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Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle

Etat des lieux du système d’information du


marché du travail au Cameroun

RAPPORT FINAL

Octobre 2008

Etude réalisée dans le cadre du Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi


et Réduction de la Pauvreté financé par le Gouvernement de la France.

Organisation Internationale du Travail


Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale
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Cette étude a bénéficié de la contribution technique de MM. Violet Fotzeu Mwaffo et


Roland Marc Lontchi Tchoffo, Consultants
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Résumé

La volonté politique de lutter efficacement contre le chômage, le sous-emploi, les emplois


précaires et surtout de réduire la pauvreté, passe par une bonne maîtrise des informations du
marché du travail (en termes d’offre d’emplois, de demande d’emplois, de formation et de
qualifications, etc.) comme outil indispensable pour la prise de décision et le suivi/évaluation
des différentes actions.
Afin de permettre une bonne formulation des politiques et stratégies de l’emploi et de la
formation, ceci dans la perspective de la révision du DSRP, il est apparu opportun de faire un
état des lieux du système d’informations du marché du travail.
Cette étude met en exergue les points forts du système d’information et divers
disfonctionnements qui entravent son fonctionnement à trois niveaux : (i) au niveau
institutionnel, et au niveau de la (ii) production et de (iii) l’utilisation des IMT. Elle intègre en
amont les structures impliquées dans le processus de collecte et de traitement des données et
en aval les structures qui utilisent l’information du marché du travail. Sur la base de cette
analyse, des recommandations stratégiques et opérationnelles ont été formulées en vue de
mieux articuler la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion des IMT au Cameroun
Le principal point fort est l’existence de données nationales ou urbaines sur l’emploi et la
formation professionnelle issues de la réalisation de plusieurs enquêtes ou de diverses sources
administratives, ainsi que des données sur l’éducation. La production de ces données fait
intervenir divers organes techniques mis en place par le Gouvernement et spécialisés dans la
collecte, la production, la promotion et la diffusion des informations du marché du travail au
Cameroun.
L’analyse du système a également fait apparaître diverses contraintes à relever. Au niveau
institutionnel, l’on note en particulier un manque de coordination spécifique du SIMT au
Cameroun. On observe aussi une certaine confusion de responsabilités des acteurs sur le
terrain, alors que les missions qui leur sont dévolues par le Gouvernement sont très claires. La
politique nationale de l’emploi demeure en cours d’adoption par le Premier Ministre.
Au niveau de la production des statistiques du marché du travail, l’absence d’une coordination
spécifique du SIMT entraîne l’utilisation de concepts et méthodologies non harmonisés. Les
données existantes sont parfois disparates et difficilement comparables. Le manque global de
ressources humaines, matérielles et financières des services en charge des statistiques de
l’emploi rend difficile l’exécution régulière des opérations de collecte de données sur l’emploi
prévues dans le Programme statistique minimum. Les données de base sur la population
demeurent obsolètes, en attendant la publication des résultats du dernier Recensement général
de la population et de l’habitat de 2007. Dans le domaine de la formation, il manque une
véritable enquête sur les qualifications et l’insertion (situation et besoins du marché) qui
permettrait aux écoles professionnelles et aux universités de réorienter leurs offres de
formation pour les adapter aux besoins du marché. Il découle de tout ce qui précède que le
pays ne dispose pas encore d’une base de données institutionnalisée sur l’emploi et la
formation professionnelle.
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Les utilisateurs des IMT éprouvent souvent des difficultés à bien exprimer leurs besoins
d’informations. Ce qui aboutit, dans la pratique, d’une part, à une limitation des besoins
exprimés aux besoins directement ressentis, sans aucune vision prospective ; et d’autre part, à
la démultiplication du nombre d’informations demandées alors que dans la pratique, les
informations déjà disponibles sont sous utilisées. De façon générale, il est observé une rareté
d’études spécifiques sur l’emploi dans les domaines sectoriels (développement rural,
développement local…) ou concernant des cibles spécifiques tels que les jeunes et les
femmes. Le suivi/évaluation de l’emploi dans les DSRP et les OMD est jugé insuffisant du
fait d’un choix inapproprié des indicateurs de suivi de l’emploi.
A la suite de ce diagnostic, des recommandations à la fois stratégiques et opérationnelles sont
proposées en vue d’améliorer le SIMT. Elles sont axées sur les points suivants:
a) Le renforcement des partenariats et de la coopération institutionnelle, grâce
notamment à une meilleure coordination du SIMT;
b) Le renforcement des capacités techniques des acteurs, à travers principalement des
formations sur les logiciels statistiques spécialisés, la gestion des bases de données, les
méthodes et outils d’analyse du marché du travail, et l’élaboration des indicateurs du
marché du travail ;
c) Le renforcement des capacités technologiques des acteurs en vue de développer des
bases des données, grâce à l’acquisition des matériels informatiques et des logiciels
spécialisés, et l’interconnexion des principaux acteurs par le réseau internet. Il s’agit
ici de construire une unique base fédératrice et institutionnalisée de données sur les
indicateurs du marché du travail, qui sera alimentée par les bases de données
sectorielles ;
d) Une meilleure exploitation des données existantes ou à venir issues des sources
administratives, des enquêtes et des recensements, à travers diverses analyses et
publications sur l’emploi et la formation professionnelle1 ;
e) L’élaboration d’indicateurs pertinents quant à la formulation et au suivi les politiques
de l’emploi et du marché du travail. Il s’agit d’un petit nombre d’indicateurs
synthétiques à intégrer dans la liste des indicateurs clés de suivi et de pilotage de la
stratégie globale de l’emploi dans le DSRP ; et d’une liste plus détaillée d’indicateurs
spécifiques sur l’emploi traduite sous la forme d’un tableau de bord.

1
Bilan emploi-formation, programme de recherche sur l’emploi, annuaire statistique, note de conjoncture,
brochures et dépliants du marché du travail.
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Sigles et abbreviations
ACBF : Africa Capacity Building Fundation
AFRISTAT : Observatoire Economique et Statistique d’Afrique Subsaharienne
AISS : Association Internationale de Sécurité Sociale
ANPE : Agence Nationale Pour l’Emploi (France)
APERP : Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté
BAD: Banque Africaine de Développement
BEAC: Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BIT : Bureau International du Travail
BM: Banque Mondiale
BTP : Bâtiment et Travaux Publics
BUCREP : Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population
CCIMA : Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat
CGT-Liberté : Confédération Générale des Travailleurs du Cameroun-Liberté
CIPRES : Centre Interafricain de la Prévoyance Sociale
CIRAD : Centre Internationale de Recherche Agronomique pour le Développement
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CNS : Conseil National Statistique
CSAC : Confédération des Syndicats Autonomes du Cameroun
CSIC : Confédération des Syndicats Indépendants du Cameroun
CSP : Centrale Syndicale du Secteur Public
CSTC : Centrale Syndicale du Cameroun
DIPE : Document d’Informations sur le Personnel Employé
DSCN : Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
ECAM II : Deuxième Enquête Camerounaise auprès des ménages
ECAM III: Troisième Enquête Camerounaise auprès des ménages
EDS : Enquête Démographique et de Santé
EESI 2005 : Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (Enquête de type 1-2 à couverture nationale
portant spécifiquement sur l’emploi dans sa première phase auprès des ménages, et ensuite sur le
secteur informel dans la deuxième phase auprès des unités de production de l’économie informelle).
ENAM : Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
FEICOM : Fonds d’Équipement Intercommunale
FMI : Fonds Monétaire International
FNE : Fonds National de l’Emploi
GIC : Groupement d’Intérêts Communs
GICAM : Groupement Inter patronal du Cameroun
HIMO : Haute Intensité de Main-d’œuvre
ICMT : Indicateurs Clés du Marché du Travail
IFORD : Institut de Formation et de Recherche Démographique
IMT : Indicateurs du Marché du Travail
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INS : Institut National de la Statistique


INSEE : Institut National de Statistiques et des Etudes Economiques
IRAD : Institut de Recherche Agronomique pour le Développement
ISSEA : Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée
MINETPS : Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale
MINJEUN : Ministère de la Jeunesse
MINADER : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
MINAGRI : Ministère de l’Agriculture
MINAS : Ministère des Affaires Sociales
MINEDUB : Ministère de l’Éducation de Base
MINEFF : Ministère de l’Environnement des Forêts et de la Faune
MINEFOP : Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
MINEPAT: Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire
MINEPIA : Ministère de l’Elevage, de la Pêche et des Industries Animales
MINESEC : Ministère des Enseignements Secondaires
MINESUP : Ministère de l’Enseignement Supérieur
MINFOPRA : Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative
MINIMIDT : Ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement Technologique
MINPROFF : Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille
MINTOUR : Ministère du Tourisme
MINTSS : Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONEFOP : Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
ONG: Organisation Non Gouvernementale
PAJER-U : Programme d’Appui à l’Insertion à la Jeunesse Rurale et Urbaine
PIFMAS : Projet d’Insertion socioéconomique des jeunes par la création des micro-entreprises de
fabrication de Matériels Sportifs
PIASI : Projet Intégré d’Appui au Secteur informel
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE : Pays Pauvre Très Endetté
PSM : Programme Statistique Minimum
SIMT : Système d’Informations du Marché du Travail
SNIS : Système d’Informations Statistiques National
SPC : Secrétariat au Plan Comptable
SIGIPES : Système Informatique de Gestion du Personnel de l’Etat et de la Solde
SYNDUSTRICAM : Syndicat des Industriels du Cameroun
UGTC : Union Générale des Travailleurs du Cameroun
UNFPA: Fonds des Nations Unies pour la Population
UNICEF: Organisation des Nation Unies pour l’Enfance
USLC : Union des Syndicats Libres du Cameroun
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Table des matières


Résumé ................................................................................................................................................... 2
Sigles et abréviations ............................................................................................................................. 4
1. INTRODUCTION GENERALE.................................................................................................... 10
1.1 Contexte ...................................................................................................................................... 10
1.1.1 Environnement institutionnel ............................................................................................... 10
1.1.2 Environnement socioéconomique et marché du travail ........................................................ 11
1.1.2.1 Environnement socioéconomique.................................................................................. 11
1.1.2.2 Situation du marché du travail ....................................................................................... 11
1.2 Justification de l’étude ............................................................................................................... 12
1.3 Problématique, objectifs et méthodologie de l’étude ................................................................. 12
1.3.1 Problématique ....................................................................................................................... 12
1.3.2 Objectifs spécifiques ............................................................................................................ 13
1.3.3 Méthodologie de travail ........................................................................................................ 13
1.4 Généralités sur le Système d’Information Statistique du Marché du travail ........................... 14
1.4.1 Information et système d’information .................................................................................. 14
1.4.2 Fonctionnement du SIMT..................................................................................................... 15
1.5 Plan du rapport ........................................................................................................................... 15
2. PRODUCTION DE L’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL .................................. 17
2.1 Organes techniques .................................................................................................................... 17
2.1.1 Institut National de la Statistique (INS) ........................................................................... 17
2.1.2 Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (BUCREP) ................ 21
2.1.3 Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) ............................................................. 22
2.1.4 Observatoire National de l’Emploi de la Formation Professionnelle ............................ 24
2.1.5 Fond National de l’Emploi (FNE) ..................................................................................... 25
2.2 Producteurs potentiels ................................................................................................................ 27
2.2.1 Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP) ......................... 27
2.2.2 Le Ministère du Travail et de la sécurité sociale ............................................................. 28
2.2.3 Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative ............................ 30
2.2.4 Ministères en charge de l’éducation ................................................................................. 31
2.2.5 Ministères en charge des questions sociales ..................................................................... 33
2.2.6 Ministères de l’agriculture et de l’élevage ........................................................................ 34
2.2.7 Autres ministères sectoriels ............................................................................................... 35
2.2.8 Agences privées d’intermédiation ..................................................................................... 37
2.3 Partenaires sociaux et au développement .................................................................................. 38
2.3.1 Syndicats et les mouvements patronaux ........................................................................... 38
2.3.2 Chambres consulaires ........................................................................................................ 39
2.3.3 Organisations internationales............................................................................................ 40
3. UTILISATION DE L’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL ................................... 43
3.1 Décideurs .................................................................................................................................... 43
3.1.1 Indicateurs les plus utilisés. ............................................................................................... 44
3.1.2 Cadre d’utilisation de l’information ................................................................................. 44
3.1.2.1 DSRP ............................................................................................................................. 44
3.1.2.2 Stratégies sectorielles .................................................................................................... 45
3.1.3 Type d’analyse .................................................................................................................... 46
3.1.4 Décision................................................................................................................................ 46
3.2 Organes techniques .................................................................................................................... 47
3.2.1 Indicateurs les plus utilisés. ............................................................................................... 47
3.2.2 Cadre d’utilisation de l’information ................................................................................. 47
3.2.2.1 Rapports d’enquêtes ..................................................................................................... 47
3.2.2.2 Rapports thématiques .................................................................................................... 47
3.2.3 Type d’analyse .................................................................................................................... 48
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3.2.4 Décision................................................................................................................................ 48
3.3 Partenaires au développement ................................................................................................... 48
3.3.1 Indicateurs les plus utilisés. ............................................................................................... 48
3.3.2 Cadre d’utilisation de l’information ................................................................................. 48
3.3.2.1 Les rapports pays .......................................................................................................... 48
3.3.2.2 Programmes d’assistance pays ..................................................................................... 49
3.3.3 Type d’analyse .................................................................................................................... 49
3.3.4 Décision................................................................................................................................ 49
3.4 Partenaires sociaux .................................................................................................................... 49
3.4.1 Indicateurs les plus utilisés. ............................................................................................... 49
3.4.2 Cadre d’utilisation de l’information ................................................................................. 50
3.4.2.1 Publications .................................................................................................................. 50
3.4.2.2 Documents de plaidoyer ............................................................................................... 50
3.4.3 Type d’analyse .................................................................................................................... 50
3.4.4 Décision................................................................................................................................ 50
3.5 Analyse des besoins en information sur le marché du travail. ................................................. 50
3.6 Forces et faiblesses du système d’information au niveau de l’utilisation de l’information sur
le marché du travail. ......................................................................................................................... 51
4. ANALYSE DU SYSTEME D’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL ...................... 52
4.1 Cadre institutionnel .................................................................................................................... 52
4.1.1 Conseil National Statistique............................................................................................... 52
4.1.2 Mandat et rôle des acteurs ................................................................................................. 53
a) La production est du ressort de l’INS et du BUCREP .......................................................... 53
b) Le MINEFOF et le MINTSS encadre le système tandis que l’ONEFOP coordonne les
activités du SIMT ....................................................................................................................... 53
c) Les sectoriels fournissent la matière première et utilisent les outputs .................................. 54
d) Les missions délaissées ......................................................................................................... 54
4.1.3 Faiblesses institutionnelles ................................................................................................. 55
a) Prise de conscience des décideurs de l’importance des IMT ................................................ 55
b) Financement du SIMT ........................................................................................................... 55
4.2 Production des informations du marché du travail................................................................... 55
4.2.1 Sources de données ............................................................................................................. 55
a) Sources administratives ........................................................................................................ 55
b) Recensements et enquêtes par sondage ............................................................................... 56
4.2.2 Concepts et Méthodologies ................................................................................................ 57
4.2.3 Indicateurs du marché du travail ..................................................................................... 57
4.2.4 Partenariat .......................................................................................................................... 59
4.3 Utilisation et diffusion des informations du marché du travail ................................................ 59
4.3.1 Analyse de la typologie des utilisateurs et des utilisations .............................................. 59
4.3.2 Place des IMT dans le DSRP et les stratégies nationales de développement ................ 61
4.3.3 Diffusion de l’information du marché du travail ............................................................ 61
4.4 Capacités techniques et technologiques..................................................................................... 62
4.4.1 Capacités techniques .......................................................................................................... 62
4.4.2 Capacité technologiques ..................................................................................................... 63
5. Conclusion ........................................................................................................................................ 64
5.1 Les mérites du système ............................................................................................................... 64
5.2 Les limites et les insuffisances ................................................................................................... 65
5.2.1 Sur le plan institutionnel .................................................................................................... 65
5.2.2 La production des statistiques du marché du travail ...................................................... 65
5.2.3 L’utilisation des données .................................................................................................... 66
5.3 Les perspectives .......................................................................................................................... 66
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6. RECOMMANDATIONS POUR L’AMELIORATION DU SYSTEME D’INFORMATION


STATISTIQUE DU MARCHE DU TRAVAIL ................................................................................ 67
6.1. Recommandations pour une meilleure exploitation des données existantes ou à venir ......... 67
6.1.1. Sources administratives .......................................................................................................... 67
6.1.2 Enquêtes et recensement ......................................................................................................... 67
6.1.3 Traitement et Exploitation des données .................................................................................. 68
6.1.3.1 Prétraitement et production légère des données dans les services déconcentrés ....... 69
6.1.3.2 Exploitation des données et calcul des IMT au niveau central .................................... 69
6.1.4 Types d’analyses et de publications ........................................................................................ 69
6.2. Recommandations pour le renforcement des capacités techniques et en particulier les
besoins de formation. .......................................................................................................................... 70
6.3. Recommandations pour le renforcement des capacités technologiques pour le
développement des bases de données ................................................................................................. 71
6.4. Recommandations pour le renforcement des partenariats et coopération institutionnelle ... 72
6.5. Recommandations d’indicateurs pertinents afin de formuler et suivre les politiques de
l’emploi et du marché du travail ........................................................................................................ 74
6.5.1. Les indicateurs synthétiques pour le DSRP........................................................................... 74
6.5.2. Les besoins plus spécifiques concernant l’emploi pour une meilleure prise en compte dans
la stratégie nationale de l’emploi et de la formation ....................................................................... 75
7. Bibliographie.................................................................................................................................... 78
8. Annexes ............................................................................................................................................ 79
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Liste des Tableaux

Tableau 1 : Opérations d’enquêtes réalisées ou prévues portant plus ou moins sur l’emploi ..18
Tableau 2 : Sources de données administratives du MT utilisée par l’INS .............................18
Tableau 3 : Personnel et matériel de travail à l’INS...............................................................19
Tableau 4 : Répartition des indicateurs du marché du travail par sources de données à l’INS 19
Tableau 5 : Liste des enquêtes et recensements disponibles au BUCREP ..............................21
Tableau 6 : Personnel et matériel du BUCREP .....................................................................21
Tableau 7 : Sources de données de la CNPS et indicateurs résultants. ...................................23
Tableau 8 : Indicateurs résultants de la source administrative des inspections du travail........29
Tableau 9 : Ressources humaines et matérielles de la cellule des statistiques du MINTSS ....29
Tableau 10 : Ressources humaines et matérielles dans les ministères de l’éducation .............32
Tableau 11 : Ressources humaines et matérielles des service statistiques du MINADER et du
MINEPIA .............................................................................................................................34
Tableau 12 : Ressources humaines et matérielles de quelques ministères sectoriels...............36
Tableau 13: IMT de la stratégie des BTP ..............................................................................45
Tableau 14: Besoin en type de personnel de l’ensemble du SNIS du Cameroun. ...................63
Tableau 15 : Besoins en équipements de l’ensemble du SNIS ...............................................63
Tableau 16: Financement des opérations statistiques passées au Cameroun...........................79
Tableau 17 : Principales structures de l’Administration en charge des statistiques (en 2004)
avec leurs ressources humaines et matérielles .......................................................................80
Tableau 18 : Principales sources administratives et indicateurs résultants. ............................79
Tableau 19 : Métadonnées des enquêtes permettant de produire les IMT au Cameroun (1987-
2005) ....................................................................................................................................83
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1. INTRODUCTION GENERALE

1.1 Contexte

1.1.1 Environnement institutionnel


Après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvre Très Endetté (PPTE)2 par le
Cameroun en avril 2006, le pays s’apprête à réviser certaines de ses politiques afin de les
ajuster aux objectifs de réduction de la pauvreté à l’horizon 2015. Cette révision des stratégies
se base sur les principales faiblesses constatées par rapport à la version précédente du
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Les actions prioritaires dans la
première version du DSRP mettent plus l’accent sur le social (santé et éducation) et un peu
moins sur la croissance économique. Les actions engagées dans ces domaines sont certes
prioritaires, mais les investissements qui y sont consentis, sont quasiment improductifs en
termes d’amélioration direct du niveau de vie des populations.
Depuis près d’une décennie, le Cameroun connaît une croissance modéré de 4 % en moyenne
par an. Cette croissance est tirée par la consommation et a bénéficié des niveaux élevés des
cours du pétrole brut et de la construction du pipe-line Tchad-Cameroun. Mais elle ne
s’accompagne pas encore d’une création d’emplois suffisante pour satisfaire la demande
pressante sur le marché du travail. De plus, avec la montée du niveau général des prix ces
dernières années et le maintien des salaires à un niveau bas, les retombées de cette croissance
ne se font pas ressentir au niveau du panier de la ménagère. En effet, aucun système ou
mécanisme efficace de redistribution des fruits de la croissance n’a été mis en place.
Après analyse des actions et stratégies antérieures dans la première version du DSRP, il est
apparu que l’emploi, levier de la réduction de la pauvreté, a été quelque peu négligé. En effet,
de l’avis des experts et de la société civile, le déficit d’actions concrètes pour la création
d’emploi décent dans les stratégies de lutte contre la pauvreté au Cameroun est l’une des
principales lacunes constatée lors de l’évaluation à mi-parcours de la stratégie de réduction de
la pauvreté.
Le Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernements africains tenu à
Ouagadougou en 2004 a recommandé la mise en place et la mise à jour continuelle de
données nationales sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté, ainsi que la promotion de la
recherche, de la collecte et de l’analyse de données sur l’emploi et la réduction de la pauvreté.
Au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2004, les institutions camerounaises ont
subi un profond réaménagement avec notamment l’éclatement de nombreux ministères et la
création de nombreux organes et comités pour appuyer l’administration dans la nouvelle
orientation politique du Chef de l’État. Parmi les ministères ayant subi des réformes, l’on note
ceux qui sont en charge de l’emploi et du développement des entreprises.
L’ancien Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale (MINETPS) a été
scindé en deux nouveaux ministères à savoir : le Ministère de l’emploi et de la formation
professionnelle (MINEFOP), et le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS).
L’éclatement de l’ancien MINETPS rentre dans la volonté des autorités politiques, d’insuffler
une nouvelle impulsion à la politique nationale de l’emploi3 (elle-même encore balbutiante)
en spécialisant les actions du gouvernement. Ainsi, il ne s’agira plus de se concentrer
uniquement sur la main-d’œuvre comme par le passé, mais aussi de promouvoir la création
d’emplois et en particulier l’emploi des jeunes devenu préoccupant. Ce qui permettrait de
réduire le chômage et de contribuer à la lutte contre la pauvreté.

2
Les principaux axes et stratégies de développement ont été formulés dans le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté en 2003.
3
Le document est actuellement en cours d’élaboration par un cabinet privé.
P a g e | 11

Dans cette mouvance, le ministère de l’emploi a organisé les Etats généraux de l’emploi en
novembre 2005. Ce qui a donné lieu par la suite à l’adoption de la Déclaration de Politique
Nationale de l’Emploi (DPNE) par la Commission Nationale Consultative du Travail.

1.1.2 Environnement socioéconomique et marché du travail

1.1.2.1 Environnement socioéconomique


Après le ralentissement observé en 2005 avec un taux de croissance estimé à 2%, la
croissance est repartie en 2006 ; le taux estimé atteindrait 3,5% comme en 2004. Les
fondamentaux de l’économie camerounaise se maintiennent et la croissance reste soutenue par
la demande intérieure. Dans l’optique de l’offre, tous les secteurs contribuent à la croissance.
La part du secteur primaire à la croissance était de 2,7% en 2005 et est estimée à 3,4% en
2006, dû principalement à la sylviculture. Après les reculs successifs en 2004 et 2005 de
respectivement -0,2 et -1,8%, la croissance du secteur secondaire est estimée à 3,2% en 2006.
Cette progression est le fruit d’une relance passagère de la production de pétrole. Le secteur
tertiaire est le plus dynamique avec des taux de : 6,6% en 2004, 3% en 2005 et 5% prévu en
2006. Les bonnes performances de ce secteur s’expliquent par l’essor continu de la téléphonie
mobile. Il est souhaité que cette création comptable de richesses soit également réelle et
génératrice d’emploi.

1.1.2.2 Situation du marché du travail


Dans le cadre de la mise en œuvre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) et du suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et à travers
son Programme Statistique Minimum (PSM), une Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel
(EESI) a été réalisée au Cameroun en 2005 par l’Institut National de la Statistique.
Le taux d’activité est de 71,5 % sur le plan national. Ce taux voile de fortes disparités selon la
région, le milieu de résidence, l’âge et le sexe. Par rapport au milieu de résidence, le milieu
rural enregistre un taux nettement plus élevé que celui du milieu urbain. On observe que les
hommes sont globalement plus actifs que les femmes (74,8 % contre 68,3 %) et que le pic
d’activité se retrouve dans la tranche d’âge 30-49 ans.
La structure des emplois par sexe montre un certain équilibre entre hommes (50,9 %) et
femmes (49,1 %) au niveau national. Les femmes occupent 42,2 % des emplois en milieu
urbain et 51,8 % en milieu rural. Par ailleurs, elles occupent environ 40 % des emplois dans
les deux plus grandes villes (Yaoundé et Douala) et sont majoritaires dans les régions du
Centre, du Littoral, du Nord-Ouest et de l’Ouest.
Selon l’approche du BIT, le taux de chômage se situe à 4,4%4. Ce phénomène est
principalement urbain (16 %). Yaoundé et Douala, respectivement capitale politique et
capitale économique, affichent les taux les plus élevés avec respectivement 14,7 % et 12,5 %.
Il est de 6,5 % chez les jeunes (10 – 29 ans) qui sont les plus touchées, contre 3,1 % pour les
30 à 49 ans et 1,2 % pour les 50 ans et plus. Le taux de chômage croît avec le niveau
d’instruction : Au-dessous de 10% pour les jeunes ayant atteint au plus le niveau du premier
cycle du secondaire, il est entre 10,7% et 11,8% pour ceux du second cycle du secondaire et
est de 13,4% pour ceux de l’enseignement supérieur.
Il est important de noter qu’il s’agit dans de nombreux cas d’un chômage de longue durée et
que 47,3% de ces chômeurs sont des premiers demandeurs d’emploi. En outre, 60% des
chômeurs recherchent un emploi salarié contre 22% prêts pour un emploi indépendant et 18%
sont indifférents. Par ailleurs, 86,8% de ces chômeurs sont disposés à réviser à la baisse leurs

4
Pour le groupe 15-64 ans, le taux de chômage BIT est de 8,1%, 7,9% et 5,6% respectivement en 1996, 2001 et
2005.
P a g e | 12

prétentions salariales. Les femmes sont en général moins exigeantes que les hommes
puisqu’elles sont prêtes à accepter en moyenne 48 000 FCFA/Mois contre 62 000 FCFA/mois
pour les hommes.
Le sous-emploi, qui intègre ici les personnes qui, involontairement, travaillent moins de 35
heures par semaine, s’élève à 12,7% de la population active occupée. Cette situation est en
général plus fréquente en milieu urbain (14,7%) qu’en milieu rural (11,1%).
Le secteur informel avec 90,4% des actifs occupés (dont 55,2% du secteur agricole), fournit le
plus d’opportunités d’insertion économique, même si les conditions de travail y sont
précaires. Le secteur public suit avec 4,9% et le privé formel avec 4,7%. Il est aussi important
de noter que les personnes qui exercent dans le secteur informel considèrent cette situation
comme transitoire et espèrent trouver plus tard dans le secteur public ou privé formel, un
emploi durable et mieux rémunéré.

1.2 Justification de l’étude


Afin de permettre une bonne formulation des politiques et stratégies de l’emploi et de la
formation, il est important de disposer d’un système d’information adéquat et performant,
produisant des informations continues et à jour sur la situation et les évolutions de l’emploi et
de la formation. Ceci est l’une des recommandations forte du sommet de Ouagadougou sur
l’emploi et la réduction de la pauvreté, tenu en avril 2005.
Au Cameroun, le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, appuyé par le
Bureau International du Travail, a entrepris de grands chantiers dont la finalité est d’arriver à
formuler une politique nationale de l’emploi. Le Bureau International du Travail dans le cadre
de son projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté (APERP) a
jugé opportun de faire un diagnostic du système d’information du marché du travail au
Cameroun aussi bien du côté des producteurs de l’information que du côté des utilisateurs. Ce
qui permettra de formuler des recommandations et stratégies en vue de l’amélioration du
dispositif actuel et de mieux prendre en compte les préoccupations actuelles et futures en
termes de besoins d’informations du marché du travail.
1.3 Problématique, objectifs et méthodologie

1.3.1 Problématique
Le système d’information du marché du travail au Cameroun souffre d’un manque
d’organisation et de structuration. Les acteurs sociaux sont quasiment tous unanimes sur le
déficit d’informations existant sur le marché du travail. De plus, les données existantes sont
jugées peu fiables, incomplètes, disparates, et pour la plupart obsolètes. Les différentes
structures en charge de la production et de la diffusion de l’information du marché du travail,
ne jouent pas pleinement et efficacement leurs rôles. Le manque de concertation et
d’harmonisation dans la définition des concepts et des méthodes de collecte de données, rend
quasiment inexploitable le peu d’informations disponibles sur le marché du travail, en
provenance des différentes sources.
Dans ce contexte, toute élaboration ou planification de politiques et stratégies en matière
d’emploi s’avèrent hypothétique, voire non viable. Les politiques d’investissement, qui
devraient cibler les secteurs à fort potentiel de main-d’œuvre, manquent de visibilité en
termes de disponibilité de main-d’œuvre et surtout en termes d’adéquation et d’adaptation des
profils de formation aux besoins en ressources humaines. La volonté politique de lutter
efficacement contre le chômage, le sous-emploi, les emplois précaires et surtout de réduire la
pauvreté, passe par une bonne maîtrise des informations du marché du travail (en termes
d’offre d’emplois, de demande d’emplois, de formation et de qualifications, etc.) comme outil
indispensable pour la prise de décision et le suivi/évaluation des différentes actions.
P a g e | 13

Au vu de l’état actuel du dispositif d’information du marché du travail, ainsi que du déficit, de


l’obsolescence et du peu de crédit que les utilisateurs accordent aux statistiques du marché du
travail, il apparaît opportun de faire un état des lieux du système d’informations du marché du
travail. Cet état des lieux intègre en amont les structures impliquées dans le processus de
collecte et de traitement des données et en aval les structures qui utilisent l’information du
marché du travail. Les objectifs assignés à l’étude permettront une analyse minutieuse du
système d’information en vue de la formuler des recommandations pour son amélioration.
1.3.2 Objectifs spécifiques
Les principaux objectifs assignés à l’étude sont les suivants :
a) Faire un état des lieux de la situation institutionnelle et opérationnelle des
producteurs et des utilisateurs des Indicateurs du Marché du Travail (IMT),
comprenant une analyse de l’état d’intégration des Statistiques du travail dans la
stratégie nationale de développement de la statistique.
Au regard des différents acteurs qui œuvrent dans la production et l’utilisation des indicateurs
du marché du travail, il est question de faire une identification exhaustive de ces derniers, sur
la base des outils de collecte5, et de décrire de façon explicite le rôle et la fonction de chacun
en matière de production ou d’utilisation de l’information du marché du travail. D’un autre
côté, la mise en place des différentes stratégies sectorielles et de la politique nationale de
l’emploi au Cameroun, permettra d’analyser la prise en compte de l’information statistique
dans ces différentes stratégies.
b) Formuler une stratégie et des recommandations en vue de renforcer et de mieux
articuler la collecte, l’analyse et la diffusion des informations sur le marché du
travail afin que celles-ci répondent plus adéquatement à la demande d’informations
sur l’emploi et le marché du travail.
Après une description institutionnelle du système de production et d’utilisation de
l’information statistique sur le marché du travail au Cameroun, la critique de ce système
aboutira sur la formulation des recommandations concrètes qui devront être mise en œuvre
afin d’améliorer le système de production et d’utilisation des données statistiques sur l’emploi
et le marché du travail.
c) Élaborer et finaliser les activités à entreprendre dans le cadre du projet d’Appui à la
Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté et notamment celles qui sont
relatives :
• au renforcement des capacités opérationnelles et institutionnelles de production
et d’analyse des IMT;
• au développement d’un système de gestion de bases de données ;
• à l’identification des indicateurs pertinents pour l’analyse et la prise de décision.
Dans le cadre du programme « Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la
Pauvreté » (APERP), dont l’un des objectifs est le renforcement du Système d’Informations
du Marché du Travail, des actions concrètes devront être entreprises dans le sens de
l’amélioration des capacités opérationnelles et institutionnelles, dans les domaines de
l’identification des indicateurs pertinents et adéquats, traduisant au mieux les faits et les
réalités sociales du marché du travail au Cameroun.
1.3.3 Méthodologie de travail
Pour la bonne exécution de cette étude, la démarche suivante a été adoptée :
- Faire une recherche documentaire. Cette recherche documentaire a deux buts (i)
identifier les structures qui, sur le plan institutionnel, ont la charge ou interviennent en

5
Voir en annexes pour les questionnaires utilisateurs et producteurs.
P a g e | 14

amont ou en aval dans le processus de la collecte, la production et la diffusion des


statistiques officielles sur l’emploi et le marché du travail, (ii) analyser les attributions
institutionnelles et les différentes stratégies sectorielles afin d’appréhender le niveau
d’intégration des préoccupations en termes d’emploi dans ces secteurs ;
- Aller auprès des producteurs et utilisateurs de l’information du marché du travail pour
recenser les sources d’informations et recueillir leurs besoins en termes d’indicateurs
du marché du travail. Pour se faire, deux fiches de collecte (une fiche pour les
producteurs, et une fiche pour les utilisateurs) ont été élaborées sur la base des
objectifs de l’étude. Ces questionnaires6 ont été administrés aux différents acteurs
identifiés comme potentiels producteurs ou utilisateurs des informations du marché du
travail ;
- Exploiter les données recueillies pour faire le diagnostic de la situation et élaborer les
recommandations à mettre en œuvre pour renforcer le Système d’Information du
Marché du Travail.
1.4 Généralités sur le Système d’Information Statistique du Marché du travail
(SIMT)
L’objet de ce chapitre est de préciser le cadre conceptuel et méthodologique de
fonctionnement d’un SIMT pour que les recommandations formulées par la suite soient mieux
assimilées et mieux intégrées par les différents acteurs. Il s’agit en particulier de définir le
SIMT, de préciser son importance dans le dispositif de lutte contre la pauvreté, et de décrire
sa structuration et son fonctionnement.
1.4.1 Information et système d’information
a. Enjeux de l’information
L’information joue un triple rôle. A l’amont de la prise de décision : la collecte de
l’information doit être la plus complète possible lorsqu’il s’agit de prendre une décision que
celle ci soit opérationnelle ou stratégique. D’une part, une décision ne sera pertinente que si
elle repose sur un ensemble d’informations disponibles, pertinentes, fiables, précises et
récentes. D’autre part, parce qu’une collecte d’information rigoureuse7 permet de définir le
plus précisément possible les choix qui se présentent relatif à l’environnement et au contexte
de la prise de décision.
Après la prise de décision : Une fois la décision prise, il faut que tous les membres,
institutions et acteurs concernés par cette décision puisse la comprendre, l’acceptent et
l’appliquent en conformité avec les objectifs définis.
Dans le suivi des conséquences de la prise de décision : l’information doit permettre de
mesurer a posteriori l’efficacité des décisions prises dans le passé, ce qui nécessite de
déterminer des critères d’évaluation de la pertinence d’une décision.
Pour le cas des informations du marché du travail en particulier, la synthèse des différentes
préoccupations en termes de besoin d’information du marché du travail, quels que soient les
acteurs, font ressortir les finalités suivantes :
- besoin d’indicateurs pour une efficacité plus accrue dans la prise de décision ;
- besoin d’indicateurs pour une meilleure gestion (suivi/évaluation) des décisions
gouvernementales ou associatives en matière d’emploi et de formation
professionnelle ;
- besoin d’indicateurs pour le suivi conjoncturel de la situation sur le marché du
travail ;

6
Les questionnaires utilisateurs et producteurs sont disponibles en annexes.
7
Sur le plan méthodologique et conceptuel.
P a g e | 15

- besoin d’indicateurs pour un meilleur dialogue entre les différentes parties.


