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RAPPORT FINAL
Octobre 2008
Résumé
Les utilisateurs des IMT éprouvent souvent des difficultés à bien exprimer leurs besoins
d’informations. Ce qui aboutit, dans la pratique, d’une part, à une limitation des besoins
exprimés aux besoins directement ressentis, sans aucune vision prospective ; et d’autre part, à
la démultiplication du nombre d’informations demandées alors que dans la pratique, les
informations déjà disponibles sont sous utilisées. De façon générale, il est observé une rareté
d’études spécifiques sur l’emploi dans les domaines sectoriels (développement rural,
développement local…) ou concernant des cibles spécifiques tels que les jeunes et les
femmes. Le suivi/évaluation de l’emploi dans les DSRP et les OMD est jugé insuffisant du
fait d’un choix inapproprié des indicateurs de suivi de l’emploi.
A la suite de ce diagnostic, des recommandations à la fois stratégiques et opérationnelles sont
proposées en vue d’améliorer le SIMT. Elles sont axées sur les points suivants:
a) Le renforcement des partenariats et de la coopération institutionnelle, grâce
notamment à une meilleure coordination du SIMT;
b) Le renforcement des capacités techniques des acteurs, à travers principalement des
formations sur les logiciels statistiques spécialisés, la gestion des bases de données, les
méthodes et outils d’analyse du marché du travail, et l’élaboration des indicateurs du
marché du travail ;
c) Le renforcement des capacités technologiques des acteurs en vue de développer des
bases des données, grâce à l’acquisition des matériels informatiques et des logiciels
spécialisés, et l’interconnexion des principaux acteurs par le réseau internet. Il s’agit
ici de construire une unique base fédératrice et institutionnalisée de données sur les
indicateurs du marché du travail, qui sera alimentée par les bases de données
sectorielles ;
d) Une meilleure exploitation des données existantes ou à venir issues des sources
administratives, des enquêtes et des recensements, à travers diverses analyses et
publications sur l’emploi et la formation professionnelle1 ;
e) L’élaboration d’indicateurs pertinents quant à la formulation et au suivi les politiques
de l’emploi et du marché du travail. Il s’agit d’un petit nombre d’indicateurs
synthétiques à intégrer dans la liste des indicateurs clés de suivi et de pilotage de la
stratégie globale de l’emploi dans le DSRP ; et d’une liste plus détaillée d’indicateurs
spécifiques sur l’emploi traduite sous la forme d’un tableau de bord.
1
Bilan emploi-formation, programme de recherche sur l’emploi, annuaire statistique, note de conjoncture,
brochures et dépliants du marché du travail.
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Sigles et abbreviations
ACBF : Africa Capacity Building Fundation
AFRISTAT : Observatoire Economique et Statistique d’Afrique Subsaharienne
AISS : Association Internationale de Sécurité Sociale
ANPE : Agence Nationale Pour l’Emploi (France)
APERP : Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté
BAD: Banque Africaine de Développement
BEAC: Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BIT : Bureau International du Travail
BM: Banque Mondiale
BTP : Bâtiment et Travaux Publics
BUCREP : Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population
CCIMA : Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat
CGT-Liberté : Confédération Générale des Travailleurs du Cameroun-Liberté
CIPRES : Centre Interafricain de la Prévoyance Sociale
CIRAD : Centre Internationale de Recherche Agronomique pour le Développement
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CNS : Conseil National Statistique
CSAC : Confédération des Syndicats Autonomes du Cameroun
CSIC : Confédération des Syndicats Indépendants du Cameroun
CSP : Centrale Syndicale du Secteur Public
CSTC : Centrale Syndicale du Cameroun
DIPE : Document d’Informations sur le Personnel Employé
DSCN : Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
ECAM II : Deuxième Enquête Camerounaise auprès des ménages
ECAM III: Troisième Enquête Camerounaise auprès des ménages
EDS : Enquête Démographique et de Santé
EESI 2005 : Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (Enquête de type 1-2 à couverture nationale
portant spécifiquement sur l’emploi dans sa première phase auprès des ménages, et ensuite sur le
secteur informel dans la deuxième phase auprès des unités de production de l’économie informelle).
ENAM : Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
FEICOM : Fonds d’Équipement Intercommunale
FMI : Fonds Monétaire International
FNE : Fonds National de l’Emploi
GIC : Groupement d’Intérêts Communs
GICAM : Groupement Inter patronal du Cameroun
HIMO : Haute Intensité de Main-d’œuvre
ICMT : Indicateurs Clés du Marché du Travail
IFORD : Institut de Formation et de Recherche Démographique
IMT : Indicateurs du Marché du Travail
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3.2.4 Décision................................................................................................................................ 48
3.3 Partenaires au développement ................................................................................................... 48
3.3.1 Indicateurs les plus utilisés. ............................................................................................... 48
3.3.2 Cadre d’utilisation de l’information ................................................................................. 48
3.3.2.1 Les rapports pays .......................................................................................................... 48
3.3.2.2 Programmes d’assistance pays ..................................................................................... 49
3.3.3 Type d’analyse .................................................................................................................... 49
3.3.4 Décision................................................................................................................................ 49
3.4 Partenaires sociaux .................................................................................................................... 49
3.4.1 Indicateurs les plus utilisés. ............................................................................................... 49
3.4.2 Cadre d’utilisation de l’information ................................................................................. 50
3.4.2.1 Publications .................................................................................................................. 50
3.4.2.2 Documents de plaidoyer ............................................................................................... 50
3.4.3 Type d’analyse .................................................................................................................... 50
3.4.4 Décision................................................................................................................................ 50
3.5 Analyse des besoins en information sur le marché du travail. ................................................. 50
3.6 Forces et faiblesses du système d’information au niveau de l’utilisation de l’information sur
le marché du travail. ......................................................................................................................... 51
4. ANALYSE DU SYSTEME D’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL ...................... 52
4.1 Cadre institutionnel .................................................................................................................... 52
4.1.1 Conseil National Statistique............................................................................................... 52
4.1.2 Mandat et rôle des acteurs ................................................................................................. 53
a) La production est du ressort de l’INS et du BUCREP .......................................................... 53
b) Le MINEFOF et le MINTSS encadre le système tandis que l’ONEFOP coordonne les
activités du SIMT ....................................................................................................................... 53
c) Les sectoriels fournissent la matière première et utilisent les outputs .................................. 54
d) Les missions délaissées ......................................................................................................... 54
4.1.3 Faiblesses institutionnelles ................................................................................................. 55
a) Prise de conscience des décideurs de l’importance des IMT ................................................ 55
b) Financement du SIMT ........................................................................................................... 55
4.2 Production des informations du marché du travail................................................................... 55
4.2.1 Sources de données ............................................................................................................. 55
a) Sources administratives ........................................................................................................ 55
b) Recensements et enquêtes par sondage ............................................................................... 56
4.2.2 Concepts et Méthodologies ................................................................................................ 57
4.2.3 Indicateurs du marché du travail ..................................................................................... 57
4.2.4 Partenariat .......................................................................................................................... 59
4.3 Utilisation et diffusion des informations du marché du travail ................................................ 59
4.3.1 Analyse de la typologie des utilisateurs et des utilisations .............................................. 59
4.3.2 Place des IMT dans le DSRP et les stratégies nationales de développement ................ 61
4.3.3 Diffusion de l’information du marché du travail ............................................................ 61
4.4 Capacités techniques et technologiques..................................................................................... 62
4.4.1 Capacités techniques .......................................................................................................... 62
4.4.2 Capacité technologiques ..................................................................................................... 63
5. Conclusion ........................................................................................................................................ 64
5.1 Les mérites du système ............................................................................................................... 64
5.2 Les limites et les insuffisances ................................................................................................... 65
5.2.1 Sur le plan institutionnel .................................................................................................... 65
5.2.2 La production des statistiques du marché du travail ...................................................... 65
5.2.3 L’utilisation des données .................................................................................................... 66
5.3 Les perspectives .......................................................................................................................... 66
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Tableau 1 : Opérations d’enquêtes réalisées ou prévues portant plus ou moins sur l’emploi ..18
Tableau 2 : Sources de données administratives du MT utilisée par l’INS .............................18
Tableau 3 : Personnel et matériel de travail à l’INS...............................................................19
Tableau 4 : Répartition des indicateurs du marché du travail par sources de données à l’INS 19
Tableau 5 : Liste des enquêtes et recensements disponibles au BUCREP ..............................21
Tableau 6 : Personnel et matériel du BUCREP .....................................................................21
Tableau 7 : Sources de données de la CNPS et indicateurs résultants. ...................................23
Tableau 8 : Indicateurs résultants de la source administrative des inspections du travail........29
Tableau 9 : Ressources humaines et matérielles de la cellule des statistiques du MINTSS ....29
Tableau 10 : Ressources humaines et matérielles dans les ministères de l’éducation .............32
Tableau 11 : Ressources humaines et matérielles des service statistiques du MINADER et du
MINEPIA .............................................................................................................................34
Tableau 12 : Ressources humaines et matérielles de quelques ministères sectoriels...............36
Tableau 13: IMT de la stratégie des BTP ..............................................................................45
Tableau 14: Besoin en type de personnel de l’ensemble du SNIS du Cameroun. ...................63
Tableau 15 : Besoins en équipements de l’ensemble du SNIS ...............................................63
Tableau 16: Financement des opérations statistiques passées au Cameroun...........................79
Tableau 17 : Principales structures de l’Administration en charge des statistiques (en 2004)
avec leurs ressources humaines et matérielles .......................................................................80
Tableau 18 : Principales sources administratives et indicateurs résultants. ............................79
Tableau 19 : Métadonnées des enquêtes permettant de produire les IMT au Cameroun (1987-
2005) ....................................................................................................................................83
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1. INTRODUCTION GENERALE
1.1 Contexte
2
Les principaux axes et stratégies de développement ont été formulés dans le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté en 2003.
3
Le document est actuellement en cours d’élaboration par un cabinet privé.
P a g e | 11
Dans cette mouvance, le ministère de l’emploi a organisé les Etats généraux de l’emploi en
novembre 2005. Ce qui a donné lieu par la suite à l’adoption de la Déclaration de Politique
Nationale de l’Emploi (DPNE) par la Commission Nationale Consultative du Travail.
4
Pour le groupe 15-64 ans, le taux de chômage BIT est de 8,1%, 7,9% et 5,6% respectivement en 1996, 2001 et
2005.
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prétentions salariales. Les femmes sont en général moins exigeantes que les hommes
puisqu’elles sont prêtes à accepter en moyenne 48 000 FCFA/Mois contre 62 000 FCFA/mois
pour les hommes.
Le sous-emploi, qui intègre ici les personnes qui, involontairement, travaillent moins de 35
heures par semaine, s’élève à 12,7% de la population active occupée. Cette situation est en
général plus fréquente en milieu urbain (14,7%) qu’en milieu rural (11,1%).
Le secteur informel avec 90,4% des actifs occupés (dont 55,2% du secteur agricole), fournit le
plus d’opportunités d’insertion économique, même si les conditions de travail y sont
précaires. Le secteur public suit avec 4,9% et le privé formel avec 4,7%. Il est aussi important
de noter que les personnes qui exercent dans le secteur informel considèrent cette situation
comme transitoire et espèrent trouver plus tard dans le secteur public ou privé formel, un
emploi durable et mieux rémunéré.
1.3.1 Problématique
Le système d’information du marché du travail au Cameroun souffre d’un manque
d’organisation et de structuration. Les acteurs sociaux sont quasiment tous unanimes sur le
déficit d’informations existant sur le marché du travail. De plus, les données existantes sont
jugées peu fiables, incomplètes, disparates, et pour la plupart obsolètes. Les différentes
structures en charge de la production et de la diffusion de l’information du marché du travail,
ne jouent pas pleinement et efficacement leurs rôles. Le manque de concertation et
d’harmonisation dans la définition des concepts et des méthodes de collecte de données, rend
quasiment inexploitable le peu d’informations disponibles sur le marché du travail, en
provenance des différentes sources.
Dans ce contexte, toute élaboration ou planification de politiques et stratégies en matière
d’emploi s’avèrent hypothétique, voire non viable. Les politiques d’investissement, qui
devraient cibler les secteurs à fort potentiel de main-d’œuvre, manquent de visibilité en
termes de disponibilité de main-d’œuvre et surtout en termes d’adéquation et d’adaptation des
profils de formation aux besoins en ressources humaines. La volonté politique de lutter
efficacement contre le chômage, le sous-emploi, les emplois précaires et surtout de réduire la
pauvreté, passe par une bonne maîtrise des informations du marché du travail (en termes
d’offre d’emplois, de demande d’emplois, de formation et de qualifications, etc.) comme outil
indispensable pour la prise de décision et le suivi/évaluation des différentes actions.
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5
Voir en annexes pour les questionnaires utilisateurs et producteurs.
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6
Les questionnaires utilisateurs et producteurs sont disponibles en annexes.
7
Sur le plan méthodologique et conceptuel.
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Documents
cibles
Données brutes sous
Aides à la format papier ou
décision électronique
Entrée et
prétraitement
Bases de données
Gestion, stockage et
archivage
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8
Dans les nouveaux statuts de l’INS, la cellule de suivi des conditions de vie des ménages a la charge de la
collecte et du traitement des statistiques courantes sur la formation, l’emploi et les revenus en faisant ressortir
l’économie informelle.
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Enquête Comptabilité Nationale (collecte des documents comptables Produit par les entreprises publiques et
ECN Année Nationale Collecte partielle
des entreprises publiques et des collectivités décentralisées) les collectivités locales décentralisées
Emploi oui oui oui* oui oui oui oui oui non non
Chômage oui oui oui* oui oui oui oui oui non non
Sous-emploi non non oui* oui* oui* non oui* non non
Situation dans la profession non oui oui* oui oui oui oui oui non non
Emploi par secteur économique oui oui oui* oui oui oui oui oui non oui
Salaires et revenus liés à l’emploi oui* non oui* oui* oui oui* oui oui* non non
Heures de travail non non oui* oui non oui non oui non non
Conditions de travail non non oui* oui oui oui oui oui non non
Travail des enfants non oui oui* oui non oui non oui non non
Niveau d’éducation oui oui oui* oui oui oui oui oui non non
Formation professionnelle non non oui* oui non oui oui oui non non
Compétences professionnelles non non oui* non non non non non non non
Secteur informel oui non oui non oui non oui oui non non
Productivité non non oui non non non non oui non non
Taille des entreprisses non non oui* non non non oui* oui* non oui
Coût de la main-d’œuvre non non non non non non non non non oui
Sécurité sociale non non non non non non non non non non
Conventions collectives non non non non non non non non non non
Secteur économique des entreprises non non non non non oui non non non oui
Indice des prix à la consommation oui non oui* oui oui oui oui oui oui non
Lésions professionnelles non non non non non non non non non non
Pauvreté/pauvreté liée à
oui non oui* oui oui oui oui oui non non
l’emploi/Moyens de subsistance
Source : Nos propres compilations
*Cet indicateur ne respecte pas forcement les concepts du BIT, ou n’est pas de couverture nationale et est à prendre avec précaution.
