Le développement continu de l’intervention de l’État dans l’économie et le poids de plus en
plus important pris par les organismes de protection sociale depuis notamment la crise économique déclenchée par le choc pétrolier de 1973 a suscité un mouvement de remise en cause du principe même de la redistribution des revenus, en particulier dans les pays anglo- saxons. Pour ses opposants, la redistribution, non seulement n’est pas favorable à l’activité économique, mais constitue plutôt un frein au redémarrage de l’activité. Ce débat, toujours d’actualité, se nourrit d’arguments tantôt en faveur, tantôt critique à l’égard du principe de redistribution : Arguments favorables à la redistribution des revenus : les prélèvements opérés sur les revenus incitent les individus à accroître leur activité pour obtenir des revenus supérieurs, ce qui est positif pour l’activité économique. les prélèvements sociaux sur les salaires poussent les entreprises à réaliser des gains de productivité importants ce qui les rend plus compétitives. la redistribution est facteur de paix sociale, notamment au sein de l’entreprise. la protection sociale, garantissant un certain revenu, joue un effet stabilisateur sur la consommation des ménages. la redistribution des revenus favorise un accroissement de la consommation globale. Arguments opposés à la redistribution des revenus : le niveau élevé des prélèvements sociaux à un effet restrictif sur la consommation des ménages. la protection sociale n’incite pas les individus à rechercher activement du travail et les maintient dans un système d’assistanat néfaste à l’activité économique (chômage important). les prélèvements sociaux augmentent le coût du travail ce qui est négatif pour la productivité des entreprises. les capitaux sont investis dans des pays ou la protection sociale est moins importante. les individus eux-mêmes vont travailler dans des pays ou la redistribution des revenus est moins importante.