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COURS D’ECONOMIE GENERALE

CHAPITRE 1 INTRODUCTION GENERALE


L’économie politique fait connaître l’économie de la société ; elle nous dit comment les
nations se procurent ce qui les fait subsister. Or, comme c’est aux efforts des particuliers que
ces choses sont dues, comme ce sont principalement les particuliers qui jouissent de
l’aisance générale qui en est la suite, on ne doit pas considérer l’économie politique comme
l’affaire des hommes d’État exclusivement. Elle est l’affaire de tout le monde. Jean Baptiste
Say, 1826

1.1 Nature et objet de l’activité économique

La science économique est la science de l’administration des ressources rares. Elle étudie les
formes que prend le comportement humain dans l’aménagement de ces ressources ; elle
analyse et explique les modalités selon lesquelles un individu ou une société affecte des
moyens limités à la satisfaction de besoins nombreux et illimités. R.Barre

1.1.1 – Besoins illimités

Le besoin est le désir de la possession d’un bien, pour palier à un sentiment de manque. Sans
besoins, il n’y a aucun sens à l’activité économique. Des sentiments humains sont mis en jeu.
L’activité économique est la satisfaction des besoins des hommes. Il existe trois natures de
besoins :
- Besoins élémentaires ou physiologiques : indispensable à la reproduction de l’espèce
(logement, habillement, nourriture, etc.)
- Besoins matériels : apport au bien-être de l’individu
- Besoins de culture, de loisirs
Il existe deux composantes des besoins humains : les composantes individuelles et les
composantes sociales.
Les besoins sont caractérisés par trois objets :
- Leur multiplicité : besoins vitaux, physiologiques, liés à l’environnement
- Leur satiété : Diminution du besoin au fur et à mesure qu’il est satisfait.
Au-delà d’un certain point, on dit que le besoin est saturé.
- Leur interdépendance : il s’agit de besoins substituables, ou de besoins provoquant
des dépendances avec d’autres besoins (ex : voiture).
Pour l’économiste, les seuls besoins pris en compte (quels qu’ils soient) sont ceux qui
engendrent une activité économique, de production essentiellement.

1.1.2 – Biens limités

Les biens sont réputés limités ou rares. On ne les trouve pas en grande abondance.
Il se pose divers problèmes géographiques (ex : le pétrole en France) ou physiques. Par
exemple, l’eau est un bien économique qui s’achète en raison de sa rareté dans certains
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pays pour des raisons climatiques, en plus des limitations réglementaires. De plus, l’argent
dont nous disposons pour consommer est lui-même un bien limité.
Face à des besoins illimités, on a des biens rares ou limités.

On qualifie les biens de deux manières. On fait une première distinction entre les biens
matériels (physiques) et immatériels (services). Ensuite, on sépare les biens en trois
catégories :
- Biens de consommation : il disparaît après une première utilisation
- Biens de production : C’est un bien qui sert à produire plusieurs fois
- Biens intermédiaires : Ce sont des biens qui servent à produire de nouveaux biens,
qui seront détruits lors du processus de transformation

1.1.3 – L’utilisation efficace des ressources

Une des principales contradictions de l’économie est la conciliation entre des besoins
illimités et des ressources rares. Il convient donc, avec le moins de biens possibles, de
satisfaire le plus de besoins possibles. Il faut donc apprendre à gérer efficacement ses
ressources.

1.1.4. Choix économique

La science économique ou économie, étudie les choix des agents économiques (individus,
ménages, firmes, Etat) réalisés en vue de la satisfaction de leurs objectifs (ex : besoin/désir
de consommation, objectif de profit, …)
Comment ces choix déterminent l’utilisation des ressources disponible, temps disponible,
main d’œuvre, …
- constat de départ : les ressources sont rares, au sens où elles ne permettent pas de tout
faire. En conséquence, tout choix suppose pour un agent un arbitrage entre différentes
possibilités d’affectation de ses ressources (ex : l’argent dépensé pour un dvd ne peut pas
être dépensé pour le cinéma)
- les choix d’un agent sont influencés par des incitations.
- pour choisir entre différentes possibilités, l’agent a besoin d’informations sur ces
possibilités (ex : il a besoin d’infos sur la qualité et le prix des produits)
- Les échanges se font sur des marchés.
- l’ensemble des choix réalisés par les agents et leur interaction déterminent la répartition
(distribution) des richesses (ressources) entre les agents.
Ex : les choix d’études et professionnels, le temps désiré à travailler, la demande de travail
par les entreprises, le degré de syndicalisation, … déterminent les niveaux et la distribution
des salaires.

1.2 Les méthodes d’approche en économie

Il existe deux approches de l’économie :


- Approche Macro-économique : L’économie est saisie dans sa globalité.
On s’intéresse à un groupe, à la globalité. Un exemple d’indice macroéconomique est le PIB.
- Approche Micro-économique : On s’intéresse aux individus.
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On analyse comment se comporte l’individu en situation de rareté, et la manière dont agit


un agent économique au sein de la société.

1.3 Concepts fondamentaux

1.3.1 Arbitrage

- la rareté des ressources implique l’obligation d’arbitrer, c.-à-d. de faire des choix
- certains choix sont individuels (ex : je choisis d’aller à Matete en vélo plutôt qu’en bus) et
d’autres collectifs (ex : la société décide qu’on roule à droite)
- les ressources étant multiformes, il existe différentes formes de rareté (en termes de
budget, temps, ressources naturelles, espace, …)
Constat important : sauf rarissime exception, rien n’est gratuit. Avoir plus d’une chose
implique de renoncer à une autre. Du fait de la rareté, les arbitrages sont des réalités
permanentes de la vie.

1.3.2 Incitations

- question de départ : comment les agents font-ils leurs choix, et comment ces choix
peuvent-ils changer en fonction des circonstances économiques ?
- un agent confronté à un choix évalue et compare les avantages et inconvénients des
différentes options possibles (ex : un consommateur compare les rapports qualité/prix de 2
voitures, un entrepreneur compare les avantages/inconvénients de différentes localisations
possibles de sa nouvelle usine)
- définition : incitations = avantages de tous ordres qui font pencher le choix d’un agent en
faveur d’une option particulière
- ex d’incitations : qualités d’un BS (en termes de performance, robustesse, esthétique,
économie de fonctionnement, …), prix, garantie, service après-vente, ...
- s’il existe une causalité claire entre une incitation et un choix, on peut prévoir comment un
changement au niveau de l’incitation va affecter le choix
Constat important : les agents réagissent aux incitations ; celles-ci sont importantes pour
comprendre les choix effectués.

1.3.3 Echange

- l’échange existe depuis la nuit des temps. Dans les sociétés modernes, des millions
d’échanges ont lieu à tout instant (BS contre BS, BS contre argent, travail contre salaire, ...).
Quasi personne ne produit tous les BS qu’il consomme (contrairement à
Robinson sur son île !). Au contraire, les agents tendent à se spécialiser dans une activité et à
échanger le produit de leur activité contre de l’argent ou contre d’autres productions.
- l’échange permet de la variété des BS que l’on peut détenir
- nombre d’échanges posent des problèmes d’information et de risque de ne pas être
satisfait (ex : voiture d’occasion ou échange via internet)
- si elles sont bien informées et si l’échange est volontaire, les 2 parties sont gagnantes par
rapport à la situation sans échange. En effet, si une des parties
S’estime perdante à l’échange, elle n’échangera pas ! En revanche, si l’une des parties est
contrainte à l’échange (suite à des pressions), alors elle peut être perdante à l’échange.
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1.3.4 Marchés

- les échanges se font sur des marchés


- définition : marché = toute situation où se produisent des échanges (ex : foires, marchés de
village, bourse, grandes surfaces)
- la monnaie est l’intermédiaire habituel dans les échanges (par opposition au troc)
- économie de marché : économie où la plupart des échanges sont marchands (c.-à-d. qu’ils
se font sur un marché)
- la quantité échangée de l’objet considéré et son prix sont déterminés par le « marchandage
» libre entre vendeurs et acheteurs.
- dans une économie de marché, c’est via les choix des agents sur les marchés que se
résolvent les questions fondamentales suivantes : quels BS produire et en quelles
Ce marchandage ne se fait pas toujours au cours d’une discussion entre vendeurs et
acheteurs (ex : achat dans une grande surface). Quantités ? Comment produire ? Pour qui
produire ? Qui prend les décisions économiques ?
- pour certains BS, l’Etat peut intervenir soit au niveau du prix (le prix est réglementé), soit
en tant que producteur de BS (ex : enseignement, santé, défense, …)
- économie mixte : économie de marché, mais où l’Etat intervient dans de nombreux
domaines (en tant que producteur, via la réglementation, via la redistribution des revenus,
…). C’est le cas de la RDC.
Constat important : l’étude de l’échange marchand est un élément clé pour comprendre
comment les ressources sont allouées, quels biens sont produits et qui gagne quoi.