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L’INS produit des statistiques dans presque tous les domaines d’activité. Son champ
d’intervention en matière statistique n’est en principe limité que par les moyens disponibles.
Dans le domaine des IMT, les enquêtes réalisées à l’INS permettent de produire une panoplie
d’indicateurs de l’emploi et de la formation. Seuls les indicateurs du sous-emploi posent pour
l’instant à l’Institut des problèmes au niveau conceptuel.
g. Outils de diffusion
Les enquêtes réalisées à l’Institut national de la Statistique donnent lieu à des rapports qui
peuvent être des rapports simples d’enquêtes (analyse descriptive) mais aussi des rapports
thématiques comme dans l’enquête ECAM II. Ainsi toutes les enquêtes mentionnées et
réalisées ont donné lieu au moins à un rapport d’enquête. Ces dernières années l’INS a réalisé
des brochures et autres dépliants sur les indicateurs du marché du travail. Les autres outils de
diffusion de l’information sont l’annuaire9 statistique sous format papier ou CD-ROM et le
site internet. Depuis 2007, les principales publications de l’INS peuvent être téléchargées sur
le site internet de l’INS www.statistics-cameroon.org. L’utilisateur peut également produire
ses propres indicateurs en ligne sur ce site. Un processus d’archivage des données d’enquête a
également été récemment initié avec le concours de Paris 21.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les principaux atouts de l’INS en matière de production des informations du marché du
travail sont essentiellement (i) Un personnel bien formé aux techniques d’enquêtes et
d’exploitation des données ; (ii) Une expérience avérée des enquêtes statistiques ; (iii) Du
matériel informatique en quantité raisonnable pour l’accomplissement de ses missions ; (iv)
Des logiciels statistiques appropriés pour l’exploitation des données ; (v) Une documentation
bien fournie et servant de principal repère pour les informations statistiques au Cameroun.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les éléments qui entravent la production des indicateurs du marché du travail sont :
- L’insuffisance de ressources financières pour réaliser périodiquement des enquêtes ;
- L’utilisation non optimale du personnel spécialisé dans les statistiques de l’emploi ;
- Des services statistiques de l’emploi et de l’informel qui ne produisent pas
véritablement et vont disparaître du nouvel organigramme de l’INS ;
- L’utilisation de concepts10 et de méthodologies différentes d’une enquête à une autre
et différentes des standards du BIT, rendant les indicateurs issus de ces différentes
enquêtes incomparables11 ;
- Le manque cruel de spécialistes des statistiques de l’emploi et des économistes du
marché du travail ;
- La sous-exploitation des sources de données d’enquêtes existantes pour la production
des indicateurs de l’emploi ;
- La non-exploitation des sources de données administratives et des enquêtes12 auprès
des entreprises pour la production des indicateurs de la main-d’œuvre ;
- L’inexistence d’une enquête spécifique sur la main-d’œuvre et les qualifications ;
- La faible diffusion des statistiques produites ;
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
En plus des statistiques de l’emploi qui dans un passé récent constituaient l’un des maillons
faibles de l’Institut, la structure produit avec l’appui des partenaires au développement de
9
L’annuaire statistique n’est pas produit chaque année. Il est publié quand les financements sont disponibles.
10
Le concept de sous-emploi est très mal mesuré dans les enquêtes.
11
Il est par exemple difficile de comparer les données de l’ECAM avec les données de l’EESI.
12
Le volet emploi de ses sources comporte peu d’informations (effectifs par sexe, catégorie socioprofessionnelle,
nationalité, masse salariale, emploi permanent et temporaire) ;
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nombreuses statistiques, comme en témoignent son site internet et son annuaire statistique.
L’on distingue ainsi dans le domaine de l’économie, les statistiques de la comptabilité
nationale (PIB, synthèses macro-économiques, etc), les statistiques du commerce extérieur et
les statistiques d’entreprises ; et dans le domaine social et démographique, les statistiques
démographiques et de santé, les statistiques de l’éducation, les statistiques des prix, les
statistiques sur les conditions et le niveau de vie des ménages.
2.1.2. Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (BUCREP)
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le BUCREP est une structure technique spécialisée dans les recensements de population et
les études démographiques.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Le BUCREP contribue au calcul des indicateurs du marché du travail en fournissant en
principe la base de calcul à savoir la structure de la population13 par sexe et par âge.
c. Sources d’information
A l’actif du BUCREP, l’on distingue deux recensements et une opération d’enquête. Le
troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2005 est la première grande
opération réalisée par cette institution comportant une section relative à l’activité économique
des individus. Les activités de ce recensement se sont déroulées dans des conditions difficiles
et les résultats ne sont pas encore disponibles. Les données de l’enquête post-censitaire sont
en cours d’exploitation, tandis que les travaux de saisie des données sont en cours de
préparation. Les nouveaux délais de publication des résultats ne sont pas connus.
Tableau 5 : Liste des enquêtes et recensements disponibles au BUCREP
OPÉRATION En abrégé Date Périodicité Couverture Observations
Recensements
Deuxième Recensement Général de la
RGPH 1987 10 ans Nationale Réalisé
Population et de l’Habitat
3ème Recensement Général de la Réalisé/Non
RGPH 2005 10 ans Nationale
Population et de l’Habitat encore publié
Enquêtes démographiques
2ème Enquête de Démographie et de
EDS 1998 5 ans Nationale Réalisée
Santé
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
d. Capacités techniques et technologiques
Tableau 6 : Personnel et matériel du BUCREP
Rubriques Quantité
Total 116
Personnel Cadres statisticiens et
27
démographes
Véhicules Nd*
Matériel Ordinateurs 102
Copieurs 4
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
*Le dernier recensement de la population a permis au BUCREP de se doter d’un important parc automobile.
Le BUCREP, mieux que l’INS, est suffisamment équipé en ordinateurs et véhicules de
service. Son ratio ordinateur par individu est très proche de 1. L’on peut cependant noter qu’il
accuse un faible nombre de cadres diplômés en statistique et démographie 27 sur 116
employés. Il faut d’ailleurs noter que la grande partie de ces 27 cadres est démographe de
13
Pour le moment au Cameroun, faute de résultats de recensement actualisés, les chiffres de la population sont
obtenus par des projections de l’INS.
P a g e | 22
14 L’ONEFOP n’a pas participé à la récente Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel réalisée par l’INS.
P a g e | 25
15
La structure serait encore en phase d’observation.
16
La structure ne collabore pas véritablement avec les principaux acteurs des IMT que sont l’INS et le FNE,
mais cherche plutôt à organiser de grosses enquêtes sur l’emploi.
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Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations issues des études réalisées avec
l’appui technique du BIT, les actions suivantes et visibles sont entreprises par le FNE : (i) Le
FNE a interconnecté ses agences régionales à l’agence centrale ; (ii) Une base de données de
chercheurs d’emploi et d’offre d’emploi est disponible en ligne ; (iii) Une cellule des
statistiques a été mis en place et un statisticien économiste a été recruté ; (iv) Des travaux de
modernisation de la base de données du FNE sont en cours.
La structure est relativement très bien équipée en ordinateurs récents et autres matériels de
travail. La structure utilise également l’outil internet dans ses activités d’intermédiation.
e. Partenariats et collaborations
Le FNE entretient des relations avec les principaux acteurs du marché du travail aux niveaux
national et international, et sur le plan bilatéral et multilatéral. Le large partenariat du FNE se
matérialise au plan national par sa participation aux opérations nationales sur l’emploi et au
plan international par la place de choix qu’il occupe au sein des institutions publiques
africaines d’intermédiation.
Au niveau international, le FNE a conclu des partenariats avec des pays européens pour la
réinsertion des diplômés camerounais en fin de formation dans ces pays. Le FNE milite
activement dans les organisations africaines et mondiales d’intermédiation. Le FNE bénéficie
de l’appui technique des organismes d’intermédiation européens, notamment en France avec
l’ANPE et en Allemagne. Le FNE propose également son expertise technique aux organismes
africains et francophones d’intermédiation.
La structure bénéficie du soutien financier international (ACBF) dans l’amélioration de la
production et de la diffusion des IMT. Il sert d’ailleurs de point focal Cameroun pour la
formation et la diffusion de l’information du marché du travail dans le cadre du projet ACBF.
A ce titre le FNE a organisé plusieurs séminaires de formation en faveur des syndicats et
autres acteurs du marché du travail.
Sur le plan national, le FNE collabore avec tous les producteurs spécialisés (INS, BUCREP)
des IMT et les organismes œuvrant dans le domaine de l’emploi (Ministères, Organes
gouvernementaux, Syndicats et ONG). Elle a d’ailleurs apporté son soutient financier à
travers le projet ACBF à la réalisation de l’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI
2005).
Avec les autres partenaires que sont les entreprises publiques et privées, il apporte une
assistance au recrutement du personnel et à la formation en gestion des ressources humaines.
Les syndicats et chambres consulaires ont bénéficié de l’expertise du FNE en matière des
statistiques du marché du travail,
f. Statistiques/informations produites
Les statistiques produites par le FNE sont celles relatives à ces activités d’intermédiation, de
promotion de l’auto-emploi, de la formation qualifiante et des études sectorielles des filières.
Le FNE effectue également des compilations des statistiques du marché du travail
disponibles au Cameroun et s’apprête d’ailleurs à commettre une publication dans ce sens.
g. Outils de diffusion
Le FNE contribue à l’information du marché du travail à travers quelques publications
ponctuelles ou périodiques parmi lesquels nous citerons :
- “10 ans déjà au service de l’emploi : Faits et chiffres”(Avril 2000) qui fait un bilan
chiffré des activités du FNE en dix années d’existence.
- La “Contribution quantitative de chaque agence aux actions d’intermédiation” qui
présente les chiffres relatifs à l’accueil, à l’orientation, à la prospection et à l’insertion
répartis par agence.
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- L’“Etude statistique sur les entreprises créées et les emplois offerts via Cameroun
Tribune” (2003), qui fait la présentation des informations concernant : (i) la création
d’entreprise par type d’activité, (ii) les offres publiées par catégorie
socioprofessionnelle, par sexe, par âge, par secteur d’activité et selon la durée
d’expérience.
- “Note de conjoncture sur l’emploi” (Novembre 2002) qui fait la synthèse des
évolutions constatées annuellement sur le marché du travail.
- La note de synthèse des statistiques du FNE qui présente les caractéristiques sociales
et professionnelles des chercheurs d’emploi, et la contribution des agences à la
réalisation des objectifs dévolus à la structure.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Le FNE dispose d’atouts certains dans la production des informations du marché du travail :
la volonté affichée de ses dirigeants ;
l’existence d’une cellule des statistiques pour les aspects conceptuels et la production
et d’une division informatique pour stocker et gérer les bases de données ;
l’existence de plusieurs sources de données ;
la multiplicité des publications dans le domaine ;
La mise en œuvre au FNE du projet ACBF avec l’agence africaine de statistique
AFRISTAT et le BIT ;
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
L’étude de la production statistique au FNE a relevé quelques faiblesses du système de
collecte et de traitement des données et notamment :
le non respect de quelques normes, nomenclatures et concepts établies pour la
collecte, l’exploitation et l’analyse des données des données ;
les conseillers emploi du FNE sont encore très peu outillés en analyse statistique et en
analyse du marché du travail ;
les bases de données du FNE sont encore sous-exploitées ;
le réseau d’entreprises partenaires du FNE est encore sous-utilisé et devrait lui
permettre de collecter des informations supplémentaires sur la main-d’œuvre et les
qualifications.
c. Sources d’information
Le ministère ne dispose pas encore de véritables sources d’information sur l’emploi et le
marché du travail. Dans ses attribution il est cependant prévu qu’il mette en place des bases de
données relatives à l’emploi et à la formation professionnelle et réalise des enquêtes sur
l’emploi et la main-d’œuvre en partenariat avec les structures techniques comme l’INS. Les
projets et programmes mis en place pourraient aussi générer des informations utiles pour la
gestion.
d. Capacités techniques et technologiques
Le ministère est doté d’une division des études au sein de laquelle l’on retrouve des
économistes. La cellule des statistiques n’a pas de statisticiens de formation et n’est pas dotée
de l’outil informatique. Le personnel en place accuse un déficit en statistiques, informatique et
traitement de données.
e. Partenariats et collaborations
Le ministère de l’emploi a pour partenaires sur le plan national le MINTSS, les organismes
étatiques sous sa tutelle (ONEFOP, FNE), les ministères qui possèdent des missions dans le
domaine de l’emploi (MIJEUN, MINPROFF, MINAS). Sur le plan international, son
principal partenaire est le BIT, avec lequel il entretient des relations techniques et dont il
bénéficie parfois de l’appui financier dans l’élaboration de sa stratégie et sa politique
d’emploi.
f. Statistiques/informations produites
Le ministère ne produit pas de façon propre des statistiques du marché du travail. Il utilise les
statistiques en provenance des organes spécialisés comme l’INS et le FNE.
g. Outils de diffusion
Le ministère a récemment mandaté des services de consultant pour des études devant
concourir à l’élaboration de sa politique. Les résultats de l’étude seront disponibles sous
forme de rapport distribué sous format papier.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
L’on peut recenser les points suivants : (i) l’existence d’une cellule des statistiques ; (ii) des
économistes parmi lesquels des spécialistes des ressources humaines ; (iii) des missions et
attributions en matière de production des IMT très ambitieuses ; (iv) l’existence d’un réseau
de partenaires importants.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Le ministère de l’emploi accuse des lacunes qui pourraient émaner de sa jeunesse : (i) la
quasi-absence de personnels de formation statistique ; (ii) l’absence de sources de données et
base de données17 sur l’emploi; (iii) le peu de collaboration18 avec les producteurs officiels de
statistiques comme l’INS ; (iv) des actions beaucoup plus médiatiques qu’opérationnelles ; (v)
le manque de matériels de travail à la cellule des statistiques ; (vi) la faible valorisation des
IMT dans le processus décisionnel ; une cellule des statistiques dont les actions sont peu
perceptibles.
