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Projet sous le thème :

Les choix intertemporels

Réalisé par : Encadré par :


-BERGUIGUE Rajae -Mr. EL HASSANI
-SADIKI Karima
-ZINE DINE Soukaina
-ERRIFI Othmane

Année universitaire : 2019-2020

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Sommaire :

• Introduction générale

Chapitre I : L’équilibre du consommateur en incertitude mesurable…………4


1. La contrainte budgétaire……………………………………………………….4
2. La fonction d’utilité temporelle……………………………………………..7
3. L’équilibre intertemporel du consommateur………………………….8
4. Interprétation du choix intertemporel……………………………………11
5. Modèle de Fisher……………………………………………………………………13
Exercice……………………………………………………………………….15

Chapitre II : L’équilibre du producteur en incertitude sur les prix……………….17


1. Cas de la certitude…………………………………………………………………17
2. Cas de l’incertitude………………………………………………………………..18
3. La valeur de l’information………………………………………………………27
4. Le marché à terme…………………………………………………………………29
• Conclusion générale
• Bibliographie

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Introduction

La microéconomie et en particulier les choix intertemporels du consommateur et du


producteur, est une théorie qui présentera l’allocation des ressources du consommateur
entre aujourd’hui et au future au sein d’un univers incertain, puis en présence
d’incertitude.
Le modèle intertemporel suppose implicitement un certain nombre d’hypothèses.
Premièrement, le consommateur connaît tous ses besoins futurs, toutes ses ressources,
ainsi que les prix actualisés de tous les biens. De plus, en pratique, cela suppose qu’il
est possible de conclure des contrats à terme, c’est-à-dire de vendre ou d’acheter à
terme n’importe quelle quantité d’un bien, et ce, pour n’importe quelle période. Ces
hypothèses, bien que peu réalistes, sont pour l’instant indispensables. Subséquemment,
nous relâcherons certaines de ces hypothèses lorsque nous aborderons le problème du
consommateur dans sa perspective temporaire.
De ce fait, nous analyserons de cet exposé également l’équilibre du consommateur en
incertitude mesurable, ainsi la décision de production en incertitude sur les prix, et pour
finir, nous introduirons les marchés à terme dans la décision du producteur.

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Chapitre I : Le choix intertemporel du consommateur

➢ Présentation du contexte :

Le choix intertemporel est le choix d'un agent qui porte à la fois sur ses actions
présentes et futures: les agents déterminent ce qu'ils vont produire et consommer durant
toute leur vie à partir d'un point initial.

Le choix intertemporel est donc un choix qui porte sur toute la "durée de vie" d'une
économie ou, plus modestement, d'un agent.

Une des grandes sources des dangers de l'économie selon les néoclassiques se situe dans
l'incertitude de l'avenir.

Les choix intertemporels sont donc une réponse à cette incertitude. En effet, si l'agent ne fait
pas de choix dès l'instant initial qui porte sur toute la "durée de vie", alors il doit recourir aux
paramètres des anticipations pour appréhender le futur.

Si l'on admet que le consommateur raisonne sur plusieurs périodes et qu'il ne dépense pas
nécessairement tout son revenu au cours de chacune de ces périodes, cela signifie qu'il a la
possibilité d'épargner et d'emprunter. C'est d'ailleurs pour cela que ce choix intertemporel du
consommateur est souvent décrit comme étant le choix qu'il a entre consommation
immédiate et consommation différée(future).Comme dans le raisonnement de base, la
détermination de l'équilibre du consommateur consiste en une optimisation c'est-à-dire en
une maximisation d'une fonction objectif -sa fonction d'utilité -sous une contrainte
budgétaire. Pour simplifier au maximum les développements, on raisonne sur deux périodes
seulement.