Ainsi, disposer de l’information est vital pour toute organisation, mais ceci ne se limite pas à
la mise en place d’un système de collecte d’information, encore faut-il que l’on soit en mesure
d’exploiter correctement les informations ainsi disponibles. Ceci passe par la mise en place
d’un véritable système d’information.
b. Présentation et définition du SIMT
Un système d’information se définit par ses composantes, les interactions qui existent entre
elles et les relations qu’il entretient avec d’autres systèmes. Il peut comprendre plusieurs sous-
systèmes. Dans tous les cas, il est clair que ses différentes composantes sont articulées et
organisées. Le système d’information est un système de données qui collecte et communique
des informations sur l’état d’une situation sociale, économique, culturelle, et ses
évolutions/tendances. C’est un ensemble d’éléments et de procédures informationnelles
étroitement liés contenant des données élaborées aussi bien quantitatives que qualitatives.
Deux composantes principales fondent le système d’information statistique : i) la production
de l’information impliquant la gestion des bases de données et ii) la communication et le
plaidoyer impliquant une restitution des résultats et de leurs analyses. La production de
l’information met en exergue les activités du SSN composé de l’INS et des autres organes
producteurs de statistiques sectorielles. La communication nécessite la mise en place d’un
réseau des producteurs/utilisateurs et le développement d’un langage commun, ce qui suppose
l’harmonisation des concepts et des méthodologies, et une promotion de l’utilisation de
l’information.
1.4.2 Fonctionnement du SIMT
Les structures et canaux qui permettent d’assurer la production, la gestion et la circulation
cohérente de l’information statistique constituent l’architecture du système d’information. Il
s’agit de l’équipement matériel, des procédures informatiques et institutionnelles, des acteurs
(producteurs et utilisateurs) et des données. Un système d’information reçoit en entrée des
données provenant de sources précises (enquêtes statistiques ou administratives) qu’il
transforme en informations ou en indicateurs, à commenter et diffuser largement.
La mise en place formelle ou informelle d’un système d’information sur l’emploi et de la
formation professionnelle répond à la nécessité de gérer l’information d’une manière efficace
et de répondre à la demande d’information. Dans le cas du système d’information sur le
marché de l’emploi et de la formation professionnelle au Cameroun, sa mise en place doit
répondre à des besoins et préoccupations bien identifiés.
La gestion de l’information au sein d’un système d’information suit plusieurs étapes. Ces
étapes font intervenir à tous les niveaux des acteurs différents qui doivent de manière
concertée, définir les cadres et les concepts, ou de façon plus synthétique, assurer
l’harmonisation des différentes informations et méthodes de traitement.
1.5 Plan du rapport
Le présent rapport comprend deux parties. Dans une première partie, il est fait un diagnostic
du système de production et d’utilisation des informations du marché du travail. Cette partie
présente une évolution du cadre institutionnel, les principales institutions productrices et
utilisatrices des données du marché du travail, et enfin une analyse critique du système de
production et d’utilisation qui intègre les préoccupations et besoins des producteurs et des
utilisateurs des informations du marché du travail. La deuxième partie est essentiellement
consacrée à la formulation des recommandations stratégiques en vue du renforcement du
système d’information du marché du travail au Cameroun.
P a g e | 16

Schéma fonctionnel du SIMT

Utilisation : Cadre de concertation : Production :


1. Décisions : Gouvernement ; 1. Harmonisation des concepts 1. Collecte des données : INS,
et définitions BUCREP , etc;
2. Assistance technique : 2. Encadrement et financement :
Partenaires au développement ; 2. Identification des besoins Observatoire ; Gouvernement ;
d’informations 3. Assistance technique : Partenaires
3. Gestion interne : Organisations
publiques et privées ; 3. Choix d’indicateurs au développement ;
pertinents 4. Appui à la collecte : CNPS, FNE,
4. Plaidoyers : Syndicats. Inspections du travail, Syndicats,
organismes privés, etc ;

Monde réel Définition des


objectifs

Collecte des données :


Méthode et Remplissage
Besoins et des fiches
Actions

Documents
cibles
Données brutes sous
Aides à la format papier ou
décision électronique

Analyse des données

Entrée et
prétraitement

Choix et Calcul des


indicateurs

Bases de données
Gestion, stockage et
archivage
P a g e | 17

2. PRODUCTION DE L’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL

La production de l’information statistique intègre comme composantes, la collecte des


données, l’exploitation des supports de collecte, le traitement et l’analyse des données et enfin
la diffusion des résultats. Au Cameroun, plusieurs institutions interviennent à des niveaux
divers dans la production des informations du marché du travail (IMT). Bien que de façon
statutaire, très peu d’entre elles aient pour mission la production des IMT, dans leurs actions
au quotidien elles font partie intégrante du circuit de production des IMT.
L’on peut classer les structures en charge de la production de l’information du marché du
travail en trois groupes : (i) Les organes techniquement outillés pour la production des
informations statistiques ; (ii) Les producteurs potentiels qui sans être spécialisés dans la
production de l’information statistique recueillent ou produisent une information primaire
pour des besoins de gestion interne ; et enfin (iii) Les partenaires sociaux et au développement
qui concourent techniquement ou financièrement à la production des statistiques au niveau
national.
Dans ce chapitre, il sera analysé institution par institution, entre autres : (i) le mandat en
matière de statistiques de l’emploi et de la formation, (ii) les sources d’informations
disponibles ou annoncées, (iii) les outils de diffusion de l’information, (iv) les points forts et
les points faibles en matière de production de l’information et enfin (v) les autres statistiques
sociales en rapport avec les missions du BIT.
2.1. Organes techniques
Le gouvernement a mis en place des structures spécialisées dans la collecte et la production de
statistiques, la promotion et la diffusion de l’information du marché du travail,
l’intermédiation sur le marché du travail et la sécurité sociale. Il s’agit de l’Institut National
de la Statistique (INS), du Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population
(BUCREP), de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
(ONEFOP), et de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS).
2.1.1. Institut National de la Statistique (INS)
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
L’Institut National de la Statistique (INS) est créé par décret présidentiel le 20 avril 2001 et
remplace l’ancienne Direction de la Statistique et de la Comptabilité National (DSCN). L’INS
est le principal animateur du circuit de production de l’information statistique au Cameroun.
L’Institut de par ses attributions, produit et analyse les données et les indicateurs pour le suivi
de la conjoncture à travers des études et des enquêtes notamment sur les prix, l'emploi, le
chômage, la production industrielle et les échanges commerciaux.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
La production des statistiques de l’emploi et de la formation découle de son activité de
production des indicateurs pour le suivi de la conjoncture économique et des conditions de vie
des ménages. Le statut de l’ancienne Direction de la Statistique et de la Comptabilité (DSCN)
sur laquelle l’INS fonctionne actuellement en attendant la mise en application de son nouveau
statut8 prévoit la production des indicateurs de l’emploi à travers un service des statistiques de
l’emploi et la production des indicateurs du secteur informel à travers le service des
statistiques de l’informel.
c. Sources d’information

8
Dans les nouveaux statuts de l’INS, la cellule de suivi des conditions de vie des ménages a la charge de la
collecte et du traitement des statistiques courantes sur la formation, l’emploi et les revenus en faisant ressortir
l’économie informelle.
P a g e | 18

Grâce au soutient financier du gouvernement et des partenaires au développement, l’Institut a


réalisé de nombreuses enquêtes et recensements. Sur la multitude d’enquêtes réalisées à
l’Institut, seulement deux ont eu pour objet principal l’emploi. A côté de ces enquêtes, l’INS
collecte des données administratives pour ces travaux de la comptabilité nationale, des
statistiques agricoles et dans ses attributions de Secrétariat au Plan Comptable (SPC).
Les principales enquêtes réalisées à l’Institut portant plus ou moins sur l’emploi sont
résumées dans le tableau ci-dessous par type d’opérations. Celles qui permettent de produire
les indicateurs du marché du travail sont par ordre de représentativité et d’exhaustivité, les
enquêtes sur l’emploi et le secteur informel, les enquêtes sur les conditions de vie, et puis les
recensements. Les enquêtes permettant de produire les autres indicateurs secondaires utiles à
l’analyse du marché du travail sont les enquêtes démographiques et de santé, les enquêtes sur
les prix et les enquêtes pour le suivi de l’activité économique.
Tableau 1 : Opérations d’enquêtes réalisées ou prévues portant plus ou moins sur l’emploi
Date de
Opérations En abrégé Structure Périodicité Couverture Observations
réalisation
Recensements
1er Recensement de l’Agriculture RA DSCN/MINAGRI 1972/1973 10 ans Nationale Réalisée
1er Recensement Général de la Population et de l’Habitat RGPH 76 DSCN 1976 10 ans Nationale Réalisée
Recensement Industriel RI DSCN 1983 10 ans Nationale Réalisée
Recensement des Entreprises et des Etablissements REEC INS 2008 10 ans Nationale Prévu en 2008
Enquêtes emploi et secteur informel
Enquête 1-2-3 sur le secteur informel Enquête 1-2-3 INS 1993 & 1994 5 ans Yaoundé/Douala Réalisée
Enquête sur l’emploi et le secteur informel EESI INS 2005 5 ans Nationale Réalisée
Enquête demande d’emploi INS/MITPS/ FNE - 5 ans Nationale Non programmé
Enquête demande d’éducation INS/MINEDUC - 5 ans Nationale Non programmé
Enquêtes sur les conditions de vie
1 ère Enquête Camerounaise auprès des Ménages I ECAM I INS 2001 5 ans Nationale Réalisée
2ème Enquête Camerounaise auprès des Ménages ECAM II INS 2002 5 ans Nationale Réalisée
3 ème Enquête Camerounaise Auprès des Ménages ECAM III INS 2007 5 ans Nationale En cours
Enquête Budget Consommation EBC 83/84 DSCN 1983/1984 Nd Nationale Réalisée
Enquête sur le cadre de vie des populations à Yaoundé et
CAVIE INS Nd Yaoundé/Douala Réalisée
Douala 2002
Enquête sur les Dépenses des Ménages 2000 EDM INS 2000 Nd Yaoundé/Douala Réalisée
Enquêtes démographiques et de santé
1ère Enquête Démographique et de Santé DHS-91 DSCN 1991 5 ans Nationale Réalisée
2ème Enquête de Démographie et de Santé EDS BUCREP/INS 1998 5 ans Nationale Réalisée
INS/MACRO
3ème Enquête Démographique et de Santé DHS 5 ans Nationale Réalisée
INTER 2004
Enquête à indicateurs multiples MICS 2000 INS 2000 5 ans Nationale Réalisée
Enquête à indicateurs multiples MICS 2007 INS 2007 5 ans Nationale Réalisée
Statistiques d’état civil INS 1991, 1998 5 ans Nationale Réalisée
Tableau de bord social TBS INS/UNICEF 2002 2 ans Nationale Réalisée
Enquêtes sur les prix
Indice National des Prix à la consommation des ménages INPC INS 2002 Mois Nationale Réalisée
Enquêtes pour le suivi de l’activité économique
Les Enquêtes Trimestrielles de Conjoncture ETC INS Trimestre Nationale Réalisée
L’Enquête Annuelle dans l’Industriel EAI INS Année Nationale Réalisée
Fichier des entreprises et des établissements FENET INS 2002 Ponctuel Nationale Réalisée
Sources : Rapport du 6ème Conseil National Statistique/Kelodjoué 2005/Dispositif statistique 2005.
L’INS dans ses activités de service public collecte également des données issues des sources
administratives. Le tableau ci-dessous donne une idée des sources d’information
administrative collectées par l’INS et en relation avec le marché du travail. Ces sources
servent principalement à la production de l’annuaire statistique nationale, à la compilation des
comptes nationaux et aux notes de conjoncture économique.
Tableau 2 : Sources de données administratives du MT utilisée par l’INS
Opérations En abrégé Structure Périodicité Couverture Observations
Produit par les entreprises ou par leurs
Déclaration Statistique et Fiscale DSF Année Nationale Collecte partielle
experts comptables

Enquête Comptabilité Nationale (collecte des documents comptables Produit par les entreprises publiques et
ECN Année Nationale Collecte partielle
des entreprises publiques et des collectivités décentralisées) les collectivités locales décentralisées

Relevés agricoles MINAGRI Année Nationale Collecte partielle

Source : Nos propres compilations


P a g e | 19

d. Capacités techniques et technologiques


L’Institut compte environ 165 employés, ce qui représente un tiers environ du personnel
statisticien et démographe au Cameroun. Le personnel de l’Institut est constitué
essentiellement de cadres statisticiens appuyés par des personnes d’autres corps de métiers à
savoir des Documentalistes, des Informaticiens et des Economistes en très petit nombre.
L’INS dispose d’un important parc informatique connecté en réseau et obtenu des partenaires
au développement lors des enquêtes qu’il réalise. Ce parc informatique reste cependant
insuffisant par rapport à l’effectif du personnel (1 machine pour 2 hommes).
Tableau 3 : Personnel et matériel de travail à l’INS
Rubriques Quantité
Total 165
Personnel
Cadres statisticiens 82
Véhicules 14
Matériel Ordinateurs 87
Copieurs 7
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires de l’INS sont : le gouvernement à travers ses démembrements (Ministères et
organismes étatiques) à qui l’INS fournit en priorité les statistiques produites ; et les
partenaires au développement (BIT, BM, FMI, PNUD, BAD, UNICEF, UNFPA, etc) qui
interviennent dans le financement des opérations d’enquêtes, apportent au besoin l’expertise
technique nécessaire et bénéficient en retour des données produites. L’INS entretient avec
d’autres institutions nationales (BEAC, BUCREP, GICAM, CNPS) des relations d’échanges
de données. Les autres partenaires sociaux, à savoir les Syndicats, les ONG se ravitaillent en
informations statistiques auprès de l’INS.
f. Statistiques/informations produites
Tableau 4 : Répartition des indicateurs du marché du travail par sources de données à l’INS
Sources
Groupe d’indicateurs Enquête
RGPH ECAM1 EDM ECAM2 CAVIE EESI
EBC 1,2,3 INPC DSF
1987 1996 2000 2001 2002 2005
1993/94
Main-d’œuvre/population active oui oui oui* oui oui oui oui oui non oui

Emploi oui oui oui* oui oui oui oui oui non non

Chômage oui oui oui* oui oui oui oui oui non non

Sous-emploi non non oui* oui* oui* non oui* non non

Situation dans la profession non oui oui* oui oui oui oui oui non non

Emploi par secteur économique oui oui oui* oui oui oui oui oui non oui

Salaires et revenus liés à l’emploi oui* non oui* oui* oui oui* oui oui* non non

Heures de travail non non oui* oui non oui non oui non non

Conditions de travail non non oui* oui oui oui oui oui non non

Travail des enfants non oui oui* oui non oui non oui non non

Niveau d’éducation oui oui oui* oui oui oui oui oui non non

Formation professionnelle non non oui* oui non oui oui oui non non

Compétences professionnelles non non oui* non non non non non non non

Secteur informel oui non oui non oui non oui oui non non

Productivité non non oui non non non non oui non non

Taille des entreprisses non non oui* non non non oui* oui* non oui

Coût de la main-d’œuvre non non non non non non non non non oui

Sécurité sociale non non non non non non non non non non

Conventions collectives non non non non non non non non non non

Secteur économique des entreprises non non non non non oui non non non oui

Indice des prix à la consommation oui non oui* oui oui oui oui oui oui non

Lésions professionnelles non non non non non non non non non non
Pauvreté/pauvreté liée à
oui non oui* oui oui oui oui oui non non
l’emploi/Moyens de subsistance
Source : Nos propres compilations
*Cet indicateur ne respecte pas forcement les concepts du BIT, ou n’est pas de couverture nationale et est à prendre avec précaution.
P a g e | 20

L’INS produit des statistiques dans presque tous les domaines d’activité. Son champ
d’intervention en matière statistique n’est en principe limité que par les moyens disponibles.
Dans le domaine des IMT, les enquêtes réalisées à l’INS permettent de produire une panoplie
d’indicateurs de l’emploi et de la formation. Seuls les indicateurs du sous-emploi posent pour
l’instant à l’Institut des problèmes au niveau conceptuel.
g. Outils de diffusion
Les enquêtes réalisées à l’Institut national de la Statistique donnent lieu à des rapports qui
peuvent être des rapports simples d’enquêtes (analyse descriptive) mais aussi des rapports
thématiques comme dans l’enquête ECAM II. Ainsi toutes les enquêtes mentionnées et
réalisées ont donné lieu au moins à un rapport d’enquête. Ces dernières années l’INS a réalisé
des brochures et autres dépliants sur les indicateurs du marché du travail. Les autres outils de
diffusion de l’information sont l’annuaire9 statistique sous format papier ou CD-ROM et le
site internet. Depuis 2007, les principales publications de l’INS peuvent être téléchargées sur
le site internet de l’INS www.statistics-cameroon.org. L’utilisateur peut également produire
ses propres indicateurs en ligne sur ce site. Un processus d’archivage des données d’enquête a
également été récemment initié avec le concours de Paris 21.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les principaux atouts de l’INS en matière de production des informations du marché du
travail sont essentiellement (i) Un personnel bien formé aux techniques d’enquêtes et
d’exploitation des données ; (ii) Une expérience avérée des enquêtes statistiques ; (iii) Du
matériel informatique en quantité raisonnable pour l’accomplissement de ses missions ; (iv)
Des logiciels statistiques appropriés pour l’exploitation des données ; (v) Une documentation
bien fournie et servant de principal repère pour les informations statistiques au Cameroun.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les éléments qui entravent la production des indicateurs du marché du travail sont :
- L’insuffisance de ressources financières pour réaliser périodiquement des enquêtes ;
- L’utilisation non optimale du personnel spécialisé dans les statistiques de l’emploi ;
- Des services statistiques de l’emploi et de l’informel qui ne produisent pas
véritablement et vont disparaître du nouvel organigramme de l’INS ;
- L’utilisation de concepts10 et de méthodologies différentes d’une enquête à une autre
et différentes des standards du BIT, rendant les indicateurs issus de ces différentes
enquêtes incomparables11 ;
- Le manque cruel de spécialistes des statistiques de l’emploi et des économistes du
marché du travail ;
- La sous-exploitation des sources de données d’enquêtes existantes pour la production
des indicateurs de l’emploi ;
- La non-exploitation des sources de données administratives et des enquêtes12 auprès
des entreprises pour la production des indicateurs de la main-d’œuvre ;
- L’inexistence d’une enquête spécifique sur la main-d’œuvre et les qualifications ;
- La faible diffusion des statistiques produites ;
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
En plus des statistiques de l’emploi qui dans un passé récent constituaient l’un des maillons
faibles de l’Institut, la structure produit avec l’appui des partenaires au développement de

9
L’annuaire statistique n’est pas produit chaque année. Il est publié quand les financements sont disponibles.
10
Le concept de sous-emploi est très mal mesuré dans les enquêtes.
11
Il est par exemple difficile de comparer les données de l’ECAM avec les données de l’EESI.
12
Le volet emploi de ses sources comporte peu d’informations (effectifs par sexe, catégorie socioprofessionnelle,
nationalité, masse salariale, emploi permanent et temporaire) ;
P a g e | 21

nombreuses statistiques, comme en témoignent son site internet et son annuaire statistique.
L’on distingue ainsi dans le domaine de l’économie, les statistiques de la comptabilité
nationale (PIB, synthèses macro-économiques, etc), les statistiques du commerce extérieur et
les statistiques d’entreprises ; et dans le domaine social et démographique, les statistiques
démographiques et de santé, les statistiques de l’éducation, les statistiques des prix, les
statistiques sur les conditions et le niveau de vie des ménages.
2.1.2. Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (BUCREP)
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le BUCREP est une structure technique spécialisée dans les recensements de population et
les études démographiques.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Le BUCREP contribue au calcul des indicateurs du marché du travail en fournissant en
principe la base de calcul à savoir la structure de la population13 par sexe et par âge.
c. Sources d’information
A l’actif du BUCREP, l’on distingue deux recensements et une opération d’enquête. Le
troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2005 est la première grande
opération réalisée par cette institution comportant une section relative à l’activité économique
des individus. Les activités de ce recensement se sont déroulées dans des conditions difficiles
et les résultats ne sont pas encore disponibles. Les données de l’enquête post-censitaire sont
en cours d’exploitation, tandis que les travaux de saisie des données sont en cours de
préparation. Les nouveaux délais de publication des résultats ne sont pas connus.
Tableau 5 : Liste des enquêtes et recensements disponibles au BUCREP
OPÉRATION En abrégé Date Périodicité Couverture Observations
Recensements
Deuxième Recensement Général de la
RGPH 1987 10 ans Nationale Réalisé
Population et de l’Habitat
3ème Recensement Général de la Réalisé/Non
RGPH 2005 10 ans Nationale
Population et de l’Habitat encore publié
Enquêtes démographiques
2ème Enquête de Démographie et de
EDS 1998 5 ans Nationale Réalisée
Santé
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
d. Capacités techniques et technologiques
Tableau 6 : Personnel et matériel du BUCREP
Rubriques Quantité
Total 116
Personnel Cadres statisticiens et
27
démographes
Véhicules Nd*
Matériel Ordinateurs 102
Copieurs 4
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
*Le dernier recensement de la population a permis au BUCREP de se doter d’un important parc automobile.
Le BUCREP, mieux que l’INS, est suffisamment équipé en ordinateurs et véhicules de
service. Son ratio ordinateur par individu est très proche de 1. L’on peut cependant noter qu’il
accuse un faible nombre de cadres diplômés en statistique et démographie 27 sur 116
employés. Il faut d’ailleurs noter que la grande partie de ces 27 cadres est démographe de

13
Pour le moment au Cameroun, faute de résultats de recensement actualisés, les chiffres de la population sont
obtenus par des projections de l’INS.
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formation. Le BUCREP fonctionne aussi comme Entreprise Publique Administrative depuis


près de quatre années et ses cadres sont alors mieux rémunérés que ceux de l’administration.
Les cadres du BUCREP pour la plupart ont des connaissances très sommaires sur le marché
du travail. Aucune statistique dans ce domaine n’y est d’ailleurs produite pour le moment.
Celles disponibles sont issues des compilations des documents de l’INS. Le BUCREP utilise
principalement les logiciels SPSS et STATA pour le traitement des données statistiques.
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires du BUCREP se situent au niveau des partenaires au développement et
principalement l’UNFPA, et au niveau national on distingue le Ministère de tutelle
(MINEPAT), l’IFORD et l’INS. L’UNFPA apporte un appui technique et financier au
BUCREP tandis que ces relations avec les institutions nationales sont plus techniques et se
limitent principalement aux échanges de données.
f. Statistiques/informations produites
Les seules statistiques produites en relation avec le marché du travail sont les chiffres sur la
population dans le recensement de 1987 et les données de l’activité.
g. Outils de diffusion
Le BUCREP publie à l’occasion des enquêtes ou recensements réalisés des rapports sous
format papier et électronique. A l’occasion de certaines manifestations, le BUCREP publie
également des dépliants et brochures. En l’absence des données du recensement, le BUCREP
aurait pu réaliser des projections de la population à l’aide d’outils appropriés. Mais les rares
estimations utilisées au niveau national sont celles de l’INS. La structure ne dispose pas d’un
centre de documentation ou d’un site internet où les données pourraient être valorisées.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Le BUCREP dispose de plusieurs atouts qui pourraient lui permettre de produire des IMT si
les sources de données étaient disponibles : (i) Un personnel outillé aux techniques
démographiques et bien rémunéré (par rapport à la fonction publique) ; (ii) Un ratio
machine/homme proche de 1 ; (iii) Des logiciels statistiques appropriés.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les points faibles du BUCREP en matière de production des IMT sont cependant importants.
L’on note (i) La rareté de sources de données appropriées ; (ii) Le peu d’expérience en
matière de réalisation d’enquêtes statistiques ; (iii) L’insuffisance des ressources humaines ;
(iv) L’absence de personnel spécialisé ou outillé dans les statistiques du marché du travail ;
(v) L’absence d’une salle de documentation ; (vi) L’absence d’un site internet.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT.
Il s’agit des données sur la population et des indicateurs sur la santé des individus issus
respectivement du recensement de 1987 et de l’EDS de 1998.

2.1.3. Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)


a. Présentation en rapport avec la production des IMT
La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale est chargée d'appliquer la législation de la
Prévoyance Sociale arrêtée par le gouvernement. Ses prestations institutionnelles sont les
suivantes : (i) Les prestations familiales ; (ii) Les prestations de vieillesse, d'invalidité et de
décès ; (iii) Les prestations d'accident de travail et de maladies professionnelles.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Dans ses activités, la CNPS collecte des données sur les employeurs et les salariés à travers la
Déclaration des Informations du Personnel Employé (DIPE). La CNPS collecte également des
données de ses activités de prestations d'accident de travail et de maladies professionnelles.
Les données collectées par la CNPS servent principalement à l’orientation de ses activités de
P a g e | 23

sécurité sociale, mais aussi constituent la principale source d’information en matière de


sécurité sociale au Cameroun.
c. Sources d’information
La CNPS dispose d’une importante base de données d’employeurs sous forme de fichier
informatique. Le fichier issu des DIPE constituent également une source d’informations sur
les effectifs employés et les salaires. Les fiches d’enregistrement des prestations d'accident de
travail et de maladies professionnelles sont également une importante source de données qui
sans être représentatives de l’ensemble du marché permettent d’appréhender ce type
d’informations dans l’économie formelle. La CNPS a récemment effectué un recensement des
employeurs en 2007 dans le but de lui permettre de mieux assoir son assiette des contributions
de sécurité sociale.
Tableau 7 : Sources de données de la CNPS et indicateurs résultants.
Sources de données Indicateurs résultants
Fichier de la sécurité sociale - Les lésions et maladies professionnelles
Déclarations d’Informations sur le Personnel - La main-d’œuvre et ses caractéristiques
Employé (DIPE) - Les salaires
- Main-d’œuvre
Recensement des employeurs - Salaires
- Contributions à la sécurité sociale
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005
d. Capacités techniques et technologiques
La CNPS dispose d’une division des études et des statistiques avec du personnel outillé en
statistiques, économie et informatique. Le personnel actuel arrive à satisfaire aux attentes de
l’institution en matière de statistiques. Mais dans le but de mieux valoriser l’importante masse
d’informations disponibles à la CNPS, il faudrait encore du personnel outillé en statistiques et
informatique. La CNPS au niveau technologique est suffisamment équipée en ordinateurs et
autres matériels de travail. L’on note néanmoins l’absence de logiciels appropriés pour le
traitement des données statistiques.
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires de la CNPS sont principalement les organismes nationaux et internationaux
intervenant dans la sécurité sociale. Il s’agit du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale
(MINTSS) qui est la tutelle technique de l’entreprise au niveau national, du Bureau
International du Travail (BIT), de l’Association Internationale de Sécurité Sociale (AISS), et
du Centre Interafricain de la Prévoyance Sociale (CIPRES) qui sont les partenaires techniques
au niveau international. Les relations avec ces structures se résument à l’assistance technique
et au financement et de quelques études et formations au bénéfice des employés de la CNPS.
f. Statistiques/informations produites
En plus de ses activités courantes liées à la sécurité sociale, la CNPS produit des statistiques
de la sécurité pour les besoins de ces partenaires internationaux. Il s’agit en particulier des
statistiques des lésions et des maladies professionnelles. Mais la CNPS peut également
produire à partir de sa base de données des statistiques de la main-d’œuvre et ses
caractéristiques, et une ébauche des statistiques sur les salaires.
g. Outils de diffusion
La CNPS élabore un annuaire des statistiques de la sécurité sociale. Cet annuaire constitue le
principal sinon le seul moyen de diffusion de l’information statistique à la CNPS.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les avantages dont dispose la CNPS dans l’activité de production des IMT sont
essentiellement : (i) l’existence d’une division des études et statistiques ; (ii) un personnel
disponible et motivé pour la collecte des données ; (iii) de nombreuses sources de données
existantes ; (iv) du matériel informatique disponible.
P a g e | 24

i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT


Malgré les sources de données et le matériel informatique disponibles, la CNPS accuse de
nombreuses lacunes dans la production des IMT. L’action de gestion de la sécurité sociale qui
ici prime sur toute autre activité ne s’accompagne pas de données chiffrées qui auraient
permis au grand public de mieux apprécier les actions de la CNPS. Les faiblesses identifiées
sont donc : (i) l’existence de très peu de personnel outillé en statistiques et informatiques ; (ii)
des sources de données très peu valorisées ; (iii) l’utilisation de nomenclatures et de
méthodologies propres ; (iv) la rareté des publications dans son domaine d’activité; (v) un
site internet où ne figure pas l’information statistique du marché du travail.
2.1.4. Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
L’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (ONEFOP), de façon
institutionnelle, est au cœur du dispositif de collecte, de traitement et de diffusion de
l’information du marché du travail. Cette structure spécialisée du gouvernement, placée sous
tutelle du MINEFOP, doit également conduire des études et autres analyses pertinentes dans
le domaine de l’emploi et du marché du travail.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
L’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle est l’organe de
coordination de la production, de l’analyse et de la diffusion des informations du marché du
travail. Cet organisme, de par ses attributions, doit assurer l’animation du SIMT afin d’attirer
l’attention du décideur sur l’importance des informations du marché du travail dans les
politiques sociales et économiques, des producteurs sur la collecte des données et le calcul
des indicateurs, et enfin des utilisateurs sur l’intégration des IMT dans les études et autres
analyses stratégiques.
c. Sources d’information
L’ONEFOP ne dispose d’aucune source de données, ni d’aucune compilation des statistiques
du marché du travail. Aucune étude sur l’Etat des lieux n’a été conduite par cette institution
pour faire le point de l’existant et planifier de façon objective ses actions. Des travaux sont
cependant en cours dans le cadre de la production du bulletin d’information de l’ONEFOP.
d. Capacités techniques et technologiques
L’ONEFOP après sa mise en œuvre a effectué un important recrutement de personnel de
divers domaines dont des statisticiens, des économistes et des informaticiens. Le personnel de
cette structure tarde cependant à rendre opérationnelle la structure en mettant à la disposition
du public des informations du marché du travail.
e. Partenariats et collaborations
L’ONEFOP, de par sa place centrale dans l’observation du marché du travail, doit en principe
travailler avec tous les acteurs du SIMT. Mais à l’observation, ses partenaires se recrutent
plus du côté des ministères et en particulier du MINEFOP qui est sa tutelle technique. La
collaboration entre l’ONEFOP et les autres organes techniques comme l’INS, le BUCREP, le
FNE ou la CNPS n’est pas perceptible14 du moins si l’on s’en tient à la carence de données à
l’observatoire. L’ONEFOP doit encore faire d’importants efforts pour développer un réseau
de partenariat sur le plan technique et financier.
f. Statistiques/informations produites
L’ONEFOP n’a pas encore produit de statistiques, ni aucune compilation de statistiques du
marché du travail.
g. Outils de diffusion

