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Le circuit économique

 
L'acquisition des notions et des relations fondamentales va se faire à travers la
construction progressive d'un circuit économique qui articule trois grandes fonctions
économiques fondamentales.

 On produit, on crée des richesses : c’est la production.


 On distribue des revenus aux personnes en fonction de leur participation
au processus productif ou à leur situation personnelle : c’est
la répartition des revenus.
 On utilise ces revenus pour obtenir des produits : c’est la dépensesous
forme de produits de consommation (consommation) ou de biens de
production (investissement).

Une schématistion d'ensemble terminera cette partie, maquette simplifiée de


l'économie.
 
1. La production
 
1.1. Qu’est-ce que produire ?
Produire, c'est créer, fournir des biens et services destinés à la satisfaction des
besoins
 
1.1.1. Les besoins
Le besoin est un sentiment de privation accompagné du désir de la faire
disparaître.
 
Dans l'appréciation des besoins, l’économiste ne porte pas de jugement de valeur
; il se borne à constater l'existence d'un besoin.
 
C’est une notion contingente à une époque, un lieu , une société, un système de
valeurs.
 
Exemple de présentation des besoins : la pyramide des besoins, A. Maslow,
1943, A theory of human motivation
 
1.1.2. Les biens, produits matériels
 
* 1° critère de distinction : la durée d’utilisation

 Les biens durables : utilisés sur une période très longue (un bâtiment) ou
assez longue (un meuble, un véhicule)
 Les biens non durables : détruits immédiatement par l’usage (le pain,
l'électricité, le pétrole)
 Les biens semi-durables : ils se dégradent assez rapidement par une
utilisation régulière (des vêtements).
 
* 2° critère de distinction : la place dans le processus de production
Le processus de production peut être défini au sens étroit comme la succession
des opérations nécessaires pour l’obtention d’un produit donné.

 Les biens de consommation (finale)

Ce sont des biens qui satisfont directement les besoins de leurs utilisateurs sans
engendrer de nouveaux produits à l’intérieur d’un processus de production. Ils se
situent en fin de processus : on parle de consommation finale.

 Les biens de production

Ils ne satisfont pas directement les besoins de l'utilisateur. Il y a deux familles de


biens de production.

 Les biens intermédiaires

Ce sont des biens qui ne sont utilisés que dans un seul processus de production
soit parce qu'ils sont incorporés aux produits, soit parce qu'ils disparaissent en
cours de processus (ex : matières premières)
Remarques :
Synonyme de biens intermédiaires : capital circulant
L'emploi de ces biens intermédiaires est appelé consommation intermédiaire.

 Les biens d’équipement

Ils peuvent être utilisés dans plusieurs processus de production sans subir de
transformation autre que l'usure et l'obsolescence, qui est le fait d'être dépassé
techniquement (grue de chantier, micro-ordinateur).
Remarques :
Synonyme de biens d'équipement : le capital fixe
L'emploi de ces biens d'équipement s’appelle la consommation de capital fixe.
 
1.1.3. Les services
Ce sont des prestations immatérielles qui, comme les biens, sont destinées à
satisfaire des besoins.
 
J. Gadrey définit un service comme « la transformation de la condition d’un
individu, ou d’un bien appartenant à un agent économique quelconque, résultant
de l’activité d’un autre agent économique, à la demande ou avec l’agrément du
premier agent ».
 
Distinction entre services marchands et services non marchands :

 Services marchands : services fournis à un prix économiquement


significatif, prix de vente supérieur à la moitié de son coût de production
 Services non marchands : services fournis à titre gratuit ou quasi gratuit

Ainsi :

 Biens et services marchands constituent la production marchande


 Les services non marchands constituent la production non marchande
 On peut rajouter la production pour usage final propre : de consommation
(produit des jardins familiaux), d’investissement (machine crée par une
entreprise pour son usage propre)