1.3.5 Information

- pour choisir entre différentes possibilités, l’agent a besoin d’informations sur ces
possibilités (ex : infos sur la qualité, le prix des produits disponibles)
- l’absence ou l’asymétrie d’info (ex : dans le cas d’une voiture d’occasion) peut être un
obstacle à un échange dans de bonnes conditions. L’Etat peut être amené à intervenir (ex :
en réglementant la publicité) ou les demandeurs peuvent être amenés à s’organiser (ex : via
les associations de protection des consommateurs).
Constat important : l’information, ou l’absence d’information, joue un rôle fondamental
dans la capacité des marchés à assurer une utilisation efficace des ressources rares de
l’économie.

1.3.6 Répartition (distribution)

- les marchés déterminent les quantités produites et pour qui, mais rien ne garantit que tout
le monde s’y retrouve. La répartition des revenus et des richesses résultant du libre
fonctionnement des marchés est extrêmement inégalitaire !
- l’Etat intervient pour redistribuer les ressources, ce qui atténue les inégalités

1.4– Quelques difficultés


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L’économie est une science sociale. Elle n’est pas suffisante pour analyser une société. Il est
nécessaire d’y apporter d’autres sciences, telles que la sociologie, les sciences politiques, la
psychologie, l’histoire, etc.
Il est impossible d’étudier un phénomène sans le relier aux autres phénomènes sur lesquels
il agit (interdépendances). La gestion des interactions est nécessaire pour avoir une vision
correcte de la réalité.
Il y a une grande diversité de théories sur l’économie. Il y a aujourd’hui coexistence entre
plusieurs théories qui datent de plus de 100 ans. C’est une science relative. Il y a plusieurs
interprétations possibles d’une situation, dues à la diversité des êtres humains.
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Chapitre 2 Les grands courants de la pensée économique

2.1 La pensée classique et néoclassique

2.1.1. Les classiques

Les classiques sont des auteurs d’économie du XVIIIe siècle. Les économistes classiques les
plus reconnus sont Adam Smith et David Ricardo, ainsi que le français Jean-Baptiste Say. Ils
pensent que l’économie n’a pas besoin d’être dirigée car le marché est capable de résoudre
lui-même les déséquilibres comme le chômage, l’inflation, la surproduction ou la sous-
consommation.
Pour eux, les fondements de l’économie sont les suivants :

Auteurs et idées principales

A. Smith (écossais 1723-1790)

1. Ce qu’il appelle la « main invisible »

Chaque individu, en suivant son propre intérêt particulier, conduit à l’intérêt général.
Comme il le dit dans son ouvrage Recherche sur la nature et les causes de la richesse des
Il existerait selon lui un ordre économique naturel spontané grâce aux comportements
individuels qui ont des conséquences collectives positives.

2. Les fonctions régaliennes

L’État doit prendre en charge, pour le bien-être collectif, les fonctions régaliennes qui sont la
justice, la police et les infrastructures collectives.

D. Ricardo (anglais 1772-1823)

1. La loi des rendements décroissants

Lorsqu’on augmente peu à peu un facteur de production (terre, capital, travail), les autres
étant fixes, finalement la production n’augmente que très peu. Par exemple, si on augmente
le nombre de personnes sur une exploitation agricole, la production supplémentaire devient
de plus en plus faible.

2. La valeur travail

La valeur d’un bien dépend du temps de travail fourni.

J.-B. Say (français 1767-1832)

La loi des débouchés ou « l’offre crée sa propre demande »


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Les produits s’échangent contre d’autres produits et permettent une distribution de revenus
par le paiement des salariés, des fournisseurs, le versement du bénéfice. Ce pouvoir d’achat
permet à nouveau l’achat d’autres produits. D’où l’égalité Offre = Demande, c’est-à-dire que
production et demande s’ajustent et s’équilibrent.
La pensée classique est partisane du libéralisme, c’est-à-dire qu’il faut laisser le marché
s’autoréguler grâce au libre-échange et à la flexibilité des prix. L’intervention de l’État doit se
limiter aux fonctions régaliennes.

2. Les néoclassiques

Comme les classiques, le courant néoclassique croit au libéralisme. Plutôt que d’examiner les
problèmes globalement, contrairement aux classiques, les néoclassiques vont examiner des
problèmes économiques de façon précise en utilisant les mathématiques pour justifier leur
raisonnement. Pour cela ils émettent deux hypothèses :
1. La concurrence pure et parfaite : qui regroupe un ensemble de conditions pour
obtenir un fonctionnement idéal de tous les marchés.

2. La rationalité des agents économiques : l’individu est un homo economicus qui


raisonne et calcule pour atteindre son objectif (produire, consommer) sous
contrainte et en limitant sa peine.
Leur démarche sociologique est originale. En effet, ils pensent que les actions isolées sont
finalement identiques les unes aux autres. La somme de ces comportements mène donc aux
grandeurs globales ; c’est le concept « d’individualisme méthodologique » qui, par
agrégation, permet le passage de la micro- à la macroéconomie.
Il y a trois écoles néoclassiques :
Écoles Auteurs Idées principales
L’école de Cambridge

Alfred Marshall (1842-1924)

La valeur d’un bien ne dépend pas de la quantité de travail nécessaire pour sa production
mais de l’utilité qu’elle nous procure.
Donc plus nous consommons un bien, plus son utilité diminue.
Exemple : Plus nous mangeons, moins nous avons faim.
L’école de Lausanne

Léon Walras (1834-1910)

Il cherche à déterminer les prix qui permettent d’égaliser l’offre et la demande sur chaque
marché pour créer les meilleures conditions d’échanges et satisfaire au mieux les intérêts
des vendeurs et des acheteurs.
La concurrence permettrait alors l’équilibre sur tous les marchés et conduirait à l’équilibre
général.
L’école de Vienne

Karl Menger (1840-1921)


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Il étudie la psychologie des individus pour la compréhension du fonctionnement de


l’économie.
Donc, les écoles classique et néoclassique reposent sur la même croyance en le libéralisme.
C’est pour cela qu’il est admis que le courant classique est l’ancêtre du courant néoclassique.
C’est surtout la méthode d’analyse qui diffère (individualisme méthodologique et
formalisation mathématique).

2.2 Les keynésiens et les marxistes

221. Keynes

Keynes (1883-1946) change la pensée économique au niveau des idées dominantes et de la


méthode d’analyse.
D’abord, contrairement aux idées néoclassiques dominantes de son époque, son cadre
d’analyse n’est pas la microéconomie mais la macroéconomie).
Il réprouve (reprouver = être contre) la régulation de l’économie par le marché. En effet, il
pense qu’il existe des rigidités sur certains marchés, notamment sur le marché du travail, qui
se traduisent par un chômage important (Keynes a connu la grande dépression des années
1930). La flexibilité par les prix du modèle d’équilibre général de Walras n’est pas une
réponse efficace pour ajuster l’offre et la demande. Et cela particulièrement sur le marché
du travail car le chômage n’est pas volontaire. L’État ne doit pas se cantonner à ses trois
fonctions régaliennes. Au contraire, il doit intervenir pour réguler l’économie par des
politiques économiques. L’objectif est de mener une politique économique favorable à la
demande, car la consommation serait le moteur de l’économie.
Contrairement aux néoclassiques, il pense que le chômage n’est pas volontaire et que la
monnaie n’est pas un simple moyen d’échange.
Au contraire, un excès d’épargne pénalise la consommation, qui est, selon lui, primordiale
pour se prémunir contre la crise.
La pensée keynésienne a joué un rôle majeur dans la conception économique et le rôle de
l’État. Ces travaux ont donné lieu à de nombreuses réflexions (courant keynésien) et
applications en matière de politiques économiques.

2. Marx

Nous ne pouvons pas analyser toute la pensée marxiste en un paragraphe, mais notre
objectif est de comprendre en quoi Marx était particulièrement en opposition avec les
classiques et les néoclassiques.
Marx (1818-1883) affirme que les patrons sous-payent les salariés pour réaliser une plus-
value ou bénéfice.
Pour lui, le travail est sous-payé par rapport à ce qu’il coûte réellement. Ce qui entraîne
nécessairement des crises de surproduction car les ouvriers, qui constituent la majeure
partie de la population, ne pourront jamais consommer tout ce qu’ils produisent faute de
pouvoir d’achat.
De plus, les entreprises investissent de plus en plus au détriment des salariés. Certes, les
profits augmentent, mais finalement le risque de surproduction est réel car les salariés sous-
payés et au chômage ne peuvent consommer. Donc, selon Marx, le capitalisme est, à terme,
voué à l’échec pour cause de surproduction et d’absence de pouvoir d’achat. La mort du
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capitalisme devrait donner lieu à l’avènement d’un autre système économique : le système
socialiste.
Maintenant que nous avons passé en revue les écoles de pensée les plus connues, nous
allons étudier les systèmes économiques.

