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Séance 8b

La croissance économique

Questions
1. Qu’entend-on par « croissance économique »? Comment l’économie canadienne a-t-elle pu afficher la
croissance qu’elle a connue dans les 140 dernières années?
Réponse : La croissance économique fait référence à l’augmentation du revenu par habitant dans un
pays. Le revenu par habitant a augmenté de façon marquée au Canada sur une période de près d’un siècle
et demi, mais cette croissance n’est pas parfaitement régulière. L’une des principales fluctuations
économiques qui ont touché le Canada a été la Grande Dépression, qui a commencé en 1929 et durant
laquelle le revenu par habitant a connu une forte contraction. Ce phénomène a toutefois été temporaire,
et la croissance soutenue et stable du revenu par habitant caractérise l’économie canadienne avant et
après cet événement.

2. Expliquez ce que sont la croissance de rattrapage et la croissance soutenue. Illustrez votre réponse
d’exemples.
Réponse : La croissance de rattrapage désigne le processus de croissance par lequel les pays relativement
pauvres augmentent leurs revenus agrégés en tirant parti du savoir et des technologies disponibles dans
d’autres pays technologiquement plus avancés. Par exemple, la Corée du Sud, l’Espagne et la Chine
étaient plus pauvres que le Canada en 1970. Cependant, au cours des 40 dernières années, ces pays ont
connu une croissance plus rapide que celle du Canada, et ont ainsi comblé l’écart qui s’était créé
auparavant. La croissance soutenue s’entend du processus où la croissance du revenu par habitant est
positive et se fait à un taux relativement constant durant une longue période. Par exemple, entre 1820 et
2010, les États-Unis et plusieurs autres pays ont connu une croissance soutenue. Autrement dit, ils ont
connu un taux de croissance positif et relativement stable pendant chaque période de 50 ans et leur taux
de croissance pour l’ensemble de la période a été très positif.

3. Selon la fonction de production agrégée, comment le PIB augmente-t-il?


Réponse : La fonction de production agrégée, Y = A × F (K, H) relie la production agrégée au capital
physique (K), à l’efficacité totale des heures de travail (H) et à la technologie (A). Pour accroître le PIB
ou les revenus agrégés, un pays peut augmenter son stock de capital physique, K; accroître le capital
humain de ses travailleurs, H (afin d’avoir une plus grande efficacité des heures de travail pour la même
main-d’œuvre); ou améliorer sa technologie, A.

4. Ce chapitre souligne l’importance de l’épargne dans la croissance économique.

a) Comment définit-on le taux d’épargne d’une économie?

b) Quels facteurs influent sur la décision des ménages de consacrer une part de leur revenu à la
consommation ou de l’épargner?

c) Comment les décisions d’épargne des ménages influent- elles sur l’investissement dans une
économie?
Réponse :
a) Le taux d’épargne est la fraction du revenu global qui est épargnée par les ménages.
b) L’épargne équivaut à ne pas dépenser son revenu maintenant pour le consommer plus tard.
Ainsi, en décidant du montant à épargner, les ménages troquent la consommation immédiate
contre une consommation ultérieure. Plusieurs facteurs ont un effet sur ces choix.
Le premier facteur est le taux d’intérêt. Le taux d’intérêt détermine le taux de rendement que
l’épargne rapportera aux ménages. Un taux d’intérêt plus élevé incite généralement les ménages
à épargner davantage.
Le deuxième facteur, ce sont les anticipations des ménages quant à leur revenu futur; elles ont
une incidence sur leur épargne. Les ménages qui s’attendent à une augmentation rapide de leur
revenu dans l’avenir auront moins de raisons d’épargner pour financer leur consommation
future (ce que leur revenu accru leur permettra de faire).
Le troisième facteur, ce sont les anticipations des ménages quant aux impôts; elles se
répercuteront sur leurs décisions d’épargne. Si les ménages s’attendent à devoir payer beaucoup
d’impôts, ils pourront décider d’épargner pour pouvoir payer ces impôts sans réduire leur
consommation future.
c) L’augmentation de l’épargne dans une économie facilite l’augmentation des investissements,
laquelle peut permettre d’augmenter le stock de capital physique de l’économie. Comme nous
l’avons vu, ce dernier élément est essentiel à la croissance économique.

