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CM : Macro-économie

INTRODUCTION
1. Le marché du travail
A. Définition
Selon la conception néoclassique (libéraux) le marché du travail peut se définir comme un lieu de
rencontre où se réalise un mécanisme de confrontation entre, d’une part une offre de travail des
travailleurs (individus qui se proposent d’exercer une activité productive rémunéré et déclaré et
d’autre part une demande de travail qui émane des employeurs c’est-à-dire des entreprises
commerciales des administrations publiques des associations etc. qui font appel aux travailleurs
pour réaliser une production marchande ou non.
À l’équilibre se fixe le montant de la rémunération du travail c’est-à-dire ce qu’on appelle le taux de
salaire. Le service échangé sur ce marché est donc le travail lui-même dont le prix correspond à sa
rémunération.

2. Le chômage
A. Définition
Le chômage désigne une situation dans laquelle se trouve les personnes âgées de 15 ans et plus, qui
sont sans emploi mais qui en recherchent activement un.
Comme souvent en économie il est difficile de mesurer chômage emploi et inactivité car ces
concepts sont peu aisés à établir/définir. Dans ces conditions, l’existence de plusieurs indicateurs
complémentaires peut se révéler indispensable. Dans l’absolu le pleine emploi désigne une
situation dans laquelle le nombre de chômeur est égal à 0. Ce cas de figure reste purement
théorique car l’étude des marchés du travail réelle montre qu’il existe toujours un volant de
travailleur qui ayant quitté un emploi n’en retrouve pas un autre dans l’immédiat et pour
conséquent passe par une phase transitoire de chômage de même les jeunes ayant terminés leurs
études doivent attendre un certain délai avant de trouver un emploi.
Ces différentes situations correspondent à la notion de chômage frictionnelle qui est inévitable
dans une zone économique marchande.
C’est pourquoi le pleine emploi correspond plutôt à une situation dans laquelle le niveau de
chômage est faible c’est-à-dire inférieur ou égal à 4% de la population active. Dans ces conditions il
se limite à sa composante frictionnelle.

B. Le chômage : origine du concept


Dans son ouvrage l’invention du chômage (1986), R. Salais montre que le chômage apparait avec
l’essor de la société industrielle en particulier quand le ralentissement ou la cessation de l’activité
entraine des pertes d’emplois. Le « calme des affaires » va se traduire par l’apparition d’une
nouvelle catégorie statistique composé des ouvriers sans emploi.
Pour J. Freyssinet (le développement du salariat, 2018) le développement du salariat, de la relation
employeur salarié correspond à un changement majeur dans l’organisation de la production de
l’économie et de l’organisation sociale.
 Quand le salariat devient le cadre principale de la relation de travail rémunéré une rupture
apparait entre le temps destiné au travail et le temps destiné aux activités domestiques.

La situation de chômage est donc liée à la disparition de l’échange d’une quantité de force de
travail entre un offreur de travail et un demandeur de travail. Le chômage est le produit de
changement économique et sociaux structurelle et le résultat d’une construction sociale et
statistique. De fait le chômage n’a pas toujours existé.

C’est au 19e que le vocable prend son sens moderne amenant progressivement une reconnaissance
du chômage comme problème économique appelant une réponse des pouvoirs publiques et donc
même si le mot est ancien le chômage signifie jusqu’au 19e toute situation de non-travail sans
précision quant à ses causes.
À partir du 19e le chômage prend son sens moderne, le chômage n’a de sens que dans la société
salariale qui se développe.

C. Mesure du chômage
La mesure du chômage exige de distinguer les données en valeur absolu c’est-à-dire le nombre de
chômeur des statistiques en valeurs relatives c’est-à-dire le taux de chômage.
En effet compte tenu de l’hétérogénéité des tailles respectives des économies dans le temps et
dans l’espace cette différence n’est pas anodine.
Ainsi pour un nombre de personne en âge de travailler on ne peut pas se contenter de comparer le
nombre de chômeur entre la France les USA et la Chine.

