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Chapitre 2.

Développements et limites de la théorie du


consommateur

A. Les développements de la théorie du consommateur


1. Domaines des applications
La théorie du consommateur et ses outils (courbes d'indifférence,
contrainte budgétaire...) peuvent être utilisés dans d'autres cadres
que le choix de consommation entre deux biens (par exemple la
fonction : U(x,y)).
Tel est, par exemple, le cas lorsque les individus arbitrent entre
Loisir et Travail (tout comme entre garder son Revenu (R) et
satisfaire son Besoin). Il en est de même des différentes analyses
(Gary Becker) sur la Famille ou sur les Investissements de Capital
Humain (pour sa propre personne). D’autres analyses proposent
plusieurs applications concernant l'aide sociale ou les subventions
de l'État (N. G. Mankiw ; dans son manuel de base Principes de
l'économie,)).
Un choix intertemporel est un choix qui implique des évènements
situés à des moments différents.
L'étude des choix intertemporels consiste à :
- déterminer dans quelle mesure les individus accordent une
préférence au futur proche par rapport à un futur plus
lointain,
- décrire les mécanismes psychologiques et cérébraux à
l'œuvre.
Elle permet notamment l’étude des effets de la variation du taux
d’intérêt sur l’épargne des ménages.

2. L’arbitrage intertemporel du conso


Jusqu’ici, le conso raisonne dans le présent; connaissant ses
ressources (R), il cherche à les affecter de la façon lui procurant la
plus grande Satisfaction.
Mais, le niveau de revenu (R) varie généralement selon les périodes
de la vie. D’où un nouveau problème : comment le conso doit-il
répartir ses différentes dépenses (D) (de consommation) dans le
temps pour obtenir la plus grande satisfaction ?
Dans ce cas, (La nouvelle) la fonction d’utilité est de la forme
suivante :
U = f (C1, C2, …. Cn)
Où les Ci représentent le montant global des dépenses de
consommation aux périodes i. Par hypothèses, les produits et leurs
prix demeurent constants sur toutes les périodes et le revenu total
est entièrement consommé.
Pour simplifier l’analyse, prenons deux périodes et considérons que
l’individu arbitre entre une consommation présente C1 (cela peut
être aussi la consommation globale de sa période d’activité) et une
consommation C2 (cela peut être aussi la consommation globale de
sa période de retraite).
Un certain niveau d’utilité peut être satisfait par un nombre infini
de combinaisons C1 et C2 (Il existe un nombre infini de niveaux
d’utilité). Il est donc possible de représenter cette situation par des
courbes d’indifférence :

Tracer les U(x,y)i qui sont les courbes d’indifférence où y =


quantité du bien Y (ordonnée) et x = quantité du bien X (abscisse).

La contrainte budgétaire peut être formulée à l’aide du revenu


perçu par l’individu. Le revenu total est égal à R1 (revenu de la
première période), plus les intérêts de la partie de R1 non
consommée pendant la période 1, plus R2 (revenu de la seconde
période). Il peut arriver que R2 soit nul.
La pente de la droite de budget provient du taux d’intérêt. De la
même façon, la pente de la courbe d’indifférence au point
d’équilibre (TMS) est égale au taux d’intérêt. C’est logique car le
TMS mesure le taux auquel C2 doit être augmentée pour accepter
une réduction de la dépense de C1, or le taux d’intérêt compense la
préférence pour le présent.
Toute modification du taux d’intérêt provoque deux effets : un
effet de substitution et un effet de revenu.
Une baisse du taux d’intérêt diminue le revenu global et donc le
degré total d’utilité (effet de revenu) et modifie la combinaison de
consommation (l’épargne rapporte moins et donc, par rapport à la
combinaison initiale, C2 sera proportionnellement moins élevée).
Une hausse du taux d’intérêt augmente le revenu global et donc le
degré total d’utilité (effet de revenu) et modifie la combinaison de
consommation (l’épargne rapporte plus et donc, par rapport à la
combinaison initiale, C2 sera proportionnellement plus élevée).

La théorie du choix du conso permet donc d’éclairer le rôle du taux


d’intérêt dans l’épargne ainsi que l’arbitrage du conso entre présent
et futur.

Formalisation de l’équilibre intertemporel du conso


I l s' agi t d e ma xi mi se r u n e fon ct i on d ' u t i li t é d an s
le t e mp s.
U = f (C1, C2)
Par hypothèse le revenu global (RI + les intérêts de ce qui est
épargné de R1
+ R2) est entièrement consommé : R1 + (R1 — C1) i + R2 =
C1 + C2 =
Donc: R1 + (R1 — C1).i + R2 -- C1 - C2 = 0
Donc: (R1 — C1) (1 + i) — C2 + R2 = O. C'est la contrainte
budgétaire.
i = taux d’intérêt

Il s’agit ensuite d’appliquer une des trois méthodes de calcul


pour déterminer l’équilibre du conso.

Par exemple :
U (C1, C2) = U (C1, (R1 — C1) (1 + i) + R2)
Avec U’= 0 et U"< 0

Application
Un consommateur a pour fonction d'utilité intertemporelle : U (C1, C2)
= C1C2
Son revenu durant la première période (période d'activité) est de 1 million
d'ums. Il reçoit durant la seconde période (période de retraite) 0,1 million
d'ums de minimum retraite. Le taux d'intérêt est maximal (de 100 %) (Ce
qui n'est pas exagéré vu le nombre d'années).