14 L’ONEFOP n’a pas participé à la récente Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel réalisée par l’INS.
P a g e | 25

Les actions de la structure en matière de diffusion de l’information du marché du travail sont


encore imperceptibles. La structure prépare actuellement le premier numéro d’un bulletin
d’information dénommé « J’observe » qui va présenter l’emploi dans le secteur moderne. De
plus, l’ONEFOP qui fonctionne actuellement dans des locaux exigus à Yaoundé ne dispose
pas d’une salle de documentation.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
La structure qui fonctionne depuis près de deux années dispose du personnel et du matériel
informatique pour effectuer ne serait-ce que des compilations de données des IMT disponibles
dans les différentes administrations. De plus le personnel bénéficie d’un niveau de
rémunération au dessus des salaires de la fonction publique.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Au vu des missions assignées à l’observatoire l’on note que :
- l’Observatoire ne dispose pas d’une base de données sur les IMT ;
- aucune étude sur l’inventaire des IMT n’a été effectuée ;
- le personnel recruté serait peu outillé aux statistiques du marché du travail et aurait
besoin d’un grand renfort de capacité au niveau conceptuel et technique ;
- la structure manque d’initiative dans le domaine des IMT ;
- aucune visibilité15 des actions sur le plan des IMT n’est perceptible ;
- la structure n’a effectué aucune publication16 sur les IMT ;
- l’observatoire n’a pas de salle de documentation.
2.1.5. Fond National de l’Emploi (FNE)
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Créé en 1990 en pleine crise économique dans le volet social de l’ajustement structurel, le
Fonds National de l'Emploi (FNE), organisme sous tutelle du MINEFOP est le principal
organisme public de promotion de l'emploi au Cameroun. Ses principales activités se
résument à l'intermédiation entre les offres et les demandes d'emploi sur le marché du travail,
à la formation qualifiante et à l'appui à la création de micro-entreprises pouvant générer des
emplois.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Le FNE dans son fonctionnement collecte des informations à différents niveaux de ses
attributions et aussi à travers des sources extérieures : (i) l’enregistrement des offres d’emploi,
(ii) l’enregistrement des demandes d’emploi, (iii) le financement de micro-entreprises, (iv) la
formation qualifiante, (v) les rencontres sectorielles avec les chefs d’entreprises, (vi) les
annonces publiques d’offre d’emploi des entreprises.
Avec l’appui du BIT, de l’ACBF et d’autres partenaires, le FNE met progressivement en
place un système de production statistique qui intègre une meilleure organisation des
informations administratives, l'enregistrement, le traitement, l’analyse et une diffusion plus
efficiente des données pertinentes en matière de statistiques de l'emploi.
c. Sources d’information
Les principales sources de données disponibles au FNE sont : (i) le fichier des chercheurs
d’emploi ; (ii) le fichier des offres de travail des entreprises ; (iii) le fichier relatif à la
formation ; (iv) le fichier relatif aux projets financés dans le cadre de l’auto-emploi ; (v) le
fichier relatif à l’insertion professionnelle.
d. Capacités techniques et technologiques

15
La structure serait encore en phase d’observation.
16
La structure ne collabore pas véritablement avec les principaux acteurs des IMT que sont l’INS et le FNE,
mais cherche plutôt à organiser de grosses enquêtes sur l’emploi.
P a g e | 26

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations issues des études réalisées avec
l’appui technique du BIT, les actions suivantes et visibles sont entreprises par le FNE : (i) Le
FNE a interconnecté ses agences régionales à l’agence centrale ; (ii) Une base de données de
chercheurs d’emploi et d’offre d’emploi est disponible en ligne ; (iii) Une cellule des
statistiques a été mis en place et un statisticien économiste a été recruté ; (iv) Des travaux de
modernisation de la base de données du FNE sont en cours.
La structure est relativement très bien équipée en ordinateurs récents et autres matériels de
travail. La structure utilise également l’outil internet dans ses activités d’intermédiation.
e. Partenariats et collaborations
Le FNE entretient des relations avec les principaux acteurs du marché du travail aux niveaux
national et international, et sur le plan bilatéral et multilatéral. Le large partenariat du FNE se
matérialise au plan national par sa participation aux opérations nationales sur l’emploi et au
plan international par la place de choix qu’il occupe au sein des institutions publiques
africaines d’intermédiation.
Au niveau international, le FNE a conclu des partenariats avec des pays européens pour la
réinsertion des diplômés camerounais en fin de formation dans ces pays. Le FNE milite
activement dans les organisations africaines et mondiales d’intermédiation. Le FNE bénéficie
de l’appui technique des organismes d’intermédiation européens, notamment en France avec
l’ANPE et en Allemagne. Le FNE propose également son expertise technique aux organismes
africains et francophones d’intermédiation.
La structure bénéficie du soutien financier international (ACBF) dans l’amélioration de la
production et de la diffusion des IMT. Il sert d’ailleurs de point focal Cameroun pour la
formation et la diffusion de l’information du marché du travail dans le cadre du projet ACBF.
A ce titre le FNE a organisé plusieurs séminaires de formation en faveur des syndicats et
autres acteurs du marché du travail.
Sur le plan national, le FNE collabore avec tous les producteurs spécialisés (INS, BUCREP)
des IMT et les organismes œuvrant dans le domaine de l’emploi (Ministères, Organes
gouvernementaux, Syndicats et ONG). Elle a d’ailleurs apporté son soutient financier à
travers le projet ACBF à la réalisation de l’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI
2005).
Avec les autres partenaires que sont les entreprises publiques et privées, il apporte une
assistance au recrutement du personnel et à la formation en gestion des ressources humaines.
Les syndicats et chambres consulaires ont bénéficié de l’expertise du FNE en matière des
statistiques du marché du travail,
f. Statistiques/informations produites
Les statistiques produites par le FNE sont celles relatives à ces activités d’intermédiation, de
promotion de l’auto-emploi, de la formation qualifiante et des études sectorielles des filières.
Le FNE effectue également des compilations des statistiques du marché du travail
disponibles au Cameroun et s’apprête d’ailleurs à commettre une publication dans ce sens.
g. Outils de diffusion
Le FNE contribue à l’information du marché du travail à travers quelques publications
ponctuelles ou périodiques parmi lesquels nous citerons :
- “10 ans déjà au service de l’emploi : Faits et chiffres”(Avril 2000) qui fait un bilan
chiffré des activités du FNE en dix années d’existence.
- La “Contribution quantitative de chaque agence aux actions d’intermédiation” qui
présente les chiffres relatifs à l’accueil, à l’orientation, à la prospection et à l’insertion
répartis par agence.
P a g e | 27

- L’“Etude statistique sur les entreprises créées et les emplois offerts via Cameroun
Tribune” (2003), qui fait la présentation des informations concernant : (i) la création
d’entreprise par type d’activité, (ii) les offres publiées par catégorie
socioprofessionnelle, par sexe, par âge, par secteur d’activité et selon la durée
d’expérience.
- “Note de conjoncture sur l’emploi” (Novembre 2002) qui fait la synthèse des
évolutions constatées annuellement sur le marché du travail.
- La note de synthèse des statistiques du FNE qui présente les caractéristiques sociales
et professionnelles des chercheurs d’emploi, et la contribution des agences à la
réalisation des objectifs dévolus à la structure.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Le FNE dispose d’atouts certains dans la production des informations du marché du travail :
 la volonté affichée de ses dirigeants ;
 l’existence d’une cellule des statistiques pour les aspects conceptuels et la production
et d’une division informatique pour stocker et gérer les bases de données ;
 l’existence de plusieurs sources de données ;
 la multiplicité des publications dans le domaine ;
 La mise en œuvre au FNE du projet ACBF avec l’agence africaine de statistique
AFRISTAT et le BIT ;
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
L’étude de la production statistique au FNE a relevé quelques faiblesses du système de
collecte et de traitement des données et notamment :
 le non respect de quelques normes, nomenclatures et concepts établies pour la
collecte, l’exploitation et l’analyse des données des données ;
 les conseillers emploi du FNE sont encore très peu outillés en analyse statistique et en
analyse du marché du travail ;
 les bases de données du FNE sont encore sous-exploitées ;
 le réseau d’entreprises partenaires du FNE est encore sous-utilisé et devrait lui
permettre de collecter des informations supplémentaires sur la main-d’œuvre et les
qualifications.

2.2. Producteurs potentiels


Il s’agit de plusieurs administrations et organisations privées qui, pour les besoins de gestion
interne, collectent de l’information du marché du travail. La source de données ici est
essentiellement administrative.
2.2.1. Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP)
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle est chargé de l'élaboration et de la
mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière d'emploi, de formation et
d'insertion professionnelle.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Le ministère de l’emploi en liaison avec les directions techniques de l’administration est
chargé de: (i) la conception et la mise en place d'une base des données relatives à l'emploi et
à la formation professionnelle ; (ii) la conception et la réalisation des enquêtes sur l'emploi et
la formation professionnelle, en liaison avec les directions techniques ; (iii) la collecte des
données sur l'emploi en provenance des autres administrations ; (iv) l'élaboration et le suivi
des indicateurs clés sur l'emploi ; (v) la tenue des statistiques sur la main-d'œuvre nationale
et expatriée ; (vi) la tenue du fichier et des statistiques sur les personnels et les structures de
formation professionnelle publiques et privées.
P a g e | 28

c. Sources d’information
Le ministère ne dispose pas encore de véritables sources d’information sur l’emploi et le
marché du travail. Dans ses attribution il est cependant prévu qu’il mette en place des bases de
données relatives à l’emploi et à la formation professionnelle et réalise des enquêtes sur
l’emploi et la main-d’œuvre en partenariat avec les structures techniques comme l’INS. Les
projets et programmes mis en place pourraient aussi générer des informations utiles pour la
gestion.
d. Capacités techniques et technologiques
Le ministère est doté d’une division des études au sein de laquelle l’on retrouve des
économistes. La cellule des statistiques n’a pas de statisticiens de formation et n’est pas dotée
de l’outil informatique. Le personnel en place accuse un déficit en statistiques, informatique et
traitement de données.
e. Partenariats et collaborations
Le ministère de l’emploi a pour partenaires sur le plan national le MINTSS, les organismes
étatiques sous sa tutelle (ONEFOP, FNE), les ministères qui possèdent des missions dans le
domaine de l’emploi (MIJEUN, MINPROFF, MINAS). Sur le plan international, son
principal partenaire est le BIT, avec lequel il entretient des relations techniques et dont il
bénéficie parfois de l’appui financier dans l’élaboration de sa stratégie et sa politique
d’emploi.
f. Statistiques/informations produites
Le ministère ne produit pas de façon propre des statistiques du marché du travail. Il utilise les
statistiques en provenance des organes spécialisés comme l’INS et le FNE.
g. Outils de diffusion
Le ministère a récemment mandaté des services de consultant pour des études devant
concourir à l’élaboration de sa politique. Les résultats de l’étude seront disponibles sous
forme de rapport distribué sous format papier.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
L’on peut recenser les points suivants : (i) l’existence d’une cellule des statistiques ; (ii) des
économistes parmi lesquels des spécialistes des ressources humaines ; (iii) des missions et
attributions en matière de production des IMT très ambitieuses ; (iv) l’existence d’un réseau
de partenaires importants.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Le ministère de l’emploi accuse des lacunes qui pourraient émaner de sa jeunesse : (i) la
quasi-absence de personnels de formation statistique ; (ii) l’absence de sources de données et
base de données17 sur l’emploi; (iii) le peu de collaboration18 avec les producteurs officiels de
statistiques comme l’INS ; (iv) des actions beaucoup plus médiatiques qu’opérationnelles ; (v)
le manque de matériels de travail à la cellule des statistiques ; (vi) la faible valorisation des
IMT dans le processus décisionnel ; une cellule des statistiques dont les actions sont peu
perceptibles.
2.2.2. Ministère du Travail et de la sécurité sociale
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) est chargé de l'élaboration, de la
mise en œuvre et de l'évaluation de la politique et des programmes du Gouvernement dans les
domaines des relations professionnelles, du statut des travailleurs et de la sécurité sociale.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT

17
Le texte présidentiel de création prévoit pourtant la constitution de bases de données sur l’emploi.
18
Le Ministère de l’Emploi n’a pas participé à la réalisation de l’enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel.
P a g e | 29

Le MINTSS à travers sa cellule informatique et statistique mais aussi à travers ses directions
est chargé de: (i) la conception et la réalisation des enquêtes sur le travail, la santé et la
sécurité au travail et la sécurité sociale en liaison avec les directions techniques ; (ii) la
conception et de la mise en place d'une base des données relatives au travail, à la santé, la
sécurité au travail et à la sécurité sociale ; (iii) la collecte des données sur le monde du
travail en provenance des autres administrations ; (iv) l'exploitation, l'analyse et la mise à
disposition des données statistiques sur le travail, la santé et la sécurité au travail, la sécurité
sociale ; (v) l'élaboration et le suivi des indicateurs clés sur le monde du travail ; (vi) le suivi
du climat social19 et la collecte des statistiques y relatives.
c. Sources d’information
Le volet production de l’information sur le travail et la sécurité sociale a été effectif dans le
passé dans ce ministère. A travers ses structures déconcentrées et avec notamment les
inspections du travail dispatchées dans tout le territoire national jusqu’au niveau
départemental, le ministère devrait recueillir les principales données sur le travail. Ces
données serviraient ensuite à l’évaluation des actions menées à la base. Notons que depuis la
fin des années 1980 avec notamment la crise économique qui a fortement affecté les finances
publiques, les activités des inspections du travail même si elles se sont poursuivies, ont vu
leurs volets statistiques se détériorer profondément.
Tableau 8 : Indicateurs résultants de la source administrative des inspections du travail
Source administrative Indicateurs pouvant résulter
 Main-d’œuvre et salaires
- Main-d’œuvre et ses caractéristiques
- Offres et demandes de travail
- Salaires et heures de travail
 Domaine des relations professionnelles
- Créations et Fermetures d’entreprises
- Recrutements, compressions, licenciements, chômage technique, arriérés de
salaires, grèves et arrêt de travail, différents collectifs et individuel de travail
- Nombre de délégués de personnel des entreprises et ceux licenciés
- Les conventions collectives
Relevés administratifs des
inspections du travail  Sécurité sociale
- Nombre d’assurés sociaux
- Nombre d’employés affiliés à la CNPS
 Santé et sécurité au travail
- Nombre de cas d’accidents au travail
- Nombre de cas de maladies professionnelles
- Nombre de médecins de travail agréés
- Nombre d’entreprises couvertes par les médecins de travail et les
paramédicaux agréés
- Nombre de travailleurs couverts par les médecins de travail et les
paramédicaux agréés
Source : Nos propres compilations
d. Capacités techniques et technologiques
Tableau 9 : Ressources humaines et matérielles de la cellule des statistiques du MINTSS
MINETPS/Cellule de l’informatique et des statistiques Quantité
Total 4
Personnel
Cadres statisticiens 1
Socio-économiste 1
Véhicules 0
Matériel Ordinateurs 1 (en panne)
Téléphone/Fax/Copieur 0
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005

19
Il s’agit des grèves, des arrêts de travail et des conventions collectives.
P a g e | 30

Le MINETPS dispose d’une cellule de l’informatique et des statistiques qui compte 7


personnes dont 4 cadres. Parmi ce personnel l’on dénombre un seul statisticien, les autres
cadres proviennent du domaine de l’agriculture et autres domaines non liés aux statistiques.
La cellule dispose de trois postes d’ordinateurs dont certains sont assez vétustes. Elle ne
dispose pas de logiciel de traitement de données statistiques.
e. Partenariats et collaborations
Le MINETPS collabore au niveau national avec toutes les structures sous tutelle et en
particulier la CNPS, avec les centrales syndicales et les employeurs. Le ministère est
particulièrement actif dans le dialogue social. Au niveau international, son principal partenaire
est le BIT.
f. Statistiques/informations produites
Au vu de ses activités, le ministère devrait en principe produire des statistiques sur la main-
d’œuvre du moins au niveau du formel, des statistiques sur les grèves, lésions professionnelles
et conventions collectives. Pour l’instant, tel n’est pas le cas.
g. Outils de diffusion
Les données du ministère du travail font l’objet de rapports à la hiérarchie, laquelle hiérarchie
communique à travers les discours ministériels. A notre connaissance aucune publication
officielle sur les statistiques du travail n’a été produite.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
L’on peut citer : (i) l’existence d’une cellule informatique et statistique ; (ii) l’existence de
sources de données administratives.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les lacunes du ministère en matière de production de l’information statistiques sont : (i) La
sous-exploitation et la non-valorisation des sources de données administratives ; (ii)
l’absence d’un dispositif efficace de centralisation des données administratives ; (iii) le
manque de personnel outillé en statistiques du marché du travail ; (iv) l’insuffisance
d’ordinateurs et l’absence de logiciels statistiques pour le traitement des données ; (v)
l’absence de publications sur les statistiques du travail et de la sécurité sociale.
2.2.3. Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le MINFOPRA a pour missions : (i) la gestion des fonctionnaires et agents de l'Etat ; (ii) la
coordination des actions de formation des agents de l'Etat et des fonctionnaires ; (iii) les
études relatives à l'évolution des besoins et ressources en agents de l'Etat, sous réserve des
attributions dévolues aux autres chefs de départements ministériels.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Le MINFOPRA s’acquitte en principe au quotidien dans son fonctionnement : (i) du
recensement des personnels de l'Etat et de l'exploitation des données y relatives ; (ii) du suivi
de l'application de la réglementation relative aux accidents de travail, aux maladies
professionnelles et à la sécurité sociale, en liaison avec le Ministère concerné ; (iii) de la
mise à jour du fichier et des statistiques des stagiaires ; (iv) de l'élaboration et de la mise à
jour permanente des tableaux de bord de gestion des ressources humaines de l'Etat.
c. Sources d’information
Le MINFOPRA a mis en place un Système Informatique de Gestion du Personnel de l’Etat
(SIGIPES) actuellement en cours d’expérimentation dans quelques ministères. Le système
comporte des dysfonctionnements dont de nombreuses incohérences, les doublons et les
P a g e | 31

fonctionnaires fictifs. De nombreux recensements de personnels ont été organisés par le


MINFOPRA (Opération Antilope, Epervier, Regain et autres) à grand coup de tapage
médiatique, mais aucun résultat tangible n’a été publié.
d. Capacités techniques et technologiques
Le MINFOPRA ne dispose pas de cellule statistique. L’outil technologique au MINFOPRA
est son système informatique SIGIPES qui fonctionne en réseau.
e. Partenariats et collaborations
Le ministère de la fonction publique a pour partenaires au niveau national l’ensemble les
ministères sectoriels, l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) et
l’INS. Le partenariat avec les ministères sectoriels est beaucoup plus administratif avec le
recrutement et la gestion des carrières du personnel de l’Etat. L’INS recueille les données du
MINFOPRA pour l’annuaire statistique du Cameroun.
f. Statistiques/informations produites
Les statistiques produites sont celles sur le personnel de l’Etat.
g. Outils de diffusion
Mis à part les données de l’annuaire statistique du Cameroun recueillies par l’INS, aucune
autre publication du ministère de la fonction publique n’est disponible sur les IMT.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les points forts sont les suivants : (i) l’existence d’une base de données informatique des
agents de l’Etat ; (ii) une équipe d’informaticiens pour la gestion du système ; (iii) la volonté
du gouvernement de moderniser l’administration.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les lacunes que le ministère accuse dans l’accomplissement de ses missions en relation avec
les IMT sont : (i) L’absence d’une cellule des statistiques ; (ii) L’absence de statisticiens pour
la production des IMT ; (iii) Les redondances dans la base de données des agents de l’Etat.
2.2.4. Ministères en charge de l’éducation
Dans cette catégorie, l’on distingue le Ministère de l’Education de Base (MINEDUB), le
Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC), le Ministère de l’Enseignement
Supérieur (MINESUP). Les ministères de l’Education de Base et des Enseignements
Secondaires sont nés de l’éclatement de l’ancien ministère de l’éducation nationale. Le
MINEDUB est responsable de l’enseignement primaire et maternel tandis que le MINESEC
s’occupe de l’enseignement secondaire premier et second cycle, général et technique.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les différents ministères de l’éducation sont responsable, chacun en ce qui le concerne, de la
définition et de l’application de la politique du gouvernement dans l’enseignement.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Les ministères en charge de l’éducation à travers leurs cellules des Statistiques ou de la
planification sont chargés :
- de la centralisation et du traitement des statistiques de l'enseignement ;
- de la conservation et de la publication des données nécessaires à la prise de décision
stratégique en matière d'enseignement ;
- de l'élaboration et de la publication régulière des annuaires statistiques de
l'enseignement ;
- du pilotage du système d'information de l'enseignement ;
- de la définition et de la diffusion des normes et des outils d'échange des données entre
les institutions d’enseignement et les Ministères ;
P a g e | 32

- de la collecte des données statistiques de l'enseignement ;


- de la diffusion des informations statistiques concernant les institutions publiques et
privées d'enseignement ;
- de l'élaboration et de la publication régulière des rapports thématiques d'analyse sur
l'enseignement, en liaison avec les administrations concernées.
c. Sources d’information
Les sources de données à ce niveau sont d’abord administratives et peuvent être classées en
trois groupes : (i) Les données sur les effectifs (entrants, en cours de cycle et sortants); (ii) Les
données des filières d’études ou de formation de l’enseignement ; (iii) Les données sur les
infrastructures. Ensuite l’ancien ministère de l’éducation nationale a eu à réaliser une grande
opération d’enquête d’envergure nationale baptisée "carte scolaire" en 2003.
Le ministère de l’enseignement supérieur dispose comme principale source d’information les
relevés administratifs en provenance des différents établissements de l’enseignement
supérieur. En 2004, le MINESUP a organisé une enquête dénommée "Enquête Génération
2000" dont l’objectif était d’étudier le devenir des diplômés du supérieur ayant obtenu leur
diplôme sur la période 2000 à 2004.
d. Capacités techniques et technologiques
Les ministères en charge de l’éducation sont relativement bien dotés en ressources humaines
et matérielles. Bien que le nombre soit insuffisant face au vaste chantier de l’éducation, ils
concourent aux tâches courantes. Ces ministères font recours au besoin aux services de
consultants ou de l’INS pour la réalisation d’opérations d’enquêtes lourdes.
Tableau 10 : Ressources humaines et matérielles dans les ministères de l’éducation
Ministère / Organismes MINEDUB ET MINESEC MINESUP
Existence OUI OUI
Service en charge des statistiques
Intitulé Sous-Direction de la planification Cellule des statistiques
Total 26 cadres 9
Personnel
Cadres statisticiens 3 1
Véhicules 0 0
Matériel Ordinateurs 10 2
Copieur 1 0
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires au niveau national se recrutent dans le monde de l’enseignement et quelques
ministères sectoriels qui utilisent les données de l’éducation pour la planification stratégique.
Au niveau international, ces ministères à travers leurs directions de la planification
collaborent plus avec l’UNESCO et la BM. Le partenariat avec ces structures se situe au
niveau de la mise en œuvre et du suivi des politiques et stratégies élaborées en partenariat. Les
ministères de l’éducation collaborent également avec l’INS à qui ils fournissent des données
sur les effectifs scolarisés.
f. Statistiques/informations produites
L’enquête « carte scolaire » a permis de produire des informations sur : la scolarisation
(effectifs scolarisés par sexe, âge, etc), les infrastructures (salles de cours, bibliothèque,
salles de travaux pratiques, etc), le personnel enseignant et non enseignant, le budget etc.
L’annuaire statistique du MINESUP donne des informations générales sur les effectifs
(étudiants et enseignants) de l’enseignement supérieur par filière d’étude, établissements et
universités. L’enquête génération 2000 du MINESUP a fourni des données sur l’insertion
professionnelle des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.
g. Outils de diffusion
P a g e | 33

Le rapport sur la carte scolaire constitue la principale publication des ministères de


l’enseignement primaire et secondaire ces dernières années. Le MINESUP publie
annuellement un annuaire de l’enseignement supérieur.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les différents ministères disposent : (i) de services statistiques avec du personnel compétent ;
et (ii) de sources de données administratives et d’enquêtes.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les lacunes du dispositif de production de l’information du marché du travail sont : (i)
l’insuffisance du personnel outillé en statistiques de l’éducation dans les services
statistiques ; (ii) l’insuffisance du matériel de travail ; (iii) des sources de données peu
valorisées ; (iv) l’insuffisance des publications sur l’éducation.
2.2.5. Ministères en charge des questions sociales
Il s’agit ici des ministères de la jeunesse (MINJEUN), des affaires sociales (MINAS), de la
promotion de la femme et de la famille (MINPROFF).
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les ministères en charge des questions sociales possèdent dans leurs attributions (i)
l'élaboration et la mise en œuvre des stratégies appropriées pour faciliter la contribution des
couches défavorisées au développement du pays, (ii) l’insertion sociale des couches
défavorisées en milieux ruraux et urbains et (iii) la promotion économique et sociale des
couches défavorisées.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Dans leurs activités, ces ministères tiennent une comptabilité des actions menées en faveur
des couches défavorisées.
c. Sources d’information
Il n’existe pas à proprement parlé de base de données dans ces ministères. L’on peut
cependant retrouver les fiches de suivi/évaluation des projets mis en place en faveur des
couches défavorisées de la population. Les autres données nécessaires à l’orientation de leurs
politiques proviennent pour la plupart des données des enquêtes effectuées par l’INS.
d. Capacités techniques et technologiques
Ces ministères ne disposent pas de personnels appropriés au traitement des données
statistiques. On retrouve ça et là des personnes ayant des notions en économie et des
connaissances sommaires en statistiques. Le matériel informatique et les logiciels manquent
cruellement dans ces structures.
e. Partenariats et collaborations
Les ministères sociaux collaborent avec les principaux producteurs de statistiques des IMT
que sont l’INS et le FNE. Le partenariat consiste en un échange de données statistiques et à
l’occasion à un appui technique à l’utilisation de ces statistiques. Le MINJEUN collabore
également avec le ministère de l’emploi dans le cadre de la définition de la stratégie de
promotion de l’emploi des jeunes.
f. Statistiques/informations produites
Ces ministères ne produisent pas de façon formelle des statistiques du marché du travail, mais
rédigent des rapports sur les activités d’insertion issues des projets.
g. Outils de diffusion
P a g e | 34

Le ministère des affaires sociales produit un annuaire des statistiques et le ministère de la


jeunesse produit des brochures et autres dépliants sur la situation économique des jeunes.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
L’on note : (i) la volonté d’intégrer les IMT dans les stratégies sectorielles ; (ii) un personnel
motivé et disponible ;
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les lacunes sont : (i) Le manque de personnel spécialisé et outillé ; (ii) La non-maîtrise des
concepts et méthodes ; (iii) Le manque d’outils de travail ; (iv) L’absence de logiciels de
traitement de données ; (v) La quasi-absence de base de données.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Ces ministères élaborent quelques données sur les couches défavorisées : jeunes, femmes,
enfants, handicapés, etc.
2.2.6. Ministères de l’agriculture et de l’élevage
Il s’agit ici du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) et du
Ministère de l’Elevage, de la Pêche et des Industries Animales (MINEPIA).
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural et le Ministère de l’Elevage, des
Pêches et des Industries Animales ont pour responsabilités institutionnelles la mise en œuvre
de la politique du gouvernement en matière de développement de l’agriculture en général et
du monde rural en particulier. L’agriculture étant le premier employeur au Cameroun, ces
ministères ont un immense rôle dans le développement de l’emploi rural en particulier.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
En relation avec la production des indicateurs du marché du travail, les deux ministères ont
pour missions la collecte, la centralisation, le traitement, l’analyse et la diffusion des
statistiques de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et des industries agricoles.
c. Sources d’information
Malgré l’existence de responsabilités institutionnelles en matière de collecte des données
statistiques, les sources de données se font rares. Le dernier recensement agricole date des
années 1983/84, soit de plus de vingt années. La fréquence normale pour ce type d’opération
est en principe de 10 ans. Le ministère de l’agriculture et le ministère de l’élevage réalisent
cependant chaque année des relevés agricoles et des relevés sur le cheptel. L’emploi agricole
ne figure pas dans ce type d’opérations. Malgré la relative régularité de ces relevés, seul le
recensement agricole permet de recueillir de façon objective des informations sur l’emploi
agricole. Les données du recensement général de l’agriculture réalisé en 1984 étant devenues
obsolètes, leur actualisation s’impose. À défaut des données d’un recensement agricole, le
MINAGRI se propose de réaliser une enquête à couverture nationale pour disposer de
données de référence servant de repère à tous les intervenants du secteur rural.
Le ministère de l’agriculture donne également des autorisations de fonctionnement à des
Groupements d’Intérêt Commun GIC. Dans ce cadre, il dispose d’un fichier des (GIC)20
pouvant constituer une source d’information du marché du travail.
d. Capacités techniques et technologiques
Tableau 11 : Ressources humaines et matérielles des services statistiques du MINADER et du MINEPIA
Ministère / Organismes MINAGRI MINEPIA
Service en charge des Existence OUI OUI
statistiques Intitulé Direction des enquêtes et statistiques Cellule des études et des statistiques

20
Les GIC ne sont pas forcement des entreprises agricoles.
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agricoles
Total 37 dont 27 cadres 4 cadres
Personnel
Cadres statisticiens 5 0
Véhicules 1 0
Matériel Ordinateurs 9 1
Copieur 1 0
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005
La direction des enquêtes et statistiques agricoles du MINADER dispose d’environ 37
personnes dont 5 statisticiens. Son parc informatique est cependant très insuffisant puisque
l’on dénombre environ 9 postes d’ordinateurs pour 27 cadres environ. La cellule des études et
des statistiques du MINEPIA est très peu dotée en ressources puisqu’elle ne compte que 4
cadres, dont aucun statisticien et seulement une machine pour le travail.
e. Partenariats et collaborations
Les ministères de l’agriculture et de l’élevage collaborent avec des institutions
gouvernementales nationales et internationales, l’INS à qui elles fournissent des données
primaires, et les instituts de recherche (IRAD, IRD, CIRAD, etc). Le type de relation
entretenu avec ces institutions est beaucoup plus technique, mais ces ministères reçoivent
aussi de l’aide financière des partenaires au développement pour la réalisation des projets
agricoles. La collecte des informations du marché, qui n’est pas toujours une composante
prioritaire, pourrait être prise en compte du moins pour évaluer la pertinence des programmes
et projets en termes de création d’emploi.
f. Statistiques/informations produites
Le recensement agricole est la source d’information permettant de produire des statistiques du
marché du travail. Le rapport du recensement agricole de 1983/84 donne des indicateurs sur
l’emploi et les revenus agricoles.
g. Outils de diffusion
Le rapport du recensement agricole est disponible sous format papier à la bibliothèque de
l’Institut National de la Statistique. L’annuaire statistique de l’agriculture « AGRISTAT » est
aussi disponible en version électronique et support papier.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les ministères de l’agriculture et de l’élevage ont comme points forts : (i) le mérite d’abriter
des services de statistiques avec un personnel plus ou moins outillé ; (ii) l’assistance
technique de l’INS, des instituts de recherche et de développement ; (iii) des ressources
financières importantes même si la priorité n’est pas aux statistiques.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
La production des IMT dans ces ministères souffrent cependant de plusieurs lacunes : (i)le
manque de personnels outillés dans les services de statistiques à des niveaux de
responsabilité; (ii) l’insuffisance du matériel informatique et d’outils d’analyse pour la
production des informations du marché du travail ; (iii) l’absence ou l’obsolescence de la
base de sondage pour les opérations d’enquêtes agricole ; (iv) la sous-exploitation du
répertoire des Groupements d’Intérêt Communs ; (v) la non intégration des questions de
l’emploi dans les relevés agricoles ;
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Les ministères de l’agriculture et de l’élevage produisent des données sur la production
agricole, sur le cheptel animal, la production des industries de pêche.
2.2.7. Autres ministères sectoriels
Ce sont des ministères qui sont responsables des secteurs de l’économie à forte concentration
de la main-d’œuvre. Nous retenons les ministères suivants : les Ministères des Forêts et de la
Faune (MINEFF), du Tourisme (MINTOUR), de l’Industrie et du Développement
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Technologique (MINIMIDT), des Petites et Moyennes Entreprises de l’Economie Sociale et


de l’Artisanat, et le Ministère des Travaux Publics.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les ministères sectoriels sont chargés d’appliquer la politique du gouvernement en matière de
développement des filières économiques sous leur responsabilité.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Les missions institutionnelles de ces ministères en relation avec le marché du travail sont
essentiellement : (i) la centralisation et la production des données statistiques dans leurs
domaines d’activité (ii) le développement de bases de données de ces différents secteurs
d’activité (iii) et la réalisation des études socio-économiques et techniques.
c. Sources d’information
Pour le moment, les ministères sectoriels ne disposent pas de bases de données de leurs
secteurs d’activité contenant des informations sur l’emploi. Ces ministères possèdent
cependant chacun une base de données des entreprises intervenantes dans leurs domaines
d’activité.
La volonté de maîtriser la contribution de leurs secteurs d’activités à l’économie nationale est
cependant d’un intérêt pour les dirigeants. Ainsi, le MINEFF prévoit d’organiser une
actualisation de l’étude sur la contribution du secteur forestier à l’économie nationale dans le
but d’améliorer sa stratégie sectorielle et de fournir des données à la comptabilité nationale.
Le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat
(MINMEESA) nouvellement créé est actuellement dans un processus de recensement des
petites et moyennes entreprises. Le Ministère des travaux publics à travers les nombreux
projets où la méthode HIMO a été utilisée peut en principe produire des statistiques sur la
main-d’œuvre répertoriée au cours de ces projets. Le Ministère du tourisme dispose d’une
liste des établissements de tourisme et les relevés effectués sur le terrain pourraient permettre
d’avoir une idée des emplois dans les entreprises modernes du tourisme et de l’hôtellerie.
d. Capacités techniques et technologiques
Les ministères sectoriels disposent pour quelques-uns de services statistiques avec plus ou
moins de statisticiens. De façon générale, au niveau des ressources humaines, le personnel est
très peu sensibilisé sur les questions liées à l’emploi. L’on note que ces ministères disposent
dans les services statistiques de matériel informatique en nombre relativement proportionnel
aux effectifs employés.
Tableau 12 : Ressources humaines et matérielles de quelques ministères sectoriels
Ministère / Organismes MINEF MINPOSTEL MINTOUR MINT

