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383-CJ0-LG
INTRODUCTION
Vous étudiez l’économie - la science des choix -, à une époque de changement accéléré,
incroyablement riche en défis. L’Économie analyse les choix que nous faisons lorsque
nous composons avec cette dure réalité : nous ne pouvons pas avoir tout ce que nous
désirons.
Qu’est-ce que l’économie? Chacun s’accorde à reconnaître que la hausse des prix,
l’augmentation du chômage, les crises financières, la mondialisation, les endettements
publics, etc. sont des faits économiques.
Toujours plus….. n’est pas possible….. Il faut choisir…. oui, mais comment ????
Le principe de la rareté peut s’énoncer ainsi : nos besoins sont illimités, mais les
ressources disponibles pour les satisfaire sont limitées. Par conséquent, il nous faut faire
des choix. Mais choisir ceci, c’est renoncer à cela. Nous sommes contraints par le temps,
par nos revenus et par le prix des biens que nous désirons se procurer. Tout le monde se
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retrouve avec des désirs insatisfaits. En tant que société, ce que nous pouvons obtenir est
limité par nos ressources productives rares. Et dans une économie mondiale en
croissance, même l’air pur et l’eau salubre sont devenus des ressources rares. Les
ressources productives rares comprennent: les ressources naturelles, comme le pétrole,
le gaz naturel, les minéraux, le bois, l’eau, etc. Les ressources humaines: capacités
physiques et intellectuelles (niveau de qualification) des personnes (capital humain); Les
ressources physiques (Capital technique fixe et variable) exemples: outils, équipements,
technologie, etc.
Cette situation où les ressources disponibles sont insuffisantes pour satisfaire tous les
désirs des gens s’appelle la rareté.
La rareté n’épargne ni les pauvres ni les riches. Elle nous contraint ainsi à faire des
choix.
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Un revenu limité n’est pas la seule chose qui empêche les gens d’avoir tout ce qu’ils
désirent. Le temps est également limité : il n’y a que 24 heures dans une journée. Et dans
la mesure où notre temps est limité, choisir de consacrer du temps à une activité signifie
également choisir de ne pas consacrer du temps à une autre activité : passer du temps à
réviser pour un examen, c’est renoncer à aller au cinéma. Beaucoup de personnes sont à
ce point contraintes par le nombre d’heures dans une journée qu’elles sont prêtes à
échanger de l’argent contre du temps. Par exemple, les dépanneurs pratiquent des prix
plus élevés qu’un supermarché. Mais elles rendent service aux clients pressés par le
temps qui préfèrent payer davantage que de se déplacer jusqu’au supermarché.
Ainsi, et puisque la rareté règne dans toutes les sociétés, on comprend alors pourquoi
chaque choix comporte un coût. Tout choix implique un sacrifice: il s’agit du coût
d’opportunité. On l’appelle également un coût d’option ou coût de renonciation et il est
mesuré par la non-production d’autres biens (satisfaire certains besoins implique que
d’autres ne le seront pas).
Il s’agit ainsi de la valeur de la meilleure option non réalisée. Ainsi, si, dans une société
imaginaire, il faudrait utiliser la même quantité de ressources (travail et capital) pour
produire un ordinateur que pour produire 2 tonnes de blé, alors le coût d’option d’1
ordinateur supplémentaire serait 2 tonnes de blé. Autrement dit, pour produire 1
ordinateur supplémentaire, il faudrait renoncer à la production de 2 tonnes de blés.
Ce qui est valable au niveau des individus est également valable au niveau des sociétés.
En tant que société, nous devons choisir entre les soins de santé, les autoroutes,
l’éducation, l’environnement etc.
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Adam Smith, économiste écossais et père de l’économie moderne, est un grand penseur
du courant libéral. Il prône la division du travail et libre-échange, la main invisible, la
concurrence, les marchés autorégulés, la propriété privée des moyens de production et
l’intervention limitée de l’État dans l’organisation sociale (État-Gendarme). Ce modèle a
été dominant du 18e siècle jusqu’en 1929. Avec Ronald Reagan et Margaret Thatcher,
les États-Unis et l’Angleterre ont fait un retour au libéralisme durant les années 1980 (le
néo-libéralisme).
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La microéconomie
La microéconomie est la partie de l’analyse économique qui étudie le comportement des
unités économiques individuelles (le consommateur, l’entreprise, le travailleur…). Elle
analyse comment les agents économiques définissent leur choix en fonction de leur
préférence. Voici quelques exemples de questions microéconomiques : Qui bénéficie
des lois sur le salaire minimum ? Taxer le commerce électronique aura-t-il un effet
positif ou négatif sur la croissance d’Internet? Quelle quantité d’un bien faut-il
consommer si son prix est élevé ?
La macroéconomie
La macroéconomie étudie les effets des choix des individus, des entreprises et des
gouvernements sur l’économie nationale et mondiale. Le PIB, l’inflation, le taux de
chômage…sont des faits macroéconomiques que les citoyens connaissent désormais.
Pourquoi la production et l’emploi ont-ils diminué en 2009? Pourquoi les États-Unis ont
connu une récession économique suite à la crise des « Surprime » de 2008? Le
gouvernement a-t-il pu apporter la prospérité en réduisant les taux d’intérêt? Quel est le
lien entre le niveau de la production et celui de l’emploi?
En 2020/2021, quel a été l’impact de la crise du coronavirus (Covid-19) sur les finances
personnelles ? Sur les entreprises ? La demande des consommateurs avait-elle changé? Si
oui, comment ? Quel a été l’état de santé de l’économie en 2020/2021? L’état des
finances publiques est-il aussi inquiétant qu’on le dit ? Que fera le Ministre Girard avec
le déficit engendré par l’intervention du gouvernement en vue de réduire l’impact de la
crise sur l’économie? Et au Fédéral ? Comment la Ministre Freeland pourra-t-elle
rembourser les déficits prévus en 2020-2021 et 2023 ?
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Toutefois, il est souvent difficile, voire impossible, de séparer les faits macroéconomiques
des faits microéconomiques. Par exemple, si le gouvernement baisse les taux d’intérêt
pour relancer le secteur de la construction, il s’agit d’une décision macroéconomique. Mais
ceci va entraîner des modifications dans le comportement des décideurs tels que les
entrepreneurs ou les consommateurs, ce qui relève de la microéconomie. La
macroéconomie influence donc la microéconomie.
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L’ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE
Chapitre #1 :
Les agents économiques et le circuit économique
Dans une économie nationale, les acteurs ou agents économiques sont très nombreux. Il est
habituel de les regrouper en au moins quatre grandes catégories : les ménages, les
entreprises, l’État et le secteur extérieur (ou le reste du monde). Les institutions
financières représentent une cinquième catégorie d’agents.
Il est midi dans une grande ville. Un plombier se lève pour aller au travail. Une maison
de couture fait fabriquer des costumes dans son atelier de banlieue. Un chauffeur de taxi
transporte un metteur en scène en se faufilant dans la circulation. Un facteur dépose un
chèque dans la boîte aux lettres d’un auteur à succès. Un couple achète une paire de billets
pour un concert rock. Toutes les activités sont reliées à l’économie et donnent lieu à des
échanges d’argent qui laisseront des traces (tout flux réel a pour contrepartie un flux
monétaire). Toutes les activités faites par les agents économiques ont pour but final est la
satisfaction de besoins grâce à la production de biens.
Les ménages
En tant qu’individus, nous participons tous activement à l’économie. Dans le cas le plus
typique, nous travaillons et nous utilisons notre salaire pour nous procurer des biens.
Un ménage est un groupe d’individus demeurant sous le même toit, ou à une même
adresse postale, et prenant des décisions économiques en commun.
Les ménages fournissent des facteurs de production à l’économie (ils offrent leur travail
et financent le capital) et en tirent des revenus (revenus d’activité). Ces revenus seront
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utilisés pour consommer ou épargner. Tout individu fait partie d’un ménage, quelles que
soient ses autres fonctions. Une personne peut même constituer un ménage à elle toute
seule.
Ainsi, les agents économiques ci-dessous mentionnés font nécessairement partie d’un
ménage :
• Travailleurs
Les ménages servent de main-d’œuvre aux entités productives. En retour, ils
reçoivent des salaires.
• Consommateurs
À l’aide du pouvoir d’achat reçu en retour de leur participation à la production,
entre autres les salaires, les ménages achètent une grande partie de cette
production. Ils sont consommateurs de cette production.
• Contribuables
Dans les économies modernes, les ménages paient beaucoup d’impôts et taxes à
l’État. Les montants versés par les ménages à l’État sont la base fiscale la plus
importante pour ce dernier. Les ménages sont donc des contribuables.
• Épargnants
L’épargne est la partie non consommée du revenu. Comme le revenu disponible des
ménages est par définition égal à la consommation et l’épargne, les ménages sont
donc épargnants. L’épargne a une fonction essentielle dans l’économie, car elle sert
de source de financement à l’investissement. Sans investissements, il devient
impossible d’assurer la croissance économique et le développement.
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Les entreprises
Entreprises privées
Ce sont des personnes morales qui réalisent des produits (biens et services) en
utilisant des ressources économiques (humaines, physiques et financières). Ces
entités sont la propriété des ménages (des particuliers). Elles ont pour fonction
économique principale la production de biens et services à but lucratif ou non.
À but lucratif
Lorsque les entreprises privées n’ont pas comme finalité la maximisation de leurs
profits, elles opèrent alors dans le secteur non marchand ou à but non lucratif. Elles
cherchent souvent à combler un besoin qui ne serait pas comblé par les entreprises
privées à but lucratif (ex. comptoir alimentaire, aide aux démunis, etc.). Elles
offrent leurs produits (biens ou services) gratuitement ou quasi-gratuitement.
Elles comptent pour leur financement sur les dons reçus des autres agents
économiques.
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Donc, les entreprises sont des organisations ayant une personnalité morale. Leur rôle sur
la scène économique consiste à produire des biens destinés à la vente. Les recettes qui
proviennent de ces ventes servent à financer les ressources utilisées dans le processus de
production. Lorsque les recettes sont insuffisantes pour couvrir les coûts, l’entreprise doit
généralement fermer ses portes. La plupart du temps (à l’exception des entreprises à
but non lucratif), les entreprises privées recherchent la maximisation des profits. En
situation de concurrence, elles le font en cherchant à minimiser leurs coûts de production.
Pour produire les biens et services, les entreprises utilisent différentes ressources. Ces
ressources s’appellent également les facteurs de production.
L’État
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La fonction principale de l’État est la fourniture de services à but non lucratif. Il joue
donc un rôle de producteur. L’État s’occupe de la sécurité intérieure et extérieure du
pays, de l’éducation (jusqu’à un certain âge), de la santé (dans certains pays), etc.
Contrairement aux entreprises, l’État ne vend pas les services qu’il produit aux usagers.
En pratique, cela signifie que la fréquentation de l’école, les soins de santé et l’usage des
routes sont gratuits au Québec, peu importe le nombre d’enfants qu’on a, la fréquence de
nos maladies ou le nombre de kilomètres qu’on parcourt.
Pour financer sa production, l’État prélève de l’argent à la source : c’est le système des
impôts. En principe, tout le monde est obligé d’y contribuer et a accès aux services
produits par l’État. Il n’y a donc pas de lien direct entre l’utilisation d’un service et le
paiement de ce service. On constate également que, si les services produits par l’État
sont gratuits sur le plan individuel, ils ne le sont pas sur le plan global : ces services sont
évalués à leurs coûts de production.
Les mandats que l’on confie à l’État vont dépendre du pays dans lequel on vit. Dans une
société libérale, au sens économique du terme, les mandats confiés à l’État seront peu
nombreux.
Par contre, dans une société sociale-démocrate comme au Canada et au Québec, les
mandats confiés à l’État (État-Providence) seront beaucoup plus nombreux :
➢ Santé;
➢ Éducation;
➢ Recyclage de la main d’œuvre;
➢ Aide à la jeunesse;
➢ Aide à la vieillesse;
➢ Création d’emplois;
➢ Politiques agricoles, politiques économiques (sous tous leurs aspects), politiques
énergétiques et politiques environnementales
➢ Etc.
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Le secteur public est composé des différents ministères tant fédéraux que provinciaux et
services municipaux. C’est la fonction publique. Plus les mandats de l’État sont
nombreux, plus la fonction publique est grande car son rôle est de remplir les mandats de
l’État.
b) Secteur parapublic
Ce qui différencie le secteur parapublic du secteur public est que le premier a des conseils
d’administration qui ont une certaine indépendance vis à vis du pouvoir politique
(autonomie au niveau de leur gestion).
Au Québec, les Commissions Scolaires, les Cégeps, les Universités, les CLSC, les
Hôpitaux, les Centre hospitaliers de longues durées (CHSLD), les Centres Jeunesses, etc.,
sont des institutions parapubliques. Elles offrent leurs services gratuitement ou quasi-
gratuitement. C’est ainsi qu’elles dépendent financièrement de l’État, tout comme le
secteur public.