1-La contrainte budgétaire :

Soit c0, c1, y0 et y1 les consommations et revenus du consommateur pour les deux
périodes.
Trois cas peuvent se présenter :
➢ 1er cas :

c0= y0. et c1 = y1=> c0+ c1= y0+ y1


Ce cas revient à juxtaposer deux analyses statiques sans interférence temporelle. Il
n'intéresse donc pas notre présente analyse intertemporelle.
➢ 2ème cas :

C0 < y0 ➔ épargne S0 = y0 – c0

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Le consommateur décide de ne pas dépenser en période t = 0 tout son revenu et
par conséquent de dégager une épargne. Il le fait parce qu’il estime que cela peut lui
permettre d’augmenter sa satisfaction sur l’ensemble des deux périodes. Cela n’est
concevable pour les néoclassiques que s’il a la possibilité de faire fructifier cette
épargne, que s’il peut recevoir une récompense financière du sacrifice qu’il fait. Pour
cela, il est nécessaire d’introduire, en plus des marchés des biens et services et du
travail, un marché des capitaux où vont se rencontrer l’offre de capitaux des
épargnants et la demande de capitaux qu’expriment par ailleurs les emprunteurs,
avec le taux d’intérêt r comme prix d’équilibre.

D’où : c0 + c1 = y0 + y1 + r*S0
c0 + c1 = y0 + y1 + r*(R0 – c0)
c0 + c1 = y0 + y1 + r*y0 – r*c0

➔ c0*(1 + r) + c1 = y0*(1 + r) + y1
A

C1

Y1

C0 y0

Figure1 : épargnant

Donc on est devant un consommateur-fourmi, qui adopte un comportement


d’épargnant : transfert des ressources présentes dans le futur.

➢ 3ème cas :

C0> y0 => besoin de financement F0= y0-c0


Comme le consommateur décide de consommer en période 0 plus que son revenu,
il doit faire face à un besoin de financement qui le contraint à emprunter et par
conséquent à supporter la charge d'intérêts égale à r * F0.
Le consommateur doit donc respecter l'équilibre budgétaire suivant :
c0+ c1 + r*F0 = y0 + y1
c0 + c1+ r * (c0-y0) = y0 + y1 => c0 + c1 < y0+ y1

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c0 + c1 + rc0 - ry0 = y0 + y1
c0 (1+r) + c1 = y0(1+r) + y1

S
C1

y1

c0 y0 B

Figure 2 : Emprunteur

Donc on est devant un consommateur-cigale, qui a adopté un comportement


d’emprunteur : transfert de ressources futures vers le présent.
❖ Conclusion importante :

On parvient dans l'un et l'autre des deux derniers cas à la même formule générale
pour exprimer la contrainte budgétaire du consommateur.

Exemple :
Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un ménage représentatif :
– dont l’espérance de vie est de deux périodes : le présent (période1) et le futur
(période 2),
– qui n’a pas de richesse initiale et qui ne lègue rien à ses héritiers.
Supposons que ce ménage a une préférence pour le présent, c’est-à-dire qu’entre
une unité de consommation au présent et la même unité au futur, il préfère
consommer au présent. Le taux d’intérêt réel (r) est la récompense de la
renonciation au présent, c’est-à-dire la récompense de l’abstinence. Autrement dit,
ce ménage obtiendrait (1 + r) unités de consommation au futur s’il accepte de
renoncer à une unité de consommation au présent.
Ce ménage peut donc, à chaque période, avoir une consommation inférieure à son
revenu courant et épargner le reste ou avoir une consommation supérieure à son
revenu courant et emprunter la différence.

2- La fonction d’utilité temporelle :

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• Notion de la courbe d’indifférence :

Une courbe d’indifférence relie sur un graphique les points représentant


l’ensemble des combinaisons possibles pour deux biens (paniers de biens)
procurant au consommateur un même niveau de satisfaction et d’utilité. Les
paniers de biens sont équivalents : les combinaisons lui sont indifférentes. Les
combinaisons ont toutes la même utilité et le consommateur est indifférent sur tous
les points de la courbe, ainsi il n’y a pas de rigidité entre les points de la courbe. La
carte d’indifférence représente toutes les courbes d’indifférence possibles.

Cette courbe d’indifférence est représentée par une “fonction d’utilité“ qui mesure la
satisfaction du consommateur.

• Notion de la fonction d’utilité temporelle :

La fonction d’utilité totale représente ce que ressent le consommateur lorsque le


consommateur utilise x quantités d’un bien X et y unités du bien Y. Avec U(x) l’utilité
du bien x et U(y) l’utilité du bien Y, on obtient U(x ; y) l’utilité totale des biens X et Y.
Cette fonction permet d’obtenir des courbes décroissantes, convexes et non sécantes
(l’utilité croît dans la direction Nord-Est).

