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1. Quels sont les faits majeurs concernant le phénomène de la croissance économique ?

La croissance économique désigne l’augmentation de la production (de biens et de services)


d’un pays pendant une longue période. Parmi les théories qui cherchent les causes de la
croissance, celle de Solow est la référence pour l’économie néoclassique. A partir de plusieurs
hypothèses, le modèle de Solow considère la croissance comme équilibrée à long-terme.
Reposant en grande partie sur le progrès technique, la croissance serait stable et mènerait
naturellement au plein-emploi.
Le modèle de Solow est construit sur la base de plusieurs hypothèses simplificatrices qui
viennent pour la plupart de la théorie néoclassique. Il considère un monde à un seul bien et
un seul agent (la « communauté »), ne connaissant ni chômage, ni dysfonctionnements. Dans
ce monde, la production ne dépend que de deux facteurs, le travail et le capital. Les autres
hypothèses sont la flexibilité des facteurs de production, les rendement décroissants, les
rendements d’échelle constants et le réinvestissement de toute l’épargne.

Dans le modèle de Solow, l’augmentation des facteurs de production (travail et capital)


explique une part de la croissance. C’est donc parce qu’il y a une augmentation de la
population (facteur travail) et des investissements (facteur capital), qu’il y a de la croissance.
Toutefois, la plus grande part de la croissance n’est pas expliquée par ces deux facteurs, mais
est due à un « facteur résiduel ». Il s’agit du progrès technique, dont on ne connaît pas
vraiment l’origine (certains disent que c’est un facteur « tombé du ciel »). Les causes de la
croissance (augmentation de la population et progrès technique) sont donc exogènes: le
modèle n’explique pas leur origine.
Ce modèle est en équilibre stable: à long-terme, l’économie converge vers un état
stationnaire, où l’activité économique évolue au même rythme que la population.
L’hypothèse de substituabilité des facteurs est particulièrement importante car elle montre
que la croissance mène au plein-emploi. Par exemple, s’il y a du chômage, le prix du travail
baisse.
Profitant des faibles salaires, les entrepreneurs peuvent donc remplacer du capital par du
travail et donc embaucher, ce qui mène à une diminution du chômage. La croissance
assurerait donc naturellement le plein-emploi. Toutefois, ce modèle reposant sur des
hypothèses très simplificatrices, cette interprétation est, selon certains, erronée.

2. Comment le modèle de Solow explique-t-il la persistance de la croissance économique


depuis la révolution industrielle ?
Ce qu’on veut comprendre, c’est pourquoi la croissance éco se poursuit depuis 2 siècles, et
qui tend même à toujours augmenter.
On sait que l’évolution du K/hab au cours du temps dépend de l’écart entre l’I par hab et l’I
de point mort.
Raisons de la persistance de la croissance économique depuis la Révolution Industrielle
exploitées par Robert Solow :
1. L’augmentation de l’épargne. Problème : si la croissance repose uniquement sur
accumulation du K, elle est vouée à stationner. Il y a tout de même une croissance, mais
simplement transitoire : pas la solution.
2. la croissance démographique : Chez Solow, les nouveaux individus épargnent et génèrent
leur propre stock de K. Ainsi, le taux de croissance sera égal à l’augmentation de la population
: gY = n. Problème : la croissance démographique réduit le stock de K => croissance inférieur
dans un pays à forte croissance démographique => ne peut donc pas expliquer la persistance
d’une forte croissance éco depuis RI.

3. le progrès technique : fournit une véritable explication au phénomène de croissance


durable : gY = n + µ (µ étant le taux de croissance du progrès technique) => pas d’état
stationnaire. Ainsi, la croissance évolue au rythme du progrès technique = la croissance à LT
est fondée sur les gains de Yité

3. Le modèle de Solow peut-il expliquer les données empiriques concernant le phénomène


de la convergence économique ?