1.2. Qui produit ?


 
1.2.1. Producteurs marchands / producteurs non marchands
On peut dégager deux familles de producteurs (La distinction porte sur les
conditions économiques dans lesquelles se réalise la production)

 Les producteurs marchands : ce sont des entreprises privées ou publiques


que l’on trouve dans les secteurs institutionnels suivants :

 Les sociétés non financières


 Les sociétés financières
 Les entreprises individuelles

 Les producteurs non marchands

 es administrations publiques (APU = APU Centrales +


APU Locales + APU de sécurité sociale)
 Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) : les
associations par exemple

 
Normalisation des concepts et du vocabulaire : INSEE en France mais avant tout
au niveau international (ONU)
 
1.2.2. Zoom sur la notion d’entreprise
Organisation économique et sociale qui fournit des biens et services en vue de
satisfaire un besoin.
 
La distinction privé/public porte sur la propriété du capital. Parmi les entreprises
privées, on peut distinguer les entreprises privées à but lucratif et les entreprises
coopératives (économie sociale)
 
La distinction peut être de nature juridique : entreprise individuelle / entreprise
sociétaire.

 Entreprise Individuelle : elle appartient à une seule personne, qui la dirige,


qui reçoit la totalité du bénéfice mais qui en cas de faillite, est responsable
sur la totalité de ses biens
 Entreprise Sociétaire : le capital de la société est réparti entre plusieurs
personnes (physiques ou morales) qui détiennent chacune des parts
appelées parts sociales. Selon les sociétés, le capital minimum, le nombre
minimum ou maximum d’associés, la responsabilité en cas de faillite peut
varier (cf. Droit des affaires).

Ex : SNC, SCS, SA, SAS, SARL (idée de réponse aux besoins des
hommes pour s’organiser : gestion des droits de propriété, dévolution
du pouvoir, partage des gains, partage des pertes)
 
Distinction entreprise / établissement
 
1.3. Avec quels moyens produit-on ?
L’économiste répond : avec des facteurs de production.
 
1.3.1 Présentation des facteurs de production
Dans l'analyse la plus courante, on distingue deux facteurs de production : Le
travail et le capital. Selon les besoins de l’analyse, on affine :exemple :

 travail qualifié / non qualifié


 Captal technique / capital humain

 
Le travail :

 Aspects quantitatifs : effectif, durée du travail


 Aspects qualitatifs : qualification, motivation liée à la rémunération, au
statut, au système de valeurs…

 
Le capital :

 Dans l'optique économique, le capital désigne l'ensemble des biens de


production utilisés par une entreprise, par l'ensemble de l'appareil
productif : c’est le capital technique (capital fixe + capital circulant, biens
d'équipement + biens intremédiaires).
 Dans l’optique juridique, le capital désigne un ensemble de droits de
disposition sur des biens. :

 Droits de propriété : utiliser (usus) + en tirer des revenus (fructus) +


le vendre (abusus)
 Droits de créance : (titre de dette) remboursement et paiement des
intérêts attendus

 
1.3.2. Les facteurs de production sont combinés
Travail et capital sont toujours utilisés l’un avec l’autre : idée de combinaison
productive
Travail et capital sont en proportion variable dans une combinaison productive :
les combinaisons productives sont plus ou moins intenses en capital (tendance
historique au moins depuis la 1° Révolution industrielle à un accroissement de
l’intensité capitalistique des combinaisons productives)
 
Les facteurs sont plus ou moins substituables, plus ou moins complémentaires.
 
Il revient à l’entrepreneur de choisir sa combinaison productive pertinente au
regard de ses besoins et de ses possibilités.
 
1.4. Comment mesurer la production réalisée ?
On reprend la distinction entre la production marchande et la production non
marchande.
 