2.3 Systèmes économiques

Chaque grand courant de pensée économique se place dans un contexte précis et propose
un modèle d’organisation de la société ou « système économique ».
Le socialisme et le capitalisme sont des systèmes économiques et politiques qui appliquent
les théories libérales et marxistes.

2.3.1 LE SOCIALISME

1. Principes fondateurs

– Propriété collective des moyens de production (tout appartient à l’État).


– Planification de l’économie.
– Économie contrôlée par l’État.

2. Historique

Initialement, le socialisme était une protestation contre les inégalités et la pauvreté.


D’inspiration marxiste, le système politique est fondé, en théorie, sur le souci de l’intérêt
collectif. Il existait déjà avant Marx un courant socialiste qui condamnait les thèses libérales
car non seulement l’intérêt individuel ne menait pas à l’intérêt collectif mais en plus le «
laisser-faire » du marché était contraire au bien-être collectif. Il fut plus ou moins appliqué
en Russie à partir de 1917 et dans les pays d’Europe de l’Est après la Seconde Guerre
mondiale, mais aussi en Corée du Nord, en Chine, à Cuba et dans certains pays d’Afrique
(Éthiopie, Algérie par exemple). Aujourd’hui, très peu de pays sont socialistes. La chute du
mur de Berlin, la fin de la guerre froide et surtout les bilans économiques et sociaux
désastreux ont prononcé la fin de ce dualisme manichéen : capitalisme versus socialisme.

3. Limites

Les bilans économiques et sociaux des régimes politiques socialistes sont certes
contestables. Mais, c’est surtout d’un point de vue démocratique que les économies
socialistes ont montré leurs limites par l’absence de liberté économique et d’entreprendre,
culturelle et de vie privée au sens large pour les citoyens de ces États.

2.3.2 LE CAPITALISME

1. Principes fondateurs

– Propriété privée des moyens de production ;


– Accumulation du capital, réinvestissement et recherche de plus-value ou profit ;
– Régulation de l’économie par le marché.
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2. Historique et diffusion

Le développement du capitalisme commence au XIXe siècle à partir des révolutions


industrielles du XIXe siècle, comme vous avez pu le lire auprès des auteurs réalistes de cette
époque (Zola et la famille des Rougon-Macquart, Balzac…).
Aujourd’hui, c’est le modèle économique dominant, malgré une histoire tumultueuse
marquée par de nombreuses crises mondiales (la grande dépression des années 1930) ou
régionales (crise asiatique de 1997).
Mais, contrairement au pessimisme marxiste, le capitalisme est désormais le système
politique et économique de la plupart des pays du monde. La mondialisation, la
déréglementation, le processus de concentration, les NTIC contribuent largement au
développement planétaire du capitalisme.

3. Limites

Cependant, il faut reconnaître que, face aux crises, ce sont les États qui interviennent par
des politiques économiques et sociales. Le but est de limiter les crises économiques, relancer
la croissance et surtout protéger les citoyens des risques sociaux (chômage, maladie et
détresse humaine). Ce que, empiriquement, le capitalisme est loin de promettre par le
laisser-faire du marché.

4. Les différentes formes de capitalisme aujourd’hui

Aujourd’hui, on considère qu’il y a 4 variantes de capitalisme. Leurs différences s’expliquent


principalement par le rôle que joue l’État dans la régulation de l’économie. En effet, le
système capitaliste est normalement géré par jeu de l’offre et la demande, lui-même induit
par la propriété privée des moyens de production.
Les différents domaines qui permettent de distinguer les formes de capitalisme sont :
- Le type de concurrence sur le marché des biens et services ;
- Le niveau de déréglementation des marchés du travail ;
- Les caractéristiques des marchés financiers ;
- Le degré de protection sociale ;
- Les systèmes d’éducation et de santé

Les différentes formes de capitalisme sont ceux :


- à forte régulation du marché des biens et services : l’Europe du Sud ;
- à protection sociale publique (modèle social-démocrate) : Suède, Norvège, Finlande,
Danemark, Allemagne, …
- à protection sociale privée (modèle asiatique) : Japon, Corée du Sud ;
- où la régulation publique prime : France, Allemagne ;
- qui sont proches du marché : Suisse, Pays Bas.

C. SYNTHESE : LE SYSTEME CAPITALISTE ET LE SYSTEME SOCIALISTE

Eléments distinctifs Système capitaliste Système socialiste


Fondements – Propriété privée des – Propriété collective des
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moyens de production. moyens de production (tout


– Accumulation du capital et appartient à l’État).
recherche de plus-value ou – Planification de
profit. l’économie.
– Régulation de l’économie – Économie contrôlée par
par le marché. l’État.
Développement économique À partir du XIXe siècle et des À partir du XXe siècle.
révolutions industrielles. 􀀁 Système politique qui s’est
􀀁 Aujourd’hui : système écroulé avant le XXIe siècle.
politique et économique Aujourd’hui, peu de pays ont
dominant. encore des économies
socialistes
Fonctions économiques PRODUCTION PRODUCTION
En fonction de la demande En fonction de la quantité de
et des coûts des facteurs de production et de l’allocation
production. des facteurs de production
RÉPARTITION décidés par la planification.
Le profit des entreprises est RÉPARTITION
fonction des opportunités du Les salaires sont déterminés
marché et les salaires sont par le plan.
fonction de la loi de l’offre et CONSOMMATION
la demande. Elle est fonction des
CONSOMMATION quantités produites et des
Le prix est fixé par la « loi de biens disponibles décidés par
l’offre et la demande » : plus le
un bien est rare, plus il est Gosplan.
cher donc peu consommé ;
plus un bien est abondant,
plus il sera consommé.

Le capitalisme est, dans les faits, le système économique dominant, même si,
paradoxalement, l’intervention de l’État dépasse les fonctions régaliennes en menant des
politiques économiques et sociales qui finalement régulent l’économie, comme nous le
constatons en France, en Allemagne, au Japon et même aux États-Unis qui sont pourtant de
fervents défenseurs du libéralisme. D’ailleurs, ce sont ces nations qui sont les plus grandes
puissances du monde.

CONCLUSION

Nous avons donc vu pour le moment que la science économique étudie la manière dont la
société gère les biens économiques rares pour répondre à nos besoins (I). Ensuite, nous
avons vu que, pour procéder à la gestion des ressources rares, il y avait deux modalités :
l’intervention et/ou la non-intervention de l’État.
Les théories classiques et néoclassiques privilégient le laisser-faire, sans intervention de
l’État, pour répondre à nos besoins. L’intérêt privé conduisant à l’intérêt général, l’État ne
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doit pas intervenir (sauf fonctions régaliennes). A contrario, d’après la pensée keynésienne,
l’État devrait être plus actif dans l’économie pour éviter le risque de surproduction et de
sous-emploi. Quant au marxisme, le capitalisme est voué à la mort à cause des crises de
surproduction inéluctables. Selon le marxisme, une économie centralisée et gérée par l’État
serait mieux adaptée au bien-être collectif. Le débat capitalisme versus socialisme ne se
pose plus dans les mêmes termes aujourd’hui. Le modèle dominant reste, d’un point de vue
national et même mondial, le capitalisme.
Même si le capitalisme est aujourd’hui le mode de gestion prédominant dans l’économie
d’une nation ou de la planète, il faut reconnaître que les États interviennent par le biais des
politiques budgétaires et monétaires, et régulent mais aussi orientent l’économie. Ils
interviennent aussi par des politiques sociales qui, certes, contribuent dans une moindre
mesure au soutien de la consommation et de l’emploi, mais surtout sont des solutions
économiques palliatives à la paupérisation, voire à la pauvreté. D’ailleurs, c’est pour
contester les conséquences de précarité du capitalisme sur les populations les plus
vulnérables que des mouvements sociaux d’ampleur internationale comme les mouvements
altermondialistes se sont développés au cours de la décennie 1990.
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Chapitre 3 Le circuit économique


3.1 Les partenaires du circuit (Agents économiques)

- Les ménages

Les ménages ont deux fonctions principales : travailler et consommer. Grâce à leur travail ou
leur activité, ils obtiennent des revenus (de travail, de transfert, de propriété, de l’entreprise
individuelle) et peuvent alors consommer.