2.2.2. Ministère du Travail et de la sécurité sociale
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) est chargé de l'élaboration, de la
mise en œuvre et de l'évaluation de la politique et des programmes du Gouvernement dans les
domaines des relations professionnelles, du statut des travailleurs et de la sécurité sociale.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
17
Le texte présidentiel de création prévoit pourtant la constitution de bases de données sur l’emploi.
18
Le Ministère de l’Emploi n’a pas participé à la réalisation de l’enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel.
P a g e | 29
Le MINTSS à travers sa cellule informatique et statistique mais aussi à travers ses directions
est chargé de: (i) la conception et la réalisation des enquêtes sur le travail, la santé et la
sécurité au travail et la sécurité sociale en liaison avec les directions techniques ; (ii) la
conception et de la mise en place d'une base des données relatives au travail, à la santé, la
sécurité au travail et à la sécurité sociale ; (iii) la collecte des données sur le monde du
travail en provenance des autres administrations ; (iv) l'exploitation, l'analyse et la mise à
disposition des données statistiques sur le travail, la santé et la sécurité au travail, la sécurité
sociale ; (v) l'élaboration et le suivi des indicateurs clés sur le monde du travail ; (vi) le suivi
du climat social19 et la collecte des statistiques y relatives.
c. Sources d’information
Le volet production de l’information sur le travail et la sécurité sociale a été effectif dans le
passé dans ce ministère. A travers ses structures déconcentrées et avec notamment les
inspections du travail dispatchées dans tout le territoire national jusqu’au niveau
départemental, le ministère devrait recueillir les principales données sur le travail. Ces
données serviraient ensuite à l’évaluation des actions menées à la base. Notons que depuis la
fin des années 1980 avec notamment la crise économique qui a fortement affecté les finances
publiques, les activités des inspections du travail même si elles se sont poursuivies, ont vu
leurs volets statistiques se détériorer profondément.
Tableau 8 : Indicateurs résultants de la source administrative des inspections du travail
Source administrative Indicateurs pouvant résulter
Main-d’œuvre et salaires
- Main-d’œuvre et ses caractéristiques
- Offres et demandes de travail
- Salaires et heures de travail
Domaine des relations professionnelles
- Créations et Fermetures d’entreprises
- Recrutements, compressions, licenciements, chômage technique, arriérés de
salaires, grèves et arrêt de travail, différents collectifs et individuel de travail
- Nombre de délégués de personnel des entreprises et ceux licenciés
- Les conventions collectives
Relevés administratifs des
inspections du travail Sécurité sociale
- Nombre d’assurés sociaux
- Nombre d’employés affiliés à la CNPS
Santé et sécurité au travail
- Nombre de cas d’accidents au travail
- Nombre de cas de maladies professionnelles
- Nombre de médecins de travail agréés
- Nombre d’entreprises couvertes par les médecins de travail et les
paramédicaux agréés
- Nombre de travailleurs couverts par les médecins de travail et les
paramédicaux agréés
Source : Nos propres compilations
d. Capacités techniques et technologiques
Tableau 9 : Ressources humaines et matérielles de la cellule des statistiques du MINTSS
MINETPS/Cellule de l’informatique et des statistiques Quantité
Total 4
Personnel
Cadres statisticiens 1
Socio-économiste 1
Véhicules 0
Matériel Ordinateurs 1 (en panne)
Téléphone/Fax/Copieur 0
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005
19
Il s’agit des grèves, des arrêts de travail et des conventions collectives.
P a g e | 30
20
Les GIC ne sont pas forcement des entreprises agricoles.
P a g e | 35
agricoles
Total 37 dont 27 cadres 4 cadres
Personnel
Cadres statisticiens 5 0
Véhicules 1 0
Matériel Ordinateurs 9 1
Copieur 1 0
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005
La direction des enquêtes et statistiques agricoles du MINADER dispose d’environ 37
personnes dont 5 statisticiens. Son parc informatique est cependant très insuffisant puisque
l’on dénombre environ 9 postes d’ordinateurs pour 27 cadres environ. La cellule des études et
des statistiques du MINEPIA est très peu dotée en ressources puisqu’elle ne compte que 4
cadres, dont aucun statisticien et seulement une machine pour le travail.
e. Partenariats et collaborations
Les ministères de l’agriculture et de l’élevage collaborent avec des institutions
gouvernementales nationales et internationales, l’INS à qui elles fournissent des données
primaires, et les instituts de recherche (IRAD, IRD, CIRAD, etc). Le type de relation
entretenu avec ces institutions est beaucoup plus technique, mais ces ministères reçoivent
aussi de l’aide financière des partenaires au développement pour la réalisation des projets
agricoles. La collecte des informations du marché, qui n’est pas toujours une composante
prioritaire, pourrait être prise en compte du moins pour évaluer la pertinence des programmes
et projets en termes de création d’emploi.
f. Statistiques/informations produites
Le recensement agricole est la source d’information permettant de produire des statistiques du
marché du travail. Le rapport du recensement agricole de 1983/84 donne des indicateurs sur
l’emploi et les revenus agricoles.
g. Outils de diffusion
Le rapport du recensement agricole est disponible sous format papier à la bibliothèque de
l’Institut National de la Statistique. L’annuaire statistique de l’agriculture « AGRISTAT » est
aussi disponible en version électronique et support papier.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les ministères de l’agriculture et de l’élevage ont comme points forts : (i) le mérite d’abriter
des services de statistiques avec un personnel plus ou moins outillé ; (ii) l’assistance
technique de l’INS, des instituts de recherche et de développement ; (iii) des ressources
financières importantes même si la priorité n’est pas aux statistiques.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
La production des IMT dans ces ministères souffrent cependant de plusieurs lacunes : (i)le
manque de personnels outillés dans les services de statistiques à des niveaux de
responsabilité; (ii) l’insuffisance du matériel informatique et d’outils d’analyse pour la
production des informations du marché du travail ; (iii) l’absence ou l’obsolescence de la
base de sondage pour les opérations d’enquêtes agricole ; (iv) la sous-exploitation du
répertoire des Groupements d’Intérêt Communs ; (v) la non intégration des questions de
l’emploi dans les relevés agricoles ;
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Les ministères de l’agriculture et de l’élevage produisent des données sur la production
agricole, sur le cheptel animal, la production des industries de pêche.
2.2.7. Autres ministères sectoriels
Ce sont des ministères qui sont responsables des secteurs de l’économie à forte concentration
de la main-d’œuvre. Nous retenons les ministères suivants : les Ministères des Forêts et de la
Faune (MINEFF), du Tourisme (MINTOUR), de l’Industrie et du Développement
P a g e | 36
f. Statistiques/informations produites
Les ministères sectoriels, à notre connaissance, ne produisent pas d’informations sur l’emploi.
Il s’agit beaucoup plus de données sur le développement économique de leurs filières, dans
lesquelles l’on peut retrouver des estimations de la contribution en termes d’emploi.
g. Outils de diffusion
Les études sectorielles de l’économie pour les ministères qui les ont produites sont
disponibles sous format papier.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Le mérite des ministères sectoriels en matière de production des IMT est la volonté de réaliser
des opérations de collecte de données en y intégrant un volet relatif à la main-d’œuvre qui
pourraient permettre d’intégrer les IMT.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les points faibles sont plus nombreux et concernent : (i) l’absence de personnels
techniquement outillés sur plan des statistiques en général et des statistiques du marché du
travail en particulier; (ii) la non prise en compte des indicateurs du marché du travail dans
les études sectorielles; (iii) l’absence de base de données.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Ce type d’indicateurs peut se retrouver dans les études sectorielles réalisées par ces différentes
administrations et concernent la contribution des secteurs à l’économie.
2.2.8. Agences privées d’intermédiation
Les entreprises privées d’intermédiation sont assez nombreuses sur le marché du travail
camerounais et sont de plus en plus prisées par les entreprises privées.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les agences privées d’intermédiation à la différente du FNE vendent leurs expertises dans le
traitement des ressources humaines aux employeurs qui en font la demande.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Les entreprises privées de placement disposent de bases de données de CV et d’offres
d’emploi et produisent des statistiques de l’intermédiation pour des besoins de gestion interne.
c. Sources d’information
Les sources d’informations sont : (i) le fichier des demandes d’emploi ; (ii) le fichier des
offres d’emploi ; (iii) le fichier de la formation qualifiante ; (iv) le répertoire des entreprises
partenaires et des centres de formations.
d. Capacités techniques et technologiques
Les agences privées d’intermédiation disposent de personnel qualifié pour la gestion des
ressources humaines. Ce personnel n’est cependant pas outillé au niveau conceptuel et
méthodologique pour la production des IMT. Les bureaux privés de placement de la main-
d’œuvre sont aussi relativement bien équipés en matériels informatiques mais manquent de
logiciels de traitement de données statistiques.
e. Partenariats et collaborations
Les agences privées de placement collaborent plus avec les entreprises qui sont leurs clients.
Avec l’administration, la collaboration se limite au niveau de l’octroi et du retrait des
agréments.
f. Statistiques/informations produites
Les statistiques produites servent à la gestion interne et sont principalement les bilans en
matière de placement : (i) nombre d’offres d’emplois reçus, (ii) nombre d’offres satisfaits, (iii)
P a g e | 38
effectifs des chercheurs d’emploi par niveau de qualification et par profession, (iv) nombre de
formations effectuées.
g. Outils de diffusion
Les agences privées d’intermédiation, évoluant dans un marché concurrentiel ne diffusent pas
l’information statistique du marché du travail. Quand bien même elles le feraient, ce serait à
titre publicitaire et difficilement assimilable à l’information statistique.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Elles ont le mérite de tenir à jour une banque de données de CV et d’offres d’emplois à usage
interne.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Elles accusent cependant des lacunes qui ne leurs permettent pas de produire les IMT : (i) la
production des IMT n’est pas une de leurs priorité et elles se contentent de produire des
informations sous forme de bilan pour la gestion interne ; (ii) le personnel n’est pas outillé à
la production des statistiques du marché du travail ; (iii) les bureaux de placements n’ont pas
d’outils logiciels appropriés pour le traitement des données ; (iv) les sources de données sont
peu valorisées sur le plan de la production des IMT.
21
Pour beaucoup de syndicats, la lutte pour la survie prévaut sur la production des IMT.
P a g e | 40
Seules les organisations internationales qui interviennent dans le champ des IMT ont été
ciblées. Il s’agit du BIT, du PNUD, de la Banque Mondiale, l’UNICEF, l’UNFPA et de
l’Union Européenne. Nous n’avons cependant pu travailler qu’avec le BIT et la Banque
Mondiale.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les organismes internationaux assistent le gouvernement dans la mise en œuvre de sa
politique de développement du pays.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Les partenaires au développement appuient financièrement et techniquement l’Etat dans la
réalisation de nombreuses enquêtes dont celles portant sur l’emploi ou comportant un volet
consacré à l’emploi.
c. Sources d’information
Les sources d’informations proviennent des données officielles des pays. Elles peuvent
également provenir des études faites au niveau national. Sur le marché du travail, de
nombreuses tentatives se sont manifestées pour la mise en place de bases de données mais ont
connu des fortunes diverses : (i) Le BIT a essayé de mettre en place une base de données des
indicateurs du marché du travail au bureau sous-régional (BDMAC) ; (ii) La Banque
Mondiale dispose des bases de données des principales enquêtes réalisées à l’INS puisque
c’est elle le principal financier pour plusieurs d’entre elles ; (iii) Le PNUD a réalisé des
études thématiques sur les questions d’indicateurs (les indicateurs des OMD) parmi lesquels
figuraient quelques indicateurs du marché du travail ; (iv) l’Union Européenne et le BIT ont
apporté récemment leur appui à l’INS dans la réalisation de la récente enquête ECAM 3.
d. Capacités techniques et technologiques
Les partenaires au développement disposent de suffisamment de compétences pour assister le
pays et font appel à des services de consultants pour les appuyer en cas de nécessité. Sur le
plan technologique ils sont aussi suffisamment équipés au niveau du matériel et des logiciels
de traitement de données. C’est d’ailleurs ces organismes qui les octroient à la demande, aux
producteurs nationaux comme l’INS ou le BUCREP. Notons que l’absence de spécialistes des
questions de l’emploi dans les bureaux locaux de nombreux organismes, dont le BIT, est un
sérieux handicap dans l’appui à la production des IMT. L’assistance technique des
partenaires au développement en matière d’IMT se trouve donc limitée.
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires au développement entretiennent des relations étroites avec tous les
producteurs des IMT dans le cadre général et dans le cadre des statistiques du marché du
travail en particulier. Les actions du Bureau International du Travail sont peu perceptibles
dans le domaine de la production des IMT. Le BIT est très peu associé22 à la réalisation
d’enquêtes sur l’emploi ou comportant un volet emploi. De plus, le fait que le BIT ne soit pas
un bailleur handicape ses interventions dans la collecte, ses actions se limitent à la
formulation de politiques avec le ministère de l’emploi, lesquelles politiques pour l’instant ne
sont pas perceptibles et n’ont pas d’actions visibles.
f. Statistiques/informations produites
Les partenaires au développement produisent des indicateurs en partenariat avec les
institutions nationales ou grâce aux services de consultant. Le BIT a eu à solliciter les services
de consultants pour exploiter de façon approfondie les bases de données de l’INS pour la
production des IMT. Le PNUD a eu recours aux services de consultants pour produire des
indicateurs sur les OMD. La banque mondiale en plus des statistiques qu’elle recueille au
niveau national fait des estimations et des projections de la population active.
22
La récente enquête ECAM 3 a cependant bénéficié d’un appui financier du BIT et de l’introduction dans le
questionnaire de l’enquête d’une section réservée au travail des enfants.
P a g e | 42
g. Outils de diffusion
Il s’agit essentiellement de brochures et dépliants sur les indicateurs du marché du travail au
Cameroun. L’on note aussi la publication de rapports ou études comportant des sous-thèmes
liés à l’emploi. Enfin les annuaires statistiques de ces organismes présentent la situation pays.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les partenaires au développement ont des ressources humaines et financières pour apporter un
appui technique, matériel et financier aux producteurs nationaux.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Au niveau local, les partenaires au développement n’ont en général pas de personnels
spécialisés dans les IMT. S’il faut reconnaître que les IMT sont présentés comme une priorité
dans les politiques d’assistance au développement, il faut cependant reconnaître que les
moyens qui doivent être mis en œuvre ne sont pas toujours dégagés.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Les partenaires au développement et les organismes du système des Nations Unies en
particulier publient une gamme assez large d’indicateurs sur l’économie, la santé, l’éducation,
la démographie au Cameroun avec la collaboration des producteurs nationaux que sont l’INS
et le BUCREP.
