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Chapitre 3 : Quelles politiques pour l’emploi ?

Plan du chapitre :

I- Quelles sont les différents objectifs et les différentes


formes, que peuvent prendre les politiques pour
l’emploi ?

II- Quels sont les enjeux sociaux des politiques pour


l’emploi ?

Les problématiques les plus fréquentes de ce chapitre


sont :

- Comprendre les politiques d’allègements du coût


de travail pour lutter contre le chômage classique
- Comprendre les politiques de soutien à la demande
globale pour lutter contre le chômage Keynésien
- Comprendre les politiques structurelles de
flexibilités et de formations
- En quoi, le lien entre le travail et l’intégration est-il
fragilisé par les évolutions de l’emploi ?

Quelques chiffres pour comprendre le problème posé


par ce chapitre : (Eurostat 2018)
- Taux de change moyen dans l’UE (6,6% des actifs)
- Taux de chômage le plus faible dans l’UE (2,3% des
actifs en république Tchèque)
- Taux de chômage des jeune entre 15 et 24 ans en
Espagne (34,1% des jeunes actifs de 15/24 ans)
3.676.000 chômeur en France en décembre 2018

Qu’est-ce qu’un chômeur ?


Personne en âge de travailler, à la recherche d’un
emploi rémunéré (c’est un actif inoccupé)
Selon Pôle Emploi, le chômeur de catégorie A est dispo/
n’a pas travaillé depuis 78h.
I- Quelles sont les différents objectifs et les
différentes formes, que peuvent prendre les
politiques pour l’emploi ?

Les différentes explications du chômage


(À chaque type de chômage, une solution -> politique
pour l’emploi)

- Explication classique : chômage classique


Le chômage existe et persiste car le cout du travail est
trop élevé
Solutions : politique pour l’emploi d’inspiration libérale
et classique d’allègement du coût de travail et de
flexibilité

- Explication keynésiennes : chômage keynésien


Le chômage persiste car il y a une insuffisance de la
demande globale et une anticipation pessimiste des
entrepreneurs
Quelles politiques ? : Politique de soutien à la demande

- Chômage structurel
Il y a une montée des emplois atypiques/ précaires
Nombre de diplôme > emplois dispo
Politiques : actives et passives

a) Analyse des politiques d’allègements du coût du


travail (pour lutter contre le chômage classique)

>Le coût du travail :


C’est l’ensemble de dépenses occasionnés par l’emploi
d’un salarié ; supporté par l’entreprise et comprend : le
salaire versé+ les cotisations sociales et patronales+
frais de formation+ frais de licenciement
Selon la théorie classique libérale, le coût du travail est
trop élevé par rapport à la productivité de salarié. Ce
coût trop élevé désincite les entreprises à recruter.
Le travail non qualifié dont la productivité est la plus
faible, est l’emploi le plus pénalisé par ce coût élevé.
L’emploi le plus pénalisé est l’emploi le plus non
qualifié, ce qui incite l’entreprise à substituer ce type
d’emploi par un facteur capital, ce qui alimente le
chômage classique.
De plus, la protection sociale qui est financé par les
cotisations alourdit et maintient un coût du travail
élevé.

>Quelles sont les solutions classiques ?

2 actions :

- Actions de l’état du côté de la demande de Travail


(les entreprises)

Les politiques de l’emploi doivent en priorité « abaisser


le coût du travail » afin d’augmenter « l’employabilité
des salariés ».
En effet, l’état doit abaisser les niveaux des charges
salariales. Les politiques de l’emploi doivent mettre en
place des exonérations de cotisations patronales en
contrepartie de l’embauche des salariés non qualifiés,
ou des jeunes.

Les politiques de l’emploi doivent viser à abaisser les


prélèvements obligatoires patronales pour les emplois
non- qualifiés.
En effet, baisser le niveau des prélèvements pour les
emplois non-qualifiés va désinciter les entreprises à
« substituer le travail par le capital » car le coût du
travail non qualifié va baisser et va se rapprocher de la
productivité marginale de l’emploi non- qualifié.

- Actions de l’état du côté de l’offre de travail (les


salariés)

Les politiques de l’emploi d’inspiration libérales doivent


viser à « affaiblir les protections de l’emploi ».
En effet, en facilitant les procédures de licenciement,
l’état va incite le salarié à augmenter sa productivité,
l’état va inciter le salarié à garder son emploi et ainsi va
faire comprendre au salarié l’augmentation du « coût
d’opportunité » dû à la perte de l’emploi.

