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Définir et mesurer le chômage

FICHE DE RÉVISION
Les principales caractéristiques du chômage
 La population totale est composée à la fois d’une population active et
d’une population inactive :
o la population active englobe l’ensemble des personnes occupant
un emploi ainsi que les chômeur·se·s ;
o la population inactive désigne l’ensemble des individus ne pouvant
ou ne souhaitant pas travailler.
o Sont considérées comme étant « sans emploi » les personnes au
chômage ou les inactif·ve·s.
o Le chômage résulte d’un déséquilibre entre l’offre de travail et les
demandes de travail.
o Il est ainsi dépendant du taux d’emploi.
o Il est considéré comme un facteur de tensions sociales, de pauvreté et
de paupérisation de la population.
o Il peut aussi constituer un frein à la croissance en limitant la capacité
de consommation.
o Le taux de chômage est le nombre de chômeur·se·s divisé par le total
de la population active multiplié par 100.

\text{Taux de chômage}=\dfrac{\text{nombre de chômeurs}}{\


text{population active}}\
times100Taux de choˆmage=population activenombre de choˆmeurs
×100
 En France, il existe deux principaux indicateurs :
o la population sans emploi à la recherche effective d’un emploi
(indicateur du BIT) ;
o la population inscrite à Pôle emploi.
o Alors que le BIT s’emploie à décrire une réalité économique,
Pôle emploi cherche avant tout à recenser les personnes pouvant
bénéficier des allocations chômage.
o Ces systèmes sont tous deux l’objet de critiques.

chômage, caractéristique d’une situation de sous-emploi


 Le plein-emploi désigne une situation dans laquelle le chômage se
limite au strict chômage frictionnel.
 On estime que le niveau de plein-emploi est atteint lorsque le taux de
chômage se situe entre 3,5\,\%3,5% et 4\,\%4%.
 Le sous-emploi comprend les cas de figure suivants :
o les actif·ve·s travaillent à temps partiel, souhaitent travailler
davantage et sont disponibles pour le faire ;
o elles les actif·ve·s à temps partiel ou à temps complet, mais ont
travaillé moins que d'habitude pendant une semaine de référence
en raison de contraintes externes.
o Le sous-emploi est interprété comme une défaillance du marché,
puisqu’il traduit une inadéquation entre la durée ou la productivité de
l’emploi d’une personne et un autre emploi que cette personne serait
disposée à occuper et capable de faire.
o Deux visions des causes du chômage cohabitent.
o Pour les classiques, le chômage est dû à des salaires trop élevés et le
marché doit s’autoréguler sans que l’État intervienne.
o Pour les keynésiens, ce n’est pas la baisse de la demande qui
entraîne une baisse des prix, mais une baisse de l’offre. Selon cette
conception, le marché ne peut donc s’autoréguler et la situation
empirera sans intervention étatique.

Comment expliquer le chômage ?


FICHE DE RÉVISION
Les différents types de chômage
 Pour être considéré·e comme chômeur·se, il faut répondre à trois
conditions :
o être sans travail ;
o rechercher un emploi ;
o être disponible.
o Il faut distinguer :
o le chômage conjoncturel , résultant de la conjoncture économique
d’un pays ;
o du chômage structurel imputable aux changements de structures
économiques de ce même pays.
o Le chômage structurel est généralement considéré comme un
chômage de longue durée, car il est difficile à combattre et ne peut
être réduit par de simples mesures de formation ou d’aides
financières.
o Il a un impact social important et peut être générateur de pauvreté ou
d’exclusion.
o Le chômage technologique est un exemple de chômage structurel.
o On parle de chômage technologique :
o soit parce que l’introduction de machines dans le système de
production entraîne l’exclusion d’une partie de la main-d’œuvre
devenue inutile (car plus chère et produisant moins) ;
o soit parce que la technicité liée à l’exploitation de ces machines est
complexe et que la main-d’œuvre ne possède pas les
compétences suffisantes.
o Le chômage frictionnel est un exemple de chômage structurel.
o Il correspond donc à la période de recherche d’un emploi ou au délai
de latence entre deux postes.
o Le chômage d’inadéquation est un exemple de chômage structurel.
o Des emplois offerts par les employeur·se·s, mais qui ne trouvent pas
preneur·se·s.
o Il n’y a donc pas de « rencontre » entre l’offre et la demande sur le
marché du travail.
o Ce chômage concerne plus particulièrement les personnes ayant peu
d’expérience et peu diplômées.
o Le chômage technique est de type conjoncturel et donc transitoire.
o On parle de chômage technique lorsqu’une entreprise réduit ou
suspend son activité.
o Ainsi, nous ne sommes pas confrontés à un seul mais à différents
types de chômage.

