'effet de substitution.
Cela peut être possible pour les ménages pauvres où la nécessité de faible qualité a absorbé
une grande partie des dépenses. Ce cas est très rare, même s'il existe, donc nous avons
confiance que la loi de la demande (décroissante) est toujours valide.

3. Relations de Slutsky :

a) L’effet de substitution (ES) :


x1s  x1 ( p'1 , r ' )  x1 ( p1 , r ) Avec :

 p1 : Prix initial et r : Revenu initial


 p’1 : Nouveau prix qui va causer le pivotement de la droite du budget ;
 r’1 : Revenu intermédiaire (celui avec lequel on trace la droite parallèle à la droite
budgétaire dans l’effet de substitution)
 x1 (p’1 , r’) : Quantités optimales de x1 calculées en fonction du nouveau prix et du
nouveau revenu. (optimum intérmédiare).
 x1 (p’1 , r’) : Quantités optimales initiales de x1 calculées en fonction du prix et du
revenu initiaux.

b) L’effet revenu (ER):


x1r  x1 ( p1 ' , r )  x1 ( p1 ' , r ' )

c) L’effet total est la sommes de l’ES et l’ER:


x1  x1 ( p1 ' , r )  x1 ( p1 , r )  x1s  x1r

4. Calcul des effets de Slutsky: (substitution & revenu)


Pour déterminer l’effet de substitution, nous devons utiliser la fonction de demande du
consommateur pour calculer les choix optimaux pour (p1’, R’) et (P1, R).

6
Exemple : Mme Mariem a des préférences pour le chocolat x1 dont le prix est de 2 Dh par unité
et le jus x2 dont le prix est de 1 Dh par Goblet et dispose de 100 Dhs pour les acheter. Sa fonction
d’utilité pour ces deux préférences est comme suit :

∪ (𝒙𝟏 ; 𝒙𝟐 ) = 𝑥10,3 . 𝑥20,7

1) Situation initiale : Maximiser ∪ (𝒙𝟏 ; 𝒙𝟐 ) = 𝒙𝟎,𝟑 . 𝒙𝟎,𝟕


𝟏 𝟐

S.C : 100 = 2𝒙𝟏 + 1𝒙𝟐


Optimum initial : (15 ; 70)
𝑅 100 𝑅 100
x1 = 0,3 . = 0,3 . = 15 et x2 = 0,7 . = 0,7 . = 70
𝑃1 2 𝑃1 1

2) Situation finale : le prix du chocolat acheté par Mariem a baissé (P’1=1)

Maximiser ∪ (𝑪; 𝑱) = 𝒙𝟎,𝟑


𝟏 . 𝒙𝟎,𝟕
𝟐

S.C : 100 = 𝒙𝟏 + 𝒙𝟐

Optimum final : (15 ; 70)


𝑅 100 𝑅 100
x’’1 = 0,3 . = 0,3 . = 30 et x’’2 = 0,7 . = 0,7 . = 70
𝑃1 1 𝑃1 1

3) Situation intermédiaire (ou théorique) : Combien d'argent est nécessaire pour


acheter le paquet initial avec de nouveaux prix ?

𝑎) 𝐷é𝑡é𝑟𝑚𝑖𝑛𝑒𝑟 𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒:


𝑅 ′ = 𝑃1′ 𝑥1 + 𝑃2 𝑥2 = 1. (15) + 1. (70) = 𝟖𝟓

𝑏) 𝑄𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅 ′ 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 ?


𝑅 85 𝑅 85
x’1 = 0,3 . = 0,3 . = 25,5 et x’2 = 0,7 . = 0,7 . = 59,5
𝑃1 1 𝑃1 1

4) Effet de substitution et effet revenu


a) 𝑬𝒇𝒇𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒔𝒖𝒃𝒔𝒕𝒊𝒕𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏: 𝑥1′ − 𝑥1 = 25,5 − 15 = 10,5
b) 𝑬𝒇𝒇𝒆𝒕 𝒓𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖: 𝑥′1′ − 𝑥1′ = 30 − 25,5 = 4,5
c) 𝑬𝒇𝒇𝒆𝒕 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍: 𝐸𝑆 + 𝐸𝑅 = 10,5 + 4,5 = 𝟏𝟓
Commentaire : On remarque qu’avec la baisse du prix du chocolat, Mme Mariem a substitué
le Jus par un supplément de chocolat. (15 unités de chocolat et 70 jus => 25,5 chocolat et 59,5
Jus) pour ensuite bénéficier de l’effet de l’augmentation du revenu réel et augmenter la
quantité du chocolat (30 unités de chocolat et 70 de jus (jus reste inchangé !).