P a g e | 43
économiques. Leurs principales actions sont en faveur des femmes rurales. Les
statistiques et indicateurs relatifs à l’emploi rural des femmes lui permettent de mieux
formuler les actions en leur faveur.
Les autres ministères, qui interviennent dans d’autres domaines à fort potentiel d’emploi,
particulièrement le Ministère des Travaux Public, le Ministère du Tourisme, le Ministère de
l’Urbanisme et de l’Habitat, ne prennent pas en priorité les statistiques de l’emploi dans
l’évaluation de leurs actions et politiques sectorielles
24
En date du mercredi 31 octobre 2007 dans le quotidien Cameroon Tribune N° 8967/5166 du jeudi 1er
novembre 2007.
P a g e | 45
Il faut dire que les méthodologies de ces deux enquêtes étant différentes, la comparaison est
rendue difficile.
La première version du DSRP s’est principalement appuyée sur la première enquête
camerounaise auprès des ménages. La section relative à l’emploi présente peu d’indicateurs
pertinents sur l’emploi, et la ventilation des indicateurs disponibles selon d’autres critères,
comme le milieu rural ou urbain, n’a pas été prise en compte comme indicateur stratégique de
suivi du DSRP. Actuellement ce document est en cours de révision et une troisième enquête
auprès des ménages (ECAM 3) a été réalisée à cet effet. Les politiques seront reformulées ou
corrigées et le tableau des indicateurs de suivi sera modifié. D’autres indicateurs nécessaires à
une bonne planification et une bonne évaluation des actions de lutte contre la pauvreté
devraient être élaborés.
3.1.2.2. Stratégies sectorielles
jeunes dont il est question dans le document de stratégie du secteur éducatif sont les jeunes de
25 à 34 ans, et non les jeunes au sens du BIT qui eux sont âgés de 15 à 24 ans.
Pour ce qui est de certains indicateurs et ratios relatifs au nombre d’enseignants ou au ratio
nombre d’élèves par enseignant, il faut se référer au document de la carte scolaire qui a été
élaborée en 2001-2003. La mise à jour de ce document n’est pas régulière et uniforme.
Stratégie de développement du secteur rural
Le secteur rural de par son poids sur l’ensemble de l’activité économique et sociale, est le plus
grand pourvoyeur de statistiques sur l’ensemble des activités agricoles et connexes. Les
statistiques relatives aux IMT dans le secteur rural sont quasiment inexistantes dans l’annuaire
statistique agricole (AGRISTAT 2004). En dépit du nombre de rapports sur les activités
menées dans ce secteur (principalement les rapports d’activités du PNVRA : Programme
National de Vulgarisation et de Recherche Agricole) et de l’importance des financements
accordés à ce secteur, on ne peut cependant pas quantifier l’impact de ces projets en termes de
création d’emploi.
À l’analyse du document de stratégie du secteur rural, les indicateurs du marché du travail qui
sont faits portent notamment sur le niveau global d’emploi du secteur rural. Les autres
indicateurs qui figurent dans le rapport sont beaucoup plus les indicateurs relatifs au niveau de
vie des populations rurales. Les analyses faites sur la précarité des emplois dans le secteur
rural ne se basent sur aucune statistique, ou du moins aucun argument statistique n’est avancé
pour soutenir les propos. La principale source des informations produites étant l’annuaire
statistique du Cameroun produit par l’INS.
Dans la mesure où certains maux minent l’activité rurale comme le travail des enfants, la
précarité des emplois, les niveaux de revenu bas dans le secteur rural, la protection des
emplois ruraux, la connaissance des caractéristiques sociodémographiques des emplois
ruraux, permettrait de mieux formuler les politiques à leur endroit.
Les autres documents de stratégies sectorielles donnent tous les indicateurs globaux.
L’indicateur qui revient le plus, est l’indicateur du volume d’emploi créé. Pour les autres
statistiques qui sont mentionnées dans le document, ils proviennent pour la plupart de l’INS.
3.1.3. Types d’analyse
Dans la quasi-totalité des documents, l’on retrouve principalement des analyses
situationnelles. Ces analyses sont faites dans le but essentiel de présenter la situation ou l’état
actuel marché du travail, sur la base des informations disponibles. Les analyses plus
approfondies et surtout des analyses thématiques manquent cruellement, au vu de la
complexité de la problématique de l’emploi et du marché du travail.
Les quelques documents qui font ressortir des analyses thématiques sont ceux issue de l’INS,
comme le rapport pauvreté et marché du travail, qui fait une analyse de la relation entre la
pauvreté et l’emploi.
Au niveau des autres ministères qui utilisent l’information du marché du travail, bien que leur
domaine d’action nécessite des analyses différentes de celles qui sont produites par l’INS,
nous n’avons eu aucun rapport ou document interne qui fait allusion à ce type d’analyse. Nous
pouvons citer particulièrement le ministère de la promotion de la femme, et le ministère de la
jeunesse. Les documents qui sont les plus utilisés par ces ministères, sur les questions
spécifiques à leur domaine, sont ceux qui sont produits le plus souvent par les organisations
internationales comme le BIT, l’UNICEF et le PNUD dans le cadre de leurs activités.
3.1.4. Décision
L’une des principales décisions prises sur la base des informations (réaliste ou pas) du marché
du travail est la mise en place des programmes et projets. Afin de justifier certaines actions
P a g e | 47
26
Etude sur les caractéristiques et les déterminants de l’emploi des jeunes au Cameroun, Mai 2005
27
Rapport sur la pauvreté rurale au Cameroun, Mai 2006
P a g e | 48
caractéristiques sociodémographiques, afin de faire des analyses comparées. L’usage qui est
fait de ces études reste pour l’instant la propriété des mandataires, qui les utilisent dans le
cadre de leurs activités par pays. Il faut toujours noter que la source principale des données
utilisées pour ces études thématiques reste, pour la majeure partie, les sources de données de
l’INS.
3.2.3. Type d’analyse
Deux types d’analyse sont faites :
- Les analyses situationnelles, produites au niveau des rapports d’enquêtes par l’INS
et des rapports d’activités produits par le FNE. Il faut dire qu’il n’y a quasiment
pas de rapport d’activité au niveau des ministères sectoriels sur les IMT qui
peuvent être calculés sur la base des registres administratifs. Ces derniers sont
quasiment inaccessibles par d’autres structures et inexploités par les structures qui
les collectent.
- Les analyses thématiques faites par l’INS.
3.2.4. Décision
Pour les structures techniques en charge de la production de l’information, l’utilisation de
l’information a pour principal objectif de justifier leur activité. Les décisions et orientations
étant prises à d’autres niveaux hiérarchiques.
3.3. Partenaires au développement
3.3.1. Indicateurs les plus utilisés.
Les indicateurs du marché du travail les plus cités par les partenaires au développement
portent sur l’emploi et la main-d’œuvre, le chômage, les salaires et les revenus pour
l’évaluation du niveau de vie des populations, le travail des enfants pour les études
spécifiques dans des zones bien précises. Dans la mesure où la pauvreté est la priorité des
priorités de la plupart des partenaires, les indicateurs socioéconomiques sont les plus mis en
avant.
3.3.2. Cadre d’utilisation de l’information
3.3.2.1. Les rapports pays
PNUD : en 2006, le PNUD a publié un rapport sur l’état de la pauvreté rurale au Cameroun.
Ce rapport met l’accent sur les indicateurs sociaux et la place du secteur rural dans
l’économie. Les indicateurs relatifs au marché du travail, toujours issus de l’annuaire
statistique du Cameroun, ne donnent que les grands aspects en termes d’occupation des
populations. Ces indicateurs sont le niveau de l’emploi agricole, le taux global de
scolarisation, le taux de chômage.
Banque Mondiale : la Banque Mondiale s’apprête à financer un projet d’environ 80 millions
de dollars US dans le domaine du développement du secteur urbain et de l’approvisionnement
en eau. À la lecture du document projet28, les différents indicateurs de suivi de ce projet sont
plus socioéconomiques. Aucun indicateur relatif à l’emploi n’est mentionné. Cela traduit bien
l’aspect secondaire de l’impact des projets sur les questions d’emploi au sein des grandes
organisations internationales. Chacun mettant l’accent sur son domaine de compétence et
d’activité.
Les indicateurs utilisés dans les rapports pays sont issus de la banque de données de l’institut
de la banque mondiale. Cette source de données qui se base sur les enquêtes ponctuelles
28
Document d’évaluation du projet de développement du secteur Urbain et de l’Approvisionnement en eau, 1er
mai 2007.
P a g e | 49
réalisées au Cameroun, fait des estimations sur les années manquantes afin de disposer des
séries de données. Sur les 630 indicateurs29 qui figurent sur la base de données de la Banque
Mondiale, qui est disponible au grand-public, on en distingue seulement trois principaux sur
l’emploi, la population et le chômage. Ces derniers sont ventilés par sexe, niveau d’éducation.
L’indicateur du chômage des jeunes (tranche 15-24 ans) y est également mentionné.
3.3.2.2. Programmes d’assistance pays
Comme nous l’avons dit plus haut, les programmes d’assistance par pays menés par les
différentes organisations internationales ciblent en priorité les actions en faveur de leur
mandat. Cette orientation des actions donne naturellement le choix en termes d’indicateurs de
suivi des actions. Il est difficile d’avoir des programmes et projets sociaux qui n’aient pas
d’impact en termes de création d’emploi ou d’amélioration du niveau de revenu et de vie des
populations. Mais dans la plupart des tableaux de bord d’indicateurs de suivi de ces
programmes et projets, très peu d’indicateurs relatifs à l’emploi sont mentionnés. Quand bien
même ils le sont, ils sont généraux et ne donnent aucune possibilité d’analyse selon certains
critères sociodémographiques.
3.3.3. Type d’analyse
Au-delà des analyses situationnelles qui sont faites par les différentes études commanditées,
des analyses thématiques sont également faites. Les domaines suivants sont couverts :
- le travail des enfants ;
- les questions de genre sur le marché du travail ;
- l’emploi des jeunes ;
- l’impact du VIH/SIDA en milieu professionnel ;
- les questions de discrimination en milieu professionnel.
Très peu d’études sont faites sur les aspects ayant trait aux lésions professionnelles, aux droits
des travailleurs, études qui feraient ressortir d’autres types d’indicateurs du marché du travail
relatifs à ces domaines.
3.3.4. Décision
Les principales décisions qui sont prises par les partenaires au développement concernent
l’évaluation et l’impact des différents programmes et projets qu’ils financent. Les rapports
pays sont produits et envoyés aux sièges des institutions, où les décisions sont prises dans le
sens de l’orientation des politiques et actions générales.
3.4. Partenaires sociaux
3.4.1. Indicateurs les plus utilisés
Pour les partenaires sociaux, en plus des indicateurs qui sont produits par les structures
productrices de l’information, certaines centrales syndicales peuvent compiler certaines
informations de par leur propre initiative afin de disposer de certaines informations. C’est le
cas de la l’UGTC, qui procède périodiquement à la collecte d’informations auprès des
délégués du personnel de certaines structures. Ces informations sont notamment :
- le nombre de licenciements (en fonction des motifs) ;
- le nombre de démissions au sein de la structure (avec si possible les raisons) ;
- le nombre de départ en retraire dans les structures ;
- le nombre de nouveaux recrutements ;
- les accidents de travail et leurs causes ;
- les décès sur les lieux de travail et leurs causes;
29
Source World Bank Data 2005.
P a g e | 50
- les données sur les grèves et le climat social dans les entreprises (réunions de
concertation patronat-syndicats-délégués de personnel);
- les données sur le renforcement des capacités dans l’action syndicale.
Le panel d’entreprises qui est suivi par ces centrales syndicales est relativement très restreint
et touche les secteurs de la banque, et de l’industrie.
3.4.2. Cadre d’utilisation de l’information
Pour ce qui est de l’utilisation des indicateurs du marché du travail, les syndicats n’ont pour la
plupart, aucune responsabilité statutaire en matière d’analyse de l’information sur le marché
du travail. Mais il est un fait pour les syndicats, ils peuvent se servir des statistiques pour la
publication de leurs brochures d’information et de documents servant à argumenter les
plaidoyers et soutenir les négociations.
3.4.2.1. Publications
Les quelques publications (journaux des syndicats) qui ont été mises à notre disposition dans
certaines centrales syndicales, soulignent les indicateurs suivants : le taux de chômage, le
niveau d’emploi et les autres indicateurs déjà disponibles dans les rapports des structures
productrices. Les indicateurs relatifs aux activités de négociations syndicales, comme les
lésions professionnelles ou les taux de licenciement, sont quasiment inexistants, aussi bien au
niveau des structures productrices de l’information qu’au niveau des syndicats. Les quelques
rares statistiques sur ces questions sont pour l’essentiel issues de l’initiative de certains
syndicats.
3.4.2.2. Documents de plaidoyer
Au niveau des documents de plaidoyer (rapport de rencontre et de négociation), documents
qui sont rares, très peu d’informations chiffrées y sont mentionnées.
3.4.3. Type d’analyse
De façon simpliste, seules les analyses descriptives et situationnelles sont faites au niveau des
partenaires sociaux.
3.4.4. Décision
Les informations tirées ont essentiellement pour but de soutenir les négociations, les
conventions collectives et les plaidoyers, les décisions politiques étant prises à d’autres
niveaux.
3.5. Analyse des besoins en information du marché du travail.
De manière générale, l’expression des besoins en termes d’informations ou indicateurs du
marché du travail est mal ou pas du tout formulée. Lors des différents entretiens menés sur le
terrain, principalement avec les syndicats, il est apparu que la liste en annexe du questionnaire
donnait une liste toute aussi intéressante en termes d’indicateurs pour les besoins de
compréhension et d’analyse de la situation du marché du travail. Les syndicats ont signalé que
ces indicateurs, s’ils étaient disponibles, pouvaient leur permettre de mieux dialoguer avec
leurs différents interlocuteurs, principalement avec ceux de la tripartite.
À la question de savoir si ces besoins en information sont ou avaient été formulés ou
exprimés, la réponse immédiate est oui, mais la responsabilité de la non-disponibilité de ces
informations est directement rejetée sur les institutions productrices de l’information, en
l’occurrence sur l’INS.