- Les entreprises

Les entreprises ont deux fonctions principales : produire et vendre. Elles commencent par
acheter des moyens de production, elles produisent, vendent et partagent le revenu des
ventes. Les bénéfices éventuels servent en partie à investir.

- Les institutions financières

Les institutions financières ont pour rôle de collecter et répartir l’épargne. On appelle
épargne le revenu qui n’a pas été consommé.

- Les administrations publiques

Les administrations produisent des services non marchands, financés par des recettes. Ces
recettes proviennent de taxes, impôts, cotisations sociales, etc. et sont reversées aux
collectivités ou aux structures de l’état.

- L’extérieur (Reste du monde)

L’extérieur désigne tous les échanges ayant lieu entre l’économie nationale et le reste du
monde. L’extérieur est pris dans sa globalité.

3.2 Les Marchés

- Le marché des services et des biens

Ce marché détermine la production nationale (offre), la demande, ainsi que le niveau des
prix.

- Le marché de production

Dans ce marché, on voit s’échanger les biens et les moyens de production. Il contient
notamment le marché du travail, où l’on détermine notamment le volume d’emplois et le
niveau des salaires.

- Les marchés des capitaux


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Le marché des capitaux, ou marché du crédit est l’endroit où l’on va acquérir des capitaux
pour pouvoir réaliser notre activité. C’est également ici que sont déterminés les taux
d’intérêts (loyer de l’argent).

- Les marchés des changes

Le marché des changes, est le lieu d’échange entre les différentes monnaies internationales.
C’est ici que l’on y détermine le taux de change.

3.3 Le schéma de l’économie nationale : le circuit

L’économie nationale forme un circuit entre les différents partenaires où des flux différents
circulent d’un agent à l’autre par l’intermédiaire des marchés.
- Cas d’une économie à deux partenaires
- Les ménages consomment tous leurs revenus
Les entreprises proposent leurs biens et leurs services sur des marchés, à l’attention des
ménages qui en ont besoin. Les dépenses des familles entraînent la circulation de monnaie
entre le marché et l’entreprise. On caractérise ces échanges par deux types de flux : un flux
monétaire et un flux réel. Le flux réel est matérialisé.
On appelle Y la production et C la consommation. On obtient alors l’équation de production
suivante : Y=C
- Les ménages épargnent
L’épargne est symbolisée par la lettre S et les investissements par I. Dans le cadre du circuit,
on a donc :

Productions Revenus

Demande de biens de consommation C Achats de biens de consommation C

Demande de biens d’investissement I Epargne S

Ainsi, dans l’optique du produit, on a l’équation Y = C+I, et dans l’optique des revenus, on a
Y=C+S. On en déduit l’équation suivante : Y = C+S = C+I
On en déduit que quand la production est égale au revenu :
- Production – Consommation = Investissement
- Revenu – Consommation = Epargne
A l’équilibre, Investissement = Epargne

• Economie à trois agents, avec intrusion de l’Etat

Avec l’Etat, il y a modification du circuit et de l’activité économique. L’Etat effectue alors


deux types de dépense : achats de biens et de services aux entreprises de dépense publique
(notés G), et paiement de transferts aux ménages (indemnités diverses, allocations, etc.)
sans contreparties (notés F). La réception de taxes par l’état se note T.
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Productions Revenus

Dépense publique G Impôts – Transferts (T-F)

Demande de biens de consommation C Achats de biens de consommation C

Demande de biens d’investissement I Demande de biens d’investissement I

Ainsi, dans l’optique du produit, on a l’équation Y = G+C+I, et dans l’optique des revenus, Y =
C+S+T-F. On a donc l’équation d’équilibre suivante : G+C+I = C+S+T-F

• Economie ouverte

Dans l’économie ouverte, on fait intervenir le monde extérieur avec l’ajout :


Des exportations X et des importations M
L’équation d’équilibre des biens et des services constitués de l’offre globale Y+M et de la
demande C+I+G+X est donc : Y+M = C+I+G+X

3.4. Les interdépendances économiques entre les nations

La mondialisation est une réalité, celle-ci implique, par définition, une interdépendance
entre les différents partenaires économiques (nations).
3.4.1 La description des flux économiques avec le reste du monde

Les économies nationales, interdépendantes, échangent entre elles biens, services, main
d’oeuvre et capitaux.

Le coefficient de dépendance est un ratio qui permet de mesurer la dépendance d’un pays à
l’égard de ses échanges externes.
𝐈𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 + 𝐄𝐱𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
𝑪𝒐𝒆𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒅é𝒑𝒆𝒏𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆 =
𝐏𝐈𝐁

3.4.2 La nature et la portée du phénomène d’interdépendance entre nations

Les échanges internationaux se basent sur l’inégale dotation des pays en ressources
naturelles, main d’œuvre ou capital (théorie des avantages comparatifs de Ricardo).
Il en résulte néanmoins des rapports de force inégaux de domination et soumission politique
et économique. La mondialisation peut être pleine d’opportunités ou de contraintes, selon
les pays et leur structure économique et sociale. L’ouverture vers l’extérieur n’est pas source
de croissance et de développement pour tous les pays participant aux échanges
internationaux, pour certains elle est source de contraintes politiques et économiques.
16

Chapitre 4 Production et Système Productif


La production est au centre du circuit économique, elle satisfait les besoins des agents
économiques et alimente le circuit en revenus. Néanmoins la production est une notion
complexe, en mutation. Le revenu qu’elle engendre n’est pas calculé sous forme de richesse
globale mais de valeur ajoutée. La mesure de la production connaît des limites multiples.

4.1 La notion de production

L’acte de produire

• Qu’est-ce que la production ?


La production est mesurable avec des outils tels que le PIB et le PNB. On appelle processus
l’acte de produire. Produire, c’est combiner des facteurs de production entre eux. Ces
facteurs de production peuvent être dits originels (nature, ressources humaines) ou dérivés
(capital). La production s’effectue dans l’entreprise dans le but de satisfaire les besoins.
• Les facteurs de production

1) La Nature, la Terre

- Ressources naturelles
- Matières premières (minérales, végétales, animales)
- Energie première (pétrole, …)
- Il s’agit de ressources limitées et dont l’épuisement est probable.

2) Les hommes, les ressources humaines

- Population totale = Population active + Inactifs


- Population active = Employés + Chômeurs
- Taux d’activité = Population active / Population totale
- Durée du travail : 48 heures par semaine.
- Précarité du travail : Aujourd’hui, on n’est pas sûr de conserver longtemps son emploi
(temps partiel, emplois jeunes, …)

3) Le travail

- La salarisation augmente
- Accroissement des qualifications
- Tertiarisation des activités (il y a de plus en plus de services)
- De plus en plus d’activités domestiques sont socialisées

4) Le capital

a) Capital physique (biens matériels de production)


▪ Biens destinés à produire
▪ Fixe : Equipements dont l’usure est lente ou progressive
17

▪ Circulant : Capital qui disparaît lors du processus de production.


▪ Incorporel ou immatériel : Ressources techniques et commerciales, brevets, logiciels.
Ils ont une importance de plus en plus grande.
b) Aspect financier
▪ Réserve de l’entreprise
▪ Crédit bancaire, crédit interne
▪ Etat (subvention, aide à l’investissement)
▪ Etranger

4.2 La production marchande et de la production non-marchande

« La production est l’activité économique socialement organisée consistant à créer des biens
et services s’échangeant habituellement sur le marché ». On distingue la production
marchande et non-marchande.
La production marchande s’échange sur un marché et les revenus qu’elle engendre doivent
du moins couvrir les coûts de production.
La production non-marchande réalisée par les administrations vise à répondre à des besoins
satisfaits hors marché (sécurité, enseignement public). Néanmoins certaines activités
comme l’enseignement ou la santé peuvent être à la fois des productions marchandes et
non -marchandes.
Il ne faut pas confondre secteur public et privé et production non-marchande et marchande.
En effet, cette dernière regroupe aussi bien la production de biens et services par le secteur
privé que la production de biens et services privatifs par le secteur public.

4.2.1 L’importance de la production marchande

C’est de la production marchande que l’Etat tire la grande partie de ses ressources.

4.2.2 L’importance de la production non-marchande

La production non-marchande propose une grande diversité de services ainsi que d’agents
productifs (Etat, organismes sociaux etc.). L’Etat, peut se substituer au marché, on parle
alors d’Etat entrepreneur. Ainsi il se retrouve confronté à de nombreux choix de prix et de la
quantité proposée, choix de l’importance de la production par rapport à la conjoncture et à
ses possibilités et enfin choix entre quantité et qualité des services proposés à la collectivité.
Dans le monde, l’Etat providence et entrepreneur gagne du terrain.