Par contre les sociétés d’État sont des entreprises dont l’actionnaire est l’État. Elles
vendent leurs produits ou services. Elles ne cherchent pas nécessairement la
maximisation des profits. Elles peuvent être instaurées pour assurer le développement des
ressources stratégiques, pour éviter qu’un secteur tombe sous la coupe du crime organisée
(loto-Québec) ou pour assurer une qualité acceptable des produits vendus (société des
alcools), etc.
Ces sociétés ont une autonomie au niveau de leur gestion et sur le plan financier.
Les trois agents que nous venons de présenter sont les agents nationaux. L’extérieur
regroupe l’ensemble des agents résidant à l’étranger et ayant des relations avec
l’économie nationale, notamment au niveau des importations (M) et des exportations (X).
Pour plus de détails, l’extérieur ou le reste du monde regroupe les ménages, les
entreprises et les États situés à l’extérieur du territoire national. Ceux-ci sont soumis à
d’autres lois et exercent leurs activités dans d’autres environnements économiques.
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Tous les échanges se font aujourd’hui en monnaie. De plus, les agents ayant des besoins
de financement doivent être mis en relation avec les agents ayant des capacités de
financement (souvent les ménages à travers leur épargne). Les institutions financières
sont donc les agents qui les mettent en relation, veillent à ce que la monnaie circule bien
et qu’elle soit en quantité suffisante.
Les agents économiques effectuent des transactions sur deux grands marchés :
Dans notre circuit, on remplacera le marché des capitaux par les institutions financières.
Toute économie nationale est un ensemble complexe de relations entre des individus et des
institutions effectuant des opérations économiques telles que la production,
l’investissement, la consommation, l’épargne, etc. le circuit économique présente, sous une
forme volontairement très simplifiée, les principaux acteurs de la vie économiques d’une
nation et les échanges qui s’effectuent entre eux. Le circuit propose donc une vision
d’ensemble (macro-économique) qui montre les interdépendances et les possibilités de
crise lorsque l’on observe des fuites ou des insuffisances.
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Ménages Entreprises
Épargne Épargne/Amorti
Institutions ssement
Prêts (consommation
et investissements) financières Prêts (investissements)
et services
Production (PIB )
Extérieur ou
Reste du
Monde
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Production
Biens de consommation,
biens de production
Revenus
Dépenses
Profits, salaires,
consommation (C)
loyers, intérêts
Investissements privés
et publics (I et G)
Exportations (X)
Consommation
épargne
En effet, la production donne lieu à une distribution de revenus. Ces revenus seront
utilisés par les ménages à des fins de consommation et d’épargne (l’épargne servant
à financer les investissements et le solde extérieur). Consommation, investissement
(privé et public) et exportation représentant les dépenses.
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Chapitre # 2 :
Mesure de l’activité économique :
La Production
Toute société a besoin de compter. Les sociétés capitalistes, plus que toutes les autres,
comptent, car elles reposent sur le profit. Et l’écriture elle-même est née, à la fin de la
deuxième guerre mondiale, des inscriptions comptables.
On a vu dans le chapitre 1 que les flux entre les différents agents économiques peuvent être
représentés sous forme de circuit. On verra ici qu’il existe également un cadre comptable,
une maquette élaborée par la Comptabilité Nationale qui enregistre ces flux. La
Comptabilité Nationale permet la mesure et la comparaison des performances de
l’économie grâce aux agrégats de production (PIB et PNB), de revenu (revenu national)
et de dépense. Notons que les agrégats sont des grandeurs synthétiques, globales, qui
mesurent le résultat de l’ensemble de l’économie.
Que ce soit les entreprises, les ménages ou tout autre agent économique qui produisent des
biens et services dans l’économie, il faut pouvoir quantifier toute cette production quelque
part. C’est ce qui se fait d’ailleurs et ce, dans les comptes nationaux. Les comptes
nationaux de production, des revenus et des dépenses sont au centre de l’analyse macro-
économique. Ce système de comptabilité fournit un ensemble de mesures statistiques des
activités liées à la production de biens et services.
Au Canada, Statistiques Canada est l’organisme chargé de collecter les données concernant
la nation. Il reste à préciser que l’indicateur-clé de la comptabilité nationale est le produit
intérieur brut.
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Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur de production qui nous permet de calculer
la production ayant été fabriquée à l’intérieur des limites géographiques d’un territoire
(le plus souvent national) et ce, peu importe la nationalité des ressources ayant contribué à
cette production. Le PIB se calcule sur une base trimestrielle ou annuelle.
Autrement dit, le PIB, c’est la valeur, aux prix du marché (le PIB est exprimé en valeur
monétaire) des biens et services finaux (on n’inclut pas les biens et services qui passent
par plusieurs étapes avant d’être vendus : Ci) produits à l’intérieur des frontières d’un
pays au cours d’une période donnée.
Il existe différentes façons de calculer le PIB et quelque soit la méthode choisie, on obtient
le même résultat.
❑ Calcul du PIB selon l’approche des revenus : consiste à additionner tous les
revenus des facteurs engagés dans les activités de production, autrement dit, cette
approche consiste à additionner les revenus gagnés par les propriétaires des
ressources ou des facteurs entrant dans la production des biens finaux. Ces revenus
se divisent en quatre catégories : les salaires (rémunération des travailleurs), les
bénéfices des sociétés (ex. dividendes), les intérêts et revenus de placements (ex.
intérêt versé par une banque dans le compte d’épargne d’un particulier) et revenus
nets des entreprises individuelles (ex. loyers, revenus des exploitations
agricoles,…)
❑ Calcul du PIB selon l’approche des dépenses : elle consiste à additionner les
dépenses des agents économiques liées à la production de biens et de services.
Ces dépenses se divisent en quatre catégories : les dépenses de consommation
(C), celle des ménages,
les investissements (I), ou aussi la formation brute du capital fixe (FBCF), cette
catégorie comprend les investissements publics (ex. construction de routes,
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PIB = C + I + G + (X-M)
Notons que les méthodes les plus souvent utilisées sont les deux premières.
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Plus le revenu des gens s'élève dans un pays, plus les gens accroissent leurs achats de biens
(produits tangibles) mais ils augmentent encore plus rapidement leurs achats de services.
De fait, plus les gens s'enrichissent, plus leurs revenus servent à financer des dépenses
comme le restaurant, les voyages, les spas, etc. ...et non l'achat d'un troisième ou quatrième
réfrigérateur. Donc, dans une société riche, les gens ont tendance à dépenser beaucoup
plus sur les services que sur les biens, ce à quoi répondent les entreprises. Voilà donc une
première explication pourquoi une des caractéristiques d'un pays riche, c'est le fait que la
production du pays (PIB) se compose majoritairement de services: un pays riche est
qualifié d’"Économie de services".
Mais il y a une deuxième raison qui explique pourquoi les économies riches produisent
plus de services que de biens (70% de la production du Canada sont des services). De fait,
une société riche est une société qui utilise des technologies de production très avancées.
Ces technologies exigent beaucoup de services au niveau de leur conception, installation
et entretien. Les entreprises modernes n'en finissent pas de voir défiler dans leurs couloirs
des armées de spécialistes qui vendent leurs services: programmeurs, ingénieurs,
spécialistes en publicité, etc. Tout ce beau monde produit des services comptabilisés dans
la production du pays.
Toutefois, le PIB n’est pas une mesure parfaite. D’ailleurs malgré le degré de précision que
des organismes statistiques comme Statistiques Canada s’efforcent de nous procurer, le
PIB n’est en fait qu’une estimation de la valeur de la production.
Un outil imparfait…
Les comptes nationaux sont un outil de travail important mais comporte néanmoins des
imperfections.
Les marges d’erreurs dues aux imperfections des statistiques sont importantes (de l’ordre
de 5 à 15% selon les estimations). Au plan international, les comparaisons ne sont pas
toujours faciles.
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Aussi incomplet qu’il ne soit, le PIB réel par habitant est le plus utilisé, à travers le monde,
pour des comparaisons dans le temps (pour un même pays) et dans l’espace (comparaisons
internationales) au sujet de la croissance économique et de l’évolution du niveau de vie.
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Comme nous l’avons dit plus tôt, pour calculer le PIB selon la méthode des dépenses, on
fait la somme des achats des biens et services finaux, effectués au cours d’une année par
les quatre secteurs de l’économie : Les ménages, l’État, les entreprises et le secteur
extérieur. Par prix du marché, on entend les prix incluant la TPS et la TVQ.
La consommation (C) représente le total des dépenses des ménages en biens et services de
consommation. Les ménages sont les principaux acheteurs de biens finaux.
Pour identifier les dépenses faites par les entreprises on utilisera le terme investissement
brut (Ib). Cette formation brute de capital fixe (FBCF) sera généralement séparée entre
investissements publics et investissements privés. Il faut noter que la Variation des stocks
est comptabilisée dans les investissements bruts.
Puisque le PIB mesure la production faite à l’intérieur des frontières, il faut alors tenir
compte des exportations et des importations. Les achats de biens et services par le secteur
extérieur (le reste du monde) seront regroupés sous le terme exportations (X); et tous les
biens et services achetés par les agents économiques intérieurs et qui n’ont pas été
produits au pays seront regroupés sous le terme d’importations (M) et comptabilisés avec
un signe négatif. Notons que (X-M) représente le solde de la balance commerciale ou
aussi ce qu’on appelle les exportations nettes (Xn).
PIB + M = C + Ib + G + X
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PIB = C + Ib + G + Xn
Ménages Entreprises
État
PIB Ib
Marché des biens
et services
X M
Reste du
Monde
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Pourquoi soustrait-on les importations ? Car ce sont des produits fabriqués à l’étranger
que nous avons comptabilisés dans les autres composantes de la demande globale (PIB par
les dépenses). En effet, la dépense de 40$ pour des revues « National Geographic » d’un
ménage canadien a été comptabilisée dans la composante C, il faut donc la soustraire dans
M puisque ces revues n’ont pas été produites ici.
Les investissements bruts, tels que comptabilisés dans le PIB optique dépenses
comprennent l’achat de biens d’équipement nouveaux (investissements nets) et de
remplacement ou renouvellement (amortissement). Ainsi donc :
Ib = In + A
Ainsi, le PIN correspond au PIB duquel on a déduit le total des dépenses consacrées à la
dépréciation (ou au renouvellement) du capital fixe, ainsi :
PIN = PIB – A
Comme déjà mentionné plus tôt, nous pouvons aussi calculer le P.I.B. en mesurant les
revenus que les entreprises versent en rémunération des facteurs de production utilisés dans
leur production : la rémunération du travail, les salaires; celle du capital (les placements),
les intérêts; le loyer sera la rémunération des propriétaires fonciers et le bénéfice pour les
entrepreneurs.
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Le revenu intérieur net (RIN) représente la somme des revenus gagnés par les particuliers
et les entreprises, donc taxes non comprises. Il s’agit alors du PIN au coût des facteurs.
On passe ensuite au PIB en ajoutant au RIN les taxes indirectes (TPS et TVQ) moins les
subventions, et en ajoutant également la dépréciation. En effet :
Les impôts indirects (taxes de vente et autres taxes) s’ajoutent aux achats de biens et
services puisqu’ils obligent les consommateurs à payer un montant supérieur à celui reçu
par les entreprises en contrepartie de leurs ventes. Les subventions qui ne correspondent
pas à une valeur de production seront quant à elles déduites; les subventions réduisent le
prix de certains biens (surtout agricoles) en-dessous de leurs coûts de production.
Il faut toujours se rappeler que le PIB calculé par l’approche des dépenses est égal au
PIB calculé par l’approche des revenus!
Le PIB d’une année donnée est évalué aux prix de la même année. Le PIB 2022 en dollars
canadiens courants est égal à la quantité de biens et services produits en 2022 multipliée
par leur prix en 2022.
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Cette évaluation élimine la hausse des prix (inflation) entre deux périodes et mesure
« l’enrichissement » effectif ou réel de la nation. La méthode consiste à mesurer le PIB
d’une année aux prix d’une année de référence (année précédente, 5 ans, 10 ans, …).
Pour illustrer ceci, imaginons une toute petite économie, qui n’a, pour l’année 1, qu’une
seule unité de bien produite et vendue pour la somme de 10$.
Le PIB nominal, correspond au prix du bien multiplié par la quantité (PxQ), soit 10$.
Supposons qu’à l’année 2, le PIB augmente à 40$.
Le PIB a augmenté de 10$ à 40$. Il est difficile de trouver la cause car vous ne savez pas
si on a produit une plus grande quantité (Q) de l’unité en question, si le prix (P)
seulement a augmenté ou bien si on a produit plus de l’unité (Q) et que le prix (P) a
augmenté (les deux ensemble)
Pour éviter une telle confusion, les économistes utilisent plutôt le PIB réel que celui
nominal pour mesurer la richesse effective créée par une nation. Il correspond au PIB
nominal ajusté aux variations de prix.
