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L'acquisition des notions et des relations fondamentales va se faire à travers la
construction progressive d'un circuit économique qui articule trois grandes fonctions
économiques fondamentales.
Les biens durables : utilisés sur une période très longue (un bâtiment) ou
assez longue (un meuble, un véhicule)
Les biens non durables : détruits immédiatement par l’usage (le pain,
l'électricité, le pétrole)
Les biens semi-durables : ils se dégradent assez rapidement par une
utilisation régulière (des vêtements).
* 2° critère de distinction : la place dans le processus de production
Le processus de production peut être défini au sens étroit comme la succession
des opérations nécessaires pour l’obtention d’un produit donné.
Ce sont des biens qui satisfont directement les besoins de leurs utilisateurs sans
engendrer de nouveaux produits à l’intérieur d’un processus de production. Ils se
situent en fin de processus : on parle de consommation finale.
Ce sont des biens qui ne sont utilisés que dans un seul processus de production
soit parce qu'ils sont incorporés aux produits, soit parce qu'ils disparaissent en
cours de processus (ex : matières premières)
Remarques :
Synonyme de biens intermédiaires : capital circulant
L'emploi de ces biens intermédiaires est appelé consommation intermédiaire.
Ils peuvent être utilisés dans plusieurs processus de production sans subir de
transformation autre que l'usure et l'obsolescence, qui est le fait d'être dépassé
techniquement (grue de chantier, micro-ordinateur).
Remarques :
Synonyme de biens d'équipement : le capital fixe
L'emploi de ces biens d'équipement s’appelle la consommation de capital fixe.
1.1.3. Les services
Ce sont des prestations immatérielles qui, comme les biens, sont destinées à
satisfaire des besoins.
J. Gadrey définit un service comme « la transformation de la condition d’un
individu, ou d’un bien appartenant à un agent économique quelconque, résultant
de l’activité d’un autre agent économique, à la demande ou avec l’agrément du
premier agent ».
Distinction entre services marchands et services non marchands :
Ainsi :
Normalisation des concepts et du vocabulaire : INSEE en France mais avant tout
au niveau international (ONU)
1.2.2. Zoom sur la notion d’entreprise
Organisation économique et sociale qui fournit des biens et services en vue de
satisfaire un besoin.
La distinction privé/public porte sur la propriété du capital. Parmi les entreprises
privées, on peut distinguer les entreprises privées à but lucratif et les entreprises
coopératives (économie sociale)
La distinction peut être de nature juridique : entreprise individuelle / entreprise
sociétaire.
Ex : SNC, SCS, SA, SAS, SARL (idée de réponse aux besoins des
hommes pour s’organiser : gestion des droits de propriété, dévolution
du pouvoir, partage des gains, partage des pertes)
Distinction entreprise / établissement
1.3. Avec quels moyens produit-on ?
L’économiste répond : avec des facteurs de production.
1.3.1 Présentation des facteurs de production
Dans l'analyse la plus courante, on distingue deux facteurs de production : Le
travail et le capital. Selon les besoins de l’analyse, on affine :exemple :
Le travail :
Le capital :
1.3.2. Les facteurs de production sont combinés
Travail et capital sont toujours utilisés l’un avec l’autre : idée de combinaison
productive
Travail et capital sont en proportion variable dans une combinaison productive :
les combinaisons productives sont plus ou moins intenses en capital (tendance
historique au moins depuis la 1° Révolution industrielle à un accroissement de
l’intensité capitalistique des combinaisons productives)
Les facteurs sont plus ou moins substituables, plus ou moins complémentaires.
Il revient à l’entrepreneur de choisir sa combinaison productive pertinente au
regard de ses besoins et de ses possibilités.
1.4. Comment mesurer la production réalisée ?
On reprend la distinction entre la production marchande et la production non
marchande.
1.4.1. La production marchande
Elle est le fait des entreprises.