Cette fonction peut être représentée, dans un espace à trois dimensions, par une
colline d’utilité ou, dans un plan, par une carte d’indifférence qui représente l’ensemble
des courbes d’indifférence. Une courbe d’indifférence intemporelle est le lieu
géométrique de toutes les combinaisons de consommation (c 1, c2) qui donnent le
même niveau d’utilité.

U1

U2

Figure 3 : Carte d’indifférence

Par analogie avec le TMS (taux marginal de substitution entre les biens X et Y), on
peut calculer le taux de substitution temporelle : TST qui mesure le supplément de
consommation différée (ou future) qui compense une réduction unitaire de la
consommation immédiate (ou présente), à utilité intertemporelle constante.

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Cependant, les néoclassiques estiment que les individus ont naturellement une
préférence pour le présent et par conséquent pour la consommation immédiate (ou,
symétriquement, une dépréciation du futur et de la consommation différée). Cela
correspond tout simplement à l'idée que "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras".
Cette préférence pour le présent amène le consommateur à exiger, pour accepter un
sacrifice de consommation immédiate, une compensation par un gain de
consommation future : contre ce sacrifice, il veut le paiement d'une prime à la hauteur
du prix que le temps a pour lui. Autrement dit, il exige le paiement une prime
d'abstinence pour le présent. On donne à cette prime plusieurs dénominations : taux
de préférence temporelle, taux d'arbitrage temporel, taux d'escompte psychologique.
Ce taux n'est autre que le taux d'actualisation. Appelons-le t.

3-L’équilibre intertemporel du consommateur :

Alors, après avoir caractérisé la fonction d’utilité du consommateur et sa contrainte


budgétaire intertemporelle, nous pouvons dès lors déterminer son équilibre
intertemporel.

Le consommateur trouve son équilibre dans le panier qui assure les consommations
immédiate et différée (future) optimales. Cet équilibre atteint en résolvant le
programme suivant :

Max U(c0,c1)

Sous condition

c0(1+r)+c1 = y0(1+r)+y1

Ce programme on peut le résoudre par deux méthodes :

• La méthode algébrique :

En utilisant la méthode de Lagrange, soit le lagrangien de notre problème :

L(c0,c1,λ) = U(c0,c1) - λ[(c0(1+r)+c1) - (y0(1+r)+y1)]

L’optimum est atteint lorsque les dérivées partielles par rapport aux trois arguments
sont nulles :

𝜕(𝑐0,𝑐1) 𝜕(𝑐0,c1)
• 𝜕𝑐0
=0 𝜕𝑐0
= λ(1+r)

𝜕(𝑐0,𝑐1) 𝜕(𝑐0,𝑐1)
• =0 = λ
𝜕𝑐1 𝜕𝑐1

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• c0(1+r)+c1 = y0(1+r)+y1

Exemple : Soit la fonction d’utilité d’un consommateur est la suivante :

U(c0,c1) = ln(𝑐0) + 1⁄2 ln(c1) avec y0 = 1000, y1 = 1650 et r = 0,1

Alors le programme s’écrit comme suit :

MaxU(c0,c1) = Max 𝐥𝐧(𝒄𝟎) + 𝟏⁄𝟐 𝐥𝐧(𝐜𝟏)

Sous contrainte :

c0 (1+1) + c1 = 1000 (1+1) + 1650

Le lagrangien s’écrit :

L(c0,c1,λ) = ln(𝑐0) + 1⁄2 ln(c1) - λ[ (1,1c0 + c1) - 2750 ]

→ Vérification des conditions :

𝜕(𝑐0,𝑐1) 1
• =0 = 1,1𝜆
𝜕𝑐0 𝑐0

𝜕(𝑐0,𝑐1) 1
• 𝜕𝑐1
=0 2𝑐1
= 𝜆

• 1,1c0 + c1 = 2750

c1= 0,55 c0

1,1c0 + c1 = 2750

Alors après le calcul mathématique, le panier de consommation finale est le


suivant :

C0= 916,67

C1= 1666,67

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Alors la présentation graphique sera comme suit :

1650 _ _ _ _ R

916,67 -- --- -- -- -- -- -- -- - équilibre

1000 1666,67 B

• La méthode graphique :