Bon nombre d’utilisateurs n’ont pas connaissance de la disponibilité de certaine information à
l’INS ni même des procédures pour entrer en possession de ces données. La salle de
documentation de l’INS est très peu fréquentée et son site Internet est très peu visité.
P a g e | 51
Pour les besoins des politiques et actions des administrations, surtout en faveur de la réduction
de la pauvreté, le gouvernement commande la réalisation des enquêtes. Ces enquêtes
produisent un certain nombre d’indicateurs, qui lui sont utiles. De nouveaux indicateurs ont
été formulés et pris en compte dans le cadre de la révision du DSRP, notamment les
indicateurs sur le travail des enfants. Ces informations importantes permettront de dynamiser
les politiques de lutte contre le travail des enfants.
3.6. Forces et faiblesses du système d’information au niveau des besoins et de
l’utilisation de l’information sur le marché du travail.
L’utilisation de l’information sur le marché du travail est renforcée par les éléments saillants
suivants :
• les personnes disposent des qualifications rudimentaires suffisantes pour les analyses
de bases ;
• le dispositif de diffusion de l’information prend peu à peu de l’ampleur, avec la
publication des informations sur le site Internet de l’INS ;
L’utilisation de l’information sur le marché du travail est affaiblie par les éléments saillants
suivants :
• manque d’informations selon le secteur d’activité ;
• manque de formulation (ou la non prise en compte) des besoins en termes
d’informations du marché du travail par les utilisateurs finaux ;
• manque d’une politique de promotion par l’INS de ses publications et des conditions
de leur accessibilité ;
• manque d’informations ou de données brutes pour les analyses thématiques ;
• manque d’informations sur les autres aspects relatifs à l’emploi, comme les lésions
professionnelles, le travail des enfants etc. ;
• manque d’informations quand aux procédures d’obtention des informations autres que
celles produites par les structures productrices des IMT (par exemple les indicateurs
sur certains groupes cible dans un secteur précis) pour des analyses thématiques ;
• manque d’informations sur le volume des offres d’emploi (par secteur économique) et
aussi le manque d’information sur les flux (en termes de départ en retraite, de taux de
remplacement etc.) ;
P a g e | 52
30
Le CNS est créé par décret n°93/407/PM du 07 mai 1993.
31
Les opérations sont programmées et évaluées à intervalle régulier sur trois années.
32
Un manuel des concepts et définitions utilisés dans les publications statistiques officielles au Cameroun existe.
P a g e | 53
33
Acte par lequel l’INS certifie que la démarche méthodologique et déontologique a été respectée dans le
processus de production de l’information.
34
Dans les décrets de création de ces deux ministères, il est clairement stipulé qu’ils doivent en liaison avec les
structures techniques du gouvernement à savoir l’INS et le BUCREP principalement, produire les données sur
l’emploi et le marché du travail.
P a g e | 54
l’Observatoire ne participent pas aux côté de l’INS à des opérations d’enquêtes sur l’emploi et
utilisent aussi très peu35 la source de données INS. Les différentes enquêtes organisées par
l’INS et portant ou comportant un volet sur l’emploi, n’ont pas vu la participation de ces
structures, tant au niveau de la conception des outils de collecte qu’au niveau de la
présentation officielle des résultats. Le FNE intervenant au-delà de ses missions statutaires a
régulièrement travaillé aux côté de l’INS dans ce type d’opération. L’on peut déduire que soit
il se pose un problème d’interprétation des mandats assignés aux uns et aux autres acteurs du
SIMT, soit il s’agit tout simplement d’un conflit entre les intervenants.
c) Les sectoriels fournissent la matière première et utilisent les produits
Les autres structures qui, de par leur fonctionnement, interviennent fortement sur le marché
du travail, doivent fournir des données primaires aux producteurs attitrés qui vont en produire
des indicateurs fiables pour leurs utilisations. Elles peuvent aussi assurer une première
transformation pour des besoins de gestion interne. Il s’agit principalement des Inspections du
travail, des ministères sectoriels (Ministères de l’enseignement supérieur, de l’éducation de
base et des enseignements secondaires, de la fonction publique, etc.), d’organismes spécialisés
ou non (CNPS, FNE, groupements patronaux (GICAM et SYNDUSTRICAM), des chambres
consulaires, des Syndicats et des centres de formation). Dans leur fonctionnement, ces entités
collectent des données (données administratives et d’enquêtes) dans leurs champs
d’intervention.
A l’évidence, ce rôle secondaire de production des IMT que doivent jouer ces acteurs est
encore théorique, soit parce que des accords formels ne sont pas établis entre les structures,
soit parce que les intervenants ne perçoivent pas leurs niveaux de responsabilité dans la
chaîne. Le BIT a par le passé organisé plusieurs séminaires qui ont vu la participation des
intervenants de ces différentes administrations. Le constat qui se dégage visiblement est la
non-application des recommandations issues de ces séminaires. Ce qui pose le problème de la
pertinence de ce type d’opérations qui ne s’accompagnent pas de résultats tangibles.
d) Les missions délaissées
Il est cependant regrettable qu’aucune structure ne soit spécialisée dans la formation
professionnelle, et en particulier la production des indicateurs dans ce domaine. Le ministère
de l’emploi possède un département de la formation qui se contente pour l’instant de délivrer
des autorisations de fonctionnement. Les indicateurs de suivi, et notamment les données
chiffrées sur le contenu des formations, les effectifs et les insertions professionnelles,
manquent encore cruellement.
Les syndicats, pour la majorité, accusent des lacunes dans la collecte de l’information du
marché du travail. Sur la multitude de centrales syndicales visitées, rares sont celles qui
intègrent dans leur fonctionnement la collecte des informations du marché du travail. Le
problème financier est très souvent évoqué et l’on peut s’interroger sur la pertinence des
plaidoyers et autres interventions auprès des employeurs et du décideur lorsqu’ils ne sont pas
accompagnés de chiffres. L’on ne dispose pas encore d’informations sur les grèves, les
conventions collectives et les lésions professionnelles, qui en principe sont suivis et parfois
même initiés par le mouvement syndical. En mettant un accent sur la collecte de ce type
d’informations, les centrales syndicales pourraient constituer une source alternative et
complémentaire aux informations officielles du gouvernement.
Le problème de la confusion des rôles et des attributions entre les structures d’encadrement et
les structures techniques tel qu’on peut l’observer couramment dans le SIMT ne devrait pas se
poser, car en réalité si chacun se limite à son champ d’intervention, il ne devrait pas y avoir de
35
L’indicateur du chômage est le plus utilisé, suivi rarement de l’indicateur d’activité.
P a g e | 55
conflits entre ces structures. De plus, la reconnaissance du rôle de chaque intervenant permet
un fonctionnement optimal de la chaîne de production et de d’utilisation des IMT.
4.1.3. Faiblesses institutionnelles
a) Prise de conscience des décideurs de l’importance des IMT
Le premier problème est celui de la perception de la part des décideurs de l’importance des
IMT en particulier et des statistiques en général dans l’orientation des politiques. Cette prise
de conscience est le point de départ de la redynamisation du système car c’est elle qui permet
d’orienter les priorités et les moyens pour une meilleure collecte et une meilleure utilisation
des statistiques du marché du travail. Ainsi, la volonté affichée des organes techniques,
matérialisée dans leurs programmes d’activités, ne suffit pas à faire décoller le processus. Le
problème du financement est capital pour la pérennisation des opérations de collecte de
données.
b) Financement du SIMT
Sans un dispositif de financement régulier des opérations de collecte et d’exploitation des
données du marché du travail, il est difficile de produire de façon permanente une information
de qualité. Ces dernières années, il a été possible de produire de façon ponctuelle des
indicateurs du marché du travail, mais il a été impossible de constituer des séries pour suivre
les évolutions car les différentes sources ne sont pas comparables entre elles.
La réalisation des rares opérations dédiées à l’emploi ou comportant un volet y afférent est
financé en grande partie par les bailleurs de fonds dans le cadre de l’évaluation de leurs
actions dans le pays. Comme le montre le tableau 16 en annexe, sur près de 23 enquêtes et
recensements effectués au Cameroun, l’Etat n’a été le principal bailleur que de 6 d’entre elles.
Ces dernières années, l’on observe une diminution progressive de la part de financement
octroyé par les partenaires au développement qui devrait encourager le pays à prendre en
charge lui-même ses opérations de collecte de données. L’absence de politique autonome de
développement risque cependant d’être un frein vers une telle évolution.
Suite aux années de crise économique et à la mise en place des programmes d’ajustement
structurels, les priorités du gouvernement ont été réorientées. Il en a résulté une dégradation
du système d’information statistique en général, et particulièrement celui de l’emploi. Cette
dégradation s’est faite principalement ressentir au niveau conceptuel et méthodologique,
rendant malaisés la compréhension et l’analyse des indicateurs produits, et difficiles les
comparaisons au niveau international.
Afin de mieux comprendre le délabrement du système national de production des IMT,
l’analyse sera menée sous les aspects suivants : les sources de données, les concepts et
méthodes et enfin les indicateurs produits ou susceptibles d’être produits par type de sources.
4.2.1. Sources de données
On distingue principalement deux types de sources de données : les sources administratives,
les recensements et enquêtes.
a) Sources administratives
Les sources administratives comprennent : (i) le fichier du personnel de l’Etat du Ministère de
la Fonction Publique, (ii) les fichiers de personnel des collectivités locales décentralisées
disponibles auprès de celles-ci, (iii) les relevés administratifs des ministères en charge de
l’éducation et de la formation, (iv) le fichier de la sécurité sociale et les Déclaration
d’Informations sur le Personnel Employé (DIPE) disponibles à la CNPS, (v) les fichiers des
P a g e | 56
agences d’intermédiation, (vi) les relevés des centrales syndicales, des groupements patronaux
et des chambres consulaires, (vii) les Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF) disponibles
dans les services déconcentrés des impôts et à l’INS.
Les sources administratives ou permanentes de données sur l’emploi et la formation ne sont
pas systématiquement exploitées aux fins d’analyse, de publication et de diffusion. Elles se
heurtent à la contrainte de l’exhaustivité de l’information, de la qualité et de la méthode des
relevés, de la périodicité de la collecte et des délais d’acheminement de l’information au
niveau central. Malgré le caractère parcellaire des données, elles peuvent cependant être
valorisées pour être utilisées à titre indicatif et permettre de suivre les évolutions du marché
du travail d’une période à une autre.
Pour le moment, la source administrative se limite à l’emploi moderne et à la formation
formelle et ne distingue pas certains aspects du marché du travail comme les salariés
occasionnels et les permanents, et plus globalement les travailleurs de l’informel qui sont les
plus nombreux (environ 90% en 2005), la typologie des activités, etc. Ainsi, malgré
l’existence de nombreuses sources de données administratives, les indicateurs les plus
pertinents et les plus représentatifs du marché du travail proviendraient essentiellement des
opérations d’enquêtes.
b) Recensements et enquêtes par sondage
Des opérations de collecte de données réalisées par le Système National d’Information
Statistique, très peu portent sur l’emploi, mais plusieurs d’entre elles intègrent une section
consacrée à l’emploi. En annexe (tableau 19), le lecteur pourra consulter la liste des
opérations réalisées ces 25 dernières années avec toutes les métadonnées y afférentes.
Au niveau des sources de données, le pays manque cruellement d’une base de sondage
actualisée de la population qui servirait aussi de base de calcul aux différents indicateurs du
marché du travail, le dernier recensement datant de 20 ans (1987).
La réalisation d’enquêtes portant spécifiquement sur l’emploi et la formation se fait encore
rare. Par le passé, des opérations ponctuelles et à couverture partielle ont été réalisées sur le
thème avec des méthodologies et des résultats plus ou moins contestés. Ce sont
principalement les enquêtes sur les conditions de vie des ménages (ECAM I et II) qui ont pour
la première fois, permis de calculer des indicateurs à couverture nationale sur l’emploi. La
réalisation de ce type d’enquête s’inscrit dans le dispositif de suivi/évaluation de la pauvreté
et des OMD et a des chances de se pérenniser (tous les 5 ans en principe) tant que le pays est
sous programme avec les partenaires au développement. L’enquête sur l’Emploi et le Secteur
Informel (EESI 2005) est la première grande enquête à couverture nationale portant
spécifiquement sur l’emploi dans sa première phase auprès des ménages et ensuite sur le
secteur informel dans la deuxième phase auprès des unités de production de l’économie
informelle.
La programmation régulière des enquêtes sur l’emploi et le secteur informel de type 1-236
comme l’EESI réalisé en 2005 au niveau national est une alternative à la carence de sources
de données sur l’emploi. Avant cette enquête, il a été réalisé une enquête de type 1-2-3 en
1993/94 limité aux villes de Yaoundé et Douala. Les résultats de cette enquête, qui ont fait
l’objet de publications, restent encore timidement exploités au Cameroun.
Au niveau des statistiques de la formation, les ministères en charge de l’éducation nationale
ont organisé une enquête sur la carte scolaire. Laquelle enquête a permis de produire bon
nombre d’indicateurs sur l’éducation primaire et secondaire, la scolarisation et les
déperditions. Le ministère de l’enseignement supérieur a réalisé une enquête baptisée
36
La phase 1 consiste en une descente auprès des ménages et la phase 2 consiste en une descente auprès des
unités productives de l’informel.
P a g e | 57
génération 2000 dont l’objectif était d’appréhender l’insertion professionnelle des diplômés
issus de l’enseignement supérieur entre 2000 et 2004.
Dans le domaine de la formation, il manque une véritable enquête sur les qualifications et
l’insertion (situation et besoins du marché) qui permettraient aux écoles professionnelles et
aux universités de réorienter leurs offres de formation pour les adapter aux besoins du
marché.
4.2.2. Concepts et Méthodologies
Les concepts de population active, de population occupée et de chômage sont clés dans la
mesure où le volume global de l’emploi dépend de leur définition et de l’inclusion ou non de
certaines catégories de la population. Il s’agit en particulier des travailleurs en dessous de
l’âge légal d’activité, des activités marginales, des activités féminines à domicile, du travail
des enfants ou des personnes âgées. La prise en compte du contexte sociopolitique et
économique récent influence fortement la mesure des indicateurs dans la mesure où elle est
susceptible d’entraîner des mouvements de populations ou une adaptation provisoire ou
transitoire à une certaine situation d’activité. Enfin, la même opération organisée à des
périodes de référence différentes peut produire des résultats différents malgré l’application de
concepts identiques, plusieurs activités étant saisonnières.
