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PREMIERE PARTIE : Science économique

Chapitre 3 : Comment lutter contre le chômage ?

Objectifs d’apprentissage et notions soulignées :

- Savoir définir le chômage et le sous-emploi et connaître les indicateurs de taux de chômage et de taux d’emploi.
- Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications) et les asymétries
d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel.
- Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et règles de
protection de l'emploi).
- Comprendre les effets des fluctuations de l’activité économique sur le chômage conjoncturel.
- Connaître les principales politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage : politiques macroéconomiques de soutien de
la demande globale, politiques d’allégement du coût du travail, politiques de formation et politiques de flexibilisation pour lutter
contre les rigidités du marché du travail.

I Définir et mesurer le chômage : une opération complexe


Le chômage est un problème social complexe qui est difficile à définir et à mesurer.

A) Qui est considéré comme chômeur ? Vidéo Dessine moi l’éco « Comment mesure t-on le chômage ?
doc 4 p 75 Hachette

1/ Ce que le chômage compte


En France , deux institutions ont deux définitions et deux façons de mesurer le chômage . Ainsi deux indicateurs
différents sont publiés chaque trimestre.
a) La définition du Bureau International du Travail (BIT) qui est utilisée par l'INSEE en France lors de ses enquêtes
Emploi et qui permet d'effectuer des comparaisons internationales. Elle comprend quatre critères :
. être en âge de travailler, c'est à dire avoir 15 ans ou plus
.être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence
(la semaine de l'enquête)
.être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours
. rechercher activement un emploi

b) La définition de Pôle emploi qui gère les indemnisations du chômage : elle comptabilise toutes les fins de mois le
nombre de demandeurs d'emploi (DEFM). Les critères utilisés sont les suivants :
.être en âge de travailler, c'est à dire avoir 15 ans ou plus
.être inscrit à Pôle emploi comme demandeur d'emploi
On distingue alors plusieurs catégories de chômeurs selon leur situation :
- Les catégories A, B et C tenues de rechercher activement un emploi : personnes sans activité ou qui ne
travaillent pas à temps plein (en 2021 5,6 millions de personnes concernées).
. catégorie A : personnes sans emploi pendant le mois (pas même une heure de travail durant le mois)
. catégorie B : personnes ayant exercé une activité réduite courte (jusqu’à 78 heures / mois) (- de 20 h/semaine)
. catégorie C : personnes, ayant exercé une activité réduite longue (plus de 78 heures /mois) ( de 20 à 35h/semaine)
- Les catégories D et E, non tenues de rechercher activement un emploi : personnes qui ont un emploi ou qui ne
sont pas immédiatement disponibles.
. catégorie D : personnes sans emploi non disponibles immédiatement (en raison d'un stage, d'une formation, d'une
maladie...)
. catégorie E : personnes en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprises)

2/ Ce que le chômage ne compte pas... doc 2 p 74 Hatier


En principe, les personnes qui ont un emploi ne sont ni au chômage ni inactives. En réalité les contours de l’emploi
sont de plus en plus flous. Les frontières entre chômage, emploi et inactivité peuvent être incertaines notamment dans
les situations de sous emploi et de halo du chômage.
Ces situations qui ne sont pas prises en compte par l’Insee, sous estime le chômage effectif.

