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LE TRAVAIL

I- Dimensions quantitatives du facteur travail.


II- Dimensions qualitatives du facteur travail.
III- Capital humain et productivité du travail.

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I- Dimensions quantitatives du facteur travail.
Les ressources en travail d'une économie sont liées à l'importance de la
population active et à la durée du travail.

1• La population active
a - Actifs et inactifs

Les actifs regroupent les personnes qui exercent une activité rémunérée (la
population active occupée) et celles qui recherchent un emploi (les chômeurs).
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On peut dire aussi que la population active rassemble toutes les personnes qui
se trouvent sur le marché du travail, donc l'ensemble des offreurs de travail.

Les inactifs sont toutes les autres personnes : celles qui ne travaillent pas
encore (les lycéens et étudiants), celles qui ne travaillent plus (les retraités) et
les personnes au foyer.

Le taux d'activité mesure la proportion (en % ) d'actifs dans la population totale


ou dans une partie de celle-ci (taux d'activité des femmes, taux d'activité dans
une tranche d'âge donnée, etc).

Actifs et inactifs forment la population totale : 62 448 977 en France


métropolitaine au 1er janvier 2009.

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Population active
En milliers

Évolution
2006 2007
2007/2006 (en %)
Population active totale (1) 27 607 27 843 0,9
dont : hommes 14 652 14 707 0,4
femmes 12 955 13 136 1,4
Note : résultats en moyenne annuelle
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
Source : Insee, enquêtes Emploi du 1er trimestre 2003 au 4ème trimestre 2007.

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b - Les facteurs de variation de la population active

La population active varie sous l'influence de facteurs démographiques et de


facteurs socioculturels qui touchent à la fois les actifs et les inactifs.

Facteurs démographiques : la natalité antérieure qui détermine la structure


par âge de la population (reflétée par la pyramide des âges) ; la part des
immigrés actifs.

Facteurs socioculturels : le taux d'activité des femmes, la durée de la


scolarité, l'âge moyen de la retraite.

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c - L'évolution récente de la population active

La population active de la France est restée quasiment stable du début du


siècle jusqu'aux années 60 (autour de 20 millions d'actifs). Depuis, elle a
fortement augmenté pour dépasser aujourd'hui les 27 millions d'actifs. Cette
augmentation a des causes démographiques (effets du baby-boom) et socio-
économiques (taux d'activité des femmes). Ce phénomène s'observe, de façon
légèrement différenciée, dans l'ensemble de l'Union européenne.

La forte croissance de la population active, à partir des années 70, est l'un des
facteurs qui a contribué à la progression rapide du chômage, qui passe de 3 %
(en 1970) à plus de 12 % des actifs (en 1995).

La population active française pourrait atteindre un maximum vers 2010 : à cette


date, les générations du baby-boom commenceront à quitter le marché du
travail pour prendre leur retraite, alors que des générations moins nombreuses
entreront dans la population active.

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2• La durée du travail

a - Les trois dimensions de la durée du travail

La durée du travail a trois dimensions différentes :

La durée hebdomadaire, qui est traditionnellement la référence légale.


La durée annuelle, qui intègre les jours fériés et les congés payés.
La durée de la vie, professionnelle qui dépend notamment de la durée de la
scolarité et de l'âge de la retraite.

Selon un ouvrage de DUCPETIAUX datant de 1837, les durées hebdomadaires du


travail seraient à l'époque :

Angleterre 69
Etats Unis 78 En 1838, les ouvriers anglais luttent
France 72 à 84 pour la journée de 10 heures.