Existence OUI OUI OUI OUI


Service en charge des Cellule de Cellule de Cellule de
statistiques Cellule
Intitulé l’informatique et l’informatique et l’informatique et
Informatique
des statistiques des statistiques des statistiques
Total 5 2 cadres 4 cadres 3 cadres
Personnel
Cadres statisticiens 0 0 3 2
Véhicules 0 0 0 0
Matériel Ordinateurs 3 2 4 2
Copieur 1 - 0 0
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005
e. Partenariats et collaborations
Les ministères sectoriels n’entretiennent pas véritablement de relations spécifiques pour la
production des IMT. Ils sont souvent conviés aux séminaires organisés par le BIT, le
ministère de l’emploi, le FNE et l’INS. Mais de façon formelle, les relations entretenues avec
les organisations nationales et internationales le sont plus dans le cadre du développement
économique de leurs filières, l’emploi n’étant qu’un aspect secondaire des travaux.
P a g e | 37

f. Statistiques/informations produites
Les ministères sectoriels, à notre connaissance, ne produisent pas d’informations sur l’emploi.
Il s’agit beaucoup plus de données sur le développement économique de leurs filières, dans
lesquelles l’on peut retrouver des estimations de la contribution en termes d’emploi.
g. Outils de diffusion
Les études sectorielles de l’économie pour les ministères qui les ont produites sont
disponibles sous format papier.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Le mérite des ministères sectoriels en matière de production des IMT est la volonté de réaliser
des opérations de collecte de données en y intégrant un volet relatif à la main-d’œuvre qui
pourraient permettre d’intégrer les IMT.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les points faibles sont plus nombreux et concernent : (i) l’absence de personnels
techniquement outillés sur plan des statistiques en général et des statistiques du marché du
travail en particulier; (ii) la non prise en compte des indicateurs du marché du travail dans
les études sectorielles; (iii) l’absence de base de données.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Ce type d’indicateurs peut se retrouver dans les études sectorielles réalisées par ces différentes
administrations et concernent la contribution des secteurs à l’économie.
2.2.8. Agences privées d’intermédiation
Les entreprises privées d’intermédiation sont assez nombreuses sur le marché du travail
camerounais et sont de plus en plus prisées par les entreprises privées.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les agences privées d’intermédiation à la différente du FNE vendent leurs expertises dans le
traitement des ressources humaines aux employeurs qui en font la demande.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Les entreprises privées de placement disposent de bases de données de CV et d’offres
d’emploi et produisent des statistiques de l’intermédiation pour des besoins de gestion interne.
c. Sources d’information
Les sources d’informations sont : (i) le fichier des demandes d’emploi ; (ii) le fichier des
offres d’emploi ; (iii) le fichier de la formation qualifiante ; (iv) le répertoire des entreprises
partenaires et des centres de formations.
d. Capacités techniques et technologiques
Les agences privées d’intermédiation disposent de personnel qualifié pour la gestion des
ressources humaines. Ce personnel n’est cependant pas outillé au niveau conceptuel et
méthodologique pour la production des IMT. Les bureaux privés de placement de la main-
d’œuvre sont aussi relativement bien équipés en matériels informatiques mais manquent de
logiciels de traitement de données statistiques.
e. Partenariats et collaborations
Les agences privées de placement collaborent plus avec les entreprises qui sont leurs clients.
Avec l’administration, la collaboration se limite au niveau de l’octroi et du retrait des
agréments.
f. Statistiques/informations produites
Les statistiques produites servent à la gestion interne et sont principalement les bilans en
matière de placement : (i) nombre d’offres d’emplois reçus, (ii) nombre d’offres satisfaits, (iii)
P a g e | 38

effectifs des chercheurs d’emploi par niveau de qualification et par profession, (iv) nombre de
formations effectuées.
g. Outils de diffusion
Les agences privées d’intermédiation, évoluant dans un marché concurrentiel ne diffusent pas
l’information statistique du marché du travail. Quand bien même elles le feraient, ce serait à
titre publicitaire et difficilement assimilable à l’information statistique.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Elles ont le mérite de tenir à jour une banque de données de CV et d’offres d’emplois à usage
interne.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Elles accusent cependant des lacunes qui ne leurs permettent pas de produire les IMT : (i) la
production des IMT n’est pas une de leurs priorité et elles se contentent de produire des
informations sous forme de bilan pour la gestion interne ; (ii) le personnel n’est pas outillé à
la production des statistiques du marché du travail ; (iii) les bureaux de placements n’ont pas
d’outils logiciels appropriés pour le traitement des données ; (iv) les sources de données sont
peu valorisées sur le plan de la production des IMT.

2.3. Partenaires sociaux et au développement


Il s’agit ici des syndicats, des chambres consulaires et des organisations internationales.
2.3.1. Syndicats et mouvements patronaux
Pour le compte des syndicats de travailleurs, les centrales syndicales suivantes ont été
visitées : la Centrale Syndicale des travailleurs du Cameroun (CSTC), l’Union des Syndicats
Libres du Cameroun (USLC), la Confédération des Syndicats Indépendants du Cameroun
(CSIC), l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC), la Centrale Syndicale du
Secteur Public (CSP), la Confédération Générale des Travailleurs du Cameroun-Liberté
(CGT-Liberté), la Confédération des Syndicats Autonomes du Cameroun (CSAC) ; Et pour le
compte des syndicats patronaux, le Groupement Inter patronal du Cameroun (GICAM), le
Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM).
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Ils ont pour rôle de défendre les intérêts de leurs adhérents, qui sont les employés pour les
syndicats de travailleurs, et les employeurs pour les syndicats patronaux.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Dans le cadre de la gestion et de l’orientation des activités courantes, les mouvements
syndicaux recueillent des données sur le terrain. Pour les syndicats de travailleurs, il s’agit des
données de la main-d’œuvre et pour les syndicats d’employeurs, il s’agit des données de la
conjoncture économique des entreprises.
c. Sources d’information
Les sources de données au niveau des syndicats de travailleurs sont constituées de fiches de
recueil d’informations sur la main-d’œuvre, les conditions d’emploi, les licenciements et
autres pertes d’emplois, les recrutements, les grèves, les maladies professionnelles, les
créations et les fermetures d’entreprises.
Au niveau des syndicats d’employeurs, des enquêtes de conjoncture dans les entreprises
membres sont organisées trimestriellement et donnent lieu à une série de données sur la
conjoncture des entreprises.
d. Capacités techniques et technologiques
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Les syndicats de travailleurs sont pour la plupart pauvres en ressources humaines, en


matériels de travail et en outils de production et d’analyse des indicateurs du marché du
travail. Quelques unes bénéficient de l’appui technique de quelques adhérents travaillant dans
des structures spécialisées du marché du travail ou disposant de connaissances en économie et
statistique. Les syndicats d’employeurs qui ont plus de moyens financiers disposent de
personnel qualifié et de matériel informatique pour la production et l’analyse des statistiques
en général et des indicateurs du marché du travail en particulier.
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires des syndicats en matière des IMT sont pour l’essentiel les ministères de
l’emploi et du travail, l’INS, le FNE et les organismes internationaux comme le BIT. Les
relations sont techniques, et parfois d’assistance financière en particulier pour les syndicats de
travailleurs.
f. Statistiques/informations produites
Dans la pratique, les syndicats ne produisent pas d’IMT et se contentent d’utiliser ceux
produits par l’INS. Nous notons cependant la tentative par quelques syndicats de produire des
indicateurs sur la base de questionnaires. Il s’agit de l’Union Générale des Travailleurs du
Cameroun (UGTC) qui entreprend annuellement avec plus ou moins de succès une opération
de collecte de données dénommé "Bilan de l’emploi". Les syndicats patronaux dans leurs
notes de conjoncture font le point sur la conjoncture de l’emploi et des salaires.
g. Outils de diffusion
Les centrales syndicales disposent pour la plupart de journaux d’informations. Les syndicats
patronaux réalisent quant à elles des études sur la base des enquêtes de conjoncture et qui
donnent lieu à un document publié chaque trimestre.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les points forts des syndicats sont en général : (i) la grande motivation du personnel malgré
des ressources limitées ; (ii) la multidisciplinarité du personnel ; (iii) la participation aux
nombreux séminaires et ateliers organisés par le BIT et d’autres organismes.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les points faibles21 recensés au niveau des syndicats sont : (i) l’insuffisance de personnels
spécialisés dans les IMT ; (ii) l’insuffisance de ressources matérielles et financières pour
beaucoup d’entre eux ; (iii) la non-centralisation et la sous-exploitation des données
collectées sur le marché du travail ; (iv) le manque de publications sur les IMT et en
particulier sur les grèves, les conventions collectives, les licenciements, les recrutements bref
sur la dynamique d’emploi.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Dans les notes de conjoncture des syndicats patronaux, l’on peut retrouver des informations
sur la santé économique des entreprises et du pays telles que le perçoivent les chefs
d’entreprises.
2.3.2. Chambres consulaires
Il s’agit ici de la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Mines du Cameroun (CCIMA) et
de la Chambre d’Agriculture, de l'Elevage et des Forêts du Cameroun.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les chambres consulaires à l’instar des Assemblées Consulaires sont des organismes
consultatifs et représentatifs des milieux d’affaires. Ces organismes jouent le rôle de courroie
de transmission entre d’une part, les milieux d’affaires privés et d’autre part, les pouvoirs
publics en matière de consultation et de représentation.

21
Pour beaucoup de syndicats, la lutte pour la survie prévaut sur la production des IMT.
P a g e | 40

b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT


Les chambres consulaires collectent et analysent les données en rapport avec l’activité
économique dans leur domaine de compétence. En particulier, la chambre de commerce et
d’industrie du Cameroun développe une abondante activité (i) de collecte, de traitement et de
diffusion des informations économiques et commerciales et (ii) de réalisation de publications.
La chambre d’agriculture est quant à elle très active au niveau de la collecte des données
concernant la production agricole et sylvicole au Cameroun.
c. Sources d’information
L’on note essentiellement les bases de données des enquêtes de conjoncture effectuées par les
chambres consulaires et les données issues des études réalisées sur les entreprises de
différentes branches d’activités.
d. Capacités techniques et technologiques
Les chambres consulaires disposent de personnels appropriés pour la collecte et l’analyse des
informations du marché du travail. L’on note cependant que ce personnel est en nombre
insuffisant par rapport au champ couvert. Les chambres consulaires sont également bien
équipées en matériel informatique pour le traitement des données. La chambre d’agriculture
ne dispose cependant pas d’outils appropriés pour le traitement des données statistiques.
e. Partenariats et collaborations
Les chambres consulaires collaborent principalement avec les entreprises relevant de leurs
domaines d’activités. Elles collaborent aussi étroitement avec l’administration dans le cadre :
(i) de l’appui à la création des entreprises ; (ii) des échanges internationaux, (iii) de la
promotion des exportations par le biais de la participation aux foires et salons ; (iv) de
l’assistance en matière de recherche de partenaires ; (v) de la formation (formation continue,
séminaires, conférences).
f. Statistiques/informations produites
L’emploi apparaît dans les notes de conjoncture en termes de dynamique des effectifs et des
rémunérations : effectifs employés, nouveaux recrutements, variation des salaires. Les fiches
sectorielles donnent également une information sur l’emploi par secteur.
g. Outils de diffusion
Les chambres consulaires éditent des ouvrages à caractère promotionnel. Il s’agit des
documents : (i) Note de conjoncture ; (ii) Annuaire des entreprises ; (iii) Guide du créateur
d’entreprises ; (iv) Lettre consulaire ; (v) Bulletin d’informations ; (vi) Fiches sectorielles.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les chambres consulaires disposent tout comme les syndicats patronaux de personnels outillés
dans la production et l’analyse des IMT. Elles sont également bien équipées en matériels
informatiques et en logiciels de traitement de données pour la CCIMA en particulier.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Les chambres consulaires souffrent cependant de quelques difficultés pour la production des
IMT : (i) la production des IMT n’est pas une de leurs priorités en matière de production
statistique ; (ii) le personnel disponible pour la production de statistiques est très
insuffisante ; (iii) le personnel de la chambre d’agriculture n’est pas outillée pour la
production des IMT ; (iv) les sources de données disponibles dans les chambres consulaires
sont très peu valorisées ; (v) le réseau des partenaires des chambres consulaires reste très
peu valorisé.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Les chambres consulaires produisent à travers diverses publications plusieurs statistiques sur
l’activité économique dans les différentes branches d’activité.
2.3.3. Organisations internationales
P a g e | 41

Seules les organisations internationales qui interviennent dans le champ des IMT ont été
ciblées. Il s’agit du BIT, du PNUD, de la Banque Mondiale, l’UNICEF, l’UNFPA et de
l’Union Européenne. Nous n’avons cependant pu travailler qu’avec le BIT et la Banque
Mondiale.
a. Présentation en rapport avec la production des IMT
Les organismes internationaux assistent le gouvernement dans la mise en œuvre de sa
politique de développement du pays.
b. Mandat et rôles en rapport avec la production des IMT
Les partenaires au développement appuient financièrement et techniquement l’Etat dans la
réalisation de nombreuses enquêtes dont celles portant sur l’emploi ou comportant un volet
consacré à l’emploi.
c. Sources d’information
Les sources d’informations proviennent des données officielles des pays. Elles peuvent
également provenir des études faites au niveau national. Sur le marché du travail, de
nombreuses tentatives se sont manifestées pour la mise en place de bases de données mais ont
connu des fortunes diverses : (i) Le BIT a essayé de mettre en place une base de données des
indicateurs du marché du travail au bureau sous-régional (BDMAC) ; (ii) La Banque
Mondiale dispose des bases de données des principales enquêtes réalisées à l’INS puisque
c’est elle le principal financier pour plusieurs d’entre elles ; (iii) Le PNUD a réalisé des
études thématiques sur les questions d’indicateurs (les indicateurs des OMD) parmi lesquels
figuraient quelques indicateurs du marché du travail ; (iv) l’Union Européenne et le BIT ont
apporté récemment leur appui à l’INS dans la réalisation de la récente enquête ECAM 3.
d. Capacités techniques et technologiques
Les partenaires au développement disposent de suffisamment de compétences pour assister le
pays et font appel à des services de consultants pour les appuyer en cas de nécessité. Sur le
plan technologique ils sont aussi suffisamment équipés au niveau du matériel et des logiciels
de traitement de données. C’est d’ailleurs ces organismes qui les octroient à la demande, aux
producteurs nationaux comme l’INS ou le BUCREP. Notons que l’absence de spécialistes des
questions de l’emploi dans les bureaux locaux de nombreux organismes, dont le BIT, est un
sérieux handicap dans l’appui à la production des IMT. L’assistance technique des
partenaires au développement en matière d’IMT se trouve donc limitée.
e. Partenariats et collaborations
Les partenaires au développement entretiennent des relations étroites avec tous les
producteurs des IMT dans le cadre général et dans le cadre des statistiques du marché du
travail en particulier. Les actions du Bureau International du Travail sont peu perceptibles
dans le domaine de la production des IMT. Le BIT est très peu associé22 à la réalisation
d’enquêtes sur l’emploi ou comportant un volet emploi. De plus, le fait que le BIT ne soit pas
un bailleur handicape ses interventions dans la collecte, ses actions se limitent à la
formulation de politiques avec le ministère de l’emploi, lesquelles politiques pour l’instant ne
sont pas perceptibles et n’ont pas d’actions visibles.
f. Statistiques/informations produites
Les partenaires au développement produisent des indicateurs en partenariat avec les
institutions nationales ou grâce aux services de consultant. Le BIT a eu à solliciter les services
de consultants pour exploiter de façon approfondie les bases de données de l’INS pour la
production des IMT. Le PNUD a eu recours aux services de consultants pour produire des
indicateurs sur les OMD. La banque mondiale en plus des statistiques qu’elle recueille au
niveau national fait des estimations et des projections de la population active.
22
La récente enquête ECAM 3 a cependant bénéficié d’un appui financier du BIT et de l’introduction dans le
questionnaire de l’enquête d’une section réservée au travail des enfants.
P a g e | 42

g. Outils de diffusion
Il s’agit essentiellement de brochures et dépliants sur les indicateurs du marché du travail au
Cameroun. L’on note aussi la publication de rapports ou études comportant des sous-thèmes
liés à l’emploi. Enfin les annuaires statistiques de ces organismes présentent la situation pays.
h. Points forts en rapport avec la production des IMT
Les partenaires au développement ont des ressources humaines et financières pour apporter un
appui technique, matériel et financier aux producteurs nationaux.
i. Points faibles et manques en rapport avec la production des IMT
Au niveau local, les partenaires au développement n’ont en général pas de personnels
spécialisés dans les IMT. S’il faut reconnaître que les IMT sont présentés comme une priorité
dans les politiques d’assistance au développement, il faut cependant reconnaître que les
moyens qui doivent être mis en œuvre ne sont pas toujours dégagés.
j. Les statistiques économiques, sociales et démographiques utiles pour le BIT
Les partenaires au développement et les organismes du système des Nations Unies en
particulier publient une gamme assez large d’indicateurs sur l’économie, la santé, l’éducation,
la démographie au Cameroun avec la collaboration des producteurs nationaux que sont l’INS
et le BUCREP.
P a g e | 43

3. UTILISATION DE L’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL


Bien que les sources d’informations sur le marché du travail au Cameroun soient diverses, les
principales utilisations qui sont faites de ces informations, varient en fonction des différentes
institutions et organes, acteurs sur le marché du travail. Les différentes institutions
utilisatrices qui ont été identifiées lors de la phase de collecte d’informations sont les
institutions gouvernementales, les organismes privés et internationaux et les syndicats. Au-
delà de ces trois grands groupes, d’autres utilisateurs, en particulier les chercheurs d’emploi,
utilisent les informations du marché du travail. Deux aspects doivent être prise en
considération : d’une part l’expression des besoins d’informations ou d’indicateurs du marché
du travail, besoin exprimé par les utilisateurs finaux des informations, d’autre part l’analyse
de l’utilisation des informations ou indicateurs du marché du travail effectivement
rencontrées. Nous nous attacherons à développer principalement ce dernier aspect.
Afin de mieux comprendre le contexte dans lequel les informations sur le marché du travail au
Cameroun sont utilisées par ces différents acteurs, nous proposons de décrire l’utilisation de
ces informations en fonction du rôle et des actions de chacun de ces acteurs. Pour chacun des
acteurs, nous donnerons les indicateurs les plus usités, le cadre dans lequel ces informations
sont utilisées, le type d’analyse fait et enfin les décisions prises sur la base de ces informations
du marché du travail.
3.1. Décideurs
Au niveau des institutions gouvernementales, il faut noter que toutes les structures
productrices de l’information sont les premières utilisatrices de cette information, au-delà de
leurs prérogatives institutionnelles qui leur demande de produire et de mettre à disposition les
informations sur le marché du travail. Les principales analyses et décisions qui sont prises sur
la base des informations produites, au niveau du gouvernement, sont faites par les institutions
dont les principales missions sont la formulation et le pilotage des programmes ou politiques
en matière d’emploi et de formation professionnelle. Cependant la principale difficulté
rencontrée auprès de ces institutions de prise de décision, est la formulation des besoins réels
en termes d’indicateurs du marché du travail, pour la résolution des problèmes bien
spécifique. Les services d’analyse et de production de documents devant servir à la prise de
décision, sur la base des informations produites par les structures productrices de
l’information, n’utilisent que les informations disponibles23.
Les principales structures utilisatrices de l’information produite sur le marché du travail sont :
- Le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, dont l’une des principales
prérogatives est de suivre l’évolution des indicateurs clés du marché du travail. De ce
fait, les différents indicateurs aussi bien de l’emploi, du chômage, du sous-emploi et
de la formation associés à des variables démographiques lui sont nécessaires ;
- Le ministère du travail de la prévoyance sociale, qui assure la tutelle institutionnelle de
la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, a la charge de suivre les indicateurs relatifs
aux conditions de travail et au dialogue social, ainsi que les indicateurs de lésion
professionnelle ;
- Le ministère de la jeunesse, dont l’une des attributions est le suivi de l’insertion des
jeunes par leur promotion économique. Les statistiques relatives à l’emploi des jeunes
lui sont d’une grande utilité, surtout si elles sont ventilées par sexe et par région, afin
de permettre un équilibrage des actions entreprises dans l’espace ;
- Le ministère de la promotion de la femme et de la famille, qui a pour attribution de
promouvoir et de valoriser les emplois des femmes dans les différentes couches
23
Il faut dire que la liste en annexe du document d’entretien présente une série d’indicateurs que les utilisateurs
finaux ont souhaité avoir à la leur disposition, mais faute de leur production, ils se contentent de ce qui est
disponible.
P a g e | 44

économiques. Leurs principales actions sont en faveur des femmes rurales. Les
statistiques et indicateurs relatifs à l’emploi rural des femmes lui permettent de mieux
formuler les actions en leur faveur.
Les autres ministères, qui interviennent dans d’autres domaines à fort potentiel d’emploi,
particulièrement le Ministère des Travaux Public, le Ministère du Tourisme, le Ministère de
l’Urbanisme et de l’Habitat, ne prennent pas en priorité les statistiques de l’emploi dans
l’évaluation de leurs actions et politiques sectorielles

3.1.1. Indicateurs les plus utilisés.


Très peu d’indicateurs sur la création d’emploi sont utilisés dans le cadre des politiques
nationales. Les statistiques qui sont parfois utilisées le sont dans le but de la propagande
politique lors du lancement des projets d’envergure. Récemment24, le ministre de la jeunesse,
lors du lancement de deux grands projets en faveur de l’insertion des jeunes, le projet
PIFMAS (projet d’insertion socioéconomique des jeunes par la création des micro-entreprises
de fabrication de matériel sportif) et le PAJER-U (Programme d’appui à l’insertion à la
jeunesse rurale et urbaine), annonçait la création de près de 18 000 emplois en faveur des
jeunes de la tranche 18 à 35 ans. Mais à la lecture des principales activités à mener dans le
cadre de ces programmes, on note principalement les activités de sensibilisation, et la
sélection de projets fiables montés par les jeunes eux-mêmes et qui devraient recevoir des
concours financiers pour leur réalisation. Or les jeunes qui sont les plus ciblés sont ceux non
scolarisés et déscolarisés. Aucun mécanisme explicite n’est mis en place pour assurer la
création de ces emplois promis.
A la lecture des différents documents et rapports administratifs, les indicateurs qui reviennent
le plus sont : le niveau d’activité et le taux de chômage. Cet état de fait est causé par le
caractère transversal et très général des administrations. Les autres indicateurs apparaissent
plus dans le cadre des programmes et activités que celles-ci mènent avec certains bailleurs de
fonds. Il faut aussi noter le volet politique qui a une grande influence sur la prise de décision
au niveau des administrations et par conséquent sur les informations et indicateurs disponibles
et plus pertinents.
Au niveau de l’action globale du gouvernement, les informations sur le marché du travail sont
plus mentionnées dans le DSRP et les documents de stratégies sectorielles.
3.1.2. Cadre d’utilisation de l’information
3.1.2.1. DSRP
Bien que le document de stratégie de réduction de la pauvreté fasse allusion à l’importance de
la création d’emploi pour la lutte contre la pauvreté, les indicateurs de suivi/évaluation sont en
nombre insuffisant dans ce document. En effet, à l’analyse du document de stratégie de
réduction de la pauvreté (DSRP), il apparaît une faible préoccupation en termes d’indicateurs
de suivi de l’emploi. Sur les 64 indicateurs de suivi des politiques du DSRP au Cameroun,
seulement 4 sont relatifs à l’emploi : le taux de chômage, le taux d’activité, le taux
d’informalité et le pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole. Ces
informations ne sont pas ventilées par sexe et âge. L’analyse globale qui est faite cache de
profondes disparités sociodémographiques et économiques. Les périodicités de collecte étant
très différentes, les analyses croisées et les comparaisons dans le temps sont difficiles. Les
sources d’informations pour le calcul de ces indicateurs sont les enquêtes camerounaises
auprès des ménages (ECAM) et la dernière enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI).

24
En date du mercredi 31 octobre 2007 dans le quotidien Cameroon Tribune N° 8967/5166 du jeudi 1er
novembre 2007.
P a g e | 45

Il faut dire que les méthodologies de ces deux enquêtes étant différentes, la comparaison est
rendue difficile.
La première version du DSRP s’est principalement appuyée sur la première enquête
camerounaise auprès des ménages. La section relative à l’emploi présente peu d’indicateurs
pertinents sur l’emploi, et la ventilation des indicateurs disponibles selon d’autres critères,
comme le milieu rural ou urbain, n’a pas été prise en compte comme indicateur stratégique de
suivi du DSRP. Actuellement ce document est en cours de révision et une troisième enquête
auprès des ménages (ECAM 3) a été réalisée à cet effet. Les politiques seront reformulées ou
corrigées et le tableau des indicateurs de suivi sera modifié. D’autres indicateurs nécessaires à
une bonne planification et une bonne évaluation des actions de lutte contre la pauvreté
devraient être élaborés.
3.1.2.2. Stratégies sectorielles

Stratégie des BTP : Stratégie du ministère des Travaux Public


Le secteur des BTP est un secteur à fort potentiel de création d’emploi, aussi bien en milieu
rural qu’en milieu urbain. Le document de stratégie des BTP utilise bon nombre d’indicateurs
sur l’emploi. Il y ressort principalement les statistiques sur le volume d’emploi créé par
secteur : Le secteur formel et le secteur informel. Le tableau ci-dessous donne une estimation
du volume d’emploi créé en 2004 dans le secteur des BTP.
Tableau 13: IMT de la stratégie des BTP
Indicateurs Effectifs
Emploi informel 95000
Mains d’œuvre du sous-secteur routier 21000
Emploi du secteur public 3500
Total pour l’année 2004 119500
Source : Document de stratégie des BTP du Cameroun
Le document mentionne cependant que le nombre d’actifs dans le secteur est mal connu. La
principale source d’informations disponible étant les différents rapports des programmes et
projets qui sont exécutés.
Le secteur des travaux publics est très pourvoyeur d’emploi. L’on se rend compte de la
disponibilité des informations au niveau du secteur des travaux publics. Mais le principal
problème est le manque de méthodologie et de structuration de l’information du secteur25. Au
vu du volume d’emploi créé dans ce secteur chaque année du fait de nombreux projets, il
serait souhaitable de mettre au sein de ce département ministériel, des instruments appropriés
de collecte de données sur les IMT. Ces informations, bien traitées et analysées, pourraient
servir de levier pour la politique gouvernementale.
D’autres indicateurs peuvent être obtenus de cette source, à savoir :
 l’évolution annuelle du nombre d’emplois créés par les travaux routiers ;
 la masse salariale créée annuellement par les travaux routiers ;
 le taux d’accidents de circulation par catégorie et état de la route ;
 la mobilité des usagers ;
Stratégie de l’éducation
Dans la stratégie de l’éducation, les indicateurs relatifs au marché du travail qui sont
mentionnés sont le taux d’activité, principalement celui des jeunes par secteur d’activité. La
source de cette information est l’enquête ECAM II réalisée en 2001. Il faut noter que les
25
Un service de statistiques serait le bien venu dans ce ministère, service qui se rapprocherait de l’INS afin que
les données collectées soient comparables et harmoniser selon les méthodologies de l’INS.
P a g e | 46

jeunes dont il est question dans le document de stratégie du secteur éducatif sont les jeunes de
25 à 34 ans, et non les jeunes au sens du BIT qui eux sont âgés de 15 à 24 ans.
Pour ce qui est de certains indicateurs et ratios relatifs au nombre d’enseignants ou au ratio
nombre d’élèves par enseignant, il faut se référer au document de la carte scolaire qui a été
élaborée en 2001-2003. La mise à jour de ce document n’est pas régulière et uniforme.
Stratégie de développement du secteur rural
Le secteur rural de par son poids sur l’ensemble de l’activité économique et sociale, est le plus
grand pourvoyeur de statistiques sur l’ensemble des activités agricoles et connexes. Les
statistiques relatives aux IMT dans le secteur rural sont quasiment inexistantes dans l’annuaire
statistique agricole (AGRISTAT 2004). En dépit du nombre de rapports sur les activités
menées dans ce secteur (principalement les rapports d’activités du PNVRA : Programme
National de Vulgarisation et de Recherche Agricole) et de l’importance des financements
accordés à ce secteur, on ne peut cependant pas quantifier l’impact de ces projets en termes de
création d’emploi.
À l’analyse du document de stratégie du secteur rural, les indicateurs du marché du travail qui
sont faits portent notamment sur le niveau global d’emploi du secteur rural. Les autres
indicateurs qui figurent dans le rapport sont beaucoup plus les indicateurs relatifs au niveau de
vie des populations rurales. Les analyses faites sur la précarité des emplois dans le secteur
rural ne se basent sur aucune statistique, ou du moins aucun argument statistique n’est avancé
pour soutenir les propos. La principale source des informations produites étant l’annuaire
statistique du Cameroun produit par l’INS.
Dans la mesure où certains maux minent l’activité rurale comme le travail des enfants, la
précarité des emplois, les niveaux de revenu bas dans le secteur rural, la protection des
emplois ruraux, la connaissance des caractéristiques sociodémographiques des emplois
ruraux, permettrait de mieux formuler les politiques à leur endroit.
Les autres documents de stratégies sectorielles donnent tous les indicateurs globaux.
L’indicateur qui revient le plus, est l’indicateur du volume d’emploi créé. Pour les autres
statistiques qui sont mentionnées dans le document, ils proviennent pour la plupart de l’INS.
3.1.3. Types d’analyse
Dans la quasi-totalité des documents, l’on retrouve principalement des analyses
situationnelles. Ces analyses sont faites dans le but essentiel de présenter la situation ou l’état
actuel marché du travail, sur la base des informations disponibles. Les analyses plus
approfondies et surtout des analyses thématiques manquent cruellement, au vu de la
complexité de la problématique de l’emploi et du marché du travail.
Les quelques documents qui font ressortir des analyses thématiques sont ceux issue de l’INS,
comme le rapport pauvreté et marché du travail, qui fait une analyse de la relation entre la
pauvreté et l’emploi.
Au niveau des autres ministères qui utilisent l’information du marché du travail, bien que leur
domaine d’action nécessite des analyses différentes de celles qui sont produites par l’INS,
nous n’avons eu aucun rapport ou document interne qui fait allusion à ce type d’analyse. Nous
pouvons citer particulièrement le ministère de la promotion de la femme, et le ministère de la
jeunesse. Les documents qui sont les plus utilisés par ces ministères, sur les questions
spécifiques à leur domaine, sont ceux qui sont produits le plus souvent par les organisations
internationales comme le BIT, l’UNICEF et le PNUD dans le cadre de leurs activités.
3.1.4. Décision
L’une des principales décisions prises sur la base des informations (réaliste ou pas) du marché
du travail est la mise en place des programmes et projets. Afin de justifier certaines actions
P a g e | 47

d’envergure nationale, les impacts en termes de création d’emploi et de bénéfice pour la


population sont mis en avant au moment du lancement du programme. Mais l’expérience
montre qu’il est difficile de quantifier ou d’évaluer ces actions à la fin du programme, pour la
simple raison qu’aucun mécanisme adéquat n’est mis en place pour assurer le suivi du
programme en termes de statistique sur l’emploi et le marché du travail.
Toujours au niveau de la sphère politique, les informations disponibles sur l’état ou la
situation du marché du travail, servent à la réorientation des actions gouvernementales.
L’aspect important de l’efficacité et l’efficience des politiques et actions du gouvernement est
mis de côté, car certains indicateurs intermédiaires nécessaires pour leur suivi/évaluation ne
sont pas collectés ou disponibles.