a) Le sous emploi doc 3 p 75 Magnard


Le sous emploi désigne les personnes qui occupent un emploi à temps partiel ou qui connaissent du chômage partiel et
souhaiteraient travailler plus. C’est donc un temps partiel « subi ». 5 à 6% des actifs.
b) Le halo de chômage doc 3 p 97 Belin
C’est l’économiste Jacques Freyssinet qui parle du « halo du chômage » pour montrer les frontières floues entre
chômage, emploi et inactivité. Les personnes à la frontière entre ces différentes situations sont relativement
nombreuses, notamment dans certaines catégories de population (personnes non qualifiées, jeunes et les femmes).
. situation floue entre emploi et chômage : temps réduit involontaire (chômage partiel, temps partiel subi) ,
demandeur d’emploi en emploi aidé (chômeurs pour Pôle emploi et pas par le BIT, l’Insee)
Pou Pôle emploi, le sous emploi (temps partiel involontaire) rentre dans le halo du chômage. Mais pour l’Insee non
car le halo est composé de personnes inactives qui ne sont pas considérés comme chômeurs au sens du BIT, mais
dont la situation se rapproche. Ces personnes déclarent souhaiter travailler ou rechercher un emploi mais elles ne
remplissent pas les conditions de disponibilité immédiate et/ou de recherche active d’emploi.
. situation floue entre emploi et inactivité : temps réduit volontaire : temps partiel choisi (on est partiellement inactif),
bénévole associatif
. situation floue entre chômage et inactivité : chômeurs découragés, chômeurs en fin de droit, retraite progressive,
individus en recherche d’emploi qui suivent une formation
. économie grise : travail clandestin (travail au noir), activités non déclarées.
doc : le halo de chômage (cercles)
Schéma p 83 Bordas Graphique p 75 Hatier

B) Des indicateurs complémentaires : taux d’emploi et taux de chômage doc 1 p 74 Magnard

1/ Le taux d’emploi
L’emploi est un travail particulier : c’est le travail qui est à la fois rémunéré et déclaré.
Le taux d’emploi est le rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler (La population
en âge de travailler comprend toutes les personnes âgées de 15 à 64 ans)
Taux d’emploi = Population active occupée X 100
Population en âge de travailler (15-64 ans)

Le taux d’emploi en France en 2021 : 67,5 %


On peut aussi calculer des taux d’emploi par âge ou par sexe

A ne pas confondre avec le taux d’activité (71 %)!


C’est le rapport donné en pourcentage entre l’ensemble de la population active et la population en âge de travailler.

Taux d’activité = Population active X 100


Population en âge de travailler

2/ Le taux de chômage
-> Le taux de chômage : il dépend des fluctuations de l’emploi et les fluctuations des taux d’activité.
Les flux nets de création d’emploi (flux nets de création – flux nets de destruction) sont généralement positifs en
période de forte croissance et négatifs en période de récession
Taux de chômage ( en %): part de chômeurs dans la population active totale ( composée des chômeurs, salariés et
travailleurs indépendants)
Taux de chômage = Nombre de chômeurs X 100
Population active
Tableau p 83 Bordas
Calculer avec aide tableau p 75 Magnard :
Taux de chômage observé par l’Insee : 9,1
Taux de chômage intégrant le sous emploi : 14,6
Taux de chômage intégrant le sous emploi et le halo autour du chômage : 20,1

II Les causes du chômage


Le chômage est un phénomène complexe qui a plusieurs origines. Les économistes distinguent traditionnellement le
chômage conjoncturel et le chômage structurel.

A) Le chômage conjoncturel doc 2 p 84 Magnard


La conjoncture est la situation économique d’un pays. Cette situation est instable : les variations de l’activité
économique sont appelées fluctuations économiques conjoncturelles.
Les grandeurs économiques, les agrégats économiques (production, prix, emplois, revenus, investissement…) évoluent
de façon irrégulière au cours du temps.
Les chocs sont des perturbations exogènes qui viennent troubler l’activité et peuvent expliquer les fluctuations
économiques.
Ces perturbations exogènes peuvent être de diverses natures : changement des comportements des individus,
changements politiques, phénomènes naturels (tsunami, ouragans, tremblements de terre, sécheresse, inondations..),
crise sanitaire (pandémies)...
Certains chocs entraînent l’expansion (on parle de chocs positifs) , d’autres la récession ( on parle de chocs négatifs).
Les chocs négatifs sont à l’origine du chômage conjoncturel : le chômage est ainsi corrélé aux fluctuations de
l’activité économique lors de chocs macroéconomiques négatifs qui la ralentissent.
Dans les chocs négatifs on distingue les chocs d’offre et les chocs de demande.