5. Toutes choses égales par ailleurs, l’accroissement de l’efficacité des heures de travail entraîne-t-il une
croissance soutenue? Pourquoi?
Réponse : Accroître l’efficacité des heures de travail n’aura pas, en soi, pour effet d’entraîner une
croissance soutenue. L’efficacité des heures de travail correspond au produit du nombre de travailleurs et
du niveau de capital humain dans l’économie. Supposons que le nombre de travailleurs dans l’économie
augmente. Si tous les autres facteurs restent constants, chaque travailleur supplémentaire augmentera de
moins en moins la production à cause du produit marginal décroissant du travail.
De même, le fait de n’accroître que le capital humain n’entraînera pas de croissance soutenue. Parce que
chaque être humain a une durée de vie limitée, le nombre d’années de scolarité ou de formation qu’il
peut cumuler plafonne. Ainsi, augmenter l’efficacité des heures de travail en scolarisant ou en formant de
plus en plus la population active ne semble donc pas possible.

6. Qu’est-ce qui explique la croissance économique des dernières décennies au Canada?


Réponse : Les données sur la contribution du capital physique, du capital humain et de la technologie à
la croissance de la production par heure travaillée montrent que la technologie est le facteur qui
contribue le plus à la croissance économique au Canada. Le capital physique et le capital humain ont
contribué à la croissance, mais c’est la technologie qui a joué le rôle le plus important.

7. Pourquoi n’y avait-il pas de croissance économique soutenue avant la révolution industrielle?
Réponse : La période précédant la révolution industrielle n’était pas stagnante, mais elle ne se
caractérisait pas par une croissance économique soutenue. L’une des explications possibles est que
malgré quelques percées technologiques importantes, le fait est que les connaissances progressaient
beaucoup plus lentement qu’elles ne le font aujourd’hui. Aussi, l’augmentation des revenus agrégés,
quelle qu’elle ait pu être, était annulée par la hausse de la population, ce qui maintenait le revenu par
habitant bas.

8. Qu’est-ce que Malthus a prédit quant à l’effet de la croissance économique sur le niveau de vie? Ses
prévisions se sont-elles réalisées? Pourquoi?
Réponse : Selon Thomas Malthus, le nombre d’enfants par femme ou par famille s’ajusterait toujours
pour que le revenu demeure près du revenu de subsistance. Dès que les conditions de vie dépasseraient
ce revenu de subsistance, les couples augmenteraient le nombre de leurs enfants, ce qui, à son tour,
ramènerait le revenu au revenu de subsistance. Lorsque la population augmente trop, le revenu par
habitant baisse sous le revenu de subsistance et déclenche des famines ou des guerres susceptibles de
décimer une grande partie de la population. Ce cycle se répéterait ensuite pour assurer que le revenu
demeure toujours près du revenu de subsistance.

Les prévisions de Malthus ne se sont pas réalisées. Le modèle malthusien représentait bien la situation
du monde d’avant 1800, mais ne tenait pas compte de la transition démographique. De nombreux pays
ont connu une croissance rapide de leur population par suite de l’augmentation de l’espérance de vie et
de la migration. À la même époque, la fécondité et le nombre d’enfants par famille se sont mis à
diminuer. Ce processus, aux causes à la fois économiques et sociales, s’appelle une « transition
démographique ». La transition démographique, conjuguée à la révolution industrielle, a permis aux
économies de rompre avec le cycle malthusien. Il s’est ensuivi une croissance relativement soutenue du
revenu par habitant dans de nombreuses économies, en particulier en Occident.
9. Comment la révolution industrielle a-t-elle influé sur la croissance économique?
Réponse : La révolution industrielle décrit une série d’innovations mises en œuvre dans le processus de
production à la fin du XVIIIe siècle, en Grande-Bretagne. Elle est importante en tant qu’événement
(première utilisation des méthodes scientifiques et de la technologie de manière coordonnée dans la
production), mais aussi comme point de départ de la vague d’industrialisation qui s’est propagée à de
nombreux autres pays. C’est la révolution industrielle qui a ouvert la voie aux changements
technologiques plus stables et plus rapides qui ont soutenu la croissance économique moderne.

10. Est-ce que l’augmentation du PIB par habitant d’un pays signifie que tous ses citoyens se sont enrichis?
Expliquez votre réponse.
Réponse : Le PIB par habitant d’un pays à un moment précis n’équivaut pas au revenu de tous les
habitants de ce pays. Ainsi, même s’il y a une croissance économique, il y aura toujours des ménages et
des personnes qui auront un revenu bien supérieur à celui de la moyenne et d’autres qui auront un revenu
beaucoup plus bas.