3.2. Organes techniques


3.2.1. Indicateurs les plus utilisés
De façon générale, les institutions techniques, responsables de la production des données sur
l’emploi et le marché du travail compilent les indicateurs pouvant être calculés sur la base de
leurs données de base. À part l’INS qui produit des indicateurs plus spécifiques (voir tableau
19 sur les indicateurs et les sources), les autres institutions comme le FNE, ne donne que des
données primaires (nombre de demandeurs d’emploi enregistrés, nombre d’insertions ou de
placement, de formation des demandeurs d’emploi inscrits) en termes de volume et de flux,
du fait la couverture limité de leur action.
3.2.2. Cadre d’utilisation de l’information
3.2.2.1. Rapports d’enquêtes
Au niveau de l’INS, selon les différentes enquêtes qui sont menées et ayant trait (en partie ou
en totalité) au marché du travail, une batterie d’indicateurs est produite. Ces indicateurs sont
principalement publiés dans les rapports principaux. Les rapports d’enquêtes 123 de 1993,
ECAM I et II et EESI 2005 donnent les principaux indicateurs sur l’emploi.
Les rapports sur les activités provinciales produits par les bureaux provinciaux du FNE,
servent à faire la compilation au niveau central et donnent les statistiques sur les inscriptions
des demandeurs d’emploi, les placements, la formation professionnelle des demandeurs
d’emploi. Ces statistiques sont publiées sur le site Internet du FNE et font aussi l’objet de
publication sous forme de brochures et de dépliants.
À ce jour, l’on ne dispose d’aucune information ou documentation produit par l’ONEFOP. Le
premier bulletin d’information de cette structure est encore en cours d’élaboration.
Ces rapports servent de base d’informations pour certains utilisateurs qui ne peuvent avoir
accès à des données plus complètes et qui n’ont pas la capacité technique d’en produire.

3.2.2.2. Rapports thématiques


Très peu d’études thématiques sont menées en profondeur dans le domaine de l’emploi et de
la formation professionnelle. Une fois les rapports d’enquêtes produits, les bases de données
sont stockées et archivées. L’accès à ces bases de données, par les écoles et les centres
recherches aptes à définir et faire des études et rapports thématiques, est quasiment
impossible. Cependant, certains organismes internationaux, particulièrement le BIT26 et le
PNUD27, commandent de manière ponctuelle des études bien précises sur les thèmes comme
le travail des enfants, l’emploi des jeunes, les questions de genre. Ces études permettent de
décliner certains indicateurs plus spécifiques sur l’emploi, selon les différentes

26
Etude sur les caractéristiques et les déterminants de l’emploi des jeunes au Cameroun, Mai 2005
27
Rapport sur la pauvreté rurale au Cameroun, Mai 2006
P a g e | 48

caractéristiques sociodémographiques, afin de faire des analyses comparées. L’usage qui est
fait de ces études reste pour l’instant la propriété des mandataires, qui les utilisent dans le
cadre de leurs activités par pays. Il faut toujours noter que la source principale des données
utilisées pour ces études thématiques reste, pour la majeure partie, les sources de données de
l’INS.
3.2.3. Type d’analyse
Deux types d’analyse sont faites :
- Les analyses situationnelles, produites au niveau des rapports d’enquêtes par l’INS
et des rapports d’activités produits par le FNE. Il faut dire qu’il n’y a quasiment
pas de rapport d’activité au niveau des ministères sectoriels sur les IMT qui
peuvent être calculés sur la base des registres administratifs. Ces derniers sont
quasiment inaccessibles par d’autres structures et inexploités par les structures qui
les collectent.
- Les analyses thématiques faites par l’INS.

3.2.4. Décision
Pour les structures techniques en charge de la production de l’information, l’utilisation de
l’information a pour principal objectif de justifier leur activité. Les décisions et orientations
étant prises à d’autres niveaux hiérarchiques.
3.3. Partenaires au développement
3.3.1. Indicateurs les plus utilisés.
Les indicateurs du marché du travail les plus cités par les partenaires au développement
portent sur l’emploi et la main-d’œuvre, le chômage, les salaires et les revenus pour
l’évaluation du niveau de vie des populations, le travail des enfants pour les études
spécifiques dans des zones bien précises. Dans la mesure où la pauvreté est la priorité des
priorités de la plupart des partenaires, les indicateurs socioéconomiques sont les plus mis en
avant.
3.3.2. Cadre d’utilisation de l’information
3.3.2.1. Les rapports pays
PNUD : en 2006, le PNUD a publié un rapport sur l’état de la pauvreté rurale au Cameroun.
Ce rapport met l’accent sur les indicateurs sociaux et la place du secteur rural dans
l’économie. Les indicateurs relatifs au marché du travail, toujours issus de l’annuaire
statistique du Cameroun, ne donnent que les grands aspects en termes d’occupation des
populations. Ces indicateurs sont le niveau de l’emploi agricole, le taux global de
scolarisation, le taux de chômage.
Banque Mondiale : la Banque Mondiale s’apprête à financer un projet d’environ 80 millions
de dollars US dans le domaine du développement du secteur urbain et de l’approvisionnement
en eau. À la lecture du document projet28, les différents indicateurs de suivi de ce projet sont
plus socioéconomiques. Aucun indicateur relatif à l’emploi n’est mentionné. Cela traduit bien
l’aspect secondaire de l’impact des projets sur les questions d’emploi au sein des grandes
organisations internationales. Chacun mettant l’accent sur son domaine de compétence et
d’activité.
Les indicateurs utilisés dans les rapports pays sont issus de la banque de données de l’institut
de la banque mondiale. Cette source de données qui se base sur les enquêtes ponctuelles
28
Document d’évaluation du projet de développement du secteur Urbain et de l’Approvisionnement en eau, 1er
mai 2007.
P a g e | 49

réalisées au Cameroun, fait des estimations sur les années manquantes afin de disposer des
séries de données. Sur les 630 indicateurs29 qui figurent sur la base de données de la Banque
Mondiale, qui est disponible au grand-public, on en distingue seulement trois principaux sur
l’emploi, la population et le chômage. Ces derniers sont ventilés par sexe, niveau d’éducation.
L’indicateur du chômage des jeunes (tranche 15-24 ans) y est également mentionné.
3.3.2.2. Programmes d’assistance pays
Comme nous l’avons dit plus haut, les programmes d’assistance par pays menés par les
différentes organisations internationales ciblent en priorité les actions en faveur de leur
mandat. Cette orientation des actions donne naturellement le choix en termes d’indicateurs de
suivi des actions. Il est difficile d’avoir des programmes et projets sociaux qui n’aient pas
d’impact en termes de création d’emploi ou d’amélioration du niveau de revenu et de vie des
populations. Mais dans la plupart des tableaux de bord d’indicateurs de suivi de ces
programmes et projets, très peu d’indicateurs relatifs à l’emploi sont mentionnés. Quand bien
même ils le sont, ils sont généraux et ne donnent aucune possibilité d’analyse selon certains
critères sociodémographiques.
3.3.3. Type d’analyse
Au-delà des analyses situationnelles qui sont faites par les différentes études commanditées,
des analyses thématiques sont également faites. Les domaines suivants sont couverts :
- le travail des enfants ;
- les questions de genre sur le marché du travail ;
- l’emploi des jeunes ;
- l’impact du VIH/SIDA en milieu professionnel ;
- les questions de discrimination en milieu professionnel.
Très peu d’études sont faites sur les aspects ayant trait aux lésions professionnelles, aux droits
des travailleurs, études qui feraient ressortir d’autres types d’indicateurs du marché du travail
relatifs à ces domaines.
3.3.4. Décision
Les principales décisions qui sont prises par les partenaires au développement concernent
l’évaluation et l’impact des différents programmes et projets qu’ils financent. Les rapports
pays sont produits et envoyés aux sièges des institutions, où les décisions sont prises dans le
sens de l’orientation des politiques et actions générales.
3.4. Partenaires sociaux
3.4.1. Indicateurs les plus utilisés
Pour les partenaires sociaux, en plus des indicateurs qui sont produits par les structures
productrices de l’information, certaines centrales syndicales peuvent compiler certaines
informations de par leur propre initiative afin de disposer de certaines informations. C’est le
cas de la l’UGTC, qui procède périodiquement à la collecte d’informations auprès des
délégués du personnel de certaines structures. Ces informations sont notamment :
- le nombre de licenciements (en fonction des motifs) ;
- le nombre de démissions au sein de la structure (avec si possible les raisons) ;
- le nombre de départ en retraire dans les structures ;
- le nombre de nouveaux recrutements ;
- les accidents de travail et leurs causes ;
- les décès sur les lieux de travail et leurs causes;

29
Source World Bank Data 2005.
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- les données sur les grèves et le climat social dans les entreprises (réunions de
concertation patronat-syndicats-délégués de personnel);
- les données sur le renforcement des capacités dans l’action syndicale.
Le panel d’entreprises qui est suivi par ces centrales syndicales est relativement très restreint
et touche les secteurs de la banque, et de l’industrie.
3.4.2. Cadre d’utilisation de l’information
Pour ce qui est de l’utilisation des indicateurs du marché du travail, les syndicats n’ont pour la
plupart, aucune responsabilité statutaire en matière d’analyse de l’information sur le marché
du travail. Mais il est un fait pour les syndicats, ils peuvent se servir des statistiques pour la
publication de leurs brochures d’information et de documents servant à argumenter les
plaidoyers et soutenir les négociations.
3.4.2.1. Publications
Les quelques publications (journaux des syndicats) qui ont été mises à notre disposition dans
certaines centrales syndicales, soulignent les indicateurs suivants : le taux de chômage, le
niveau d’emploi et les autres indicateurs déjà disponibles dans les rapports des structures
productrices. Les indicateurs relatifs aux activités de négociations syndicales, comme les
lésions professionnelles ou les taux de licenciement, sont quasiment inexistants, aussi bien au
niveau des structures productrices de l’information qu’au niveau des syndicats. Les quelques
rares statistiques sur ces questions sont pour l’essentiel issues de l’initiative de certains
syndicats.
3.4.2.2. Documents de plaidoyer
Au niveau des documents de plaidoyer (rapport de rencontre et de négociation), documents
qui sont rares, très peu d’informations chiffrées y sont mentionnées.
3.4.3. Type d’analyse
De façon simpliste, seules les analyses descriptives et situationnelles sont faites au niveau des
partenaires sociaux.
3.4.4. Décision
Les informations tirées ont essentiellement pour but de soutenir les négociations, les
conventions collectives et les plaidoyers, les décisions politiques étant prises à d’autres
niveaux.
3.5. Analyse des besoins en information du marché du travail.
De manière générale, l’expression des besoins en termes d’informations ou indicateurs du
marché du travail est mal ou pas du tout formulée. Lors des différents entretiens menés sur le
terrain, principalement avec les syndicats, il est apparu que la liste en annexe du questionnaire
donnait une liste toute aussi intéressante en termes d’indicateurs pour les besoins de
compréhension et d’analyse de la situation du marché du travail. Les syndicats ont signalé que
ces indicateurs, s’ils étaient disponibles, pouvaient leur permettre de mieux dialoguer avec
leurs différents interlocuteurs, principalement avec ceux de la tripartite.
À la question de savoir si ces besoins en information sont ou avaient été formulés ou
exprimés, la réponse immédiate est oui, mais la responsabilité de la non-disponibilité de ces
informations est directement rejetée sur les institutions productrices de l’information, en
l’occurrence sur l’INS.
Bon nombre d’utilisateurs n’ont pas connaissance de la disponibilité de certaine information à
l’INS ni même des procédures pour entrer en possession de ces données. La salle de
documentation de l’INS est très peu fréquentée et son site Internet est très peu visité.
P a g e | 51

Pour les besoins des politiques et actions des administrations, surtout en faveur de la réduction
de la pauvreté, le gouvernement commande la réalisation des enquêtes. Ces enquêtes
produisent un certain nombre d’indicateurs, qui lui sont utiles. De nouveaux indicateurs ont
été formulés et pris en compte dans le cadre de la révision du DSRP, notamment les
indicateurs sur le travail des enfants. Ces informations importantes permettront de dynamiser
les politiques de lutte contre le travail des enfants.
3.6. Forces et faiblesses du système d’information au niveau des besoins et de
l’utilisation de l’information sur le marché du travail.
L’utilisation de l’information sur le marché du travail est renforcée par les éléments saillants
suivants :
• les personnes disposent des qualifications rudimentaires suffisantes pour les analyses
de bases ;
• le dispositif de diffusion de l’information prend peu à peu de l’ampleur, avec la
publication des informations sur le site Internet de l’INS ;
L’utilisation de l’information sur le marché du travail est affaiblie par les éléments saillants
suivants :
• manque d’informations selon le secteur d’activité ;
• manque de formulation (ou la non prise en compte) des besoins en termes
d’informations du marché du travail par les utilisateurs finaux ;
• manque d’une politique de promotion par l’INS de ses publications et des conditions
de leur accessibilité ;
• manque d’informations ou de données brutes pour les analyses thématiques ;
• manque d’informations sur les autres aspects relatifs à l’emploi, comme les lésions
professionnelles, le travail des enfants etc. ;
• manque d’informations quand aux procédures d’obtention des informations autres que
celles produites par les structures productrices des IMT (par exemple les indicateurs
sur certains groupes cible dans un secteur précis) pour des analyses thématiques ;
• manque d’informations sur le volume des offres d’emploi (par secteur économique) et
aussi le manque d’information sur les flux (en termes de départ en retraite, de taux de
remplacement etc.) ;
P a g e | 52

4. ANALYSE DU SYSTEME D’INFORMATION DU MARCHE DU TRAVAIL


Le présent chapitre fait une analyse critique de la production et de l’utilisation des
informations statistiques du marché du travail. Cette analyse se fait sur la base des documents
du Conseil National de la Statistique (CNS), des documents et autres textes institutionnels, du
dépouillement des fiches de collecte issues de l’enquête effectuée auprès des acteurs du
SIMT, et de l’observation empirique. Le SIMT sera analysé selon ses principales
composantes à savoir : le cadre institutionnel, la production des IMT, et enfin l’utilisation et la
diffusion des données. Au niveau de l’utilisation, une attention particulière sera portée à la
satisfaction des utilisateurs, à la prise de décision et au suivi des programmes.

4.1. Cadre institutionnel

4.1.1. Conseil National Statistique


Le dispositif statistique national au Cameroun est régi par le Conseil National de la Statistique
(CNS)30. Le Système d’Informations Statistiques National (SNIS) est de type décentralisé et
le CNS effectue périodiquement lors de ses sessions une programmation triennale glissante31
des opérations statistiques. Les sessions du Conseil National Statistique constituent le cadre
de concertation par excellence entre les intervenants du dispositif statistique national. Il y est
discuté des questions relatives à la programmation des opérations statistiques et très peu
d’espace est laissé à la discussion des questions d’ordre organisationnelles, méthodologiques
et sur le fonctionnement du système. Les ministères sectoriels proposent rarement des
opérations d’enquêtes dans leurs domaines d’activité.
L’INS responsable de la coordination des activités du SNIS, entreprend très souvent
solitairement la programmation et la réalisation des opérations d’enquêtes, et ceci sans
concertation, ni même collaboration avec les ministères et organismes sectoriels. Il faut
cependant reconnaître qu’à plusieurs occasions, ces derniers ont brillé par leur absence aux
séances de travail organisés par l’INS.
Alors que L’ONEFOP est le cadre de convergence des producteurs et des utilisateurs des
informations du marché du travail, l’Observatoire nouvellement créé n’est pas encore
pleinement intégré dans le SNIS.
Les opérations de collecte de données sur l’emploi et la formation ont été introduites depuis
quelques années dans le dispositif national d’enquêtes prioritaires avec la proposition de
pouvoir réaliser des enquêtes de type 1-2 à périodicité régulière de 2 ans. Cependant, les
études sur la demande de travail, la main-d’œuvre, la formation et les qualifications restent
encore à réaliser. S’il faut apprécier l’intérêt croissant accordé aux statistiques de l’emploi,
l’on note cependant qu’il manque une volonté politique forte pour la mise en œuvre de ce type
d’opération.
Malgré cet intérêt affiché des autorités nationales aux questions de l’emploi, il ressort de
l’observation du fonctionnement du SNIS que plusieurs problèmes se posent au niveau
institutionnel. Parmi ceux-ci l’on note :
 l’utilisation de méthodologies, normes et concepts différents32 qui rendent difficile et
voir impossible la comparabilité des données au niveau national d’une part et au
niveau international d’autre part ;

30
Le CNS est créé par décret n°93/407/PM du 07 mai 1993.
31
Les opérations sont programmées et évaluées à intervalle régulier sur trois années.
32
Un manuel des concepts et définitions utilisés dans les publications statistiques officielles au Cameroun existe.
P a g e | 53

 la multiplicité d’opérations de collecte portant très souvent sur le même thème ou


contenant des sous-thèmes identiques réalisées par différentes institutions et
financées sous ressources publiques ;
 l’absence de concertation et le peu de collaboration entre acteurs du marché du
travail. Une meilleure coordination du système permettrait de réunir les efforts, de
spécialiser les intervenants, d’accroître les capacités en terme de mobilisation et
d’amélioration du contenu informationnel des documents de collecte en vue de
collecter une information de qualité meilleure et exhaustive sur le plan national.
Dans le but d’actualiser le dispositif statistique pour le suivi/évaluation du DSRP et des OMD
par rapport au nouvel environnement institutionnel, le Conseil National Statistique a
recommandé la refonte des textes de base régissant l’activité statistique au Cameroun. Il s’agit
en particulier de (i) revoir les chapitres relatifs au visa33 et l’agrément d’une part, et
l’organisation et le fonctionnement d’autre part ; (ii) intégrer les aspects couvrant outre la
coordination statistique, les domaines autres, plus précisément l’enseignement et la
recherche ; (iii) appliquer les dispositions de l’article 8 du décret de 1993 portant sur le visa
statistique afin que tous ceux qui utilisent les ressources publiques puissent se soumettre à
cette formalité qui est institutionnelle et par là, s’assurer de l’utilisation optimale des
ressources.
Afin de mieux situer les acteurs par rapport aux dysfonctionnements constatés, il est
important de comprendre le mandat et le rôle des acteurs du SIMT.

4.1.2. Mandat et rôle des acteurs


a) La production est du ressort de l’INS et du BUCREP
Sur le plan institutionnel, la production statistique relève de plusieurs structures : l’INS est le
principal animateur du dispositif, le BUCREP est spécialisé dans les recensements de
population et les études démographiques. L’INS coiffe le système puisqu’il a un champ plus
large en matière de production des données statistiques en général et en particulier celles
relatives à l’emploi et à la formation. La faible coordination du système occulte quelque peu
le rôle central l’INS dans la production statistique. Les chercheurs et biens d’autres
utilisateurs contestent sans cesse les indicateurs sur l’emploi produits par l’INS, et en
particulier le taux de chômage, qui est jugé trop faible par rapport à la réalité qu’ils
perçoivent. Il faut aussi reconnaître que la définition du BIT sur le chômage, qui est utilisée
par l’INS, ne semble pas faire l’unanimité au sein du public camerounais. En général, les
concepts et définitions des ICMT sont peu ou mal maîtrisés aussi bien par les décideurs que
par les chercheurs et méritent un effort au niveau de la sensibilisation et de la formation.
b) Le MINEFOF et le MINTSS encadrent le système tandis que l’ONEFOP coordonne
les activités du SIMT
Les Ministères de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et du Travail et de la Sécurité
Sociale jouent en principe le rôle d’encadrement34 du dispositif de production de
l’information sur le marché du travail. Ces ministères définissent les grandes orientations du
SIMT.
L’observatoire ne joue pas encore pleinement son rôle de telle sorte que deux années après sa
création, l’on observe encore un vide dans l’animation du SIMT. Le Ministère de l’emploi et

33
Acte par lequel l’INS certifie que la démarche méthodologique et déontologique a été respectée dans le
processus de production de l’information.
34
Dans les décrets de création de ces deux ministères, il est clairement stipulé qu’ils doivent en liaison avec les
structures techniques du gouvernement à savoir l’INS et le BUCREP principalement, produire les données sur
l’emploi et le marché du travail.
P a g e | 54

l’Observatoire ne participent pas aux côté de l’INS à des opérations d’enquêtes sur l’emploi et
utilisent aussi très peu35 la source de données INS. Les différentes enquêtes organisées par
l’INS et portant ou comportant un volet sur l’emploi, n’ont pas vu la participation de ces
structures, tant au niveau de la conception des outils de collecte qu’au niveau de la
présentation officielle des résultats. Le FNE intervenant au-delà de ses missions statutaires a
régulièrement travaillé aux côté de l’INS dans ce type d’opération. L’on peut déduire que soit
il se pose un problème d’interprétation des mandats assignés aux uns et aux autres acteurs du
SIMT, soit il s’agit tout simplement d’un conflit entre les intervenants.
c) Les sectoriels fournissent la matière première et utilisent les produits
Les autres structures qui, de par leur fonctionnement, interviennent fortement sur le marché
du travail, doivent fournir des données primaires aux producteurs attitrés qui vont en produire
des indicateurs fiables pour leurs utilisations. Elles peuvent aussi assurer une première
transformation pour des besoins de gestion interne. Il s’agit principalement des Inspections du
travail, des ministères sectoriels (Ministères de l’enseignement supérieur, de l’éducation de
base et des enseignements secondaires, de la fonction publique, etc.), d’organismes spécialisés
ou non (CNPS, FNE, groupements patronaux (GICAM et SYNDUSTRICAM), des chambres
consulaires, des Syndicats et des centres de formation). Dans leur fonctionnement, ces entités
collectent des données (données administratives et d’enquêtes) dans leurs champs
d’intervention.
A l’évidence, ce rôle secondaire de production des IMT que doivent jouer ces acteurs est
encore théorique, soit parce que des accords formels ne sont pas établis entre les structures,
soit parce que les intervenants ne perçoivent pas leurs niveaux de responsabilité dans la
chaîne. Le BIT a par le passé organisé plusieurs séminaires qui ont vu la participation des
intervenants de ces différentes administrations. Le constat qui se dégage visiblement est la
non-application des recommandations issues de ces séminaires. Ce qui pose le problème de la
pertinence de ce type d’opérations qui ne s’accompagnent pas de résultats tangibles.
d) Les missions délaissées
Il est cependant regrettable qu’aucune structure ne soit spécialisée dans la formation
professionnelle, et en particulier la production des indicateurs dans ce domaine. Le ministère
de l’emploi possède un département de la formation qui se contente pour l’instant de délivrer
des autorisations de fonctionnement. Les indicateurs de suivi, et notamment les données
chiffrées sur le contenu des formations, les effectifs et les insertions professionnelles,
manquent encore cruellement.
Les syndicats, pour la majorité, accusent des lacunes dans la collecte de l’information du
marché du travail. Sur la multitude de centrales syndicales visitées, rares sont celles qui
intègrent dans leur fonctionnement la collecte des informations du marché du travail. Le
problème financier est très souvent évoqué et l’on peut s’interroger sur la pertinence des
plaidoyers et autres interventions auprès des employeurs et du décideur lorsqu’ils ne sont pas
accompagnés de chiffres. L’on ne dispose pas encore d’informations sur les grèves, les
conventions collectives et les lésions professionnelles, qui en principe sont suivis et parfois
même initiés par le mouvement syndical. En mettant un accent sur la collecte de ce type
d’informations, les centrales syndicales pourraient constituer une source alternative et
complémentaire aux informations officielles du gouvernement.
Le problème de la confusion des rôles et des attributions entre les structures d’encadrement et
les structures techniques tel qu’on peut l’observer couramment dans le SIMT ne devrait pas se
poser, car en réalité si chacun se limite à son champ d’intervention, il ne devrait pas y avoir de

35
L’indicateur du chômage est le plus utilisé, suivi rarement de l’indicateur d’activité.
P a g e | 55

conflits entre ces structures. De plus, la reconnaissance du rôle de chaque intervenant permet
un fonctionnement optimal de la chaîne de production et de d’utilisation des IMT.
4.1.3. Faiblesses institutionnelles
a) Prise de conscience des décideurs de l’importance des IMT
Le premier problème est celui de la perception de la part des décideurs de l’importance des
IMT en particulier et des statistiques en général dans l’orientation des politiques. Cette prise
de conscience est le point de départ de la redynamisation du système car c’est elle qui permet
d’orienter les priorités et les moyens pour une meilleure collecte et une meilleure utilisation
des statistiques du marché du travail. Ainsi, la volonté affichée des organes techniques,
matérialisée dans leurs programmes d’activités, ne suffit pas à faire décoller le processus. Le
problème du financement est capital pour la pérennisation des opérations de collecte de
données.
b) Financement du SIMT
Sans un dispositif de financement régulier des opérations de collecte et d’exploitation des
données du marché du travail, il est difficile de produire de façon permanente une information
de qualité. Ces dernières années, il a été possible de produire de façon ponctuelle des
indicateurs du marché du travail, mais il a été impossible de constituer des séries pour suivre
les évolutions car les différentes sources ne sont pas comparables entre elles.
La réalisation des rares opérations dédiées à l’emploi ou comportant un volet y afférent est
financé en grande partie par les bailleurs de fonds dans le cadre de l’évaluation de leurs
actions dans le pays. Comme le montre le tableau 16 en annexe, sur près de 23 enquêtes et
recensements effectués au Cameroun, l’Etat n’a été le principal bailleur que de 6 d’entre elles.
Ces dernières années, l’on observe une diminution progressive de la part de financement
octroyé par les partenaires au développement qui devrait encourager le pays à prendre en
charge lui-même ses opérations de collecte de données. L’absence de politique autonome de
développement risque cependant d’être un frein vers une telle évolution.

4.2. Production des informations du marché du travail

Suite aux années de crise économique et à la mise en place des programmes d’ajustement
structurels, les priorités du gouvernement ont été réorientées. Il en a résulté une dégradation
du système d’information statistique en général, et particulièrement celui de l’emploi. Cette
dégradation s’est faite principalement ressentir au niveau conceptuel et méthodologique,
rendant malaisés la compréhension et l’analyse des indicateurs produits, et difficiles les
comparaisons au niveau international.
Afin de mieux comprendre le délabrement du système national de production des IMT,
l’analyse sera menée sous les aspects suivants : les sources de données, les concepts et
méthodes et enfin les indicateurs produits ou susceptibles d’être produits par type de sources.
4.2.1. Sources de données
On distingue principalement deux types de sources de données : les sources administratives,
les recensements et enquêtes.
a) Sources administratives
Les sources administratives comprennent : (i) le fichier du personnel de l’Etat du Ministère de
la Fonction Publique, (ii) les fichiers de personnel des collectivités locales décentralisées
disponibles auprès de celles-ci, (iii) les relevés administratifs des ministères en charge de
l’éducation et de la formation, (iv) le fichier de la sécurité sociale et les Déclaration
d’Informations sur le Personnel Employé (DIPE) disponibles à la CNPS, (v) les fichiers des
P a g e | 56

agences d’intermédiation, (vi) les relevés des centrales syndicales, des groupements patronaux
et des chambres consulaires, (vii) les Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF) disponibles
dans les services déconcentrés des impôts et à l’INS.
Les sources administratives ou permanentes de données sur l’emploi et la formation ne sont
pas systématiquement exploitées aux fins d’analyse, de publication et de diffusion. Elles se
heurtent à la contrainte de l’exhaustivité de l’information, de la qualité et de la méthode des
relevés, de la périodicité de la collecte et des délais d’acheminement de l’information au
niveau central. Malgré le caractère parcellaire des données, elles peuvent cependant être
valorisées pour être utilisées à titre indicatif et permettre de suivre les évolutions du marché
du travail d’une période à une autre.
Pour le moment, la source administrative se limite à l’emploi moderne et à la formation
formelle et ne distingue pas certains aspects du marché du travail comme les salariés
occasionnels et les permanents, et plus globalement les travailleurs de l’informel qui sont les
plus nombreux (environ 90% en 2005), la typologie des activités, etc. Ainsi, malgré
l’existence de nombreuses sources de données administratives, les indicateurs les plus
pertinents et les plus représentatifs du marché du travail proviendraient essentiellement des
opérations d’enquêtes.
b) Recensements et enquêtes par sondage
Des opérations de collecte de données réalisées par le Système National d’Information
Statistique, très peu portent sur l’emploi, mais plusieurs d’entre elles intègrent une section
consacrée à l’emploi. En annexe (tableau 19), le lecteur pourra consulter la liste des
opérations réalisées ces 25 dernières années avec toutes les métadonnées y afférentes.
Au niveau des sources de données, le pays manque cruellement d’une base de sondage
actualisée de la population qui servirait aussi de base de calcul aux différents indicateurs du
marché du travail, le dernier recensement datant de 20 ans (1987).
La réalisation d’enquêtes portant spécifiquement sur l’emploi et la formation se fait encore
rare. Par le passé, des opérations ponctuelles et à couverture partielle ont été réalisées sur le
thème avec des méthodologies et des résultats plus ou moins contestés. Ce sont
principalement les enquêtes sur les conditions de vie des ménages (ECAM I et II) qui ont pour
la première fois, permis de calculer des indicateurs à couverture nationale sur l’emploi. La
réalisation de ce type d’enquête s’inscrit dans le dispositif de suivi/évaluation de la pauvreté
et des OMD et a des chances de se pérenniser (tous les 5 ans en principe) tant que le pays est
sous programme avec les partenaires au développement. L’enquête sur l’Emploi et le Secteur
Informel (EESI 2005) est la première grande enquête à couverture nationale portant
spécifiquement sur l’emploi dans sa première phase auprès des ménages et ensuite sur le
secteur informel dans la deuxième phase auprès des unités de production de l’économie
informelle.
La programmation régulière des enquêtes sur l’emploi et le secteur informel de type 1-236
comme l’EESI réalisé en 2005 au niveau national est une alternative à la carence de sources
de données sur l’emploi. Avant cette enquête, il a été réalisé une enquête de type 1-2-3 en
1993/94 limité aux villes de Yaoundé et Douala. Les résultats de cette enquête, qui ont fait
l’objet de publications, restent encore timidement exploités au Cameroun.
Au niveau des statistiques de la formation, les ministères en charge de l’éducation nationale
ont organisé une enquête sur la carte scolaire. Laquelle enquête a permis de produire bon
nombre d’indicateurs sur l’éducation primaire et secondaire, la scolarisation et les
déperditions. Le ministère de l’enseignement supérieur a réalisé une enquête baptisée
36
La phase 1 consiste en une descente auprès des ménages et la phase 2 consiste en une descente auprès des
unités productives de l’informel.
P a g e | 57

génération 2000 dont l’objectif était d’appréhender l’insertion professionnelle des diplômés
issus de l’enseignement supérieur entre 2000 et 2004.
Dans le domaine de la formation, il manque une véritable enquête sur les qualifications et
l’insertion (situation et besoins du marché) qui permettraient aux écoles professionnelles et
aux universités de réorienter leurs offres de formation pour les adapter aux besoins du
marché.
4.2.2. Concepts et Méthodologies
Les concepts de population active, de population occupée et de chômage sont clés dans la
mesure où le volume global de l’emploi dépend de leur définition et de l’inclusion ou non de
certaines catégories de la population. Il s’agit en particulier des travailleurs en dessous de
l’âge légal d’activité, des activités marginales, des activités féminines à domicile, du travail
des enfants ou des personnes âgées. La prise en compte du contexte sociopolitique et
économique récent influence fortement la mesure des indicateurs dans la mesure où elle est
susceptible d’entraîner des mouvements de populations ou une adaptation provisoire ou
transitoire à une certaine situation d’activité. Enfin, la même opération organisée à des
périodes de référence différentes peut produire des résultats différents malgré l’application de
concepts identiques, plusieurs activités étant saisonnières.
Au niveau des producteurs, on peut relever parmi les principales difficultés au niveau
conceptuel : la non-harmonisation des méthodologies et des concepts, la variation des
concepts et des méthodes ayant présidé à la réalisation de différentes enquêtes, la faiblesse
dans la coordination des principaux acteurs du système de production des statistiques du
marché du travail (organismes chargés des questions de l’emploi), et enfin la faible
mobilisation des ressources financières et techniques.
Les grandes opérations de collecte sur l’emploi ou ayant un volet sur les activités des
populations réalisées ces deux dernières décennies ont aussi mis en exergue les faits suivants :
 l’hétérogénéité des situations au niveau des contextes locaux (urbains ou ruraux) ; ce
qui demande des méthodologies et des approches différentes de collecte de
l’information;
 la complexité croissante des problèmes à identifier et des modes de fonctionnement du
marché du travail du fait de leur amplitude, de la diversité des variables à prendre en
compte et de leur interdépendance;
 l’insuffisance des outils et des concepts disponibles pour appréhender l’emploi
(permanent, temporaire ou saisonnier), le chômage, le sous-emploi, l’économie
informelle et les conditions de travail.
Il s’avère enfin maladroit, voire malaisé, de faire une étude de l’évolution des indicateurs du
marché du travail en utilisant des types d’enquêtes différentes. A l’heure actuelle, seule la
« série » d’enquêtes ECAM (ECAM 1996 à prendre avec réserve, pour raison de fiabilité)
donne une tendance en matière d’évolution des IMT. L’enquête sur l’emploi et le secteur
informel de 2005, bien que portant spécifiquement sur l’emploi dans sa première phase, de
l’avis des spécialistes, ne peut être comparée aux enquêtes ECAM. En effet, les données
calculées en volume37 à partir de cette enquête et comparées à celles de l’ECAM II ne
traduisent pas de façon objective les évolutions sur le marché du travail entre 2001 et 2005.