La France dispose de deux sources pour le chômage :


- Mesure administrative calculé par Pole emploi
qui mesure le chômage en comptabilisant les demandeur d’emploi en fin de mois (defm)
- Mesure statistique calculé par l’INSEE
qui mesure le chômage en utilisant une définition et les critères établit par le bureau internationale
du travail (BIT).
Un chômeur au sens du BIT est une personne qui est : en âge de travailler, sans emploi, disponible
de travailler, et qui recherche activement un emploi.

Conformément à la logique du BIT pour l’INSEE un chômeur est :


- en âge de travailler (+15 ans)
- qui n’a pas travaillé ne serait-ce qu’une heure au cours de la semaine de référence qui est
disponible pour travailler dans les deux semaines à venir
- qui a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent ou à
trouver un emploi qui commence dans les 3 mois à venir.
Les calculs de l’INSEE permettent de mesurer la population sans emploi à la recherche d’un emploi
(PSERE). Au sens du BIT la grande majorité des chômeurs font partie de la PSERE. Cependant parmi
les chômeurs il existe des personnes qui sont involontairement sans emploi mais qui n’en recherche
pas car elles ont pris des dispositions pour prendre un emploi ou pour entreprendre une activité
indépendante à une date ultérieure (3 mois) et qui sont disponibles rapidement pour travailler.

Au 3 trimestre 2021 le nombre de chômeur au sens du BIT à atteint en France 2,4 millions de
personnes hors Mayotte.

Remarque : le recensement de la population permet de mesurer le chômage également,


toutefois le résultat sera différent. Dans ce cadre les chômeurs sont les personnes qui ont plus
de 15 ans et qui se sont déclarées chômeurs et qui sont inscrit ou non à pôle emploi sauf si elles
ont en outre déclaré explicitement ne pas rechercher de travail.
On risque d’avoir des personnes de 15 ou plus qui ne se sont pas déclaré spontanément en
emploi ou en chômage mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi.
Ainsi un chômeur au sens du recensement n’est pas nécessairement un chômeur au sens du BIT.

3. Quelques indicateurs clés


L’analyse du marché du travail a recourt à divers instruments de mesure en particulier : le taux
d’activité, d’emploi et de chômage. Ces indicateurs se réfèrent aux notions de population actives et
inactives.
Selon le BIT la population inactive en âge de travailler rassemble les personnes ne travaillant pas et
ne recherchant pas activement un emploi ou n’étant pas disponible rapidement pour un occuper
un.
Ce sont par exemple les jeunes scolarisés, les femmes au foyer, les retraités. La populations active
réunit par conséquent l’ensemble des personnes occupant un emploi ou en cherchant un.
En France hors Mayotte, en 2020 la population active totale comprend 29 millions dont 14,1 de
femme et 14,8 d’homme.
Cette population représente la population désireuse de vendre sa force de travail c’est-à-dire
qu’elle constitut la force de travail.

Ces deux notions peuvent etre précisés à partir des conventions statistiques qui considèrent que la
population en âge de travailler (population active disponible ou potentielle) est composé des
personnes ayant finis leur scolarité obligatoire et travaillant jusqu’à l’âge du départ à a retraite.
Taux d’activité = population qui travail par rapport à la population en âge de travailler.
Sur 100 personnes en âge de travailler 71,5 occupaient ou recherchaient un emploi et la population
inactive était de 28,5.
Ce taux d’activité ou taux de participation au marché du travail mesure la participation, la
propension à l’activité d’une partie de la population. Il tend à augmenter sur le long terme en
France du fait de la hausse progressive de l’activité féminine et de la participation croissante des
séniors aux marché du travail.

Le taux d’emploi d’une catégorie d’individus est calculé en rapportant le nombre de personne ayant
un emploi au nombre total d’individus dans la catégorie. Il peut etre calculé sur l’ensemble de la
population d’un pays.
Par exemple 3e trimestre 2021, aux US le taux d’emploi était plus élevé que celui de la France 69,8%
contre 67,5% en raison notamment d’une plus forte activité des séniors outre atlantique.

Enfin parmi les indicateurs du marché du travail le taux de chômage est un enjeux politique majeur.
Il mesure en pourcentage la part des chômeurs dans la population active total et par exemple le
taux de chômage en France au sein du BIT était en 3 trimestre 2021 de 8,1%.