11. Selon votre compréhension du chapitre, quelle est la meilleure façon de réduire la pauvreté?
Réponse : L’analyse économique suggère plusieurs approches potentiellement utiles pour réduire la
pauvreté. Le commerce international pourrait aider les pays pauvres qui ont des ressources naturelles et
produisent des biens agricoles à augmenter leurs revenus agrégés. Le commerce crée des conflits sur le
plan de la distribution, mais est globalement avantageux. L’accroissement du savoir et des technologies
disponibles dans l’économie mondiale rehausse le niveau de vie partout dans le monde.

12. Quels facteurs expliquent l’augmentation spectaculaire de l’espérance de vie dans la plupart des pays au
cours du XXe siècle?
Réponse : Les progrès scientifiques réalisés en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest expliquent en
grande partie l’augmentation de l’espérance de vie dans la plupart des pays au cours du XXe siècle. Le
chapitre en présente trois en particulier : 1) la mise au point de nouveaux médicaments, en particulier les
antibiotiques; 2) la découverte du DDT, qui a été très efficace dans le contrôle du paludisme; et 3) la
prolifération de pratiques médicales et sanitaires simples et efficaces, comme faire bouillir l’eau, dans les
pays pauvres.

Problèmes
(Note : Toutes les données du problème 1 sont en $ US de 1990.)

1. En 1921, le PIB par habitant du Canada n’était que de 3 357 $ US. La même année, le PIB par habitant
de l’Argentine s’élevait à 3 471 $ US. En 1921, le PIB par habitant de l’Argentine était donc plus élevé
qu’au Canada.

Cependant, en 2010, le PIB par habitant du Canada atteignait 24 941 $ US, tandis que le PIB par habitant
de l’Argentine n’était que de 10 256 $ US.

a) De quel pourcentage le PIB par habitant de chaque pays a-t-il augmenté entre 1921 et 2010?

b) De quel pourcentage le PIB par habitant de chaque pays a-t-il augmenté chaque année, en moyenne,
entre 1921 et 2010?

c) Expliquez comment un pays qui a un PIB par habitant inférieur à celui d’un autre pays à un moment
donné peut se trouver, quelques années plus tard, avec un PIB par habitant plus élevé que celui de cet
autre pays.

Réponse :
a) L’équation pour la croissance entre les deux années est la suivante :
Ainsi, le calcul pour les deux pays est le suivant :
Canada :

Argentine :

b) Un pays qui a un PIB par habitant plus


bas peut rattraper et dépasser un pays qui a au départ un PIB par habitant plus élevé s’il
connaît un taux croissance plus élevé. Dans le cas des deux pays présentés dans ce problème,
le taux de croissance moyen du Canada est de 2,28 %, tandis que celui de l’Argentine est de
1,22 % seulement.
c) Un pays ayant un PIB par habitant inférieur à celui d’un autre pays peut le rattraper et le
dépasser s’il enregistre, en moyenne, des taux de croissance annuels supérieurs. Le temps
requis dépendra évidemment de l’écart à combler et de la différence des taux de croissance. À
long terme, de petits écarts dans les taux de croissance peuvent faire d’énormes différences,
en raison des effets composés.

2. Actuellement, certains des pays dont la croissance est la plus rapide au monde restent désespérément
pauvres. Ainsi, parmi les cinq pays qui avaient la plus forte croissance en 2013, trois — le Soudan du
Sud, la Sierra Leone et le Turkménistan — se classaient respectivement au 144e, au 155e et au 95e rang
des pays du monde pour ce qui est du PIB réel par habitant. (Source : estimations du CIA World
Factbook pour 2013, en PPA.)

Cela semble contradictoire. En utilisant les équations de la croissance qui sont dans ce chapitre,
expliquez pourquoi un pays qui a un taux de croissance très élevé peut aussi avoir un PIB par habitant
très faible.
Réponse : Rappelez-vous que l’équation pour la croissance de l’année t à l’année t + 1 est
.
Un nombre moins élevé dans le dénominateur veut dire que même un petit nombre dans le numérateur
donnera lieu à un taux de croissance élevé. Par exemple, en 2012, le Niger avait un PIB de seulement
13,4 G$ et une population de 16,9 millions, ce qui donne un PIB par habitant de 800 $ environ.
Toutefois, une augmentation du PIB par habitant de seulement 100 $ (ce qui ne fait guère du Niger un
pays riche) donnerait lieu à un PIB de 15,2 G$ et à un taux de croissance du PIB de

Par contre, une augmentation de 100 $ du PIB par habitant des États-
Unis (de 50 700 $ à 50 800 $) reflète un taux de croissance du PIB de
seulement 0,2 %.