Il est commode de raisonner géométriquement comme on le fait fréquemment dans


le cas traditionnel de la recherche du panier optimal. À l'équilibre, il y a tangence de
la droite de budget avec l'une des courbes d'indifférence intertemporelle, et donc
égalité des deux pentes en valeur absolue :

|pente de la droite de budget| = |pente de la courbe d'indifférence| (= TST)

1+r=1+t

=> r =t

L’équilibre est atteint au point de tangence de la droite de budget intertemporelle


avec la courbe d’indifférence :

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C1

916,67 --- -- -- équilibre

C0

1667,67

4-Interprétation du choix intertemporel


D’une manière générale, l’individu choisit son niveau de consommation, c’est à
dire la quantité demandée d’un bien, en égalisent l’avantage marginale avec le prix
d’un bien. L’avantage marginal représente l’utilité supplémentaire que l’on retire de
la consommation d’un bien. Cette valeur marginal est décroissant du fait de notre
penchant pour la variété. Plus nous consomme d’un bien plus nous envisageons de
consommer d’autre biens qui pourraient aussi nous plaire. L’avantage marginale
permet donc de mesurer la somme maximum que l’on est prêt à payer pour acquérir
un bien appelé consentement à payer.

En présente deux biens, le choix de la quantité relative c2/c1 est déterminé en


égalisant les rapports des avantages marginaux au rapport des prix.
Dans notre cadre d’analyse, le prix est intemporelle et est égale à 1 +r qui est le
prix de la consommation présente en termes de la consommation futur, c’est adire la
quantité de biens c2 à laquelle on énonce lorsque l’on consomme une unité
supplémentaire de c1.

Ce choix microéconomique implique ce qui s’´ecrit :

Le terme de gauche représente le taux marginal de substitution inter temporelle


qui indique la quantité de c2 que l’on est prêt à sacrifier pour consommer une unité

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supplémentaire de c1. Pour le voir, la pente de la courbe d’indifférence dans le plan
(c1, c2) est obtenue en différenciant totalement le bien être inter temporel :

= .dc2

En annulant le dérivé total puisque l’on se situe le long de la même courbe de


bien être total, on obtient :

A mesure que l’on consomme d’avantage de c1. Le TMS intertemporel diminue


en raison de notre préférence pour la variété. Lorsque le TMS intertemporel coïncide
avec le prix relatif intertemporel 1+r, le choix c1/c2 permet d’attteindre l’utilité
intertemporelle la plus élevé possible.

Pour le comprendre, il faut garder à l’esprit que le TMS intertemporel indique le prix
relatif maximum que l’on est prêt à payer pour une unité de consommation présente
supplémentaire.

Lorsque ce prix relatif maximum est juste égal au prix que l’on doit débourser,
l’arbitrage entre consommation présente et consommation futur est optimale.

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5- Le modèle de Fisher

Le traitement des choix intertemporels comme des arbitrages a été formalise trois
décennies plus tard par Irving Fisher (1930). Fisher à reporter la décision
intertemporelle de consommation sur un digramme d’indifférence entre deux biens,
avec la consommation présente en abscisse et la consommation future en ordonne.
Les préférences temporelles que l’auteur concède relever de multiples facteurs
« objectifs » ou « personnels » peuvent être synthétises par un seul paramètre égal
au taux marginal de substitution entre des consommations de deux périodes
successives :

Où 1+p est le taux de préférence temporelle quand la consommation en t est


fixée à ct et celle en t+ 1est fixée à ct+ 1.
Graphiquement, les préférences temporelles s obtiennent en considérant la pente
des tangentes aux courbes de préférences. Elles représentent la propension de
l’individu à abandonner de la consommation présente en échange de consommation

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future. Plus la pente est forte, moindre est la volonté de diminuer sa consommation
présente et plus le « taux de préférence temporelle » est important. Le pante des
tangentes au niveau de la première bissectrice, c’est à dire quand la consommation
présente égale la consommation future, livre « le taux de préférence temporelle pure
» on a alors :

Où p est le taux de préférence temporelle pure.

L’introduction des « opportunités d’investissement » vient après dans l’analyse de


Fisher, lequel les présentes sous forme de droits de budget qui représentent la
capacité de l’économie à transformer la consommation physique dune période en
consommation à une période suivante. Les forces de l’offre et la demande égalisent
alors à la marge, la propension des individus à abandonner la consommation
présente et la capacité de l’économie à la transformer.