1.4.1. La production marchande
Elle est le fait des entreprises.
 

 Pour une entreprise (au niveau microéconomique)

 Mesure physique (tonnes, hectolitres, nombre de …) / mesure en


valeur : valorisation au prix de vente (chiffre d’affaires + variation
de stocks de produits finis)
 Beaucoup mieux : la notion de valeur ajoutée = richesse créée par
l’activité propre de l’entreprise

Valeur ajoutée = production – consommations intermédiaires


ou encore Consommations intermédiares + valeur ajoutée = production
J'ajoute de la valeur à des biens intermédiaires utilisés en mettant en
oeuvre une combinaison de travail et de biens d'équipement.
 

 Au niveau agrégé (niveau macroéconomique)

 C’est encore la valeur ajoutée qui au niveau global permet de


calculer correctement la production marchande réalisée par
l'appareil productif d'un pays
 Il faut agréger les valeurs ajoutées par les différentes unités
marchandes pour obtenir la production marchande

1.4.2. La production non marchande


 Problème : on ne peut pas utiliser ici la notion de valeur ajoutée car il n'y a pas
de vente ou le prix n'est pas économiquement significatif. On ne peut pas
calculer la valeur ajoutée d'une caserne de pompiers
 
Solution retenue : la valeur de la production de services non marchands est
égale au coût de production en travail et en capital de ces services. Ce coût de
production est assimilé à une valeur ajoutée !
 
Remarque : la production non marchande est donc évaluée « au coût des
facteurs » (de production) alors que la production marchande est calculée « au
prix du marché ».
 
1.4.3. Le résultat de l’ensemble des activités productives : Le produit intérieur
brut (PIB)
Le PIB est l’agrégat représentatif du résultat final de l’activité de production des
unités productrices résidentes. Il est obtenu par agrégation (agréger =
assembler), c’est un agrégat de la Comptabilité nationale.
Il est égal à la somme des valeurs ajoutées des différents agents économiques
augmentée des impôts sur les produits moins les subventions sur les produits.
(La somme des valeurs ajoutées en représente les 90%).
 
1.4.4. La notion de croissance économique
La croissance correspond à l'augmentation d'un indicateur de dimension du
volume de l'activité économique de manière soutenue sur une durée
suffisamment longue.
 
En volume signifie que la grandeur utilisée (ici le PIB) a été déflatée : on y a
enlevé par un traitement statistique les effets de la variation des prix. Cette
opération est nécessaire chaque fois qu l'on veut comparer des grandeurs
exprimées en termes monétaires au cours du temps.
 
Si la période de temps est courte, le terme d'expansion sera préféré à celui de
croissance.
De même en cas de baisse avec récession et dépression (sur un temps plus
long : la dépresion des années 1930 par exemple)
 
1.4.5. Application : l'indicateur PIB comme mesure de la richesse et du Bien-être
A sa création en 1932, son concepteur S. Kuznets déclarait : "Une mesure du
revenu national telle que celle que nous avons définie [...] peut difficilement
servir à évaluer le bien-être d'une nation ". Nous étions prévenus.
 
Cela ne date pas de janvier 2008 avec la commande à J. Stiglitz et A.Sen
d'unRapport sur la mesure de la performance économique et du progrès social
 
Malgré cette mise en garde et les suivantes, le PIB et sa variation ont fait l'objet
d'une véritable religion par de nombreux économistes, les politiques et la
population.
 
Des limites à cet indicateur central dans la vie économique et sociale : (outre
l'économie souterraine)

 Production marchande :
o Variation des prix, variation de la richesse : on déflate (rappel : on
élimine les effets de la variation des prix), même si la prise en
compte des prix est délicate (Problème de l'indice de prix)
o Nature de ce qui fait augmenter la richesse : vente d'armement,
traitements anti-cancéreux suite à des pollutions, impression de
documents publicitaires qui inondent les boites aux lettres et leur
traitement même en recyclage, etc.
o Néglige les dommages collatéraux souvent irréversibles sur
l'environnement : l'activité privée de dépollution fait augmenter le
PIB...de la même façon que l'exploitation minière
o Néglige l'impact des nuisances au sens large

 Production non marchande :


o Problème de l'évaluation au coût des facteurs : augmenter le coût
de fonctionnement des services publics accroît le PIB !
o Le travail bénévole pris en compte mais sous-évalué : mesuré au
coût des facteurs...
o Une grande part du travail domestique est délaissé, (mais
l'autoconsommation est prise en compte). Ex : garde d'enfant : si
elle devient non marchande et encore plus marchande, elle fait
augmenter le PIB.