Du point de vue mathématique, ces résultats s’expliquent du fait que


l’on part d’une base beaucoup plus grande aux États-Unis et une base plus petite au Niger.

3. Le tableau suivant donne le PIB par habitant de la Corée du Sud et du Canada de 1970 à 2010. Comme
on le voit, les deux pays ont connu une croissance substantielle dans les quatre dernières décennies.

Année Corée du Sud Canada


PIB par habitant PIB par habitant
(en $ US) (en $ US)
1970 317 4 116
1980 1 778 11 118
1990 6 642 21 302
2000 11 948 24 032
2010 22 151 47 465

Source : Banque mondiale, Les indicateurs du développement dans le monde, 2015.

a) En utilisant une échelle non proportionnelle comme celle de l’encadré 7.3 (p. 156), dessinez un
graphique et placez-y les cinq points correspondant aux données de chaque pays. Reliez ensuite les
points pour créer un graphique linéaire.

b) Refaites le graphique en utilisant cette fois une échelle proportionnelle (où des distances égales
représentent des variations égales en pourcentages). Placez-y les cinq points correspondant aux
données de chaque pays. Reliez ensuite les points pour créer un graphique linéaire.

c) Comment interprétez-vous les différences que vous constatez entre les deux graphiques?
Réponse :
a)
Échelle non proportionnelle

b) Échelle proportionnelle

c) Le graphique utilisant une échelle non proportionnelle montre une courbe ascendante dont la
pente devient plus forte au fil du temps, surtout pour la Corée du Sud. Par contre, la courbe
dans le graphique qui utilise une échelle proportionnelle est également ascendante, mais elle
s’aplanit au fil du temps, surtout pour le Canada.
La différence dans la forme des courbes illustre la différence entre une échelle proportionnelle
et une échelle non proportionnelle. Il faut se rappeler que dans une échelle proportionnelle, les
distances verticales égales représentent des variations en pourcentage égales. Dans le graphique
en b), cela signifie que la distance entre 300 et 3 000 (nombre décuplé) est la même que celle
entre 3 000 et 30 000. Ce qui, à son tour, indique que la pente de la courbe indique le taux
auquel une quantité donnée augmente. Ainsi, tant pour la Corée du Sud que pour le Canada, le
taux de croissance a ralenti au cours de la période de 40 ans, comme le montrent les pentes plus
stables des courbes dans les dernières années.


On peut également remarquer que la courbe de la Corée du Sud a une pente plus forte que celle
du Canada, surtout dans les premières années. Cela montre que la Corée du Sud avait une
croissance plus rapide que le Canada, c’est-à-dire que son taux de croissance était plus élevé.
Cela explique pourquoi le PIB par habitant de la Corée du Sud atteignait seulement 6 % de
celui du Canada en 1970, mais avait grimpé à 46 % en 2010.

4. L’économie de la Chine est l’une des économies qui connaissent la croissance la plus rapide au monde.
En Chine, la croissance est principalement portée par l’investissement et les exportations. Vous discutez
avec une amie de la viabilité du modèle de croissance chinois. Elle vous dit que, selon la fonction de
production agrégée, pour s’assurer une croissance économique soutenue, la Chine n’a qu’à continuer à
accroître son stock de capital physique. Êtes-vous d’accord avec elle? Pourquoi?
Réponse : Non, la croissance ne peut pas être soutenue seulement par l’accroissement des
investissements et l’accumulation du capital, à cause de l’existence du produit marginal décroissant du
capital. Une économie qui n’améliore pas sa technologie ne pourra pas atteindre une croissance soutenue
en augmentant son capital. L’ajout d’unités de capital aura pour effet de faire diminuer le nombre
d’augmentations des revenus agrégés, empêchant ainsi une croissance soutenue. Le progrès
technologique est ce qui permet la croissance soutenue, car il permet à une économie d’augmenter
constamment sa production.

5. Le graphique suivant illustre l’évolution du revenu (PIB) par habitant dans le monde de l’an 1000 av. J.-
C. à l’an 2000.