7
Microéconomie
« Théorie du consommateur »

(S1) Licence SEG-SECTION C – Automne 2016


Pr. LIOUAEDDINE Mariem

N.B : Ce support de cours n’est pas exhaustif, certains éléments traités durant le cours
magistral peuvent ne pas figurer sur ce support.

L’élasticité
« …La mesure d’une réponse ».

Introduction : .......................................................................................................................................................... 2
1. Concept de l’élasticité : .................................................................................................................................. 2
2. Formes d’élasticité .......................................................................................................................................... 3
2.1 Elasticité de la demande :....................................................................................................................... 3
a) Elasticité prix de demande (simple) : ...................................................................................................... 3
b) Elasticité croisée : .................................................................................................................................... 5
c) Elasticité demande-revenu :.................................................................................................................... 7
3. L’élasticité d’arc et élasticité point ................................................................................................................ 7
3.1 Elasticité point : ............................................................................................................................................ 7
3.2 Elasticité d’arc : ............................................................................................................................................. 8
4. Elasticité et fonctions de demande ................................................................................................................ 8
5. Que consomment les marocains ? Elasticité Demande-Revenu au Maroc .................................................. 8
5.1 Calcul des élasticités au Maroc ?.................................................................................................................. 9

1
8. L’élasticité

Objectifs :
A la fin de ce cours, vous devez être capable de :

1. Calculez l’élasticité-Prix, l’élasticité croisée et l’élasticité revenu ;

2. Déterminer le degré de sensibilité de la demande (élastique, inélastique,


unitaire) et le type des biens analysés substituts, compléments, supérieurs.

3. Comprendre et calculer l’élasticité d’arc ;

4. Avoir une idée sur l’élasticité au Maroc (axe optionnel mais recommandé).

Introduction :
Dans les axes précédents du cours, nous avons vu comment construire une fonction de
demande et comment la courbe de demande réagit par rapport à une variation du prix et du
revenu. Maintenant, nous allons voir un outil plus pratique pour mesurer la sensibilité de la
demande par rapport aux différentes variations de ses déterminants à savoir : le prix, le
revenu…

« …de la demande individuelle à la demande agrégée »


La demande d’un bien par un seul consommateur est appelée « demande individuelle »,
par contre la somme (addition) de toutes les demandes (de tous les consommateurs) est
appelée demande globale (ou agrégée ou collective) sur le marché de ce bien.

« …Limites de la pente de la demande pour la mesure de la sensibilité de la demande d’un bien »


Il est possible de mesurer la sensibilité de la demande (changement de la demande) d’un bien
suite à la variation de son prix ou du revenu à l’aide de la pente de la demande. Or, cette
méthode présente certaines limites notamment la nécessité de préciser à chaque fois l’unité
de mesure.

Exemples :
- Pour mesurer la variation de la demande agrégée pour la viande par rapport à son prix, il
faudra lier le prix de la viande avec les quantités en Kg…
- Pour mesurer la variation de la demande agrégée pour les voitures par rapport aux prix du
carburant, il faudra lier le prix d’une voiture avec le prix du carburant par litre !

Il est donc préférable de mesurer la sensibilité de la demande indépendamment des unités de


mesures. De ce fait, les économistes ont choisi une mesure appelée « Elasticité ».

1. Concept de l’élasticité :
L’élasticité est la mesure de la sensibilité d’un bien demandé ou offert par rapport à la
variation du Prix ; Revenu des agents économiques susceptibles de l’acheter ou de le
produire.

2
Par exemple : la sensibilité de la demande pour les voitures est influencée par :

• Prix de la voiture ; Prix de l’essence ou assurance ;


• Revenu du consommateur ;
• Goûts du consommateur ;
• Prix des substituts (par exemple prix du train, bus…).

Ainsi, on cite parmi les déterminants de l’élasticité de la demande d’un bien :


 Existence de substituts proches ;
 L’importance du coût du bien dans le budget
 La période considérée (Exemple : Prix baril de pétrole avant et après embargo).
 Les taxes sur le prix (Exemple : Augmentation de la taxe sur véhicules de luxe…
 Goûts & préférences du consommateur (Biens de luxe…).