1/ Chocs d’offre négatifs


Les chocs d’offre correspondent à des modifications importantes des conditions de la production (productivité et/ou
prix des facteurs de production). Un choc d’offre se produit lorsque la situation des producteurs (les offreurs) se
modifie en raison d’un évènement inattendu.
Un choc d’offre négatif entraîne une hausse du coût de production des entreprises.
Les entreprises diminuent donc leurs activités (voire certaines font faillite) et la croissance ralentit.
Exemples de situations pouvant provoquer un choc d’offre négatif :
. alourdissement du coût des matières premières du à leur raréfaction : prix du pétrole, du gaz…
. hausses de salaires supérieures aux gains de productivité
. augmentation de la fiscalité sur les entreprises
. catastrophe d’origine naturelle et/ou humaine : le tsunami au Japon, la guerre en Ukraine
. catastrophe d’origine sanitaire : le covid

2/ Chocs de demande négatifs


Un choc de demande est un choc qui se produit lorsque la demande globale adressée aux producteurs se modifie.
La demande globale comprend la demande interne et la demande externe.
Demande interne : variation des investissements des agents économiques et de la consommation finale des ménages
Demande externe : variation des exportations
Un choc de demande négatif survient après une baisse des revenus. Celle-ci une diminution de la demande qui a
pour conséquence une phase de dépression, une période de ralentissement économique.
Selon John Maynard Keynes (économiste britannique 1883-1946) l’insuffisance de la demande anticipée (ou demande
effective) par les entreprises est la cause du chômage conjoncturel.
Comme les chefs d’entreprises anticipent (prévoient) une faible demande, ils ne vont pas produire plus même vont
moins produire et donc moins investir et moins embaucher voire licencier.
Exemples de situations pouvant provoquer un choc de demande négatif :
. baisse des dépenses publiques
. gel des salaires
. inflation
. anticipations pessimistes des agents économiques
. hausse du chômage et emplois précaires
Tableau choc d’offre/choc de demande

B) Le chômage structurel
Il n’est pas lié à la conjoncture économique, il est lié à la structure du marché du travail, aux asymétries d’information
et à l’intervention de l’Etat sur le marché du travail.

1/ Problèmes d’appariement sur le marché du travail


Le chômage peut s’expliquer par la difficulté à assurer l’appariement (l’adéquation, l’ajustement) entre l’offre et la
demande de travail.
Deux principales causes :
- Inadéquation des compétences et inadéquation spatiale doc 2 p 80 Magnard
- inadéquation spatiale : l’éloignement géographique entre la localisation du poste et celle du candidat.
- inadéquation de la qualification de l’individu :
. en termes de savoir-> formation, diplômes
. en termes de savoir-faire -> expérience, compétences techniques
.en termes de savoir-être-> qualités personnelles, initiative, compétences sociales

- Le chômage frictionnel ou naturel : le chômage est dû à une activité de recherche : doc 4 p 81 Magnard
Le chômage frictionnel s’explique par le délai nécessaire à un chômeur pour trouver un emploi et à une entreprise pour
pourvoir un poste. L’adéquation entre offre et demande n’est pas immédiate et dépend des fluctuations économiques et
du montant des indemnités versées. On considère que le plein emploi est atteint lorsque le taux de chômage est situé
entre 3,5 et 4%.
Schéma p 81 Magnard