Source : Jeff Speakes, Economic History of the World, Center for Economic Research and Forecasting, California
Lutheran University, 2013.

Le graphique montre bien que la croissance économique mondiale était pratiquement inexistante durant
la majeure partie de ces trois millénaires. S’il y a eu augmentation du revenu par habitant durant
certaines périodes, la croissance soutenue ne commence qu’au milieu du XVIIIe siècle et explose ensuite
— en 2000, le revenu par habitant est de 12 fois ce qu’il était 250 ans plus tôt.

Qu’est-ce qui explique un changement aussi spectaculaire dans la croissance économique à partir du
XIXe siècle?

Réponse : Comme l’expose en détail ce chapitre, le progrès technologique est essentiel à la croissance
économique. Pendant des siècles, la technologie a peu évolué. Les principales sources d’énergie étaient
soit humaines, ou animales, ce qui limitait grandement les possibilités en matière de construction, de
transport et de fabrication. Les gens à cette époque vivaient en grande partie comme leurs ancêtres.
Toutefois, à partir de la révolution industrielle en Angleterre, au milieu du XVIIIe siècle, on a commencé
à utiliser d’autres sources d’énergie : tout d’abord la vapeur, puis l’électricité. Les capacités énergétiques
de l’humanité ont augmenté de façon extraordinaire en relativement peu de temps. En outre, ces
changements ont eu un effet sur presque tous les aspects de la vie et ont entraîné le développement de
technologies encore plus puissantes et une croissance encore plus rapide.

6. Les économistes ont longtemps débattu des causes du ralentissement des gains de productivité (PIB par
heure travaillée) au Canada dans les années 1970 et 1980 (ralentissement bien visible dans les encadrés
7.10 et 7.11 [p. 168 et 169]).

Compte tenu des données de l’encadré 7.10, est-ce la productivité horaire, les heures travaillées par
emploi ou le nombre d’emplois par personne qui est le principal facteur à l’origine de la baisse du taux
de croissance annuel du PIB par heure travaillée durant les années 1970 et 1980? (Votre explication doit
faire référence à l’encadré 7.10.)
Réponse:
Le taux de croissance du PIB réel est passé de 3,48 % en moyenne par année (1961-1970), à 2,61 %
(1971-1980), et ensuite à 1,56 % (1981-1990). On remarque à l’encadré 7.10 que c’est une combinaison
de deux facteurs qui explique surtout cette chute : une baisse marquée du taux de croissance de la
productivité horaire, ainsi qu’une chute importante du taux de croissance de l’emploi par personne
pendant les années 1981-1990. Le nombre d’heures travaillées par emploi a tendance à diminuer en
moyenne pour les 50 dernières années, mais cette baisse s’est ralentie au cours des années qui nous
intéressent ici, alors cela ne constitue pas la principale cause de la baisse de productivité.

7. Le concept du rendement décroissant d’un facteur de production ne s’applique pas seulement au capital
physique, mais aussi au travail. En utilisant le concept du produit marginal décroissant du travail,
expliquez pourquoi il n’y avait pas de croissance soutenue du niveau de vie avant la révolution
industrielle. Dessinez un graphique pour illustrer la relation entre la population et le PIB, en mesurant la
population sur l’axe horizontal. Expliquez la variation que montre votre graphique après la révolution
industrielle.
Réponse : Voici le graphique pertinent :

Il est à noter que la production augmente à un taux décroissant, tout comme le capital. À part le progrès
technologique, cette situation n’entraîne pas une amélioration du niveau de vie, surtout lorsque la
population continue de croître.
La révolution industrielle a donné lieu à l’invention du capital et de la technologie, lesquels ont fait se
déplacer la fonction de production vers le haut en ce qui a trait au travail et au capital.

8. Dans les années 1960, Paul Ehrlich, professeur à l’Université de Stanford, a affirmé que la surpopulation
mondiale conduirait à des famines et que des gens mourraient de faim dans les années 1970 et 1980.
Dans son livre La bombe P (The Population Bomb), publié en 1968, Ehrlich prédisait que, si la
croissance de la population n’était pas freinée, des millions de gens mourraient dans le monde. Or, sa
prédiction ne s’est pas réalisée. Selon vous, quelle était la faille dans l’argumentation d’Ehrlich?
Réponse : Paul Ehrlich n’a pas tenu compte du rôle de la technologie dans l’augmentation de l’offre
alimentaire. Les progrès technologiques en agriculture ont réduit le coût de la production alimentaire et

accru l’accès à la nourriture d’une grande partie de la population mondiale. De nouvelles variétés de
cultures à rendement élevé et résistantes aux parasites, ainsi que les progrès technologiques dans les
outils et les méthodes agricoles, ont accru l’espérance de vie, même si la population a augmenté.