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Exercice
Un consommateur dont la vie se limite a de deux périodes dispose aujourd’hui
d’une dotation initiale notée 𝑄𝑑1= (5,2). Les préférences de ce consommateur sont
formalisées par la fonction d’utilité intertemporelle suivante :

𝑢(𝑞1,𝑞2) = 𝑞1 ∗ 𝑞20.5

Le prix du bien en première période est utilisé comme numéraire ainsi 𝑝1 = 1. Enfin,
le taux d’intérêt spécifique est égal a 0,1.
1. Déterminez les ressources du consommateur en fonction du taux d’intérêt
spécifique du bien.
2. Déterminez la contrainte budgétaire intertemporelle et l’équation de la droit de
budget intertemporel dans le repère (𝑞1, 𝑞2 ).
3. Calculez le TMS pour un panier de bien intertemporel quelconque. Le
consommateur préfère- t-il le présent ?
4. Déterminez le panier de bien intertemporel optimal de ce
consommateur.

Corriger

1/ R = 𝑝1 ∗ 𝑞1𝑑1 + 𝑝2 ∗ 𝑞2𝑑1

= 5 + 2 * 𝑝2.

donc
Où r = 0,1 est le taux d’intérêt spécifique du bien ou le taux de variation du
prix entre les deux périodes.
Donc = q2

R=

2/ la contrainte budgétaire interetemporel s’écrit :

𝑞1 + 𝑝2 ∗ 𝑞2 = 5 + 2 * p2

Sachant que et avec p1 =1

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On peut réécrire la contrainte budgétaire de la manière suivante :

D’où 𝑞2 = −1,1 ∗ 𝑞1 + 7,5

On peut vérifier que la dotation initiale est un point de la droit budgétaire


intertemporelle𝑞2 = −1,1 ∗ 5 + 7,5

𝑞2 = 2

=2
Quand 𝑞1 = 𝑞2 ⟼le consommateur a une préférence pour le futur.

4/ le consommateur cessera de substituer de la consommation présente à la


consommation

On déduit de cette égale les quantités de biens consommes pour les périodes
1 et 2 :

Ainsi, le consommateur offre 5 – 4,55 =0,45 unités de bien présent contre 2 –


2,5 = 0,5 unités de bien futur.

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Chapitre II : L’équilibre du producteur en incertitude sur
les prix
1- Le cas de certitude:

Considérons un producteur caractérisé par sa fonction d’utilité u désireux de déterminer


la quantité q de produits à fabriquer sachant qu’il doit faire face à la fois à des coûts
variables C(q)et un coût fixe CF. Les peuvent être écoulés sur le marché à un prix 𝑷𝒆.
Supposons en courbe en outre que la fonction qui décrit les coûts est une fonction
croissante avec les quantités. Si ce décideur produit une quantité égale à q, alors son
profit sera donné par :

∏ = 𝑝0 q - CF - C(q)

La maximisation de l’utilité du profit est :

Max u (∏) = u [𝑝0 q - CF - C(q)]

Ce qui équivaut à maximiser le profit étant donné que la fonction de l’utilité croît avec
son argument :

Max ∏ = [𝑝0 q – CF – C(q)]

• La condition de premier ordre de maximum :

𝑑∏
= 𝑝0 – C’(q) = 0
𝑑𝑞

⇔ 𝑝0 = C’(q)
• La condition de second ordre :

𝑑2∏
= - C’’(q) ≤ 0
𝑑𝑞2

⇔ C’’(q) ≥ 0

Interprétation : Cela signifie que les coûts variables constituent une fonction convexe
des quantités. C’est-à-dire les coûts augmentent de plus en plus au fur et à mesure que
les quantités le feront également.

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L’équilibre du producteur sera représenté comme suit :

C(q)

𝑝0

𝑞∗ q

A l’optimum, le coût marginale* devra être égal au prix. Le producteur augmentera sa


production jusqu’à ce que le coût marginal coïncide avec le prix de vente.
(*) Le coût marginal : c’est le coût supplémentaire apporté par la production d’une unité
de bien supplémentaire. Classiquement le profit est optimal lorsque le coût marginal (la
dérivée de la fonction) est égal au prix de vente de bien.