2/ Asymétries d’information doc 4 p 107 Belin


L’information imparfaite peut être source de chômage structurel.
Il existe plusieurs situations d’asymétries d’information sur le marché du travail.
Trois raisons expliquent l’information imparfaite sur le marché du travail :
- Il y a un manque d’information des chômeurs lorsqu’ils recherchent un emploi : c’est la théorie du « job
search », de la prospection d’emploi.
Conséquence sur le marché du travail : le temps de chômage augmente.
- Il y a asymétrie d’information au détriment des employeurs au moment de l’embauche :
. La théorie du signal : les employeurs ne connaissent pas la productivité au niveau de l’embauche (problème de
sélection adverse) : le diplôme sert de signal aux employeurs ( le diplôme est un signe de productivité).
Conséquence sur le marché du travail : fort taux de chômage des personnes peu ou pas qualifiées.
. La théorie du salaire d’efficience : les employeurs ne savent pas si le salarié va être productif une fois qu’il est
embauché ( problème d’aléa moral) . Pour éviter ce problème, ils embauchent en offrant un salaire supérieur au
salaire d’équilibre pour sélectionner les meilleurs et les motiver à être plus productifs.
Conséquence sur le marché du travail : moins d’embauche et chômage pour les personnes qui voulaient être
embauchées au salaire d’équilibre
doc 3 p 79 Hachette
- Il y a asymétrie d’information entre les actifs occupés (les insiders) et les chômeurs (outsiders) : information et
pouvoir de négociation : la théorie du modèle insider/outsider
Conséquence sur le marché du travail : marché dual qui creuse les inégalités entre actifs occupés (employés) et actifs
inoccupés (chômeurs ) qui bloquent leur entrée du marché du travail.

3/Les institutions doc 1 p 78 Magnard


Pour les économistes libéraux, les règles qui encadrent les relations de travail et d’emploi sont trop rigides et
empêchent les ajustements entre offre et demande de travail. Elles empêchent les entreprises d’ajuster l’emploi aux
changements de l’environnement économique, elles empêchent la flexibilité.
Quelles sont ces règles qui pour eux sont trop contraignantes, trop rigides ?
- Un salaire minimum qui est trop élevé : le coût unitaire du travail est supérieur à la productivité individuelle,
l’entreprise ne peut pas le baisser.
Conséquence sur le marché du travail : non embauche des personnes peu productives (jeunes et peu qualifiés)
Texte à trous p 79 Magnard
- Les règles de protection de l’emploi sont trop contraignantes : indemnisations élevées du chômage, droit du
travail qui empêche de licencier facilement...
Conséquence sur le marché du travail : les entreprises embauchent moins en période de croissance car elles ne
peuvent pas facilement licencier en période de récession.
Texte à trous chômage structurel

III Les politiques de lutte contre le chômage

A) Les politiques de lutte contre le chômage conjoncturel


Mise en place de politiques d’inspiration keynésienne pour soutenir la demande globale. doc 1 p 86 Magnard

1/ Les politiques de relance de la demande


Ce sont des politiques conjoncturelles mises en place par les pouvoirs publics pour favoriser, à court terme, la
croissance et l’emploi.
Pour atteindre ces objectifs les gouvernements disposent de 2 principaux outils la monnaie et le budget qui leur
permettent de mener une politique monétaire (agir sur la quantité de monnaie et taux d’intérêt) et une politique
budgétaire (agir sur les recettes et les dépenses) . Ces politiques vont agir sur le niveau de demande globale.

a) La politique budgétaire de relance (ou expansionniste ou expansive) :


Elle est du ressort des Etats et vise à augmenter la demande globale
C’est une politiques économique d’inspiration keynésienne qui a été pratiquée avec succès au cours des Trente
Glorieuses. ( politiques de stop and go).
Objectif double : . stimuler la croissance
. lutter contre le chômage
Une politique budgétaire expansionniste vise l’augmentation de la demande globale donc la production et finalement
l’emploi.
Pour cela l’Etat joue sur les deux postes du budget : ses dépenses et ses recettes :
. l’Etat augmente ses dépenses : il augmente ses achats de biens et services, il augmente les revenus de transfert, les
revenus des fonctionnaires, il augmente les investissements publics...
. l’ Etat diminue ses recettes : il baisse les impôts sur les ménages et les entreprises