La convergence économique renvoie à la possibilité pour un pays pauvre de rattraper les pays
plus riches en termes de PIB par habitant. Une telle convergence implique que les pays dont
le PIB par habitant est faible doivent avoir une croissance économique plus rapide que les
pays dont le PIB par habitant est plus élevé. Une telle convergence ne s’observe pas à l’échelle
mondiale. Les données de la PennWorld table montrent une absence de corrélation entre PIB
par habitant et taux de croissance de ce même PIB par habitant. Elle s’observe cependant
pour des pays tels que ceux appartenant à l’OCDE ou pour les pays d’Europe. On parle à ce
sujet de convergence de club ou de convergence conditionnelle. Des pays ayant déjà atteint
un certain niveau de convergence tendent à converger. Le modèle de Solow explique assez
bien ces faits. Il prédit que la croissance d’un pays pauvre décélère jusqu’à l’atteinte du sentier
de croissance régulier sur lequel la croissance ne dépend plus que du rythme du progrès
technique. Dans ce cadre, un pays pauvre partageant les caractéristiques structurelles d’un
pays riche aura un taux de croissance plus rapide et convergera donc vers son revenu par
habitant. Le modèle explique la convergence de club. Mais le modèle peut aussi expliquer
l’absence de convergence comme le résultat de différences structurelles entre les pays.
Partie critique : Lorsque le modèle de Solow ne tient pas compte du capital humain, il conduit
à des prédictions absurdes. Ainsi, d’après les calculs de Robert Lucas, l’écart de revenu entre
les Etats-Unis et l’Inde suppose un écart de capital de 1 à 900 qui ne correspond pas à la
réalité. Mais la performance du modèle peut être améliorée en tenant compte du capital
humain à la manière de Mankiw, Romer et Weil. La limite plus profonde du modèle tient au
fait qu’il fait reposer les écarts de revenu persistants sur des écarts de niveau de technologie
et de niveau de capital humain qui restent inexpliqués.

4. Quels sont les effets d’une hausse du taux d’épargne dans le modèle de Solow ? Vous
répondrez en vous aidant d’un ou plusieurs graphiques.
Graphiquement, s définit la pente de la courbe d’I. Si s augmente, la courbe d’I (∂k) se déplace
vers le haut.
Corrélation entre S et I.
Voir TD

5. Quels sont les effets d’une hausse du taux de croissance démographique dans le modèle
de Solow? Vous répondrez en vous aidant d’un ou plusieurs graphiques.

Selon le graphique :
•la croissance démographique réduit bien la part de gâteau de chaque individu à l’état
stationnaire (très Malthusien) et ralentit la croissance transitionnelle mais ne l’empêche pas
pour autant.
•L’augmentation de la population génère une croissance du PIB/tête
Chez Solow, les nouveaux individus épargnent et génère leur propre stock de capital. A l’état
stationnaire, la croissance démographique ne réduit pas le PIB/hab. Le taux de croissance sera
égal à l’augmentation de la population : gY = n.
Problème : la croissance démographique réduit le stock de K => croissance inférieure dans un
pays à forte croissance démographique.
Voir TD
6. Qu’est-ce que l’agent représentatif dans le cadre du modèle de croissance optimal ?

Les préférences des ménages sont telles que leurs choix équivalent au choix d’un ménage
(agent) représentatif qui dispose de toutes les dotations de l’économie. Sa préférence entre
plusieurs biens est identique, son TMS est par conséquent homogène (de degré zéro) par
rapport à ses consommations. L’agent représentatif est parfaitement rationnel, et choisit un
équilibre qui est un optimum de Pareto. Avec un agent représentatif, le taux de préférence
pour le présent pondère le poids des générations futures
7. Qu’est-ce que la condition Keynes-Ramsey aussi appelée équation d’Euler ?
La condition de maximisation inter-temporelle dans le cadre d’une économie simplifiée à
deux périodes :
- L agents vivant deux périodes

- Réception d’une dotation initiale en première période et production en seconde période


avec technologie à la Solow.