Production marchande :
o Variation des prix, variation de la richesse : on déflate (rappel : on
élimine les effets de la variation des prix), même si la prise en
compte des prix est délicate (Problème de l'indice de prix)
o Nature de ce qui fait augmenter la richesse : vente d'armement,
traitements anti-cancéreux suite à des pollutions, impression de
documents publicitaires qui inondent les boites aux lettres et leur
traitement même en recyclage, etc.
o Néglige les dommages collatéraux souvent irréversibles sur
l'environnement : l'activité privée de dépollution fait augmenter le
PIB...de la même façon que l'exploitation minière
o Néglige l'impact des nuisances au sens large
Ramené par habitant, c'est un indicateur usuel du niveau de vie pour une
population : le PIB / habitant, rapport du PIB déflaté à la population totale d'un
pays.
Il a toutes les limites du PIB. S'y ajoutent les effets statistiques de la
démographie (ex : la contraction démographique fait augmenter l'indicateur...)
C'est un indicateur moyen ; mais quid de la dispersion autour de la moyenne
(question des inégalités) ?
Ainsi : il ne faut pas lui faire dire plus qu'il ne peut... Il existe d'autres indicateurs
complémentaires (ex : IDH mixe PIB/ht avec espérance de vie à la naissance et
taux d'alphabétisation des adultes).
Classement par IDH et classement selon le PIB/tête sont parfois
différents :statistiques des Nations Unies
Prise en compte de la durabilité : c'est le thème du développement durable
depuis le Rapport de Commission Brundtland aux Nations-Unies en 1987 qui a
accéléré le retour du débat sur la mesure de la richesse et du développement.
Développement durable (ou encore soutenable) = « un développement qui
répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à
cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins
essentiels des plus démunis à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et
l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale
impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir. »
A côté de l'indicateur PIB ou PIB/tête, la tendance est à adjoindre des indicateurs
complémentaires pour mieux saisir l'étendue de la notion de développement
(ex : indicateurs INSEE en France).
Tout indicateur est avant tout une convention sociale : mesurer la croissance
conditionne ...sa répartition.
2. La répartition
La répartition de la richesse créée décrit comment la valeur ajoutée engendrée
par la production est distribuée puis redistribuée entre les agents économiques ;
elle permet de décrire les différentes étapes de la formation des revenus.
2.1. Vue d'ensemble
La répartition des revenus s'effectue en deux étapes : la distribution et la
redistribution.
Pour les entreprises : le bénéfice non distribué
Pour les administrations publiques : impôts sur les produits
2.3. La redistribution des revenus
La redistribution des revenus : répartition personnelle, en fonction de la situation
personnelle des agents économiques.
Mécanisme : l'Etat est le pivot : il prélève (Impôts, taxes + cotisations sociales =
prélèvements obligatoires) et il verse des transferts sociaux pour l'essentiel, et
en capital (bonification d'intérêt, aides à l'investissement)
Il se forme le revenu disponible... pour consommer et épargner
C'est une évaluation monétaire : tout ce qui est prélevé n'est pas redistribué en
transfert monétaire : il y des transferts en nature (fonctionnement des services
publics, services fournis de façon non directement monétaire : les
consommations collectives)
Les transferts sociaux : faire face aux risques de l'existence. Le terme de risque
désigne des événements qui se traduisent par une perte de ressources et/ou un
surcroît de dépenses.
Les comptes de la protection sociale identifient six grands risques sociaux :
La redistribution occasionne des transferts de pouvoir d'achat :
2.4. Remarques
- La notion de patrimoine : ensemble des avoirs et des dettes d'un agent (le
patrimoine net est le solde du patrimoine brut défini plus haut et des dettes)
Ne pas confondre avec les revenus qui sont des flux et le patrimoine qui est un
stock
- La notion de pouvoir d'achat d'un revenu : quantité de biens et services que
l'on peut acheter avec un revenu.
