Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
citer ?
Karl Marx (1867) Le Capital
pour comprendre les économies capitalistes il faut entrer dans le laboratoire secret de la production
Léon Walras (1874) formalise l’entreprise : se limite à un programme, une simple règle de comportement :
maximiser le profit : π(Q) = PxQ - CT(Q)
La firme est uniquement un centre de décision = la firme-point. N’étudie pas ce qui se passe à l’intérieur
de l’entreprise : une boîte noire.
L’entreprise repose sur la signature de contrats entre les parties prenantes = ceux qui ont un intérêt dans
la production de l’entreprise. La firme est un nœud de contrats.
contrat commercial : repose sur 2 principes : autonomie des individus (chacun a sa propre volonté) + con-
sentement mutuel (échanges réalisés librement) => parties prenantes formellement libres et égales en
droit.
En France défini à la Révolution => met fin à l’idée que les rapports sont personnels et indissolubles.
XIXe contrat de travail : un contrat commercial comme un autre : “contrat de louage de services” : lien
n’est pas à vie (≠ servage, esclavage).
fin XIXe : contrat de travail redéfini comme un contrat particulier.
loi d’avril 1898 sur les accidents du travail : les accidents du salarié sur son lieu de travail ne relèvent pas
de la responsabilité du salarié mais de son employeur => jurisprudence (interprétation par les juges lorsque
ambiguïté) : le contrat de travail est un contrat de subordination du salarié à son employeur.
subordination car pendant les heures de travail le salarié doit obéir à son employeur. La justice considère
que les travailleurs sont protégés par la loi pour compenser cette subordination.
1 / 15
1. La diversité des types d’organisation et de leurs objectifs
- L’entreprise recherche le profit parce qu’elle est dirigée directement ou indirectement par les pos-
sesseurs de capitaux.
- Association : organisme privé sans but lucratif (a un but qui n’est pas le profit).
Il existe d’autres modes d’organisation privée :
- coopérative : organisation dirigée par les travailleurs. Possèdent collectivement le capital et l’utilisent
en commun. Peut se financer par l’apport des travailleurs et par l’emprunt bancaire. eg dans le secteur
agricole (permet d’utiliser du matériel en commun, donne plus fort pouvoir de négociation), eg profes-
sions libérales sont formellement des coopératives : les cabinets sont régis par le droit civil (et non com-
mercial)
- mutuelle : organisation dirigée par ses clients. Dans le secteur de l’assurance : chaque assuré achète une
part de capital et a un droit de vote lors de l’assemblée. centrales d’achat (USA), jusque 200X Visa et
Mastercard (clients = banques commerciales).
- fondation : organisation dirigée par les possesseurs de capitaux mais ceux-ci s’engagent à ne pas
rechercher le profit. => gère un capital avec un objectif non lucratif. fondations sociales, artistiques. USA
moyen d’épargner pour payer les études de ses enfants.
Ce sont des modes d’organisation intermédiaires entre l’association et l’entreprise.
Organisations administratives ou entreprises publiques (= juridiquement une entreprise mais l’État possède
la majorité du capital => le pouvoir de décision) => on a des organisations dont l’objectif est le service pub-
lic.
service public : peut être géré par l’État ou délégué à un prestataire privé qui signe un contrat avec l’État.
Droit des faillites pour les entreprises. Comment sont liquidées les obligations contractuelles des parties
prenantes d’une entreprise ?
Jean Tirole (2013) “Les enjeux économiques du droit des faillites”
note du Conseil d’Analyse Économique (organisme indépendant qui conseille le Premier ministre)
compare le droit des faillites entre les différents pays. Droit Français considère la liquidation comme une
solution de dernier recours. Objectif du droit est de maintenir l’activité le plus longtemps possible même si
elle n’est pas rentable
Droit français a ici 2 objectifs :
- protéger le droit de propriété des possesseurs de capitaux.
- protéger l’emploi des salariés
=> lèse d’autres parties prenantes : les créanciers (banques, fournisseurs)
- explique l’hésitation des banques à prêter aux PME. USA le droit des faillites : quand débiteur a du mal à
rembourser la banque a le droit de se saisir des avoirs du débiteur et de les vendre => aux USA il est plus
facile d’obtenir un crédit pour les PME
2 / 15
- fournisseurs : les entreprises sont payées après la livraison (délai légal de 1 mois). Si l’entreprise fait fail-
lite le fournisseur a le risque de ne pas être payé du tout.