- Choix à t = 0, consommation ou épargne sous deux formes :


1) Achat de bien futur au prix = sur le marché à terme équivaut à un prêt au taux r
2) Investissement sous forme pour produire à la période suivante.
Le programme de l’agent représentatif en horizon infini et temps continu :
- Une économie avec horizon temporel infini

- Une économie peuplé de ménages immortels avec un horizon de calcul infini (altruisme)
- Une économie d’agent aux préférences identiques et avec TMS homogène de degré zéro.
- Une économie à système de marché complet ou une économie avec anticipations parfaites
des agents.
La règle d'optimalité intra-générationnelle détermine le TMS intertemporel de l’individu
entre ses consommations sur les deux périodes de sa vie. Il dépend évidemment du rapport
entre le taux d'intérêt et son taux de préférence pour le présent.
C'est la règle d'or : la consommation par tête d'état régulier est maximale lorsque le capital
par tête d'état régulier est tel que la productivité marginale du capital est égale à (x+n+
sigma).
Puisque les capitalistes sont rémunérés à la productivité marginale du capital nette de
l’amortissement et puisqu'il y a arbitrage entre les deux formes d'actif, le capital et les prêts,
on doit avoir l'égalité entre le taux d'intérêt et le taux de croissance de l’économie.
8. Présentez de façon synthétique les trois types de modèle de croissance endogène vus en
cours.
Les travaux de Romer (1986, 1987, 1990) sont à l’origine des théories de la croissance
endogène. Cette dernière est assimilée à un phénomène auto-entetenu par accumulation de
quatre facteurs principaux : le capital physique, la technologie, le capital humain et le capital
public. Le rythme d’accumulation de ces variables dépend de choix économiques, c’est
pourquoi on parle de théories de la croissance endogène.

II. Le modèle d’apprentissage par la pratique de Paul Romer


Existence d’externalités liées à l’investissement en capital physique
Savoir commun à toutes les entreprises (learning by doing), qui augmente le progrès
technique.
Nous sommes en présence d’un cas d’externalité positive. L’entreprise qui investit améliore
la productivité du travail de l’ensemble des entreprises. L’investissement génère des idées qui
rendent plus efficaces les travailleurs, idées non rivales qui se diffusent à toutes les
entreprises.
L’entreprise qui investit de façon isolée ne peut pas contrer la productivité marginale de son
capital. Mais les investissements combinés de toutes les entreprises ont cet effet.
Le problème de l’économie peut être envisagé de deux façons du point de vue de la
production:
• Approche décentralisée: chaque entreprise cherche à maximiser ses profits dans son coin
sans avoir conscience que ses décisions influence la situation des autres entreprises.
• Approche en terme de planificateur bienveillant: un agent fictif maximise les profits du
secteur productif en s’appuyant sur la fonction de production agrégée qui reflète l’existence
de rendements d’échelle croissants. (Internalisation de l’externalité)
III. Les modèles à variétés de produits
A) Le modèle de Paul Romer
Nouveauté : accumulation du capital et innovation sont distinguées. L’innovation est une
activité spécifique motivée par le profit. La part de la population active qui participe à l’activité
de recherche est une variable endogène du modèle.
Le but est de détailler les déterminants de la croissance de la productivité du travail.
L’innovation prend la forme de l’invention de nouveaux produits intermédiaires. Trois
secteurs d’activités dans le modèle :
- Secteur de la recherche
- Secteur des biens intermédiaires (concurrence imparfaite)

- Secteur de production du bien final (concurrence parfaite)