Même si le PIB nominal n'est pas très fiable en période d'inflation pour nous informer
sur la croissance économique, il faut quand même le calculer, avant de déterminer le
PIB réel. En effet, le PIB nominal peut cependant être facilement transformé en autre
indicateur le PIB réel.
On ramène tous les produits qui ont été fabriqués dans la même unité de mesure: leur
valeur monétaire. Ainsi une motoneige ne peut être additionnée avec un litre de lait...
mais 9000$ (valeur monétaire de la motoneige) peut être additionnée à 2$ (valeur
monétaire du litre de lait).
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Calculer le PIB nominal revient à additionner la valeur les biens et services finaux produits
dans une économie, il s’agit donc de faire la somme de la valeur monétaire de leur
production faite durant l'année en cours. En mettant tout en $, on résout un problème:
on est capable d'avoir un chiffre qui nous informe sur le niveau de la production dans
le pays. Toutefois, le PIB nominal est calculé aux prix de l’année considérée, il comprend
donc l’augmentation des prix.
Pour obtenir le PIB réel, on doit « dégonfler » le PIB nominal par un déflateur (soit un
indice qui est fourni par Statistiques Canada) afin de l’ajuster aux prix d’une année de
référence (soit par exemple 2012). Ceci nous donne la production réelle comme si les
prix n’avaient pas changé depuis ce temps.
L’indice utilisé est l’indice implicite des prix (soit l’IIP), appelé aussi le déflateur du PIB,
car il prend en considération le prix de tous les biens et services produits dans une
économie à un moment donné.
Attention! Il ne faut pas confondre l’indice implicite des prix (IIP) avec l’indice des prix à
la consommation (soit l’IPC) car ce dernier ne prend en compte qu’un panier de biens et
services. L’IPC est utilisé pour calculer le taux d’inflation. Il est également utilisé pour
faire l’indexation des salaires ou des revenus.
𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍
PIB réel = × 100
𝑰𝑰𝑷
𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍
et Déflateur du PIB = × 100
𝑷𝑰𝑩 𝒓é𝒆𝒍
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Année Quantité Prix en $ Indice de prix 100 pour PIB nominal PIB réel
produite l’année de base en $ en $
1 10 5 100 50 50
2 20 7 140 140 100
3 30 8 160 240 150
4 40 10 200 400 200
5 50 12 240 600 250
Qu’observe-t-on ?
➢ On retrouve une hausse du PIB nominal plus importante que celle du PIB réel à
chaque année et c’est normal car le PIB nominal est calculé aux prix de l’année en
cours et les prix (en principe) augmentent à chaque année aussi.
➢ Lorsqu’on observe une hausse du PIB réel, c’est qu’il y a eu une hausse réelle de
la production : c’est la mesure du volume physique réel de la production et ceci est
signe de croissance économique.
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Ainsi, le taux de croissance du P.I.B. réel de l’année 2013 par rapport à celui de l’année
2012 égale à 1,37%, en effet :
𝟕𝟕𝟕𝟓𝟗𝟏−𝟕𝟔𝟕𝟎𝟗𝟔
× 100 = 1,37%
𝟕𝟔𝟕𝟎𝟗𝟔
À partir de ces données on peut affirmer qu’il y a croissance économique jusqu’en 2009,
une contraction (transformée en récession) à partir de 2010 et une reprise en 2013.
Si le PIB demeure un indicateur économique pertinent pour juger de l'accroissement de la production dans
un pays, il présente de nombreuses limites intrinsèques qui en font un indicateur inadapté pour juger de
l'état de bien-être ou de progrès d'une société.
Les critiques faites au PIB ont été formulées depuis longtemps et la plupart des économistes et des
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comptables nationaux se disent parfaitement conscients de ses limites. Le problème, c'est la focalisation sur
cet indicateur et le fait que sa croissance soit désormais considérée comme l'alpha et l'oméga de nos
sociétés modernes. Cependant, cette façon de définir la richesse nationale et sa progression uniquement par
la lentille de la production génère des non-sens et des paradoxes dont les conséquences impactent
durablement notre bien-être collectif et individuel.
Riches, mais de quoi ?
D'une manière générale, tout ce qui peut se produire et se vendre avec une valeur ajoutée monétaire va
gonfler le PIB et la croissance, indépendamment du fait que cela ajoute ou non au bien-être individuel et
collectif. La destruction organisée des forêts tropicales pour y planter du soja transgénique ou des végétaux
destinés aux agro-carburants est bonne pour le PIB des pays concernés et pour le PIB mondial. Peu importe
que ce soit une catastrophe écologique et que les peuples indigènes soient chassés manurien de tout cela
n'est reflété dans le PIB. Car militari, le PIB est indifférent à la nature de l'activité génératrice de revenus :
que ce soit une augmentation des ventes d'armes, d'antidépresseurs, ou une hausse des services
thérapeutiques effectués à cause de l'explosion du nombre de cancers, tout cela est compté comme « positif
» par le PIB. L'excès de profits des banques américaines (10 % des profits des entreprises en 1980, 40 % en
2007) est encore bon pour la croissance du pays et la croissance mondiale.
Les économistes James Tobin et William Nordhaus ont dénoncé ces absurdités à l'aide du concept de
dépenses défensives. Ces dernières désignent des situations où le PIB augmente du fait d'activités qui
consistent seulement à réparer des dégâts divers commis par d'autres activités qui, elles aussi, gonflent le
PIB (par exemple, dépolluer). Il y a alors croissance économique mais aucune progression du bien-être
puisqu'on ne fait, dans le meilleur des cas, que revenir au point de départ. Il faudrait pour cela traiter les
dépenses défensives comme des consommations intermédiaires et non comme des produits finaux ajoutés
au PIB.
Par ailleurs, le PIB et sa croissance sont indifférents au fait que l'on puise dans les stocks pour continuer à
croître : on puise dans les ressources naturelles, on puise dans les ressources sociales et dans les ressources
humaines. Plus généralement, notre comptabilité nationale n'est pas une comptabilité patrimoniale: elle
n'est qu'une vaste comptabilité d'entreprise, centrée sur les flux, avec des entrées et des sorties, qui laisse
dans l'ombre ce qu'il advient du patrimoine - toujours considéré comme gratuit ou inchangé à l'occasion de
la production.
Il est tout à fait possible qu'un enrichissement de la production nationale s'accompagne d'évolutions
positives de l'état de santé de la population, de l'amélioration de l'état des ressources naturelles, des
conditions de travail ou du degré de solidarité existant à un moment donné dans une société. Mais le
contraire est tout autant possible et nous n'en tenons aucun compte. Pour caricaturer, nous pourrions très
bien nous retrouver un jour avec un « gros » PIB, un très fort taux de croissance et un nombre extrêmement
élevé de morts par incivilités, une société totalement atomisée, des conditions de travail considérablement
dégradées, un patrimoine naturel dévasté, etc.
Ce qui compte pour nous, mais qui n'est pas compté
De nombreuses activités qui contribuent au bien-être ne sont pas comptées dans le PIB : le bénévolat, le
travail domestique. Elles n'intègrent le PIB que lorsqu'elles sont réalisées par d'autres unités économiques
et qu'elles-mêmes ou les facteurs de production mobilisés peuvent faire l'objet d'un échange monétaire.
Pourtant, ces activités et ces temps partagés sont extrêmement importants pour le développement, la
stabilité et la pérennité de notre société, mais également pour notre épanouissement personnel, notre
bonheur individuel. Mais ces temps essentiels, considérés comme improductifs, sont ignorés par le PIB,
tout comme le fait que les citoyens aient une espérance de vie de plus en plus longue, un niveau
d'instruction plus élevé, etc.
Le PIB est par ailleurs indifférent à la répartition des richesses comptabilisées, aux inégalités, à la pauvreté,
à la sécurité économique, etc., qui sont pourtant presque unanimement considérées comme des dimensions
du bien-être à l'échelle d'une société. De fait, cet indicateur, qui est au centre de l'attention des politiques
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publiques, n'est pas en mesure de donner des signaux sur d'éventuels facteurs de décohésion sociale. Enfin,
les services non marchands dispensés par l'État sont très mal comptés. Qu'il s'agisse de services collectifs
comme la sécurité, ou de services publics comme la santé ou l'éducation, ils sont comptabilisés dans le PIB
sur la base des dépenses publiques allouées à leur fonctionnement, sans tenir compte de leur qualité.
En résumé, non seulement le PIB et la croissance n'ont pas grand-chose à voir avec le bien-être, mais ils ne
nous envoient pas non plus les signaux permettant d'agir et de prévenir à temps les crises majeures. Il faut
d'autres indicateurs pour cela. La crise a montré que la vive croissance américaine des dix dernières années,
partout montrée comme le modèle à suivre, était un « mirage », selon les termes mêmes de Joseph Stiglitz.
Pour lui, cette croissance n'était pas soutenable sur le plan financier et économique : la crise l'a montré. Ni
sur le plan social : la majorité des Américains a en réalité connu une décennie de stagnation ou de déclin.
Ni sur le plan environnemental : les indicateurs physiques enregistrent un dépassement des principaux
seuils d'alerte.
Au total, le PIB et sa croissance indiquent le « beaucoup produire » d'une société dans la sphère monétaire
et marchande, et non son bien-être. Et encore moins sa soutenabilité écologique, sociale et même
économique et financière !
Faut-il pour autant jeter au panier ces indicateurs devenus des fétiches ? Non ! Il faut juste les utiliser dans
leur domaine de validité et sous réserve de connaître leurs limites. Il faut les remettre à une place qu'ils
n'auraient jamais dû quitter. Il est utile évidemment de connaître la somme des valeurs ajoutées, le partage
de cette valeur ajoutée entre salaires et profits, l'évolution des volumes produits, les indices de prix. La
comptabilité nationale est une belle invention, indispensable à certaines analyses. Y compris pour contester
le culte de la croissance et pour montrer, chiffres à l'appui, que la croissance ne fait ni le progrès ni le
bonheur !
Alternatives Économiques-mars 2011Jean Gadrey et Dominique Méda
En février 2008, le président de la République français, Nicolas Sarkozy demandait à Mrs Joseph Stiglitz,
Amartya Sen (tous les deux prix Nobels) et Jean-Paul Fitoussi, réunis au sein d'une commission de
réflexion sur « la mesure de la performance économique et du progrès social », de déterminer les limites du
pib en tant qu'indicateur des performances économiques et du progrès social afin d'aboutir à des indicateurs
plus pertinents notamment dans la mesure du bien-être et du bonheur.
Le Produit Intérieur Brut ou PIB a été élaboré aux Etats-Unis, en 1932 pendant la « Grande Dépression », à
la demande du Congrès qui souhaitait élaborer un indicateur synthétique de l'activité économique nationale
afin de guider le choix des orientations politiques et d'en mesurer les effets. Le PIB est alors devenu, au
lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, sous l'influence des néo-keynésiens, l'instrument majeur de
mesure de l'activité économique. D'abord cantonné aux Etats-Unis, il s'est ensuite universalisé, sous l'égide
des Nations Unies.
Le PIB mesure le niveau de production d'un pays, c'est-à-dire sa croissance économique et permet donc
d'évaluer et de comparer les performances économiques des pays. En résumé, il peut être défini comme la
somme des valeurs ajoutées des producteurs résidant sur le territoire national.
Le bonheur, quant à lui, dépasse la simple sphère économique ; il peut se définir comme un état durable de
plénitude, de satisfaction complète d'où la souffrance, l'inquiétude et le trouble sont absents. Le bonheur
s'apparente donc à un état de bien-être.
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On peut alors se demander si le PIB, indicateur purement économique, est à même de prendre en compte
les éléments nécessaires à la mesure du bonheur et du bien-être des sociétés contemporaines.
Dans un papier récent Paul Krugman prix Nobel d’économie, spécialiste des questions de commerce
international a publié un article dont le titre éloquent « Le Viagra et la richesse nationale » symbolise la
problématique ambiguë d’un produit, le Viagra, qui donne du bonheur aux utilisateurs/consommateurs
alors que sa présence dans les statistiques de production est quasiment absente. Plus près de nous, le
Président Nicolas Sarkozy a demandé aux prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen de
réfléchir sur la façon de mesurer le bien-être dans la production nationale.
Ces deux attitudes symbolisent la question sensible de la remise en cause de l’indicateur traditionnel que
représente le PIB comme mesure de la richesse nationale. Le PIB est le résultat d’une double composition
incluant la production marchande, celle des entreprises dont l’évaluation se fait au prix du marché et la
production des administrations dont l’évaluation se fait au coût des facteurs. Dans le premier cas les
externalités négatives comme la pollution ne sont pas prises en compte, ainsi que les externalités positives
comme l’accès à des soins gratuits.