4. Le marché du travail une construction historique


Même si les constructions d’emploi, de chômage, etc. semblent familières elles n’ont pas toujours
existé.
La forme du marché du travail et les intuitons qui les régissent sont des constructions sociales
relativement récentes et différentes selon les pays considérés.
Sous l’ancien régime, fin 16e-17e l’activité productive était réglé de façon rigide par les corporations
(communauté de métier) ou bien s’apparentaient à du travail forcé, les corvées dues par les
paysans ou les moissons réalisés dans le cadre d’une communauté villageoise.
Polanyi dans « la grande transformation » (1944), les relations économiques de cette époque
étaient encastrées dans les liens sociaux des corporations du voisinage, de l’apparenté ou de la
religion
 c’est à dire que le système économique était absorbé dans le système sociale.

À partir du 18e se développe et se généralise une relation contractuelle entre le travailleur et son
employeurs appelé le salariat. On assiste à l’invention du travail et la révolution industrielle est un
des moteurs de cette mutation dans la mesure où elle rend nécessaire la constitution d’une
catégorie de travailleur libre susceptible de proposer leur service à l’industrie naissante.

L’évolution du droit joue également un rôle majeur.


Par exemple en France la loi le chapelier en 1791 abolit les corporation. Elle supprime ainsi les
anciennes contraintes juridiques qui pesaient sur l’activité productive par ailleurs la disparition
progressives des terres communautaires conduit aux salariats agricoles et à l’exode rurale.
Exemple : en grande bretagne à partir 16 e clôture de nombreux champs communaux (mouvement
des clocheur ??) contraint un grand nombre de paysans à quitter la terre et à offrir leur force de
travail à l’industrie naissante.
Au total, tous ces mouvements convergent pour aboutir à la constitution d’une offre et d’une
demande de travail c’est-à-dire à la formation d’un marché du travail. Parallèlement d’autres
éléments nécessaires à la production, c’est-à-dire des terres agricoles, la monnaie sont soumis à
une logique marchande.
On assiste alors à un « désencastrement » de l’économie vis-à-vis de des relations sociales. Et dans
cette société de marché, le marché du travail joue un rôle essentiel.

Au fils des années le marché du travail a connu des mutations par âges, par sexes, par secteur
d’activité, par secteur professionnelle, par catégories...

1. Par âge
Dans l’ensemble des pays développés la période d’activité a tendu les dernières années, à se
raccourcir par les deux bouts.
D’un côté les jeunes poursuivent leur études plus longtemps alors que d’autre part l’état
encourage les seniors de prendre leur retrait plus tôt. (Loi française de 82, retraite à 62 ans au lieu
de 65).
Toutefois ce dernier mouvement tant à s’inverser ces dernières années en raison des difficultés de
financement des systèmes de retraite par répartitions fragilisées par le vieillissement de le
population et la persistance d’un chômage important.
2. Par sexe
Longtemps marqué par la prédominance des hommes, le mouvement de féminisation augmente la
portion des femmes qui travaillent.
Il amène un désire d’émancipation, d’amélioration, de la recherche de meilleure niveau de vie, de
la montée des divorces etc. etc.
 L’évolution de l’emploi par secteur d’activité n’est pas étrangère à ce mouvement.

3. Par secteurs d’activités


Entre le début du 19e siècle et l’époque actuelle le secteur primaire c’est-à-dire spécialisé dans la
production de matière première notamment de produit agricole a enregistré un lent déclin passant
de près de 65% de la population active vers 1800 à environ 3%.
En contrepartie le secteur tertiaire (prod de service) n’a cessé de progresser occupant de nos jours
près de 75% de l’emploi en France.

La consommation des ménages est de plus en plus tournée vers l’achat de service. C’est aussi grâce
à des mutations de l’appareil productif. Les entreprises ont de plus en plus recours à des éléments
immatériels en : informatique, publicités etc.
Une grande partie des emplois de service sont occupés par des femmes, la tertiarisation est donc
un des facteur de la féminisation de la production et donc de la féminisation de l’emploi.
Le secteur secondaire c’est-à-dire formé des activités industrielles et de la construction a quant à lui
connue une progression jusqu’au année 70 et depuis cette période un mouvement de
désindustrialisation a été engagé dans les pays développés, la France et l’Italie étant plus touchés
que l’Allemagne.
En France ces activités ne représentent plus qu’environ 15% de la population active aujourd’hui.