9. La rubrique « Laissons parler les données – Espérance de vie et innovations » (p. 177) montre
l’évolution de cet important indicateur de la santé qu’est l’espérance de vie dans divers pays.

Le lien www.gapminder.org/videos/200-years-that- changed-the-world-bbc vous amènera à une


animation spectaculaire qui vous aidera à visualiser les données mentionnées dans cette rubrique. Hans
Rosling est un expert de la santé mondiale aussi reconnu pour sa façon particulièrement inventive de
présenter des statistiques. Regardez cette courte vidéo et répondez aux questions suivantes.

a) Quelle était l’espérance de vie maximale dans presque tous les pays en 1810? Deux pays se portaient
un peu mieux, lesquels?

b) Dans quels pays l’espérance de vie et le revenu ne se sont pas beaucoup améliorés avec la révolution
industrielle?

c) En 1948, les écarts d’espérance de vie et de revenu par habitant entre les pays s’étaient-ils rétrécis ou
élargis? Quels pays n’avaient pas beaucoup progressé en ce qui concerne l’espérance de vie et le
revenu par habitant?

d) En 2009, quelle était la situation générale pour ce qui est de l’espérance de vie et du revenu par
habitant? Quels pays étaient encore à la traîne?

e) Comment les moyennes nationales sur lesquelles se base cette vidéo peuvent-elles occulter les
énormes écarts de niveau de vie dans un même pays? Donnez un exemple tiré de la vidéo.
Réponse :
a) L’espérance de vie maximale dans presque tous les pays en 1810 était de 40 ans. Seuls la
Grande-Bretagne et les Pays-Bas se portaient un peu mieux.
b) La révolution industrielle a eu peu d’effet sur l’espérance de vie et le revenu dans les pays
africains et asiatiques; seuls les pays européens en ont tiré avantage.
c) En 1948, les écarts d’espérance de vie et de revenu par habitant entre les pays étaient plus
élevés que jamais. L’Europe et l’Amérique du Nord, suivies du Japon, ont fait de grands
progrès sur les deux plans, tandis que les pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le
Bangladesh, et la majorité des pays africains se caractérisaient encore par une faible espérance
de vie et la pauvreté.
d) En 2009, l’espérance de vie et le revenu par habitant de la plupart des pays asiatiques et de
certains pays africains s’étaient grandement améliorés. Hans Rosling affirme qu’à cette date, la
majorité de la population mondiale se situait « au milieu », entre les pays riches qui ont
l’espérance de vie la plus élevée (Europe, Amérique du Nord et Japon) et les pays les plus
pauvres, comme de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne qui ont vécu des conflits civils
ou une épidémie de VIH/sida (Congo et Afrique du Sud).
e) Lorsqu’on examine de plus près les données, on constate qu’il y a de grandes différences au
sein des pays. Par exemple, l’espérance de vie et le revenu par habitant varient beaucoup d’une
région à l’autre en Chine, où à Shanghai les chiffres sont comparables à ceux de l’Italie, tandis
que dans les zones rurales de la province de Guizhou, dans l’arrière-pays, les données sur la
santé et la richesse sont comparables à celles du Ghana, un pays très pauvre. Ainsi, bien que la
Chine ait fait de grands progrès dans l’amélioration de son niveau de vie, les données globales
de la situation du pays cachent d’énormes disparités régionales.

10. Supposons qu’une augmentation de 10 % du stock de capital physique accroît le PIB de 10 %. Est-ce
qu’une augmentation additionnelle de 10 % du stock de capital physique accroîtrait le PIB de moins de
10 %, de 10 % ou de plus de 10 %? Expliquez votre réponse.
Réponse : La seconde augmentation de 10 % du stock de capital physique accroîtra le stock de capital
physique de moins de 10 % en raison du produit marginal décroissant du capital physique. Chaque
augmentation additionnelle du stock de capital physique entraîne une augmentation de plus en plus petite
du PIB.