Notion d'indexation d'un revenu : exemple du SMIC
3. La dépense
Les revenus (2° fonction : la répartition) sont dépensés (3° fonction : la
dépense) pour obtenir les biens et les services qui ont été produits (1° fonction :
la production).
Dans une économie, les ressources en biens et services sont constituées par le
PIB et les importations ; leurs emplois (utilisations de ressources) sont au
nombre de trois : la consommation finale, l'investissement et les exportations.
3.1. La consommation finale
Consommer un produit, c'est le détruire par l'usage ; la consommation entraîne
la disparition, plus ou moins rapide, par destruction ou par transformation, des
biens ou services utilisés.
Exit la consommation productive, ici c'est la consommation finale.
Elle comprend :
Depuis E. Engel au XIX° siècle, on sait que lorsque le revenu augmente, la part
des dépenses alimentaires dans la dépense totale diminue. C'est la loi d'Engel.
En France, les dépenses alimentaires passent de 33% du budget de
consommation au début des années 60 à moins de 20% aujourd'hui !( Il faudrait
corriger ceci de la restauration hors domicile, mais cela ne remet pas en cause la
tendance).
Remarques sur l'épargne : une revenu étant consommé ou épargné, parler de
consommation est parler de l'épargne en creux.
L'épargne est la partie du revenu qui n'est pas consommée. C'est le solde entre
le revenu disponible et la consommation finale.
L'épargne des ménages est composée de :
Pour les entreprises, l'épargne correspond à leur capacité d'autofinancement des
investissements.
3.2 L'investissement
3.2.1 Définition
D'un point de vue individuel (microéconomique), investir, c'est consentir un coût
immédiat en échange d'un gain futur.
D'un point de vue global, (macroéconomique), l'investissement correspond à peu
près à la FBCF, Formation brute de capital fixe. Elle correspond aux acquisitions
nettes d'actifs corporels (matériels) ou incorporels (immatériels) issus de
processus de production et utilisés dans d'autres processus productifs pendant au
moins un an.
Elle comprend :
Formation et recherche n'ont pas encore été intégrés lors de la dernière réforme
des indicateurs statistiques. Ils le seront à terme comte tenu des enjeux de ces
questions dans nos économies.
Précisons que ces deux domaines sont cependant suivis et étudiés de manière à
mieux en comprendre le rôle exact dans le processus de croissance.
Tous les agents investissent : pour les ménages, cela correspond à leurs achats
de logements et aux grosses réparations (définition fiscale).
A l'issue de cette présentation, des questions ont amené à distinguer science et
doctrine, place du politique et de l'économique.
Distinction ténue parfois...
3.2.2. La nature de l'investissement
*Productivité de facteur de production : efficacité avec laquelle on utilise un ou
des facteurs de production dans l'acte de produire. On distingue la productivité
partielle d'un facteur (du travail, du capital) de la productivité globale des
facteurs
Dans les faits, on trouve la plupart du temps des investissements qui tiennent à
la fois de la recherche de capacité et de productivité : l'investisseur cherche dans
la plupart des cas à améliorer ses capacités de production tout en essayant de
réaliser des gains de productivité. En employant l'expression d'investissement de
capacité, de productivité et même de remplacement, il faut avoir à l'esprit que
l'on raisonne en termes de dominante, d'orientation préférentielle : on indique
quel est celui des objectifs qui l'emporte sur les autres.
3.3. Les exportations
La troisième manière d'utiliser les biens et services obtenus par l'activité de
production et l'achat aux non-résidents, outre la consommation et
l'investissement, consiste à les vendre auprès du reste du monde : c'est
l'exportation.
Elles sont prises ici dans leur sens « réel », c'est à dire un emploi de biens et
services s'analysant en vue d'une sortie du territoire économique (en ce sens une
exportation est bien une dépense) et non dans leur aspect monétaire, qui est la
contrepartie du mouvement réel, et qui s'analyse comme une ressource en
devises (cet aspect monétaire est analysé par la balance des paiements).