=> ce système fait pour être très protecteur ne défend personne. Lorsque le capital de l’entreprise est liq-
uidé il ne vaut plus grand chose. Ainsi le droit des faillites empêche la création d’activités plus rentables :
ni favorable aux possesseurs de capitaux ni aux salariés —> salariés pourraient voir leurs compétences util-
isées plus efficacement dans de nouvelles entreprises (emplois mieux rémunérés, plus faciles à trouver)
L’économie sociale et solidaire : composée d’organisations privées qui tentent de concilier activité
économique privée et objectifs liés à la collectivité : associations, mutuelles, coopératives, fondations,
entreprises. Héritier du mouvement mutualiste du XIXe siècle. On parle de tiers secteur (1 entreprise
privée à but lucratif, 2 public ou parapublic, 3 économie sociale et solidaire). Dans ses statuts : objectif de
soit équilibrer les comptes ou avoir un taux de profit limité ; prévoit aussi d’autres objectifs liés à la col-
lectivité
- épargne solidaire : collecte l’épargne de ménages volontaires qui se voient payé un taux d’intérêt limité
mais financement de projets de développement ou d’insertion.
- AMAP associations pour le maintien d’une agriculture paysanne. agriculteur local + consommateurs
citadins : ces consommateurs s’engagent à acheter les produits
- commerce équitable : objectif de créer des opportunités pour des personnes défavorisées économique-
ment (dans des pays en développement). Part de l’idée que si ces personnes restent dans la pauvreté
c’est que le prix n’est pas un juste prix
- systèmes d’échanges locaux (SEL) : par analogie avec le salaire (salarium = la solde du légionnaire,
payée en sel). association qui organise l’équivalence des échanges dans une communauté locale. D’habi-
tude les échanges non monétaires sont bloqués par la double coïncidence des besoins. Avec un SEL je
peux payer une coupe de cheveux en faisant le ménage chez le boulanger : c’est aussi une unité de
compte permettant de faire le bilan de la contribution de chacun. Unité de compte peut être le temps
de travail ou encore une monnaie locale complémentaire fondante (ne permet ni l’épargne, ni le prêt à
intérêt)
ESS a des limites assez floues. 2014 loi Hamon : cherche à mieux cerner ses limites. INSEE : ESS représente
10% du PIB, 10% de l’emploi salarié non agricole.
Économie collaborative. de nombreux secteurs subissent disruption : progrès technique bouleverse to-
talement l’organisation de la production dans le secteurs : eg uberisation de l’économie : émergence de
l’économie collaborative (ou du partage). Repose sur l’existence d’une plateforme d’échange entre pairs
(application). D’abord mouvement porté par l’ESS (eg AMAP) et les start-ups de la nouvelle économie
numérique.
Permet une allocation plus efficace des ressources (car la plateforme réduit les coûts de transaction =>
échanges mutuellement avantageux deviennent possibles)
- Exemple de Blablacar : plateforme de covoiturage. permet d’optimiser l’utilisation d’une ressource
privée (la voiture) : multiples gains : possesseur de la voiture partage les frais du transport, voyageur
3 / 15
gagne en pouvoir d’achat et a accès à un nouveau service, gain pour la société : voitures plus remplies =>
moins de congestion des routes et moins de pollution.
- Uber favorise l’emploi des immigrés et enfants d’immigrés car il n’y a pas de discrimination à l’em-
bauche (auto-entreprise)
Pourtant uberisation de l’économie est accusée d’un dumping (concurrence déloyale) fiscal et social.
- fiscal : exemple de l’entreprise Airbnb : fait concurrence à l’hôtellerie mais n’a pas à payer les taxes de
système de l’hôtellerie. Ajd certains immeubles ont été achetés pour Airbnb : concurrencer le secteur de
l’hôtellerie sans les autorisations => aug prix immobilier => habitants en périphérie. Ajd Paris est la pre-
mière destination et a 40k habitants en 5 ans. depuis 1 janvier 2017 limité à 120 jours par an
- social : chauffeurs de VTC sont des auto-entrepreneurs => uber ne garantit pas de revenus fixes. Principal
concurrent de uber : G7 (plus grand opérateur de taxis dans l’UE) qui doit salarier les chauffeurs de taxi.