4.3 Valeur ajoutée et mesure de la richesse

La valeur ajoutée permet de mesurer la valeur dégagée par la production d’une unité.
VA = Valeur de la Production – Consommations intermédiaires
Au niveau d’une nation on utilise plusieurs agrégats, reflétant les rentrées ou les sorties
d’argent de la nation :
18

Le Produit Intérieur Brut (PIB: somme des valeurs ajoutées des entreprises du pays en
question), le Revenu National Brut Disponible (RNBD) et la Dépense Intérieure Brute (DIB)
Ces agrégats permettent des comparaisons internationales. Seule la notion de PIB qui sera
plus développée.

4.4 Notion de PIB

4.4.1 Définition et analyse

a. Définition PIB = Produit Intérieur Brut = valeur de marché de l’ensemble des biens et
services finals produits par un pays pendant une période donnée.

b. Analyse de la définition

Le concept de PIB est d’une importance telle qu’il est utile de revenir sur chacun des termes
de sa définition.
• « Valeur de marché » :
- Les biens et services sont exprimés en valeur (par exemple en $ ou en Fc). Cette
valeur est obtenue en multipliant le prix par la quantité produite.
- Le prix renvoie à la valeur d’échange des biens et services, qui ne doit pas être
confondue avec la valeur d’usage de ces biens et services.
- La mesure des biens et services en valeur s’oppose à leur mesure en volume, qui
désigne la quantité produite et ne dépend donc pas du prix.
• « De l’ensemble » :
- Le PIB ne comprend pas les biens et services domestiques (notamment les services
produits à la maison : cuisine, nettoyage, éducation des enfants, bricolage, …)
- Cependant, le PIB comprend les services domestiques si ceux-ci sont rémunérés (ex :
femme de ménage).
• « Des biens et services » :
- Biens : biens matériels (aliments, voiture, ordinateur, …)
- Services : services immatériels (coiffeur, dentiste, cinéma, …)
• « Finals » :
- Les biens et services sont destinés à la consommation des ménages, à
l’investissement (des ménages, des entreprises de l’Etat) et à la consommation
publique (de l’Etat).

➢ Attention : un bien et service peut être compris ou non dans le PIB selon son usage !
Ex : le papier consommé par les ménages est dans la consommation des ménages et
donc dans le PIB. En revanche, le papier utilisé par les imprimeries est dans la
consommation intermédiaire des entreprises et n’est donc pas dans le PIB.
• « Produits » :
- Le PIB comprend les biens et services produits pendant la période considérée (ex :
voiture neuve)
- Le PIB renvoie à la notion de territoire (ex : territoire congolais). C’est donc tout ce
qui est produit à usage final sur le territoire d’un pays.
- Au contraire, le Produit National Brut (PNB) renvoie à la notion de nationalité. La
différence entre les 2 concepts provient des revenus du travail et de la propriété. Ex :
19

un travailleur congolais habitant en France contribue au PIB français (car il contribue


à la production sur le territoire français) et au PNB congolais (car ce travailleur est
congolais).
• « Sur une période donnée » : par ex, un an, un trimestre, …

4.4.2 Calcul du PIB

4.4.2.1 Approche par la VA

VA = CA – CI
Selon l’approche par la VA, le PIB = somme des VA des différents secteurs d’activités.
Exemple : soit une économie qui se résume à un secteur agro-alimentaire
Le PIB s’obtient en faisant la somme des VA de chaque secteur :
PIB = VA agriculture + VA moulin + VA boulangerie industrielle + VA détaillants.

4.4.2.2 Approche par les emplois

On distingue 2 cas, selon que l’économie est fermée ou ouverte.

1er cas : économie fermée (= sans échange avec le RM) :


- tableau ressources/emplois du territoire : en ressource, on retrouve la production à usage
final (par définition le PIB) et en emplois, on retrouve à quels usages le PIB a été employé.

Ressources : PIB
Emplois : C (ménages), I (ménages, entreprises, Etat) et G (Etat)
L’égalité entre ressources et emplois conduit à l’identité fondamentale :
PIB = C + I + G

2ème cas : économie ouverte (= avec échange avec le RM) : on a donc des importations (M)
en provenance du RM et des exportations (X) à destination du RM
-tableau ressources/emplois du territoire : en ressources, on retrouve la production à usage
final du pays (par définition le PIB) et les importations, et en emplois, on retrouve à quels
usages les ressources ont été employées.
Ressources : PIB
Emplois : C (ménages), M (RM), I (ménages, entreprises, Etat), G (Etat) et X (RM)
L’égalité entre ressources et emplois conduit à l’identité fondamentale :
PIB + M = C + I + G + X ce qui peut se réécrire : PIB = C + I + G + X – M

4.4.3 Calcul des PIB nominal et réel

4.4.3.1 Préliminaires

- Comme indiqué ci-haut, le PIB comprend l’ensemble des biens et services à usage final,
ceux-ci étant comptabilisés en fonction de leur valeur de marché, qui dépend elle-même des
prix en cours de ces biens et services, c.-à-d. des prix observés pendant la période
considérée. Parce qu’il dépend des prix en cours, le PIB est qualifié de nominal.
20

- Le PIB nominal varie d’un période à l’autre en fonction des variations des quantités
produites et en fonction des variations de prix. Une grandeur qui n’évoluerait qu’en fonction
des variations des quantités produites reflèterait plus fidèlement l’évolution des richesses
réellement produites par l’économie. C’est précisément l’objectif du calcul du PIB réel.

4.4.3.2 Déflateur du PIB

- le déflateur du PIB indique la part de la variation du PIB nominal due à la variation des prix.
Il s’agit d’un indice du niveau général des prix à la production.
- il se calcule selon la formule suivante : déflateur = PIBn / PIBr
- en inversant la relation précédente, on peut calculer le PIB réel à partir du PIB nominal et
du déflateur : PIBr = PIBn/déflateur
- remarque : PIBr et déflateur sont des mesures complémentaires. Alors que le PIBr n’évolue
qu’en fonction des quantités (les variations de prix étant neutralisées), le déflateur n’évolue
qu’en fonction des prix (les variations de quantités étant neutralisées).

4.4.4 Autres notions dérivées du PIB

4.44.1 Indicateurs dérivés du PIB

• PNB
• Produit Intérieur Net (PIN)

- Définition :

PIN = PIB – Am où Am désigne l’amortissement (au sens macroéconomique), c.-à-d. la part


de la production qui sert à compenser l’usure du stock de capital physique (constitué par les
bâtiments, les machines, …)
Le PIN constitue un meilleur indicateur de la production réellement pour la consommation
et pour augmenter le stock de capital productif.
• Produit National Net (PNN)
Il se définit d’une façon similaire au PIN :
PNN = PNB – Am
Comme le PNB, il s’agit d’un concept renvoyant à la nationalité, par opposition au PIN qui est
un concept qui renvoie au territoire.
- PNN par tête (pnnt)
Formule : pnnt = PNN / population
Ce concept définit la richesse produite par tête et permet de comparer des pays de
populations différentes

4.4.4.2 Croissance économique

La croissance économique (entre deux périodes) est le plus souvent assimilée au taux de
croissance du PIB
Le taux de croissance du PIB entre les périodes t - 1 et t se calcule comme suit :
TCt = PIBt / PIBt-1
4.4.4.3 Le PIB, indicateur de bien-être ?
21

Le PIB est avant tout un indicateur de production de BS marchands et non marchands.


Les limites du concept de PIB sont de plusieurs ordres :
- S’il est nominal, il dépend des quantités mais aussi des prix (cfr. Supra)
- Il ne tient pas compte de la durée de vie et/ou de la nocivité éventuelle des BS
produits pour les humains et l’environnement
- La façon dont il est construit conduit au paradoxe de « l’accident de la route » : un
accident de la circulation implique diverses activités (soins de santé, réparation ou
remplacement du véhicule, ...).
- Il ne comprend pas les activités domestiques et le bénévolat, qui contribuent
pourtant beaucoup au bien-être.
- Il ignore un problème fondamental, à savoir celui de la répartition des biens et
services produits au sein de la population.
Il existe des indicateurs de bien-être bien plus adaptés (ceux-ci intègrent des indicateurs) :
- Sociaux (ex : taux de chômage, espérance de vie, …)
- Environnementaux (ex : niveaux de pollutions, exploitation des ressources naturelles)
- Un exemple bien connu est l’Indice du Développement Humain (IDH), qui consiste en
une moyenne pondérée du PIB/tête, de l’espérance de vie et du niveau d’instruction.

