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THEME 3

LES ARBITRAGES
Pourquoi les arbitrages ?
 Reprenons la définition de la science économique :
GESTION DES …FACE A DES
RESSOURCES BESOINS ILLIMITES
RARES…

ARBITRAGES
L’économie est la science des choix (= arbitrages)
Pourquoi les arbitrages ?
 Tous les individus font face à des choix : ménages,
entreprises, salariés, gouvernement, banques, etc.
 En ce sens, toutes les actions qu’un individu effectue
sont la conséquence d’un choix.
 Pourquoi avez-vous décidé de faire vos études à l’Iéseg ?
 Pourquoi avez-vous décidé de manger des céréales au
petit déjeuner ce matin ?
 Pourquoi êtes-vous en ce moment même en train
d’écouter le cours de Processus de décision du
consommateur ?
 Pourquoi aurez-vous trois enfants plutôt que deux ?

→ Application 3.1
Le processus de décision
 Les questions précédentes, et beaucoup d’autres,
impliquent un processus de décision qui se fait par
étapes.
 On dit que les agents économiques sont rationnels.
 Bien entendu, certaines décisions sont prises sans que
le processus de décision ne soit complètement réfléchi
(de façon inconsciente, les céréales au petit déjeuner
par exemple) et d’autres impliquent un processus très
long (ex : faut-il réformer les retraites en France ?)
 L’objet des sections suivantes est d’analyser chacune
des étapes de ce processus de décision (et l’objectif du
cours sera de comprendre en détails le processus de
décision du consommateur).
LE COÛT
D’OPPORTUNITÉ
L’analyse coûts/avantages
 Les individus qui font face à des arbitrages doivent
prendre une décision.
 Pour cela ils vont comparer les coûts et les avantages
(bénéfices) de chaque alternative.
 Les avantages peuvent se mesurer de différentes
manières : financiers, en termes d’utilité (bien-être),
sociaux, etc. (nous y reviendrons)
 Les coûts aussi peuvent être de différentes natures :
monétaires, désutilité, temps passé, etc.
 L’agent économique rationnel calcule donc les
coûts/avantages de chaque alternative avant de prendre
sa décision.
Choisir, c’est renoncer
 Un arbitrage implique toujours un sacrifice : en
choisissant une alternative, on en abandonne
nécessairement une autre.
 Ainsi quand l’agent économique prend sa décision, i.e.
quand il choisit la meilleure alternative, il renonce
nécessairement aux autres.
 L’économiste intègre ce coût dans le calcul : on l’appelle
le coût d’opportunité.
 Coût d’opportunité : coût de renonciation à la deuxième
meilleure alternative.
 Pourquoi seulement la 2de ? Car l’individu n’aurait de
toute façon pas pu tout faire s’il n’avait pas choisi la
meilleure option !
Coûts d’opportunité : un exemple
 Décision d’étudier à l’Iéseg : → Application 3.2

Avantages Coûts monétaires


- Enrichissement intellectuel - Frais de scolarité
- Qualité de la formation - Coût logistique (logement…)
- Opportunités professionnelles - Livres, etc.

Coût d’opportunité
- les avantages d’une autre
formation ou
- le salaire gagné si l’individu
avait travaillé ou
- Etc.
LE RAISONNEMENT
À LA MARGE
Qu’est-ce que le raisonnement à la marge ?
 Lorsqu’un individu prend une décision, c’est rarement
« tout blanc ou tout noir ».
 Par exemple, si j’aime pratiquer le violoncelle et jouer
au tennis, je ne vais pas m’adonner 100% à une
activité plutôt qu’une autre, je vais probablement faire
un peu des deux.
 Les questions à se poser sont plutôt : vais-je profiter de
l’heure qui vient en jouant du violoncelle ou au tennis ?
Combien d’heures par semaine vais-je allouer à l’une et
l’autre de ces deux activités ?
 Dans tout choix, l’individu raisonne à la marge, c’est-
à-dire qu’il effectue des ajustements de faible ampleur
de son plan d’action (variations marginales).
Le calcul marginal
 Lorsque l’on cherche à modéliser le comportement
économique rationnel, on a très souvent recours au
calcul à la marge.
 Utilité marginale : pour le consommateur, cela
représente l’utilité supplémentaire obtenue en
consommant une unité supplémentaire d’un bien.
 Productivité marginale : pour le producteur d’un
bien, cela représente la production supplémentaire
obtenue en utilisant une unité de travail (une heure
par exemple) supplémentaire.
 Il ne faut pas confondre valeur moyenne (= chaque
unité) et valeur marginale (= la dernière unité).
→ Application 3.3
Synthétisons…
 On suppose que les agents économiques (ménages,
entreprises, administrations publiques, etc.) agissent de
façon rationnelle.
 Pour prendre une décision, ils recensent d’abord toutes
les alternatives.
 Ils effectuent une analyse coûts/avantages pour
chacune d’entre elles.
 Ils n’oublient pas le coût d’opportunité.
 Ils choisissent l’alternative pour laquelle le calcul
coûts/bénéfices est le plus avantageux, en intégrant le
coût d’opportunité.
 On parle de choix optimal.
LES INCITATIONS
Pourquoi les incitations existent ?
 Le processus de décision que nous venons de
présenter repose sur l’hypothèse que les individus sont
rationnels, et qu’ils sont libres de choisir les alternatives
qu’ils souhaitent.
 Seulement, parfois, certains agents économiques
peuvent avoir un intérêt à modifier les choix optimaux
des individus.
 On parle dans ce cas d’incitations.
 Les incitations ne sont pas des obligations (légales ou
règlementaires). Elles ont pour but de jouer soit sur les
avantages, soit sur les coûts pour modifier le
classement des alternatives réalisé par les individus.
Exemples d’incitations
 A l’origine des incitations, on trouve principalement deux
types d’agents économiques : l’Etat et les entreprises.
 L’Etat a souvent tendance à inciter dans un but précis de
politique économique ou sociale.
Ex : Crédits d’impôt dans le cas de travaux améliorant la qualité
environnementale des logements.
Ex : Amendes pour non-respect des limitations de vitesse.
 Les entreprises incitent régulièrement au travers de la
publicité.
 Même de façon inconsciente,
beaucoup de consommateurs sont
influencés par les campagnes
publicitaires des grandes entreprises. Il
suffit de regarder les sommes allouées
par ces entreprises aux campagnes de
publicité pour s’en convaincre !
Conséquences indésirables
 Dans le cas des incitations qui trouvent leur origine dans les
politiques publiques, il arrive parfois qu’elles aboutissent à
des effets contraires à ceux attendus : on parle alors de
conséquence indésirable (ou effet pervers).
 Exemple : Pour réduire la pollution, le gouvernement
impose des quotas d’émissions de CO2. Un des effets
indésirables peut être que certaines entreprises qui
polluaient moins que le quota, polluent désormais plus
puisqu’elles ont « le droit » de le faire.
 Les politiques publiques incitatives doivent être bien
réfléchies afin qu’elles atteignent leur objectif et qu’elles ne
soient pas à l’origine de conséquences indésirables.