Au niveau des producteurs, on peut relever parmi les principales difficultés au niveau
conceptuel : la non-harmonisation des méthodologies et des concepts, la variation des
concepts et des méthodes ayant présidé à la réalisation de différentes enquêtes, la faiblesse
dans la coordination des principaux acteurs du système de production des statistiques du
marché du travail (organismes chargés des questions de l’emploi), et enfin la faible
mobilisation des ressources financières et techniques.
Les grandes opérations de collecte sur l’emploi ou ayant un volet sur les activités des
populations réalisées ces deux dernières décennies ont aussi mis en exergue les faits suivants :
l’hétérogénéité des situations au niveau des contextes locaux (urbains ou ruraux) ; ce
qui demande des méthodologies et des approches différentes de collecte de
l’information;
la complexité croissante des problèmes à identifier et des modes de fonctionnement du
marché du travail du fait de leur amplitude, de la diversité des variables à prendre en
compte et de leur interdépendance;
l’insuffisance des outils et des concepts disponibles pour appréhender l’emploi
(permanent, temporaire ou saisonnier), le chômage, le sous-emploi, l’économie
informelle et les conditions de travail.
Il s’avère enfin maladroit, voire malaisé, de faire une étude de l’évolution des indicateurs du
marché du travail en utilisant des types d’enquêtes différentes. A l’heure actuelle, seule la
« série » d’enquêtes ECAM (ECAM 1996 à prendre avec réserve, pour raison de fiabilité)
donne une tendance en matière d’évolution des IMT. L’enquête sur l’emploi et le secteur
informel de 2005, bien que portant spécifiquement sur l’emploi dans sa première phase, de
l’avis des spécialistes, ne peut être comparée aux enquêtes ECAM. En effet, les données
calculées en volume37 à partir de cette enquête et comparées à celles de l’ECAM II ne
traduisent pas de façon objective les évolutions sur le marché du travail entre 2001 et 2005.
37
En volume, les chiffres de l’EESI de 2005 sont inférieurs à ceux de l’ECAM de 2001. L’INS explique cette
différence par la volonté de se caller sur les paramètres du dernier recensement (en 2005) dont les résultats ne
sont pas encore disponibles. Il faut signaler que l’ECAM a été réalisé sur la base des estimations propres de la
population faites par l’INS à partir du recensement de 1987.
P a g e | 58
L’on distinguera deux groupes d’indicateurs : un premier groupe qui porte sur l’emploi et la
formation, et un deuxième groupe qui porte sur l’activité économique et les conditions de vie
des populations en général. Alors que les indicateurs du second groupe font l’objet d’enquêtes
régulières, le premier groupe d’indicateurs est un peu moins suivi et ne peut être produit que
lors des opérations de collecte de données portant sur le second groupe, en particulier les
enquêtes sur les conditions de vie des ménages. Notons qu’il n’est pas possible de produire
des indicateurs objectifs de la main-d’œuvre puisqu’aucune enquête de ce type n’a été
réalisée. Seules les estimations « grossières » de l’INS existent dans cette catégorie.
En principe plusieurs indicateurs sur le marché du travail peuvent être calculés à l’aide des
sources de données disponibles. En pratique très peu de rapports d’enquêtes présentent ces
données. Dans le cadre du projet de la Bibliothèque des Indicateurs du Marché du travail
conduit par le BIT, les services d’un consultant ont été requis pour extraire et calculer les
indicateurs du marché du travail à partir des bases de données des enquêtes les plus
représentatives. Ce travail a donné lieu à la publication d’un dépliant et d’une brochure des
statistiques du marché du travail qui ont été largement diffusés et très appréciés par les
utilisateurs. La publication de ces outils visait deux objectifs : (i) la manipulation des concepts
et définitions du BIT et (ii) la production d’indicateurs du marché du travail intégrant le sexe
et les groupes d’âges. L’Institut National de la Statistique a d’ailleurs pris la relève dans sa
dernière enquête EESI, mais tous les indicateurs produits n’ont malheureusement pas été
désagrégés par sexe et par groupe d’âge.
En attendant l’enquête ECAM III qui est en cours de finalisation, les indicateurs calculables
du marché du travail au Cameroun proviennent des sources de données suivantes : l’enquête
1-2-3 de 94, l’enquête ECAM I de 1996, l’EDM 2000, l’enquête CAVIE de 2002, l’enquête
ECAM II de 2001 et l’enquête EESI de 2005. En annexe (tableau 19), il est présenté selon la
source de données, la liste d’indicateurs du marché du travail que l’on peut calculer à partir de
ces enquêtes.
Dans le groupe des indicateurs de l’emploi, les indicateurs qui ne peuvent être calculés (selon
les concepts du BIT) sont les suivants : le sous-emploi, les salaires et revenus liés à l’emploi,
les heures de travail, les conditions de travail, les compétences professionnelles, la
productivité. Dans plusieurs opérations l’on peut cependant calculer des « proxy » de ces
indicateurs à défaut de les calculer avec exactitude. Alors que l’indicateur du sous-emploi fait
de plus en plus l’unanimité au sein des acteurs du SNIS, son calcul pose de sérieux problèmes
d’ordre conceptuel38. Le tableau 19 en annexe présente la définition retenue pour calculer le
sous-emploi dans les enquêtes. On y parle premièrement du sous-emploi visible et du sous-
emploi invisible qui sont des concepts dépassés. Ensuite, le sous-emploi intègre le nombre
d’heures travaillées (35 heures comme seuil), le seuil de rémunération (SMIG de 23 500
FCFA) ou le niveau de vie (les travailleurs pauvres sont considérés comme des sous-
employés), et enfin pour calculer le sous-emploi dans l’enquête EESI, l’on a intégré au
premier groupe, les chômeurs (BIT et élargi). En lieu et place d’un indicateur de sous-emploi
qui serait mal calculé, il serait opportun de calculer comme recommandé dans le manuel des
concepts et définitions des statistiques du travail du BIT, des indicateurs sur les formes
d’emploi inadéquates. Une liberté d’action est d’ailleurs laissée aux nationaux pour en définir
selon leur contexte local.
Les indicateurs de la main-d’œuvre peuvent quant à eux être approchés par les sources de
données administratives si elles sont collectées. Le tableau en annexe donne en détail les
différentes sources administratives ainsi que le type d’indicateurs qui peut en être extrait.
38
Le sous-emploi intègre la notion de disponibilité de quitter sa situation actuelle pour une nouvelle situation d’emploi. Cette
question ne figure pas dans les enquêtes et le sous-emploi n’est appréhendé que par le nombre d’heures travaillées.
P a g e | 59
En somme, malgré la rareté des opérations de collecte de données portant sur l’emploi lors
des différentes enquêtes déjà réalisées, il est possible d’y extraire de nombreux indicateurs39
du marché du travail.
4.2.4. Partenariat
Le fonctionnement du SNIS en lui-même impose un minimum de partenariat et de
collaboration. Les organes techniques ont besoin de l’appui institutionnel et financier des
décideurs, lesquels décideurs ont à leur tour besoin des indicateurs pour élaborer leurs
politiques.
Les structures visitées ont toutes déclaré entretenir des relations institutionnelles avec divers
partenaires nationaux et internationaux. A l’observation, les relations formelles entre
institutions se font au niveau vertical tandis qu’au niveau horizontal, les relations sont
beaucoup plus informelles. Les relations verticales sont définies dans le cadre institutionnel au
niveau national avec les ministères techniques (ministères de tutelle) et au niveau
international avec les organismes spécialisés (OIT, PNUD, etc.). Au niveau horizontal, les
relations se justifient pour des raisons liées au besoin en informations du marché du travail.
La coordination au niveau de la production n’est pas effective. Une enquête organisée sur
l’emploi ne voit pas forcément la participation au niveau méthodologique des différents
intervenants (Ministères techniques, Observatoire, INS, FNE, etc.). De plus en matière de
production statistique, l’INS détient le visa statistique qui jusqu’à présent n’est pas encore mis
en application. Ledit visa permettrait de garantir la qualité ainsi que l’harmonisation des
concepts et méthodes utilisés dans la production des données statistiques par des structures
autres que l’INS.
Les relations entretenues par les intervenants du SNIS avec leurs partenaires sont beaucoup
plus techniques et les partenaires se recensent plus dans le champ de compétence de chaque
structure. Notons également que dans ce cadre, les intervenants du SNIS ont déclaré
bénéficier de l’appui financier des partenaires extérieurs. Ainsi, les syndicats ont plus de
relations avec les organisations syndicales internationales et nationales, l’INS entretient des
relations au niveau de la production avec les écoles de formation statistique, AFRISTAT,
l’INSEE et DIAL, etc. Mais de façon formelle, mis à part le rattachement institutionnel des
organismes à des ministères, il n’existe dans la pratique aucune forme de collaboration écrite
et explicite entre les structures. La collaboration informelle est très souvent la plus employée
car étant plus aisée à mettre en œuvre qu’une relation formelle qui exige la signature de
partenariats et conventions dont la mise en œuvre est incertaine. A titre d’exemple, lors de la
dernière session du CNS, un protocole d’échange de données a été rédigé, lequel protocole
n’est pas encore mis en pratique.
4.3. Utilisation et diffusion des informations du marché du travail
4.3.1. Analyse de la typologie des utilisateurs et des utilisations
On distingue comme structures utilisatrices de l’information du marché du travail les
décideurs, les chercheurs, les ONG, les Syndicats et les partenaires au développement.
Au rang des décideurs, le MINEFOP et le MINTSS devraient utiliser les données du marché
du travail pour élaborer leurs politiques et stratégies en matière d’emploi et de formation. Ils
jouent en quelque sorte le rôle d’interface du gouvernement dans l’orientation des stratégies
en matière d’emploi et de main-d’œuvre. Dans la pratique, cet exercice se fait plus ressentir
39
A titre d’exemple, les indicateurs de la main-d’œuvre et des salaires qui ne sont pas encore effectifs au
Cameroun, peuvent être calculés à partir des DSF et de la DIPE. L’exploitation des bases de données aux fins
d’y extraire les indicateurs du marché du travail serait confrontée non seulement à un problème de capacité
technique et financière, mais aussi à l’intérêt des acteurs nationaux pour ces indicateurs. Voulez vous dire que les
acteurs nationaux ne s’intéressent pas à ces possibles indicateurs ?
P a g e | 60
au niveau des discours officiels, lesquels non seulement sont pauvres en données chiffrées,
mais quand bien même elles en contiendraient, leurs provenances ne seraient pas citées. L’on
peut aussi noter au niveau des discours officiels des chiffres non concordants avec ceux des
enquêtes officielles sur l’emploi et la formation.
Le besoin réel en indicateurs du marché du travail se limite aux indicateurs du chômage, de
l’activité et du sous-emploi. Les notions de chômage et de sous-emploi sont cependant très
mal appréhendées et prêtent souvent à confusion dans les discours officiels. Un effort de
sensibilisation et de formation des acteurs est indispensable pour une meilleure
compréhension des concepts et une meilleure intégration dans les politiques nationales.
Au niveau des organismes d’intermédiation, l’on se contente pour le moment de réaliser des
bilans d’activité et au besoin des brochures ou des dépliants à titre promotionnel. Les besoins
en termes d’indicateurs sont plus orientés du côté de la demande de main-d’œuvre.
Au niveau des autres ministères sectoriels (Jeunesse, Promotion de la femme, Affaires
sociales, Tourisme, Education, Travaux publics, Forêt, etc.), les besoins en termes
d’indicateurs sont perçus dans un cadre général pour comprendre la situation du marché du
travail. Les besoins spécifiques sont difficilement compris car pour ces acteurs, l’emploi n’est
qu’un aspect de leurs activités. Ici aussi un important travail de sensibilisation et de formation
serait souhaitable afin de mieux sensibiliser les acteurs aux indicateurs du marché du travail et
à leurs importances dans leurs champs d’activité.
Pour les centrales syndicales en général, les chiffres du gouvernement sont jugés peu fiables
et sont établis beaucoup plus dans une perspective politicienne qu’objective. Ils auraient
souhaité participer à l’élaboration de ces indicateurs. Très peu de ces centrales syndicales
sont cependant en mesure de formuler de manière claire et précise leurs besoins en termes
d’IMT. Visiblement l’esprit de contestation prend ici le pas sur l’objectivité scientifique. Ce
qui peut amener à penser que les différentes formations et séminaires reçus tant de la part du
BIT que du FNE n’ont pas atteints les objectifs définis. A ce niveau, il serait intéressant de
définir pour ce type de public des formations ou des séminaires sur les IMT adaptés à leurs
activités et non plus sur des thèmes et des concepts trop généralistes ou bien trop pointus.
Pour les ONG et les partenaires au développement, les IMT leur permettent de mieux orienter
leurs actions en faveur du développement en général. Ce qui se matérialise par l’appui aux
groupes de population dans des activités génératrices de revenu. Il faut cependant noter qu’en
général, ces actions ont un impact assez limité dans l’espace et dans le temps.
Dans les universités, les travaux de recherche sur l’emploi sont peu nombreux. Rares sont les
enseignants qui y sont spécialisés ou qui s’y intéressent. La preuve est la rareté des
publications ou sujets de mémoire des étudiants sur le thème de l’emploi. La plupart des
spécialistes de ces questions se retrouvent plus dans les administrations où à la longue, ils
finissent par se spécialiser dans d’autres domaines d’activités. Depuis quelques années,
l’Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée (ISSEA) a lancé un projet
d’enquête sur le thème de l’insertion. Ce projet à caractère académique se limite uniquement à
la ville de Yaoundé pour le moment. De plus, la qualité des données collectées à l’issue de
cette enquête conduirait plutôt l’institution à mieux aiguiser sa méthodologie de collecte de
données sur l’insertion professionnelle.
Les groupements patronaux et les entreprises perçoivent les IMT comme des indicateurs de
l’activité économique. Les besoins exprimés se focalisent plus sur le niveau du chômage et les
qualifications professionnelles. Les chefs d’entreprises ne participent pas de façon
transparente à la circulation de l’information sur les effectifs employés et le niveau de
rémunération. La tendance est à la sous-déclaration des effectifs, aux emplois temporaires,
aux stages interminables et au refus de signer des contrats de travail en bonne et dû forme.
P a g e | 61
L’information capitale pour les chercheurs d’emploi est bien entendu les statistiques sur les
offres d’emploi par branche d’activité. Cette information est capitale pour ces derniers car elle
leur permet de se réorienter en vue de faciliter l’insertion professionnelle. L’impression qui se
dégage en général est le peu de confiance accordée aux chiffres officiels sur le chômage et les
politiques gouvernementales car l’impact des actions mises en œuvre n’est pas perceptible.