Prusse 72 à 90
Suisse 78 à 84
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b - Les facteurs de diminution de la durée du travail

Depuis le milieu du XIXe siècle, la durée du travail connaît une tendance continue
à la baisse, en grande partie sous la pression des mouvements sociaux qui ont
abouti à une législation de plus en plus dense sur la durée du travail.
Au cours du XXe siècle, tous les pays riches ont connu une diminution
considérable du temps de travail, plus ou moins marquée selon les pays. En
France, la durée moyenne du travail est passée de 60 à 39 heures par semaine
et de près de 3 000 à 1 600 heures par an.
Au 1er janvier 2000, la loi sur les 35 heures a commencé à entrer en application :
elle devrait ramener progressivement la durée réelle du travail (à ne pas
confondre avec la durée légale) de 39 à 35 ou 36 heures. Les difficultés de
financement des retraites à partir de 2005 poussent cependant à envisager un
allongement de la durée de la vie professionnelle

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II- Dimensions qualitatives du facteur travail.
1 • La structure de la population active
La structure de la population active occupée se confond avec celle de l'emploi,
c'est-à-dire la répartition de l'ensemble des emplois existant dans le système
économique.
a - Par secteurs d'activité
La distinction des activités économiques proposée en 1940 par l'économiste
australien Colin Clark (secteurs primaire, secondaire et tertiaire) est devenue
un classique. Son utilisation permet de mettre en lumière trois grandes
évolutions de l'emploi dans un pays comme la France :

Stagnation
du secteur secondaire
(Essentiellement
industrie)

 25% de l'emploi total

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b - Par catégories socioprofessionnelles (CSP)

Cette classification des actifs en six CSP est issue de la nomenclature des
professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de l'INSEE. Elle fait
apparaître des transformations cohérentes avec l'évolution de l'emploi par
secteurs :
Un recul important des actifs non salariés (ou professions indépendantes) qui
touche surtout les exploitants agricoles.
 Une forte progression des catégories de salariés ayant des tâches de
conception (cadres).
 Une certaine stabilité des salariés d'exécution, avec maintenant une nette
prédominance des employés sur les ouvriers.

Niveau 1 - Liste des catégories socioprofessionnelles


Libellé
1Agriculteursexploitants
2Artisans, commerçants et chefs d'entreprise

3Cadres et professions intellectuelles supérieures


4Professions Intermédiaires

5Employés

6Ouvriers

7Retraités

8Autres personnes sans activité professionnelle 11


c - La salarisation et la féminisation de l'emploi

Depuis les années 60, deux autres évolutions notables, liées aux précédentes,
se sont produites dans la structure de la population active et de l'emploi.
D'une part, la proportion de salariés atteint aujourd'hui 87 % contre 60 % à la
fin des années 50.
D'autre part, la proportion de femmes a augmenté régulièrement à partir de
1964, pour atteindre en 2001 46% du total de la population active.

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2 • Les mutations de l'emploi

a - Un emploi de plus en plus qualifié

Le niveau des qualifications professionnelles (compétences requises pour


occuper un poste de travail donné) s'élève en raison du progrès technique et
d'une certaine complexification de la société qui a besoin de plus en plus de
concepteurs ou de cadres et de moins en moins de simples exécutants.
Le niveau des qualifications individuelles (compétences portées par chaque
individu et attestées par un diplôme ou une expérience professionnelle
reconnue) s'élève surtout grâce à l'allongement des études.

b - Un emploi de plus en plus flexible

La flexibilité du travail, qui consiste à adapter la quantité de travail aux besoins


de l'activité, se développe dans tous les pays développés à économie de
marché (PDEM) depuis le début des années 80, sous l'influence des thèses
libérales. La flexibilité prend la forme de la multiplication des emplois précaires
(CDD, intérim...), de l'augmentation du travail à temps partiel et de la mobilité
des salariés à l'intérieur de l'entreprise.

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c - Le renforcement de la logique de marché

Le marché du travail se transforme profondément et rapidement depuis une


quinzaine d'années.
Du côté de l'offre de travail, les salariés sont de plus en plus en concurrence à
travers leur qualification, leur mobilité, le statut ou le salaire qu'ils sont prêts à
accepter.
Du côté de la demande, les employeurs sont aussi en concurrence dans la
course à la productivité qui passe par une gestion rigoureuse et efficace de
leurs ressources humaines.

En France, l'État reste cependant présent, en particulier à travers sa politique


de l'emploi.