→ Application 3.4
Conclusion

 Comme son nom l’indique, le cours de Processus de


décision du consommateur aura pour objectif d’aborder en
détails ce processus de décision dans le cas d’un type
d’agent particulier : le consommateur.
 Le consommateur est l’agent qui est à l’origine de la
demande sur le marché des B&S.
 Le consommateur a un revenu limité, mais des besoins
illimités et souhaitent donc consommer beaucoup de biens
pour maximiser son utilité => Arbitrage nécessaire !
 Nous analyserons cela en détails dans les thèmes à venir.
Applications
Application 3.1

Donnez des exemples d’arbitrages que pourraient avoir à faire :


- Un consommateur
- Un entrepreneur → Retour
- Le gouvernement

Application 3.2

Vous êtes actuellement en train d’assister à la première séance du cours de Processus de


Décision du Consommateur. Quel est, pour vous, le coût d’opportunité d’être présent ?

Application 3.3 → Retour


L’eau est nécessaire à la vie. Diriez-vous que l’utilité marginale d’un verre d’eau est forte ou
faible ?

Application 3.4
→ Retour

Citez une mesure incitative que le gouvernement a prise pour améliorer la sécurité routière.
Cette mesure peut-elle conduire à des effets pervers ?
→ Retour
ANALYSE DE
TEXTE
Pouvoir d'achat : le blocage des prix est-il une (fausse) bonne idée ?

PODCAST - François Lenglet se penche chaque semaine sur les mutations et les évolutions qui bousculent notre
société. Dans cet épisode, il s'intéresse à la question du blocage des prix sur les produits de première nécessité.
it : Pierre Andrieu - AFP
Jean-Luc Mélenchon propose le blocage des prix pour les biens de première nécessité - l’électricité, l’essence, les
produits alimentaires - pour lutter contre la forte inflation qui sévit. C'est vrai que l'on connaît une flambée des prix
de l’énergie en particulier, tout à fait inhabituelle.

Sur le gaz, plus de 15% d’augmentation par rapport à l'avant épidémie de Covid. Et ce n’est pas fini. À la mi-
septembre, le cours du gaz a pris 17% en un seul jour… C'est dire la tension qui règne sur le marché de gros.

Pour l'électricité, le tarif utilisateur grimpe aussi, et là encore les cours témoignent d’une poussée problématique qui
pourrait se transmettre dans les prochains mois. Quant à l’essence, à 1,45 euros le litre de super, on n’est pas loin des
plus hauts enregistrés en 2018.
Les effets pervers du blocage des prix
Alors, le blocage des prix est-il efficace pour lutter contre ces hausses ? C’est une technique qu’on a très longtemps
utilisée en France. Durant l'Ancien régime, l’après-guerre et jusqu’au début des années 1980. Ce blocage des prix est
efficace, mais seulement en apparence. Le problème, ce sont ses effets pervers : cela dissuade les producteurs et les
distributeurs d’approvisionner la demande, parce qu’ils ne sont pas rémunérés suffisamment par rapport à leurs coûts
d’approvisionnement.
Est-ce qu’on a déjà constaté ces effets pervers ? Le cas le plus célèbre, c'est le pain pendant la Révolution française.
Autre cas bien connu, le blocage des loyers, avec la loi de 1948. Pénurie de logements, pas d’investisseurs. Et
développement du marché noir, la soulte, qui témoigne du vrai prix. Si on évoque les systèmes soviétiques ou chinois,
les valeurs fixées par leurs gouvernements respectifs ne concernaient qu’une petite partie de l’économie officielle...
La technique du blocage des prix ignore un élément fondamental en économie : l’intérêt du producteur, l’incitation. En
fait, le prix n’est qu’un indicateur de l’équilibre - déséquilibre - entre l’offre et la demande. C’est une
conséquence, et pas une cause. S’attacher à traiter les conséquences ne peut pas résoudre le problème.
1) Le blocage des prix est-il une incitation ? Qui vise-t-il ?
2) Quel est l’effet pervers de cette incitation ?
3) Selon l’auteur, pourquoi le blocage des prix n’est pas la bonne méthode ?
4) Quelle autre incitation proposeriez-vous pour lutter contre la hausse des prix de
l’énergie ? Quels pourraient être les coûts de cette solution ?

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