2. Formes d’élasticité
On distingue deux types d’élasticité : Elasticité de la demande et élasticité de l’offre. Jusqu’à
présent nous allons nous focaliser sur l’élasticité de la demande (en relation avec le
consommateur).

2.1 Elasticité de la demande :


L’élasticité de la demande a pour objectif la mesure la sensibilité de la demande (quantités
demandées) suite à la Modification du Prix du bien lui-même (ex. prix de la voiture) ; Prix d’un
autre bien (ex. voiture & carburant) ; Evolution du revenu des consommateurs,

On distingue donc trois type de relation :

 Elasticité directe de la demande au prix (ou simple) ;


 Elasticité croisée de la demande au prix (lien entre deux biens) ;
 Elasticité de la demande au revenu ;

a) Elasticité prix de demande (simple) :


Mesure l’impact de la modification du prix (Px) sur la demande de X Elle est généralement
négative (sauf pour les biens de luxe) (Loi de la Demande). De cette élasticité on définit trois
types de situations :

 Demande élastique : qui est sensible aux variations du prix


 Demande inélastique : même si le prix change, la demande ne change pas ;
 Demande unitaire : le prix et la demande évolue par une même proportion (exemple :
prix augmente de 25%, la demande baisse de 25% etc.)

 Formule de calcul :
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 −𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒 % 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑é𝑒
𝑒𝑝 = 𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙−𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙
=
% 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥
𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙

3
 Interprétation de la valeur de l’élasticité simple :
La valeur de « 𝑒𝑝 » signifie que l’augmentation (ou la diminution) du prix de 1 % entraîne
une diminution (ou augmentation) de la consommation du bien de e%.
Par exemple, si 𝑒𝑝 = -3, on dira que : La demande du bien analysé est sensible à la variation
du prix du bien : Elle varie de 3% pour une variation de 1% du prix et donc :
• Si prix ↓ de 1%, quantité demandée ↑ de 3%.
• Si prix ↑ de 1%, quantité demandée ↓ de 3%.

Application1 : Demande inélastique


Suite à une baisse du prix du baril du pétrole de 100$ à 70$, la demande mondiale pour le
pétrole est passée (par millier) de 100 à 110.
1) Calculez l’élasticité prix/demande du pétrole.
2) Représentez graphiquement l’évolution de la courbe de demande du pétrole.

Solution :
(110−100)
100 10 100
L’élasticité prix de la demande est : (70−100) = ∙ = – 0,33%
100 −30
100
L’élasticité est égale à 0,33%, ce qui signifie :

• Si prix ↑ de 1%, quantité demandée ↓ de 0,33%.


• Si prix ↓ de 1%, quantité demandée ↑ de 0,33%.
est,
𝑪𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆: 𝐿𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑖𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑝é𝑡𝑟𝑜𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛é𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑎𝑟 𝑙𝑎 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑒𝑝
comprise entre – 1 et 0 ce qui signifie que l’effet d’une augmentation du prix du pétrole est
très faible sur sa demande (très peu de substituts au pétrole). Exemples d’autres biens : Sel,
IPhone etc…

2) Représentation graphique de la courbe de demande :

4
Application2 : demande Elastique
Le prix des lentilles a récemment augmenté de 20% alors que sa demande s’est contractée
de 40%
1) Calculez l’élasticité prix/demande des lentilles.

Solution :
−40%
1) L’élasticité prix de la demande est : = –2%
20%
L’élasticité est égale à 2 %, ce qui signifie :
• Si prix ↓ de 1%, quantité demandée ↑ de 2 %. (le double)
• Si prix ↑ de 1%, quantité demandée ↓ de 2 %.

𝑪𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆: 𝐿𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑙𝑒𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑠𝑡 é𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 ep est comprise entre – 1 et – ∞ ce qui
signifie que l’effet d’une baisse du prix des lentilles est très important sur sa demande.
Application3 : élasticité unitaire
Pour le prix de 4 dhs la quantité demandée des cornets de glace est de 100 cornets. Suite à
une augmentation du prix à 5 dhs la demande des cornets de glace a diminué de 25%
1) Calculez l’élasticité prix/demande des cornets de glace.
2) Représentez graphiquement la courbe de demande des cornets de glace.