4.2.3. Indicateurs du marché du travail

37
En volume, les chiffres de l’EESI de 2005 sont inférieurs à ceux de l’ECAM de 2001. L’INS explique cette
différence par la volonté de se caller sur les paramètres du dernier recensement (en 2005) dont les résultats ne
sont pas encore disponibles. Il faut signaler que l’ECAM a été réalisé sur la base des estimations propres de la
population faites par l’INS à partir du recensement de 1987.
P a g e | 58

L’on distinguera deux groupes d’indicateurs : un premier groupe qui porte sur l’emploi et la
formation, et un deuxième groupe qui porte sur l’activité économique et les conditions de vie
des populations en général. Alors que les indicateurs du second groupe font l’objet d’enquêtes
régulières, le premier groupe d’indicateurs est un peu moins suivi et ne peut être produit que
lors des opérations de collecte de données portant sur le second groupe, en particulier les
enquêtes sur les conditions de vie des ménages. Notons qu’il n’est pas possible de produire
des indicateurs objectifs de la main-d’œuvre puisqu’aucune enquête de ce type n’a été
réalisée. Seules les estimations « grossières » de l’INS existent dans cette catégorie.
En principe plusieurs indicateurs sur le marché du travail peuvent être calculés à l’aide des
sources de données disponibles. En pratique très peu de rapports d’enquêtes présentent ces
données. Dans le cadre du projet de la Bibliothèque des Indicateurs du Marché du travail
conduit par le BIT, les services d’un consultant ont été requis pour extraire et calculer les
indicateurs du marché du travail à partir des bases de données des enquêtes les plus
représentatives. Ce travail a donné lieu à la publication d’un dépliant et d’une brochure des
statistiques du marché du travail qui ont été largement diffusés et très appréciés par les
utilisateurs. La publication de ces outils visait deux objectifs : (i) la manipulation des concepts
et définitions du BIT et (ii) la production d’indicateurs du marché du travail intégrant le sexe
et les groupes d’âges. L’Institut National de la Statistique a d’ailleurs pris la relève dans sa
dernière enquête EESI, mais tous les indicateurs produits n’ont malheureusement pas été
désagrégés par sexe et par groupe d’âge.
En attendant l’enquête ECAM III qui est en cours de finalisation, les indicateurs calculables
du marché du travail au Cameroun proviennent des sources de données suivantes : l’enquête
1-2-3 de 94, l’enquête ECAM I de 1996, l’EDM 2000, l’enquête CAVIE de 2002, l’enquête
ECAM II de 2001 et l’enquête EESI de 2005. En annexe (tableau 19), il est présenté selon la
source de données, la liste d’indicateurs du marché du travail que l’on peut calculer à partir de
ces enquêtes.
Dans le groupe des indicateurs de l’emploi, les indicateurs qui ne peuvent être calculés (selon
les concepts du BIT) sont les suivants : le sous-emploi, les salaires et revenus liés à l’emploi,
les heures de travail, les conditions de travail, les compétences professionnelles, la
productivité. Dans plusieurs opérations l’on peut cependant calculer des « proxy » de ces
indicateurs à défaut de les calculer avec exactitude. Alors que l’indicateur du sous-emploi fait
de plus en plus l’unanimité au sein des acteurs du SNIS, son calcul pose de sérieux problèmes
d’ordre conceptuel38. Le tableau 19 en annexe présente la définition retenue pour calculer le
sous-emploi dans les enquêtes. On y parle premièrement du sous-emploi visible et du sous-
emploi invisible qui sont des concepts dépassés. Ensuite, le sous-emploi intègre le nombre
d’heures travaillées (35 heures comme seuil), le seuil de rémunération (SMIG de 23 500
FCFA) ou le niveau de vie (les travailleurs pauvres sont considérés comme des sous-
employés), et enfin pour calculer le sous-emploi dans l’enquête EESI, l’on a intégré au
premier groupe, les chômeurs (BIT et élargi). En lieu et place d’un indicateur de sous-emploi
qui serait mal calculé, il serait opportun de calculer comme recommandé dans le manuel des
concepts et définitions des statistiques du travail du BIT, des indicateurs sur les formes
d’emploi inadéquates. Une liberté d’action est d’ailleurs laissée aux nationaux pour en définir
selon leur contexte local.
Les indicateurs de la main-d’œuvre peuvent quant à eux être approchés par les sources de
données administratives si elles sont collectées. Le tableau en annexe donne en détail les
différentes sources administratives ainsi que le type d’indicateurs qui peut en être extrait.

38
Le sous-emploi intègre la notion de disponibilité de quitter sa situation actuelle pour une nouvelle situation d’emploi. Cette
question ne figure pas dans les enquêtes et le sous-emploi n’est appréhendé que par le nombre d’heures travaillées.
P a g e | 59

En somme, malgré la rareté des opérations de collecte de données portant sur l’emploi lors
des différentes enquêtes déjà réalisées, il est possible d’y extraire de nombreux indicateurs39
du marché du travail.
4.2.4. Partenariat
Le fonctionnement du SNIS en lui-même impose un minimum de partenariat et de
collaboration. Les organes techniques ont besoin de l’appui institutionnel et financier des
décideurs, lesquels décideurs ont à leur tour besoin des indicateurs pour élaborer leurs
politiques.
Les structures visitées ont toutes déclaré entretenir des relations institutionnelles avec divers
partenaires nationaux et internationaux. A l’observation, les relations formelles entre
institutions se font au niveau vertical tandis qu’au niveau horizontal, les relations sont
beaucoup plus informelles. Les relations verticales sont définies dans le cadre institutionnel au
niveau national avec les ministères techniques (ministères de tutelle) et au niveau
international avec les organismes spécialisés (OIT, PNUD, etc.). Au niveau horizontal, les
relations se justifient pour des raisons liées au besoin en informations du marché du travail.
La coordination au niveau de la production n’est pas effective. Une enquête organisée sur
l’emploi ne voit pas forcément la participation au niveau méthodologique des différents
intervenants (Ministères techniques, Observatoire, INS, FNE, etc.). De plus en matière de
production statistique, l’INS détient le visa statistique qui jusqu’à présent n’est pas encore mis
en application. Ledit visa permettrait de garantir la qualité ainsi que l’harmonisation des
concepts et méthodes utilisés dans la production des données statistiques par des structures
autres que l’INS.
Les relations entretenues par les intervenants du SNIS avec leurs partenaires sont beaucoup
plus techniques et les partenaires se recensent plus dans le champ de compétence de chaque
structure. Notons également que dans ce cadre, les intervenants du SNIS ont déclaré
bénéficier de l’appui financier des partenaires extérieurs. Ainsi, les syndicats ont plus de
relations avec les organisations syndicales internationales et nationales, l’INS entretient des
relations au niveau de la production avec les écoles de formation statistique, AFRISTAT,
l’INSEE et DIAL, etc. Mais de façon formelle, mis à part le rattachement institutionnel des
organismes à des ministères, il n’existe dans la pratique aucune forme de collaboration écrite
et explicite entre les structures. La collaboration informelle est très souvent la plus employée
car étant plus aisée à mettre en œuvre qu’une relation formelle qui exige la signature de
partenariats et conventions dont la mise en œuvre est incertaine. A titre d’exemple, lors de la
dernière session du CNS, un protocole d’échange de données a été rédigé, lequel protocole
n’est pas encore mis en pratique.
4.3. Utilisation et diffusion des informations du marché du travail
4.3.1. Analyse de la typologie des utilisateurs et des utilisations
On distingue comme structures utilisatrices de l’information du marché du travail les
décideurs, les chercheurs, les ONG, les Syndicats et les partenaires au développement.
Au rang des décideurs, le MINEFOP et le MINTSS devraient utiliser les données du marché
du travail pour élaborer leurs politiques et stratégies en matière d’emploi et de formation. Ils
jouent en quelque sorte le rôle d’interface du gouvernement dans l’orientation des stratégies
en matière d’emploi et de main-d’œuvre. Dans la pratique, cet exercice se fait plus ressentir
39
A titre d’exemple, les indicateurs de la main-d’œuvre et des salaires qui ne sont pas encore effectifs au
Cameroun, peuvent être calculés à partir des DSF et de la DIPE. L’exploitation des bases de données aux fins
d’y extraire les indicateurs du marché du travail serait confrontée non seulement à un problème de capacité
technique et financière, mais aussi à l’intérêt des acteurs nationaux pour ces indicateurs. Voulez vous dire que les
acteurs nationaux ne s’intéressent pas à ces possibles indicateurs ?
P a g e | 60

au niveau des discours officiels, lesquels non seulement sont pauvres en données chiffrées,
mais quand bien même elles en contiendraient, leurs provenances ne seraient pas citées. L’on
peut aussi noter au niveau des discours officiels des chiffres non concordants avec ceux des
enquêtes officielles sur l’emploi et la formation.
Le besoin réel en indicateurs du marché du travail se limite aux indicateurs du chômage, de
l’activité et du sous-emploi. Les notions de chômage et de sous-emploi sont cependant très
mal appréhendées et prêtent souvent à confusion dans les discours officiels. Un effort de
sensibilisation et de formation des acteurs est indispensable pour une meilleure
compréhension des concepts et une meilleure intégration dans les politiques nationales.
Au niveau des organismes d’intermédiation, l’on se contente pour le moment de réaliser des
bilans d’activité et au besoin des brochures ou des dépliants à titre promotionnel. Les besoins
en termes d’indicateurs sont plus orientés du côté de la demande de main-d’œuvre.
Au niveau des autres ministères sectoriels (Jeunesse, Promotion de la femme, Affaires
sociales, Tourisme, Education, Travaux publics, Forêt, etc.), les besoins en termes
d’indicateurs sont perçus dans un cadre général pour comprendre la situation du marché du
travail. Les besoins spécifiques sont difficilement compris car pour ces acteurs, l’emploi n’est
qu’un aspect de leurs activités. Ici aussi un important travail de sensibilisation et de formation
serait souhaitable afin de mieux sensibiliser les acteurs aux indicateurs du marché du travail et
à leurs importances dans leurs champs d’activité.
Pour les centrales syndicales en général, les chiffres du gouvernement sont jugés peu fiables
et sont établis beaucoup plus dans une perspective politicienne qu’objective. Ils auraient
souhaité participer à l’élaboration de ces indicateurs. Très peu de ces centrales syndicales
sont cependant en mesure de formuler de manière claire et précise leurs besoins en termes
d’IMT. Visiblement l’esprit de contestation prend ici le pas sur l’objectivité scientifique. Ce
qui peut amener à penser que les différentes formations et séminaires reçus tant de la part du
BIT que du FNE n’ont pas atteints les objectifs définis. A ce niveau, il serait intéressant de
définir pour ce type de public des formations ou des séminaires sur les IMT adaptés à leurs
activités et non plus sur des thèmes et des concepts trop généralistes ou bien trop pointus.
Pour les ONG et les partenaires au développement, les IMT leur permettent de mieux orienter
leurs actions en faveur du développement en général. Ce qui se matérialise par l’appui aux
groupes de population dans des activités génératrices de revenu. Il faut cependant noter qu’en
général, ces actions ont un impact assez limité dans l’espace et dans le temps.
Dans les universités, les travaux de recherche sur l’emploi sont peu nombreux. Rares sont les
enseignants qui y sont spécialisés ou qui s’y intéressent. La preuve est la rareté des
publications ou sujets de mémoire des étudiants sur le thème de l’emploi. La plupart des
spécialistes de ces questions se retrouvent plus dans les administrations où à la longue, ils
finissent par se spécialiser dans d’autres domaines d’activités. Depuis quelques années,
l’Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée (ISSEA) a lancé un projet
d’enquête sur le thème de l’insertion. Ce projet à caractère académique se limite uniquement à
la ville de Yaoundé pour le moment. De plus, la qualité des données collectées à l’issue de
cette enquête conduirait plutôt l’institution à mieux aiguiser sa méthodologie de collecte de
données sur l’insertion professionnelle.
Les groupements patronaux et les entreprises perçoivent les IMT comme des indicateurs de
l’activité économique. Les besoins exprimés se focalisent plus sur le niveau du chômage et les
qualifications professionnelles. Les chefs d’entreprises ne participent pas de façon
transparente à la circulation de l’information sur les effectifs employés et le niveau de
rémunération. La tendance est à la sous-déclaration des effectifs, aux emplois temporaires,
aux stages interminables et au refus de signer des contrats de travail en bonne et dû forme.
P a g e | 61

L’information capitale pour les chercheurs d’emploi est bien entendu les statistiques sur les
offres d’emploi par branche d’activité. Cette information est capitale pour ces derniers car elle
leur permet de se réorienter en vue de faciliter l’insertion professionnelle. L’impression qui se
dégage en général est le peu de confiance accordée aux chiffres officiels sur le chômage et les
politiques gouvernementales car l’impact des actions mises en œuvre n’est pas perceptible.
4.3.2. Place des IMT dans le DSRP et les stratégies nationales de développement
Depuis son admission à l’initiative PPTE, le DSRP constitue le cadre de référence de la
politique gouvernementale et le lieu de convergence de la coopération avec les partenaires
extérieurs. Le volet statistique occupe une place de choix sur les trois instruments40 retenus
pour le dispositif de suivi/évaluation de la mise en œuvre du DSRP. L’essentiel des opérations
statistiques réalisées ou en projet au Cameroun s’inscrive dans ce cadre.
Le dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD retient cinq indicateurs dans
le volet emploi. Il s’agit du taux de chômage, du taux d’activité, du taux d’informalité, du
pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole, de la proportion de sièges
occupés par des femmes au parlement national. Le 5ème indicateur n’est pas un indicateur du
marché du travail, il a plus trait à la politique. Sous la contrainte du nombre d’indicateurs à
retenir pour l’emploi dans le DSRP, il serait plus pertinent de cibler les couches de population
en difficulté. Il pourrait s’agir par exemple du chômage des jeunes (15-24 ans), du volume de
la population active et des chômeurs, et la participation des femmes dans l’emploi formel.
Dans le but d’actualiser le dispositif statistique pour le suivi/évaluation du DSRP et des OMD
par rapport au nouvel environnement institutionnel, le Conseil National Statistique a
recommandé la refonte des textes de base régissant l’activité statistique au Cameroun. Dans la
perspective imminente de la révision du DSRP, le CNS entend intégrer le développement de
l’outil de production d’indicateurs, à défaut d’être considéré comme un axe stratégique
spécifique, du moins comme une stratégie transversale prioritaire pour la mise en œuvre et la
réalisation des objectifs du DRSP.

4.3.3. Diffusion de l’information du marché du travail


La diffusion des données statistiques au Cameroun est timide, se fait sous différents modes et
souffre d’un manque de communication. En principe l’information publique est gratuite, mais
dans les faits, les utilisateurs doivent apporter une contribution modique à l’impression papier
des documents et à l’achat des supports physiques comme les CD-ROM.
L’accès aux bases de données a été dans un passé récent jalousement gardé par les
producteurs. Les utilisateurs ont dû se limiter aux indicateurs produits et pour besoins
d’informations complémentaires, une demande devait être adressée en bonne et due forme aux
responsables. Depuis 2007, grâce au projet IMIS, l’INS offre la possibilité de manipuler ses
bases de données en ligne pour y produire des indicateurs au besoin.
Les enquêtes font l’objet de publications, la principale étant le « rapport d’enquête » qui est
un document sous forme papier présentant les principaux indicateurs produits accompagnés
d’une analyse globale.
A la suite des dépliants réalisés avec l’appui du BIT sur les indicateurs de l’emploi et du
marché du travail, l’INS a produit un dépliant des indicateurs de l’emploi pour l’enquête
EESI. Ce qui constitue un exemple de capitalisation et de collaboration. Il en est de même des
différents projets financés par les bailleurs dont le but est de permettre aux nationaux de
s’approprier l’expertise en vue de pérenniser le produit.

40
i) le cadre institutionnel, ii) le dispositif statistique et iii) le dispositif de suivi participatif.
P a g e | 62

Les publications de l’INS et du FNE sont disponibles auprès de la documentation de ces


structures. Les autres producteurs ne disposent malheureusement pas de salles de
documentation41, ce qui constitue un frein quant à la diffusion de l’information et à l’accès
pour les chercheurs et le grand public.
Très peu de structures disposent d’un site Internet pour la consultation des données. L’INS et
le FNE affichent fièrement leurs sites Internet réalisés grâce à la coopération internationale et
où l’on peut consulter et télécharger des informations utiles. Ces sites restent
malheureusement très peu connus, que ce soit par les acteurs du SNIS ou par le grand public
en général.
Enfin de compte, l’information, quand elle est produite, doit être diffusée, et ceci à très grande
échelle et sous des modes aussi divers que possible. Sinon elle ne sert à rien et par conséquent
constitue un gaspillage de ressources. L’observatoire de l’emploi et de la formation doit
également pleinement jouer son rôle en valorisant l’information disponible.
4.4. Capacités techniques et technologiques
4.4.1. Capacités techniques
En matière de ressources humaines, le Cameroun, à la différence de nombreux pays d’Afrique
noire, peut se targuer de recruter chaque année le personnel statisticien et démographe. Mais à
l’observation, le pays est profondément sinistré aussi bien au niveau des ressources humaines
et de la formation que des ressources matérielles et de la logistique. En effet, les effectifs
recrutés chaque année (une vingtaine tous grades confondus, parmi lesquels près d’une
dizaine repartent vers d’autres horizons) sont en deçà des besoins des différentes
administrations.
Le dernier recensement des statisticiens et démographes en activité dans les administrations
publiques, parapubliques et le secteur privé réalisé en 2004 a dénombré 535 personnes
travaillant dans le SNIS, dont 385 personnes diplômées en statistique et démographie.
Le personnel statisticien et démographe est inégalement réparti selon les besoins des
structures. Une bonne partie de ce personnel, environ un tiers, est employé par l’INS et le
BUCREP. Les ministères sectoriels n’ont quasiment pas de personnel outillé. Leur personnel
est beaucoup plus constitué de personnes formées dans d’autres domaines et qui s’adaptent
après leurs nominations ou leurs affectations dans les services statistiques.
Les ressources humaines en statistique se caractérisent par un déséquilibre entre les agents
d’encadrement et les agents d’exécution et par une très grande mobilité qui ne permet pas de
capitaliser les différentes expériences professionnelles acquises. La formation des agents
d’exécution a été longtemps interrompue et n’a été reprise que très récemment. La mobilité du
personnel statistique s’est manifestée dans les années de crise économique avec le départ d’un
grand nombre vers d’autres secteurs d’activité du public et du privé.
A la faiblesse en termes d’effectif du personnel statistique dans les différentes structures,
vient s’ajouter le faible effectif du personnel spécialisé dans les informations du marché du
travail. Le personnel dispose d’une formation globalement généraliste et très peu ont eu à
bénéficier de renforcements de capacité dans le domaine de l’emploi et de la formation. De
plus, les rares statisticiens ou démographes disposant de compétences dans le domaine ne se
retrouvent pas forcément dans les services de statistiques.
La 5ème session du conseil national de la statistique a fait un état des besoins par type de
personnel pour l’ensemble du SNIS (Administration centrale et services déconcentrés,

41
Plusieurs organismes publics ont déclarés produire des annuaires et autres dépliants de statistiques sous forme
papier. Lors de la descente sur le terrain, ces structures n’ont été en mesure de procurer un exemplaire de leurs
publications. L’archivage est visiblement un fléau qui mine le SNIS. Avec le soutient de Paris 21, l’INS s’est
engagé dans un vaste processus d’archivage qui pourra s’étendre aux statistiques sectorielles.
P a g e | 63

Organismes publics et privés, Chambres consulaires et Groupement patronaux, etc.). Les


besoins en termes de personnel sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 14: Besoin en type de personnel de l’ensemble du SNIS du Cameroun.
Type personnel Disponible Nécessaire Besoin
Ingénieur Statisticien Économiste 79 352 273
Démographe 173 375 202
Ingénieur des Travaux Statistiques 241 631 390
Informaticien 242 418 176
Documentaliste 196 388 192
Économiste 242 504 262
Technicien de la Statistique 198 951 753
Source : Rapport de la session du 5ème conseil national de la statistique.
4.4.2. Capacité technologiques
La plupart des services statistiques des ministères sectoriels sont dotés de matériels
informatiques et rares sont les services ne disposant pas d’au moins deux ordinateurs. Le ratio
machine homme dans la plupart des services statistiques des ministères est pratiquement de 1.
Ce ratio est aussi proche de 1 au BUCREP, mais à l’INS, il se situe aux environs de 1 pour 2.
Notons que l’INS compte le plus grand nombre de personnel du SNIS et l’effort d’équipement
en matériel informatique est par conséquent plus important. Mis à part les centrales syndicales
où le ratio machine homme est en deçà des 1 pour 2, nous avons aussi noté un ratio machine
homme proche de 1 au niveau des autres structures tant du public que du privé.
Si dans l’ensemble, le problème d’équipement ne se pose pas en général, l’on peut quand
même s’interroger sur l’utilisation de ces machines. Mis à part l’INS et le BUCREP qui
disposent à titre officiel des logiciels appropriés pour le traitement des données statistiques,
les autres structures disposent pour l’essentiel du tableur Excel de Microsoft. Ce logiciel assez
simple d’utilisation permet de stocker et d’automatiser à l’aide de macros de petites bases de
données, d’établir quelques croisements et des graphiques. Mais pour des tâches un peu plus
complexes et la gestion des bases de données plus volumineuses, cet outil n’est plus approprié
et des logiciels spécialisés sont nécessaires.
Le tableau ci-dessus présente de façon détaillée les besoins en équipement du SNIS. L’on note
en particulier que les besoins des structures s’étendent aussi à l’accès à l’Internet pour faciliter
les recherches d’informations. De nombreuses structures ne disposent en effet ni de
connexions Internet, ni de site internet. Le tableau ci-dessous présente les besoins en matériels
et équipements du SNIS.
Tableau 15 : Besoins en équipements de l’ensemble du SNIS
Rubriques Besoins
Véhicules de service 252
lignes fixes 379
Connexion téléphonique
lignes mobiles 339
Télécopieurs 320
Connexions Internet 2 549
Micro ordinateur de bureau 1 896
Micro ordinateur portable 546
Imprimantes 846
Scanners 120
Graveurs de CD-ROM 274
Onduleurs 2 025
Photocopieurs 262
Source : Rapport de la session du 5ème conseil national de la statistique.
P a g e | 64

5. CONCLUSION
Le diagnostic du dispositif de production et d’utilisation des informations du marché du
travail au Cameroun permet d’inventorier les principaux acteurs et leurs niveaux de
responsabilité, de comprendre sa structure et son fonctionnement et d’analyser les points forts
et les points faiblesses du système. Cet exercice est indispensable dans la recherche des pistes
et solutions en vue de sa restructuration et de son amélioration en prenant en compte les
besoins et les préoccupations spécifiques des différentes parties.
Le Système National d’Information Statistique sur le Marché du Travail (SIMT) au Cameroun
est à la recherche de ses repères. Suite aux années de crise économique, le fragile dispositif
statistique national a été fortement ébranlé lorsque l’Etat a dû réorienter ses priorités. Les
statistiques officielles au Cameroun se sont longtemps focalisées sur les statistiques
d’entreprise, et l’emploi y était appréhendé par les statistiques de la main-d’œuvre. Après la
période de crise économique et la relative accalmie intervenue au milieu des années 90, la
priorité a été donnée aux statistiques sociales avec la série d’enquêtes sur les conditions de
vie. Les statistiques de l’emploi ont été reléguées au second plan de ces enquêtes et les
sources administratives ont été quasiment délaissées d’où leur inexploitation.
Avec l’appui des partenaires au développement, quelques enquêtes portant sur les questions
de l’emploi ou comportant une section réservée à l’emploi ont été réalisées. Loin de constituer
l’idéal en matière de sources d’informations, elles fournissent des éléments d’appréciation du
marché du travail.

5.1. Les mérites du système


Malgré le contexte difficile, plusieurs résultats positifs sont mettre à l’actif du système et l’on
peut citer :
- deux opérations spécifiques portant sur l’emploi et le secteur informel, l’enquête 1-2-
3 en 1994/95 et l’enquête 1-2 (EESI) en 2005 ; la mise en place depuis 1996 du
dispositif d’enquêtes ECAM (ECAM 1996, ECAM 2001, et actuellement ECAM
2007 en cours) permettant la collecte de données périodique sur les conditions de vie
des ménages et comportant une section réservée à l’emploi ;
- quelques enquêtes à couverture limitée (l’Enquête sur les Dépenses des Ménages
(EDM 2000), l’enquête sur le Cadre de Vie à Yaoundé et Douala (CAVIE 2002))
et permettant d’apprécier en milieu urbain les IMT ;
- l’enquête sur la carte scolaire et quelques enquêtes démographique et sociale
permettant de calculer les indicateurs de l’éducation et les principaux indicateurs
sociaux ;
- enfin l’existence de nombreuses sources de données administratives (DSF, DIPE,
Données des inspections du travail, Données de l’enseignement supérieur, etc.)
qui, sans être valorisées ont le mérite d’exister.
Le Cameroun dispose également d’organes techniquement outillés dans la réalisation des
opérations de collecte de données, et ceci malgré quelques lacunes observées et propre à toute
institution.
Les décideurs semblent accorder progressivement un intérêt à l’emploi, et ceci notamment à
travers les discours et la révision des stratégies sectorielles actuellement en cours au pays.
Les fruits de la collaboration du pays avec les partenaires internationaux a permis à quelques
institutions de bénéficier de renforcements de capacités, qui se matérialisent progressivement
par la mise en pratique des recommandations des séminaires et séances de travail.
P a g e | 65

5.2. Les limites et les insuffisances


L’analyse du dispositif national de l’information sur l’emploi, le marché du travail et la
formation professionnelle fait cependant ressortir de graves limites et insuffisances au niveau
institutionnel, au niveau technique, au niveau des ressources humaines et financières et au
niveau de la diffusion de l’information. Ce qui a de graves répercussions au niveau de la
production et de l’utilisation des informations du marché du travail.
5.2.1. Sur le plan institutionnel
Les instruments de mise en œuvre de la Déclaration de Politique Nationale de l’Emploi
(DPNE) tels que la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) n’existent pas encore. Pour le
moment, les stratégies et actions en faveur de l’emploi et la formation se retrouvent de façon
parcellaire et embryonnaire dans les stratégies sectorielles.
Les intervenants du SIMT ne perçoivent pas suffisamment leur niveau de responsabilité
au niveau institutionnel. En dehors des ministères et organismes techniques, les autres
intervenants ne font pas de l’emploi une priorité de leurs axes d’intervention alors qu’en
principe les textes régissant ses administrations le précisent. Le volet emploi ne ressort pas
clairement des stratégies sectorielles, où l’on parle globalement de la lutte contre la pauvreté
sans aucune mention des tenants et des aboutissants.
Le manque de coordination au niveau des producteurs et des utilisateurs est une limite
importante à la qualité de l’information. Il n’existe ni synergie entre les structures
productrices, ni cadre de concertation entre les producteurs et les utilisateurs. Dans ce cas, des
cas de redondance peuvent se produire sur un même domaine, entre plusieurs sources et/ou
enquêtes comme par exemple les multiples répertoires des entreprises qui existent dans
plusieurs institutions et l’absence d’un répertoire fiable des centres de formation. Aussi la
non-compréhension par tous (producteurs et utilisateurs) des notions et concepts utilisés ne
facilite pas toujours le dialogue entre les parties.
L’observatoire de l’emploi et de la formation professionnelle (ONEFOP) est mis en place
depuis près de deux années, mais ses actions ne sont pas perceptibles. Le fonctionnement de
l’observatoire aurait pour contrainte les ressources humaines inadéquates et des moyens
matériels et financiers limités. L’une des missions de l’observatoire aurait ainsi consisté sur
le plan du SIMT de centraliser les données de les mettre en cohérence et d’assurer une
large diffusion de l’information.
5.2.2. La production des statistiques du marché du travail
L’absence d’une base de sondage de la population est un important handicap au
développement des stratégies sociales. En l’absence des données du recensement de la
population, les bases de calcul des indicateurs de l’emploi sont obsolètes et les projections42
utilisées sont très approximatives. Le plus récent recensement date de 20 ans (1987) et l’actuel
recensement réalisé en 2005 tarde encore à produire ses résultats.
Les différentes sources de données existantes ne sont pas intégrées. Elles sont disparates et
difficilement comparables, soit à cause des concepts et des méthodologies utilisés, soit du fait
de périodes de référence différentes ou à couverture limitée. Les principales sources
statistiques nationales ne sont pas outillées pour rendre compte de la dynamique et des
tendances du marché de l’emploi. De plus, elles ne permettent pas d’appréhender que les
statistiques sur l’offre de travail tandis la demande de travail ne fait pratiquement l’objet
d’aucun suivi ni d’aucune évaluation.

42
Au Cameroun, pays où sont formés les démographes d’Afrique Francophone, aucun modèle de projection
démographique fiable n’existe véritablement.
P a g e | 66

Les activités statistiques des services en charge du travail ou de l’emploi sont limitées.
Fondues dans d’autres administrations comme l’inspection du travail, la main-d’œuvre ou
d’autres activités administratives, ces services ne sont pas toujours animés par des statisticiens
de profession ou d’autres spécialistes du domaine et disposent de peu de moyens matériels et
financiers.
Dans le domaine de la formation, il manque une véritable enquête sur les qualifications
et l’insertion (situation et besoins du marché) qui permettraient aux écoles de formation et
aux universités de réorienter leurs offres de formation pour les adapter aux besoins du marché.
5.2.3. L’utilisation des données
Concernant les besoins en informations du marché du travail, d’une part les utilisateurs
ont des difficultés à identifier, définir et exprimer leurs besoins, mais en plus ils ont
tendance à démultiplier le nombre d’informations demandées alors que dans la pratique, ils
n’utilisent pas ou trop peu les informations déjà disponibles ; d’autre part, les besoins
exprimés se limitent aux besoins directement ressentis et ne s’accompagnent pas de visions
prospectives.
La connaissance insuffisante du marché du travail due à (i) l’absence d’un programme
pérenne d’opérations de collecte de données sur l’emploi ; (ii) à la faiblesse des outils
méthodologiques et des ressources financières des services producteurs ; et (iii) la non
valorisation des sources de données existantes qui conduit à une faible capitalisation de
l’information existante (par exemple par la mise en place d’une base de données spécialisée
des indicateurs du marché du travail).
L’emploi rural et en particulier l’emploi agricole est encore très peu exploré. Parmi les
études qui ont été faites sur l’emploi au Cameroun, rares sont celles qui abordent le sujet. A
première vue, il pourrait s’agir d’un manque de données du fait que le dernier recensement
agricole date de plus de 20 ans, mais en réalité ce domaine de l’emploi ne semble intéresser ni
les décideurs ni les partenaires au développement, qui se focalisent plus sur la santé et
l’éducation en milieu rural, ni même les chercheurs, qui n’y ont consacré pratiquement aucune
publication.
Le suivi des axes travail/emploi des DSRP et des OMD demeure encore insuffisant dans
les stratégies de réduction de la pauvreté. Sur la liste d’indicateurs identifiés dans le
dispositif national de suivi/évaluation du DSRP et des OMD seuls quatre indicateurs ont été
retenus dans la section emploi et revenu. Malgré les efforts déployés par l’observatoire
Africain de statistique AFRISTAT pour renforcer ce système, avec notamment au niveau de
la production des données les enquêtes 1-2 sur l’emploi et le secteur informel ou le projet
ACBF/BIT sur l’amélioration de la qualité des statistiques du marché du travail et le
renforcement de leur gestion, le SIMT accuse encore de grandes faiblesses.
5.3. Les perspectives
Les efforts de structuration du système d’information statistique du marché du travail
devraient se poursuivre dans un cadre global, cohérent et intégré. Les acteurs du SIMT
doivent clairement s’approprier leurs rôles et leur niveau d’intervention dans le système. Le
processus de prise de décision ne doit plus se limiter aux seuls cadres des ministères, mais
intégrer, pour besoin d’efficacité, le point de vue des différents acteurs du SIMT, et en
particulier les organisations privées et la société civile.
L’amélioration du système d’information implique tout un ensemble d’actions qui ne se
limitent pas à la collecte d’informations fiables. Il faut conjointement se préoccuper d’une
part des modalités d’analyse et de traitement de ces données pour en faire de véritables
outils d’aide à la décision, et d’autre part des modalités d’appropriation de ces données par
les acteurs et les institutions concernées pour améliorer les processus de pilotage du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté.
P a g e | 67

6. RECOMMANDATIONS POUR L’AMELIORATION DU SYSTEME


D’INFORMATION STATISTIQUE DU MARCHE DU TRAVAIL

Les recommandations stratégiques sont formulées dans cette partie de l’étude afin de
renforcer la production de l’Information Statistique du Marché du Travail (IMT) et de mieux
satisfaire la demande d’IMT à la lumière des disfonctionnements observés dans le diagnostic.
De manière spécifique, les recommandations sont axées autour des points suivants :
a. Une meilleure exploitation des données existantes ou à venir ;
b. Le renforcement des capacités techniques et en particulier les besoins de formations ;
c. Le renforcement des capacités technologiques et en particulier le développement de
bases de données ;
d. Le renforcement des partenariats et coopérations institutionnelles ;
e. L’identification d’indicateurs pertinents afin de formuler et suivre les politiques de
l’emploi et du marché du travail.
6.1. Recommandations pour une meilleure exploitation des données existantes ou à
venir
Plusieurs sources de données existent et sont encore peu exploitées. Il s’agit des données
administratives (registres, rapports d’inspection du travail, etc.), des enquêtes auprès des
ménages et des entreprises. Il est donc nécessaire de formuler des recommandations aussi bien
pour améliorer la collecte des données administratives et des enquêtes que leur exploitation
approfondie.