Chauffeurs indépendants mais Uber propose un crédit pour acheter la voiture, impose les tarifs, obliga-
tions strictes (en habillement et gestes commerciaux). Justice en France et UK a considéré qu’il s’agis-
sait d’un travail salarié maquillé : les chauffeurs qui attaquent en justice obtiennent systématiquement
un CDI. Pose problème car démarche individuelle et couteuse + si plateforme fait faillite.
ubérisation de l’économie porte en elle une profonde remise en cause de la norme juridique du contrat de
travail. C’est une forme de retour au contrat commercial de louage de services (pas de protection des tra-
vailleurs). protections : salaire minimum, congés payés, indemnisation des accidents.
ajd administration fiscale poursuit Uber en lui demandant de payer des cotisations sociales.
Sans régulation l’économie du partage peut se transformer en économie du partage des restes. Uberpop :
se présente comme une plateforme de covoiturage rémunéré : permet en fait à un particulier de faire taxi
sans aucune protection légale => interdit en France.
=> beaucoup d’emplois peuvent être divisés en de micro-activités chacune soumise au jeu de l’offre et de
la demande.
Dans la théorie microéconomique standard le marché est censé être le mode de coordination le plus effi-
cace => pourquoi existe-t-il des entreprises ?
Coûts de transaction : coût de coordination entre les agents. liés aux coûts de négociation et aux coûts de
contrôle.
Au sein de la firme la coordination ne passe pas par le système des prix mais par le respect de règles
formelles édictées par la direction. Existence justifiée par l’existence des coûts de transaction
10 individus veulent faire un bien. D’abord décident de se coordonner par le marché : 45 contrats entre les
10 individus. La firme permet de signer 10 contrats. Pour éviter ces coûts on négocie des contrats de long
terme.
L’entreprise permet de réduire les coûts de transaction. Pourquoi la production mondiale n’est-elle pas le
fait d’une entreprise géante ?
2 types de coûts de transaction
- coûts de transaction externes : coûts de signature des contrats. Les économies liées à la firme sont
surtout importantes au début. Cm des transactions externes fonction décroissante et convexe.
- coûts de transaction internes : coûts d’organisation. Plus l’entreprise est grande, plus il y a d’échelons
hiérarchiques => Cm fonction croissante et convexe.
[1] taille optimale lorsque Cmi = Cme
nouvelles technologies => baisse Cme => baisse taille optimale des entreprises.
4 / 15
Société anonyme (= société par actions): actionnaires ont fructus (dividendes) et abusus (peuvent vendre)
du capital, manageur (PDF) a l’usus (exerce l’autorité sur le capital)
Armen Alchian et Arnold Demsetz (1972) “Production, information costs and economic organization”
Prennent l’exemple d’individus qui doivent charger un camion. Observent qu’en travaillant en équipe ils
sont beaucoup plus efficaces (Karl Marx 1867) mais le travail en équipe induit des problèmes
d’information : aléa moral car certains pourraient profiter du travail en équipe pour réduire leur effort
(problème du tire-au-flanc : terme de l’infanterie : les fantassins montent à l’avant, le tire-au-flanc va sur
le côté pour ne pas être exposé)
=> la coopération est un jeu gagnant-gagnant mais chacun a intérêt à faire défection si les autres
coopèrent.
=> il y a un coût d’information pour contrôler les individus = des coûts de transaction
Solution possible : un individu se spécialise dans le relevé de la contribution de chacun au travail collectif =
le moniteur. N’est efficace que s’il est intéressé au résultat global de l’équipe => doit être le bénéficiaire
résiduel (touche une partie de l’augmentation de la production liée au fait que le travail en équipe est plus
efficace que le travail individuel).
=> désigner un moniteur pour internaliser les coûts de transaction mais ceci fait qu’on redéfinit les droits
de propriété des parties prenantes.
Théorisent l’entreprise capitaliste : théorie non-marxiste de l’entreprise, appréhendée comme une struc-
ture contractuelle
6 caractéristiques
1. plusieurs parties prenantes qui détiennent chacune un facteur de production (salarié apporte son tra-
vail)
2. travail en équipe : parties prenantes coopèrent et on observe seulement la production globale (produc-
tion individuelle inobservable)
3. une seule partie prenante signe un contrat avec toutes les autres.
4. le moniteur peut renégocier le contrat de chacun indépendamment des autres
5. le moniteur est le bénéficiaire résiduel
6. le moniteur a le droit de vendre son statut de moniteur
=> pas une structure de domination comme chez Marx mais comme un ensemble d’échanges volontaires.
Chaque partie prenante contribue à la production et reçoit en échange un revenu supérieur à ce qu’elle
obtiendrait sans le travail en équipe. Chaque partie prenante est juridiquement libre de dénoncer le con-
trat ou de le renégocier. L’entreprise capitaliste est un “échange de bons procédés” et non un despotisme
du capitaliste.