En situation de crise économique, force est de constater que les inégalités de revenu, de patrimoine,
accentuent les différences entre les citoyens. Il faut donc des nouveaux outils pour intégrer les différentes
formes d’externalités et pour évaluer de manière exhaustive les inégalités. Il faut donc de nouvelles
mesures pour améliorer la compréhension des statistiques internationales. Avec la crise, l’urgence
écologique devient essentielle pour mesurer la richesse à partir des facteurs qui la produisent, comme le
capital ou le travail.
Le capital utilisé jusque-là était uniquement le capital technique, c’est à dire les machines, alors que le
capital doit être appréhendé dans toutes ses dimensions, économique, naturel, humain, financier,
technologique, etc. Il faut donc un indicateur crédible.
Le produit national net est-il cet indicateur ? Que l’on me permette d’en douter car s’il faut modifier la
manière de comptabiliser la richesse, s’il faut introduire des éléments nouveaux comme la subjectivité,
l’enjeu est que la promotion de nouvelles mesures statistiques reste du domaine de la communication
politique. Comment intégrer les productions d’une entreprise comme Total qui respectant les mesures
environnementales en France ne le ferait pas à l’étranger car Total est une entreprise multinationale. Dans
ce cas, il faudrait taxer la production de Total réalisée à l’étranger dans les conditions de non prise en
compte des normes environnementales (en Afrique, en Asie) lorsque cette production Total rentre en
France. Quel homme politique, quel douanier oserait le faire ?
La commission présidée par le Nobel d’économie Stiglitz souhaite édifier une économie à visage humain à
la suite d’un autre prix Nobel l’Indien Armatya Sen qui par le mécanisme du microcrédit pense qu’il faut
intégrer les pauvres à l’économie mondiale par un auto-développement. La commission Stiglitz veut
modifier les statistiques au prétexte que les marchés nous aveuglent et que le bien-être est souvent ignoré et
qu’il faut élargir les indicateurs aux activités non marchandes, comme la garde d’enfants, comme la santé,
l’éducation, le logement, la sécurité, l’environnement ; en clair, intégrer des éléments objectifs et subjectifs
: une sorte d’inventaire à la Prévert.
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Si Joseph Stiglitz est dans son rôle, on peut néanmoins faire remarquer que la commission économique des
Nations Unies a mis en place plusieurs indicateurs comme l’IDH, indicateur de développement humain ou
l’indicateur de participation des femmes à l’activité économique. Depuis que ces indicateurs existent, la
pauvreté, les inégalités de richesse et de répartition, l’exploitation des femmes dans le Tiers monde n’ont
pas cessé.
De grâce, si le bien-être voire le stock de bien-être (encore faut-il le mesurer) sont des éléments intelligibles
de débat, le bien-être reste inopérant pour comprendre l’orientation des politiques publiques qui malgré tout
restent orientées vers la création du beaucoup plus, c'est-à-dire de la richesse matérielle. Il faut souhaiter
qu’une deuxième commission Stiglitz réfléchisse de façon pertinente sur le choix des indicateurs pertinents
et sur la méthodologie acceptable par tous, pays émergents, Chine, Inde, Brésil, et l’Occident pour favoriser
une prise de conscience politique, théorique, calculatoire à propos des indicateurs pertinents pour mesurer
la production et le bien-être.
Ne pas le faire, c’est rester dans la communication politique gratuite et les effets de manche comme trop
souvent le monde capitaliste nous a habitué. Les exemples des pays nordiques, Danemark, Suède, Norvège,
doivent être médités, non de façon théorique mais concrète : ces pays acceptent une fiscalité lourde pour
une meilleure répartition des revenus, pour la prise en compte de l’environnement (taxe carbone très
élevée) et pour la mise en place des infrastructures sociales de base pour tous (santé, éducation, logement,
le vivre ensemble).
Les pays nordiques ne se contentent pas de mots mais passent rapidement à la pratique en prenant des
actions décisives pour le produit national net et pour le bonheur intérieur brut.
a) À quelle époque le PIB a été élaboré et dans quel but ? que mesure-t-il ?
b) Cet indicateur traditionnel est-il crédible actuellement pour évaluer la
situation des sociétés contemporaines ? expliquez
c) Quels problèmes font ressortir les indicateurs mis en place par les Nations-
Unies depuis leur adoption ? donnez votre avis
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Chapitre #3 :
La croissance économique
L’indicateur utilisé pour évaluer la croissance économique d’un pays est le taux de
croissance du PIB réel (ou le PIB réel par habitant). Lorsque le point de départ est élevé,
il est évident que le taux de croissance risque d’être plus faible. C’est le cas des pays
industrialisés. Par contre, les pays en développement ont souvent des taux de croissance
plus élevés, leur point de départ étant inférieur à ceux des pays industrialisés.
Pour qu’il y ait croissance économique, il faut que le PIB augmente. Deux éléments
peuvent contribuer à l’augmentation du PIB:
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L’instabilité économique
Une économie ne peut pas toujours être en bonne santé. Elle passe par des hauts et des bas.
En effet, le présent en est témoin (avec la récession actuelle due à la pandémie du COVID,
avec la récession de 2008-2009) et l’histoire l’a démontré (la crise de 1929, les chocs
pétroliers de 1973 et 1979, la crise du début des années 1990), toute économie passe
périodiquement par différentes phases (toujours les mêmes), que l’on nomme un cycle
économique. Pourtant elles n’ont pas toujours les mêmes causes ni la même amplitude ni
la même durée. L’évolution du taux de croissance du PIB réel marque le passage d’une
phase d’expansion à une phase de récession voire de dépression.
Il n’y a pas d’ordre dans les phases mais lorsqu’une phase débute, les autres qui suivront
ont toutes un ordre logique.
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La croissance équilibrée (la prospérité économique) c’est l’étape que toute économie
voudrait maintenir le plus longtemps possible, car tous les indicateurs sont bons.
L’économie se porte bien, il y a un plein-emploi des facteurs de production et l’inflation
est contenue.
Lorsque la demande globale devient plus grande que l’offre globale (la capacité de
production des entreprises étant maximale), on commence à sentir des tensions
inflationnistes : c’est la surchauffe.
Ces cycles existent parce que l'économie est instable, cette instabilité est due au fait que
dans les économies de marché ou économies capitalistes, les agents économiques disposent
d’une liberté économique qui fait qu’on a rarement une égalité entre l’Offre Globale et la
Demande Globale. C'est-à-dire que, par moment, l'activité économique s’accroît (hausse
de l’emploi, de la production, des investissements, de la consommation, etc.), alors qu'à
d'autres moments, c'est l’inverse: la production ralentit, les firmes refusent d'investir, le
chômage augmente, la consommation diminue, etc.
Sur le graphique que vous venez de construire ci-dessus, il y a une courbe qui représente
l'évolution de la production pour l'ensemble d'une «vraie» économie, qui est instable; et
une droite qui représente une tendance, autrement dit, elle montre comment évoluerait la
production totale de cette économie s'il n'y avait pas d'instabilité, c'est-à-dire si
l'économie s'améliorait sans cesse à un rythme régulier, sans jamais connaître de
périodes difficiles, bref s'il n'y avait pas de cycle économique. Il s’agit du PIB potentiel.
Le produit intérieur brut potentiel est la valeur de la production finale qui serait réalisée à
l'intérieur des frontières géographiques d'un pays si ce dernier fonctionnait à son niveau
d'efficacité économique (plein emploi et allocation optimale de toutes les ressources).
Enfin, le PIB potentiel, c'est la production qu'aurait réalisée un pays s'il avait utilisé toute
sa capacité de production et ce, de la meilleure façon possible.
Le PIB potentiel est un point de repère pour évaluer jusqu'à quel point une économie gère
correctement ses ressources. Cependant, il faut être conscient que l'économie la mieux
gérée au monde ne pourrait jamais réaliser effectivement le PIB potentiel: le défi de toutes
les économies est de s’en rapprocher le plus possible.
Un cycle économique peut durer entre 7et 12 ans : l'économie atteint un sommet, le point
le plus élevé d’une expansion, puis l'activité économique diminue (c’est la contraction).
L'économie finit toujours par atteindre le fond du chaudron (il s’agit du creux) puis reprend
(c’est la reprise de l’activité économique). Lorsque tout va bien, la reprise engage
l’économie dans une phase d’expansion. Cependant, lorsque les dirigeants perdent le
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contrôle, la croissance peut se transformer en surchauffe qui est l'étape précédant l'atteinte
d'un nouveau sommet, ce qui termine un cycle. Puis l'économie entreprend un nouveau
cycle: contraction, creux, reprise, croissance équilibrée, surchauffe puis sommet.
Une fois qu'une économie est "passée" par toutes les étapes d'un cycle, elle en entreprend
un nouveau. Mais, attention, ce n'est pas parce que l'économie repasse toujours par les
mêmes étapes (sommet, contraction, creux et expansion [reprise, croissance équilibrée,
surchauffe]) qu'il faut conclure qu’elle fait du « sur place », revenant toujours à son point
de départ. De fait, les périodes de prospérité économique (expansion) tendent à être plus
longues et plus fortes que celles de déprime économique (contraction). Lorsqu'une
économie atteint un sommet, il peut y avoir plus d'emplois au sein de l'économie que lors
du sommet précédent.
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Croissance et développement
La croissance économique est mesurée également par le taux de croissance du PIB réel,
mais on se place dans le long terme. La croissance économique se mesure sur plusieurs
cycles économiques.
Le développement est une situation qui caractérise une économie qui connaît, en plus
d’une croissance économique (donc, dans le temps), des changements culturels, sociaux,
politiques, etc. c’est une notion plus globale, également dans le long terme. Il ne peut y
avoir développement sans croissance économique préalable et le développement ne peut
pas durer si la croissance économique ne se poursuit pas. Attention, les contractions sont
normales dans le court terme, mais il suffit que les périodes d’expansion soient plus longues
que les périodes de récession pour qu’une économie connaisse la croissance économique.
Produit intérieur brut en termes de dépenses, aux prix constants de 2012, annuel (x 1 000 000)
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À partir du tableau ci-dessus, nous remarquons qu’à partir de 2015, le Canada a connu
une période d’expansion de l’activité économique. D’abord une reprise qui fait remonter
le PIB réel pour les années 2015 et 2016, ensuite une croissance équilibrée en 2017-
2018. Un ralentissement survient en 2019 (plus faible taux de croissance qu’en 2018)
suivi d’une récession (le PIB en 2020 ayant connu un recul, de plus qu’un taux de
croissance négatif). En 2021, le PIB réel croît de nouveau, l’expansion est de nouveau au
rendez-vous.
On peut également procéder à une analyse trimestrielle d’une économie et non pas
toujours d’une analyse annuelle. Voici l’exemple de l’évolution trimestrielle de la
conjoncture économique du Canada suite à la crise financière (Subprime) en 2008
Cet exemple permet de connaître l’évolution trimestrielle du Produit intérieur brut (PIB)
réel du Canada, en dollars constants de 2002 :
Après avoir atteint un sommet au 4ème trimestre de 2008, le PIB recule durant deux
trimestres consécutifs. Par ailleurs, le taux de croissance du PIB réel devient négatif : on
parle alors de récession.
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La reprise est lente (faible taux de croissance). Elle se manifeste au 3ème trimestre 2009 et
se poursuit lentement jusqu’au 1er trimestre 2010, où le taux de croissance atteint un
maximum de 1,37% (toujours faible). Le 2ème trimestre 2010 marque le début d’une
nouvelle contraction. Le 2ème trimestre 2011 montre une contraction plus grave puisque le
taux de croissance du PIB réel devient négatif. C’est un creux et une légère reprise est
amorcée à partir du 3ème trimestre 2011.
Même si nous sommes beaucoup plus nombreux au Canada depuis un siècle, nous vivons
quand même, pour la plupart, beaucoup mieux. Donc, sur une très longue période, la
production augmente.... mais le chemin est parfois très cahoteux; les récessions de 2008-
2009 et celle qui s’annonce depuis quelques mois (fin 2011) en sont des exemples
récents.
Note : Dans les dernières modifications apportées aux tableaux, soit en 2022, Statistique
Canada considère 2012 comme année de base (c.à.d. que les calculs sont faits en $ constants
de 2012)
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L’inflation
En général, l'inflation est symptôme d'une économie qui surchauffe. La production des
entreprises ne parvient pas à satisfaire la demande, ce qui entraîne une rareté relative des
biens et des services et l'augmentation de leurs prix.
L'inflation est généralement présente dans l'économie. Bien contenue, elle favorise une
croissance harmonieuse.
Note : Depuis le début des années 90, le niveau souhaitable d'inflation a été fixé à
2% par la Banque du Canada, son taux maximal tolérable à 3%.