• Le stock d’idées A détermine le nombre de biens intermédiaires utilisés dans le secteur de
production du bien final et la quantité de production. Les rendements sont croissants si on
tient compte des idées A: un doublement de K, LY et A fait plus que doubler Y.
Externalité de connaissance: la productivité des chercheurs est fonction du stock d’idées déjà
découvertes: « être assis sur les épaules des géants ».
Il dépend du nombre d’idées nouvelles relativement au nombre d’idées total. Pour sauver la
croissance il faut que le nombre d’idées nouvelles augmente autant que le stock total d’idée.
Le taux de croissance dépend du nombre de chercheurs (effet d’échelle). Si la part des
chercheurs dans la population reste constante, alors l’augmentation de la population suffit à
faire monter le taux de croissance.
b) Modèle Schumpeter
Ce dernier modèle introduit l’idée de destruction créatrice, qui désigne le fait que les idées
nouvelles remplacent les anciennes. Dans le modèle Schumpetérien on distingue innovation
« verticale » ou « qualitative » de l’innovation incertaine. Dans le premier cas, il s’agit de
remplacer un bien intermédiaire par un bien intermédiaire plus productif ou de meilleure
qualité́. Dans le second cas, c’est l’entrepreneur qui cherche à innover avec une probabilité
de réussir fonction de la dépense en R&D et du niveau de technologie déjà atteint (« phishing
out »). Le modèle de Schumpeter introduit l’idée de destruction créatrice : l’entrepreneur qui
parvient à innover remplace l’entrepreneur qui produisait la version inferieure du bien
intermédiaire et obtient le monopole de production de ce bien. Dans ce contexte, la
croissance dépend de la probabilité de succès de l’activité́ de recherche et du gain de
productivité́ moyen de chaque
Innovation. Le taux de croissance dépend aussi de la productivité́ de l’activité́ de recherche
qui lui-même dépend du niveau d’éducation de la population. Enfin, le taux de croissance
dépend du niveau du coût d’entrée sur le marché́. Plus bas est le coût moins il y a d’incitation
à investir dans la recherche. La concurrence accrue est une mauvaise protection des brevets
freine la croissance. Des effets d’échelle sont présents dans le modèle puisqu’une population
plus grande accroît la productivité marginale des biens intermédiaires, donc leur demande et
leur prix. L’innovation devient alors plus profitable et l’effort de recherche augmente. (g
dépend de L)
Modèle AK
Dans les modèles AK on considère « idées » et « capital physique » comme confondus. Le
modèle AK a été́ analysé par Rebelo en 1991. L’objectif a été́ de créer un modèle où
l’économie ne buterait pas sur un état stationnaire engendré par les productivités marginales
décroissantes des facteurs de production employés. L’idée de Rebelo a été de ne plus
employer deux facteurs de production aux rendements décroissants (capital et travail) mais
d e n’en considérer qu’un seul qui engloberait le second. Il s’agit d’avoir une vision élargie de
la notion de capital en considérant le travail comme composé de capital humain. Dans le
modèle AK on voit que la courbe d’épargne (sf(k)/k) est une droite horizontale et qu’ainsi la
croissance du capital par tête est infinie même en l’absence de progrès technique : ce dernier
reste un facteur qui conditionne le niveau de la croissance mais pas sa longévité́. Dans le
modèle AK l’économie est placée tout de suite, sans phase de convergence comme dans le
modèle de Solow, sur son sentier de croissance équilibrée. Contrairement au modèle de
Solow, le modèle AK ne prévoit pas de convergence des économies. Les différences peuvent
durer éternellement. Toutefois ce modèle se heurte à des difficultés de validation empirique

