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Exemples de questions d’examen présentés au cours du 09.05.

2022

1. Définissez « économie politique », « politique économique » et « doctrine économique ». Expliquez ensuite ce qui
différencie ces trois disciplines.

« Économie politique est la science (des choix) qui analyse et explique les modalités selon lesquelles un individu ou une
société affecte des moyens limités à la satisfaction de besoins nombreux et illimités. » [Stassart (1993)]

Aujourd’hui, la plupart des définitions de l'économie politique font référence aux notions de rareté et de besoin.

Comme toute science :


- l'économie politique tente d'établir des relations de cause à effet,
- tente de dégager des lois.

La science économique étant une science humaine et sociale et vu la complexité du phénomène qu’elle tente d’appréhender (le
comportement humain et les phénomènes sociaux en perpétuel changement, qui ne peuvent donc pas être isolés), elle n’a pas
le même degré de certitude que les lois dégagées par les sciences de la nature ou les sciences physiques. Elle se doit cependant
de raisonner avec rigueur, méthode et objectivité.

Politique économique tente d'atteindre certains objectifs (économiques) à l'aide des instruments qui sont à sa disposition. Elle
correspond à une action.

Doctrine économique émet des jugements de valeur et propose d'éventuelles transformations. Elle correspond à une opinion.

2. Quels sont les moteurs de niveau de l’activité économique à court terme (conjoncture) ?

Les 4 moteurs expliquant le niveau de la conjoncture, et donc le niveau de la production et son évolution sont :
- la consommation privée (ce que les ménages achètent à nos entreprises),
- l’investissement (des entreprises pour produire d’autres bien (machines, usines…)),
- la demande extérieure (ce que le reste du monde nous achète, nos exportations),
- la dépense publique (la consommation finale des administrations publiques qui font tourner nos entreprises).
Ces quatre moteurs font tourner nos entreprises et donc notre économie (vidéo 4.1, 55’).

Freins (qui ne font pas tourner le circuit économique) :


- l’épargne (l’argent que les ménages ne dépensent pas en achetant des produits ne fait pas tourner les entreprises et
donc l’activité économique),
- l’impôt (sommes prélevées sur les revenus des ménages qu’ils ne peuvent pas utiliser pour faire tourner l’économie)
et
- les importations (fuites qui correspondent à des dépenses de notre économie mais qui ne font pas tourner notre
économie, mais celle du reste du monde).

3. Définissez

• Microéconomie
On fait la distinction entre :
- Microéconomie : étude du comportement des agents économiques envisagés individuellement, càd :
- Étude du comportement du consommateur ;
- Étude du comportement de la firme ;
- Étude des marchés (lieux où se rencontrent l’offre et la demande / firmes et consommateurs).

≠ Macroéconomie : étude du système économique envisagé dans son ensemble. Au lieu de s’intéresser aux revenus d’un
individu, on va s’intéresser aux revenus de tous (observation du niveau général)).

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• Bien normal
Un bien est dit normal si le coefficient d'élasticité-revenu est positif : lorsque le revenu augmente la consommation de ce bien
augmente. Il faut distinguer les biens normaux de nécessité et les biens normaux de luxe.
Bien normal de nécessité sont les biens dont la consommation augmente dans une proportion plus faible que l'augmentation
du revenu (exemple : alimentation). Le coefficient d’élasticité-revenu est compris entre 0 et 1.
Bien normal de luxe dont la consommation augmente dans une proportion plus forte que l'augmentation du revenu. Le coefficient
d’élasticité-revenu est supérieur à 1. Ces biens sont assez limités et ne concernent que les biens que l'on achète lorsque l'on a déjà
atteint un certain niveau de revenu assez élevé.

• Système d’économie planifiée


Aussi appelé régime collectiviste ou système d’économie de commandement
Dans ce régime, les moyens de production sont la propriété de l’État ou des collectivités publiques.
Les moyens de production cessant d’être propriété privée, le moteur du système n’est plus la recherche du profit individuel. Il
faut trouver autre chose comme processus décisionnel.
Les décisions économiques (qui en économie de marché sont prises, de manière décentralisée, par les chefs d’entreprise) sont
prises par une agence de l’État : le bureau de planification (rien à voir avec le bureau du plan (Mont des Arts) : réalise des
prévisions économiques et donne des conseils au gouvernement).
Les entreprises sont de simples unités techniques de production soumises à l’autorité du bureau de planification, qui
décide : que produire ? Avec quels facteurs de production et avec quelle rémunération. En quelle quantité ? A qui vendre et à quel
prix ? ...
Par exemple, pour que la consommation d’un bien ne dépasse pas la quantité qu’il estime souhaitable, le planificateur décidera de
le vendre à un prix approprié (ex. les cigarettes ?)
Bien méritoire : bien qu’on va vendre à un prix réduit car on veut que tout le monde l’achète.
Ce régime peut donc logiquement être également qualifié de système d’économie planifiée. Dans les pays qui l’ont connu
(URSS...), la collectivisation et la planification ont été, selon les époques, de nature diverse et d’intensité inégale. Ce régime a
presque disparu aujourd’hui.