11. Reportez-vous à l’encadré 7.4 (p. 157). Si le Canada, la Chine, l’Inde et Haïti continuent de croître aux
taux inscrits dans le tableau, combien d’années (à partir de 2010) faudra-t-il à la Chine, à l’Inde et à Haïti
pour que leur PIB par habitant rattrape celui du Canada?
Réponse : En observant attentivement le tableau, on remarque tout d’abord que le PIB par habitant du
Canada augmente de 2,14 % par année. Donc, n’importe quel pays qui au départ a un PIB par habitant
inférieur et un taux de croissance d’au plus 2,14 % ne pourra jamais rattraper celui du Canada — c’est
tout simplement impossible d’un point de vue mathématique.
Cela signifie que si les taux de croissance donnés restent les mêmes, l’Argentine et Haïti ne pourront
jamais rattraper le Canada en ce qui a trait à leur PIB par habitant.
Cela laisse donc la Chine, dont le PIB par habitant augmente de 6,33 % par année.
Pour savoir combien de temps il faudra à la Chine pour rattraper le Canada, nous pouvons utiliser la
formule susmentionnée : ln y(t) = ln y(0) + gt, où y(0) est le PIB par habitant en 2010. Lorsqu’on
substitue la valeur de 2010 à y(0) et la valeur de g au Canada, on obtient :

ln yCA(t) = ln 37 104 + 0,0214 t


L’équation comparable pour la Chine s’établit comme suit :

ln yChine(t) = ln 7 130 + 0,0633 t


Nous voulons savoir combien d’années (t) il faudra à la Chine pour rattraper le Canada en ce qui a trait à
son PIB par habitant. Il ne faut pas oublier que le PIB par habitant du Canada va continuer de croître,
mais pas aussi rapidement que celui de la Chine.
Pour établir combien de temps il faudra à la Chine pour rattraper le Canada, nous mettons en équivalence
l’équation ci-dessus pour le Canada et l’équation pour la Chine :

ln 37 104 + 0,0214 t = ln 7 130 + 0,0633 t

Résolution de l’équation pour t :

tCA = (ln 37 104 – ln 7 130) / 0,0419 = 39,4 ans

Donc, si les taux de croissance du PIB par habitant qui figurent dans le tableau se maintiennent après
2010, il faudra environ 39 ans à la Chine pour rattraper le Canada.

Séance 7b (Annexe)
Problèmes relatifs au contenu de l’annexe
A1. À l’aide d’un diagramme, illustrez le modèle de croissance de Solow en vous servant de la fonction de
production agrégée et de la relation entre le stock de capital physique et l’épargne agrégée

a) À quel point du graphique se situe l’équilibre stationnaire? Pourquoi?

b) Utilisez votre diagramme pour illustrer l’effet d’une augmentation du capital humain sur le PIB.
Réponse : Le diagramme suivant représente le modèle de croissance de Solow. La droite représente la
valeur du capital déprécié, d × K. La courbe Y = A × F (K, H) représente la fonction de production
agrégée ou, plus précisément, la relation entre les revenus agrégés et le stock de capital (physique), pour
un niveau donné d’efficacité des heures de travail (et pour une technologie donnée). La courbe s × A ×
F (K, H) montre la relation entre le niveau d’investissement et le stock de capital, compte tenu du taux
d’épargne des ménages, s. La distance entre cette courbe et l’axe horizontal à un niveau donné de stock
de capital correspond à l’épargne agrégée ou à l’investissement agrégé, tandis que la distance entre la
courbe s × A × F (K, H) et la courbe Y = A × F (K, H) représente la consommation.

a) Dans le diagramme, il y a un seul point d’intersection de la droite (d × k) et de la courbe s × A ×


F (K, H), et ce point représente l’investissement. Cette intersection donne le stock de capital
physique d’équilibre sur l’axe horizontal, K*, et le niveau de production d’équilibre sur l’axe
vertical, Y*. Lorsque l’économie est en équilibre stationnaire, le niveau d’investissement
(épargne) et la valeur du capital déprécié sont égaux.

b) Le diagramme suivant montre l’effet d’une augmentation du capital humain sur la production
agrégée.

Lorsque le capital humain des travailleurs s’accroît, l’efficacité totale des heures de travail
augmente aussi. Cela signifie que l’économie peut produire davantage avec le même stock de
capital physique et la même technologie, de sorte que la courbe de la fonction de production
agrégée se déplace vers le haut. Ce déplacement entraîne un nouvel équilibre stationnaire avec


un stock de capital physique accru et un PIB plus élevé. Ainsi, le stock de capital physique
augmente de K* à K** et les revenus agrégés de Y* à Y**.