9. Pourquoi la non-rivalité des idées est-elle importante pour l’explication de la croissance


économique ?
On entend par non-rivalité́, l’usage conjoint d’un bien ou d’un service par un nombre illimité́
de personnes (par exemple : le théorème de Pythagore). Les idées contribuent à la
production. En effet, une idée nouvelle permet aux facteurs de production de produire mieux
ou plus. Un même facteur de production est utilisé́ de façon beaucoup plus intensive.
L’exemple le plus original est celui de Romer en 1990, dans lequel il montrait qu’auparavant
l’oxyde de fer servait à peindre et qu’à partir des années 1980, l’oxyde de fer permettait de
graver des films sur les vidéos cassettes. Toutefois on doit à Romer l’explication de la
croissance par les idées. Il formalise la façon dont les idées agissent sur la croissance : idées
⇒ non-rivalité ⇒ rendements croissants ⇒ concurrence imparfaite. Or, Les biens non rivaux
(comme les idées) ont un coût fixe de production et un coût marginal très faible ce qui assure
le fait que le coût moyen est supérieur au coût marginal. Dans la logique, aucune firme n’est
prête à subir un coût fixe élevé́ si elle n’a pas la garantie de vendre à un prix supérieur au coût
marginal. Or les idées ont un coût marginal faible ce qui assure des rendements d’échelles
croissants, des perspectives de profits élevés. Dans son modèle, Romer montre que le progrès
technique est endogène et résulte de la production d’idées par des chercheurs motivés par le
profit qu’ils espèrent tirer de leurs inventions. Pour conclure, on peut ajouter que d’autres
théoriciens notamment ceux de la NIE (New Institutional Economic) ont souligné́ l’importance
des droits de propriétés intellectuels dans la recherche d’idées productives.
Utilisation des idées des autres pour arriver à d’autres idées + productives : externalité de
connaissance: la productivité des chercheurs est fonction du stock d’idées déjà découvertes:
« être assis sur les épaules des géants »
Par ailleurs, les idées sont sources d’externalité, et se caractérisent souvent par la présence
de coûts fixes lourds, donc de rendements croissants. Les idées soutiennent donc bien la
croissance économique.
limite : sans protection de la propriété des idées il n’y a pas d’incitation suffisamment forte à
innover… et donc pas de croissance selon certains modèles. Par exemple, pour Douglass C.
North, l’instauration de droit de propriété intellectuelle est au fondement du décollage de la
croissance autour de 1800.

10. En quel sens l’apprentissage par la pratique peut-il conduire à une endogénéisation de la
croissance ?
Idée générale. Le modèle d’apprentissage par la pratique de Paul Romer fait dépendre la
productivité du travail d’une entreprise du stock de capital accumulé par l’ensemble des
entreprises. Autrement dit, le stock de capital est conçu comme un indicateur du stock d’idées
à disposition des entreprises et générées par l’introduction de nouvelles machines dans les
entreprises. Cette modification de la fonction de production introduit dans le modèle une
externalité. Lorsqu’une entreprise accroit sa demande de capital, elle accroit sa production
mais elle accroit aussi sans le vouloir la production des autres entreprises en générant de
nouvelles idées qui ont la caractéristique d’être non-rivales. (1 point) Obtention d’une
fonction de production agrégée de type AK. Cette modification de la fonction de production
des entreprises permet d’obtenir une fonction de production de type AK. En effet, la chute
de la productivité marginale du capital liée à son accumulation, typique du modèle de Solow,
est compensée par l’effet du stock de capital sur la productivité du travail. (Idéalement
l’étudiant montre comment on dérive la fonction de production agrégée à partir de la fonction
de production d’une entreprise individuelle i) (1 point) Ceci conduit à un phénomène de
croissance endogène. Dans le modèle de Romer (1986), le taux de croissance est décidé par
le ménage représentatif qui calcule l’évolution optimale de sa consommation au cours du
temps. Mais selon la condition Keynes-Ramsay ou équation d’Euler, ce taux dépend
positivement de la productivité marginale du capital. A partir de la fonction de production
précédente, on montre qu’elle dépend de la taille de la population. On obtient ainsi ce qu’on
appelle un effet d’échelle ou un taux de croissance endogène. (1 point) Implication de
politique. L’entreprise individuelle ne tient pas compte du phénomène d’apprentissage par la
pratique ou de la conséquence positive de ses décisions en matière de demande de capital
sur les autres entreprises (elle suppose A donné). Elle a donc tendance à demander trop peu
de capital. Ceci freine l’accumulation de capital et la croissance. Il est possible d’internaliser
l’externalité en subventionnant la demande de capital et en introduisant une taxe forfaitaire
sur les revenus des ménages. De cette façon, l’économie peut atteindre le sentier de
croissance qui serait choisir par un planificateur bienveillant raisonnant directement à partir
de la fonction de production agrégée
11. Montrez comment l’introduction d’une fonction de production d’idées peut transformer
un modèle à la Solow en modèle AK.
Le modèle AK suit les mêmes propriétés que le modèle de Solow (sans PT)
•Fonction de production simple, linéaire
•Même équation d’accumulation du capital :

