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TERMES DE RÉFÉRENCE

Étude cartographique des compétences, des mécanismes de prestation de


formation et des lacunes en matière d'employabilité des travailleurs dans
l’économie informelle en Algérie

Date limite de soumission : 05 juillet 2023

Contexte
Dans le cadre du programme SOLIFEM (Dialogue social pour la formalisation et l'employabilité
dans le voisinage méridional financé par la Commission européenne, l'OIT soutient la transition
de l'économie informelle vers l'économie formelle par le biais d'un dialogue social tripartite dans
les pays du voisinage Sud, avec un accent particulier sur l'Algérie, l'Egypte, le Liban et le Territoire
palestinien occupé.

En 2015, la Conférence internationale du travail (CIT) a adopté la recommandation (n° 204) sur la
transition de l'économie informelle à l'économie formelle, 2015. Il s'agit de la première norme
internationale du travail à se concentrer sur l'économie informelle dans son ensemble et à mettre
l'accent sur la transition de l'économie informelle vers l'économie formelle comme moyen de
parvenir à un travail décent pour tous. L'instrument donne des orientations aux pays pour qu'ils
élaborent des stratégies cohérentes et intégrées afin de faciliter la transition de l'économie
informelle vers l'économie formelle par le biais d'approches adaptées qui répondent à la diversité
des situations nationales.

Pour définir des stratégies adéquates, il est nécessaire de comprendre les principaux moteurs de
l'informalité et d'étudier les types de mesures susceptibles de favoriser les transitions vers la
formalité parmi les différents groupes de travailleurs, catégories d'entreprises et contextes
locaux.

En raison de la rareté des données concernant l'économie informelle, il est nécessaire de


procéder à des évaluations spécifiques afin d'éclairer la formulation et la mise en œuvre de
politiques ou d'autres mesures visant à faciliter la transition vers l'économie formelle.

Le manque de certifications formels a souvent été présenté comme un obstacle à l'accès à


l'emploi formel. Si l'on examine les niveaux d'éducation au sein d'un même pays et d'un pays à
l'autre,1 statistiquement, les personnes ayant un niveau d'éducation élevé ont systématiquement
moins de chances de travailler dans l'économie informelle que les personnes ayant un niveau
d'éducation plus faible. Nous supposons que c'est également le cas pour les certifications
professionnels, mais les études sont beaucoup plus rares pour confirmer cette hypothèse. Dans
la théorie économique, les avantages de l'éducation et de la formation sont dus à deux raisons
principales : premièrement, parce que les gens apprennent et acquièrent des compétences, ils

1
OIT. 2018. Les femmes et les hommes dans l'économie informelle : Un tableau statistique, Disponible sur :
https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---dgreports/---
dcomm/documents/publication/wcms_626831.pdf
deviennent plus productifs et sont donc capables de gagner plus d'argent (théorie du capital
humain), et deuxièmement, parce que les certifications signalent la compétence d'une personne
et communiquent donc aux employeurs les compétences (et la productivité) d'une personne sur
un marché où l'information est imparfaite (théorie du signal)2 . Certaines interventions de
programmes de formation ont montré des résultats positifs en termes de facilitation de l'accès à
l'emploi formel.3

La formation est un élément crucial dans la lutte contre l'économie informelle. Elle peut aider les
travailleurs informels à comprendre les règles et les lois, à améliorer leurs compétences
professionnelles, à sensibiliser aux risques, à accéder aux financements, et à valoriser l'économie
informelle.

Néanmoins, l’adaptabilité des formations aux besoins du marché du travail est un élément clé
pour assurer la pertinence et l'efficacité des programmes de formation, mais aussi une transition
efficace des travailleurs de l’économie informelle vers l’économie formelle. Pour que les
travailleurs de l’économie informelle soient préparés à répondre aux demandes du marché
formel, les programmes de formation doivent être conçus de manière à enseigner les
compétences et les connaissances les plus recherchées par les employeurs.

Il est important que les programmes de formation soient mis à jour régulièrement pour refléter
les tendances actuelles du marché du travail et les besoins des employeurs. Les formateurs
doivent rester à l'écoute des demandes des employeurs et des changements dans les tendances
du marché pour être en mesure d'ajuster les programmes de formation en conséquence.

L'adaptabilité des formations doit également être soutenue par une collaboration étroite entre
les établissements de formation et les employeurs. Les employeurs peuvent fournir des
commentaires sur les compétences et les connaissances qui sont les plus importantes pour leur
entreprise, et les établissements de formation peuvent adapter leurs programmes en
conséquence.

Enfin, l'adaptabilité des formations doit être soutenue par une compréhension claire des
tendances actuelles et futures du marché du travail. Les gouvernements, les organisations
industrielles et les instituts de recherche peuvent fournir des informations sur les tendances du
marché du travail et les compétences les plus demandées pour aider les établissements de
formation à s'adapter aux besoins du marché.