4.4.5 Les limites de la mesure de la production

La comptabilité nationale prend en compte les aspects quantitatifs de la production. La


mesure de la production rencontre certaines limites, le débat rejoint celui qui lie la
croissance et le développement, deux notions distinctes. Ainsi Henri Montant, dans Le
Monde du 21 septembre 1989 propose un nouvel agrégat : le BNB (Bonheur National Brut).
Les comparaisons internationales basées sur les grands agrégats de la comptabilité nationale
n’apprécient qu’imparfaitement la situation d’un pays ; ils oublient le bien-être collectif. De
nombreux facteurs sont oubliés, telle la saisie du travail domestique, l’économie dite
souterraine ou parallèle, la prise en compte des nuisances et la qualité des produits.
Face à ces lacunes, de nouveaux agrégats évaluant le développement des pays sont apparus
tel l’Indice de Développement Humain (l’IDH). La croissance n’est pas systématiquement
source de développement.
22

Chapitre 5 L’investissement
C’est une opération économique fondamentale car elle est déterminante pour l’accumulation
du capital nécessaire à la croissance économique. Elle constitue un des principaux moteurs
économiques et elle permet l’amélioration des techniques de production et le développement
du progrès technique. Elle est une puissante source d’emplois et de revenus. L’investissement
est au cœur des débats économiques et des débats politiques notamment.

Eléments de définition

L’investissement est l’acquisition de biens de production.

5.1 Investissement et FBCF (Formation brute de capital fixe)

- Dépense immédiate en vue de recettes futures


- Dépenses pour minimiser les coûts : valeur des biens durables acquis par les unités
productrices résidentes afin d’être utilisées pendant au moins un an dans le processus de
production.
Pour la comptabilité nationale, on parle d’investissements productifs : il s’agit de l’ensemble
des investissements en capital fixe des entreprises, hors logement.
La FBCF est obtenue en ajoutant à ce dernier l’acquisition de logements par les ménages et
la constitution d’équipements collectifs par les administrations publiques.

5.2 Les différents types d’investissement

- L’investissement ne mesure que des achats de biens matériels


- Il existe trois types d’investissement : remplacement (renouvellement du capital usé
ou jugé obsolète), les investissements d’expansion ou de capacité (accroissement de
la capacité de l’entreprise), les investissements de productivité ou modernisation.
Certaines dépenses en services sont considérées comme des investissements car elles
permettent d’accroître la productivité. Ce sont tous les investissements dits immatériels
(recherche et développement, formation, logiciels).
- Dépenses de savoir (recherche), savoir-faire (formation), savoir organiser (méthode
& logiciels) et de faire savoir (publicité et études de marché).

5.3 Les déterminants de l’investissement

Il s’agit de la décision d’investir en fonction de multiples paramètres

La demande : Il s’agit de la mise en œuvre des projets d’investissements que si les


débouchés paraissent suffisants. Il faut également que leurs capacités productives soient
suffisantes. On utilise pour ce faire le taux d’utilisation des capacités de production.

Les profits : Les entreprises ne se risquent à investir que si elle escompte des profits futurs
intéressants.
23

La situation financière de l’entreprise : L’investisseur doit tenir compte de sa capacité à


financer des projets. Le recours à l’emprunt se fait à la condition que le niveau et la structure
de son endettement présent le permettent. Il faut que le coût de l’emprunt (taux d’intérêt)
soit inférieur à son taux de profit.

5.4 Investissement et croissance

Il s’agit d’une opération économique majeure tant du côté de l’offre que du côté de la
demande. Investir, c’est exprimer une demande en biens de production. Investir, c’est aussi
augmenter la capacité de production.
L’investissement est un moteur pour la croissance : il permet un accroissement de la
production de richesses ; il introduit et diffuse le progrès technique, un élément constitutif
de la demande globale.

L’investissement est un catalyseur des échanges extérieurs : cela produit la modernisation


de l’appareil de production nationale en le rendant plus compétitif et donc un accroissement
des exportations. On peut avoir un accroissement des importations si le secteur intérieur de
biens d’équipement ne peut faire face à la demande nationale.

5.5 Le principe d’accélération

En cas de variation de la demande de biens de consommation, la variation de la demande


d’investissements est plus importante.
Le principe d’accélérateur permet de déterminer le capital nécessaire à une production
quand on connaît le coefficient de capital et la production.
L’élément déterminant de l’activité économique est donc la demande ; et si l’on veut
relancer l’activité économique, il faut agir sur la demande.
Un investissement négatif est appelé désinvestissement.

5.6 Le principe du multiplicateur d’investissement

Les dépenses d’investissement proviennent des demandes exprimées auprès des


producteurs de biens d’équipement. L’effet de la demande est plus large : il y a diffusion à
l’ensemble de l’économie, notamment par une distribution de revenus.
24

Chapitre 6 Le marché du travail


6.1 L’équilibre du marché du travail

6.1.1 Préliminaires

Définition : le marché du travail (MT) est le « lieu » où se rencontrent les agents qui offrent
leur « force » de travail (ceux qui cherchent un emploi) et les agents qui souhaitent engager
des travailleurs (ceux qui offrent des emplois).
Dans sa version de base, la description de MT est très similaire à celle d’un marché de biens
et services parfaitement concurrentiel.

Attention : les travailleurs offrent du temps de travail et demandent des emplois, tandis que
les employeurs demandent du temps de travail et offrent des emplois. Par convention, la
description du MT retient la variable « temps de travail ». En conséquence, sur le MT, la
demande provient des employeurs et l’offre des travailleurs !

6.1.2 Demande de travail

Définition : la demande de travail (DT) est le nombre de travailleurs que les employeurs sont
disposés à engager dans les conditions en vigueur
La courbe de DT renseigne la demande de travail pour les différents niveaux du salaire
possibles.
C’est une relation quantitative qui relie le salaire (w) et la demande de travail (LD)
Elle peut être décrite par un tableau, un graphique ou une équation mathématique
Un salaire w plus élevé implique pour les entreprises des coûts de production plus élevés et
donc des profits moindres. Leurs activités étant – profitables, les employeurs sont – disposés
à engager du personnel. En conséquence, la DT est une fonction décroissante de w.
La DT dépend non seulement du salaire, mais aussi comme les perspectives futures de profit
d’autres variables
Comme la courbe de DT décrit une relation entre w et LD,
Si w varie, on se déplace le long de la courbe
Si un autre déterminant explicatif de la DT varie, alors c’est la courbe qui se déplace.

6.1.3 Offre de travail

Définition : l’offre de travail (OT) renseigne le nombre de travailleurs disposés à travailler


dans les conditions en vigueur.
La courbe d’OT renseigne l’offre de travail pour les différents niveaux du salaire possibles.
C’est une relation quantitative qui relie le salaire (w) et l’offre de travail (LO).
Elle peut être décrite par un tableau, un graphique ou une équation mathématique
Un salaire w plus élevé implique que le travail est plus attractif, ce qui rend les travailleurs
prêts à sacrifier plus de temps libre afin de travailler plus. En conséquence, l’OT est une
fonction croissante de w.
L’OT dépend non seulement du salaire, mais aussi d’autres variables comme la qualité des
emplois disponibles, les perspectives de carrière, l’ambiance de travail, …
25

Comme la courbe d’OT décrit une relation entre w et LO, si w varie, on se déplace le long de
la courbe LO et si un autre déterminant explicatif de l’OT varie, alors c’est la déplace.

6.1.4 Equilibre sur le marché de travail

L’équilibre du MT correspond à la situation où l’OT des travailleurs coïncide avec la DT des


employeurs
Graphiquement, il est décrit par l’intersection des courbes LO et LD, qui détermine le salaire
d’équilibre w* et l’emploi d’équilibre L*.
Si N désigne la population adulte en âge de travailler, la quantité N - L* désigne les

6.2 Emploi et chômage

6.2.1 Notions

Population adulte : ensemble des personnes en âge de travailler


Leur âge doit être à l’âge minimum légal pour travailler (ex 18 ans)
Population active : ensemble des actifs, c.-à-d. des travailleurs et des chômeurs.
Population inactive : ensemble des adultes ne faisant pas partie des actifs (étudiants,
retraités, femmes au foyer)
Chômeur : personne qui satisfait les 3 conditions suivantes : personne sans travail,
disponible pour travailler et à la recherche d’un emploi.