Estimation de l’inflation
𝐼𝑃𝐶(𝑎𝑛𝑛é𝑒1)−𝐼𝑃𝐶 (𝑎𝑛𝑛é𝑒0)
Taux d’inflation = × 100
𝐼𝑃𝐶(𝑎𝑛𝑛é𝑒0)
« L’Indice des prix à la consommation (IPC) est un indicateur des variations des prix à la
consommation payés par la population cible. L’IPC mesure la variation des prix en
comparant, dans le temps, le coût d’un panier fixe de biens et de services. »
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En présence d’inflation, le pouvoir d’achat des ménages a tendance à baisser; c’est à dire
que le revenu des ménages perd de sa valeur. Le revenu réel (en dollars constants ou le
pouvoir d’achat) s’obtient en divisant le revenu nominal (revenu courant ou en dollars
courants) par l’IPC.
N.B : il ne faut pas confondre l’indice des prix à la consommation IPC qui est calculé à partir d’un panier de biens et
services de consommation évalué à deux dates différentes, et l’indice implicite des prix IIP, ou déflateur du PIB, qui est
calculé en évaluant le prix de tous les biens et services produits dans un pays.
Que faire quand il y a déflation? L'État et les banquiers centraux doivent lancer un
ensemble de mesures aboutissant à un accroissement de la demande et à une reprise de
l'activité économique et de l'emploi. Cela inclut des baisses de taux par les autorités
monétaires, des stimuli de l'État comme des baisses d'impôt ou le lancement de grands
travaux. C'est ce qu'on appelle la relance de l'économie.
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On distingue souvent entre l'inflation poussée par la demande (qui provient du fait que
les demandeurs désirent acquérir plus que les offreurs sont en mesure d'offrir à un
moment donné) et l'inflation poussée par les coûts (qui provient d'une hausse des coûts
de production (prix des matières premières, salaires, etc.¸) que la firme refile à ses clients
au moyen d'une hausse du prix de vente).
Par la demande
Ce genre d’inflation est caractérisé par le fait que la demande globale est forte et devient
plus grande que l’offre globale; cette situation entraine une rareté sur les marchés ce qui
pousse les prix à la hausse. Une augmentation du pouvoir d’achat des ménages les pousse
à consommer davantage; également, la modernisation de leurs équipements ou
l’augmentation de leur capacité de production pousse les entreprises à augmenter leurs
investissements, autre composante de la demande globale.
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Pour tenter de s'y retrouver dans cet univers de mots en «tion» qui concernent tous l'évolution des
prix, voici quelques définitions.
L'inflation
C'est une hausse générale des prix qui fait que nous en avons moins pour notre argent. Pour les épargnants,
c'est la valeur du capital qui s'effrite. Pour les emprunteurs, la situation est meilleure puisque l'argent à
rembourser aura moins de valeur dans cinq ou dix ans.
En général, l'inflation est symptôme d'une économie qui surchauffe. La production des entreprises ne
parvient pas à satisfaire la demande, ce qui entraîne une rareté relative des biens et des services et
l'augmentation de leurs prix.
L'inflation est généralement présente dans l'économie. Bien contenue, elle favorise une croissance
harmonieuse. Depuis le début des années 90, le niveau souhaitable d'inflation a été fixé à 2% par la Banque
du Canada, son taux maximal tolérable à 3%.
Quand le taux d'inflation tend à dépasser sa limite acceptable, la Banque centrale utilise le seul outil dont
elle dispose pour le ramener dans le droit chemin, dans les 18 à 24 mois suivants. Elle majore son taux
directeur.
Stagflation : Il arrive parfois aussi qu'il y ait hausse de prix sans surchauffe, comme cela s'est produit ce
printemps avec la flambée des prix de l'essence et des céréales. Une inflation jumelée à une stagnation de
l'économie porte le nom de stagflation. C'est un cauchemar pour les banques centrales. L'augmentation de
leur taux directeur augmente les risques de récession alors que leur réduction stimule l'inflation.
Désinflation : Le ralentissement de l'inflation, ou de la progression des prix, c'est ce qu'on appelle la
désinflation. Si le taux d'inflation se replie par exemple de 5 à 3%, il y a désinflation. C'est ce que vivent les
États-Unis présentement. Il s'agit d'une situation normale en période de ralentissement.
Déflation : Si la variation des prix se rapproche de zéro, l'économie risque de basculer en déflation, c'est-à-
dire une baisse générale des prix. La déflation paralyse l'activité économique. Les consommateurs se
placent en mode attente, jugeant qu'un achat reporté leur coûtera moins cher qu'aujourd'hui. Les fabricants
se retrouvent avec des stocks qu'ils doivent brader pour faire face à leurs obligations. S'ensuit une nouvelle
baisse des prix et de nouvelles attentes des consommateurs.
Avant longtemps, bon nombre d'entre eux se retrouvent sans emploi. Leurs employeurs deviennent
incapables de rentabiliser leurs entreprises.
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Pour les emprunteurs, le fardeau devient plus lourd que la somme de leurs créances puisque le pouvoir
d'achat de chaque dollar augmente dans le temps.
La déflation conduit à la récession ou l'aggrave si elle est déjà au rendez-vous.
Que faire quand il y a déflation? L'État et les banquiers centraux doivent lancer un ensemble de mesures
aboutissant à un accroissement de la demande et à une reprise de l'activité économique et de l'emploi. Cela
inclut des baisses de taux par les autorités monétaires, des stimuli de l'État comme des baisses d'impôt ou le
lancement de grands travaux. C'est ce qu'on appelle la relance de l'économie.
Rudy Le Cours La Presse 2008
D’une part, un accroissement des coûts de production, d’où une hausse des prix des textiles
et une hausse des prix des produits fabriqués à partir du textile, par exemple des vêtements;
d’autre part, une augmentation du revenu des ouvriers concernés, et par un effet de
diffusion des hausses de salaires (dû en particulier à la pression des syndicats), un
accroissement du revenu d’autres salariés. Bénéficiaires de revenus plus élevés, ceux-ci
vont dépenser plus : ainsi les achats vont augmenter pour tous les biens de consommation,
d’où un accroissement des productions. Mais, on l’a vu, les prix du textile ont augmenté
et, partant, les prix de tous les produits à base de textile : de proche en proche, beaucoup
de prix vont s’accroître. Ainsi l’accroissement des dépenses des salariés ne va pas se
traduire entièrement par une augmentation de la production, puisqu’une partie va être
annulée par la hausse des prix. Il y aura néanmoins un certain développement de la
production de biens de consommation, ce qui amènera les entreprises à accroître leurs
investissements, d’où une expansion de l’industrie des biens d’équipement, cette expansion
pouvant permettre aux firmes concernées d’accorder des hausses de salaires et ainsi de
suite.
D’autres phénomènes peuvent encore se produire. Par exemple la hausse générale des prix
que nous constatons ici va se traduire par une augmentation des prix des produits exportés;
les prix des produits canadiens sur les marchés étrangers peuvent alors dans certains cas
devenir moins intéressants qu’auparavant et les exportations s’en ressentiront, d’où une
dégradation de la balance commerciale.
L’idéal à atteindre
Pour les dirigeants économiques, l'idéal à atteindre, ce n'est certes pas l'inflation (hausse
de prix), ni son contraire la déflation (baisse des prix) mais la stabilité des prix (aucune
hausse des prix), ce qui est cependant difficile à réaliser. Lorsque les prix sont stables, les
agents économiques n'ont pas peur de s'engager pour le long terme (achats,
investissements, etc.), et cela est de nature à favoriser la croissance économique.
GMG 46
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
Dans les années 50 – 60 : le taux d’inflation se maintient autour de 3%. Il y a une forte
croissance économique qui s’accompagne de la croissance de la productivité. L’offre
globale arrive à procurer assez de biens pour que les prix ne flambent pas.
Dans les années 70-80: le taux d’inflation augmente sensiblement. La forte hausse des
prix du pétrole en 74 et 79 n’y est pas étrangère. De plus, nous assistons à un ralentissement
de la productivité et pour couronner le tout, les travailleurs réclament des hausses de
salaires visant à rattraper la perte de pouvoir d’achat. C’est une période de très forte
inflation.
Dans les années 90-01, l’inflation devient l’ennemi no 1 des gouvernements. Les
politiques anti-inflationnistes ont pour effet de ralentir la progression des prix, mais du
même coup, elles freinent la croissance économique. Cette période de déflation touche
l’ensemble des pays industrialisés. De plus la mondialisation de l’économie a forcé les
entreprises à réduire leurs coûts de production et à accroître leur productivité pour être
compétitif. Ce qui a aidé à baisser l’inflation.
A partir du début des années 2002 et jusqu’au début 2022, le taux d’inflation oscille
de nouveau autour de 3%. Toutefois, la récession de 2008 plonge de nouveau le pays
dans une déflation qui renoue avec la croissance à partir de 2012. La pandémie replonge
le pays dans une récession et le début de 2022 est marqué par une très forte augmentation
de l’inflation qui a poussé la Banque du Canada à augmenter à plusieurs reprises le taux
directeur afin de réduire les tensions inflationnistes. Risque-t-on de retomber en
récession?
GMG 47
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
Le chômage
Est en chômage toute ressource économique apte et disponible que son propriétaire ne
parvient pas à mettre à contribution dans l'économie autant qu'il le pourrait et le
souhaiterait.
Population
de 15 ans et
moins
Population
totale
Population
inactive
Population
de 15 ans Actifs
et plus inoccupés
Chômeurs
Population
active
Actifs
occupés
GMG 48
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
Mesurer le chômage est relativement facile lorsque l’activité économique est élevée. Mais
lorsque l’économie boîte, cela est plus difficile.
Statistiques Canada définit un chômeur comme étant un sans-emploi mais cherchant un
emploi activement. Cet organisme utilise un échantillon aléatoire de 125 000 répondants
stratifié à plusieurs degrés (province, milieu rural, ville, sexe, âge). Chaque mois, il change
1/6 de son échantillon.
Imaginons que dans la région où vous vivez, l’activité économique a chuté énormément et
que vous perdez, comme des milliers d’autres personnes votre emploi. Comme les autres,
vous vous mettez à la recherche d’un autre emploi. Vous envoyez des CV partout et vous
faites cela pendant trois mois. Au quatrième mois, découragé de ne recevoir aucune
nouvelle de vos CV et que personne ne vous a contacté pour une entrevue, vous cessez de
chercher du travail (chômeur découragé). Vous n’êtes donc plus un chômeur au sens de
Statistiques Canada. Pour cette raison, en période de chômage, il n’est pas rare d’observer
une amélioration dans le taux de chômage et une baisse de l’emploi car le nombre de
chômeurs diminue davantage que le nombre d’emploi. Lors de cette période le meilleur
indicateur est le nombre d’emploi. De plus, lors de cette période on observe généralement
une augmentation des emplois à temps partiel et une diminution des emplois à temps plein.
Le taux de chômage est obtenu à partir des données de l'enquête mensuelle sur la
population active et il calcule en divisant le nombre de chômeurs officiels par la population
active, et en multipliant le résultat par 100.
𝑵𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒄𝒉ô𝒎𝒆𝒖𝒓𝒔
Taux de chômage = × 100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆
GMG 49
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383-CJ0-LG
Le chômage conjoncturel apparaît lorsque le pays passe par une mauvaise conjoncture
économique, soit, durant une période de contraction ou de récession. Le chômage
conjoncturel est de courte durée, il touche toutes catégories d’actifs, qualifiés ou non, et
disparaît dès que la situation conjoncturelle s’améliore. Le chômage conjoncturel est lié à
l’existence des cycles économiques : il provient d’une faiblesse dans la demande globale
(faible niveau de la consommation, baisse des investissements des entreprises, baisse des
exportations, etc.); il est parfois dû à des événements "hors du contrôle des humains" et
imprévisibles, par exemple : catastrophe naturelle. Il peut être corrigé par des politiques de
relance : monétaires et/ou budgétaires.
Ce genre de chômage est très nocif car il est de longue durée et il risque de générer de la pauvreté
chronique. Il est difficile à contrer.
GMG 50
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383-CJ0-LG
GMG 51
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
Plus le travail est productif, c’est-à-dire que plus les travailleurs produisent par unité de
temps, plus l’économie est compétitive et plus elle créée de l’emploi. Le remède au
chômage chronique est la productivité. Donc la lutte au sous-emploi nécessite
GMG 52
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GMG 53
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383-CJ0-LG
CHAPITRE #4
LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES
Aujourd’hui, le domaine des interventions économiques de l’État est très vaste. L’État
moderne remplit trois grandes fonctions. Les deux premières : Offre de services collectifs
(non marchand) et redistribution (transferts); la régulation (au sens économique du terme)
en est la troisième, et elle est propre aux économies sociales-démocrates : l’État ne se
contente pas de corriger le marché, mais cherche à orienter son évolution à long terme
(action structurelle) ou à court terme (régulation conjoncturelle).
Politiques Politiques
« État - Autres services structurelles conjoncturelles
gendarme » collectifs
Ex. Politique
industrielle
Les organisations économiques que nous mettons en place pour améliorer constamment
notre niveau de vie ne fonctionnent pas toujours correctement, il faut donc prendre des
mesures pour corriger la situation.
