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Thème 2

Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


Le chômage traduit un déséquilibre sur le marché du travail ; c’est un phénomène de société dont les
causes sont multiples.

I - Calculer le taux de chômage et décrire son évolution


A. La définition du chômage
L’Insee calcule chaque année le nombre de chômeurs, en appliquant la définition officielle du Bureau
international du travail (BIT) adoptée en 1982, utilisée pour effectuer les comparaisons
internationales. Au sens du BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus)
qui répond simultanément à trois conditions :
– être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de
référence ;
– être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
– avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence
dans moins de trois mois.

B. La mesure du chômage


1. Le taux de chômage
Le taux de chômage s’exprime en pourcentage de la population active et se mesure comme suit :
Chômeurs au sens du BIT
× 100
Taux de chômage = Population active
En moyenne, sur le 2e trimestre 2019, le taux de chômage en France métropolitaine s’est établi à :
2,4 millions / 29,3 millions, soit 8,2 %.
2. L’évolution du chômage en France
Le chômage a fortement augmenté dans la plupart des pays développés à partir du début des années
1970. Son niveau record date de 1994, à plus de 12 %.
En France, à partir de 2005, le nombre de chômeurs connaît un recul historique pour s’établir en
France à 7,8 % en 2007, pour une moyenne européenne de 7,1 %. Avec la crise économique mondiale
de 2008, le chômage est remonté partout : plus de 10 % en France, 23 % en Grèce, 18 % en Espagne.
Depuis 2015, les chiffres du chômage diminuent avec la reprise d’activité et l’amélioration du
contexte international.

II - Définir les situations de plein-emploi et de sous-emploi


A. Plein-emploi et chômage frictionnel
Même en situation de plein-emploi, une économie ne peut pas connaître un taux de chômage nul,
car il existe un chômage frictionnel, inévitable, qui correspond aux périodes d’inactivité entre deux
emplois ou au délai pour trouver un travail à la fin des études. Le chômage frictionnel est estimé entre
3 et 5 % de la population active.
Le plein-emploi correspond à la situation où le chômage se limiterait au chômage frictionnel : ceux qui
souhaitent travailler trouvent un emploi.

B. Les limites du taux de chômage comme indicateur de la situation


sur le marché du travail
Il n’est pas toujours facile de mesurer le nombre de chômeurs car les frontières entre emploi, inactivité
et chômage sont parfois très minces. Par exemple, le chômage au sens du BIT ne tient pas compte :
– des personnes en situation de sous-emploi : elles ont un emploi mais souhaitent travailler
davantage ;
– des personnes qui se situent dans le halo du chômage : elles ne sont pas comptabilisées car elles ne
répondent pas aux trois critères du BIT (par exemple celles qui recherchent un emploi sans être
disponibles parce qu’elles sont en formation ou en stage ou celles qui n’effectuent pas de démarches
réelles parce qu’elles sont découragées).
Le plein-emploi ne peut ainsi se résumer à un taux de chômage réduit car celui-ci ne comptabilise pas
toutes les situations (sous-emploi, halo autour du chômage), ne donne aucune information sur la
qualité des emplois, et ne tient pas compte du nombre de personnes en âge de travailler.
Ainsi, le taux d’emploi, en complément du taux d’activité et du taux de chômage, permet d’affiner la
situation du marché du travail. Il mesure la part des personnes en âge de travailler occupant
effectivement un emploi. :
Taux d’emploi = Nombre d’individus ayant un emploi / Nombre total d’individus en âge de travailler

III - Définir les différentes formes de chômage


A. La diversité des formes de chômage
Il existe de nombreuses qualifications pour désigner les situations de chômage :
– le chômage volontaire désigne la situation des personnes qui n’acceptent pas de travailler aux
conditions de rémunération proposées sur le marché du travail ; le chômage involontaire désigne la
situation des personnes qui seraient disposées à travailler aux conditions de rémunération actuelles
mais qui ne parviennent pas à trouver un emploi ;
– le chômage de plein emploi : lorsque l’économie utilise pleinement le facteur travail, le chômage ne
disparaît pas pour autant. Il peut subsister un chômage volontaire et un chômage frictionnel ;
– le chômage conjoncturel et le chômage structurel, qui expliquent les causes du chômage.