2-Le cas de l’incertitude

Nous introduirons l’incertitude au niveau des prix de vente. En effet, lorsque le


producteur choisit la quantité à produire, il ignore le prix de vente qui prévaudra
ultérieurement sur le marché. Par contre, il connaît la distribution de probabilité
associée au prix . Nous supposerons par souci de la clarté que la distribution du prix
donnée par :

Avec

et

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Ce qui signifie que le prix de vente dans le cas de l’incertitude peut s’exprimer en
fonction de celui de la certitude :

Avec et

( est une loterie équiprobable et neutre.)


La quantité à produire est celle maximisant l’espérance d’utilité du producteur dérivée
de sa richesse initiale et du profit aléatoire . Elle est donc solution de :

Sous ces hypothèses, la quantité optimale maximise l’expression suivante :

La fonction de premier ordre est :

Pour que cette équation admette une solution, on doit avoir , car l’utilité

marginale étant positive, l’expression précédente s’annule si

et compte tenu de fait que est inferieur à , on obtient

la condition précitée.

Nous comparerons ensuite les quantités produites en certitude et en incertitude. Pour


cela, nous noterons , , * et les productions optimales respectivement dans

le cas de l’incertitude avec comme prix et la certitude avec les prix . le

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tableau ci-dessous donne le programme et l’équation permettant de déterminer ces
différentes solutions :

Prix Quantité Programme Equation

Les trois cas de l’avenir certain conduisent à la configuration suivante car

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Par conséquent, les quantités optimales dans le cadre de la certitude vérifient
*

Comparons les quantités et . La quantité produite en avenir incertain vérifie


ou la fonction est définie par :

Afin de comparer et nous évaluerons la fonction avec la valeur :

Or : vérifie

D’où :

De plus : car

Donc :

Deux cas sont à envisager selon le sens de la variation de l’utilité marginale.


1er cas : l’utilité marginale est croissante

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Nous savons que , or cette utilité marginale est croissante, ce qui implique

que :

D’où :

Soit

D’autre part nous connaissons le sens de variation de la fonction C’est une fonction
décroissante qui nous mène à déduire que est inferieur à

2ème cas : L’utilité marginale décroissante

Sachant que et avec une utilité marginale décroissante, nous avons

D’où :

Soit

Connaissant en outre le sens de variation de la fonction , nous pouvons noter qu’il


s’agit là d’une fonction décroissante. Par conséquent est supérieur à .
Finalement, la quantité produite en situation d’incertitude est inferieur à celle produite
en situation de certitude quand le producteur n’aime pas le risque.

Reprenons la condition de premier ordre :

Elle peut se réécrire de la façon suivante :

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Donc :

Le nombre de gauche correspond au bénéfice marginal tandis que celui de droite


indique le coût marginal. L’effet de l’incertitude est cristallisé ici dans le terme

. Terme positif lorsque le producteur apprécie le risque.

Selon le sens de la variation de l’utilité marginale, on aura les deux configurations ci-
dessous :

Exemple :

Le producteur peut fabriquer au maximum unités. La fonction de coût variable


étant :

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Ce qui nous conduit à la représentation ci-après :

Ce faisant, le coût marginal sera obtenu par :

La psychologie du producteur est entièrement guidée par sa fonction d’utilité


supposée logarithmique :

En avenir certain, le produit se vendra à , tandis que lorsque l’avenir deviendra


incertain, le prix de ce produit pourra être soit de , soit de avec la

même probabilité.

 Déterminons la quantité à produire quand il n’existe aucune incertitude sur les


prix :

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Dérivons le profit par rapport à la quantité, on a :

Quand la quantité se trouve entre et , le profit marginal est toujours positif (égal
à 100 F). Par conséquent le producteur a intérêt à augmenter les quantités dépassent
100 unités, ce même profit marginal devient négatif. Le producteur n’a pas intérêt à
augmenter les quantités. En définitive, La quantité optimale à produire sera égale à
unités, , ce qui engendre un profit de

 Déterminerons la quantité à produire dans les deux cas limites en avenir


certain.
Tout d’abord envisageons l’hypothèse où le prix est égale à

Dérivons ensuite le profit par rapport à la quantité et l’on obtient

Le profit marginal étant toujours positif il faudrait produire le maximum possible, c'est-
à-dire faire saturer la production. Soit produire 200 unités :

* ce qui conduit à un profit égale à

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Considérons maintenait l’hypothèse où le prix est fixé à 200 F

Dérivons ensuite le profit par rapport à la quantité et l’on obtient

Le profit marginal étant toujours négatif, la solution consisterait à produire le moins


possible, c'est-à-dire ne pas produire du tout.