4.3.2. Place des IMT dans le DSRP et les stratégies nationales de développement
Depuis son admission à l’initiative PPTE, le DSRP constitue le cadre de référence de la
politique gouvernementale et le lieu de convergence de la coopération avec les partenaires
extérieurs. Le volet statistique occupe une place de choix sur les trois instruments40 retenus
pour le dispositif de suivi/évaluation de la mise en œuvre du DSRP. L’essentiel des opérations
statistiques réalisées ou en projet au Cameroun s’inscrive dans ce cadre.
Le dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD retient cinq indicateurs dans
le volet emploi. Il s’agit du taux de chômage, du taux d’activité, du taux d’informalité, du
pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole, de la proportion de sièges
occupés par des femmes au parlement national. Le 5ème indicateur n’est pas un indicateur du
marché du travail, il a plus trait à la politique. Sous la contrainte du nombre d’indicateurs à
retenir pour l’emploi dans le DSRP, il serait plus pertinent de cibler les couches de population
en difficulté. Il pourrait s’agir par exemple du chômage des jeunes (15-24 ans), du volume de
la population active et des chômeurs, et la participation des femmes dans l’emploi formel.
Dans le but d’actualiser le dispositif statistique pour le suivi/évaluation du DSRP et des OMD
par rapport au nouvel environnement institutionnel, le Conseil National Statistique a
recommandé la refonte des textes de base régissant l’activité statistique au Cameroun. Dans la
perspective imminente de la révision du DSRP, le CNS entend intégrer le développement de
l’outil de production d’indicateurs, à défaut d’être considéré comme un axe stratégique
spécifique, du moins comme une stratégie transversale prioritaire pour la mise en œuvre et la
réalisation des objectifs du DRSP.
40
i) le cadre institutionnel, ii) le dispositif statistique et iii) le dispositif de suivi participatif.
P a g e | 62
41
Plusieurs organismes publics ont déclarés produire des annuaires et autres dépliants de statistiques sous forme
papier. Lors de la descente sur le terrain, ces structures n’ont été en mesure de procurer un exemplaire de leurs
publications. L’archivage est visiblement un fléau qui mine le SNIS. Avec le soutient de Paris 21, l’INS s’est
engagé dans un vaste processus d’archivage qui pourra s’étendre aux statistiques sectorielles.
P a g e | 63
5. CONCLUSION
Le diagnostic du dispositif de production et d’utilisation des informations du marché du
travail au Cameroun permet d’inventorier les principaux acteurs et leurs niveaux de
responsabilité, de comprendre sa structure et son fonctionnement et d’analyser les points forts
et les points faiblesses du système. Cet exercice est indispensable dans la recherche des pistes
et solutions en vue de sa restructuration et de son amélioration en prenant en compte les
besoins et les préoccupations spécifiques des différentes parties.
Le Système National d’Information Statistique sur le Marché du Travail (SIMT) au Cameroun
est à la recherche de ses repères. Suite aux années de crise économique, le fragile dispositif
statistique national a été fortement ébranlé lorsque l’Etat a dû réorienter ses priorités. Les
statistiques officielles au Cameroun se sont longtemps focalisées sur les statistiques
d’entreprise, et l’emploi y était appréhendé par les statistiques de la main-d’œuvre. Après la
période de crise économique et la relative accalmie intervenue au milieu des années 90, la
priorité a été donnée aux statistiques sociales avec la série d’enquêtes sur les conditions de
vie. Les statistiques de l’emploi ont été reléguées au second plan de ces enquêtes et les
sources administratives ont été quasiment délaissées d’où leur inexploitation.
Avec l’appui des partenaires au développement, quelques enquêtes portant sur les questions
de l’emploi ou comportant une section réservée à l’emploi ont été réalisées. Loin de constituer
l’idéal en matière de sources d’informations, elles fournissent des éléments d’appréciation du
marché du travail.
42
Au Cameroun, pays où sont formés les démographes d’Afrique Francophone, aucun modèle de projection
démographique fiable n’existe véritablement.
P a g e | 66
Les activités statistiques des services en charge du travail ou de l’emploi sont limitées.
Fondues dans d’autres administrations comme l’inspection du travail, la main-d’œuvre ou
d’autres activités administratives, ces services ne sont pas toujours animés par des statisticiens
de profession ou d’autres spécialistes du domaine et disposent de peu de moyens matériels et
financiers.
Dans le domaine de la formation, il manque une véritable enquête sur les qualifications
et l’insertion (situation et besoins du marché) qui permettraient aux écoles de formation et
aux universités de réorienter leurs offres de formation pour les adapter aux besoins du marché.
5.2.3. L’utilisation des données
Concernant les besoins en informations du marché du travail, d’une part les utilisateurs
ont des difficultés à identifier, définir et exprimer leurs besoins, mais en plus ils ont
tendance à démultiplier le nombre d’informations demandées alors que dans la pratique, ils
n’utilisent pas ou trop peu les informations déjà disponibles ; d’autre part, les besoins
exprimés se limitent aux besoins directement ressentis et ne s’accompagnent pas de visions
prospectives.
La connaissance insuffisante du marché du travail due à (i) l’absence d’un programme
pérenne d’opérations de collecte de données sur l’emploi ; (ii) à la faiblesse des outils
méthodologiques et des ressources financières des services producteurs ; et (iii) la non
valorisation des sources de données existantes qui conduit à une faible capitalisation de
l’information existante (par exemple par la mise en place d’une base de données spécialisée
des indicateurs du marché du travail).
L’emploi rural et en particulier l’emploi agricole est encore très peu exploré. Parmi les
études qui ont été faites sur l’emploi au Cameroun, rares sont celles qui abordent le sujet. A
première vue, il pourrait s’agir d’un manque de données du fait que le dernier recensement
agricole date de plus de 20 ans, mais en réalité ce domaine de l’emploi ne semble intéresser ni
les décideurs ni les partenaires au développement, qui se focalisent plus sur la santé et
l’éducation en milieu rural, ni même les chercheurs, qui n’y ont consacré pratiquement aucune
publication.
Le suivi des axes travail/emploi des DSRP et des OMD demeure encore insuffisant dans
les stratégies de réduction de la pauvreté. Sur la liste d’indicateurs identifiés dans le
dispositif national de suivi/évaluation du DSRP et des OMD seuls quatre indicateurs ont été
retenus dans la section emploi et revenu. Malgré les efforts déployés par l’observatoire
Africain de statistique AFRISTAT pour renforcer ce système, avec notamment au niveau de
la production des données les enquêtes 1-2 sur l’emploi et le secteur informel ou le projet
ACBF/BIT sur l’amélioration de la qualité des statistiques du marché du travail et le
renforcement de leur gestion, le SIMT accuse encore de grandes faiblesses.
5.3. Les perspectives
Les efforts de structuration du système d’information statistique du marché du travail
devraient se poursuivre dans un cadre global, cohérent et intégré. Les acteurs du SIMT
doivent clairement s’approprier leurs rôles et leur niveau d’intervention dans le système. Le
processus de prise de décision ne doit plus se limiter aux seuls cadres des ministères, mais
intégrer, pour besoin d’efficacité, le point de vue des différents acteurs du SIMT, et en
particulier les organisations privées et la société civile.
L’amélioration du système d’information implique tout un ensemble d’actions qui ne se
limitent pas à la collecte d’informations fiables. Il faut conjointement se préoccuper d’une
part des modalités d’analyse et de traitement de ces données pour en faire de véritables
outils d’aide à la décision, et d’autre part des modalités d’appropriation de ces données par
les acteurs et les institutions concernées pour améliorer les processus de pilotage du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté.
P a g e | 67
Les recommandations stratégiques sont formulées dans cette partie de l’étude afin de
renforcer la production de l’Information Statistique du Marché du Travail (IMT) et de mieux
satisfaire la demande d’IMT à la lumière des disfonctionnements observés dans le diagnostic.
De manière spécifique, les recommandations sont axées autour des points suivants :
a. Une meilleure exploitation des données existantes ou à venir ;
b. Le renforcement des capacités techniques et en particulier les besoins de formations ;
c. Le renforcement des capacités technologiques et en particulier le développement de
bases de données ;
d. Le renforcement des partenariats et coopérations institutionnelles ;
e. L’identification d’indicateurs pertinents afin de formuler et suivre les politiques de
l’emploi et du marché du travail.
6.1. Recommandations pour une meilleure exploitation des données existantes ou à
venir
Plusieurs sources de données existent et sont encore peu exploitées. Il s’agit des données
administratives (registres, rapports d’inspection du travail, etc.), des enquêtes auprès des
ménages et des entreprises. Il est donc nécessaire de formuler des recommandations aussi bien
pour améliorer la collecte des données administratives et des enquêtes que leur exploitation
approfondie.
A partir des sources de données brutes d’enquêtes ou des sources administratives, il s’agit de
faire les redressements nécessaires sur les données et de calculer à l’aide de logiciels
appropriés les IMT. Les informations produites devront d’abord porter sur les données brutes
avant de passer aux ratios. Les données devront être présentées au niveau le plus désagrégé
possible.
43
Cadre de Référence et Support Méthodologique Minimum Commun pour la Conception d’un Système
d’Information pour le suivi des DSRP et des OMD, février 2006.
P a g e | 69
44
LMIL: Labor Market Indicator Library.
P a g e | 72
45
Il s’agit des préciser qui finance les opérations du SIMT, qui réalise la collecte des données, qui utilise quelle
information et dans quel but ?
P a g e | 73
46
Le manque de coordination du système et aussi les conflits de compétence observés de part et d’autre peuvent
également justifier que les structures n’arrivent pas à formuler des projets viables qui puissent attirer l’attention
des bailleurs et des décideurs. Un projet d’enquête sur l’emploi formulé par un organe technique et soutenu par
les principaux utilisateurs aurait plus de chances de rencontrer l’approbation du décideur que plusieurs projets
d’enquêtes portant sur le même thème où les intervenants du système vont en rang dispersé.
P a g e | 74
L'utilité de la mise en place d'un système d'information réside dans sa capacité à donner des
éléments indispensables à la prise de décision. Il est donc important d'identifier les indicateurs
pertinents à mettre en place dans le processus d’analyse et de diffusion de l'information du
marché du travail.
Les indicateurs sont retenus sur la base de trois critères complémentaires :
i. leur pertinence : qui vérifie que l’indicateur est approprié à la réalité dont on veut
rendre compte et qu’il satisfait bien à l’objectif qui lui a été fixé ;
ii. leur sensibilité : qui traduit sa capacité à faire ressortir correctement l’évolution du
phénomène étudié ;
iii. leur observabilité : qui précise le processus et le support d’observation et de
production de l’indicateur.
Pour être opérationnelle, la liste des indicateurs doit être relativement succincte47 autour
d’indicateurs significatifs et généraux. Dans cette perspective, il est souhaitable de retenir
deux séries d’indicateurs :
i) un petit nombre d’indicateurs synthétiques à intégrer dans la liste des indicateurs clés
de suivi et de pilotage de la stratégie globale de l’emploi dans le DSRP ;
ii) une liste plus détaillée d’indicateurs spécifiques sur l’emploi que l’on traduit sous la
forme d’un tableau de bord.
Plus précisément, une liste d’indicateurs est proposée en plus des indicateurs classiques du
BIT afin de mieux rendre compte du contexte national. Ces indicateurs mériteraient cependant
d’être débattus dans un cadre plus consensuel associant les différents acteurs du SIMT.
47
Mais aussi ces indicateurs doivent être suffisamment détaillés sans quoi on risque de simplifier abusivement
un domaine complexe et donc d’avoir une portée réduite comme outil d’aide à la décision.
P a g e | 75
6.5.2. Les besoins plus spécifiques concernant l’emploi pour une meilleure prise
en compte dans la stratégie nationale de l’emploi et de la formation
48
Rosanvallon 2004.
49
La branche d’activité est comprise au sens de la comptabilité nationale. Il s’agit des principales branches.
P a g e | 76
23. le taux des salariés qui n’ont pas de contrat de travail écrit, comme indicateur de
vulnérabilité des emplois ;
24. le taux de salariés non permanents parmi la population salariée (agricole et non
agricole).
r34. Indicateurs du suivi et des résultats des politiques spécifiques actives en matière
d’emploi
25. le volume d’emploi créé dans le secteur moderne par branche d’activité au cours de
l’année ;
26. le nombre de projets bénéficiant des programmes HIMO et le volume des emplois
correspondants ;
27. le nombre d’entreprises créés au cours de l’année par secteur d’activité ;
28. le nombre de salariés des entreprises du secteur moderne bénéficiaires d’actions de
formation continue en entreprise ;
29. le nombre de bénéficiaires du secteur de la micro-finance et le volume de crédits
octroyés ;
30. le nombre d’actions spécifiques lancées en matière d’insertion par les programmes du
MINJEUN, du MINEFOP, du MINAS et d’autres ministères sectoriels par sexe,
qualification, niveau et type de diplôme ;
31. le nombre de dossiers soumis à la cellule d’appui à la micro-entreprise du FNE par
type d’activité ;
32. le nombre de placements dans l’année par le FNE des primo-demandeurs par sexe,
niveau et type de diplôme, type d’emploi (salarié, employeurs ou indépendant).
r35. Adopter une liste minimale d’indicateurs de l’emploi à produire
La liste des indicateurs ci-dessus proposée n’est pas exhaustive50. Une liste complète et
pertinente pourrait être dégagée dans le cadre des concertations avec les différents acteurs et
partenaires. Cette activité pourrait notamment se faire au moment de la mise en place de la
base de données fédératrice des bases de données ou bien au cours de l’élaboration du Bilan
Emploi Formation.
r36. Mise en place d’un tableau de bord sur l’emploi (voir annexe)
Il s’agit de constituer une liste d’indicateurs prioritaires pour le suivi de la conjoncture du
marché du travail. Pour cela un comité piloté par l’observatoire serait chargé de définir et de
mettre à jour ces indicateurs qui seraient validés par le gouvernement et devraient être mis à
jour périodiquement. Une ébauche d’indicateurs est donnée ci-dessus et peut servir de base de
discussion pour l’élaboration du tableau de bord.
50
La liste ci-dessus proposée se focalise plus sur des indicateurs observables et qui traduisent au mieux la
situation socio-économique du pays.