• Marché de concurrence monopolistique (Nutella)


Dans un marché concurrentiel, chaque acheteur et chaque vendeur prend le prix du marché pour une donnée sur laquelle il
n’exerce aucune influence.
Dans un marché concurrentiel monopolistique, il y a de nombreux acheteurs, de nombreux vendeurs et une différenciation
du produit par certaines caractéristiques qui seront mises en avant dans la communication marketing.
Exemple : le marché des pâtes à tartiner est un marché monopolistique. Chaque producteur a un petit monopole sur sa
marque (pas sur le marché) et donc peut se permettre d’augmenter son prix sans perdre sa clientèle, et donc certains vont
accepter de payer plus cher pour un certain produit tandis que d’autres vont se contenter d’un produit avec le prix le plus bas.

• Effet externe (ou externalité) Ne pas confondre avec choc externe.


Une situation où l’action d'un agent économique (production ou consommation) a un impact (effet externe négatif ou positif)
sur le bien-être d'un autre agent, sans que celui-ci n'en soit partie prenante, c'est-à-dire que ce dernier individu n'a pas été
consulté et n'a perçu (externalité négative) ou versé (externalité positive : ex. éducation, vaccination) aucune compensation
relativement à cet impact.

• Stagflation
Coexistence d’un chômage prononcé et d’une inflation importante.
Ce mot-valise, contraction des mots STAGnation économique et inFLATION, a été employé en premier par l'homme politique
britannique Iain Macleod en novembre 1965 pour décrire la situation économique du Royaume-Uni, à une époque où tous les
autres pays développés à économie de marché connaissaient une forte croissance (période des « Trente Glorieuses »). Au cours
des années 1970, et surtout avec le premier choc pétrolier en 1973, la stagflation s'est banalisée.
Il s’agit d’une situation économique où le ralentissement de la croissance (STAGnation), parfois la récession, s'accompagne
d'une hausse des prix et des salaires (inFLATION).
En cas de stagflation, la politique keynésianiste (face à une situation de chômage, une stimulation de l'activité économique par
des politiques de relance) ne fonctionne pas.

• Politique budgétaire d’inspiration keynésienne


Afin d’atteindre certains objectifs économique et sociaux (stabilisation des prix, plein-emploi, croissance macroéconomique…),
les gouvernements utilisent un des instruments à leur disposition : la politique budgétaire. Dans le cadre d’une politique
inspirée par le professeur d’économie anglais John Maynard Keynes, les gouvernements sont invités à accroître les dépenses
publiques, p.e. en période de sous-emploi, afin de stimuler l’activité économique, p.e. en finançant des grands programmes
(constructions ponts, routes…), et de profiter du fameux effet multiplicateur (de Kahn).
Ce multiplicateur est le nombre qui donne l’accroissement final du revenu total et du produit global suite une augmentation
initiale de la demande globale (p.e. de l’investissement ou de la dépense publique).
NB une fois le plein-emploi à nouveau assuré, il faut que les états augmentent les impôts, réduisent la dépense publique et
rééquilibrent leurs finances publiques (jusqu’à la prochaine récession ou pour lutter contre la surchauffe de l’activité
économique).
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• Revenu primaire et revenu disponible
Le revenu primaire est le revenu que les ménages tirent de leur contribution directe ou indirecte à l’activité économique.

Le revenu disponible correspond au revenu primaire auquel on ajoute les transferts sociaux et dont on retranche les
cotisations de sécurité sociale et les impôts personnels.
Exemple de sources de revenus des ménages autres que celles générées par le travail et indépendamment d’allocations sociales :
tous les revenus du patrimoine/de la propriété (je suis propriétaire d’une maison que je mets en location → loyers ou d’une
entreprise → dividendes)

• Chômage frictionnel
Période de temps tout juste nécessaire pour permettre à un individu qui désire changer d'occupation de passer d'un emploi à
un autre (déménagement, changement suite à une formation, entre fin des études et premier emploi, entreprise qui disparaît,
abandon volontaire de son emploi…)
Chômage de très courte de durée : quelques semaines.
C’est un « bon » type de chômage (pas problématique) car il permet de mieux appairer en harmonie les travailleurs et les postes
vacants (meilleur matching).
On s’aperçoit que ce type de chômage a tendance à augmenter quand le marché du travail est porteur.
Représentant environ 3-4% du taux de chômage, ce type de chômage est difficilement compressible.