 
Ramené par habitant, c'est un indicateur usuel du niveau de vie pour une
population : le PIB / habitant, rapport du PIB déflaté à la population totale d'un
pays.
Il a toutes les limites du PIB. S'y ajoutent les effets statistiques de la
démographie (ex : la contraction démographique fait augmenter l'indicateur...)
C'est un indicateur moyen ; mais quid de la dispersion autour de la moyenne
(question des inégalités) ?
 
Ainsi : il ne faut pas lui faire dire plus qu'il ne peut... Il existe d'autres indicateurs
complémentaires (ex : IDH mixe PIB/ht avec espérance de vie à la naissance et
taux d'alphabétisation des adultes).
Classement par IDH et classement selon le PIB/tête sont parfois
différents :statistiques des Nations Unies
 
Prise en compte de la durabilité : c'est le thème du développement durable
depuis le Rapport de Commission Brundtland aux Nations-Unies en 1987 qui a
accéléré le retour du débat sur la mesure de la richesse et du développement.
Développement durable (ou encore soutenable) = « un développement qui
répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à
cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins
essentiels des plus démunis à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et
l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale
impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir. »
 
A côté de l'indicateur PIB ou PIB/tête, la tendance est à adjoindre des indicateurs
complémentaires pour mieux saisir l'étendue de la notion de développement
(ex : indicateurs INSEE en France).
 
Tout indicateur est avant tout une convention sociale : mesurer la croissance
conditionne ...sa répartition.
 
 
2. La répartition
La répartition de la richesse créée décrit comment la valeur ajoutée engendrée
par la production est distribuée puis redistribuée entre les agents économiques ;
elle permet de décrire les différentes étapes de la formation des revenus.
 
2.1. Vue d'ensemble
La répartition des revenus s'effectue en deux étapes : la distribution et la
redistribution.

2.2. La distribution des revenus


La distribution des revenus : répartition fonctionnelle, selon sa participation aux
processus de production (tel que présenté au paragraphe 1) via le travail et/ou le
capital.
 
Tous les agents ont potentiellement des revenus primaires.
Par exemple, pour les ménages :

 Revenus du travail salarié


 Revenus du travail non salarié (revenus mixtes)
 Revenus du patrimoine

 
Pour les entreprises : le bénéfice non distribué
 
Pour les administrations publiques : impôts sur les produits
 
2.3. La redistribution des revenus
La redistribution des revenus : répartition personnelle, en fonction de la situation
personnelle des agents économiques.
 
Mécanisme : l'Etat est le pivot : il prélève (Impôts, taxes + cotisations sociales =
prélèvements obligatoires) et il verse des transferts sociaux pour l'essentiel, et
en capital (bonification d'intérêt, aides à l'investissement)
Il se forme le revenu disponible... pour consommer et épargner
 
C'est une évaluation monétaire : tout ce qui est prélevé n'est pas redistribué en
transfert monétaire : il y des transferts en nature (fonctionnement des services
publics, services fournis de façon non directement monétaire : les
consommations collectives)
 
Les transferts sociaux : faire face aux risques de l'existence. Le terme de risque
désigne des événements qui se traduisent par une perte de ressources et/ou un
surcroît de dépenses.
Les comptes de la protection sociale identifient six grands risques sociaux :

 « santé » (maladie, invalidité, accidents du travail)


 « vieillesse » (préretraite et retraite)
 « dépendance »
 « maternité, famille » (incluant les aides au logement)
 « emploi » (chômage et inadaptation professionnelle)
 « divers » (la pauvreté avec le revenu minimum d'insertion depuis
décembre 1988 et le RSA désormais pour l'essentiel).