La production serait alors de zéro unité : générant un profit égale à :

, menant à une perte correspondant aux coûts


fixes.

 Déterminons la quantité à produire quand il existe une incertitude sur les prix :

Il faut déterminer la quantité qui maximise :

Ou encore :

Après les calculs on obtiendra :

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La quantité optimale à produire sera ici égale à 75 unités ce qui induit à un
profit aléatoire adoptant les valeurs et
Avec une chance sur deux. Résultats
signifiant que : soit ce producteur réalise un profit de soit alors il subit une
perte de avec la même probabilité. Son profit espéré sera .

Cette quantité est choisie ici avec un coût marginal égale à , or


l’espérance du prix futur s’élève à L’incertitude ayant pour effet
d’accroitre le coût marginal de 100

Le bénéfice marginal correspond en outre au coût marginal en absence de tout risque.


Ce qui était prévisible étant donné l’aversion à l’égard du risque éprouvée par le
producteur.

3-La valeur de l’information :

Dans ce paragraphe, nous analyserons l’influence de la connaissance du prix futur


sur la décision. En effet, le prix futur ne peut être connu avec certitude en avenir
incertain. Néanmoins certains éléments peuvent nous amener à penser avec plus ou
moins de précision et intuition que ce prix prendrait telle valeur plutôt qu’une autre.
Information qui aura de la valeur car nous permettant de choisir le niveau de la
production avec moins d’incertitude sur le futur. Ensuite, nous traiterons en détails le
cas ou l’information sera parfaite, celui de l’information imparfaite pouvant être alors
déduit par analogie en utilisant la démarche du chapitre dévolu à la prise de décision
en avenir risqué.

Dans la mesure où nous saurions de quoi serait fait demain, deux cas de figure seront
à envisager :

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On a

p+ : Prix futur surestimé CF : Cout fixe C(q) : couts variables

p- : Prix futur sou estimé p0 : prix marché p° : distribution du prix

q**: Production optimale dans le cas de p° q+ : Production optimale dans


le cas de p+

q* : Production optimale dans le cas de p0 q- : Production optimale dans


le cas . de p-

1er cas : le système d’information (SI) nous indique que le prix futur sera égal à P + =
800 F

Nous devrons dans ce cas d’espèce résoudre un problème de décision en avenir


certain pour le producteur, en l’occurrence :

Max ᴨ = [p+. q – CF – C(q)]

Il faudrait donc produire q+ = 200 unités et en retirer un profit qui s’élèverait à 55000
F.

2éme cas : Le système d’information (SI) indique que le prix futur sera égal à p - = 200
F

Nous devrons résoudre cette fois-ci un problème de décision en avenir certain pour le
producteur, soit :

Max ᴨ = [p-. q – CF – C(q)]

Il faudra produire q- = 0 unités afin d’obtenir une perte égale à 5000 F.

En conclusion, la stratégie optimale consistera ne rien produire dabs la mesure où


l’on est informé que le prix du bien sera de 200 F et à faire saturer la production si on
sait également que ce prix sera plutôt de l’ordre de 800 F :

Donc on a la production optimale selon le Système d’Information (SI)

Si p+ => q+ = 200

Si p- => q- = 0

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C'est-à-dire résoudre le problème du producteur faisant face au prix moyen et produire
alors une quantité équivalente de q*=100.

Nous établirons ensuite la valeur de l’information dans le tableau ci-dessous :

Valeur
Information Décision à priori Décision à d’information
possible posteriori parfaite
Prix Probabilité Décision Profit Décision Profit Regret
P+ (800 0,5 q** (100) 35 000 q+ (200) 55 000 20 000 F
F) F F
P- (200 0,5 q** (100) -25 000 q- (0) -5 000 20 000 F
F) F F

Ce qui donne pour la valeur espérée de l’information parfaite :

EVPI = 0,5 x 20 000 F + 0,5 x 20 000 F

= 20 000 F

Cela signifie qu’un individu neutre par rapport au risque est prêt à dépenser 20 000 F
afin de connaitre le niveau des prix qui prévaudra ultérieurement sur le marché.