•Même taux de croissance du K/tête : >0 si S et Yité suffisamment élevé


Mais différence : rendements d’échelle croissant qui vient de la fonction de production
d’idées.
Les rendements croissants viennent de la production d’idées provoquée par l’investissement
au sein de chaque entreprise.
12. Pourquoi l’équilibre décentralisé doit-il être inférieur à l’équilibre optimal (défini par le
planificateur bienveillant) dans le modèle à variété de produits de Paul Romer ?
Approche décentralisée : chaque entreprise cherche à maximiser ses profits dans son coin
sans avoir conscience que ses décisions influencent la situation des autres entreprises.
Sous-optimalité de l’équilibre : externalité de connaissance.
Pourquoi ne faut-il pas d’équilibre ? deux approches de l’apprentissage :

- apprentissage interne : monopole sur la techno et le bien. Or concurrence imparfaite : les


brevets sur les idées créent des situations de monopole dans lesquelles le monopoleur
produit moins de bien intermédiaire que la quantité socialement optimale pour faire monter
son prix et obtenir une rente => pas de concurrence. Ce n’est donc pas optimal.
- apprentissage externe : les biens dans lesquels les Es ont + de pouvoir monopolistique seront

(-) produits et cette production moindre entraine un apprentissage moindre : les individus ne
tiennent pas compte du fait que leurs idées accroissent la productivité des autres chercheurs
dans le futur. Donc pas assez de recherche et pas de transfert => croissance dans ces secteurs
+ lente.
=> l’équilibre du marché n’est donc pas efficient au sens de Pareto.
13. Expliquez la critique formulée par Charles Jones à l’encontre des modèles de croissance
endogène.
La critique de Charles Jones ou la croissance semi-endogène Jones (1995) « R&DBased Models
of Economic Growth » :
Thèse de Jones: le modèle de Romer (1990) fait intervenir un effet d’échelle qui n’est pas
confirmé par les données empiriques. Doubler le nombre de chercheurs ne double pas le taux
de croissance.
Exemple : Ce que disent les faits d’après Jones, le nombre de scientifiques et ingénieurs
engagés dans la R&D aux Etats-Unis de 1950 à 1988 passe de 160 000 à
1 000 000 = x5. Mais la croissance de la productivité totale des facteurs (TFP) est plutôt
constante.
+ Si on considère la part des chercheurs dans la population : elle augmente aussi fortement
sans que le taux de croissance augmente en proportion

Sa conclusion :
•Effet de duplication réduit la productivité des chercheurs
•Externalités de connaissance moins puissante que ne le propose Romer
Jones critique les modèle AK en notant que les estimations du paramètre α donnent des
valeurs comprises entre 1/3 et 4/5 mais jamais 1. Ces modèles ont donc une base empirique
très fragile.