Pour Marx l’entreprise capitaliste s’impose parce qu’elle permet un plus fort contrôle des prolétaires par
les capitalistes. La liberté de changer d’entreprise n’est qu’une liberté formelle puisque le travailleur est
un prolétaire.
A. La figure de l’entrepreneur
1. Pourquoi l’entrepreneur est-il rémunéré ?
Ne se pose pas chez Smith, Ricardo et Marx car entrepreneur = capitaliste. Il est de toute façon rémunéré
car il est le possesseur de capitaux. Ainsi profit = intérêt
La révolution managériale : séparation entre la propriété du capital et la direction des entreprises. an-
ticipée par :
Adolf Berle et Gardiner Means (1932) The modern corporation and private property
économistes USA institutionnalistes (Veblen)
Berle le négociateur du traité de Versailles pour les USA, démissionne car il désapprouve le traité (Keynes
UK, Weber Allemagne)
doc 5
3 fonctions économiques remplies dans l’entreprise
- actionnaire : placer ses capitaux dans l’entreprise
- dirigeant : avoir autorité sur l’entreprise
- salarié : agir pour le compte de l’entreprise
Revenu de l’actionnaire dépend du dividende et du cours de l’action
Dirigeants n’ont pas les mêmes intérêts que l’actionnaire. Dirigeant est rémunéré par sa propre rémunéra-
tion et non par les dividendes.
À partir du XIXe apparition des SA : grand nombre d’actionnaires dont certains ne possèdent qu’une part
infime du capital => pas forcément d’actionnaire majoritaire qui détiendrait le pouvoir de décision.
6 / 15
Ajd sociétés anonymes sans actionnaire majoritaire : moins de 1% des entreprises en France, mains presque
toutes de très grandes entreprises.
En effet ce mode de financement permet de lever beaucoup de capitaux => développement de grandes en-
treprises. Les actionnaires ne peuvent pas s’occuper de la gestion quotidienne de l’entreprise (serait trop
couteux) => ne se réunissent qu’une fois par an pour l’assemblée générale et délèguent la gestion quotidi-
enne de l’entreprise à un manager (un dirigeant salarié).
L’objectif du manager n’est pas de maximiser le profit mais le CA : il est prestigieux de diriger la plus
grande entreprise possible => stratégies de conquête du marché qui peuvent endetter l’entreprise de
manière excessive
=> problème de gouvernance.
SA ont mis en place un conseil d’administration : constitué de personnalités qualifiées élues par l’assem-
blée générale des actionnaires, chargé de surveiller les actions du dirigeant.
Au XXe les capacités d’organisation des managers sont devenues aussi importantes que le système des prix
pour comprendre l’économie (allocation des ressources et distribution des richesses).
étudie grandes entreprises USA qui se sont développées jusqu’à former des oligopoles dans certains
secteurs. Ces entreprises qui ont réussi ont un manager qui a su innover par l’organisation.
1802 Dupont fondée par un noble Français réfugié aux USA. Pierre-Samuel Dupont de Nemours : un écono-
miste physiocrate. Dupont : entreprise dans le secteur de la chimie, dans le secteur des explosifs.
1GM demande explose => entreprise croît énormément
192X paix => direction de l’entreprise a l’idée d’appliquer sa technologie au tissus synthétique, peinture,
vernis…
Dupont est organisée de manière unitaire : modèle de la firme U. L’entreprise a une seule direction devant
laquelle sont responsables des services spécialisés : remplissent différentes fonctions : vente, R&D…
192X la direction décide de réorganiser l’entreprise au moment de la diversification des produits => devient
la première entreprise multidivisionnaire : modèle de la firme M : l’entreprise est divisée en différents cen-
tres de profit qui se chargent d’un type de produit particulier (prennent leurs propres décisions)
Ce nouveau mode d’organisation s’est révélé plus efficace dans un contexte de fort progrès technique car
celui-ci modifie constamment le marché => développement de Dupont qui devient le leader mondial des
tissus synthétiques => émergence d’un nouveau marché qui révolutionne le secteur de l’habillement.
=> modèle de la firme M imité par les grandes entreprises.
En plus mise en place d’un système de primes (d’incitations) qui dépendent des résultats de l’entreprise.
Ces primes peuvent être très importantes.
ajd Total : PDF salaire fixe de 1,2M€/an + prime qui peut aller jusqu’à 2M€/an en fonction des résultats de
l’entreprise.