Les risques sociaux peuvent être non couverts, couverts collectivement ou de


façon privative.
Dans la façon dont les risques sociaux sont pris en change collectivement, on
distingue :

 logique de l'assurance (Bismarck)


 logique de l'assistance (ou de la solidarité) (Beveridge)

 
La redistribution occasionne des transferts de pouvoir d'achat :

 Horizontaux : des personnes non "victimes" du risque vers les personnes


présentant une exposition aux risques de l'existence
 Verticaux : entre le haut et le bas de l'échelle des revenus (La
redistribution diminue les disparités de revenus primaires : la disparité des
revenus disponibles est plus faible)

 
2.4. Remarques
- La notion de patrimoine : ensemble des avoirs et des dettes d'un agent (le
patrimoine net est le solde du patrimoine brut défini plus haut et des dettes)
Ne pas confondre avec les revenus qui sont des flux et le patrimoine qui est un
stock

 
- La notion de pouvoir d'achat d'un revenu : quantité de biens et services que
l'on peut acheter avec un revenu.
Notion d'indexation d'un revenu : exemple du SMIC
 
3. La dépense
Les revenus (2° fonction : la répartition) sont dépensés (3° fonction : la
dépense) pour obtenir les biens et les services qui ont été produits (1° fonction :
la production).
Dans une économie, les ressources en biens et services sont constituées par le
PIB et les importations ; leurs emplois (utilisations de ressources) sont au
nombre de trois : la consommation finale, l'investissement et les exportations.
 
3.1. La consommation finale
Consommer un produit, c'est le détruire par l'usage ; la consommation entraîne
la disparition, plus ou moins rapide, par destruction ou par transformation, des
biens ou services utilisés.
Exit la consommation productive, ici c'est la consommation finale.
 
Elle comprend :

 La consommation finale des ménages : achats de biens et services


marchands ainsi que quelques services non marchands (la part des
dépenses d'éducation et de santé individualisables restant à la charge des
individus) en vue de satisfaire leurs besoins

 Les consommations collectives : services non marchands non


individualisables (destinataires non individuellement définis). Elles forment
la consommation finale des administrations publiques et des institutions
sans but lucratif au service des ménages.
 
L'achat d'un logement ne rentre pas dans la consommation : c'est un
investissement, de même que les grosses réparations (au sens du fisc)

Depuis E. Engel au XIX° siècle, on sait que lorsque le revenu augmente, la part
des dépenses alimentaires dans la dépense totale diminue. C'est la loi d'Engel.
 
En France, les dépenses alimentaires passent de 33% du budget de
consommation au début des années 60 à moins de 20% aujourd'hui !( Il faudrait
corriger ceci de la restauration hors domicile, mais cela ne remet pas en cause la
tendance).

 
Remarques sur l'épargne : une revenu étant consommé ou épargné, parler de
consommation est parler de l'épargne en creux.
L'épargne est la partie du revenu qui n'est pas consommée. C'est le solde entre
le revenu disponible et la consommation finale.
 
L'épargne des ménages est composée de :

 Leur épargne non financière (leurs acquisitions de logements et


l'investissement des entrepreneurs individuels, leur investissement)
 Leur épargne financière, thésaurisée (détenir son épargne par devers soi)
ou placée (mise à la disposition d'un autre agent économique, moyennant
une contrepartie, rémunération).

 
Pour les entreprises, l'épargne correspond à leur capacité d'autofinancement des
investissements.

3.2 L'investissement
 
3.2.1 Définition
D'un point de vue individuel (microéconomique), investir, c'est consentir un coût
immédiat en échange d'un gain futur.
 
D'un point de vue global, (macroéconomique), l'investissement correspond à peu
près à la FBCF, Formation brute de capital fixe. Elle correspond aux acquisitions
nettes d'actifs corporels (matériels) ou incorporels (immatériels) issus de
processus de production et utilisés dans d'autres processus productifs pendant au
moins un an.
 