4. Personne en situation de chômage au sens économique du terme


Personnes en âge et souhaitant travailler, qui sont disponibles sur le marché du travail mais ne trouvent pas d'emploi.
Une personne en situation de chômage doit rencontrer au moins une condition sur les 3 ci-dessous.
Le chômage (définition du BIT (bureau international du travail, siège à Genève) à bien distinguer du chômage indemnisé) :
situation où des personnes en âge de travailler (15 ans ou plus) qui :
1. Souhaitent travailler : avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans
moins de trois mois
2. Sont disponibles sur le marché du travail : être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours (ex. un étudiant à temps
plein n’est pas considéré comme un chômeur)
3. Ne trouvent pas d’emploi : ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence

5. Définissez, présentez et expliquez soigneusement l’inflation par le coût (1 page).

L'inflation par les coûts correspond à la situation où la hausse des prix est provoquée par des hausses autonomes des coûts de
production sans qu'il y ait au départ du processus excès de demande globale ou sectorielle.

Les causes de ce mouvement autonome des coûts peuvent être constituées par la hausse des prix à l’importation (inflation
importée), l’augmentation des salaires par unité produite (inflation salariale), l'élargissement des marges de profit
(inflation administrée) ou encore le relèvement de certains prix contrôlés ou de certains impôts.

1. L'exemple le plus pur d'inflation par les coûts se présente dans le cas d'une inflation importée c’est-à-dire lorsque la poussée
sur les coûts provient directement de l'étranger.
Cette situation peut cependant résulter, non seulement du pouvoir de marché de certains producteurs, mais aussi d'une
inflation par la demande à l'échelle mondiale.
D'autre part, la hausse des prix à l’importation peut être la conséquence, non seulement d'une modification des prix en devises
de biens et services importés, mais aussi d'une variation à la baisse du taux de change effectif de la monnaie nationale.
Une hausse analogue des prix à l’importation a, d'un pays à l'autre, une incidence différente sur le niveau général des prix en
fonction de l’importance de la composante "importations" dans la demande finale. La hausse des prix des matières premières
importées agit directement sur les coûts des produits selon la part qu'elles y tiennent; la hausse des prix des produits alimentaires
importés influe sur le coût de la vie et, par la suite, sur les salaires.
L'appréciation du taux de change de la monnaie du pays qui achète ces marchandises peut freiner l’inflation importée. En
revanche, une dévaluation ou dépréciation du taux de change la renforce.
On peut par exemple citer le rôle joué par les "chocs pétroliers" dans la forte inflation connue par nos pays dans les années '70,
ainsi que sur la part prise par l'effondrement des prix du même pétrole dans la "désinflation" des années '80.

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2. L’inflation salariale (augmentation de salaire) : résulte d’une augmentation des coûts salariaux par une unité produite
répercutées dans les prix.
Il est souvent question d'une inflation salariale, la hausse des coûts de production et des prix de vente des produits étant alors
imputée à des hausses excessives de salaires résultant de la pression des travailleurs organisés.

Nous sommes dans des économies avec moins de concurrence que dans le passé. Dans le cadre d’une économie moins
concurrentielle, on peut répercuter, dans les prix, les augmentations de salaire. Cela ne coûtera rien aux actionnaires, ni ne
diminuera leurs profits, mais cela aura une répercussion sur le prix d’achat supporté par les consommateurs (acheteurs).
Au cours du temps, la productivité de la main d’œuvre augmente. Quand cette productivité augmente, avec le même nombre de
travailleurs on peut produire davantage. Si, en échange de ces gains de productivité de la main d’œuvre, on accorde des
augmentations de salaire aux travailleurs, le coût salarial par unité produite va demeurer inchangé.
3. L’inflation administrée est décidée dans des conseils d’administrations ou dans le gouvernement. Elle résulte d’un
élargissement des marges de profit décidé par un conseil d’administration) ou du relèvement de certains prix contrôlés et de
certains impôts par un gouvernement. P.e. Prix de biens ou services produits par les services publics eux-mêmes (timbre-poste,
ticket de tram...). Augmentation de certains impôts, les droits d’accises ou la TVA peuvent être augmentés.
Cela va se répercuter dans l’ensemble de l’économie. L’inflation « administrée » n’est pas due à un manque de demandes mais à
des décisions.

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