B. Les causes du chômage


1. Le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel est causé par un ralentissement temporaire de l’activité économique. Il est
donc lié à la situation économique à un moment donné (la conjoncture). En effet, une insuffisance
de la demande qui s’adresse aux entreprises freine l’offre des entreprises, qui n’auront pas intérêt à
produire plus que ce niveau de demande car elles n’écouleront pas leur production. Elles devront donc
réduire la quantité de facteur de production utilisé, notamment le facteur travail. À l’inverse, lorsque la
croissance repart, le chômage conjoncturel diminue.

2. Le chômage structurel
Le chômage structurel découle de déséquilibres structurels de l’économie. Il s’agit d’un chômage qui
perdure sur le long terme. Ses causes sont diverses ; on retiendra essentiellement deux explications :
– l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail : des offres d’emploi demeurent
insatisfaites faute de trouver sur le marché du travail les individus ayant les compétences recherchées.
Par exemple, les périodes de mutation technologique peuvent entraîner le déclin de certains secteurs
au profit de nouveaux secteurs en développement nécessitant de nouvelles qualifications ;
– un coût élevé du travail : pour limiter leurs coûts, les entreprises peuvent être tentées de restreindre
leur effectif ou de substituer du capital au travail, voire de délocaliser tout ou partie de leur production
dans des pays à bas salaires.
IV - Identifier les politiques de lutte contre le chômage
structurel
L’intervention de l’État à travers diverses politiques de l’emploi peut permettre de réduire le chômage
et de rendre ses conséquences sociales plus supportables.

A. Les politiques actives de l’emploi


On parle de politique active pour désigner les politiques de l’emploi axées sur l’aide au retour à
l’emploi, qui permettent de lutter contre le chômage structurel. Elles visent à augmenter le volume
d’emploi disponible dans l’économie et améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande de travail.
Les principales mesures mises en œuvre sont :
– le développement de l’employabilité des personnes à la recherche d’un emploi pour permettre une
meilleure adéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail : certaines entreprises ne
trouvent pas les profils correspondant à leurs besoins ou bien les individus doivent faire évoluer leurs
compétences pour trouver du travail. La politique de formation, avec notamment le développement de
la formation professionnelle, est donc nécessaire pour répondre aux évolutions de l’environnement (le
développement du numérique, par exemple, et l’augmentation des emplois qualifiés) ;
– l’amélioration des services pour l’emploi : Pôle Emploi propose un interlocuteur unique qui
centralise les offres d’emploi, la gestion des allocations chômage et l’accompagnement des
demandeurs d’emploi, et permet aussi aux entreprises d’améliorer leur recrutement et de trouver les
compétences nécessaires grâce à la gestion des actions de formation ;
– le développement d’incitations au retour à l’emploi (prime d’activité, contrôle des démarches de
recherche d’emploi par exemple) ou la mise en place de contrats aidés ou subventionnés.
Certaines de ces politiques sont ciblées sur les personnes les plus éloignées de l’emploi (chômeurs de
longue durée, jeunes, faibles qualifications, etc.).
Une comparaison pour quelques économies montre que les mesures actives pour l’emploi représentent
une part plus importante des dépenses pour l’emploi dans les pays scandinaves.

B. Les politiques passives de l’emploi


Elles visent à réduire les conséquences négatives du chômage sur la population. Il s’agit
principalement de compenser la perte de revenu par l’indemnisation du chômage dans le cadre de la
protection sociale, ou de permettre aux individus qui le souhaitent de se retirer de la vie active
(avancement de l’âge de la retraite).

V - Identifier les politiques de lutte contre le chômage


conjoncturel
Si la hausse du chômage provient d’une contraction de l’activité économique, une politique
conjoncturelle contracyclique doit permettre d’amortir la hausse du chômage. L’État peut alors mettre
en œuvre des politiques de relance :
– budgétaire : politique d’inspiration keynésienne (baisse des impôts qui augmente le pouvoir d’achat,
subventions, investissements publics) permettant de stimuler la consommation et l’investissement, et
ainsi de favoriser la croissance et l’emploi ;
– monétaire : permet d’agir théoriquement sur les conditions de la demande globale en stimulant le
crédit, rendu moins cher par la baisse du taux directeur de la Banque centrale.
Par ailleurs, pour les entreprises, le coût élevé du travail (salaire net + charges sociales) peut être un
obstacle à la création d’emploi. En France, depuis une trentaine d’années, les gouvernements ont
diminué les charges patronales pour les salaires inférieurs à 2,5 Smic, voire 3,5 Smic.

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