Elle comprend :

 Les biens destinés à être utilisés dans le processus de production pendant


au moins un an
 Les brevets(un exemple à l'INPI)
 Les achats de logiciels

 
Formation et recherche n'ont pas encore été intégrés lors de la dernière réforme
des indicateurs statistiques. Ils le seront à terme comte tenu des enjeux de ces
questions dans nos économies.
Précisons que ces deux domaines sont cependant suivis et étudiés de manière à
mieux en comprendre le rôle exact dans le processus de croissance.
 
Tous les agents investissent : pour les ménages, cela correspond à leurs achats
de logements et aux grosses réparations (définition fiscale).
 
A l'issue de cette présentation, des questions ont amené à distinguer science et
doctrine, place du politique et de l'économique.
Distinction ténue parfois...
 
3.2.2. La nature de l'investissement

   1° alternative : remplacement du capital existant ou formation de capital


nouveau

L'investissement visant à remplacer le capital existant correspond à


l'investissement de remplacement. La formation de capital nouveau est
l'investissement net.
Par définition, on a donc :
Investissement net = investissement brut (FBCF) - investissement de
remplacement
Si l'investissement net est nul, alors l'investissement est exclusivement de
remplacement.
On écrit couramment cette égalité en remplaçant l'investissement de
remplacement (objet de la dépense) par les dotations aux amortissements
(moyens de financement de cette dépense). Il vient donc :
Investissement net = investissement brut - amortissements*
 
*Amortissement : opération économique par laquelle l'entreprise met en réserve
des sommes de manière à faire face à la dépréciation du capital due à l'usure et
à l'obsolescence (vieillissement technique)
 
Remarque : dans le langage économique courant, s'il n'y a pas d'autres
précisions, le terme général d'investissement correspond à la notion
d'investissement brut ou de formation brute de capital fixe (FBCF) dans un cadre
macroéconomique.
 

 2°alternative : investissement de capacité ou investissement de


productivité ?

En investissant au-delà du simple motif de remplacement (Inv net >0), une


entreprise cherche :

 Soit à produire plus, à accroître sa capacité productive : on parle


d'investissement de capacité. L'investissement net est positif et il n'y a
pas de modification de la combinaison productive (la proportion
capital/travail reste inchangée même si il y a plus de capital et plus de
travail).
 Soit, à production égale, à utiliser moins de facteurs de production
c'est-à-dire à réaliser des gains de productivité* : on parle
d'investissement de productivité ou d'investissement de rationalisation.
L'investissement net est positif et il y a modification de la combinaison
productive (la proportion capital/travail est modifiée).

 
*Productivité de facteur de production : efficacité avec laquelle on utilise un ou
des facteurs de production dans l'acte de produire. On distingue la productivité
partielle d'un facteur (du travail, du capital) de la productivité globale des
facteurs
 
Dans les faits, on trouve la plupart du temps des investissements qui tiennent à
la fois de la recherche de capacité et de productivité : l'investisseur cherche dans
la plupart des cas à améliorer ses capacités de production tout en essayant de
réaliser des gains de productivité. En employant l'expression d'investissement de
capacité, de productivité et même de remplacement, il faut avoir à l'esprit que
l'on raisonne en termes de dominante, d'orientation préférentielle : on indique
quel est celui des objectifs qui l'emporte sur les autres.
 
3.3. Les exportations
La troisième manière d'utiliser les biens et services obtenus par l'activité de
production et l'achat aux non-résidents, outre la consommation et
l'investissement, consiste à les vendre auprès du reste du monde : c'est
l'exportation.
Elles sont prises ici dans leur sens « réel », c'est à dire un emploi de biens et
services s'analysant en vue d'une sortie du territoire économique (en ce sens une
exportation est bien une dépense) et non dans leur aspect monétaire, qui est la
contrepartie du mouvement réel, et qui s'analyse comme une ressource en
devises (cet aspect monétaire est analysé par la balance des paiements).
 
 

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