GMG 54
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
dirigeants d'un pays. Les politiques économiques peuvent être classées selon les critères
suivants:
Une politique économique (dont la fonction de régulation) est une action générale de
l’État, consciente, cohérente, concrète et finalisée, s’exerçant dans le domaine de
l’économie, qui consiste à agir sur l’évolution économique, de façon à en améliorer les
principaux indicateurs (croissance, emploi, équilibre extérieur et stabilité des prix, etc.) :
à long terme, en orientant l’économie par la politique structurelle : politique industrielle,
de l’environnement, de l’énergie, choix des infrastructures,… et à court et moyen terme,
par la régulation conjoncturelle.
GMG 55
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Les principaux moyens dont dispose l’État sont la politique monétaire, qui tend à
réguler la masse monétaire et la politique budgétaire qui tend à agir sur la vie
économique par le budget de l’État (choix du volume des dépenses publiques, du
déficit budgétaire, structure des dépenses par fonctions : la Défense, l’Éducation, la
Santé, etc.)
GMG 56
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Politiques économiques
Politiques Politiques
structurelles conjoncturelles
Expansionniste Restrictive
Politique Recherche et (relancer une (stabiliser une
industrielle développement économie en économie en
contraction) surchauffe)
Politique
agricole
Politique Politique
monétaire budgétaire
Privatisations/
expansionniste expansionniste
Nationalisations
Etc,…
Politique Politique
monétaire budgétaire
restrictive restrictive
GMG 57
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On distingue :
✓ Politiques structurelles et,
✓ Politiques conjoncturelles
✓ Réglementation, déréglementation;
✓ Nationalisation, privatisation;
✓ Dépenses de recherches;
✓ Développement régional;
✓ Favoriser l’intégration économique ou le protectionnisme;
✓ Introduction ou retrait des politiques sociales (sécurité du
revenu, assurance emploi, sécurité de la vieillesse, aide aux
familles, etc.)
✓ Introduction ou retrait de prix réglementés (produits agricoles,
salaires, loyers, etc.);
✓ Introduction ou retrait de politiques environnementales;
✓ Introduction ou retrait de politiques visant à modifier le
comportement des agents économiques (épargne, santé,
consommation (alcool, jeu, cigarettes, etc.);
✓ Modification de la politique fiscale; etc.
GMG 58
Économie appliquée à la gestion commerciale
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NOTE : Dans des économies de marché (libérales et néo-libérales), l’État ne devrait pas intervenir pour
modifier l’évolution de l’économie et les comportements des agents économiques, ni dans le court terme
(pas d’interventions sous forme de politiques conjoncturelles), ni dans le long terme (pas d’interventions
sous forme de politiques structurelles).
Les seules politiques structurelles que l’État devra mettre en place seront des politiques dites de l’offre, ces
politiques visent à améliorer les structures de l’offre globale d’une économie, afin de renforcer davantage
la concurrence, rendant ainsi les entreprises plus compétitives.
Ceci L’État devrait mettre en place des politiques visant à déréglementer plusieurs secteurs. Par exemple, la
mise en place de politiques de déréglementation visant le marché du travail : la déréglementation pourrait
être l’abolition du salaire minimum. De cette manière, un marché autorégulé serait entièrement responsable
des modalités qui seraient offertes aux travailleurs.
Un autre exemple de politique structurelle qui devrait être mise en place par un État libéral serait la
privatisation des entreprises publiques. Par exemple, une entreprise comme Hydro-Québec devrait être
privatisée. De cette manière ce serait une ou des entreprises privées qui offriraient l’électricité aux ménages
et aux entreprises qui en ont besoin.
Par contre, les économies mixtes (sociale-démocrates) (Canada, par exemple) seraient en faveur d’un vaste
éventail de politiques structurelles de manière à façonner la société selon les choix qu’elle fera. C’est-à-dire,
mettre en place diverses politiques permettant de gérer le long terme quant à l’égalisation des capacités
sociales (réduire les inégalités sociales à travers un système de redistribution : gratuité scolaire, soins de santé
accessibles à tous, prestations sociales, etc.) et à l’utilisation rationnelle des ressources rares.
Une politique conjoncturelle est une série de mesures mises en place par l’État afin d’agir
à court terme sur l’activité économique qui a été déstabilisée par un évènement
temporaire ; certains appellent ces évènements des chocs.
Les politiques conjoncturelles ont habituellement pour but de contrer des problèmes
engendrés par l’inflation et le chômage qui sont causés par des évènements temporaires
GMG 59
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
(conjoncturels). Les politiques conjoncturelles qui sont mises en œuvre peuvent être de
deux types soit, budgétaire ou monétaire.
PIB + M = C + Ib + G + X
ou aussi : PIB = C + Ib + G + XN
Keynes a introduit une véritable révolution dans la pensée économique de son temps,
jusque-là dominée par le libéralisme. Alors que les libéraux croient en la capacité de
l’économie de marché à « s’autoréguler », c’est-à-dire à sortir d’une récession ou d’une
crise sans intervention quelconque de l’État, Keynes a démontré que l’économie de
marché peut connaître des déséquilibres et une crise durable. Il a ainsi mis en évidence
la nécessité d’une intervention régulatrice de l’État sur la conjoncture.
GMG 60
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
NOTE : Dans des économies de marché, les problèmes conjoncturels peuvent se résoudre d’eux-
mêmes. En effet, en cas de chômage conjoncturel, si l’État prend des mesures pour réduire la
rigidité au niveau du marché du travail (par exemple : annuler des allocations « chômage », le
salaire minimum, le rôle des syndicats, etc.), les agents économiques privés réagiront très
rapidement pour corriger la situation. En effet, sans filets de sécurité sociale, une personne au
chômage n’aura pas d’autre choix que de se trouver un autre emploi, et ce, peu importe si celui-ci
est moins bien payé que celui qu’elle occupait au préalable.
Dans le cas de présence d’inflation conjoncturelle, celle-ci ne pourrait être de longue durée. En
effet, les consommateurs, toujours à la recherche du meilleur rapport qualité-prix, trouveraient un
substitut à ce bien ou service. Cette diminution de demande provoquerait une diminution du prix
(ce qui est valable pour un produit est valable pour tous les autres). Ce n’est que lorsqu’il y a
intervention de la part de l’État qu’il pourrait y avoir des problèmes d’inflation de longue durée,
puisque les agents n’auraient plus le réflexe de toujours chercher le meilleur rapport qualité-prix.
Ainsi, les partisans de l’économie de marché sont contre les politiques conjoncturelles
anticycliques, c.-à-d. contre l’interventionnisme de l’État dans l’économie sur le court terme.
Dans des économies mixtes (Canada, par exemple), l’État, dans sa fonction d’État-Providence, doit
mettre en œuvre des politiques conjoncturelles axées sur la demande globale. Il peut, à cet égard,
recourir à la politique budgétaire ou monétaire.
Ces politiques doivent viser à réduire au maximum l’inflation et le chômage conjoncturels. L’État
adopte des politiques conjoncturelles dans le but d’aider les agents économiques à contrer des effets
conjoncturels qui surviennent dans l’économie (récession, crise du verglas, séisme, inondation,
etc.).
En effet, il y aura toujours des effets de la nature qui sont incontrôlable et imprévisible. Or, il est
nécessaire d’aider, dans un souci de justice sociale, les gens qui en sont victimes. De plus, comme
l’activité économique suit un cycle et qu’on a rarement un équilibre entre l’offre globale et la
demande globale, l’État doit mettre en place de politiques économiques conjoncturelles pour
stabiliser ce cycle.
GMG 61
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
La politique budgétaire
Par sa politique budgétaire, l’État fait varier les masses de ses dépenses et/ou de ses
revenus (recettes) afin d’agir sur la demande globale en fonction de l’objectif visé : la
relance ou la stabilisation (si on se place dans le court terme), ou aussi la modification du
comportement des agents économiques (politique fiscale, si on se place dans le long
terme).
Ainsi l’État peut viser des objectifs conjoncturels dans la gestion de sa politique de
dépenses, (ex. : devancer ou retarder ses investissements publics en périodes de
fluctuations économiques : ce qui a un effet direct sur G, composante de la demande
globale) ou poursuivre des objectifs structurels (ex. : hausser les programmes de formation
de la main-d’œuvre pour réduire la dépendance sociale des plus démunis).
Dans le cas de la politique de revenus, on parle des mesures prises par le gouvernement,
soit pour financer ses opérations courantes et ses investissements ou modifier le
comportement des agents économiques. Ces politiques visent souvent des objectifs de
long terme.
En ce qui concerne la politique de dépenses, il s’agit des mesures prises par l’État pour
influencer le niveau d’activité économique dans la société. Ces mesures ont des effets
immédiats sur le niveau d’activité économique et peuvent l’affecter autant dans le court
terme que dans un plus long terme.
L’État peut agir lui-même comme agent économique en faisant des investissements publics
(dépenses d’infrastructures), en étant offreur de produits (exemple la santé et l’éducation)
ou répartissant les revenus en mettant en place des programmes de transferts publics
GMG 62
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
Les débats pour élaborer le budget de l’État sont toujours très vifs.
Le budget de l’État peut être équilibré, dans ce cas les recettes couvrent exactement les
dépenses de l’État.
Le budget peut être excédentaire, dans ce cas les recettes sont plus importantes que les
dépenses de l’État : on parle alors d’un excédent budgétaire (situation qui est possible en
période de prospérité économique : expansion)
Le budget de l’État peut être déficitaire (cas de tous les pays occidentaux à cette date) :
ses dépenses publiques sont supérieures à ses recettes. Ceci occasionne un déficit
budgétaire qui devrait être financé par des emprunts. La dette de l’État est constituée de
l’ensemble des déficits publics cumulés.
Les dépenses publiques sont financées par des recettes fiscales provenant d’impôts directes
et indirects, des cotisations patronales et salariales et par l’emprunt.
Les dépenses de l’État sont principalement constituées de ses productions non marchandes
qui ont vocation à satisfaire l’intérêt général. Les biens et services non marchands sont
gratuits ou quasi-gratuits, c.à.d. leurs prix ne couvrent pas leurs coûts de production.
Libéraux et keynésiens s’accordent presque tous à penser qu’il revient à l’État de produire
les services que sont la justice et la sécurité, qui doivent donc entrer dans le périmètre de
ses productions non marchandes. Reste à déterminer si les services de santé et d’éducation
doivent être produits par l’État.
L’État peut viser des objectifs conjoncturels dans la gestion de sa politique de dépenses,
(ex. : devancer ou retarder ses investissements publics en périodes de fluctuations
économiques : ce qui a un effet direct sur G, composante de la demande globale) ou
poursuivre des objectifs structurels (ex. : hausser les programmes de formation de la main-
d’œuvre pour réduire la dépendance sociale des plus démunis).
GMG 63
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Une politique budgétaire expansionniste peut ainsi prendre les formes suivantes :
GMG 64
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GMG 65
Économie appliquée à la gestion commerciale
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L’État réduit la demande globale, en réduisant ses dépenses publiques et/ou en augmentant
les impôts et taxes. Il vise par ailleurs un équilibre budgétaire (voire même un excédent).
Une politique budgétaire restrictive peut ainsi prendre les formes suivantes :
La politique monétaire.
Clé de la vie économique et sociale, l’utilisation de la monnaie, sous toutes ses formes,
est devenue permanente pour tous les agents économiques.
GMG 66
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
À l’origine, la monnaie est un bien ayant une valeur en soi : une marchandise (coquillage,
bétail…) ou du métal précieux (or, argent). Aujourd’hui, les billets de banque ou les
pièces de monnaie n’ont plus de valeur intrinsèque, mais une valeur légale ou
« nominale » correspondant au montant indiqué sur chaque face du billet ou de la pièce
(ils ont perdu leur valeur matérielle) : on dit que la monnaie s’est « dématérialisée ».
Toute monnaie doit être acceptée par les agents, et sa valeur repose sur la confiance. On
distingue la monnaie fiduciaire, celle qui n’existe que par la confiance et dont la valeur
intrinsèque ne compte pas. Elle est l’expression du pouvoir politique dans la société
puisque l’État la contrôle. Il s’agit de la monnaie papier et la monnaie divisionnaire; et
la monnaie scripturale ou quasi-monnaie (dépôts dans les comptes d’épargnes, dépôts à
terme et obligations du gouvernement). Les chèques et les cartes magnétiques, de débit
et de crédit, représentent des instruments permettant la circulation de la monnaie.
Sans monnaie, il serait très difficile d’avoir une économie basée sur la spécialisation et la
division du travail. La monnaie sert donc d’intermédiaire dans l’échange (se procurer des
biens et services en échange de la monnaie), elle sert de réserve de valeur (elle nous permet
d’épargner pour consommer plus tard), c’est un moyen de paiement (la monnaie a la
capacité d’éteindre les dettes) et finalement, elle est utilisée pour mesurer la valeur relative
des produits ou ressources, on dit que la monnaie a la fonction d’unité de compte. Elle
possède une caractéristique de liquidité puisque tous l’acceptent en paiement ce qui
minimise les coûts de transaction. De plus, sa valeur est connue de tous.