b) La politique monétaire de relance ou expansionniste


Elle est du ressort de la BCE et vise à augmenter la demande globale.
Elle agit sur l’offre de monnaie et de crédit qui provient essentiellement de l’activité bancaire.
Pour stimuler la demande globale baisse des taux d’intérêt directeurs sur le marché interbancaire. Les taux d’intérêt
pour les agents éco vont donc diminuer et relancer l’investissement des entreprises et la consommation des ménages.
Schéma à refaire doc p 86 Magnard (p 81 Hachette erreur)

2/ Les conditions d’efficacité doc 2 p 86 Magnard


Une politique de relance keynésienne peut être inefficace dans plusieurs situations :
- Une politique de relance keynésienne n’agit que sur le chômage conjoncturel et non sur le chômage structurel:
elle est donc inefficace si les causes du chômage sont structurelles.
- Si les agents anticipent une hausse des impôts suite à une hausse des dépenses publiques, ils choisissent
d’épargner plutôt que de consommer ou investir : l’effet de relance est annulé.
-Si les entreprises ne peuvent pas répondre à la hausse de la demande, celle-ci va se traduire par une hausse des
importations, qui profite aux partenaires commerciaux et non au pays lui-même ( hausse du déficit commercial).
- Si les politiques budgétaires entre les pays ne sont pas coordonnées, la relance isolée d’un pays profite aux autres
pays (hausse de leurs exportations) : chaque pays a intérêt à se comporter en passager clandestin, à attendre que les
autres mènent une politique de relance sans en supporter les coûts tout en profitant des avantages de la relance.
- Si le déficit public et la dette publique est trop élevée : un pays de la zone euro ne peut pas pratiquer de politique
de relance budgétaire si son déficit public excède 3 % du PIB et si sa dette publique excède 60 % du PIB car une telle
politique conduirait à creuser davantage le déficit et la dette du pays. Des sanctions financières sont prévues dans les
traités européens.

B) Les politiques de lutte contre le chômage structurel


Mise en place de politiques structurelles par les Etats pour lutter contre les rigidités du marché du travail. Ce sont des
politiques d’inspiration libérale qui prennent trois formes :

1/Les politiques d’allégement du coût du travail doc 2 p 82 Hachette


Ces politiques sont menées constamment en France depuis 1993. Elles limitent l’augmentation du salaire minimum et
allègent ou exonèrent les entreprises de cotisations sociales pour les bas salaires.

- Les effets positifs attendus sur les chômeurs, les entreprises et la demande
. Hausse de l’emploi, en particulier non qualifié : la baisse du coût de travail vise à stimuler les embauches des
travailleurs non qualifiés qui peuvent être considérés comme trop coûteux du fait de leur faible productivité liée au
manque de qualification.
. Baisse de la substitution capital-travail : la baisse du coût du travail pour les travailleurs les moins qualifiés incite
les employeurs à utiliser davantage ce facteur de production plutôt que des travailleurs plus qualifiés ou plutôt que du
capital.
. Hausse de la compétitivité-prix : Cette baisse du coût du travail a aussi pour effet de permettre une baisse du
coût de production pour l’employeur ce qui le rend plus compétitif au niveau des prix. La baisse de prix va soutenir
la demande, la production, et donc permettre une baisse du chômage des personnes peu qualifiées.
Schéma doc 2 p 82 Hachette