7 / 15
modélise le contrat du manager comme un contrat d’agence. manager : agent, actionnaires : principal. Ac-
tionnaires délèguent la direction au manager et veulent que celui-ci maximise la valeur boursière de l’en-
treprise en réalisant des profits de long terme.
divergence d’intérêts + risque moral (le contrôle par le conseil d’administration a un coût + les résultats de
l’entreprise sont observables mais pas l’effort du manager or il existe des aléas sur le marché).
Le contrat incitatif doit lier la rémunération du manager aux résultats observables et à ce qui fournit de
l’information sur son effort (par rapport aux autres managers).
cadres dirigeants : rémunération doit être liée à la valeur boursière de l’entreprise et des autres entrepris-
es du secteur. En effet le cours de l’entreprise reflète aussi d’autres facteurs que la performance du man-
ager => lier la rémunération à la performance des managers.
La théorie des contrats donne des informations sur la manière de rédiger les contrats, non sur la rémunéra-
tion.
part de la thèse de Coase (1937). Les entreprises raisonnent en information imparfaite => les coûts de
transaction varient avec le degré de transparence du marché. Ainsi le contrat est nécessairement incomplet
: ne peut pas stipuler les obligations pour l’ensemble des états de la nature pour 2 raisons
- rationalité limitée. coût de collecte et coût cognitif
- coût de rédaction d’un contrat complet serait exorbitant.
Avec un contrat incomplet les agents peuvent être opportunistes. 2 formes
- ex ante : avant la signature du contrat.
• les entreprises n’ont pas les mêmes informations sur les états de la nature
• l’entreprise a des informations sur elle-même que l’autre n’a pas => antisélection (eg entreprise au
bord de la faillite)
- ex post : après la signature du contrat
• aléa moral : il est difficile de vérifier que l’autre entreprise respecte les termes du contrat. Il est coû-
teux de l’obliger à le faire
• hold-up : certains investissements sont très spécifiques (si un sous-traitant réalise cet investissement
pour un client, il ne pourra pas le réutiliser pour produire pour d’autres entreprises), spécifique à 1
client : investissement idiosyncrasique) => dépendance réciproque (client = monopsone, sous-traitant
peut difficilement être remplacé) => double monopole => fort pouvoir de marché => peuvent être ten-
tée de renégocier les prix
Les entreprises ne sont pas systématiquement opportunistes mais cherchent à se couvrir contre ce risque à
la signature du contrat (recourir au système judiciaire est toujours coûteux).
document 7 :
8 / 15
Trois critères de Williamson
- force des incitations
- force du contrôle par les règles formelles
- degré de liberté dans l’application des règles contractuelles
=> 8 types de gouvernance => formes hybride
Marché : a seulement obligations contractuelles et légales, doit faire appel à la justice pour les faire re-
specter
Entreprise : le contrat signé ne stipule pas toutes les règles à suivre. L’entreprise a le droit d’arbitrer ses
conflits internes (justice = dernier ressort).
=> permet de définir différents types de contrats négociés en fonction des coûts de transaction.
Coûts de transaction varient en fonction de 2 paramètres
- degré de spécificité des actifs dans lesquels le sous-traitant investit
- fréquence des transactions
Aujourd’hui 75% valeur voiture Renault constituée de pièces détachées. Certaines pièces (boulons stan-
dards) sont simplement achetés sur le marché. D’autres produits sont plus spécifiques (sièges) : sous-trai-
tants avec des contrats de longue durée. Renault produit aussi certaines pièces très spécifiques comme les
moteurs.
Complète analyse du rachat de Fisher Body. Coûts de transaction expliquent pourquoi il y a internalisation
mais pas pourquoi c’est GM qui a racheté plutôt que inverse ou fusion-acquisition.
Reprend la théorie de Alchian et Demsetz (1976).
Si c’était possible de faire des contrats complets alors il y aurait eu passage par le marché mais information
imparfaite. Ici GM avait le plus intérêt à vérifier que les termes du contrat étaient respectés. Les deux en-
treprises ont signé un contrat bilatéral qui était déjà très favorable à Fisher Body => GM avait le plus d’in-
térêt à devenir le moniteur : organise la division du travail + est le bénéficiaire résiduel. GM a racheté le
capital de Fisher Body pour contrôler ses prix et sa stratégie d’investissement.
Hart : Face à l’incomplétude des contrats la propriété du capital est la manière la plus sûre de vérifier que
la tâche soit faite
CCl
Dans le contexte de mondialisation production est le fait de réseaux de firmes (DIPP).