Les politiques de l’emploi doivent veiller à « créer une


concurrence entre les travailleurs ».
En effet, par des politiques de prise en charge de la
formation des travailleurs (formation continue/
formation professionnelle), l’état va améliorer la
productivité des salariés et améliorer l’employabilité
des salariés. En abaissant le niveau de l’indemnisation
du chômage, l’état va inciter les chômeurs à une
reprise d’activité. (Par le rapport coût/ avantage).

Toutes ces mesures prises par l’état, dans le cadre


d’une mise en place d’une politique pour l’emploi
d’inspiration libérales, sont des « mesures de flexibilité
de l’emploi ».
Quels sont les effets sur l’emploi d’une baisse du coût
du travail ?
Effets contrastés :

- Effets positifs sur le volume de l’emploi


La suppression des rigidités sur le marché du travail
(procédures de licenciements compliquées/ allocation
élevée) va inciter le salarié à être plus productif.
La suppression, la baisse des prélèvements obligatoires
va abaisser le coût du travail et désinciter l’entreprise à
substituer le travail par le capital.

La baisse du coût du travail dans une combinaison


moins capitalistique va entrainer une baisse des coûts
de production, ce qui va entrainer une hausse des
bénéfices, une hausse des capacités à investir et à
recruter.

La baisse des coûts du travail va augmenter la


compétitivité- prix et ainsi une hausse des demandes
externes et internes. (La part de marché des
entreprises augmente ce qui va les permettre
d’exporter, et le maintien ou la baisse des prix va
augmenter la consommation)
- Effets négatifs sur l’emploi
Les entreprises vont profiter de « l’effet d’Aubaine »
sans procéder au recrutement et sans contribuer à la
baisse du chômage. En effet, les entreprises vont
bénéficier des des allègements des charges sociales/
vont bénéficier de l’amélioration de leurs compétitivités
prix, sans pour autant cesser de substituer le travail
non qualifié par le facteur capital.
Cela va maintenir le niveau de chômage à un niveau
élevé.

Les mesure libérales vont bénéficier aux emplois non-


qualifiés et peu productifs, au détriment des emplois
plus qualifiés. Or la capacité à innover, les gains de
productivités proviennent des emplois qualifiés. Donc à
long terme, si les politiques pour l’emploi d’inspirations
libérales persistent, ces mesures vont aller à l’encontre
des secteurs les plus productifs et générant de la
croissance intensive et endogène.
b) Les politiques pour l’emploi d’inspiration
Keynésienne :

Principe de base : Relancer la demande pour lutter


contre le chômage (selon JM Keynes)

Pour Keynes, le chômage actuel est dû à une


insuffisance de débouchés pour les entreprises alors
qu’elles recrutent. En effet, la création d’emploi par les
entreprises dépend du niveau de production que
l’entreprise doit réaliser. Ce niveau de production
dépend lui-même de la demande qui est constitué de la
demande globale (l’ensemble de la demande interne et
externe) mais aussi de la demande effective (la future
demande, une demande anticipée). Cette demande
anticipée doit être soutenue et durable. Ainsi, cela va
mener à une anticipation positive des entreprises qui
vont recruter.
Le niveau de la demande effective va déterminer le
niveau de la création d’emploi.

Selon Keynes, l’équilibre sur le marché du travail est un


équilibre de « sous- emplois ». C’est-à-dire, que le
marché du travail possède un équilibre mais où le
chômage persiste. D’où l’état doit intervenir par
l’intermédiaire des politiques de relance.
Des politiques de relance qui visent à soutenir :
- La demande globale et effectives des ménages
Augmenter la consommation des ménages en abaissant
les taux d’intérêts pour relancer les crédits à la
consommation et ainsi augmenter le revenu disponible
des ménages
Baisse des impôts/ taxes et hausse des prestations
sociales

- La demande globale et effective des entreprises


Augmenter les investissements et la consommation en
bien de production des entreprises
Baisse des taux d’intérêts pour plus d’investissement
Baisse des impôts pour baisser les coûts et avoir plus
de marge

- La demande publique (de l’état)


Mettre en place des infrastructures et des biens
collectifs mais doit les financer
Des dépenses élevées par un déficit budgétaire
Dépenses-> financer la relance -> consommation pour
les ménages et les entreprises avec des revenus
supplémentaires

Les limites de l’analyse keynésienne :

Les politiques pour l’emploi d’inspiration keynésienne


augmentent la masse monétaire en circulation ce qui
peut entraîner des dérives inflationnistes.

