Vous êtes sur la page 1sur 4

DYSFONCTIONNEMENT DU MARCHÉ DU TRAVAIL : CAS DU

CHÔMAGE
SECTION1.DEFINITIONS
A. Définition du chômage selon le bureau international du travail :
Selon le BIT, est chômeur toute personne (de plus de 15 ans) qui est :
-sans travail,
-disponible pour travailler
-recherche activement un emploi

chômeurs au sens du BIT *100


taux de chômage =
population active

B. Population active en chômage : elle est constituée par toutes les personnes non pourvues
d'un emploi mais qui cherchent un travail et/ou sont disponibles pour un travail.
SECTION 2. MESURE DU CHÔMAGE ET DE L’ACTIVITE
A. Taux d'activité :
Il indique la part de la population qui participe ou cherche à participer à la production de biens
et services dans la population totale du pays.
Taux brut d'activité (en %) = Population active x 100
Population totale
B. Taux de chômage : le taux de chômage renseigne sur le déséquilibre entre l'offre et la
demande d'emplois. Il exprime la part de la population dépourvue d'un emploi, mais qui
cherche un travail, parmi la population en âge d'activité. Ce taux est obtenu comme suit:

SECTION 3 .TYPOLOGIE DU CHÔMAGE


- chômage structurel : c'est un chômage de longue durée, qui est dû à l'incapacité des
structures économiques à créer des postes d'emplois.
- chômage conjoncturel ou cyclique désigne un chômage lié au ralentissement de l'activité
économique dans le court terme.
- chômage saisonnier : lié aux variations d’activité au cours de l’année dans certains secteurs
économiques (exemple : le tourisme)
- chômage frictionnel: il est du soit à un décalage entre les emplois offerts et demandés, ou à
une insuffisance de la mobilité de la main-d’œuvre .On parle parfois de chômage de mobilité.
A tout moment, des individus quittent leur emploi pour changer d'entreprise, de région, de
salaire, de poste, de conditions de travail. À la mobilité entre les différents emplois s’ajoutent
les périodes de mobilité entre activité et inactivité.
- chômage déguisé: il correspond au nombre de personnes qu'on peut retirer d'un secteur
sans réduire la production.
-chômage sectoriel : chômage qui touche seulement une branche ou secteur et qui peut être
soit conjoncturel soit structurel.
- chômage technologique : chômage lié à l’introduction de la machine qui remplace
l’homme. Or d’après A. Sauvy, la machine crée plus d’emplois qu’elle n’en supprime.
- chômage partiel : réduction limitée du temps de travail.
- chômage technique : chômage partiel ou total lié à l'arrêt d'une fabrication dans une usine
ou un atelier autre que celui où se produit le blocage de production.
- chômage volontaire ???: chômage de ceux qui refusent les emplois offerts, car ils
préfèrent chercher un emploi qui leur convient mieux.

1
SECTION 4 .APPROCHE THEORIQUE
A. Les classiques :
Avant la crise de 1929, la théorie libérale n'envisage pas l'existence d'un chômage massif et
durable comme une situation possible de l'économie de marché. Elle s'interroge seulement sur
les effets du progrès technique sur l'emploi. À cet égard, Ricardo développe la thèse de la
compensation. Si le progrès technique peut détruire certains emplois, il contribue à en créer
d'autres.
B. Les néoclassiques :
Face à l'évidence de la crise de 1929, les néoclassiques vont considérer le chômage de masse
comme un phénomène accidentel, dû à l'existence d'institutions qui font obstacle au libre jeu
du marché. Ne connaissant pas la totalité des postes disponibles, le demandeur d'emploi reste
volontairement au chômage un certain temps afin de développer une activité de prospection.
L'indemnisation du chômage tend à allonger la durée de ce chômage volontaire. Le chômage
est alors essentiellement frictionnel.
Dans cette théorie :
-le niveau des salaires considéré comme trop élevé constitue la cause du chômage.
-Le fonctionnement du marché du travail est rigide (SMIG, cotisation sociales, indemnités de
licenciement...)
- l’action des syndicats renforce la rigidité.
Pour les auteurs de ce courant de pensée, il suffit de baisser les salaires jusqu’à ce que le
plein-emploi se réalise.
C. La thèse du chômage involontaire de Keynes
Il peut exister un équilibre de sous-emploi c’est-à-dire une situation où la demande effective
correspond à un niveau de production inférieur à celui qui permettrait le plein emploi. Des
théories plus récentes d’équilibres de sous-emploi mettent en avant l’idée d’un salaire
d'efficience : les nouveaux keynésiens notent que la difficulté pour les entreprises à mesurer la
productivité réelle de leurs employés peut les amener à les rémunérer au dessus du salaire du
marché. Lorsque cette stratégie est adoptée par l'ensemble des entreprises, le prix du marché
peut s'élever au dessus du prix d'équilibre. Ce qui crée une insuffisance de l'offre d'emploi,
d'où dérive un chômage important.

D. la nature endogène du chômage chez les marxistes :


Le chômage est inhérent au fonctionnement instable du système capitaliste. Le prolétariat est
alors divisé entre ceux qui sont en situation de sur-travail (salariés) et de sous-travail
(chômeurs). Ces derniers constituent une « armée de réserve industrielle » qui permet aux
capitalistes de faire pression à la baisse sur les salaires.