- Calculer l'équilibre intertemporel du consommateur.

- Quel aurait été cet équilibre si le taux d'intérêt était réduit de


moitié (passé à 50 %) ?
.................. -Commentez.

B. Limites et nuances à la théorie du consommateur

Thèmes de réflexion

Autres domaines d’application de la théorie du comportement du


Conso
1- Arbitrage entre Loisir et Travail
2- Les analyses sur la Famille ou sur les Investissements de
Capital Humain (Gary Becker)
3- Les analyses sur l'aide sociale ou les subventions de l'État
(N.G. Mankiw)
4- L’analyse des préférences intertemporelles

Limites et nuances à la théorie du conso


5- « le consommateur est roi » car l'entreprise répond à sa
demande.
6- Le producteur contribue, en produisant et en offrant (ou en
échangeant) les produits que le conso désire à sa satisfaction.
7- La « filière est inversée » : les consommateurs se font
manipuler par les producteurs (pense John Kenneth
Galbraith).
8- « Ce n'est pas le besoin qui qui suscite la chose (produit),
mais la chose qui suscite le besoin » (comme l'affirmait
Nietzsche).
9- Les consommateurs sont victimes d'une pression à la
consommation (par la publicité) et parfois d'une
désinformation sur les produits.
10- Le consommateur n'a d'autre choix que d'acheter ou de refuser
d'acheter le produit.
11- Le conso est un être social : sa consommation ne dépend pas
que d'une utilité objective, elle est en partie subjective. Ainsi,
la consommation est un symbole, un mode de communication
(comme le pense Baudrillard). Le fait que la demande (de
consommation) soit en partie subjective ne met nullement en
cause les postulats de la microéconomie. Chaque
consommateur a une fonction d'utilité propre, et celle-ci peut
résulter de déterminants divers.
12- Le consommateur peut chercher à imiter la consommation d'un
groupe social plus élevé ou celle du groupe auquel il se réfère
ou, au contraire, chercher à se différencier. En partie, la
consommation obéit à une dynamique d'imitation/
différenciation entre les différents groupes sociaux
(Duesenberry explique). La publicité a alors un rôle à jouer
pour persuader le consommateur que le produit a réellement la
signification sociale qu’elle lui donne.

13- La théorie des jeux montre que les différents agents sont
interdépendants (il ne faut pas que cette interdépendance prête
le flanc à la naïveté) et qu'ils ne prennent pas seulement leurs
décisions en fonction du prix, mais aussi en fonction des
décisions prises ou supposées prises par les autres agents;
ainsi le comportement des agents économiques est un
comportement stratégique.

14- D'autres analyses mettent l'accent sur l'information


asymétrique et affirment que le consommateur ne connaît pas
l'exacte qualité des produits.
15- Pour finir, l'hypothèse de rationalité peut être critiquée; les
agents économiques auraient en réalité une rationalité limitée
(affirme le prix Nobel Herbert Simon).

Macroéconomique : la politique économique


(conjoncturelle)
16- La politique budgétaire (fiscale : ressources-dépenses)
17- La politique salariale et des revenus
18- La politique monétaire
19- La politique de change
20- La politique sociale

Autres axes de réflexion


21- La détérioration des Termes de l’Echange nord-sud
22- Economie circulaire
23- Balance des Paiements
24- L’investissement
25- La nouvelle économie
26- Substitution de l’Innovation au Progrès Technique : qu’en
pensez-vous

Les politiques structurelles ont pour objectif:

- d'accroître la croissance économique à Long Terme,


- la productivité (compétitivité) de l'économie.

27- politique de l’habit (logement),

28- investissement dans la recherche publique,

29- maintien des ayants droit dans les systèmes existants (par
exemple : lutte contre l'échec scolaire, etc.),

30- amélioration du système bancaire (par exemple : lutte


contre les taux usuriers, financement de l’activité
économique, etc.,)

31- etc…

Les gens raisonnent-ils vraiment ainsi ?


Comme nous l'avons vu, la théorie du choix du consommateur a de
nombreuses applications. Mais peut-être vous laisse-t-elle quelque peu
sceptique ?
Vous êtes en effet un consommateur vous-même. Chaque fois que
vous entrez dans un magasin, vous choisissez ce que vous allez
acheter. Et vous le faites sans dessiner la moindre contrainte
budgétaire ni la moindre courbe d'indifférence. Cela prouve-t-il que la
théorie est sans intérêt ?
Bien évidemment, non. La théorie du choix du consommateur n'est
qu'un modèle et les modèles ne sont pas censés reproduire
exactement la réalité.
Cette théorie peut être considérée comme une métaphore du choix des
consommateurs. Aucun acheteur (sauf peut-être un économiste de
temps en temps) ne suit le processus d'optimisation décrit dans ce
chapitre. Mais tous les consommateurs savent que leurs choix sont
limités par leurs moyens financiers. Et compte tenu de ces moyens
limités ils font leur possible pour obtenir la meilleure satisfaction
possible. La théorie du choix du consommateur essaie de décrire ce
processus psychologique implicite d'une manière qui autorise
l'analyse économique explicite.
N. Gregory Mankiw, Principes de l'économie, Economica, 1998

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