14. Les théories de la croissance peuvent-elle fournir aux gouvernements des méthodes pour
élever le taux de croissance économique ?
OUI
•Investissement dans l’éducation est de manière générale conseillé
•Modèle de croissance endogène ont permis la croissance des dragons.
•Développement des institutions est toujours favorable.
•Le gouvernement a un rôle à jouer pour corriger les mauvaises allocations des ressources du
marché.
•le gouvernement doit encourager S

NON
• On ne peut pas appliquer le même schéma à tous les pays => erreur faite en AL et en AFR
par le biais du consensus de Washington. Si les institutions ne sont pas similaires, cela ne peut
pas fonctionner.
• Les théories de la croissance sont rarement validés empiriquement et difficilement
applicable à la réalité (simplification) ex. modèle de Solow où simplification de l’économie.
15. Comment Acemoglu, Johnson et Robinson montrent-ils l’importance des institutions pour
la croissance économique ?
Sujet vu en fin de cours avec beaucoup d’étudiants absents. Donc question un peu bonus.
Acemoglu, Johnson et Robinson (2001, 2002) montrent l’importance des institutions pour la
croissance en étudiant un ensemble de pays correspondant aux anciennes colonies
européennes. Ils montrent d’abord un phénomène de « revers de fortune » (fortune reversal)
dans l’ensemble de ces pays. A partir d’indicateurs de degré d’urbanisation et de densité de
population, ils évaluent le niveau de richesse (relative) des différents pays considérés autour
de 1500 et le compare au niveau de richesse (relative) aujourd’hui et en termes de PIB par
tête. Ils montrent ainsi que les pays riches sont devenus pauvres et inversement. (1 point) Ce
phénomène est ensuite relié à l’évolution des institutions dans ces pays. La qualité des
institutions est appréhendée à partir d’une mesure contemporaine produite par l’entreprise
Political Risk Service. Les économistes montrent une corrélation entre la qualité des
institutions aujourd’hui et la croissance connue par les différents pays. Cette corrélation est
expliquée à partir de l’histoire des colonies. De façon générale, les colons auraient introduit
des institutions néfastes à l’industrialisation dans les pays les plus riche en 1500. Ceci est
expliqué de deux façons différentes. Première explication, la richesse existante incitait les
colons à la prédation et la propriété privée n’a pas été protégée. Ce fût l’inverse dans les pays
pauvres en 1500 comme l’Amérique du Nord ou la Nouvelle Zélande. Deuxième explication
invoquée dans l’article de 2002, les maladies épidémiques expliqueraient la différence de
qualité des institutions. Les pays avec un fort taux de mortalité des colons ont été le lieu d’un
système de prédation alors que les pays avec un très faible taux de mortalité ont attiré de
nombreux colons qui ont introduit des institutions favorables à la croissance et au décollage
industriel du début du 19ième siècle.
16. L’ouverture au commerce internationale est-elle favorable à la croissance économique ?

L’ouverture au commerce internationale est-elle favorable à la croissance économique ? La


première justification à l’ouverture au commerce international pour la croissance
économique est celle avancée par les économistes classiques, à savoir Smith et Ricardo. D’une
part, grâce à la division internationale du travail, chaque pays peut se spécialiser selon son
avantage comparatif ce qui accroît sa productivité globale. En effet, en abandonnant les
secteurs pour lesquels il est relativement moins efficace, il va libérer de la main d'œuvre qui
va pouvoir être utilisé dans le secteur le plus productif ce qui va élever le niveau général de la
productivité et accroître la richesse produite. La division internationale du travail est donc
source de croissance. Cette richesse supplémentaire pourra être exportée ce qui permettra
de générer des gains qui serviront au financement des investissements et de la croissance.
Les échanges extérieurs contribuent donc à la croissance. La deuxième justification du libre
échange dans le commerce international est la production et les économies d’échelle à
moindre coût. En effet, l'ouverture des frontières au commerce international (le libre-
échange) permet aux entreprises de trouver de nouveaux clients sur les marchés extérieurs.
Si c'est le cas, les entreprises, vendant plus, devront également produire plus. Cette
augmentation de la production entraîne, dans beaucoup de secteurs et notamment les
secteurs industriels, la réalisation d'économies d'échelle et donc la baisse des coûts de
production. La réduction des coûts de production dans les entreprises grâce aux économies
d'échelle permet la baisse des prix de vente des biens et services. Le pouvoir d'achat des
consommateurs augmente donc, et ils peuvent acheter une plus grande quantité de biens et
services. Cette demande accrue impose d'augmenter la production, ce qui renforce encore
les économies d'échelle et la baisse possible des prix de production. Enfin l’échange
international accroît la diversité des produits et donc des consommateurs car en ouvrant ses
frontières au commerce international, un pays permet à ses consommateurs d'accéder à des
biens étrangers dont les caractéristiques sont souvent différentes des biens produits
localement. On voit donc que le libreéchange génère des effets économiques favorables à la
croissance économique : abaissement des coûts de production et des prix, meilleure
allocation des ressources disponibles, économies d'échelle, diversité accrue des produits.
Limite : cout de l’ouverture : destruction créatrice selon la distance à la frontière techno :
l’ouverture peut décourager l’innovation il faut protection jusqu’à ce que les firmes soient à
niveau.