Les causes du chômage


 Rappelons qu’il existe deux théories qui renvoient à des diagnostics
différents : une théorie classique et une théorie keynésienne.
 Modèle classique
 Dans le modèle classique, le chômage s’explique par un niveau de
salaire trop élevé : partant d’un modèle économique de concurrence
pure et parfaite.
 Le chômage y est décrit comme un phénomène volontaire : l’individu
refuse un emploi qui lui est proposé lorsqu’il·elle estime que celui-ci
n’est pas suffisamment payé.
 Pour autant, l’augmentation du salaire n’apparaît pas comme une
solution pour les néoclassiques car plus il est élevé, plus il augmente
le coût du travail et diminue la marge bénéficiaire de l’entreprise.
 Modèle keynésien
 Pour Keynes, il n’y a pas de régulation entre l’offre et la demande
d’emploi, ni d’ajustement automatique du marché.
 Pour les keynésiens, le chômage est directement conditionné à la
demande effective : ce sont les entreprises qui, en fixant leur niveau
de production, vont créer du chômage, puisqu’elles auront plus ou
moins besoin de travailleur·se·s selon ce qu’elles souhaitent produire.
 Pour Keynes, c’est un niveau de salaire plus élevé qui permettra à la
fois une consommation et un besoin de production accrus, ainsi
qu’une diminution du chômage.
 Mais :
o le postulat d’une concurrence pure et parfaite telle qu’elle est
défendue par les classiques apparaît comme purement théorique
(les conditions n’étant qu’exceptionnellement réunies) ;
o la théorie d’équilibre de sous-emploi formulée par Keynes a
considérablement évolué puisque des théories plus récentes
mettent en avant l’idée d’un salaire d’efficience.
o La salaire d’efficience conduirait les entreprises à rémunérer leurs
employés au-dessus du salaire du marché, soit pour les « fidéliser »,
soit pour les inciter à accroître leur productivité.
o Aujourd’hui, dans une approche plus pragmatique du marché du
travail, on distingue des causes de nature économiques pour expliquer
le phénomène du chômage :
o le progrès technique qui, s’il conduit à l’émergence de nouveaux
emplois, en détruit plus qu’il n’en crée dans un premier temps,
participant ainsi à la montée du chômage ;
o les crises économiques et le ralentissement de la croissance
depuis les chocs pétroliers (la production étant moindre, les
entreprises embauchent moins ;
o une concurrence trop importante des entreprises qui obligent les
moins performantes à licencier ou geler les embauches ;
o les délocalisations d’entreprises ;
o la réglementation juridique et fiscale (salaire minimum, versement
obligatoire d’une prime de licenciement, cotisations patronales
élevées), qui peut dissuader les entreprises d’embaucher.

Conclusion :

La lutte contre le chômage constitue aujourd’hui l’un des enjeux


majeurs de nos sociétés modernes : révélateur de la santé
économique d’un pays, il est largement conditionné par les phases de
croissance ou de crise économique et illustre la difficulté à faire
coïncider l’offre et la demande sur le marché du travail.
Néanmoins, les paramètres économiques seuls ne peuvent
l’expliquer : l’évolution de la société et des modes de vie, et le
comportement des individus sont autant de facteurs qui contribuent à
modeler le marché du travail et à faire évoluer l’emploi.
Pour anticiper ces évolutions et y remédier lorsqu’elles sont
génératrices de chômage, des politiques de relance de la demande ou
de flexibilisation du marché seront initiées, comme nous le verrons
dans le cours suivant sur les politiques de lutte contre le chômage.