Objectif
L’objectif global de l’étude est de réaliser une cartographie diagnostique des compétences et des
mécanismes de prestation de formation favorisant le passage des travailleurs de l’économie
informelle vers l’économe formelle (tels que les systèmes de Validation des Compétences
Acquises par l’Expérience -VCAE- ou Validation des Acquis de l’Expérience -VAE-, selon la

2
Voir, par exemple, Wyness, G., Macmillan, L. et Jake Anders. L'éducation augmente-t-elle la productivité des
personnes ou ne fait-elle que signaler leurs capacités existantes ? Note d'information de l'UCL. Disponible à
l'adresse : https://repec-cepeo.ucl.ac.uk/cepeob/cepeobn12.pdf ;
3
Murtaza N, Sohail A, Shaikh RP, Ahmed S, Anver S, Ahmad A, Asghar M, Ashraf J, Khan UY (2018) Punjab
youth workforce development project : midterm evaluation ; et Lefebvre E, Nikoi A, Bamattre R, Jaafar A,
Morris E, Chapman D, DeJaeghere J (2018) Getting ahead and getting by : Exploring outcomes of youth
livelihoods programs. https://mastercardfdn.org/research/getting-ahead-and-getting-by-exploring-
outcomes-of-youth-livelihoods-programs
terminologie du BIT), et l’identification des lacunes en matière d'employabilité parmi les
travailleurs de l'économie informelle dans 4 secteurs prioritaires en Algérie, à savoir le secteur de
l’artisanat, du bâtiment, de l’agriculture et du commerce. Le but est d’identifier les besoins en
matière de développement des compétences et de renforcement de l’employabilité des
travailleurs dans ces secteurs et le renforcement des programmes de validation des compétences
et d’apprentissage disponibles.

Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de l’étude seront les suivants :

1. Cartographier les mécanismes de prestation de formation, de reconnaissance des


compétences et d’apprentissage existants au niveau national orientés vers les travailleurs
de l’économie informelle.
2. Identifier les compétences requises pour des professions dans l’économie informelle, en
se concentrant sur les 4 secteurs prioritaires suivants : le bâtiment, l’artisanat,
l’agriculture et le commerce. Les professions sélectionnées doivent être concernées par
les systèmes de validation des compétences acquises par l’expérience existants ou tout
autre mécanisme de formation ciblant les travailleurs informels. (Il convient de
sélectionner une profession dans chacun des 4 secteurs prioritaires).
3. Identifier les lacunes en matière de compétences et d’employabilité dans 4 professions
de l’économie informelle identifiées.
4. Formuler des recommandations visant à renforcer les programmes et initiatives existants
afin qu’ils répondent mieux aux besoins des travailleurs de l’économie informelle.

Champ d'application et méthodologie


L’étude se concentrera sur 4 secteurs de l’économie Algérienne, identifiés comme prioritaires vis-
à-vis de la problématique d’informalité. Pour chaque secteur, une profession type sera
sélectionnée pour faire l’objet de l’étude. La sélection finale de ces métiers se fera en consultation
avec l’équipe et les partenaires du projet SOLIFEM.

L’étendue géographique de l’étude sur le terrain est laissée à l’appréciation du prestataire de


service, qui devra la décrire dans la méthodologie proposée pour évaluation.

L'étude devra être menée en utilisant une méthodologie mixte qui combine des recherches
documentaires, des enquêtes sur le terrain et des entretiens avec des experts du secteur. Les
méthodes spécifiques qui pourraient être utilisées sont :

1. Recherche documentaire : Cette partie implique la collecte et l’analyse des documents


pertinents tels que des rapports gouvernementaux, des études de recherche, des
statistiques sur l’emploi et les mécanismes de formation et validation des acquis
d’expérience, des politiques publics et des lois réglementant l’économie informelle. Cette
partie devrait également inclure une analyse comparative des meilleures pratiques en
vigueur dans d’autres pays pour les mécanismes de validation des acquis d’expérience,
afin de formuler des recommandations adaptées au contexte Algérien.
2. Enquêtes sur le terrain : Les enquêtes devront être menées auprès d’un échantillon de
travailleurs de l’économie informelle dans chacun des 4 professions identifiées pour
comprendre les compétences dont ils disposent, les mécanismes de prestation de
formation qu’ils utilisent et les lacunes en matière d’employabilité qu’ils rencontrent.
Cette partie peut être réalisée en organisant des groupes de discussion pour chacun des
4 secteurs identifiés, en utilisant un échantillon équilibré et représentatif.
3. Entretiens avec des formateurs clés : Cette partie implique des entretiens structurés ou
semi-structurés avec des représentants d’institutions ou d’établissements dans les 4
secteurs concernés, ainsi qu’avec des établissements concernés par la thématique de
l’économie informelle et de la formation, tels que le ministère de Travail, de l’Emploi et de
la Sécurité Sociale et celui de la Formation et de l’Enseignement Professionnels. Il est
également recommandé d’inclure les représentants des partenaires sociaux, tel que les
représentants des travailleurs et des employeurs.