P a g e | 78
7. Bibliographie
8. Annexes
Tableau 16: Financement des opérations statistiques passées au Cameroun
Contribution du
Opérations statistiques Date Principal bailleur
bailleur principal
1er recensement agricole* 1972/73 nd PNUD
1er RGPH* Avril 1976 72% Cameroun
Enquête nationale sur la fécondité 1978 ND FNUAP
Enquête nationale sur la nutrition 1977/78 100% Cameroun
Enquête budget consommation 1983/84 100% Cameroun
Recensement industriel* 1984 100% Cameroun
2ème Recensement agricole* 1984 100% USAID
2ème RGPH* Avril 1987 90% Cameroun
Enquête sur la fécondité des adolescents 1988 100% FNUAP
1ère Enquête démographique et de santé* 1991 100% USAID
Enquête 1-2-3 sur l’emploi et le secteur informel* 1992/93 100% France
Enquête éducation emploi* 1994 100% Canada
Enquête engrais 1994/95 100% USAID
Enquête cultures maraîchères 1994/95 100% USAID
1ère Enquête camerounaise auprès des ménages* 1996 100% UE
2ème Enquête démographique et de santé* 1998 100% USAID
Enquête à indicateurs multiples (MICS*) 2000 100% UNICEF
Enquête Dépenses des Ménages à Yaoundé et Douala* 2000 100% Cameroun
2ème Enquête camerounaise auprès des ménages* 2001 66% IDA
Enquête cadre de vie à Yaoundé et Douala* 2002 100% France
3ème Enquête démographique et de santé 2004 50% IDA
Enquête 1-2 sur l’emploi et le secteur informel* 2005 62% IDA/France/ ACBF
Enquête à indicateurs multiples (MICS*) 2007 nd Unicef
3ème Enquête camerounaise auprès des ménages 2007 nd Cameroun
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
*indique les recensements et enquêtes qui portent ou bien comportent un volet sur l’emploi et la formation.
Tableau 17 : Principales sources de données administratives et indicateurs résultants.
Sources administratives Indicateurs pouvant être produits
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
Les relevés51 administratifs des inspections du - Les offres et les demandes de travail
travail - Les salaires, les heures de travail
- Les conventions collectives
Le fichier du personnel de l’Etat et des
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
entreprises d’Etat, et le fichier du personnel des
- Les salaires, les heures de travail
collectivités locales
Les relevés administratifs des ministères en - La formation de base et la formation
charge de l’éducation et de la formation professionnelle
Le fichier de la sécurité sociale et les - Les lésions et maladies professionnelles
Déclaration d’Informations sur le Personnel - La main-d’œuvre et ses caractéristiques
Employé (DIPE) - Les salaires, les heures de travail
Les fichiers des agences de promotion de
- Les offres et les demandes de travail
l’emploi et de l’observatoire de l’emploi
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
Les relevés des syndicats des groupements - Les salaires, les heures de travail
patronaux et des chambres consulaires - Les grèves et autres arrêts de travail
- Les conventions collectives
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
- Les salaires
Les Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF)
- La taille des entreprises et le secteur économique
des entreprises
Source : Nos propres compilations
51
Il est à noter que la longue période de crise que le pays a traversé a profondément altéré cette source de
données, notamment avec la réduction des effectifs d’inspecteurs du travail û au gel des recrutements dans la
fonction publique.
P a g e | 80
Note : Les sources d’informations administratives citées plus haut ne garantissent pas la production des
indicateurs fiables du marché du travail. Cependant, collectées dans de bonnes conditions avec une bonne
méthodologie, elles pourraient permettre de produire les indicateurs cités.
Tableau 18 : Principales structures de l’Administration en charge des statistiques (en 2004) avec
leurs ressources humaines et matérielles
Service en charge des statistiques Personnel Matériel
Ministère /
Organismes Cadres
Existence Intitulé Total Véhicules Ordinateurs Copieur
statisticiens
INS oui Institut national de la statistique 165 82 14 87 7
Bureau central des recensements et des
BUCREP oui 116 27 nd 102 4
études de population
Direction des enquêtes et statistiques 33 dont 19
MINAGRI oui 1 1 9 1
agricoles cadres
Cellule de l’informatique et des
MINATD oui 5 cadres 0 0 5 0
statistiques
MINEDUC oui Sous-Direction de la planification 26 cadres 3 0 10 1
oui Cellule Informatique 5 0 0 3 1
MINEF Centre d’information et de documentation
10 0 0 0 0
environnementale
MINEPIA oui Cellule des études et des statistiques 4 cadres 0 0 1 0
MINESUP oui Cellule de la prospective 9 1 0 2 0
MINETFOP oui Cellule des études et des statistiques
Cellule de l’informatique et des 7 dont 4
MINETPS oui 1 0 3 0
statistiques cadres
MINFOPRA non
Cellule de l’informatique et des
MINJUSTICE oui 2 cadres 1 - 2 -
statistiques
MINMEE non
Cellule de l’informatique et des
MINPOSTEL oui 2 cadres 0 0 2
statistiques
MINSANTE oui Cellule des informations sanitaires 4 cadres 2 0 4 0
Cellule de l’informatique et des
MINTOUR oui 4 cadres 3 0 4 0
statistiques
MINTP non
Cellule de l’informatique et des
MINT oui 3 cadres 2 0 2 0
statistiques
CNPS oui Division des études et statistiques 4 cadres 1 - 2 1
FNE oui Cellule des statistiques (cellule ACBF) 1 cadre 1 0 2 1
ONEFOP oui nd nd
Tableau 20 : Métadonnées des enquêtes permettant de produire les IMT au Cameroun (1987- 2005)
2eme
Enquêtes/ 1ER Recensement de Enquête-Budget- Recensement Recensement
RGPH 1976 RGPH 1987 Enquête-1, 2, 3 ECAM 1996 EDM 2000 ECAM 2001 CAVIE 2002 EESI 2005
Caractéristiques L’agriculture Consommation Industriel de
l’Agriculture
Enquête conditions de Enquête sur l’emploi et le Enquête sur les conditions Enquête sur les Enquête sur les Enquête sur les Enquête sur l’emploi et
Type d’enquête Recensement Recensement Recensement Recensement Recensement
vie secteur informel de vie conditions de vie conditions de vie conditions de vie le secteur informel
En abrégé RA RGPH EBC RI RA RGPH Enquête-1, 2, 3 ECAM I EDM ECAM II CAVIE EESI
MINAGRI/MIN
Institution DSCN/MINAGRI DSCN DSCN DSCN BUCREP DSCN DSCN DSCN INS INS INS
EPIA
Format disponible Papier Papier Papier Papier Papier Papier Papier Papier et électronique Papier et électronique Papier et électronique Papier et électronique Papier et électronique
Champ National National National National National National Ville de Yaoundé National et 6 strates Yaoundé et Douala National Yaoundé et Douala National
Périodicité 10 ans Décennale Ponctuelle Décennal Décennal Décennale Annuelle quinquennale Ponctuelle Quinquennale Ponctuelle Quinquennale
Mode de collecte Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel
Toutes personnes
Les personnes qui ont un
éligibles qui ont un
emploi mais travaillent
Sous emploi visible emploi mais travaillent
moins de trente cinq heures
moins de trente cinq
par semaine,
heures par semaine,
Toutes personnes
éligibles un emploi mais
touchent une
Sous emploi invisible
renumérotation inférieure
au SMIG (23 500
F.CFA)
Les personnes sous-
Sous emploi global employées plus les
chômeurs
Ensemble des unités Ensemble des unités de
de production de biens production de biens et/ou
Ensemble des unités de
Ensemble des unités de et/ou de services et/ou de services et/ou
production qui ne possède
production qui ne possède commerciales relevant commerciales relevant du
pas de numéro statistique
Secteur Informel pas de numéro statistique ou du secteur privé secteur privé n'ayant pas
ou SCIFE et ou de
SCIFE et ou de comptabilité n'ayant pas de numéro de numéro du
comptabilité écrite
écrite officielle du contribuable et/ou contribuable et/ou ne
officielle
ne tenant pas de tenant pas de
comptabilité formelle comptabilité formelle
Source : Samuel KELODJOUE 2005 (page 8 et 9), (Concepts, données et méthodes d’analyse)
P a g e | 85
I- Identification de la structure
Q23 La structure dispose-t-elle du personnel pour la production de l’information statistique sur l’emploi, la |_|
formation ou le marché du travail ? 1=oui, 2=non
Q32 Quelle est la nature des sources de financement de vos opérations de collecte et de production des |_|
données ? ……………………………………………………………………………………………………
1=Budget de l’Etat, 2=Bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, 3=Autres à préciser
Q33 Quelles difficultés éprouvez-vous par rapport à l’obtention des financements issus de ces sources ?
Budget de l’Etat : …………………………………………………………………………………………….
Bailleurs de fonds : ………………………………………………………………………………………….
Autre à préciser : …………………………………………………………………………………………....
……………………………………………………………………………………………………………….
Responsabilités institutionnelles
Q34 Précisez vos responsabilités institutionnelles (en matière de production de l’information sur
l’emploi, la formation ou le marché du travail) ?
1-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
2-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
3-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
4-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
Utile Néfaste
Matrice SWOT
Pour atteindre l’objectif Pour atteindre l’objectif
Interne
Attribut du domaine d’activité
stratégique
Externe
Attributs de l’environnement
I- Identification de la structure
Type d’utilisation
Indicateurs Périodicités Cadre/Programme
Analyse Décision
Besoins effectivement
rencontrés
Besoins souhaités
V07 La structure dispose-t-elle du personnel pour l’analyse de l’information statistique sur l’emploi, la
|_|
formation ou le marché du travail ? 1=oui, 2=non
V07 La structure dispose-t-elle du personnel pour l’analyse de l’information statistique sur l’emploi, la
formation ou le marché du travail ? 1=oui, 2=non
|_|
V18 Précisez vos responsabilités institutionnelles (en matière d’analyse et de formulation de politiques
de l’emploi et de la formation) ?
1-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
2-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
3-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
4-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
Utile Néfaste
Matrice SWOT
Pour atteindre l’objectif Pour atteindre l’objectif
Interne
Attribut du domaine d’activité
stratégique
Externe
Attributs de l’environnement
VI- Remarque et observations (Sur le dispositif d’utilisation de l’information sur l’emploi, la formation et le marché du travail)
V19 ……………………………………………………………………………………………………………...
P a g e | 89
Liste des structures de l’échantillon de collecte des données (La colonne « retour de questionnaire » indique les organisations qui ont répondues aux questions posées)
Statut Adresse
Structures impliquées dans les Retour de
Nature Num Producteur Utilisateur Ville BP Tel Fax
informations du Marché du Travail questionnaire
Ministère de l’Emploi et de la Formation
1 non X Yaoundé (237) 2223 00 04 (237) 2223 00 04
Professionnelle (MINEFOP)
Ministère du Travail et de la Sécurité
2 non X X Yaoundé (237) 2223 00 04 (237) 2223 00 04
Sociale (MINETSS)
3 Ministère de la Jeunesse (MINJEUN) oui X Yaoundé (237) 2222 22 92 (237) 2223 38 13
Ministère de l’Agriculture et du
4 oui X X Yaoundé (237) 2223 11 90 (237) 2223 97 48
Développement Rural (MINADER)
Ministère de la Fonction Publique et de la
5 non X X Yaoundé (237) 2222 21 75
Réforme Administrative (MINFOPRA)
Ministère des Petites et Moyennes
6 Entreprises, de l'Economie Sociale et de non (237) 2223 23 88 (237) 2223 21 80
l'Artisanat
Ministère de l’Education de Base
7 non X Yaoundé (237) 2223 12 62 (237) 2223 06 55
(MINEDUB)
Décideurs Ministère de l’Education Secondaire
8 non X Yaoundé (237) 2222 19 40 (237) 2222 27 11
(MINESEC)
Ministère de l’Enseignement Supérieur
9 oui X Yaoundé (237) 2222 13 70 (237) 2222 97 24
(MINESUP).
Ministère de la Promotion de la Femme et
10 non X Yaoundé (237) 2223 25 50 (237) 2223 37 65
de la Famille (MINPROFF)
11 Ministère des Affaires Sociales (MINAS) oui X Yaoundé (237) 2222 29 68
Ministère de l’Economie, de la planification
12 et de l’Aménagement du Territoire oui X Yaoundé (237) 2223 36 37 (237) 2222 15 09
(MINEPAT)
(237) 2223 22 99/
13 Ministère des Finances (MINEFI) non X Yaoundé (237) 2223 37 17
222.00 79
Ministère de l’Industrie, des Mines et du
14 non X Yaoundé (237) 2222 43 52 (237) 2222 27 04
Développement Technologique
15 Ministère des Postes et Télécommunication non X Yaoundé (237) 223 20 55 (237) 2223 31 59
(237) 2222 04 45 /
16 Institut National de la Statistique (INS) oui X Yaoundé BP 134 (237) 2223 24 37
2222 54 21
(237) 2222 04 45 /
17 Conseil National Statistique (CNS) oui X Yaoundé BP 134 (237) 2223 24 37
2222 54 21
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale +237 2222 05 38 /
Institutions 18 oui X Yaoundé BP 441 +237 2222 57 55
CNPS) 2223 40 11
Nationales
Bureau Central des Recensements et des
19 oui X Yaoundé
Etudes de Populations (BUCREP)
Chambre de commerce, d'Industrie et des (237) 3342 98
20 oui X Douala BP 4011 (237) 3342 55 96
Mines du Cameroun 81/68 55
21 Chambre d'Agriculture, d'Elevage et des X Yaoundé BP 287 (237) 2222 14 96 (237) 2222 14 96
P a g e | 90
Forêts
02/9995 66 14/
9968 36 92
47 CAMGES SARL non X X Douala BP 11441 (237) 7779 76 17
48 ECHELLE CONSULTING GROUP LTD non X X Douala BP 5810 (237) 3343 13 20 (237) 3343 31 47
non Yaoundé/Nkomkana
49 Ets Le Monde-Cabinet Conseil X X BP 5020 (237) 7514 10 40
Total
non Douala/Akwa, face (237) 3343 09
50 Sté CIBLE RH EMPLOI X X BP 3462
clinique les roseaux 71/3343 88 88
51 EMPLOI SERVICE SARL non X X Douala BP 3489 (237) 3339 02 55
AFRIQUE DEVELOPPEMENT RESSOURCES non
52 X X Yaoundé
HUMAINES
non Douala/Deido derrière
53 ESTA EMPLOIS SERVICES X X BP 5942
ancien ISES
54 ORIENTATION EMPLOI SARL non X X Douala BP 2458 (237) 3342 18 00
55 SOLUTION RH SARL non X X Douala BP 3613 (237) 3343 20 72