6.2.2 Deux indicateurs importants

Taux d’activité de la population (TA) : (# actifs) / (# adultes)


Où le symbole # signifie « nombre de ».
Taux de chômage (TC) : (# chômeurs) / (# actifs)
Ces deux taux sont deux indicateurs très utilisés dans la littérature économique pour décrire
le marché du travail
26

Chapitre 7 le capital et le progrès technique


Le capital est un facteur de production tout aussi important que le travail. Il est accumulé en
partie grâce à l’investissement. L’investissement renvoie quant à lui à la notion de progrès
technique. En effet, on n’investit pas dans du matériel obsolète. Aujourd’hui le capital a
tendance à se substituer au travail ce qui modifie la combinaison des facteurs de production.

7.1 Le capital et l’investissement

7.1.1 Les différentes notions de capital et d’investissement

1. Le capital : Aspects physiques et financiers


Le capital est considéré comme un bien permettant de produire d’autres biens
Depuis quelques années déjà on constate une dématérialisation du capital, on parle de
Capital immatériel. Il concerne par exemple de nouveaux logiciels informatiques, ou bien
encore une politique de formation des salariés.
Mais les capitaux technique et immatériels ne peuvent seuls conduire à la croissance, le pays
se doit également de se doter d’infrastructures (autoroutes, sécurité) ce qui est appelé à tort
« capital improductif » car essentiel au développement de la production.
Pour acquérir du capital technique ou immatériel l’entreprise doit trouver un financement et
des moyens de paiement ; c’est le capital financier. Trois possibilités sont retenues :
- l’émission des titres sur le marché financier
- l’appel à l’emprunt
- l’auto –financement

2. les différents types d’investissement et le poids de l’investissement immatériel


L’investissement consiste en une opération de formation de capital (FBCF - Formation Brute
de Capital Fixe).
On distingue les investissements de remplacement, de capacité et de substitution du capital
au travail.
Toutefois concrètement ils sont souvent confondus.
Capital technique : Biens utilisés par l’entreprise au cours du processus de production
Capital fixe Biens non détruits lors du processus de production
Capital circulant Biens détruits lors du processus de production
L’investissement immatériel n’est pas comptabilisé par la comptabilité nationale, il occupe
cependant une part non-négligeable de l’investissement total (estimé à 35%) et ne cesse de
s’accroître.
L’investissement immatériel regroupe les dépenses de recherche, de formation,
d’acquisition de logiciels, de marketing et de publicité.

7.1.2 La productivité du capital et les choix d’investissement

De même que pour le travail, l’accumulation de capital sans évolution des autres facteurs de
production bute sur la loi des rendements décroissants (productivité marginale décroissante
du capital).
D’après les industriels eux-mêmes les déterminants sont, dans l’ordre croissant, les suivants
:
27

- les taux d’intérêt


- les aides fiscales
- l’endettement (la situation financière de l’entreprise)
- la demande
- les profits escomptés
Pour Keynes, l’investissement dépend principalement de deux facteurs : l’efficacité
marginale du capital (le rendement attendu) et les taux d’intérêt.

7.2 Le Progrès technique – nature et rôle

Le progrès technique est un élément essentiel de la croissance de la production.

7.2.1 Le phénomène du progrès technique

Le progrès technique regroupe les innovations de produits (mise au point de produits


nouveaux), de procédés (procédés de fabrication) et d’organisation du système productif.
Depuis la fin du XVIIIème siècle, trois révolutions industrielles se sont succédé. Certains par
les aujourd’hui de la quatrième révolution industrielle, ce qui fait référence à l’électronique
et autre technologie de l’information.
Le progrès technique a également remis fortement en cause les anciennes formes
d’organisation du travail (tayloro-fordisme).
A l’origine du progrès technique se trouvent la recherche (fondamentale, appliquée et
recherche développement) et l’expérience.

7.2.2 Le rôle du progrès technique sur la production et sur l’utilisation des facteurs de
production

La croissance du PIB résulte de la contribution du travail et du capital. Mais à cela s’ajoute un


résidu, que l’on explique comme l’intervention du progrès technique. En effet celui-ci
stimule à la fois l’offre et la demande. Le progrès technique influe sur l’utilisation des
facteurs de production, ainsi il provoque une substitution du travail qualifié au travail non-
qualifié et une substitution du capital au travail.
On le voit souvent comme cause de chômage et ou de RTT.
28

Chapitre 8 La consommation et l’épargne - déterminants et


évolution
La consommation et l’épargne sont déterminées par de nombreux facteurs, psychologiques,
économiques et sociologiques et liées à l’évolution du revenu et du patrimoine.

8.1 Les déterminants de la consommation et de l’épargne

8.1.1. Le comportement du consommateur et de l’épargnant

Les ménages consomment pour satisfaire leurs besoins ; ceux-ci, d’après Maslow, peuvent
être de différents types : besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance à un groupe,
d’estime et d’épanouissement personnel. En fait, un bien peut regrouper plusieurs de ces
fonctions ; il aura une fonction d’usage et une fonction symbolique (motifs conscients et
inconscients de consommation).
Le prix du bien en question est évidemment important (compétitivité – prix), mais
aujourd’hui la compétitivité structurelle (image de la marque, prestige, qualité) tend à
prendre de plus en plus d’ampleur.
Les courbes de demande en fonction du prix d’un produit ou du revenu permettent de
mesurer l’élasticité de la demande par rapport au prix d’un produit ou par rapport au
revenu.
Les ménages répartissent leurs revenus entre consommation et épargne (la thésaurisation
étant minime). L’épargne répond à différents motifs : épargne préalable et remboursement
de crédits, épargne de précaution destinée à se couvrir contre le risque et épargne destinée
à la constitution d’un patrimoine.

8.1.2 Les différentes formes de consommation

La consommation s’est beaucoup développée depuis les années 1950 et sa nature même a
évolué.
Ainsi on assiste à une diversification de l’offre et de la demande ; on parle de croissance
verticale et d’extension horizontale. On distingue également la consommation individuelle
de la consommation collective.
L’auto - consommation a laissé sa place, dans les PDEM à l’achat de biens et services sur le
marché grâce à la consommation de masse. Dans les deux cas on parle de consommation
individuelle ou finale (l’acquisition d’un logement est considérée comme un investissement).
La consommation peut être classée selon la nature des besoins à satisfaire ou selon la nature
des produits utilisés.

8.2 Les déterminants sociologiques de la consommation

La consommation ne répond pas uniquement à des besoins physiologiques mais également


sociaux.
Ainsi, pour être il faut avoir (une certaine marque de voiture, de vêtement). Notre type de
consommation correspond au groupe social auquel l’on appartient.
29

La consommation est une composante du mode de vie, qui est caractérisé par le type
d’activité, le partage du temps, l’habitat et le cadre de vie, les relations sociales et bien
évidemment la consommation.
Bien que la tendance générale soit à l’uniformisation des modes de vie, il existe aujourd’hui
une profonde diversité des modes de vie, souhaitée ou subie. Ainsi un groupe social forme
une unité sociale intégrée dont les membres auront des types de consommation analogues,
le non-respect du modèle de consommation du groupe peut entraîner l’exclusion de
l’individu « fautif ».
Il existe également un autre phénomène sociologique dit « effet d’imitation entre groupes
sociaux distincts » dû aux phénomènes de mode, à l’accélération de la consommation et à
l’envie qui subsiste entre groupes sociaux.
Pour qu’il y ait consommation, il faut qu’il y ait production. Il y a de fait une influence
réciproque entre offre et demande.

8.3 La fonction de consommation

Il existe un lien évident entre revenu, consommation et épargne, néanmoins il n’existe


aucun ratio précis permettant de les mettre en relation, tant les facteurs socio-
psychologiques influent sur les décisions de consommer et d’épargner. Les économistes
Keynes, Friedman et Modigliani se sont, entre autres, intéressés à la question.
Production des biens et des services marchands
Production des services non marchands individualisables financés par les prélèvements
obligatoires et redistribués

8.3.1 Les théories explicatives du niveau de la consommation

Pour Keynes, la consommation est une fonction du revenu mais son augmentation est moins
que proportionnelle à celle du revenu, l’épargne augmente donc plus vite que le revenu.
Cette théorie rencontre cependant certaines limites. Il a été constaté qu’à long terme la
propension moyenne à consommer reste stable, malgré l’augmentation des revenus.
Les analyses de Milton Friedman (l’hypothèse du revenu permanent) et de Franco Modigliani
(Hypothèse du cycle de la vie) mettent l’accent sur le fait que les ménages adaptent leur
consommation à leurs anticipations, leurs revenus, leurs besoins futurs. Il en résulte qu’à
court terme, la hausse du revenu entraîne une augmentation de la consommation moins que
proportionnelle que celle augmente de la consommation, alors qu’à long terme celle -ci
augmente au même rythme que le revenu.