Les gains de productivités dans le secteur secondaire sont dû en particulier à la robotisation, la


concurrence des pays émergents, à l’externalisation de certaines charges, qui peuvent aussi
partiellement expliquer ce déclin de l’emploi industrielle.

4. Par catégories socio professionnel


L’évolution sectorielle de la population active et de l’emploi se reflète dans les transformations de
la structure socioprofessionnel représenté par la répartition pour catégorie socio professionnel.
Dans une perspective historique les professions indépendantes ont subi un long déclin tandis que
les salariés, les professions intermédiaires, les cadres sont de plus en plus majoritaires.
Le mouvement récent de développement des travailleurs indépendants liée à l’économie de
partage (Uber, Deliveroo,) reste trop limité pour remettre en cause cette tendance lourde à la
salarisation de l’emploi et de la population active.
Aujourd’hui en France métropolitaine, plus de 5% des actifs occupés sont salariés parmi ces salariés
la part des cols blancs progresse du fait de la tertiarisation alors que celle des cols bleus
s’amenuise.
De nos jours, les employés constituent la première catégorie socioprofessionnel (un peu moins de
30% des actifs occupés) devant les professions intermédiaires 25%, les ouvriers ne venant qu’en 3e
position avec près de 20%.
De nombreuses taches peu qualifié auparavant effectué par les ouvriers sont aujourd’hui confiés à
des robots Ce qui contribue au processus de désindustrialisation > cette évolution est par
conséquent liée à celle des qualification.

5. Par qualification
Sur le marché du travail la notion de qualification comporte deux volets :
- d’un côté elle s’applique à l’emploi elle désigne alors l’ensemble des compétences
nécessaire pour l’occuper. Par exemple pour un poste de comptable les aptitudes d’un BTS
gestion suffises.
- De l’autre elle concerne la personne active qui peut etre plus ou moins qualifié par poste
qu’elle occupe où qu’elle recherche. Par exemple : un salarié peut etre surqualifié en
détenant un/le DSCG niveau bac+5 pour tenir le poste de comptable.
La notion de qualification relative à la personne active est proche de celle de capital humain qui
désigne l’ensemble des connaissances manuels et individuels d’une personne susceptible de leur
apporter des revenus au cours des dernières décennies.
La qualification des emplois à subit un double mouvement d’une part les emplois très qualifiés ont
vu leur propension augmenter notamment sous l’effet des nouveaux processus de production
faisant appelle au technologie de pointe.
De l’autre les emplois peu qualifiés ont vue également leur nombre progresser du fait du
développement des services à la personne liée au vieillissement de la population de l’économie
collaborative ou de la simplification des processus de production.

Ce mouvement de bipolarisation de l’emploi est essentiel à comprendre la réalité du marché du


travail. Il s’accompagne de la ramification des emplois de niveau intermédiaire.
Quant à la qualification moyenne de la population active elle n’a cessé de progresser quant à la
massification de l’enseignement supérieur, aujourd’hui plus de 80% des jeunes d’une classe d’âge
obtiennent le baccalauréat contre … en 1995.
On a assisté à une augmentation de l’enseignement secondaire bcp plus de personnes ont un
diplôme et bcp d’enfant de milieu populaire. Toutefois l’accès au baccalauréat pour n’a pas
augmenté ces chances de s’élever socialement. Nous ne pouvons donc pas parler de …
démocratie.
Finalement ce décalage entre la bipolarisation des emplois et l’essor des qualifications individuelle
peut etre une source de frustration en particulier chez certains diplômés de l’enseignement
supérieur qui ne trouvent pas toujours des emplois adaptés à leurs compétences et leur attentes.
Selon le baromètre d’opinion du ministère des affaires sociales entre 2004 et 2015 la part des
personnes qui estime que la situation de leurs parents étaient meilleurs que la leur est passé de
34% à 42% et depuis nous assistons parfois chez certains à un progression du sentiment de
déclassement.

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