6.1.1. Sources administratives

r1. Répertorier les sources administratives en relation avec le marché du travail


Il faut pour cela, identifier de manière précise et si possible exhaustive les sources internes et
externes susceptibles de fournir des informations permettant des analyses du marché du
travail pour une meilleure prise de décision. L‘étude diagnostique fournit des informations
précieuses sur les sources administratives. Les différentes administrations concernées sont
chargées de redynamiser le processus de mise à jour de ces sources d’information.
r2. Définir un format approprié de collecte des données administratives
Cette tâche est dévolue à l’INS qui doit en collaboration avec les différents producteurs
définir un support de collecte d’information approprié à chaque source d’information.
r3. Centraliser et Exploiter systématiquement toutes les sources
L’étude diagnostique a fait le constat selon lequel la source administrative reste encore sous-
exploitée aux fins d’analyse du marché du travail. Les sources disponibles auprès des services
déconcentrés des administrations publiques et privées doivent être centralisées et acheminées
à l’INS qui est responsable de la collecte. Un accent particulier sera mis sur les données des
services privés d’intermédiation et des centres de formation professionnelle privés qui sont
pour l’instant totalement délaissées. Ces données devront alors subir un prétraitement afin
d’être mises en condition et d’être exploitées aux fins de production des IMT.

6.1.2. Enquêtes et recensement

r4. Mettre en cohérence les bases de données d’enquêtes existantes


Recruter des consultants pour la mise en cohérence de l’ensemble des données d’enquêtes
existantes du Marché du Travail au Cameroun. Adjoindre dans les missions et les attributions
P a g e | 68

d’une cellule de l’ONEFOP ou de l’INS la pérennisation de ce travail de mise en cohérence


des bases de données (méthodologie, concept et définition, format des données, type de
données). Cette équipe travaillera en concertation avec tous les producteurs potentiels : INS,
FNE, CNPS, etc.
L’INS a récemment sollicité les services de consultants pour la mise en cohérence
informatique de ses bases de données. Ce travail pourrait être généralisé à la mise en
cohérence de l’ensemble des données et en particulier des données relatives au marché du
travail. Ce travail permettra de disposer à terme de séries ou de panels de données pour des
analyses plus pertinentes du marché du travail.
r5. Réaliser de façon périodique une série d’enquêtes par sondage
- Organiser tous les deux ans une enquête emploi et secteur informel approfondie du
type 1-2 qui permettra d’appréhender la demande d’emploi et de suivre l’évolution du
secteur informel. Notons que cette recommandation est d’ailleurs conforme à celle
proposée dans le CRESMIC43 ;
- Initier tous les deux ans une enquête du type "carte scolaire" pour appréhender les
données sur l’éducation et une enquête sur la formation professionnelle à partir des
centres publics et privés de formation professionnelle ;
- Mettre en place une série d’enquêtes sur l’insertion professionnelle des jeunes issus
des écoles de formation et des universités afin de déceler la pertinence des formations
reçues par rapport au monde du travail (adéquation formation-emploi) ;
- Prendre en compte dans le futur recensement des entreprises le volet main d’œuvre à
travers un questionnaire léger. Cette source d’information constituera une base de
sondage pour les tirages d’échantillons servant à la réalisation d’enquêtes légères sur
l’emploi ;
- Organiser chaque année une enquête par sondage sur la main d’œuvre et les
qualifications à partir d’un échantillon simplifié et approprié d’entreprises de
l’économie formelle ; en plus des questions classiques sur la main d’œuvre, l’on
pourrait se préoccuper de la structure par niveau de qualification des salariés, des
actions de formation continue organisées par les entreprises, et des recrutements au
cours de l’année (niveau et emplois déficitaires). Pour cela, un échantillon
d’entreprises partenaires pourra être fidélisé de telle sorte qu’à terme, le questionnaire
soit expédié et récupéré sous format électronique sans nécessiter un quelconque
déplacement d’enquêteurs sur le terrain ;
- Prendre en compte et exploiter effectivement la variable « emploi » et reformuler les
questionnaires de l’enquête annuelle sur les entreprises (EAE de l’INS) du secteur
moderne et de l’enquête sur les exploitations agricoles ;
- Introduire dans les relevés agricoles annuels des questions sur le statut des exploitants,
la main d’œuvre saisonnière, les activités non agricoles en milieu rural.

6.1.3. Traitement et Exploitation des données

A partir des sources de données brutes d’enquêtes ou des sources administratives, il s’agit de
faire les redressements nécessaires sur les données et de calculer à l’aide de logiciels
appropriés les IMT. Les informations produites devront d’abord porter sur les données brutes
avant de passer aux ratios. Les données devront être présentées au niveau le plus désagrégé
possible.

43
Cadre de Référence et Support Méthodologique Minimum Commun pour la Conception d’un Système
d’Information pour le suivi des DSRP et des OMD, février 2006.
P a g e | 69

6.1.3.1. Prétraitement et production légère des données dans les services


déconcentrés

r6. Assurer un prétraitement des données administratives


Les acteurs du SIMT assurent un prétraitement des données en mettant l’information collectée
sous un format adéquat pour le calcul d’indicateurs ou l’acheminement vers les producteurs
spécialisés. Les données devront être calculées au niveau le plus désagrégé possible (sexe,
âge, milieu de résidence (urbain et rural)) et seront présentées sous forme brute et non sous
forme de pourcentage. Le format des données sera du type accepté par les logiciels
statistiques à savoir les variables ou nom de champ en colonne et les individus en ligne. Tout
autre format sera converti sous ce modèle afin de garantir l’unicité des modes de transmission
des données. Les données seront accompagnées d’un document explicatif appelé dictionnaire
des variables donnant la description des variables et de leurs modalités.
r7. Assurer une production légère d’information pour les besoins de gestion
Les acteurs du SIMT non spécialisé et les services déconcentrés des ministères peuvent
produire quelques indicateurs résultant de leurs activités pour leurs propres besoins internes
ou bien pour des partenaires intéressés. Cette production devra cependant être conforme aux
normes et méthodologies internationales afin d’assurer une meilleure lisibilité des actions qui
peuvent en découler.

6.1.3.2. Exploitation des données et calcul des IMT au niveau central

r8. Centraliser et exploiter toutes les sources d’information disponibles


Organiser au préalable et de manière prioritaire la centralisation et l’exploitation des
informations administratives collectées disponibles mais non utilisées, susceptibles de
documenter les indicateurs recommandés.
r9. Exploiter de façon approfondie les bases de données d’enquêtes disponibles à l’INS
L’exploitation approfondie des bases de données de l’INS permettra de produire de façon
exhaustive des indicateurs du marché du travail qui devront alimenter la base de données
camerounaise des indicateurs du marché du travail et la bibliothèque des indicateurs du
marché du travail du BIT (LMIL).
r10. Mettre en place un dispositif de projection des indicateurs de l’emploi
En l’absence de données d’enquêtes régulières sur le marché du travail, il est indispensable
pour des travaux économétriques et pour effectuer des simulations de disposer de séries
longues. Il s’agit en particulier, pour les besoins des chercheurs et des décideurs, et dans
l’attente des données d’enquêtes qui viendront préciser les choses, d’effectuer des projections
de la population active, de la main d’œuvre, de l’emploi par secteur, de l’emploi informel
etc.… Signalons que l’INS dans le cadre des travaux de la comptabilité nationale a effectué
jusqu’en 2003 quelques estimations de l’emploi par secteur.

6.1.4. Types d’analyses et de publications

r11. Réaliser un bilan emploi-formation


Le Bilan emploi-formation permet de mesurer les avancées en matière d’emploi et de
formation au cours d’une période donnée (à déterminer de commun accord par tous les
intervenants du SIMT). Ce travail devrait exploiter le maximum de données et d’informations
disponibles, ce qui permettrait de tester la pertinence des indicateurs recommandés et servir
de support aux échanges entre les acteurs du SIMT. La période d’étude proposée est d’une
année en principe, mais peut être élargie en fonction de la disponibilité des données.
P a g e | 70

r12. Mettre en place un programme de recherche sur l’emploi


Afin de favoriser la réflexion sur les questions de l’emploi et de formation, il est
indispensable de constituer une équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs des
universités et des grandes écoles de formation, de praticiens des ministères sectoriels, des
instituts de statistique et des organismes de développement, et enfin des organismes
internationaux y compris le BIT. Ce programme devrait se focaliser sur les couches de
population suivantes : i) les jeunes non scolarisés et/ou exclus du système éducatif, ii) les
primo demandeurs d’emplois diplômés de l’enseignement supérieur, iii) les primo
demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’une formation technique ou professionnelle, iv) les
femmes, v) les non pauvres, vi) les pauvres, vii) les très pauvres.
r13. Confectionner un annuaire statistique du marché du travail
Afin de suivre annuellement les statistiques du marché du travail et d’en assurer une large
diffusion, il est indispensable de publier chaque année un annuaire statistique du marché du
travail. Cet annuaire statistique sera réalisé par l’ONEFOP en partenariat avec le MINEFOP,
le MINTSS, l’INS et le FNE. Cette publication sera la partie purement consacrée aux chiffres
du bilan emploi-formation. Il mettra en exergue la série des indicateurs du marché du travail
au Cameroun depuis 25 ans, date où les premières grandes enquêtes ont eu lieu.
r14. Réaliser une note de conjoncture du marché du travail
À la différence de l’annuaire qui lui fera une présentation rétrospective des chiffres de
l’emploi, la note de conjoncture fera une analyse périodique des indicateurs du marché du
travail. Il permettra de mesurer le climat général sur le marché du travail au cours d’une
période de l’année comme le trimestre ou le semestre. Dans une première phase et au vu de la
rareté des données, nous proposons une note de conjoncture semestrielle sur l’emploi et la
formation.
r15. Réaliser des brochures et dépliants du marché du travail
Chaque fois qu’une opération est réalisée sur le territoire national, il s’agit d’y extraire toutes
les statistiques du marché du travail et de les publier sous forme de brochure ou de dépliants
qui seront largement distribués.
6.2. Recommandations pour le renforcement des capacités techniques et en
particulier les besoins de formation.
Le personnel employé dans les services de statistiques dispose en général d’un niveau de
connaissance général, qui mériterait d’être spécialisé. Très peu sont outillés pour la
production et l’analyse des indicateurs de l’emploi et de la formation. L’utilisation de
logiciels spécialisés n’est pas toujours évidente, aussi bien pour les jeunes que pour le
personnel plus âgé.
r16. Renforcer les capacités informatiques
Les services techniques réclament une formation sur des logiciels spécialisés (Cspro, Epidata,
etc.) pour la saisie des données et (Stata, Spss, SAS, etc.) pour le traitement et le calcul des
indicateurs. Ceci pourrait se faire sous forme de stage de recyclage ou de séminaires en faveur
des producteurs.
r17. Renforcer les capacités en bases de données
Au niveau central, on note un besoin important en termes de maîtrise des concepts, de gestion
des bases de données et de management des projets. Ce renforcement de capacité permettra au
personnel formé de mieux formuler leur besoin en termes de bases de données (type, missions
assignées, mode de gestion, partage de l’information), assister à leur mise en œuvre et en
assurer une meilleure gestion.
P a g e | 71

r18. Renforcer les capacités en méthodes et concepts d’élaboration des indicateurs du


marché du travail
Au niveau des services sectoriels, la formation sollicitée est axée sur la collecte des données
issues des sources administratives et l’analyse des données. Il est donc important pour ces
derniers d’avoir une bonne maîtrise des concepts et méthodes de collecte et d’exploitation
primaire des données.
Au niveau des producteurs spécialisés comme l’INS, le besoin en termes de formation est axé
sur la maîtrise des concepts et méthodes d’élaboration des IMT.

6.3. Recommandations pour le renforcement des capacités technologiques pour le


développement des bases de données

r19. Mettre en place des bases de données


Une base de données est un ensemble structuré et organisé de données. Elle en facilite l’accès
ainsi que l’utilisation à des fins d’analyse. Les informations contenues dans une base de
données sont quantitatives et/ou qualitatives. Le système d’information peut être vu comme
outil fédérateur des bases de données qui font partie intégrante d’un système d’information.
S’il est utile que chaque service sectoriel maintienne sa base de données, il est indispensable
d’avoir au niveau national une base de données fédératrice des bases de données sectorielles.
Il s’agit de construire une unique base de données des indicateurs du marché du travail qui
puisera ses informations auprès des différentes sources administratives et des enquêtes
disponibles auprès des sectoriels. Les indicateurs produits dans un cadre consensuel
s’imposeront à tous. Cela permettra entre autres, de régler les problèmes de pluralité de
valeurs pour un même indicateur et d’aboutir à une unité de gestion informationnelle
nécessaire à un mécanisme de suivi et évaluation efficace. La base de données en question
pourrait s’appuyer sur le modèle du LMIL44 adapté au Cameroun.
r20. Connecter au réseau internet les principaux intervenants du SIMT
L’internet est devenu un outil de travail à part entière : il permet la diffusion et un accès
rapide et peu onéreux à l’information pour un public assez large. La base de données
nationale des IMT va fonctionner en réseau afin de rendre l’information proche des
utilisateurs qui n’auront pas besoin de se déplacer pour y accéder. A cet effet, l’ONEFOP où
sera logé le serveur de cette base de données doit disposer d’une connexion internet. Il en est
de même des principaux intervenants du SIMT à savoir les ministères sectoriels, l’INS, le
BUCREP, le FNE, les centrales syndicales, les chambres consulaires, les instituts de
recherche et les universités.
r21. Archiver les sources de données
L’archivage électronique des sources de données à la différence des bases de données
permettra non seulement de stocker les sources de données, mais aussi d’y enregistrer toutes
les métadonnées (documents méthodologiques, documents de collecte, manuels du personnel
de collecte, rapports d’enquêtes, etc.) y afférentes. Cette masse d’information sera utilisée
chaque fois qu’une opération de ce type est renouvelée ou bien fournira des informations
détaillées aux utilisateurs qui veulent mener des analyses plus pointues.
Les bases de données et les archives des opérations du SIMT pourront être stockées au niveau
de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (ONEFOP).

44
LMIL: Labor Market Indicator Library.
P a g e | 72

6.4. Recommandations pour le renforcement des partenariats et coopération


institutionnelle

r22. Assainir le cadre institutionnel


L’assainissement du cadre institutionnel est un préalable à l’amélioration du SIMT car c’est à
ce niveau que les décisions sont prises et les moyens mis en œuvre pour le fonctionnement du
système. L’assainissement est utilisé ici dans le sens de la suppression de toutes les entraves
au bon fonctionnement du système. Ces entraves sont d’ordre politique, administratif etc.
Dans un cadre assaini, les responsabilités45 des différentes institutions concernées sont bien
explicitées et leurs niveaux d’intervention précisés. Les ressources nécessaires à la conduite
des travaux du SIMT peuvent être plus facilement dégagées. Les décisions prises à ce niveau
se feront en dernier ressort soit de façon souveraine par le gouvernement, ou en concertation
avec les différents intervenants, ce qui est souhaitable.
r23. Créer un pôle de collecte de l’information du marché du travail
Il est important de constituer un pôle de collecte d’informations constitué des producteurs
auxquels sont associés les principaux utilisateurs (MINEFOP, ONEFOP, MINTESS, FNE et
les chercheurs). L’INS devra assurer la coordination de la collecte des données
administratives et réaliser les enquêtes en partenariat avec les utilisateurs.
Ainsi, la définition des objectifs et la conception des différents supports de collecte doivent
prendre en compte les besoins et les préoccupations des acteurs et des réalités à percevoir.
Dans le souci de prendre en compte tous les besoins, des questionnaires trop lourds ne sont
pas souhaitables, mais il est indispensable de faire une synthèse des besoins.
r24. Créer un pôle de traitement, d’analyse et de diffusion des informations du
marché du travail
Cette unité pourrait être confiée à un éventuel département chargé du Système d’Information
sur l’emploi au sein de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEFOP). Ce
département serait suffisamment équipé en matériels et ressources humaines de qualité
(statisticiens, économistes, démographes, sociologues) pour accomplir au mieux ses missions
de traitement final et d’analyse des indicateurs du marché du travail.
Une fois les publications effectuées, ce département devra en assurer une large diffusion au
niveau des acteurs nationaux et internationaux du SIMT et du grand public. Pour cela, il sera
doté d’un service de documentation, de services de reprographie et de communication.
r25. Mettre en œuvre un pôle de pilotage des actions stratégiques en matière d’emploi
Cette structure (dont les missions peuvent être confondues avec celle de la division des études
du MINEFOP et verra la participation effective du MINTSS) prendra appui sur les
informations produites et les résultats des analyses faites par le département chargé du
Système d’Information sur l’emploi. Il est responsable du suivi/évaluation des avancées sur
les questions d’emploi et de formation professionnelle. Il est aussi responsable de la recherche
et de la mobilisation de financements pour la réalisation des activités du SIMT et de la
planification des ressources humaines du SIMT.

45
Il s’agit des préciser qui finance les opérations du SIMT, qui réalise la collecte des données, qui utilise quelle
information et dans quel but ?
P a g e | 73

r26. Assurer une meilleure coordination du Système d’Information du Marché du


Travail
Un cadre harmonisé de concertation46 entre producteurs et utilisateurs des données est un
gage de réussite pour le bon fonctionnement du SIMT. Le système d’information impose une
relation de synergie et d’émulation entre besoins d’informations, données, méthodes de
collecte, méthodes de traitement et indicateurs. Les utilisateurs peuvent être des utilisateurs
intermédiaires ou des utilisateurs finaux. Ceci implique, au niveau des acteurs, une
concertation permanente au niveau de (i) l’identification et formulation des besoins en
information, et de (ii) la validation des documents.
r27. Définir un protocole d’échange de données entre les producteurs et les
utilisateurs de données du SIMT
Les modalités d’accès à l’information sont à définir, dans le souci de garantir la qualité de
l’information produite, et de prévenir toute mauvaise utilisation qui pourrait survenir. Dans le
cadre des activités du CNIS, une ébauche de protocole d’échanges de données précisant les
responsabilités des parties prenantes (INS en tant que fournisseur de données et un utilisateur
quelconque) a été élaborée. Il s’agit maintenant de finaliser ce protocole d’échanges de
données pour qu’il soit plus étendu (l’INS n’est pas le seul producteur) et applicable à tous les
acteurs du SIMT en particulier.
r28. Mobiliser et pérenniser des ressources pour le financement des opérations du SIMT
La réalisation des opérations de collecte de données dans le domaine de l’emploi et de la
formation souffre d’une absence de financements. Le gouvernement et ses partenaires
internationaux mettent pour le moment l’accent sur la santé et l’éducation. La perspective
d’une révision du DSRP entend mettre l’accent sur l’emploi comme élément indispensable
pour la réduction de la pauvreté. Il est souhaitable dans cette perspective que suffisamment de
ressources soient mobilisées et pérennisées pour le financement des opérations de collecte
d’analyse et de diffusion des données du SIMT. Les activités suivantes sont identifiées :
 Enquêtes sur l’emploi et le secteur informel ;
 Enquêtes sur la main d’œuvre et les qualifications ;
 Collecte et exploitation des fiches administratives ;
 Construction de bases de données et d’archives ;
 Réalisations de brochures, dépliants et autres rapports sur l’emploi et la formation, etc.
r29. Organiser un forum sur l’emploi et la formation
Ce forum sera un cadre de référence et de concertation sur les questions de l’emploi et de la
formation. La périodicité serait biennale et pourrait être étendue en fonction des contraintes
d’ordre administrative pour son organisation. Il aura pour but d’harmoniser les nomenclatures
et les concepts utilisés pour rendre possible la comparaison des résultats des enquêtes menées.
A plus long terme, il s’agit de lancer un grand chantier de construction de nomenclatures sur
les professions et les catégories socioculturelles adaptées au contexte national et acceptées par
l’ensemble des acteurs concernés (statisticiens, formateurs, entreprises, cadres des
administrations du service public de l’emploi…). Une activité visant « la mise à jour des
concepts, définitions et nomenclatures sur l’emploi » doit être réalisée au préalable afin de
lancer une telle activité.

46
Le manque de coordination du système et aussi les conflits de compétence observés de part et d’autre peuvent
également justifier que les structures n’arrivent pas à formuler des projets viables qui puissent attirer l’attention
des bailleurs et des décideurs. Un projet d’enquête sur l’emploi formulé par un organe technique et soutenu par
les principaux utilisateurs aurait plus de chances de rencontrer l’approbation du décideur que plusieurs projets
d’enquêtes portant sur le même thème où les intervenants du système vont en rang dispersé.
P a g e | 74

6.5. Recommandations d’indicateurs pertinents afin de formuler et suivre les


politiques de l’emploi et du marché du travail

L'utilité de la mise en place d'un système d'information réside dans sa capacité à donner des
éléments indispensables à la prise de décision. Il est donc important d'identifier les indicateurs
pertinents à mettre en place dans le processus d’analyse et de diffusion de l'information du
marché du travail.
Les indicateurs sont retenus sur la base de trois critères complémentaires :
i. leur pertinence : qui vérifie que l’indicateur est approprié à la réalité dont on veut
rendre compte et qu’il satisfait bien à l’objectif qui lui a été fixé ;
ii. leur sensibilité : qui traduit sa capacité à faire ressortir correctement l’évolution du
phénomène étudié ;
iii. leur observabilité : qui précise le processus et le support d’observation et de
production de l’indicateur.
Pour être opérationnelle, la liste des indicateurs doit être relativement succincte47 autour
d’indicateurs significatifs et généraux. Dans cette perspective, il est souhaitable de retenir
deux séries d’indicateurs :
i) un petit nombre d’indicateurs synthétiques à intégrer dans la liste des indicateurs clés
de suivi et de pilotage de la stratégie globale de l’emploi dans le DSRP ;
ii) une liste plus détaillée d’indicateurs spécifiques sur l’emploi que l’on traduit sous la
forme d’un tableau de bord.
Plus précisément, une liste d’indicateurs est proposée en plus des indicateurs classiques du
BIT afin de mieux rendre compte du contexte national. Ces indicateurs mériteraient cependant
d’être débattus dans un cadre plus consensuel associant les différents acteurs du SIMT.

6.5.1. Les indicateurs synthétiques pour le DSRP

Le DRSP recommande quatre indicateurs, lesquels rendent comptent de façon sommaire de la


problématique de l’emploi et de la formation professionnelle. Les indicateurs ci-dessous, sous
la contrainte du nombre 4 d’indicateurs de l’emploi retenu dans le DSRP, traduiraient mieux
le contexte socio-économique du pays.
r30. Indicateurs synthétiques pour le DSRP
1. le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans par sexe et milieu de résidence: il est
significatif d’un des problèmes majeurs du chômage au Cameroun. Il figure aussi
comme un des 48 indicateurs retenus pour les OMD (Objectifs du Millénaire pour le
Développement) ;
2. le ratio emploi/population (15-24 et 15+, par sexe) : Il figure dans la liste des
indicateurs de l’emploi décent pour les OMD ;
3. la proportion de la population active occupée vivant en dessous du seuil de pauvreté
national comme indicateur significatif de la précarité et du sous-emploi de la
population occupée. C’est le troisième indicateur retenu dans la liste des indicateurs
de l’emploi décent pour les OMD. Le seuil de pauvreté national remplace cependant
le seuil de 1 dollar par jour (PPP) ;

47
Mais aussi ces indicateurs doivent être suffisamment détaillés sans quoi on risque de simplifier abusivement
un domaine complexe et donc d’avoir une portée réduite comme outil d’aide à la décision.
P a g e | 75

4. le taux "d’informalisation des emplois" il est significatif de la valorisation des


ressources humaines par l’économie nationale ainsi que du niveau de développement
du pays.

6.5.2. Les besoins plus spécifiques concernant l’emploi pour une meilleure prise
en compte dans la stratégie nationale de l’emploi et de la formation

Dans le champ de l’emploi et de la formation quatre domaines48 d’information sont


principaux pour rendre compte :
i) des niveaux et des modes de mobilisation de la main d’œuvre ;
ii) des niveaux et des caractéristiques du chômage ;
iii) de l’importance et des formes du sous-emploi et de la précarité des emplois
disponibles ;
iv) du suivi et des résultats des politiques spécifiques actives en matière d’emploi.
Les indicateurs retenus doivent être désagrégés au besoin et de préférence par sexe, niveau
d’instruction, groupe d’âge (jeunes, adultes, etc), secteur d’activité et milieu de résidence afin
de mieux rendre compte de la situation particulière de chaque groupe.
r31. Indicateurs des niveaux et des modes de mobilisation de la main d’œuvre
Pour rendre compte de cet aspect, il serait indispensable de disposer des indicateurs suivants :
1. Le taux d’activité : c’est le rapport entre la population potentiellement active
(chômeur et actifs occupés) et la population en âge de travailler;
2. le ratio emploi population : c’est le rapport entre la population active occupée et la
population en âge de travailler ;
3. le taux de féminisation des emplois : % des femmes occupées par rapport au total de
la population occupée, par âge et par activité économique ;
4. la répartition des emplois par branche d’activité49 : il s’agit de la répartition des
actifs occupés par branche d’activité;
5. les taux de salarisation de la main d’œuvre : % des salariés permanents (public et
privé) au sein de la population totale occupée par secteur d’activité ;
6. le taux "d’informalisation" des emplois : il est égale au ratio entre la population
active occupée de l’économie informelle à la population totale occupée ;
7. le taux de pluriactivité dans le secteur formel public et privé: le pourcentage d’actifs
occupés qui déclarent au moins une activité secondaire dans la population totale
occupée dans le secteur public et dans le privé formel.
r32. Indicateurs des niveaux et des caractéristiques du chômage
Le chômage recouvre des réalités hétérogènes et diversifiées. C’est un concept difficile à
définir de manière pertinente pour rendre compte de la variété de leur forme. L’indicateur de
base est le taux de chômage de la population active ventilée par sexe, âge, niveau de
qualification et d’éducation. Ces différents taux sont nettement insuffisants pour assurer un
suivi de cette réalité. Plusieurs aspects sont à prendre en compte de manière complémentaire.
Pour rendre compte de ces différents aspects, les indicateurs de suivi du chômage nécessaires
sont les suivants :

48
Rosanvallon 2004.
49
La branche d’activité est comprise au sens de la comptabilité nationale. Il s’agit des principales branches.
P a g e | 76

8. le taux de chômage conventionnel au sens du BIT ;


9. le taux de chômage élargi : il s’agit des chômeurs découragés, c'est-à-dire la
population non occupée disponible pour travailler mais qui n’est pas à la recherche
active d’un emploi;
10. le taux de chômage déclaré : il s’agit des personnes qui déclarent spontanément être
sans emploi ;
11. le taux de chômage des jeunes par sexe et milieu de résidence;
12. le taux de chômage des primo demandeurs d’emploi : c’est le taux de chômage des
personnes nouvellement arrivées sur le marché du travail ;
13. le % des chômeurs par niveau d’instruction et par type de formation (enseignement
général, technique ou professionnel) selon qu’ils sont primo demandeurs ou qu’ils ont
déjà occupé un emploi ;
14. le taux de chômage de longue durée (durée de chômage supérieure à un an).
r33. Indicateurs de l’importance et des formes du sous-emploi et de la précarité des
emplois
À partir de la résolution adoptée par la 16ème Conférence Internationale des Statisticiens du
Travail (CIST 1998) sous l’égide du BIT, on distingue :
i) le sous-emploi lié à la durée du travail, quand une personne est occupée
involontairement de manière insuffisante et qu’elle est disposée et disponible pour
travailler plus longtemps ;
ii) les situations d’emploi inadéquat qui renvoient à une notion plus large de sous
emploi visible.
Il est recommandé de compléter les indicateurs rendant compte de ces situations, d’indicateurs
sur « les emplois indécents » pour suivre en particulier : l’emploi des enfants, les emplois non
rémunérés ou seulement rémunérés en nature, les emplois salariés qui ne bénéficient d’aucune
protection et la pauvreté. Les indicateurs nécessaires sont les suivants :
15. le taux des personnes qui déclarent n’être occupées que de manière occasionnelle par
secteur économique (public, privé formel et informel) : il s’agit des emplois
temporaires dans le contexte national;
16. le taux des personnes qui ont travaillé (i) moins de trois mois dans l’année, (ii) moins
de six mois dans l’année ;
17. le taux des chefs de ménage en activité dont la rémunération tirée de leur activité ne
permet pas de satisfaire les besoins du ménage (travailleurs pauvres);
18. l’importance de la population agricole occupée dans des exploitations de moins d’1/2
hectare ;
19. l’importance des exploitants agricoles qui ne sont pas propriétaires de leur
exploitation ;
20. le taux de la population occupée (dont les femmes) qui ne perçoit pas de rémunération
de leur activité ou simplement une rémunération en nature : il s’agit en particulier des
aides familiaux, des apprentis et des travailleurs en période d’essai non rémunérés ;
21. l’ampleur du travail des enfants de moins de 10 ans parmi la population totale des
enfants de moins de 10 ans (répartition par sexe et secteur d’activité) ;
22. le taux de salarisation de la population occupée ;
P a g e | 77

23. le taux des salariés qui n’ont pas de contrat de travail écrit, comme indicateur de
vulnérabilité des emplois ;
24. le taux de salariés non permanents parmi la population salariée (agricole et non
agricole).
r34. Indicateurs du suivi et des résultats des politiques spécifiques actives en matière
d’emploi
25. le volume d’emploi créé dans le secteur moderne par branche d’activité au cours de
l’année ;
26. le nombre de projets bénéficiant des programmes HIMO et le volume des emplois
correspondants ;
27. le nombre d’entreprises créés au cours de l’année par secteur d’activité ;
28. le nombre de salariés des entreprises du secteur moderne bénéficiaires d’actions de
formation continue en entreprise ;
29. le nombre de bénéficiaires du secteur de la micro-finance et le volume de crédits
octroyés ;
30. le nombre d’actions spécifiques lancées en matière d’insertion par les programmes du
MINJEUN, du MINEFOP, du MINAS et d’autres ministères sectoriels par sexe,
qualification, niveau et type de diplôme ;
31. le nombre de dossiers soumis à la cellule d’appui à la micro-entreprise du FNE par
type d’activité ;
32. le nombre de placements dans l’année par le FNE des primo-demandeurs par sexe,
niveau et type de diplôme, type d’emploi (salarié, employeurs ou indépendant).
r35. Adopter une liste minimale d’indicateurs de l’emploi à produire
La liste des indicateurs ci-dessus proposée n’est pas exhaustive50. Une liste complète et
pertinente pourrait être dégagée dans le cadre des concertations avec les différents acteurs et
partenaires. Cette activité pourrait notamment se faire au moment de la mise en place de la
base de données fédératrice des bases de données ou bien au cours de l’élaboration du Bilan
Emploi Formation.
r36. Mise en place d’un tableau de bord sur l’emploi (voir annexe)
Il s’agit de constituer une liste d’indicateurs prioritaires pour le suivi de la conjoncture du
marché du travail. Pour cela un comité piloté par l’observatoire serait chargé de définir et de
mettre à jour ces indicateurs qui seraient validés par le gouvernement et devraient être mis à
jour périodiquement. Une ébauche d’indicateurs est donnée ci-dessus et peut servir de base de
discussion pour l’élaboration du tableau de bord.