4- Le marché à terme :

Nous venons de voire que le producteur était prêt à payer un certain prix afin d’obtenir
une connaissance plus ou moins précise des prix futurs sur le marché, il existe un
marché sur lequel les prix sont fixés longtemps à l’avance, c’est le marché dit marché à
terme. Au moment de choisir la quantité de biens à produire, le producteur ignore le prix
qui prévaudra sur le marché du comptant. Par contre, il connait celui qui s’affichera sur
le marché à terme. Ce producteur devra donc choisir la quantité à produire mais
également celle à écouler sur même marché, quantité que nous noterons 𝒒𝑴𝑻 . Ceci
étant, celle qu’il apportera sur le marché du comptant sera égale àq - 𝒒𝑴𝑻 . Deux cas
pourront alors se présenter :

• -q > 𝒒𝑴𝑻 : Le producteur n’a écoulé sur le marché à terme qu’une fraction de sa
production, le solde étant écoulé sur le marché du comptant.

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• -q < 𝒒𝑴𝑻 : Le producteur vend sur le marché à terme plus que ce qu’il produit, et
achète la différence sur le marché du comptant.

Pour ce faire, il résout le programme suivant :


̃ + 𝜔0 ) = Eu [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) + 𝜔0]
max Eu(∏

Avec ces hypothèses, la fonction objective devient :


̃ +𝜔0 ) = Eu [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) + 𝜔0]
max Eu(∏

= 1/2u [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̅ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]

+1/2u [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝− (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]

La condition de premier ordre donne :

E [[ 𝑝𝑀𝑇 -𝑝̃] u’ [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]] = 0

E [[𝑝̃ – C’(q)] u’ [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]] = 0


C’est-à-dire :

𝑝𝑀𝑇 E[u’ [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]]

= E [𝑝̃u’ [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]]

C’(q) E [u’ [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]]


=E [𝑝̃u’ [ 𝑝𝑀𝑇 𝑞𝑀𝑇 + 𝑝̃ (q - 𝑞𝑀𝑇 ) - CF – C(q) +𝜔0]]

A partir de ces deux conditions, on conclure que :

C’(q) = 𝑝𝑀𝑇

De ce fait, le marché à terme permet la décision de production comme s’il n’existait


aucune incertitude sur les prix du marché au comptant. Alors que le prix affiché par le
marché à terme détermine entièrement la quantité à produire (le niveau de production

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optimale). Par contre, la répartition entre ces deux marchés, en l’occurrence les
quantités 𝒒𝑴𝑻 et q - 𝒒𝑴𝑻 résulteront d’une arbitrage entres les prix aléatoires et le profit à
réaliser.

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Conclusion :

Ce travail mis en avant un modèle de choix intertemporel qui d’applique à des individus
incertains de leurs préférences temporelles. Il permet d’expliquer la divergences entre le
comportements des différents types de consommateurs ainsi que les producteurs.
On peut dire que, l’influence du contexte sur les comportements rend plus difficile la
découverte des préférences temporelles à partir des seuls choix des individus. Au final,
l’utilisation des fonctions d’utilité enrichies permet d’appréhender le futur et prendre le
choix le plus efficace et efficient.

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Bibliographie :

❖ Webographie :
https://www.tifawt.com/cours-macroeconomie/la-theorie-du-choix-intertemporel-de-fisher/

❖ Rapports :
-Michel Mangot, « Choix intertemporels : un modèle comportemental d’escompte quasi-
hybrolique », Paris 2007

-Christian BIALÈS, « Choix intertemporels et équivalence ricardienne », 2012


-Fisher, (1930), the thoery of interst, NY : Macmillan.
❖ Ouvrages:
-Jean-Louis Cayatte, «Microéconomie de l’incertitude» 2éme édition

-« MICROÉCONOMIE 2 » Dorothée CHARLIER ;


-« MICROÉCONOMIE DES CHOIX INTERTEMPORELS » Emmanuel DUGUET
2017
-« La décision dans l’incertaine préférence, utilité et probabilités » Philippe Bernard
Wikipidia

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