9 / 15
III. Le contrat de travail comme poignée de main invisible
Dans le contrat de travail le salarié est sous l’autorité de la direction et de ceux à qui elle délègue son au-
torité.
Arthur Okun “poignée de main invisible” (USA, conseiller Kennedy ; Loi d’Okun met en lien output gap et
chômage réel - chômage naturel). La coopération entre la direction et les salariés dépasse le stricte con-
tenu du contrat de travail, passe par la passation d’accords qui sont dans l’intérêt des deux partis
capital humain = ensemble des capacités productives d’un individu = tout ce qui augmente la productivité
du travailleur. Formé grâce à la formation initiale et la formation continue mais aussi lié à la santé, socia-
bilité, satisfaction au travail. On peut prendre en compte toutes les dimensions du travail qui ont un effet
sur la productivité.
Becker parle de capital car résulte d’un investissement, principalement en formation. Particulier car im-
matériel et non transférable. Si pas d’esclavage on ne peut pas vendre son capital humain. On peut l’utilis-
er soi-même ou le louer (par le contrat de travail)
Permet de lever l’hypothèse d’homogénéité du facteur travail. Permet de tenir compte de différentes qual-
ités de travail avec des productivités différentes, permet d’endogénéiser d’hétérogénéité du facteur travail
(c’est la conséquence des choix des agents économiques). Permet d’expliquer économiquement la hiérar-
chie des salaires.
Le capital humain n’existe que dans un processus de production particulier qui le met en valeur => distinc-
tion de deux types de capital humain
- général : capacités productives valorisables qq soit le processus de production
- spécifique : capacités productives qui ne peuvent être valorisées que dans 1 entreprise ou 1 secteur.
Grâce à la formation continue et l’expérience le travailleur devient plus productif mais ce capital est en
partie spécifique. 2 conséquences
- salaire augmente avec l’âge et l’ancienneté dans l’entreprise
- le contrat de travail s’inscrit dans la durée car changer d’entreprise fait perdre une partie de son capital
humain (ni dans l’intérêt du travailleur, ni de l’entreprise)
Edward Lazear et Sherwin Rosen (1981) “Rank-order tournaments as optimum labor contracts”
en plus du salaire à l’ancienneté, promotion au tournoi
Le salaire des travailleurs n’est pas forcément égal à leur Pm. Dans la théorie du salaire incitatif, il s’ex-
plique puisque l’employeur ne peut pas totalement observer l’effort du salarié (coût de contrôle, travail en
équipe)
2e explication : il est moins couteux de rémunérer selon le niveau hiérarchique que selon la Pm car la Pm
et difficile à observer. Certains individus sont rémunérés au dessus de leur Pm : obtiennent une prime (=
salaire réel - Pm) liée au fait qu’ils ont un niveau hiérarchique élevé.
Ici on se place dans le cas de salariés de niveau hiérarchique élevé. supposent que ces salariés sont neutres
au risque (indifférents entre toucher rémunération aléatoire et toucher moyenne des gains) —> hypothèse
importante. Ainsi rémunérer selon le niveau hiérarchique est un dispositif efficace : modèle du tournoi.
Explique pourquoi les rémunérations en haut de l’organigramme semblent déconnectés de ce qu’un cadre
dirigeant peut faire gagner à l’entreprise. Cadre dirigeant reçoit une prime pour la productivité et pour
inciter les cadres en dessous de lui à l’effort. Cette pratique du salaire au tournoi incite chacun à l’effort
=> à révéler sa performance => permet de sélectionner les plus performants lors de la promotion.
=> promotion au tournoi est une manière efficace d’allouer les postes entre des individus neutres au risque.
Néanmoins ce n’est plus vrai si la performance est inobservable au moment des promotions. L’entreprise
est dans une situation d’antisélection et ne parvient pas à allouer les plus hauts postes aux plus perfor-
mants.
11 / 15
C. Les négociations collectives
négociations collectives = entre les syndicats et les représentants patronaux. Portent en général sur ré-
munération et conditions de travail
1. L’apport de Dunlop
John Dunlop (1944) Wage determination and trade unions
économiste institutionnaliste US. ministre du Travail sous Gerald Ford (R).
premier à théoriser le syndicat comme un agent économique. Les économistes n’avaient pas encore en-
dogénéisé les syndicats : chez Arthur Pigou (1931) les syndicats sont assimilés à une rigidité salariale sur le
marché du travail (ont le même effet qu’un salaire minimum).
Appréhende le syndicat comme unité de décision avec 2 objectifs : niveau d’emploi et salaire.