50
La liste ci-dessus proposée se focalise plus sur des indicateurs observables et qui traduisent au mieux la
situation socio-économique du pays.
P a g e | 78

7. Bibliographie

1. Site web de l’INS: www.statistics-cameroon.org.


2. INS/CAMERCAP ; Recensement des statisticiens et démographes en activité au
Cameroun ; 2004.
3. Manuel des concepts et définitions utilisés dans les publications statistiques officielles
au Cameroun, 4ème édition, mai 2005.
4. Troisième Enquête Démographique et de Santé (EDS III), 2004.
5. Pape Touty SOW ; Etude diagnostic du système d’information sur l’emploi et la
formation et analyse des besoins en informations des utilisateurs potentiels ; Dakar,
Octobre 2000.
6. République du Cameroun ; Dispositif statistique de suivi /évaluation du DSRP et des
OMD ; Juillet 2005.
7. Nacer-eddine HAMMOUDA ; Le système d’information sur le marché du travail : Bilan
et perspectives ; Année non indiquée.
8. Rapport Général de la 5ème Session du Conseil National de la Statistique ; Juillet 2002.
9. Rapport Général de la 6ème Session du Conseil National de la Statistique ; Novembre
2003.
10. Rapport Général de la 7ème Session du Conseil National de la Statistique ; Juillet 2005.
11. Afristat et ACBF ; Rapport du séminaire/atelier de formation sur le système
d'information sur le marché du travail ; Douala 09 – Mai 2005
12. Afristat/ILO/ACBF ; Projet régional d'amélioration des statistiques du marché du travail
et de renforcement de la gestion de l'information sur le marché du travail et des systèmes
de suivi de la pauvreté en Afrique ; Séminaire sur la mise en place de systèmes
d’information sur le marché du travail (SIMT) et le renforcement des capacités pour les
statistiques de l’emploi ; Bamako, du 13 au 17 novembre 2006.
13. Afristat/ILO/ACBF ; Projet régional d'amélioration des statistiques du marché du travail
et de renforcement de la gestion de l'information sur le marché du travail et des systèmes
de suivi de la pauvreté en Afrique ; Rapport de la deuxième réunion du comité régional
de pilotage du projet (CRPP) ; juillet 2004.
14. CRESMIC ; cadre de référence et support méthodologique minimum commun pour la
conception d’un système d’information pour le suivi des DSRP et des OMD ; Février
2006.
15. Samuel KELODJOUE/OIT ; Synthèse et diffusion des données sur les indicateurs
d’analyse du marché du travail et les statistiques du travail en général au Cameroun ;
Août 2003.
16. André Rosanvallon/République Islamique de Mauritanie/BIT ; Programme de mise en
œuvre du cadre stratégique de Lutte contre la pauvreté 2000-2005 ; Mars 2002.
P a g e | 79

8. Annexes
Tableau 16: Financement des opérations statistiques passées au Cameroun
Contribution du
Opérations statistiques Date Principal bailleur
bailleur principal
1er recensement agricole* 1972/73 nd PNUD
1er RGPH* Avril 1976 72% Cameroun
Enquête nationale sur la fécondité 1978 ND FNUAP
Enquête nationale sur la nutrition 1977/78 100% Cameroun
Enquête budget consommation 1983/84 100% Cameroun
Recensement industriel* 1984 100% Cameroun
2ème Recensement agricole* 1984 100% USAID
2ème RGPH* Avril 1987 90% Cameroun
Enquête sur la fécondité des adolescents 1988 100% FNUAP
1ère Enquête démographique et de santé* 1991 100% USAID
Enquête 1-2-3 sur l’emploi et le secteur informel* 1992/93 100% France
Enquête éducation emploi* 1994 100% Canada
Enquête engrais 1994/95 100% USAID
Enquête cultures maraîchères 1994/95 100% USAID
1ère Enquête camerounaise auprès des ménages* 1996 100% UE
2ème Enquête démographique et de santé* 1998 100% USAID
Enquête à indicateurs multiples (MICS*) 2000 100% UNICEF
Enquête Dépenses des Ménages à Yaoundé et Douala* 2000 100% Cameroun
2ème Enquête camerounaise auprès des ménages* 2001 66% IDA
Enquête cadre de vie à Yaoundé et Douala* 2002 100% France
3ème Enquête démographique et de santé 2004 50% IDA
Enquête 1-2 sur l’emploi et le secteur informel* 2005 62% IDA/France/ ACBF
Enquête à indicateurs multiples (MICS*) 2007 nd Unicef
3ème Enquête camerounaise auprès des ménages 2007 nd Cameroun
Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.
*indique les recensements et enquêtes qui portent ou bien comportent un volet sur l’emploi et la formation.
Tableau 17 : Principales sources de données administratives et indicateurs résultants.
Sources administratives Indicateurs pouvant être produits
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
 Les relevés51 administratifs des inspections du - Les offres et les demandes de travail
travail - Les salaires, les heures de travail
- Les conventions collectives
 Le fichier du personnel de l’Etat et des
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
entreprises d’Etat, et le fichier du personnel des
- Les salaires, les heures de travail
collectivités locales
 Les relevés administratifs des ministères en - La formation de base et la formation
charge de l’éducation et de la formation professionnelle
 Le fichier de la sécurité sociale et les - Les lésions et maladies professionnelles
Déclaration d’Informations sur le Personnel - La main-d’œuvre et ses caractéristiques
Employé (DIPE) - Les salaires, les heures de travail
 Les fichiers des agences de promotion de
- Les offres et les demandes de travail
l’emploi et de l’observatoire de l’emploi
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
 Les relevés des syndicats des groupements - Les salaires, les heures de travail
patronaux et des chambres consulaires - Les grèves et autres arrêts de travail
- Les conventions collectives
- La main-d’œuvre et ses caractéristiques
- Les salaires
 Les Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF)
- La taille des entreprises et le secteur économique
des entreprises
Source : Nos propres compilations

51
Il est à noter que la longue période de crise que le pays a traversé a profondément altéré cette source de
données, notamment avec la réduction des effectifs d’inspecteurs du travail û au gel des recrutements dans la
fonction publique.
P a g e | 80

Note : Les sources d’informations administratives citées plus haut ne garantissent pas la production des
indicateurs fiables du marché du travail. Cependant, collectées dans de bonnes conditions avec une bonne
méthodologie, elles pourraient permettre de produire les indicateurs cités.

Tableau 18 : Principales structures de l’Administration en charge des statistiques (en 2004) avec
leurs ressources humaines et matérielles
Service en charge des statistiques Personnel Matériel
Ministère /
Organismes Cadres
Existence Intitulé Total Véhicules Ordinateurs Copieur
statisticiens
INS oui Institut national de la statistique 165 82 14 87 7
Bureau central des recensements et des
BUCREP oui 116 27 nd 102 4
études de population
Direction des enquêtes et statistiques 33 dont 19
MINAGRI oui 1 1 9 1
agricoles cadres
Cellule de l’informatique et des
MINATD oui 5 cadres 0 0 5 0
statistiques
MINEDUC oui Sous-Direction de la planification 26 cadres 3 0 10 1
oui Cellule Informatique 5 0 0 3 1
MINEF Centre d’information et de documentation
10 0 0 0 0
environnementale
MINEPIA oui Cellule des études et des statistiques 4 cadres 0 0 1 0
MINESUP oui Cellule de la prospective 9 1 0 2 0
MINETFOP oui Cellule des études et des statistiques
Cellule de l’informatique et des 7 dont 4
MINETPS oui 1 0 3 0
statistiques cadres
MINFOPRA non
Cellule de l’informatique et des
MINJUSTICE oui 2 cadres 1 - 2 -
statistiques
MINMEE non
Cellule de l’informatique et des
MINPOSTEL oui 2 cadres 0 0 2
statistiques
MINSANTE oui Cellule des informations sanitaires 4 cadres 2 0 4 0
Cellule de l’informatique et des
MINTOUR oui 4 cadres 3 0 4 0
statistiques
MINTP non
Cellule de l’informatique et des
MINT oui 3 cadres 2 0 2 0
statistiques
CNPS oui Division des études et statistiques 4 cadres 1 - 2 1
FNE oui Cellule des statistiques (cellule ACBF) 1 cadre 1 0 2 1
ONEFOP oui nd nd

Source : Dispositif statistique de suivi/évaluation du DSRP et des OMD, Mai 2005.


P a g e | 81

Tableau 19 : Tableau de bord des IMT


Indicateurs Sexe Groupe Milieu de Valeur Année Source
d’âge résidence
Indicateurs des niveaux et des modes de mobilisation de la main d’œuvre
Taux d’occupation de la population active
Taux de féminisation des emplois : % des
femmes occupées par rapport au total de la
population occupée, par âge et par activité
économique
Taux d’activité des femmes : % des femmes
occupées parmi la population féminine
active par âge et lieu de résidence
Taux d’activité des jeunes de moins de 24
ans par sexe et lieu de résidence
Poids des emplois occupés dans le secteur
des industries manufacturières parmi la
population occupée dans le secteur
moderne
Taux de salarisation de la main d’œuvre :
% des salariés permanents (public et privé)
au sein de la population occupée par
secteur d’activité et par sexe
Taux d’informalisation des emplois : le
poids des emplois informels dans la
population occupée, sa répartition par âge,
sexe et activité économique
Taux de pluriactivité
Taux d’occupation de la main d’œuvre
étrangère par activité et par qualification
Indicateurs des niveaux et des caractéristiques du chômage
Taux de chômage au sens du BIT
Taux de chômage élargi
Taux de chômage des jeunes
Taux de chômage des primo demandeurs
d’emploi parmi la population en chômage
% des chômeurs par niveau d’instruction
selon qu’ils sont primo demandeurs ou
qu’ils ont déjà occupé un emploi
Taux des primo demandeurs d’emploi qui
sont diplômés de l’enseignement technique
ou professionnel
Taux des chômeurs de longue durée (durée
supérieure à un an)
Indicateurs de l’importance et des formes du sous-emploi et de la précarité des emplois
Taux des personnes qui déclarent n’être
occupées que de manière occasionnelle
Taux des personnes qui ont travaillé i)
moins de trois mois dans l’année, ii) moins
de six mois dans l’année
Taux des salariés non permanents parmi la
population salariée (agricole et non
agricole)
Taux des chefs de ménage en activité dont
la rémunération tirée de leur activité ne
P a g e | 82

permet pas de satisfaire les besoins du


ménage
Importance de la population agricole
occupée dans des exploitations de moins de
0,5 hectare
Importance des exploitants agricoles qui
ne sont pas propriétaires de leur
exploitation
Taux de la population occupée (dont les
femmes) qui ne perçoit pas de
rémunération de son activité ou
simplement une rémunération en nature
Ampleur du travail des enfants occupés
parmi la population occupée de moins de
10 ans (répartition par sexe et secteur
d’activité)
Taux des salariés qui n’ont pas de contrat
de travail écrit, comme indicateur de
vulnérabilité des emplois
Indicateurs du suivi et des résultats des politiques spécifiques actives en matière d’emploi
Nombre de projets bénéficiant des
programmes HIMO et le volume des
emplois correspondants
Nombre d’entreprises bénéficiaires du
Fonds Autonome de Promotion de la
Formation Technique et Professionnelle
Nombre de salariés des entreprises du
secteur moderne bénéficiaires d’actions de
formation continue en entreprise
Nombre de bénéficiaires du secteur de la
micro-finance
Nombre d’actions spécifiques lancées en
matière d’insertion par les programmes du
MINJEUN, du MINEFOP et d’autres
ministères sectoriels par sexe, niveau et
type de diplôme
Nombre de dossiers soumis à la cellule
d’appui à la micro-entreprise du FNE par
type d’activités
Nombre de placements dans l’année par le
FNE des primo-demandeurs par sexe,
niveau et type de diplôme
P a g e | 83

Tableau 20 : Métadonnées des enquêtes permettant de produire les IMT au Cameroun (1987- 2005)
2eme
Enquêtes/ 1ER Recensement de Enquête-Budget- Recensement Recensement
RGPH 1976 RGPH 1987 Enquête-1, 2, 3 ECAM 1996 EDM 2000 ECAM 2001 CAVIE 2002 EESI 2005
Caractéristiques L’agriculture Consommation Industriel de
l’Agriculture
Enquête conditions de Enquête sur l’emploi et le Enquête sur les conditions Enquête sur les Enquête sur les Enquête sur les Enquête sur l’emploi et
Type d’enquête Recensement Recensement Recensement Recensement Recensement
vie secteur informel de vie conditions de vie conditions de vie conditions de vie le secteur informel

En abrégé RA RGPH EBC RI RA RGPH Enquête-1, 2, 3 ECAM I EDM ECAM II CAVIE EESI

MINAGRI/MIN
Institution DSCN/MINAGRI DSCN DSCN DSCN BUCREP DSCN DSCN DSCN INS INS INS
EPIA

Format disponible Papier Papier Papier Papier Papier Papier Papier Papier et électronique Papier et électronique Papier et électronique Papier et électronique Papier et électronique

Champ National National National National National National Ville de Yaoundé National et 6 strates Yaoundé et Douala National Yaoundé et Douala National

Périodicité 10 ans Décennale Ponctuelle Décennal Décennal Décennale Annuelle quinquennale Ponctuelle Quinquennale Ponctuelle Quinquennale

La semaine précédant le La semaine précédant La semaine précédant le La semaine précédant le


La semaine précédant le 12 derniers mois 12 derniers mois 4
Période de référence passage de l’agent le passage de l’agent passage de l’agent 12 derniers mois 12 derniers mois passage de l’agent
passage de l’agent enquêteur occupation 7 derniers jours dernières semaines
enquêteur enquêteur enquêteur enquêteur
Septembre 1983 à Août Octobre, novembre et Septembre à décembre Novembre et
Année d’exécution 1972/1973 1976 1983 1984 Avril1987 Janvier1993 Et Août 1994 Février à avril 1996 23 mai au 10 juillet 2005.
1984 décembre 2000 2001 Décembre 2002
Echantillon d’Ilots
Échantillon Echantillon d’Ilots (pâtés de Echantillon d’Ilots (pâtés Echantillon d’Ilots Échantillon de ménage
Type (unité) (pâtés de maisons) et
Tous les ménages Échantillon de ménage d’entreprises du Tous les ménages maisons et de ménages dans de maisons) et de ménages (pâtés de maisons) et de : le ménage est tiré au Échantillon de ménage
d’échantillon de ménages dans les
formel les îlots dans les îlots ménages dans les îlots sort
îlots
Sondage aréolaire
Sondage aréolaire
Sondage aréolaire stratifié à stratifié à deux degrés Sondage aréolaire
stratifié à deux degrés : Sondage aréolaire
Dénombrement de toute Tirés de manière Dénombrement de toute deux degrés ; tirage aléatoire tirage aléatoire stratifié à deux degrés ou
Caractéristiques de Sondage aréolaire stratifié tirage aléatoire d’Ilots stratifié à deux degrés
la population à travers les aléatoire, à plusieurs la population à travers d’Ilots (pâtés de maisons) d’Ilots (pâtés de trois selon le milieu de
l’échantillonnage à deux degrés (pâtés de maisons) puis ou trois selon le milieu
Ménages degrés les Ménages puis tirage de ménages dans maisons) puis tirage résidence type enquête
tirage de ménages dans de résidence
les îlots de ménages dans les 1,2,3
les îlots
îlots
10992 ménages 7500 ménages pour
Taille 6000 ménages 8540 ménages dont 1400
150 îlots 1733 dont 1710 validés dont 1200 pour chacune des villes de
Taille de l’échantillon Tous les ménages dont 5501 Ménages Tous les ménages 331 îlots 1961 ménages pour Douala et 1200 pour
ménages validés chacune des villes Yaoundé et de
exploités Yaoundé
Yaoundé et Douala Douala
Interview du Chef de Interview de chaque Interview du Chef de Interview du Chef de
Interview du Chef de Interview du Chef de Interview du Chef de Interview du Chef de Interview du Chef de
ménage éligible en personne éligible (10 ans et ménages face à-face ménages face à-face
Mode d’interview ménages face-à-face avec ménages face-à-face ménages face à-face avec ménages face à-face ménages face à-face avec
face-à-face avec un plus) face à-face avec un avec un agent avec un agent
un agent enquêteur avec un agent enquêteur un agent enquêteur avec un agent enquêteur un agent enquêteur
agent enquêteur agent enquêteur enquêteur enquêteur

Mode de collecte Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel

Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient


Coef. d’extrapolation
Redressements et d’extrapolation Coefficient d’extrapolation Coefficient d’extrapolation d’extrapolation d’extrapolation d’extrapolation
inversement
calages Procédures de Enquête Post Censitaire inversement Enquête Post Censitaire inversement proportionnelle inversement inversement inversement inversement
proportionnelle à la taille
pondération et de couverture proportionnelle à la de couverture à la taille de la population proportionnelle à la taille proportionnelle à la proportionnelle à la proportionnelle à la
de la population
d’extrapolation taille de la population (ménage) de la population taille de la population taille de la population taille de la population
(ménage)
(ménage) (ménage) (ménage) (ménage)
Population en âge de Individus âgés de 6 ans et Individus âgés de 6 ans Individus âgés de 10 ans et Individus âgés de15 à 64 Individus âgés de –6 et Individus âgés de15 à Population âgée de Population âgée de 10
Tous les âges
travailler plus et plus plus ans (15) et plus 64 ans 10 ans et plus ans et plus
Information ventilée oui oui oui oui oui oui
oui oui oui
par sexe
Information ventilée oui oui oui oui oui oui oui oui oui
par âge
Personnes n’ayant pas
Personnes n’ayant
Sans emploi au cours de Sans emploi au cours de travaillé (ne serait-ce qu’une Personne n’ayant pas Toutes personnes
Personnes n’ayant pas Personnes n’ayant pas pas exercé une
la dernière semaine de Sans emploi les 7 la dernière semaine de heure) lors de la semaine ayant travaillé ne éligibles n’ayant pas
exercé une activité exercé une activité activité
Définition du Chômeur referens, a la recherche derniers jours N’a referens, a la recherche précédant l’enquête ayant serait-ce qu’une heure travaillé pendant au
professionnelle au cours professionnelle au cours professionnelle au
d’un emploi pour la jamais travaillé d’un emploi pour la recherché un emploi au au cours de la période moins une heure au cours
des 12 derniers mois des 12 derniers mois cours des 12 derniers
première fois première fois cours du mois précédent considérée de la période considérée
mois
l’enquête
P a g e | 84

Toutes personnes
Les personnes qui ont un
éligibles qui ont un
emploi mais travaillent
Sous emploi visible emploi mais travaillent
moins de trente cinq heures
moins de trente cinq
par semaine,
heures par semaine,
Toutes personnes
éligibles un emploi mais
touchent une
Sous emploi invisible
renumérotation inférieure
au SMIG (23 500
F.CFA)
Les personnes sous-
Sous emploi global employées plus les
chômeurs
Ensemble des unités Ensemble des unités de
de production de biens production de biens et/ou
Ensemble des unités de
Ensemble des unités de et/ou de services et/ou de services et/ou
production qui ne possède
production qui ne possède commerciales relevant commerciales relevant du
pas de numéro statistique
Secteur Informel pas de numéro statistique ou du secteur privé secteur privé n'ayant pas
ou SCIFE et ou de
SCIFE et ou de comptabilité n'ayant pas de numéro de numéro du
comptabilité écrite
écrite officielle du contribuable et/ou contribuable et/ou ne
officielle
ne tenant pas de tenant pas de
comptabilité formelle comptabilité formelle
Source : Samuel KELODJOUE 2005 (page 8 et 9), (Concepts, données et méthodes d’analyse)
P a g e | 85

Organisation Internationale du Travail


International Labour Organisation
Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale
BP 13 Yaoundé - Tel : (237) 2221 51 81 / 74 47 - Fax : (237) 2221 74 46
Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté (APERP)
Etat des lieux des informations du marché du travail
Fiche de collecte d’informations (Réservée aux producteurs)

Q00 Numéro d’identification du questionnaire (Réservé au BIT) |_||_||_||_||_||_|

I- Identification de la structure

Q01 Appellation officielle :………………………………………………………………………. Visa de l’institution


Q02 Institution :…………………………………………………………………………………...
Q03 Unité :………………………………………………………………………………………...
Q04 Personne ressource :…………………………………………………………………………
Q05 Tél :…………………..…..Fax : …………………..Adresse :…….…………………………
Q06 Email : :…………………………….…Site internet :……………………….………………

II- Métadonnées sur les sources d’information de l’emploi et du marché du travail

Q07 Nom de la source :………………………………………………………………………………………....


Q08 Description de la source/Type d’enquête :…………………………………………….(1)=Fichiers administratifs, |_|
(2)=Enquête ménage, (3)=Enquête emploi, (4)=Recensement de population, (5)=Recensement des entreprises, (6)=Autre à préciser

Q09 Méthode de collecte :……………………………………………………………………………………… |_|


(1)=Interview face à face, (2)=Interview de groupe, (3)=Questionnaire envoyé, (4)=Relevé des fiches administratives, (5)=Autres
Q10 Format disponible :………………………………………………. (1)=Papier, (2)=Electronique, (4)=Autre à préciser |_|
Q11 Unité d’enquête :…………………………………………………. (1)=Individu, (2)=Ménage, (1)=Autre à préciser |_|
Q12 Taille de l’échantillon :…………………………………………………………….…(Nombre d’unités enquêtées) |_||_||_|
Q13 Couverture géographique :……………………………… (1)=Nationale, (2)=Urbain, (3)=Rural, (4)=Autre à préciser |_|
Q14 Information ventilée par sexe ? ……………………………………………………………….... 1=oui, 2=non |_|
Q15 Information ventilée par âge ?………………………………………………………………….. 1=oui, 2=non |_|
Q16 Information ventilée par milieu de résidence ?.........................................………………………… 1=oui, 2=non |_|
Q17 Périodicité : ……………………………………………...…………………….(1)=Journalier, (2)=Hebdomadaire ; |_|
(3)=Mensuelle, (4)=Trimestrielle, (5)=Semestrielle, (6)=Annuelle, (7) Autres à préciser (tous les 2, 3, 4, 5 ans, 10 ans, etc)
Q18 Localisation physique :……………………………………………………………….……………………… |_|
Q19 Quels sont les modes de diffusion de données ? ………………………………………………………….. |_|
Q20 Quelles sont les contraintes d’accès à l’information ? (1)=gratuit, (2)=payant, (3)=modique contribution (forfait) |_|
Q21 Utilisateurs (préciser si internes ou externes) :
1-………………………………………………………………………………………………………….…... |_|
2-………………………………………………………………………………………………………….…... |_|
3-………………………………………………………………………………………………………….…... |_|
4-………………………………………………………………………………………………...……….…… |_|
Q22 Statut actuel :………………………………………………………………………………………………… |_|

III : Capacité technique et technologique

Q23 La structure dispose-t-elle du personnel pour la production de l’information statistique sur l’emploi, la |_|
formation ou le marché du travail ? 1=oui, 2=non

Q24 Si oui, quel est leur nombre ? ……………………………………………………………………………….. |_|


Q25 Quel est leur profil ? ……………………………………………………(1)- statisticien/démographe/économiste, |_|
(2)- dispose des connaissances en statistiques, (3)- ne dispose pas de connaissance en statistique, (4) Autre à préciser
Q26
Quels sont leurs principaux atouts ?............................................................................................................................ |_|
Q27
P a g e | 86
Quels sont leurs principaux atouts ?............................................................................................................................ |_|
Q27
Quels sont les principales faiblesses ?......................................................................................................................... |_|
Q28
Disposez-vous du matériel informatique pour le traitement des données ?........................................................ |_|
Q29
Disposez de licences d’exploitations de logiciels statistiques ?......................................................... 1=oui, 2=non |_|
Q30
Si oui lesquels ?................................................................................................. (1)-Excel, (2)-SPSS, (3)-STATA, (4)-SAS, etc |_|
Q31
Quel est le ratio machine/homme ?.............................................................................................................................. |_|/|_|

IV- Capacités financières

Q32 Quelle est la nature des sources de financement de vos opérations de collecte et de production des |_|
données ? ……………………………………………………………………………………………………
1=Budget de l’Etat, 2=Bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, 3=Autres à préciser
Q33 Quelles difficultés éprouvez-vous par rapport à l’obtention des financements issus de ces sources ?
Budget de l’Etat : …………………………………………………………………………………………….
Bailleurs de fonds : ………………………………………………………………………………………….
Autre à préciser : …………………………………………………………………………………………....
……………………………………………………………………………………………………………….

Responsabilités institutionnelles

Q34 Précisez vos responsabilités institutionnelles (en matière de production de l’information sur
l’emploi, la formation ou le marché du travail) ?
1-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
2-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
3-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
4-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|

Utile Néfaste
Matrice SWOT
Pour atteindre l’objectif Pour atteindre l’objectif

Interne
Attribut du domaine d’activité
stratégique

Externe
Attributs de l’environnement

V- Partenaires et collaborations institutionnelles

Partenaires institutionnels Types de collaboration


P a g e | 87

Organisation Internationale du Travail


International Labour Organisation
Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale
BP 13 Yaoundé - Tel : (237) 2221 51 81 / 74 47 - Fax : (237) 2221 74 46
Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté (APERP)
Etat des lieux des informations du marché du travail
Fiche de collecte d’informations (Réservée aux utilisateurs)
V00 Numéro d’identification du questionnaire (Réservé au BIT) |_||_||_||_||_||_|

I- Identification de la structure

V01 Appellation officielle :………………………………………………………………………. Visa de l’institution


V02 Institution :…………………………………………………………………………………...
V03 Unité :………………………………………………………………………………………...
V04 Personne ressource :…………………………………………………………………………
V05 Tél :…………………..…..Fax : …………………..Adresse :…….…………………………
V06 Email : :…………………………….…Site internet :……………………….………………

II- Besoins en informations statistiques sur l’emploi et du marché du travail

Type d’utilisation
Indicateurs Périodicités Cadre/Programme
Analyse Décision
Besoins effectivement
rencontrés
Besoins souhaités

Nb : Une liste de variables et mots clés est disponible en annexe.


III : Capacité technique et technologique

V07 La structure dispose-t-elle du personnel pour l’analyse de l’information statistique sur l’emploi, la
|_|
formation ou le marché du travail ? 1=oui, 2=non

V08 Si oui, quel est leur nombre ? ……………………………………………………………………………….. |_||_|


V09 Quel est leur profil ? ………………..........(1)- statisticien/démographe/économiste, (2)- dispose des connaissances |_|
en statistiques/économie/planification, (3)- ne dispose pas de connaissance en statistique/économie/planification
V10 Quels sont leurs principaux atouts ?............................................................................................................................ |_|
V11 Quels sont les principales faiblesses ?......................................................................................................................... |_|
V12 Disposez-vous du matériel informatique pour le traitement des données ?........................................................ |_|
P a g e | 88

V07 La structure dispose-t-elle du personnel pour l’analyse de l’information statistique sur l’emploi, la
formation ou le marché du travail ? 1=oui, 2=non
|_|

V08 Si oui, quel est leur nombre ? ……………………………………………………………………………….. |_||_|


V09 Quel est leur profil ? ………………..........(1)- statisticien/démographe/économiste, (2)- dispose des connaissances |_|
en statistiques/économie/planification, (3)- ne dispose pas de connaissance en statistique/économie/planification
V10 Quels sont leurs principaux atouts ?............................................................................................................................ |_|
V11 Quels sont les principales faiblesses ?......................................................................................................................... |_|
V12 Disposez-vous du matériel informatique pour le traitement des données ?........................................................ |_|
V13 Disposez de licences d’exploitations de logiciels statistiques ?......................................................... 1=oui, 2=non |_|
V14 Si oui lesquels ?................................................................................................. (1)-Excel, (2)-SPSS, (3)-STATA, (4)-SAS, etc |_|
V15 Quel est le ratio machine/homme ?.............................................................................................................................. |_|/|_|
V16 Quels sont les modes d’utilisation de l’information ? ………………………………………………..………. |_|
(1)-Rapports, (2)-Publications, (3)-Notes, (4)- Autres à préciser
V17
Quelles sont les contraintes que vous éprouvez pour accéder à l’information ? ……………………… |_|
………………………….(1)- Aucune, (2)- Payant, (3)- Modique contribution (forfait), (4)- Autre à préciser

IV- Responsabilités institutionnelles

V18 Précisez vos responsabilités institutionnelles (en matière d’analyse et de formulation de politiques
de l’emploi et de la formation) ?
1-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
2-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
3-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|
4-…………………………………………………………………………………………………………….... |_|

Utile Néfaste
Matrice SWOT
Pour atteindre l’objectif Pour atteindre l’objectif

Interne
Attribut du domaine d’activité
stratégique

Externe
Attributs de l’environnement

V- Partenaires et collaborations institutionnelles

Partenaires institutionnels Types de collaboration

VI- Remarque et observations (Sur le dispositif d’utilisation de l’information sur l’emploi, la formation et le marché du travail)

V19 ……………………………………………………………………………………………………………...
P a g e | 89

Liste des structures de l’échantillon de collecte des données (La colonne « retour de questionnaire » indique les organisations qui ont répondues aux questions posées)
Statut Adresse
Structures impliquées dans les Retour de
Nature Num Producteur Utilisateur Ville BP Tel Fax
informations du Marché du Travail questionnaire
Ministère de l’Emploi et de la Formation
1 non X Yaoundé (237) 2223 00 04 (237) 2223 00 04
Professionnelle (MINEFOP)
Ministère du Travail et de la Sécurité
2 non X X Yaoundé (237) 2223 00 04 (237) 2223 00 04
Sociale (MINETSS)
3 Ministère de la Jeunesse (MINJEUN) oui X Yaoundé (237) 2222 22 92 (237) 2223 38 13
Ministère de l’Agriculture et du
4 oui X X Yaoundé (237) 2223 11 90 (237) 2223 97 48
Développement Rural (MINADER)
Ministère de la Fonction Publique et de la
5 non X X Yaoundé (237) 2222 21 75
Réforme Administrative (MINFOPRA)
Ministère des Petites et Moyennes
6 Entreprises, de l'Economie Sociale et de non (237) 2223 23 88 (237) 2223 21 80
l'Artisanat
Ministère de l’Education de Base
7 non X Yaoundé (237) 2223 12 62 (237) 2223 06 55
(MINEDUB)
Décideurs Ministère de l’Education Secondaire
8 non X Yaoundé (237) 2222 19 40 (237) 2222 27 11
(MINESEC)
Ministère de l’Enseignement Supérieur
9 oui X Yaoundé (237) 2222 13 70 (237) 2222 97 24
(MINESUP).
Ministère de la Promotion de la Femme et
10 non X Yaoundé (237) 2223 25 50 (237) 2223 37 65
de la Famille (MINPROFF)
11 Ministère des Affaires Sociales (MINAS) oui X Yaoundé (237) 2222 29 68
Ministère de l’Economie, de la planification
12 et de l’Aménagement du Territoire oui X Yaoundé (237) 2223 36 37 (237) 2222 15 09
(MINEPAT)
(237) 2223 22 99/
13 Ministère des Finances (MINEFI) non X Yaoundé (237) 2223 37 17
222.00 79
Ministère de l’Industrie, des Mines et du
14 non X Yaoundé (237) 2222 43 52 (237) 2222 27 04
Développement Technologique
15 Ministère des Postes et Télécommunication non X Yaoundé (237) 223 20 55 (237) 2223 31 59
(237) 2222 04 45 /
16 Institut National de la Statistique (INS) oui X Yaoundé BP 134 (237) 2223 24 37
2222 54 21
(237) 2222 04 45 /
17 Conseil National Statistique (CNS) oui X Yaoundé BP 134 (237) 2223 24 37
2222 54 21
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale +237 2222 05 38 /
Institutions 18 oui X Yaoundé BP 441 +237 2222 57 55
CNPS) 2223 40 11
Nationales
Bureau Central des Recensements et des
19 oui X Yaoundé
Etudes de Populations (BUCREP)
Chambre de commerce, d'Industrie et des (237) 3342 98
20 oui X Douala BP 4011 (237) 3342 55 96
Mines du Cameroun 81/68 55
21 Chambre d'Agriculture, d'Elevage et des X Yaoundé BP 287 (237) 2222 14 96 (237) 2222 14 96
P a g e | 90

Forêts

Programme des Nations Unies pour le (+237) 220 08 00 / (+237) 2220 07


22 non X Yaoundé B.P: 836
Développement 220 08 01 99
23 Banque Mondiale oui X Yaoundé
24 Fonds Monétaire International non X Yaoundé
Institutions
25 Bureau International du Travail oui X Yaoundé
internationales
Fonds des Nations Unies pour la Population
26 non X Yaoundé
(FNUAP)
27 UNESCO non X Yaoundé BP 12909 (237) 2222 57 63

Observatoires Observatoire Nationale de l’Emploi et de la


28 non X X Yaoundé
de l'emploi Formation Professionnelle (ONEFOP)
Université de Yaoundé II Soa (Département
29 non X Yaoundé-Soa
des Sciences Economiques)
Institut Sous-Régional de Statistiques et
30 oui X X Yaoundé
d’Economie Appliquée (ISSEA)
Institut de Formation et de Recherche
31 non X Yaoundé BP 1556 (237) 2222 24 71
Démographique (IFORD),
Chercheurs
Institut pour la Recherche et le
32 non X Yaoundé BP 1857 (237) 2220 18 54
Développement (IRD)
Centre Régional Africain d'Administration du (237) 2222 21 80 / (237) 2222 21 80
33 non Yaoundé BP 1055
Travail (CRADAT) 22 23 32 04 / 2220 06 29
Ecole Nationale d'Administration et de (237) 2223 13 08 /
34 non Yaoundé BP 7171 (237) 2223 46 01
Magistrature (ENAM) 22 23 09 31
Syndicat des Industriels du Cameroun
35 non X Douala
(SINDUSTRICAM)
Groupement des Inter-Patronal du
36 oui X Douala
Cameroun (GICAM)
Confédération Syndicale du Cameroun oui
37 X Yaoundé
(CSTC)
Union des Syndicats Libres du Cameroun oui
38 X Yaoundé
(USLC)
Partenaires
Confédération des Syndicats Indépendants oui
sociaux 39 X Yaoundé
du Cameroun (CSIC)
Union Générale des Travailleurs du oui
40 X Yaoundé
Cameroun (UGTC)
41 Centrale Syndicale du Secteur Public (CSP) oui X Yaoundé
Confédération Générale des Travailleurs du oui
42 X Yaoundé
Cameroun-Liberté (CGT-Liberté)
Confédération des Syndicats Autonomes du oui
43 X Yaoundé
Cameroun (CSAC)
44 Fonds National de l’Emploi (FNE) oui X X Yaoundé
Agences de
45 ADRH-APAVE non X X Douala
l'emploi
46 EXCO non X X Douala BP 24220 (237) 3340 62
P a g e | 91

02/9995 66 14/
9968 36 92
47 CAMGES SARL non X X Douala BP 11441 (237) 7779 76 17
48 ECHELLE CONSULTING GROUP LTD non X X Douala BP 5810 (237) 3343 13 20 (237) 3343 31 47
non Yaoundé/Nkomkana
49 Ets Le Monde-Cabinet Conseil X X BP 5020 (237) 7514 10 40
Total
non Douala/Akwa, face (237) 3343 09
50 Sté CIBLE RH EMPLOI X X BP 3462
clinique les roseaux 71/3343 88 88
51 EMPLOI SERVICE SARL non X X Douala BP 3489 (237) 3339 02 55
AFRIQUE DEVELOPPEMENT RESSOURCES non
52 X X Yaoundé
HUMAINES
non Douala/Deido derrière
53 ESTA EMPLOIS SERVICES X X BP 5942
ancien ISES
54 ORIENTATION EMPLOI SARL non X X Douala BP 2458 (237) 3342 18 00
55 SOLUTION RH SARL non X X Douala BP 3613 (237) 3343 20 72

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