Les politiques de lutte contre le


chômage
FICHE DE RÉVISION
Les politiques d’allégement du coût du travail pour lutter
contre le chômage classique
 Les classiques estiment qu’en France, le Smic est supérieur au niveau
de salaire d’équilibre (salaire idéal pour lequel l’offre et la demande
sont égales).
 Le coût du travail serait alors trop élevé, les employeur·se·s n’auraient
plus suffisamment d’avantage à produire et préfèreraint de ce fait ne
plus embaucher.
 Les classiques expliquent qu’il existe une rigidité des salaires à la
baisse conduisant à une offre de travail supérieure à la demande et
donc à un accroissement du chômage.
 Pour réduire le chômage, ils préconisent :
o une baisse du coût du travail pour les travailleur·se·s les moins
qualifié·e·s ;
o une diminution des charges sociales ;
o une limitation des politiques passives de l’emploi.
o De son côté, pour lutter contre ce chômage de type classique, l’État
peut mettre en place des politiques de l’emploi destinées à lutter
contre le coût du travail et à encourager les entreprises à recruter les
travailleur·se·s les moins qualifié·e·s.
o Ces mesures peuvent être actives ou passives :
o les politiques actives cherchent à accroître le niveau de l’emploi
dans l’économie ;
o les politiques passives apportent une aide financière aux sans-
emplois.
o Cependant, on peut légitimement s’interroger sur l’efficacité de ces
mesures : contribuent-elles véritablement à diminuer le chômage ?
Constituent-elles un levier efficace pour inciter les entreprises à
embaucher, notamment du personnel peu qualifié ?
o Les économistes sont de plus en plus nombreux à douter de ces
politiques destinées à l’origine à favoriser l’emploi des moins qualifiés,
alors que le niveau de qualification est en hausse constante.
o En opposition à la vision classique, les keynésiens proposent de
soutenir la demande pour lutter contre le chômage.
Les politiques de soutien de la demande pour lutter contre
le chômage keynésien
 Le chômage keynésien est un chômage dû à une insuffisance de la
demande anticipée sur le marché des biens et services.
 Si la demande anticipée est importante, il faudra produire en quantité
et donc embaucher de la main-d’œuvre : le chômage diminuera.
 À l’inverse, si la demande anticipée est estimée faible par les
entreprises, ces dernières produiront et embaucheront moins de main-
d’œuvre : le chômage augmentera.
 Pour Keynes, le chômage involontaire s’explique donc avant tout par
une insuffisance de la demande anticipée : le niveau du salaire n’influe
donc pas sur le chômage et ce sont les entreprises qui vont ou non
embaucher et influer sur ce niveau de chômage.
 Le marché ne pouvant s’autoréguler, il est donc indispensable que
l’État intervienne pour soutenir la demande au travers de politiques
pour l’emploi.
 Pour ce faire, l’État dispose de plusieurs leviers d’action :
o augmenter les investissemets publics pour relancer
l’investissement ;
o avantager les ménages les plus modestes, grâce aux aides
sociales, pour relancer la consommation ;
o créer des emplois publics ;
o baisser les taux d’intérêt pour encourager une politique de relance
budgétaire.
o Selon Keynes, ces différentes mesures en faveur de l’emploi vont se
traduire par des embauches supplémentaires.
o Pour autant, cette politique est coûteuse, et les économies modernes
optent aujourd’hui pour une flexibilisation du marché du travail pour
lutter contre le chômage.

La flexibilisation, une solution pour lutter contre le


chômage structurel ?
 La flexibilité désigne un mode d’organisation plus souple des moyens
de production d’une entreprise, lui permettant de s’adapter plus
rapidement aux évolutions du marché du travail.
 Elle permet notamment de faire varier le volume de main-d’œuvre,
mais aussi le temps de travail annuel des salarié·e·s selon les besoins
de l’entreprise.
 Elle permet aussi le changement de poste grâce une polyvalence
acquise par le biais de formations.
 La flexibilité epeut prendre différents aspects, selon qu’elle concerne
la flexibilité de l’outil de travail (des machines notamment), la
rémunération ou la polyvalence du personnel.
 On parle de flexibilité interne et de flexibilité externe :
o la flexibilité interne permet notamment de faire varier le temps de
travail du·de la salarié·e en fonction des besoins de l’entreprise
(périodes de travail irrégulières, recours aux heures
supplémentaires, polyvalence) ;
o la flexibilité externe consiste à recourir à des contrats précaires et
à des licenciements pour s’adapter aux évolutions des entreprises.
o Les avantages de la flexibilité sont indiscutables pour l’employeur·se.
o Il n’en va pas de même pour les salarié·e·s qui se trouvent exposé·e·s
à un risque d’exclusion sociale accru.
o Elle trouve son inspiration dans les théories libérales (ou
« classiques ») qui privilégient la fluidité du marché au détriment des
politiques de la demande (qui elles sont plutôt en faveur des
ménages).

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