- Les effets négatifs doc 3 p 95 Bordas doc 4 p 109 Belin


Les allègements ont eu un effet positif jusqu’en 2002. A partir de cette date la part de l’emploi non qualifié baisse.
Ces allègements entrainent des effets négatifs sur l’emploi :
. Baisse, dégradation de la qualité des emplois : risque de substitution des emplois peu qualifiés aux emplois
qualifiés
. « Smicardisation » des travailleurs, risque de « trappe à bas salaires » : les allègements incitent les entreprises à
embaucher à des niveaux de salaires proches du SMIC pour en bénéficier (effet de seuil). Ces allègements peuvent
engendrer une hausse des inégalités salariales entre les salaires des plus qualifiés (ils augmentent avec le progrès
technique biaisé) et les salaires des peu qualifiés (ils stagnent).
. Effets d’aubaine pour les entreprises : certaines entreprises auraient embauché, même en l’absence d’allègements.
Elles en profitent pour bénéficier des allègements sans créer plus d’emplois.
. Coût financier important pour l’Etat : baisse des recettes fiscales de protection sociale.
. Frein à l’innovation : les dépenses publiques sont consacrées à l’emploi des peu qualifiés plutôt qu’aux secteurs
innovants ou aux services publics.

2/ Les politiques de flexibilisation (ou flexibilté)


Le marché du travail, pour les libéraux, est un marché comme les autres qui sait s’autoréguler. Ce sont les rigidités du
marché du travail qui empêchent sa flexibilité, sa souplesse et décourage l’embauche des entreprises. La flexibilité,
en remettant en cause le cadre institutionnel du travail, doit permettre aux entreprises de s’adapter à la conjoncture et à
la concurrence. Elles doivent pouvoir répondre rapidement aux fluctuations de la demande en embauchant et licenciant
facilement.
Ainsi depuis les années 80 les principaux remèdes à la crise de l’emploi ont été de faciliter les ruptures de contrat de
travail et d’augmenter la flexibilité.

- Les différentes formes de flexibilité doc 2 p 98 Bordas


On distingue 3 formes de flexibilité du travail :
 la flexibilité quantitative : elle joue sur le nombre de travailleurs et/ ou nombre d’heures travaillées.
. la flexibilité externe : variation du nombre de salariés. Embaucher et débaucher rapidement en ayant recours au
marché du travail en s’appuyant sur des types de contrats précaires flexibles ( CDD, intérim)
.flexibilité interne : variation du nombre d’heures travaillées. Temps partiel subi, annualisation du temps de travail,
chômage partiel, heures supplémentaires, RTT, contrat zéro heure...
la flexibilité qualitative (ou fonctionnelle) : on emploie les effectifs selon les besoins (qualité des travailleurs).
.flexibilité qualitative externe : elle s’appuie sur le recours à des entreprises sous traitantes (externalisation) : plutôt
que les produire soi même ,on fait produire des biens ou des services correspondant à certaines activités appréciées
comme non rentables, généralement en dehors de son cœur de métier.
.flexibilité qualitative interne : polyvalence des salariés qui doivent s’adapter aux mutations des marchés, des
techniques et des produits : mobilité professionnelle et géographique ( changement de poste et de lieu)
la flexibilité des rémunérations (salaires et primes): elles varient en fonction des performances individuelles et des
résultats de l’entreprise (profit ou pas). Ainsi les salaires en cas de crise doivent pouvoir baisser.
Il existe une autre forme de flexibilité dans les pays scandinaves (Danemark, Finlande, Suède) appelée flexisécurité.
Elle consiste en un compromis entre une forte flexibilité du marché du travail (favorable aux entreprises) et la sécurité
des travailleurs (favorable aux salariés). Ainsi les travailleurs bénéficient d’indemnités de chômage généreuses sur
une longue période et d’un suivi important pour les former et les aider à retrouver rapidement un emploi.
Tableau doc 2 p 98 Bordas