SECTION 4 : FACTEURS EXPLIQUANT LE CHÔMAGE


A. Démographie et chômage:
Certains démographes considèrent que la pression démographique peut être la cause du
chômage, toutefois cette thèse occulte les vraies raisons du chômage telles que la nature du
système en place, le manque de planification …En outre le facteur humain doit être
considérée comme un facteur de production et une richesse s’il est encadré et rationnellement
employé.
B. substitution du capital au travail :
Au début de la révolution industrielle, l’idée que le progrès technique détruit l’emploi était
régulièrement admise. La critique la plus classique de cette idée a été formulée par Alfred
Sauvy, dans « La Machine et le Chômage » (1980), où il présente la célèbre thèse dite du
« déversement » , c’est-à-dire le transfert de la population active des activités dont le besoin
de main d’œuvre diminue en raison du progrès vers de nouvelles activités suscitées par ce

2
même progrès technique (fabrication des machines créées par le progrès, productions
nouvelles, etc.).

Remarque :
L’économie sociale et solidaire participe de plus en plus à résorber le chômage.
Dans la pratique, l'économie sociale correspond à des types d'organisation comme les
Associations, les Mutuelles, les Coopératives, les Fondations.

C. Délocalisation restructuration :
Délocaliser, c’est séparer les lieux (les pays) de fabrication ou de transformation des
marchandises de leurs lieux (ou pays) de consommation ; c’est déplacer l’activité productive
des entreprises vers des pays étrangers. La production se délocalise en transportant en dehors
du territoire national ; ce faisant, elle offre ses emplois aux résidants des pays d’accueil. C’est
pourquoi, les délocalisations sont avancées pour expliquer, en partie, la montée du chômage
dans la majorité des pays développés.
D. inadéquation formation emploi
Le chômage ne concerne essentiellement que les personnes non qualifiées, ou dont les
qualifications ne correspondent pas aux besoins actuels de l'économie.
Dans ce cadre, on considère que le contenu du système d’enseignement ne correspond pas aux
qualifications requises par le marché du travail.
E. Etat de la conjoncture nationale et internationale
L’ouverture des économies nationales sur le marché planétaire, l’adoption de politiques
économiques libérales telles que la privatisation, le désengagement de l’Etat, la libre
circulation des biens et services et des capitaux, ont aggravé le chômage et ont fragilisé
l’emploi. En effet ce contexte a donné lieu à des formes particulières d’emploi (FPE)
correspondant au travail atypique :
-Les emplois précaires sont des emplois salariés dont la stabilité n'est pas garantie. La durée
peut être soit limitée : contrats à durée déterminée (CDD), stages, soit incertaine : intérim (on
ne sait pas forcément avec précision quand le contrat s'achèvera).
-le travail intérimaire : nom issu du latin intérim qui signifie « pendant ce temps-là ».
L'intérim est le temps pendant lequel une fonction est assurée par un remplaçant, le titulaire
étant indisponible
-Flexibilité
La flexibilité est une politique de gestion de la main d'œuvre mise en place dans les
entreprises pour adapter la production et l'emploi correspondant aux fluctuations rapides de la
demande.
La flexibilité peut revêtir de multiples aspects : variation des horaires, des salaires, des
effectifs, le recours aux contrats de travail précaires (par exemple les CDD) et les
licenciements.

SECTION 5 : CONSEQUENCES DU CHÔMAGE :


Les effets du chômage :
A. Les conséquences pour l'individu.
-Perte de revenu (partiellement compensé par diverses allocations), baisse du pouvoir d'achat.
-endettement
-Réduction de la demande suite à la baisse du pouvoir d’achat
-Sentiment d'exclusion, difficultés psychologiques pour un premier emploi ou un réemploi.
-recours au travail noir
B. Les conséquences pour la société.
-Effritement du lien social (repli, divorce, suicide..)

3
-marginalisation d'une partie de la population.
Coût économique et social du chômage.
-conflits sociaux (perte de confiance dans l'efficacité du gouvernement)
-réduction de l’effort de l’investissement
-manque à gagner au niveau de la croissance ( PIB , FBCF ….)
-manque à gagner pour l’Etat en matière de fiscalité
-Manque à gagner pour les organismes de prévoyances sociales

SECTION 6 LES POLITIQUES DE L'EMPLOI MENÉES PAR L'ETAT :


A. Le traitement social du chômage.
-Aide à la recherche d'emploi, incitation à la mobilisation géographique.
-Indemnisation du chômage qui vise à garantir un minimum de ressources aux chômeurs
B. Le traitement économique (objectif : création de nouveaux emplois).
-Une formation professionnelle plus adaptée aux emplois demandés et offerts.
-baisse du coût du travail (subvention à l'embauche, moins de charges/certains emplois).
-Création d'emplois publics
-Diminution de la population active en rallongeant la scolarité et en abaissant l'âge de la
retraite.
-Réduction de la durée du travail (les 35 h).
- Politique monétaire et politique budgétaire expansives.

Vous aimerez peut-être aussi