Il faut noter que les échantillons doivent être équilibrés entre les sexes/âges et les résultats
doivent être ventilés par sexe, âge et par secteur le cas échéant.

Livrables
Sur la base du projet de schéma ci-dessus, le prestataire de services fournira les éléments
livrables suivants :

1. un rapport initial (7 jours après la signature du contrat)

a. Plan de travail

b. Projet de méthodologie de recherche

c. Liste des parties prenantes à consulter. Le BIT soutiendra les contacts avec les
ministères concernés, les partenaires sociaux et les autres parties prenantes clés, si
nécessaire.

2. Proposition de plan du rapport et proposition de questionnaires pour la recherche


empirique en français (20 jours après la signature du contrat).

3. Projet de rapport (60 jours après la signature du contrat)

4. Rapport final avec une présentation en PowerPoint des principaux résultats à présenter
lors d’un atelier de validation avec les partenaires du projet (70 jours après la signature du
contrat)

Tous les éléments livrables seront soumis au conseiller technique en chef du projet SOLIFEM et
aux spécialistes de l'OIT pour commentaires, qui seront intégrés par la suite.

Le rapport final peut être remis en français.

Qualifications et expérience
Qualification académique des membres de l'équipe :

Un diplôme de troisième cycle dans un domaine pertinent de l'éducation/science


sociale/informalité

Expérience et compétences :
Au moins 10 ans d'expérience de travail dans les domaines du développement des compétences
et de la transition vers l'informalité.

Bonne connaissance des mécanismes de développement de compétences dans l’économie


informelle

Bonne connaissance des mécanismes de VAE en Algérie et dans la région MENA

Bonne connaissance de l'éducation et de l'emploi en Algérie.

Excellente expérience de la recherche dans la conception de questionnaires, l'échantillonnage, la


collecte et l'analyse de données, et la conduite d'entretiens semi-structurés et structurés.

Autres compétences générales attendues :

- Capacité à travailler dans un environnement multiculturel.

- Doit faire preuve d'un haut niveau de conduite éthique et faire preuve d'honnêteté et
d'intégrité.

- Comportement et attitude sensibles au genre.

Langue des membres de l'équipe :

Maîtrise du français et de l'arabe

Paiement
20% A l'achèvement des livrables 1 à la satisfaction de l’OIT,

20% A l'achèvement du livrable 2 à la satisfaction de l'OIT,

30% A l'achèvement du livrable 3 à la satisfaction de l'OIT,

30% A l'achèvement du livrable 4 à la satisfaction de l'OIT.

Soumission et réception des propositions.


Le soumissionnaire doit s'assurer qu'une proposition est soumise à l'OIT en stricte conformité
avec les exigences des documents de sollicitation.

Les propositions doivent être soumises sous la forme de deux documents distincts, l'un portant
la mention "Document A - Proposition technique", et l'autre la mention "Document B - Proposition
financière".

Les offres doivent parvenir au plus tard le 05 juillet 2023 à 23h59 (heure d’Alger), aux adresses
électroniques suivantes : madani@ilo.org en copie à ouchene@ilo.org

ÉVALUATION DES PROPOSITIONS


Processus et critères d'évaluation

Les propositions sont évaluées dans le cadre d'un processus en deux étapes, l'évaluation de
chaque proposition technique étant effectuée avant l'ouverture et la comparaison des offres
financières éventuelles. Les offres financières ne sont ouvertes que lorsque les offres des
soumissionnaires correspondants atteignent ou dépassent le score technique minimum de 60 %
du score possible lors de l'évaluation des propositions techniques. Lorsque le résultat de
l'évaluation des propositions techniques est inférieur au score minimum fixé, l'offre financière
correspondante ne peut être examinée plus avant.

Chaque proposition technique est évaluée en fonction de sa prise en compte des termes de
référence.

Au cours de la deuxième étape de l'évaluation, les offres financières de tous les soumissionnaires
qui ont obtenu au moins le score minimum lors de l'évaluation technique sont comparées.

Les propositions sont évaluées selon les critères suivants :

(a) l'ampleur et la qualité de la réponse à l'offre technique ;

(b) la conformité technique avec les termes de référence ;

(c) les qualifications et l'expérience du personnel clé proposé ;

(d) le plan de mise en œuvre et de gestion proposé ;

(e) le coût global.

Le processus d'évaluation des propositions est basé sur la composition en pourcentage suivante
des éléments techniques et financiers :

Proposition technique 70%

Proposition financière 30%.

Les propositions techniques des fournisseurs seront évaluées sur la base des critères suivants

- Expérience de travail dans les domaines du développement des compétences et de la


transition vers l'informalité (15 points)
- Expérience de recherche empirique (15 points)
- Expertise en Algérie (15 points)
- Rigueur méthodologique de la proposition (15 points)
- Compréhension des défis possibles associés à l'étude (10 points)

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