- Les effets pervers de la flexibilité


. La flexibilisation du marché du travail tend à multiplier les emplois atypiques : emplois précaires ou formes
particulières d’emploi (CDD, intérim, emplois aidés et apprentissage) et emplois à temps partiel.
Ces emplois atypiques sont en pleine expansion et remettent en cause le statut de l’emploi typique (emploi en CDI et à
temps plein) garant d’une forte protection sociale. Cette évolution du marché du travail tend à rendre le travail moins
protecteur et fragilise le lien entre travail et intégration sociale.
Ainsi les emplois précaires ont plus que doublé les trente dernières années passant de 6% à 13,5 % de la population
active (3,7 millions d’emplois), alors que les emplois à temps partiel représentent 19% des actifs (5 millions).
Pour le sociologue Robert Castel le précariat entraîne une insécurité sociale et un processus de désaffiliation sociale.
La hausse des emplois atypiques paupérisent la population active. Ainsi l’emploi ne protège pas ou plus de la
pauvreté, une nouvelle catégorie de pauvres apparaît : les « travailleurs pauvres » ou « working poor » qui comptent 2
,1 millions d’actifs.
Rappel : (derniers chiffres de l’INSEE année 2019) environ 9 millions de personnes (14% de la population française)
vivaient sous le seuil de pauvreté en France [60% du niveau de vie médian (1 840 €) soit 1 130 € par mois].
Certains observateurs considèrent que la crise sanitaire a augmenté le nombre de pauvres et que l’on serait à 12
millions de pauvres (18,5% de la population)...
. La flexibilisation accentue la dualisation, la segmentation du marché du travail entre travailleurs titulaires
(insiders) et temporaires (outsiders). Elle renforce l'éclatement du collectif de travail. En différenciant les statuts, les
salariés sont divisés : ils n'ont plus les mêmes intérêts et les mêmes raisons de revendiquer. Les salariés permanents
cherchent en général à demander des hausses de salaires alors que ses salariés temporaires, se défendent moins bien et
préféreront se taire de peur de perdre leur emploi. De plus en cas de difficultés économiques ce seront les premiers à
être licenciés.

3/ Les politiques de formation


- But poursuivi : La politique de formation est un exemple de politique active ou politique d’activation pour
encourager les chômeurs à retrouver un emploi.
Elle entend augmenter le capital humain des chômeurs c'est-à-dire leurs aptitudes, connaissances et compétences qui
lui permettent d’être plus productifs et de participer à la production. En augmente ses qualifications, on augmente ainsi
son employabilité et sa faculté à retrouver plus facilement un emploi.

- Quelles politiques de formation ? doc 3 p 83 Hatier


On distingue la formation initiale et la formation continue :
. la formation initiale, c’est la formation dispensée aux jeunes dans le système éducatif (de la maternelle à la fin des
études supérieures) avant d’entrer dans la vie active. On peut y inclure l‘apprentissage.
. la formation professionnelle continue : formation pendant la vie active qui permet d’acquérir ou de renouveler ses
compétences professionnelles.

-Quelle efficacité ? doc 4 p 85 Hachette


Pour être efficaces ces politiques doivent être ciblées sur des publics qui en ont besoin : des actifs qui ont un faible
niveau de qualification (jeunes sans formation) et /ou des personnes qui sont peu employables (chômeurs de longue
durée, travailleurs âgés).
Dans la réalité on constate que les adultes diplômés du supérieur long et en emploi en bénéficient davantage que les
individus sans emploi et sans diplômes.
Ainsi les principaux bénéficiaires des politiques de formation continue ne sont pas les individus les plus fragiles sur le
marché du travail ou ceux qui en auraient le plus besoin pour retrouver un emploi.
Comment expliquer ce paradoxe ?
Il s’explique d’abord par le fait que les personnes sans emploi et non diplômées sont exclues des formations
dispensées par les entreprises pour leurs salariés.
Ensuite, ces personnes bénéficient d’une moindre information et accèdent plus difficilement aux procédures ouvrant
droit à la formation continue.
Au contraire, les individus toujours en emploi et diplômés bénéficient plus largement de ces dispositifs dont ils ont
facilement connaissance et pour lesquels ils ont une plus grande demande, du fait qu’ils ont déjà été en réussite face à
un examen puisqu’ils sont diplômés.

Fiches révisions.

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