Solution :
(75−100)/100 –0,25%
1) L’élasticité prix de la demande est :
(5−4)/4
=
0,25
=–1%
L’élasticité est égale à 1 %, ce qui signifie :

𝐿𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑒𝑡𝑠 𝑎 𝑢𝑛𝑒 é𝒍𝒂𝒔𝒕𝒊𝒄𝒊𝒕é 𝒖𝒏𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝑐𝑎𝑟 𝑒𝑝 = – 1, qui signifie que
l’augmentation du prix des cornets de glace de 25% entraîne une baisse de la demande des
cornets de 25%.

b) Elasticité croisée :
• L’élasticité croisée a pour objectif d’analyser la sensibilité (modification) de la demande
d’un bien (X) suite à la modification du prix d’un autre bien (Py).
• Permet de classer les biens et services en différentes catégories en fonction de la valeur
de leurs élasticités.
5
De cette élasticité on définit trois catégories de biens :

 Biens substituables : 𝑆𝑖 𝑒𝑐 positive: Substituts parfaits


 Biens complémentaires : 𝑆𝑖 𝑒𝑐 négative
 Biens indépendants : 𝑆𝑖 𝑒𝑐 nulle (= 0)

 Formule de calcul :
% 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑é𝑒 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑏𝑖𝑒𝑛
𝑒𝑐 =
% 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑏𝑖𝑒𝑛

Avec

Application1 : Substituts parfaits


Quelle est l'élasticité croisée de la demande pour la boisson Pepsi si la demande de Pepsi
diminue de 10% après que le prix de la boisson Coca-Cola a baissé de 5%?
1) Calculez l’élasticité prix/demande du pétrole.

Solution :
−10%
𝑒𝑐 = = +2%
−5%
Commentaire : L’élasticité croisée entre les deux biens est égale à 2 %, ce qui signifie que
Coca Cola et Pepsi sont des produits substituables. La demande de Pepsi diminue de 10%
parce que le prix de Coca Cola a diminué de 5%, (en supposant, qu'aucune variation du prix
de Pepsi et aucune variation des autres variables de l'économie).
Application2 : Compléments
Si la demande de logiciels augmente de 45% en raison d'une baisse de 15% du prix des
ordinateurs portables, Quelle sera l'élasticité croisée des prix de la demande de logiciels ?

Année Demande de logiciels (en Prix des ordinateurs portables


millier) en $
2015 100 400
2016 145 340

Solution :
(145 −100)/100 0,45
𝑒𝑐 = (340−400)400
= −0,15 = - 3%

L’élasticité croisée entre les deux biens est égale a -3 %, ce qui signifie que les logiciels et
ordinateurs sont des produits complémentaires.

6
c) Elasticité demande-revenu :
L’élasticité demande/revenu a pour objectif d’analyser la sensibilité (modification) de la
demande d’un bien (X) suite à la modification du revenu (R). Permet de classer les biens et
services en différentes catégories en fonction de la valeur de leurs élasticités.

De cette élasticité on définit trois catégories de biens :


 Biens normaux et Biens de nécessité
 Biens inférieurs (Giffen)
 Biens de luxe (Veblen)

 Formule de calcul :
% 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑é𝑒 𝑑′ 𝑢𝑛 𝑏𝑖𝑒𝑛
𝑒𝑟 = % 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢

Avec

Application1 :
Le revenu moyen des acheteurs de voitures neuves au Maroc a augmenté de 2% en 2015. La
même année, la demande sur le marché de l’automobile (neuve) augmente de 1%.
1) Calculez l’élasticité demande revenu de ce marché.
Solution :
1%
L’élasticité est égale a 2% = 0,5 %

Commentaire : L’élasticité croisée entre les deux biens est égale à 0,5 %, ce qui signifie que si le
revenu augmente de 1%, la demande pour les voitures neuves n’augmente que de 0,5%.

3. L’élasticité d’arc et élasticité point


L’élasticité peut être calculée de deux façons différentes. Soit par rapport à un seul point de
référence (élasticité point), soit en combinant deux point de référence (élasticité d’arc).

3.1 Elasticité point :


L’élasticité point se calcule pour une valeur ponctuelle de x d’où son nom (point ou
ponctuelle).

7
• Les applications précédentes ont été effectuées en utilisant une valeur point
(ponctuelle de X) => l’élasticité point (ou ponctuelle).