A2. Dans les années 1980, le taux d’épargne au Japon était extrêmement élevé, représentant de 30 % à 32 %
du PIB du pays. Un taux d’épargne aussi élevé peut-il entraîner une croissance soutenue? Utilisez le
modèle de Solow pour expliquer votre réponse.
Réponse : Non, un taux d’épargne élevé ne peut pas entraîner une croissance soutenue. Avec des niveaux
donnés d’efficacité totale des heures de travail et de technologie, il y a une limite maximale aux revenus
agrégés qu’on peut obtenir en augmentant l’épargne, parce qu’on ne peut jamais dépasser un taux
d’épargne de 100 %, comme le montre le graphique suivant.

Dans le diagramme, le modèle de Solow montre que les économies où le taux d’épargne est le plus élevé
ont aussi un PIB plus élevé, mais l’augmentation du taux d’épargne ne peut pas être la source d’une
croissance soutenue. Il y a en effet une limite maximale au taux d’épargne d’une économie et, donc, à
l’accroissement du PIB qui peut résulter uniquement d’une épargne accrue.

A3. Le PIB par habitant de l’Inde est passé de 310 $ US en 1991 à 1 489 $ US en 2012.

a) Calculez le taux de croissance annuel moyen arithmétique de l’économie indienne au cours de cette
période en utilisant la moyenne arithmétique.

b) Calculez le taux de croissance annuel moyen géométrique de l’Inde au cours de cette période. En
quoi le résultat diffère-t-il de celui qui figure dans l’encadré 7.4, p. 157? Comment expliquez-vous
cette différence?
Réponse :

a) Croissance de l’Inde entre 1991 et 2012

Taux de croissance annuel moyen de l’Inde



b) En se servant de la formule de la moyenne géométrique :

Dans ce cas, le PIB par habitant de l’Inde pour l’année postérieure (2012) était de 1 489 $, et pour
l’année antérieure (1991), de 310 $ :

Dans l’encadré 7.4, on voit que le taux de croissance annuel moyen de l’Inde de 1960 à 2010
n’était que de 3,20 %. Cette différence signifie que le taux a dû être beaucoup plus élevé plus
tard (c.-à-d. dans les années 1990 et 2000) que plus tôt (années 1960 à 1980). D’autres données
corroborent cette conclusion.

A4. Cette annexe explique en détail la différence importante entre la moyenne arithmétique et la moyenne
géométrique dans le calcul du taux de croissance moyen.

a) À l’aide de la méthode de calcul des taux de croissance moyens géométriques [voir la section
« Calculer des taux de croissance moyens (composés) », p. 189], essayez d’obtenir les taux de
croissance annuels implicites (moyens) présentés dans la dernière colonne de l’encadré 7.4 (p. 157)
pour les pays suivants : la France, Singapour, le Botswana, l’Inde et le Kenya.

b) À l’aide de la méthode décrite dans l’annexe pour calculer des taux de croissance moyens
arithmétiques, calculez ceux de ces cinq pays et comparez-les avec les taux que vous avez obtenus à
la question (a). La moyenne arithmétique surestime-t-elle ou sous- estime-t-elle le taux de croissance
réel? Expliquez votre réponse.

Réponse :
a) D’après la formule présentée dans l’annexe, on sait que pour obtenir le taux de croissance
moyen géométrique (g) pour la période de 50 ans visée par le tableau, on doit tout d’abord
calculer le ratio du PIB par habitant en 2010 et du PIB par habitant en 1960. On intègre ensuite
le ratio obtenu dans l’équation suivante :
Les calculs pour les cinq pays choisis s’établissent comme suit :

b) D’après la formule présentée dans l’annexe, on sait que pour obtenir le taux de croissance
moyen géométrique, on doit utiliser l’équation suivante :

On obtient alors les taux de croissance arithmétiques suivants :

Dans chaque cas, le taux de croissance annuel moyen arithmétique surestime le taux de
croissance réel correspondant aux données observées pour le PIB par habitant en 2010. Cela est
dû est fait que l’utilisation de la moyenne arithmétique ne tient pas compte des effets composés
et, par conséquent, ignore les effets cumulés de la croissance.

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