8.3.1 L’évolution actuelle de la consommation et de l’épargne

L’évolution retardataire de la consommation finale des ménages s’explique par l’évolution


du pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages. Les variations des valeurs du
patrimoine ainsi que les anticipations sont susceptibles d’influencer la propension à
consommer et à épargner des ménages.
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Chapitre 9 Les circuits de financement de l’économie


Les circuits de financement de l’économie (finance directe et indirecte) ont connu de
profonds bouleversements et sont aujourd’hui encore en mutation.

9.1 Finance directe et finance indirecte

Le financement de l’économie peut être interne ou externe. Dans le premier cas cela
s’apparente à l’autofinancement, dans le deuxième cas le financement est réalisé par le
système monétaire et financier. Le financement externe peut être direct et indirect.

9.2 L’évolution des circuits de financement

C’est pendant la décennie des années 1980 que l’évolution des circuits de financement a été
la plus marquante. Beaucoup de pays sont passés d’une « économie d’endettement » à «
l’économie de marchés financiers ».

9.2.1 Les circuits de financement

La reconstruction des au lendemain de la seconde guerre mondiale a surtout été financé par
l’Etat ; les banques sont alors peu intervenues.
Ainsi, les banques appartiennent à l’une des catégories suivantes : banque de dépôt, banque
d’affaire et banque de crédit à moyen et long terme. Mais cette rigidité de la réglementation
conforte le rôle de l’Etat en tant que seul intervenant dans le financement de l’économie et
creuse les déficits.

9.2.2 L’évolution des circuits de financement

Nature des problèmes :


- Cloisonnement des circuits de distribution du crédit et des marchés des capitaux en
général, d’où :
- Ajustement faussé entre offre et demande de capitaux
- Séparation des marchés financiers et monétaires
-L’Etat (contribution faible)
- contrôle les mécanismes de financement
Le marché financier (contribution faible)
Institutions financières (contribution importante :
-mécanisme de la « transformation » des fonds à vue ou à court terme en prêt à moyen ou
long terme.
-forte spécialisation.
Mais :
-cloisonnement du système financier
-manque de concurrence
Comportement des principaux agents économiques concernés
- L’Etat – il tente d’éviter la création monétaire et donc le risque inflationniste
- Les ménages – ils s’orientent vers des placements de moins en moins liquide sur le marché
financier : actions et obligations
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- Les entreprises – leur taux d’autofinancement est important, leur taux d’emprunt baisse et
leur portefeuille financier augmente ; cela s’accompagne d’une désintermédiation de la
demande de fonds.
Nature des changements intervenus sur les circuits de financement.
Ouverture et unification des marchés de capitaux
Marché interbancaire
Marché des créances négociables
Amélioration de la concurrence entre les institutions financières
Nouveaux instruments financiers.
Financiarisation de l’économie et décloisonnement du système financier. « Mobiliérisation »
et désintermédiation des placements financiers (en ce qui concerne les ménages)
Présence accrue des banques sur les marchés financiers et monétaires (« marchéisation ») et
leur préférence pour les titres négociables (« titrisation »)
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Chapitre 10 le système monétaire et financier


Les opérations économiques les plus banales, investissement, achat de titres, s’effectuent
sur des marchés financier ou monétaire.
Nous nous intéresserons ici, d’une part aux institutions financières et opérations de crédit et
d’autre part aux marchés des capitaux.

10.1 Les institutions financières et les opérations de Crédit

A. LES INSTITUTIONS FINANCIERES

Il y a les banques commerciales et la banque centrale


La banque des banques (assure le contrôle de l’activité bancaire, propose des services aux
autres banques et peut assurer leur refinancement en cas de besoin).
- Banquier de l’Etat (tient le compte courant du Trésor public et accorde des avances à
l’Etat).
- Gestionnaire des réserves publiques de change.
- Reçoit les recettes de l’Etat et effectue ses dépenses
- Crée de la monnaie scripturale
- Peut emprunter et/ou prêter de l’argent (bons du Trésor)
- centralise la majorité des fonds collectés par les caisses d’épargne.
- Sert au développement économique et social du pays.
- Reçoit des fonds des particuliers
- Effectue des opérations de crédit
- Gère ou met à disposition des moyens de paiement

B. LES OPERATIONS DE CREDIT

Les opérations de crédit se classent selon leur source (c’est-à-dire le type d’établissement
prêteur), leur durée (court, moyen ou long terme), le bénéficiaire et l’objet économique du
crédit (ménages, entreprises, crédit à l’exploitation, à l’habitation).
Les établissements de crédit diversifient leurs produits pour attirer le maximum de clientèle,
voire même créer une demande. Ainsi on distingue cinq différentes formes de crédits de
trésorerie finançant l’exploitation des entreprises : les avances en compte débiteur,
l’escompte d’effets commerciaux, les crédits de mobilisation des créances commerciales, la
cession par bordereau de créances professionnelles et les « autres crédits » de trésorerie.

10.2 Les marchés de capitaux

A. LE MARCHE MONETAIRE

Le marché monétaire est un marché exclusivement réservé à quelques intervenants Il


permet surtout aux banques de régler entre elles leur demande et offre de capitaux à court
terme. La réforme du marché monétaire va vers une plus grande ouverture et régulation de
celui-ci en jouant sur les taux d’intérêt.
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Le marché monétaire se scinde en deux « compartiments. » Le marché interbancaire


(uniquement réservé aux institutions financières) et le marché des titres et créances
négociables (ouvert à tous).

B. LE MARCHE FINANCIER

Le marché financier, assure le lien entre les ménages, entreprises et administrations en


capacité et besoin de financement. Des actions et obligations, des valeurs mobilières à court
ou moyen terme sont émises sur le marché financier. Les valeurs mobilières sont des titres
négociables détenus par des titulaires et leur apportent des revenus. On compte parmi ces
valeurs mobilières les actions, les obligations ainsi que des nouveaux types de placement,
complexes, mêlant les deux premiers types de titres. Les actionnaires sont propriétaires
d’une partie de l’entreprise et perçoivent des dividendes dont le montant dépend du cours
de bourse, des résultats de l’entreprise. Par contre, les obligataires perçoivent un intérêt fixe
sur leur « prêt » à l’entreprise. Les obligations sont des titres de créance à long terme.
L’Etat peut se financer grâce aux fonds d’Etat qui suivent le même principe que les
obligations mais sont réservés aux collectivités des secteurs publics et semi-public.
Il existe également des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) qui
gèrent des fonds collectifs. On distingue SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable)
et FCP (Fonds Communs de Placement). Les premières se doivent de réserver au moins 30%
de leur actif aux obligations françaises et autres bons du Trésor mais les deux fonctionnent
selon un même principe :
L’épargnant achète des actions de SICAV ou de FCP qui sont eux même constitués de titres
financiers.
En fait, tout se joue en bourse, que ce soit sur le marché primaire ou secondaire. On dit de la
bourse qu’elle « mobilise, diffuse du capital, fait évoluer les structures de la production et
est un baromètre de l’économie ». Le marché primaire est le marché sur lequel s’acquièrent
les titres nouveaux alors que les titres déjà émis s’échangent sur le marché secondaire. Il
existait en France sept places boursières différentes, aujourd’hui il ne reste plus que Paris.
Des commissions telles la COB la légalité et le bon fonctionnement des opérations
boursières.
Pour une entreprise, son entrée en bourse signifie d’un côté une augmentation de son
capital mais de l’autre l’arrivée d’actionnaires soit un nouveau rapport de force au sein de
l’entreprise.
Une entreprise peut être inscrite soit sur le marché officiel, soit sur le second marché, soit
sur le marché hors-cote. De manière générale elle évolue de ce dernier au marché officiel
qui regroupe les plus grandes entreprises françaises.
Ce sont les particuliers qui interviennent le plus sur le marché financier mais s’ajoutent les
investisseurs institutionnels (SICAV, FCP), les entreprises et les institutions financières ainsi
que l’étranger. Les ordres d’achat ou de vente de titres se font par l’intermédiaire d’un
établissement bancaire ou financier même en ce concerne les transactions via Internet.

10.3 Le développement des marches de capitaux

La mondialisation des flux de capitaux est aujourd’hui une réalité, elle a eu des effets sur la
diversification des placements boursiers et la compétitivité de l’intermédiation. Celle-ci a
également influencé les politiques monétaires. En outre, le marché financier se doit de se
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calquer sur la sphère de l’économie réelle et non de s’enfermer dans l’inflation et la


spéculation abusives ce qui mène bien souvent à des krachs boursiers.

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