- niveau d’emploi : si chômage diminue alors nombre d’actifs occupés augmente => syndicat peut compter
de nouveaux adhérents
- niveau de salaire : les adhérents sont plus satisfaits lorsque le salaire est élevé + nouveaux travailleurs
dans le secteur avec salaire élevé => plus d’adhérents
=> Dunlop définit une fonction objective pour le syndicat : maximisation de la masse salariale = niveau
d’emploi x salaire réel = L x w/p. On peut affiner en pondérant ou en distinguant plusieurs catégories de
travailleurs
Montre que le syndicat doit opérer un arbitrage entre faible chômage et salaire élevé. Se confronte à la
demande de travail des entreprises qui est une fonction décroissante du salaire réel.
Négociation entre les entreprises et les syndicats. On suppose que les syndicats sont d’accord sur les objec-
tifs. Fonction objective du syndicat : L(w/p) fonction croissante du salaire réel.
[2]
Le syndicat se comporte comme un offreur de travail. Ici il s’agit d’une négociation et non d’un ajustement
marchand. Syndicat se comporte comme un monopole parce que c’est le seul offreur sur le marché. Le ré-
sultat de la négociation peut impliquer du chômage. Ainsi les syndicats et les entreprises se mettent d’ac-
cord sur un niveau d’emploi L* inférieur à la population active.
=> le marché ne s’ajuste pas par les prix
Théorie rapidement critiquée : les travailleurs ont en réalité des préférences hétérogènes. En reprenant le
théorème d’impossibilité d’Arrow (1951) le syndicat ne représente pas les préférences collectives des tra-
vailleurs. => il est difficile de résumer les syndicats à ces deux objectifs : le syndicat est une institution
complexe fruit de multiples interactions entre des acteurs qui ont leurs propres objectifs.
Pour répondre à cette critique Dunlop se rapproche de la sociologie fonctionnaliste => appréhende le
marché du travail comme un système (= ensemble d’éléments interdépendants) => les syndicats sont un
sous-système qui permet la régulation du marché du travail en mettant en relation par la négociation les
représentants syndicaux et les employeurs
199X on constate que cette relation fonctionne moins bien : beaucoup de points aberrants (pays où la rela-
tion ne fonctionne pas) : beaucoup de pays d’Europe réorganisent leur marché du travail => d’autres fac-
teurs dont on attend les effets
200X on retrouve cette relation
Cette relation est au fondement de la réforme du marché du travail de 2017 (Muriel Pénicaud) par ordon-
nance. Objectif de favoriser la négociation collective au niveau de l’entreprise.
Jusque là l’articulation était la suivante :
- droit du travail (national) définit un minimum. codifié dans le Code du travail
- conventions collectives au niveau de la branche : ne peuvent que prévoir des dispositions plus favorables
que le Code du travail.
- accords d’entreprise : ne peuvent prévoir que des dispositions plus favorables aux salariés que les con-
ventions collectives
Ordonnances de 2017 changent complètement l’articulation des niveaux.
- Toujours un minimum légal
- les branches ont un domaine réservé : liste limitative de thèmes qui relèvent des conventions collectives
de branches : salaire minimum (forcément supérieur au SMIC), mesures en faveur de l’égalité h-f.
- sur tous les autres sujets, l’accord d’entreprise prime sur les conventions collectives même s’il est moins
favorable aux salariés => les accords de branche ne s’appliquent que s’il n’y a pas d’accord d’entreprise
2 manières de valider un accord d’entreprise. Soit signé par 50% des élus du personnel soit le chef d’entre-
prise peut proposer un référendum d’entreprise si l’accord a été signé par 30% des élus du personnel.
Réforme justifiée par l’hypothèse de Calmfors et Driffill : la régulation de branche ne permettrait pas suff-
isamment aux entreprises de s’adapter à la concurrence internationale.
Conséquence : perte de pouvoir de négociation des syndicats. Les salariés sont surtout sensibles au risque
de perdre leur emploi => sont plus prêts que les syndicats à accepter une dégradation des conditions (en-
treprise par entreprise).
3. Le modèle WS-PS
Layard, Nickell et Jackman (1991)
4. Appariement et inadéquation
William Beveridge (1942) et Christopher Pissarides (1990)
On raisonne sur un marché du travail en concurrence imparfaite : l’entreprise est faiseuse de prix.