17. Comment l’inégalité des revenus et des patrimoines peut-elle limiter le potentiel de
croissance d’un pays ?
Car la répartition est mauvaise et il y a aura moins d’épargne et donc d’investissement. Il y a
également moins de capacité à faire des études à cause du coût d’opportunité de celles ci.
Donc le capital humain sera moindre et le pt aussi alors il n’y aura pas de croissance car celle
ci croît au taux du pt. Dans le modèle de Solow, elles sont expliquées sous forme de capital
par tête qui donne le taux de rémunération. Les inégalités se creusent parce que même si le
patrimoine des agents pauvre augmente plus vite que celui des riches ils ont moins accès à
l’épargne et donc aux rendements du capital que les riches pour lesquelles la part de l’épargne
dans le revenu pourra être plus élevée. Le progrès technique de la dernière révolution
(internet) accroît le niveau de salaire des agents déjà plus qualifiés car ceux ci ont une
productivité d’autant plus importante par rapport à celle des peu qualifiés. Ces inégalités ont
un effet positif sur l’accumulation du capital qui doit revenir aux entrepreneurs selon Smith
mais un effet négatif sur le niveau de capital humain et donc sur l’innovation.
18. Le modèle DICE de William Nordhaus et ses limites.
Le modèle DICE de William Nordhaus et ses limites. Le modèle DICE (1991) ou « Dynamic
Integrated Model of Climate and the Economy » est un modèle de croissance optimal
augmenté et constitue l’élément central de la réponse néoclassique à la problématique du
développement soutenable. Ce modèle comme le pointe Olivier Godard (2007) suggère que
la poursuite de l’accumulation du capital et la croissance permet aux générations futures
d’être beaucoup plus riches que les générations présentes. En effet, les gains futurs pèsent
moins lourds que les pertes présentes. Les générations futures vont bénéficier de la
croissance continue du PIB et seront plus riches que nous. Cet enrichissement permettra de
gérer plus facilement le changement climatique futur. Cependant c’est l’évaluation
économique qui doit guider la prise décision en matière de lutte contre le changement
climatique. Le changement climatique (externalité) doit être internalisé dans les règles de
décision économique. Cette internationalisation du changement climatique dans le système
économique passe par l’instauration d’un « marché du carbone » par le biais d’un système de
permis négociables ou d’une taxe. De plus, Martin Weitzman pense que le modèle de DICE
sous-estime l’incertitude qui entoure le processus de réchauffement climatique. En effet, le c
dans l’atmosphère n’a jamais été observé depuis 800 000 ans et il ne s’est jamais produit à
une telle vitesse. Il existe une probabilité non nulle que le réchauffement atteint les 12°C. De
plus, les modèles courants ignorent la possibilité que le réchauffement conduise à relâcher
dans l’atmosphère des gazes à effet de serres piégés dans la toundra et sous l’océan
(méthane, clathrate).

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