3.2 Elasticité d’arc :


Cette élasticité mesure l’arc de la courbe de demande compris entre deux valeurs de référence
d’où son nom élasticité d’arc (non pas une seule valeur de référence comme l’élasticité point).
Elle est utilisée lorsque les variations des quantités demandées et du prix sont significatifs et
non plus faibles et donc l’usage de l’élasticité point n’est pas recommandé.
 Formule de calcul de l’élasticité simple avec la méthode d’arc :
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 − 𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒
(𝑸𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é 𝒊𝒏𝒊𝒕𝒊𝒂𝒍𝒆 + 𝑸𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆)/𝟐
𝑒𝑝 =
𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 − 𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙
(𝑷𝒓𝒊𝒙 𝒊𝒏𝒊𝒕𝒊𝒂𝒍 + 𝑷𝒓𝒊𝒙 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍)/𝟐

Application1 :
La demande globale d’un produit passe de 200 à 300 pendant que le prix passe de 4 à 3.
1) Etudiez et commentez l’influence de la variation du prix sur la demande (l’élasticité
point et élasticité d’arc).
Solution :
(300−200)/200 50%
• Elasticité point : (𝟑−𝟒)/𝟑
= −𝟐𝟓% = - 2%
(𝟑𝟎𝟎−𝟐𝟎𝟎) 𝟏𝟎𝟎
(𝟑𝟎𝟎+𝟐𝟎𝟎)/𝟐 𝟐𝟓𝟎
• Elasticité d’arc : (𝟑−𝟒) = −𝟏 = 0,4/- 0,28 = - 1,4
(𝟑+𝟒)/𝟐 𝟑,𝟓

Les méthodes diffères dans leurs calculs et résultats mais leur type de résultat est identique :
Il s’agit toujours d’une élasticité négative et d’une demande élastique, le bien est très
élastique à son prix.

4. Elasticité et fonctions de demande


Cette partie est réservée pour être traitée avec les étudiants de la section durant les travaux
dirigés.

5. Que consomment les marocains ? Elasticité Demande-Revenu au Maroc


L’élasticité n’est pas seulement un axe à usage académique uniquement mais elle est plus que
cela. C’est un outil d’aide à la décision (rappelez-vous de l’exemple du réseau de transport
8
public donné durant le cours magistral) utilisé dans différents domaines tels que : le commerce
extérieur, l’analyse du niveau de vie des ménages…

5.1 Calcul des élasticités au Maroc ?


Par exemple, au Maroc, le calcul de l’élasticité demande revenu se fait périodiquement par
l’institut qui est chargé des statiques à savoir « le Haut-Commissariat au Plan » (HCP).
L’analyse de ces relations d’élasticité permet aux décideurs marocains d’étudier l’évolution et
la sensibilité du pouvoir d’achat des ménages, d’avoir un aperçu sur les questions liées à la nutrition
et pauvreté…

A travers l’enquête nationale sur les niveaux de vie des ménages, des équipes du HCP sont chargées
d’observer les dépenses de consommation d’un échantillon de ménage durant une année.

Cette enquête permet la collecte d’informations sur les principaux déterminants des dépenses
de consommation du chef de ménage à savoir : le Genre (H /F) ; Taille ménage ; Activité
professionnelle ; Niveau d’éducation ; Milieu de résidence ; Vulnérabilité à la pauvreté etc.

5.2 Résultats de l’enquête nationale sur les niveaux de vie des ménages marocains (2002) :
La classification des dépenses des marocains est comme suit :
Répartition de la dépense totale selon les grands postes De dépenses au niveau national

1. Alimentation, boissons et tabac (Elasticité-


revenu = - 0,88)
2. Habillement
3. Habitation et dépenses d’énergie (Elasticité-
revenu = - 0,98)
4. Equipements ménagers
5. Hygiène et soins médicaux
6. Transports et communication
7. Loisirs et culture
8. Autres biens et services
9. Paiements fiscaux et transferts

Source : Elasticité-Revenu de la Demande des ménages (2002), HCP

Ainsi, les dépenses de consommation des marocains sont majoritairement dédiées à l’achat des
biens d’alimentation, l’habitat et l’habillement.

L’élasticité demande-revenu pour les biens de l’alimentation est déclinée comme suit :

élasticité – revenu positive Produits de première sucre, céréales ; thé, café, corps
inférieure à 1 Nécessité gras, légumes frais, légumes secs et en
conserve, tabac et cigarettes.
Elasticité dépassant Viandes, Fruits et Aliments et
légèrement 1 boissons pris à l’extérieur.
Elasticité largement Produits de luxe Produits laitiers et œufs, Poissons,
supérieure à 1 Produits sucrés," Boissons non
alcoolisées " et les " Boissons alcoolisées

Vous aimerez peut-être aussi