Ces politiques sont inefficaces quand la demande


relancée va se porter sur des produits importés. (La
demande ne s’adressera pas aux entreprises locales
mais extérieures)

c) Les politiques de lutte contre le chômage


structurelle

Le chômage structurelle est un chômage durable,


persistant et massif qui malgré une croissance
économique. C’est un chômage qui reflète des
dysfonctionnements du marché du travail, et qui reflète
une inadéquation et une inadaptation entre l’offre et la
demande de travail.

Les composantes du chômage structurel :


Chômage structurel a 02 composants :
- Chômage d’inadéquation :
La qualification des salariés est inadéquate avec les
évolutions techniques et aux attentes des entreprises

- Chômage d’inadaptation
Les règlementations sur le marché du travail sont trop
rigides et inadaptés

Quelles sont les solutions ?

On peut partir d’un constat : le taux de chômage au


Danemark et dans les pays nordiques ne dépassent
jamais les 5% (de la population active)
Dans ces pays, on applique une politique de l’emploi
spécifique, la « Flexi- Sécurité » pour lutter contre le
chômage structurel.
Flexi -> créer un marché du travail flexible (peu rigide)
Sécurité -> former, aider, sécuriser les chômeurs

En partant de ce modèle, on lutte contre le chômage


structurel. Cela nécessite donc :
- Contre le chômage d’inadéquation
Mises-en place d’une politique active et passive de
l’emplois (1)

- Contre le chômage d’inadaptation


Mettre en œuvre des mesures de flexibilités du marché
du travail (2)
>Comment mettre en place les politiques pour l’emploi
par l’activation des dépenses actives et passives pour
faire face au chômage d’inadéquation (1)

Politiques Passives
- Limitation du nombre des nouveaux actifs sur le
marché du travail (en allongeant la durée des
études par exemple)
- Politiques publiques visant à agir et à corriger les
effets négatifs du chômage
- Politique publique visant à réduire le nombre
d’actifs, en permettant une sortie précoce du
marché du travail (ex : inciter à la pré-retraite/
baisse du temps légal de travail) ou bien, prendre
des mesures pour partager le travail et/ ou réduire
le temps de travail
Donc, cette politique va permettre aux actifs sans-
emplois de bénéficier des ressources financières (sous
condition de recherche active d’emploi)
Ex : RSA (Ressource de Solidarité Active)

Politiques Actives (agir directement sur la création


d’emplois)
- L’état met en place un dispositif de formation
professionnel
(Ex : contrat en alternance : le chômeur alterne
formation et emplois pris en charge par l’état)
Rendre le salarié plus productif et polyvalent par la
formation

- L’état aide à la création d’emplois/ en créant les


« contrats aides », « contrats jeunes » où
l’employeur va recevoir une subvention à
l’embauche/ réduction de charges sociales en cas
de recrutement
- L’état va aider/ inciter les chômeur à rechercher un
emploi en mettant en place des dispositifs de
placements (Pôle Emploi) pour faciliter la recherche
entre l’offre et la demande de travail

>Flexibiliser le marché du travail pour réduire le


chômage structurel d’inadaptation (2)

La flexibilité désigne la capacité des entreprises à


adapter de façon quantitative et qualitative, l’utilisation
de la main d’œuvre avec les variations de la demande
et de la production.
Donc il faut réduire les rigidités sur le marché du travail
pour permettre aux entreprises de s’adapter à leurs
environnements
(Dérèglementer le marché du travail/ baisser les
protections de l’emploi)

Pour cela, l’état doit faciliter les procédures de


licenciements, baisser les indemnités de licenciements.

Faciliter le recrutement dans des contrats atypiques


(les emplois stables, précaires.

Annualisation des salaires : le salaire n’est plus mensuel


mais annuel

Individualisation des rémunérations : la rémunération


va être versé en fonction des compétences, des
qualifications, de l’expérience du salarié

II- Quels sont les enjeux sociaux des politiques


pour l’emploi ?

Le lien entre emplois et intégration sociale, par les


politiques de Flex Sécurité est aujourd’hui fragilisé. La
hausse du chômage augmente le risque de pauvreté,
réduit la participation à la société de consommation, la
sociabilité lié dans le monde du travail ce qui détériore
l’identité professionnelle de l’individu. La montée des
emplois atypiques (FPE : forme particulière d’emploi)
remet en cause la salariat et le rôle du travail dans
l’intégration sociale.

Pour conclure, les politiques pour l’emploi qui sont


censé baisser le chômage, permettre l’intégrité des
individus a des effets pervers.

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