Par exemple la création des emplois-jeunes en 1997 avec une aide de l'Etat de
80 % du salaire sur 5 ans avait pour objectif de faire entrer 300 000 jeunes sur
le marché du travail (dans le secteur des administrations).

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III- Capital humain et productivité du travail.
1 • La productivité, mesure de l'efficacité du travail
a - La logique de la productivité
Produire, c'est créer. Mais produire, c'est aussi
détruire : au cours du processus de production,
les moyens utilisés (capital et travail)
disparaissent. Une production efficace est alors
une production qui crée beaucoup en détruisant
peu. Son efficacité se mesure par le rapport entre
ce qui est créé et ce qui est détruit :
Productivité = quantité produite / quantité de facteurs utilisée

Productivité du travail = production / quantité de travail utilisé

Imaginons 3 usines qui construisent des cabanes en bois en kit


U1 : 100 Cabanes Bois 200 Arbres 10 travailleurs 10 jours à 8 heures/jour
U2 : 100 Cabanes Bois 400 Arbres 12 Travailleurs 15 jours à 6 heures/jour
U3 : 100 Cabanes Bois 2000 Arbres 8 Travailleurs 5 jours à 4 heures/jour
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P/J/par Prod/
Cabanes arbres travllrs jours h/trav/jr Par jour trav horaire
100 200 10 10 8 10,00 1,00 0,13
100 400 12 15 6 6,67 0,56 0,09
100 2000 8 5 4 20,00 2,50 0,63

b - Les différentes mesures de la productivité

On peut mesurer la productivité globale des facteurs de production (capital et


travail réunis). Mais on peut aussi mesurer la productivité propre à chacun des
facteurs ; on parle alors de productivité apparente du travail.
Productivité apparente du travail = quantité produite / quantité de travail utilisée

Productivité par tête = quantité produite / effectif salarié (emploi)

Productivité horaire = quantité produite / nombre total d'heures de travail

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2 • Les gains de productivité
a - Les sources des gains de productivité

L'augmentation de la productivité apparente du travail, communément appelée


gains de productivité, peut avoir plusieurs sources plus ou moins
complémentaires ou contradictoires :

 Le progrès technique : l'utilisation d'outils de production de plus en plus


performants permet une production plus importante avec de moins en moins
d'intervention humaine.

 L'organisation du travail ; du taylorisme du début du siècle aux ateliers


flexibles et aux flux tendus d'aujourd'hui, différentes conceptions de
l'organisation du travail ont permis d'accroître la productivité.

 Les qualités propres des salariés : le niveau de formation, la motivation, le


degré d'intégration dans l'entreprise sont des facteurs de productivité que les
directions des ressources humaines (DRH) dans les entreprises cherchent à
développer actuellement.

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b - Les effets des gains de productivité
Les effets des gains de productivité sont nombreux, importants, fondamentalement
positifs, mais parfois pervers. Certains effets sont immédiats, d'autres ne se
manifestent qu'après un certain temps.
Les effets les plus négatifs (destructions massives d'emplois qui se ressentent
immédiatement) côtoient des effets très positifs (croissance de la production et du
niveau de vie, réduction de la durée du travail, création de nouveaux emplois à
plus long terme). L'importance respective de chacun de ces effets dépend de la
conjoncture économique et des luttes sociales.

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3 • La théorie du « capital humain »

À partir des années 60, de nouvelles théories du travail ont mis l'accent sur le
rôle des compétences mises en œuvre par les salariés dans l'amélioration de la
productivité.
Pour Gary Becker (prix Nobel d'économie en 1992), le « capital humain » est
l'ensemble des aptitudes productives de l'individu. Ces aptitudes peuvent être
développées par un investissement (dépenses d'éducation, de formation, de
mobilité, renoncement temporaire au salaire...) qui se traduira par une forme de
profit qui est le salaire.

Ces théories conduisent à valoriser les efforts des entreprises en matière de


formation de leurs salariés.

21
Fin

du

TRAVAIL

NON !
Fin du CHAPITRE sur le travail

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