13 / 15
information parfaite : l’employeur connaît Pm et catégorie du travailleur.
suppose que certains individus ont des préférences discriminatoires (employeur, autres salariés, clients de
l’entreprise). Les discriminateurs sont prêts à renoncer à une partie de leur revenu pour ne pas être en in-
teraction avec une femme ou un noir
=> il y a un coût psychologique à l’emploi des groupes discriminés => impact redistribué sur les salariés :
hommes salaire supérieur Pm et femmes salaire inférieur Pm (pour compenser ces préférences)
Remarque que les entreprises sont hétérogènes : certains employeurs ont des préférences discriminatoires
plus marquées que les autres. Sur le marché du travail les hommes ont intérêt à aller dans les entreprises
qui discriminent beaucoup et les femmes dans les entreprises qui discriminent peu.
=> ségrégation professionnelle (certaines entreprises hommes et d’autres femmes). => les entreprises qui
ont une préférence pour la discrimination ont un désavantage concurrentiel car payent leurs salariés au
dessus de leur Pm => les entreprises qui discriminent doivent progressivement faire faillite et disparaître.
=> à long terme la ségrégation professionnelle doit disparaître.
B. La discrimination statistique
Edmund Phelps (1972) “The statistical theory of racism and sexism”
US, Nobel 2006
fait l’hypothèse de l’information imparfaite. Employeur connaît la catégorie du travailleur mais pas la Pm.
L’entrepreneur connaît la Pm moyenne du groupe.
l’employeur se fonde sur le sexe ou l’ethnicité pour proposer un salaire.
2 prédictions :
- si les employeurs pouvaient mesurer avec précision la Pm il n’y aurait pas de discrimination. Le niveau
de discrimination salariale augmente avec la difficulté à mesurer la Pm => peut être différent d’un em-
ploi à l’autre
- si la Pm de chaque groupe est différente alors écart de salaire entre h et f => certains individus sont dis-
criminés : les femmes très productives sont moins payées que les hommes avec la même Pm.
=> pas une discrimination pour tous les individus sauf si les employeurs évaluent mal la moyenne des Pm.
On peut supposer que les employeurs sous-estiment la Pm des femmes mais nous renvoie au modèle de
Becker
=> il faut combiner les deux explications.
Conclusion
La réforme du marché du travail (promesse de campagne d’E. Macron)
Processus législatif : réforme passée par ordonnance (avait déjà été fait en 1982 : font du CDI le contrat
par défaut, les autres contrats sont des exceptions juridiques dans certains cas prévus par la loi)
1. Parlement (Assemblée nationale + Sénat) votent une loi d’habilitation
2. gouvernement rédige un texte de loi validé par le Président de la République
3. texte de loi soumis à l’AN et Sénat pour ratification
2 avantages :
- accélère le processus législatif
- évite les amendements parlementaires
N’évite pas le débat parlementaire : les députés ou sénateurs peuvent refuser habilitation ou ratification
s’ils ne sont pas satisfaits.
Les ordonnances ne sont pas forcément incompatibles avec le dialogue social : les partenaires sociaux ont
été reçus à l’Élysée et à Matignon et consultés. Le dialogue social est déterminant pour le financement de
la protection sociale (cotisations sur les salaires) mais le droit du travail reste une prérogative de l’État (le
dialogue social n’est pas déterminant). Objectif d’aller vite en profitant de la légitimité de l’élection
14 / 15
- CDI de chantier : contrat de travail pour la durée d’un chantier ou la durée d’une opération. Différencié
du CDD car n’a pas de terme a priori : se termine avec le chantier. Jusqu’ici réservé au BTP, désormais
tous les secteurs peuvent y recourir s’il y a un accord de branche pour sa mise en place
- rupture conventionnelle collective (RCC) : accord entre entreprise et syndicat : prévoit un certain nom-
bre de départs en fonction de compensations financières. Permet à l’entreprise d’éviter une procédure
de licenciement : doit avoir un motif juridique réel et sérieux qui peut être contesté devant la justice.
inspiration du modèle de la flexisécurité (modèle danois) : protéger les travailleurs et non plus l’emploi.
Politiques d’activation des chômeurs : contrôle accru, investissement plus important dans la formation con-
tinue, plus de sécurité pour les chômeurs (plus de bénéficiaires de l’assurance chômage). Justification : 3e
RI => emplois changent très vite => il ne faut pas protéger les emplois par des coûts de licenciement
élevés. Il y a un phénomène de destruction créatrice : destruction d’emplois peu productifs et création de
nouveaux emplois. L’objectif est de sécuriser le parcours de travailleurs en favorisant les reconversions pro-
fessionnelles => réforme du mode de financement de la protection sociale.
15 / 15