GMG 67
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GMG 68
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Le financement direct met directement en relation, sur le marché des capitaux, les agents
à besoin et à capacité de financement par l’émission et l’achat de titres. Le financement
indirect fait intervenir des intermédiaires financiers comme les banques, qui collectent les
dépôts et distribuent les crédits, notamment par la création monétaire.
Sur le marché monétaire s’échangent des titres à court terme. Il est réservé aux
établissements financiers, aux banques et grandes entreprises. C’est sur ce marché que les
Banques centrales interviennent afin de refinancer les banques en achetant ou en vendant
des titres afin d’augmenter ou de réduire les liquidités et donc influencer la masse
GMG 69
Économie appliquée à la gestion commerciale
383-CJ0-LG
monétaire.
Le marché interbancaire (lieu de refinancement des banques) en fait partie.
Sur le marché financier s’échangent des titres à long terme, notamment des actions et
des obligations. Actions et obligations sont émises sur le marché primaire et revendues à
la Bourse sur le marché secondaire.
Les banques créent de la monnaie scripturale en accordant des crédits sous forme de
dépôts. Utilisés par leurs bénéficiaires pour régler leurs dépenses, ces dépôts créditent le
compte d’autres agents dans les banques : les crédits font des dépôts. Les banques créent
également de la monnaie scripturale en achetant des bons du Trésor et en créditant le
compte des exportateurs qui leur remette des devises étrangères.
Les banques doivent se procurer de la monnaie fiduciaire (BC) pour faire face aux
demandes de retrait en billets de leurs clients et sont obligées de déposer une partie de
leurs dépôts à la banque centrale sous forme de réserves obligatoires; leur pouvoir de
création monétaire n’est pas illimité.
Les banques se procurent les liquidités sur le marché monétaire interbancaire en vendant
des titres.
La masse monétaire comprend la monnaie au sens strict, soit les billets de banque
(monnaie fiduciaire) et la monnaie scripturale, la quasi-monnaie (les dépôts à vue) et les
titres de créances négociables émis par les institutions financières. Il s’agit donc des
disponibilités monétaires détenues par les agents économiques, à un moment donné, et
qui peuvent être rapidement mobilisées et converties en moyens de paiement.
GMG 70
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Au Canada, la Banque Centrale (soit la Banque du Canada) a été fondée en 1934 et était
détenue par des intérêts privés. C’est en 1938 que l’institution devient une société de la
couronne. Nommé par le gouvernement fédéral pour une période de 7 ans, le gouverneur
de la Banque du Canada est le responsable de la politique monétaire mise en place.
Le Gouverneur actuel de la Banque du Canada est « Tiff Macklem »
La Banque du Canada a le monopole de l’émission des pièces et des billets de banque (de
la monnaie légale : le $ Canadien). Elle en fournit à l’économie selon ses besoins. Elle
retire par ailleurs, les pièces et billets désuets et les remplace par de nouveaux.
L’institution remplie également le rôle de banquier auprès des banques à charte (et autres
institutions financières) et du gouvernement fédéral. Ce dernier détient un compte dans
lequel il peut déposer ses recettes en taxes et impôts et ainsi émettre des chèques. Dans le
cas des institutions financières, elles maintiennent des réserves sur les dépôts de leurs
clients qui peuvent être déposées dans leurs coffres forts et/ou dans leurs comptes à la
Banque du Canada.
GMG 71
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Les banques centrales poursuivent plusieurs objectifs et il n’est pas facile de les concilier
tous en même temps. La politique monétaire doit viser à :
Politique monétaire
Par sa politique monétaire, la Banque centrale (Banque du Canada) fait varier (augmenter
ou réduire) la masse monétaire en fonction de l’objectif qu’elle vise : la relance ou la
rigueur.
Afin d’atteindre les objectifs de la politique monétaire, trois instruments sont utilisés : les
taux d’intérêt directeurs, la liquidité bancaire (politique de l’open-market) afin d’encadrer
les crédits et le montant des réserves obligatoires que les banques doivent déposer auprès
de la Banque centrale.
GMG 72
Économie appliquée à la gestion commerciale
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Ces opérations effectuées par la Banque du Canada correspondent à des ventes ou à des
achats de titres négociables (bons du Trésor, obligations) du gouvernement fédéral sur le
marché monétaire.
Achats sur le marché libre : Achat d’actifs non monétaires contre de l’argent.
Lorsque la Banque du Canada effectue des achats d’obligations sur le marché libre, la
masse monétaire augmente dans l’économie. En effet, la Banque du Canada récupère les
titres achetés auprès des détenteurs sur le marché libre. Ces derniers se retrouvent avec plus
d’argent qu’ils déposeront dans le système bancaire, faisant ainsi augmenter les réserves
des banques. Avec plus d’argent dans leurs coffres-forts (plus de liquidité), les banques
voudront procéder à plus de prêts. Pour ce faire, elles réduiront leurs taux d’intérêt. Plus
d’emprunteurs seront alors intéressés par ces nouveaux taux d’intérêt et génèreront
davantage de dépenses en biens durables et d’investissement en capital physique dans
l’économie.
La Banque du Canada effectue ces opérations d’achat au cas où elle veut relancer une
économie en ralentissement, et ceci en augmentant le pouvoir d’achat des agents
économiques (augmentation de la demande globale)
Ventes sur le marché libre: vente d’actifs non monétaires afin de retirer de la liquidité
du marché monétaire.
À l’inverse, une vente de titres par la Banque du Canada sur le marché monétaire permet
de drainer les excès de liquidité sur le marché et a comme conséquence de réduire la masse
monétaire dans l’économie. Les investisseurs procéderont à des retraits d’argent de leurs
comptes bancaires. Ainsi, avec moins de réserves, les banques resserreront le crédit et la
hausse des taux d’intérêt découragera les emprunteurs.
La Banque du Canada effectue ces opérations de vente au cas où elle veut stabiliser
une économie en surchauffe; en effet, en réduisant la liquidité des banques, ces
dernières donneraient moins de crédits aux agents économiques dont le pouvoir
d’achat se verra affecté à la baisse (baisse de la demande globale).
Comme il a été mentionné précédemment, il peut arriver que la Banque du Canada ait à
prêter des fonds aux banques et à l’État, si ces derniers manquent de liquidités
temporairement (court terme). Le taux d’intérêt exigé sur ces prêts est le taux d’escompte.
Ce faisant, la Banque Centrale joue un rôle directeur pour les taux d’intérêt pratiqués entre
GMG 73
Économie appliquée à la gestion commerciale
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banques. Ainsi, le taux d’escompte joue un rôle beaucoup plus déterminant dans la
politique monétaire de la Banque du Canada. C’est lui qui est utilisé pour exprimer la
direction de la politique monétaire. C’est la raison pour laquelle le taux d’escompte est
également appelé « taux directeur ». Lorsque la banque centrale abaisse son taux
d’escompte, elle incite les institutions financières à lui emboîter le pas.
Voici comment le taux d’escompte affecte les autres taux d’intérêt. Techniquement, le taux
d’escompte correspond à la limite supérieure d’une fourchette de 0,5 %, à l’intérieur de
laquelle se négocient les prêts interbancaires au jour le jour. La borne inférieure de la
fourchette correspond au taux d’intérêt sur les dépôts à la Banque du Canada. Le taux
interbancaire ne peut être fixé en dehors de cette fourchette.
De par ce système, la Banque du Canada incite les banques à suivre l’orientation qu’elle
tient à donner aux taux d’intérêt et à contracter des prêts entre elles plutôt qu’avec la banque
centrale. Supposons que la banque ABC manque de liquidité pour satisfaire ses clients, elle
empruntera auprès d’une autre banque au taux d’intérêt interbancaire plutôt qu’au taux
d’escompte qui est supérieur. De la même façon, la banque qui possède trop de liquidités,
cherchera à prêter ses excédents à une autre institution financière au taux d’intérêt au jour
le jour supérieur à celui du taux offert sur les dépôts à la Banque du Canada.
Enfin, les deux outils dont dispose la banque centrale sont complémentaires. En général,
lorsque la Banque du Canada a comme objectif de stimuler l’économie, elle diminue son
taux d’escompte, puis procède à des achats de titres sur le marché public afin d’accroître
la masse monétaire. Les banques commerciales n’ont donc pas d’autres choix que de
réduire leurs taux d’intérêt.
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En novembre 2000, la Banque a instauré un régime de huit dates préétablies par an pour
l’annonce de ses décisions concernant le taux directeur. Données concernant le taux
directeur
Taux directeur
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Articles à lire
Article 1 :
La Banque du Canada publiera ses discussions
La Presse du 8 déc 2022 / Hélène Baril
(Montréal) Dans un souci de transparence et pour mieux faire comprendre ses décisions, la Banque
du Canada publiera à partir de janvier un compte rendu des discussions qui la conduisent à
augmenter ou pas son taux directeur.
« En donnant plus d’informations sur nos décisions de politique monétaire, on aide les gens à mieux
comprendre ce qu’on fait et pourquoi on le fait », a dit Sharon Kozicki, sous-gouverneure de la banque
centrale, en faisant cette annonce jeudi à Montréal devant les membres de l’Institut de développement
urbain.
La Banque du Canada se conforme ainsi aux recommandations du Fonds monétaire international, qui
demande plus de transparence de la part des banques centrales dans la conduite de leur politique monétaire.
Elle imite aussi la Réserve fédérale américaine, qui publie déjà un résumé détaillé des réunions du Comité
fédéral des marchés ouverts (FOMC) deux semaines après l’annonce de ses décisions en matière de taux
d’intérêt.
Comme toutes les banques centrales, la Banque du Canada doit convaincre la population du bien-fondé de
ses décisions, parce que sa crédibilité est son plus important outil.
Récemment, elle a employé toutes sortes de moyens pour mieux expliquer sa mission au grand public, y
compris en utilisant les réseaux sociaux.
Cette transparence est nécessaire, selon Sharon Kozicki. « En fin de compte, ça rend la politique monétaire
plus efficace », a-t-elle dit.
Expliquer la hausse de 50 points : Dans le discours qu’elle a prononcé à Montréal, Mme Kozicki a donné
un aperçu des discussions qui ont conduit la Banque du Canada à relever les taux d’intérêt pour la septième
fois en neuf mois.
La banque centrale a opté pour une hausse importante de 50 points de base, à 4,25 %, plutôt que de
25 points comme beaucoup d’économistes le prévoyaient parce que l’inflation commence à donner des
signes d’apaisement.
Les dirigeants de la Banque du Canada constatent que malgré la croissance économique qui reste solide, le
marché du logement se contracte et la consommation de biens ralentit.
On pense donc que les mesures de politique monétaire qu’on a prises pour rééquilibrer l’offre et
la demande fonctionnent.
Mais la demande est encore trop forte, selon la Banque du Canada. « On a tous vu comment
cette demande excédentaire se manifeste. Par de longs délais de livraison, des files d’attente au
restaurant, des produits en rupture de stock ou des entrepreneurs qui ne craignent pas de perdre des clients
s’ils montent leurs prix », a illustré Mme Kozicki.
L’inflation a ralenti aussi, mais pas assez aux yeux de la banque centrale. « Pour se rapprocher de notre
cible, il faut que l’inflation sur trois mois baisse encore plus, et que cette baisse soit durable », a-t-elle
insisté.
La Banque du Canada a sept semaines de données économiques à digérer avant sa prochaine décision sur
les taux, le 25 janvier. Elle évaluera si de nouvelles mesures sont nécessaires, « mais si les chiffres sont
plus élevés que prévu, on est prêts à agir avec force », a fait savoir Sharon Kozicki.
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Article 2 :
Les États-Unis peuvent échapper à la récession, espère une gouverneure de la Fed
La presse du 10 janvier 2023
(Washington) Les États-Unis peuvent échapper à la récession en 2023, tout en voyant l’inflation
ralentir durablement, a estimé mardi Michelle Bowman, l’une des gouverneurs de la banque centrale
américaine (Fed).
Le marché de l’emploi aux États-Unis reste en effet très solide, malgré les hausses de taux d’intérêt
effectuées par la Fed pour lutter contre l’inflation. Cela représente un « signe d’espoir que nous pouvons
réussir à réduire l’inflation sans ralentissement économique important », a considéré Mme Bowman dans un
discours devant l’association des banquiers de Floride, à Miami.
Le taux de chômage a même reculé en décembre, à 3,5 %.
Dans les mois à venir, la banque centrale devrait continuer à relever ses taux d’intérêt, car l’« inflation est
beaucoup trop élevée », a souligné Mme Bowman.
Et « il est probable » que cela pèse sur l’emploi, a-t-elle alerté, car « le ralentissement de l’économie
signifiera probablement que la création d’emplois ralentira également ».
« Il y a des coûts et des risques à resserrer la politique (monétaire, NDLR) pour réduire l’inflation, mais je
considère que les coûts et les risques de laisser l’inflation persister sont bien plus importants », a-t-elle
néanmoins jugé.
Quant au rythme de hausses des taux et au niveau jusqu’où les taux devront aller, cela dépendra des
« données et (de) leurs implications pour les perspectives d’inflation et d’activité économique », a-t-elle
indiqué.
« Je m’attends à ce qu’une fois que nous aurons atteint un taux suffisamment restrictif, il restera à ce niveau
pendant un certain temps afin de rétablir la stabilité des prix », a ajouté la gouverneure.
L’inflation est tombée en novembre à 5,5 % sur un an, contre 6,1 % en octobre, selon l’indice PCE,
privilégié par la Fed, et qu’elle veut ramener à 2 %.
Une autre mesure, l’indice CPI, qui fait référence, a également montré un fort ralentissement en novembre,
à 7,1 % sur un an. Les données de décembre seront publiées jeudi.
La Fed avait, lors de sa dernière réunion mi-décembre, relevé son taux directeur d’un demi-point, le portant
dans la fourchette de 4,25 à 4,50 %, son niveau le plus élevé depuis 2007. La prochaine réunion est prévue
les 31 janvier et 1er février.
Article 3 :
Les frais de la dette fédérale vont doubler d’ici cinq ans
Joël Denis Bellavance / La Presse du 15 avr. 2022
(Ottawa) Les frais de la dette accumulée du gouvernement fédéral vont presque doubler au cours des
cinq prochaines années sous l’effet combiné de l’encre rouge qui continue de couler à flots à Ottawa
et de la hausse des taux d’intérêt.
Les frais de la dette passeront ainsi de 24,9 milliards de dollars lors du dernier exercice financier (2021-
2022) – soit l’équivalent du budget de la Défense nationale de cette année – à 42,9 milliards de dollars en
2026-2027, selon les projections du ministère des Finances inscrites dans le dernier budget fédéral. En
2020-2021, ils s’élevaient à 20,4 milliards de dollars.
Le boulet que représentent les frais de la dette demeure maîtrisé pour le moment, estime le directeur
parlementaire du budget, Yves Giroux. Il continuera de représenter environ 10 % des recettes du
gouvernement fédéral.
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Mais ce boulet pourrait s’alourdir et devenir problématique à long terme. La raison ? La ministre des
Finances Chrystia Freeland n’a pas inclus dans son dernier budget trois dépenses importantes qui sont à
prévoir au cours des cinq prochaines années : la hausse des dépenses militaires envisagées en raison de la
guerre en Ukraine, la création d’un programme national d’assurance médicaments, qui fait partie d’une
entente conclue entre les libéraux de Justin Trudeau et le NPD, et une majoration des transferts en santé,
comme le réclament bruyamment les premiers ministres des provinces.
« Les frais de la dette sont gérables en ce moment parce qu’ils sont à un creux historique, surtout si on
recule une trentaine d’années. Dans les années 1990, les frais de la dette représentaient une portion
beaucoup plus importante des rentrées fiscales. C’était près de 40 % à ce moment-là. Nous sommes à
environ 7 % et ça devrait passer à 10 % ou 11 % avec la hausse des taux d’intérêt qui est prévue. Donc
c’est tout à fait gérable pour le moment et pour les années à venir », a indiqué M. Giroux.
Mise en garde : Cela dit, les frais de la dette pourraient éventuellement accaparer une part plus grande des
revenus du gouvernement fédéral si la ministre des Finances va de l’avant avec certaines dépenses qui
n’ont pas encore été incorporées dans les projections fédérales, a mis en garde M. Giroux.
Le gouvernement Trudeau subit de fortes pressions de la part de ses alliés de l’OTAN pour qu’il augmente
les dépenses militaires d’une manière à ce qu’elles représentent 2 % du PIB du pays. Pour y arriver, cela se
traduirait par une hausse annuelle de près de 17 milliards de dollars du budget de la Défense nationale.
En outre, Justin Trudeau s’est engagé à jeter les bases d’un programme national d’assurance médicaments
dans l’entente qu’il a conclue avec le NPD qui assure la survie de son gouvernement libéral minoritaire
jusqu’en 2025. Selon les calculs du directeur parlementaire du budget, un tel programme national pourrait
coûter environ 19 milliards de dollars par année, selon les modalités.
Enfin, le premier ministre s’est engagé récemment à augmenter les transferts en santé aux provinces, sans
toutefois avancer un montant. Les provinces, quant à elles, pressent le gouvernement fédéral de majorer les
transferts de l’ordre de 28 milliards de dollars par année. Elles veulent qu’Ottawa paie au moins 35 % des
coûts des services de santé au pays, contre 22 % aujourd’hui.
« La situation est gérable en ce moment parce que cela s’inscrit dans un plan global qui vise toujours à
réduire le ratio de la dette/PIB. C’est sûr que le service de la dette, s’il s’accompagne de dépenses
permanentes importantes qui font en sorte que le déficit croît, on entre dans une trajectoire de dette toujours
en croissance. Le service de la dette est toujours une composante importante des dépenses
gouvernementales », a-t-il aussi noté.
Dans cinq ans, les frais de la dette de 42,9 milliards de dollars représenteront un des postes de dépenses
importants du gouvernement fédéral. À titre comparatif, Ottawa prévoit de verser 29,4 milliards de dollars
en 2026-2027 en transferts aux familles dans le cadre de l’Allocation canadienne pour enfants. Il prévoit
aussi de verser environ 26,3 milliards de dollars en prestations d’assurance-emploi aux chômeurs durant ce
même exercice financier.
Dans le budget, le ministère des Finances affirme que « les frais de la dette publique en pourcentage du PIB
demeurent inférieurs à la moyenne des deux dernières décennies pour la durée de la période de prévision, et
ce, malgré les importants emprunts extraordinaires effectués en raison de la COVID-19 ».
Article 4:
Un ralentissement économique inévitable, dit Ottawa
Les affaires du 03/11/2022
Ottawa — Un ralentissement économique important, voire une récession, est inévitable, insiste le
gouvernement Trudeau dans sa mise à jour budgétaire dévoilée jeudi, mais le Canada est prêt à
l’affronter avec des mesures annoncées comme responsables et ciblées.
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«Notre économie ralentit», a déclaré jeudi la ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia
Freeland, en présentant son énoncé économique de l’automne, à la Chambre des communes.
Mme Freeland, qui mentionne pour la première fois une possible «récession» dans le document déposé, a
expliqué vouloir être «honnête» avec les Canadiens face à ce que subiront «toutes les économies du monde,
grandes et petites».
«C’est écrit noir sur blanc pour être candide avec les Canadiens et pour [leur] assurer que, dans tous les
scénarios possibles, on est prêts», a-t-elle dit lorsque questionnée sur son emploi du mot.
La croissance économique du Canada a été révisée considérablement à la baisse par rapport au budget du
printemps dernier, passant de 3,1 % à 0,7 % pour l’exercice 2022-2023.
«Mais nous serons prêts», a-t-elle assuré, comparant le filet social canadien à «une maison bien construite,
coiffée d’un toit solide».
À quelques reprises dans son discours, Mme Freeland a envoyé des flèches à l’opposition conservatrice.
«Nous allons continuer de tenir tête à ceux qui veulent réduire l’assurance-emploi et les pensions», en
référence à la demande de geler les taux de cotisation.
Les derniers mois ont permis au gouvernement de renflouer ses coffres bien plus qu’espéré et de faire
fondre le déficit, lequel passe de 52,8 milliards de dollars (G$) à 36,4G$, ce qui représente désormais 1,3 %
du produit intérieur brut (PIB). Le pays affiche ainsi «le plus faible déficit et le plus faible ratio de la
dette/PIB du G7», a souligné Mme Freeland.
Le gouvernement projette pour la première fois depuis qu’il est au pouvoir un retour à l’équilibre
budgétaire. Il se produirait à l’exercice 2027-2028. La ministre l’attribue à la reprise «remarquablement
forte» après la récession provoquée par la pandémie.
La ministre présente aussi comme un élément d’«ancrage fiscal» l’objectif de réduire les déficits rattachés à
la réponse gouvernementale face à la COVID-19.
En conférence de presse, Mme Freeland a expliqué qu’elle a cherché un équilibre entre être «fiscalement
responsable» et «faire preuve de compassion». Elle veut éviter que le gouvernement ne «jette de l’huile sur
le feu de l’inflation», ce qui pourrait conduire la banque centrale à augmenter d’autant plus les taux
d’intérêt.
Or, il y a un «décalage» entre la rhétorique de la ministre par rapport à la prudence budgétaire et la réalité
du document, selon un ancien conseiller politique auprès de premiers ministres canadiens sous divers
gouvernements libéraux, Robert Asselin. Celui qui est présentement à l’emploi du Conseil canadien des
affaires note que le gouvernement projette de dépenser près de la moitié de ses nouveaux revenus générés
grâce à l’inflation et la hausse des prix de l’énergie.
«On ajoute 6G$ aux 7G$ qu'on a dépensés depuis le budget, donc on a dépensé 13G$ depuis seulement
avril, a-t-il dit en entrevue. Il ne faut pas perdre la notion de ce qu’est un milliard. [...] Au premier budget
Trudeau en 2015, les investissements totaux étaient d’environ 10G$.»
Nouvelles mesures
Comme La Presse Canadienne l’a révélé mercredi, le gouvernement Trudeau annonce dans son document
budgétaire qu’il entend imposer le rachat d’actions par les sociétés.
Ottawa compte implanter dès 2024 une taxe de 2 % «qui s’appliquerait à la valeur nette de tous les types de
rachats d’actions par des sociétés publiques au Canada», signale-t-on dans l’énoncé de jeudi.
On fait le pari que cette taxe «encouragerait les sociétés à réinvestir leurs profits dans leurs travailleurs et
leur entreprise». Le ministère des Finances calcule que la mesure mènera à une augmentation de 2,1G$ sur
cinq ans des revenus de l’État.
M. Asselin se demande si cette mesure nuit à la compétitivité du Canada.
«Si on ajoute une taxe, un impôt corporatif, […] on ne se rend pas plus compétitif, au contraire, on se rend
probablement moins compétitifs par rapport aux pays qui essaient d'attirer l'investissement privé», a-t-il
commenté.
Mme Freeland ne partage pas cet avis. En point de presse, elle a souligné que les États-Unis ont mis en
place une taxe similaire.
«Tout le monde sait qu’un problème pour le Canada [...] c’est qu’on n’a pas assez d’investissements du
côté privé dans la productivité, a-t-elle répondu. J’espère qu'avec cette mesure, on va encourager les
entreprises à ne pas payer la taxe, mais de choisir d’investir cet argent dans leur productivité, dans leurs
travailleurs.»
Mme Freeland lance aussi, par le biais de sa mise à jour économique, un ultimatum au secteur des cartes de
crédit afin de concrétiser une promesse de longue date de réduire les coûts de transactions pour les petites
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entreprises. En effet, Ottawa a publié jeudi les modifications législatives qu’il propose pour passer de la
parole aux actes et indique que «si l’industrie ne parvient pas à une solution convenue au cours des
prochains mois», le gouvernement présentera ces mêmes dispositions dès l’an prochain.
Une consultation publique est d’ailleurs lancée jeudi sur ce point ainsi que sur d’autres engagements
auxquels le gouvernement Trudeau entend donner suite, comme d’imposer des règles de déclarations de
revenus aux plateformes numériques plus rigoureuses que celles actuellement en vigueur.
Une mesure présentée comme centrale dans l’énoncé économique est une proposition pour concrétiser
l’idée déjà avancée d’un crédit d’impôt à l’investissement dans la production d’hydrogène propre. Cela se
veut une réponse à la Loi sur la réduction de l’inflation de l’administration américaine de Joe Biden.
Le crédit auquel les différents projets seraient admissibles sera déterminé en «s’appuyant sur l’intensité
carbonique de l’hydrogène au cours de son cycle de vie», explique-t-on.
Une consultation aura lieu, mais on fait savoir d’emblée qu’il est envisagé que le crédit d’impôt sera d’au
moins 40 % pour des projets qui présenteraient un niveau d’intensité «sous le seuil le plus exigeant qui sera
établi et qui répondrait à l’ensemble des exigences d’admissibilité». Le crédit sera remboursable, souligne-
t-on.
Entre autres mesures annoncées jeudi, Ottawa indique son intention d’éliminer de façon permanente les
frais d’intérêts sur tous les prêts étudiants et les prêts canadiens aux apprentis. La mesure, qui serait en
place à compter d’avril 2023, coûtera environ 2,7G$ sur cinq ans et 556,3 millions de dollars ensuite, selon
les projections d’Ottawa.
Références :
Sites consultés
https://www.banqueducanada.ca/
https://www.canada.ca/fr.html
https://www.quebec.ca/
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