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- De la production : les ressources disponibles dans une économie ne sont pas suffisantes
pour tous les usages productifs.
Principe 2 : le cout d’un bien mesure ce à quoi on renonce pour l’obtenir
Pour réaliser des choix (rationnels) on a besoin d’une mesure de ce à quoi on renonce, le
coût d’opportunité, pas seulement le prix ou le cout du bien que l’on acquière.
Coût d’opportunité : ce à quoi il faut renoncer pour obtenir quelque chose
Ex : travailler plus implique une perte de loisir, plus de loisir implique une perte de salaire
Critère permettant de réaliser des arbitrages de façon rationnelle. Pourquoi ? Parce que le
choix est réalisé en ayant considéré les meilleurs alternatives disponibles
Attention : le cout d’opportunité n’est pas forcément une mesure monétaire
A première vu le cout moyen d’un siège est de 100000/200=500euros, le prix ne couvre pas le cout
moyen.
Raisonnement marginal : la compagnie doit prendre en compte le cout marginal (du passager de
dernière minute) ➔ le cout du kérosène supplémentaire est infime, le plateau repas distribué aurait
été jeté. Probable que le cout du passager supplémentaire soit inférieur à ce que le cout du
passager supplémentaire soit inférieur à ce qu’il rapporte( le bénéfice marginale 300 euros donc oui
la compagnie doit accepter le passager à ce prix.
Elle accepte le passager 1 car son cout est < au bénéfice induit
Elle n’accepte pas le passager 3 car son est supérieur au bénéfice induit
Ici le cout marginal et le bénéfice marginal peuvent être définis comme le cout et le bénéfice
impliqués par le dernier passager à entrer dans l’avion.
Que se passe-t-il si la compagnie accepte le passager 3 ? Elle réalise une perte car le Cm>Bm (200
euros >150euros).
⇨ Ces interventions brouillent le signal envoyé par la structure des prix qui informe
les agents sur la valeur (rareté) et les couts.
Alors dans quelle mesure l’Etat devrait intervenir dans l’économie ?
3 types de réponses : -Le marché implique le respect du principe fondamental de propriété
privée. L’Etat doit assurer les fonctions régaliennes que sont la police, la justice et la
défense (Etat minimal)
-Promotion de l’efficacité. Dans certaines situations, le marché n’est pas capable d’allouer
les ressources efficacement, on parle alors d’échec(ou de défaillance) de marché
Echec de marché : Situation dans laquelle le marché échoue à allouer les ressources de
manière efficace.
3 sources de défaillance de marché :
➢ Les externalités : certains biens ou activités empêchent le marché d’être efficace car
ils entrainent des externalités ou effets externes.
Externalités : Un agent économique (consommateur, producteur) procure à autrui un
avantage ou un dommage, sans contrepartie ou compensation monétaire.
Ex : La pollution (pour produire, une usine émet des déchets dans la rivière voisine), le
trafic autoroutier (je ne prends pas en compte les couts, en terme de temps, d’argent,
que j’inflige aux autres conducteurs par ma présence), l’effet de l’innovation d’une
entreprise sur la société.
Problème : ces externalités ne sont pas prises en compte par le marché (par ex, il n’existe
pas de marché de compensation dans les embouteillages) et ne sont pas reflétées dans un
système des prix, on dit que ce sont des interactions hors marché => les avantages et cours
sociaux ne sont pas pris en compte par les agents lors de leurs décisions qui seront
inefficaces (trop de pollution, embouteillages, absence d’innovations).
➢ Le pouvoir de marché :
Pouvoir de marché : capacité d’un agent économique à exercer une influence sur les prix
de marché.
Problème : l’efficacité de la main invisible dépend de la façon dont le marché est
structuré (i.e le nombre de consommateurs et de producteurs). Si ce n’est pas le cas, un
petit nombre d’acteurs peut influencer les prix de marché.
Ex : cas des marchés avec un seul producteur (monopole) ou un petit nombre de
producteurs (oligopole)
➢ Les biens ou services public :
Bien ou service public : bien ou service qui peut être consommé par plusieurs personnes à
la fois.
Problème : le marché ne peut pas produire ces biens car on ne peut pas exclure le mauvais
payeur de sa consommation.
Implication : chaque agent à intérêt à profiter de la consommation du bien public sans
participer à son financement => pas d’incitation privée à produire un bien public.
3e Source d’intervention de l’Etat : le marché conduit à des situations efficaces, mais rien
n’assure qu’elles soient justes. Dans ce cas, l’Etat peut être amené à intervenir pour des
raisons d’équité.
Equité : propriété qui caractérise une économie capable de distribuer les richesses de
manière équitable entre ses participants.
Ex : la redistribution par les transferts sociaux (protections de personnes âgées par un
système de retraite, protection des personnes sans emplois par un système d’allocation
chômage).
1. La demande
2. L’offre
3. L’équilibre
Marché : concept privilégié par les économistes pour analyser des situations économiques.
Lieu de rencontre entre offreurs et demandeurs d’un bien/service
o Ex : quel est l’impact d’une sécheresse dans le sud de l’Europe sur le prix de
l’huile d’olive ?
o Les concepts d’offre et de demande sont référence aux comportements des
individus en interaction sur le marché.
o Les marchés sont structurés de différentes façons selon le type de biens :
▪ Les marchés agricoles sont très organisés : acheteurs et vendeurs se rencontrent en lieu
(salle de marché) et heure précis, un commissaire-priseur contribue à fixer des prix qui
accordent les différentes parties et donc les ventes.
▪ D’autres marchés sont moins organisés : le marché de crèmes glacées. Pas de lieu de
rencontre particulier, pas de commissaire-priseur.
- Homogénéité des biens : les biens produits par les entreprises sont identiques, il
n’y a pas de différenciation entre les biens d’un même marché.
- Libre entrée : aucune barrière n’empêche quiconque d’entrer sur le marché pour
concurrencer les offreurs déjà présents.
o De plus, le modèle de CPP est une bonne base de départ pour analyser des
situations plus réalistes.
Si on relâche l’hypothèse :
- D’atomicité : les offreurs et les demandeurs ne sont plus en grand nombre sur le
marché : ils peuvent devenir faiseur de prix. Le cas le plus évident est celui du
monopole.
Monopole : marché composé d’un seul offreur et un grand nombre de demandeurs.
L’unique offreur possède un pouvoir de marché et peut influencer le prix dans une certaine
mesure
- Cette interaction va pouvoir être décrite dans un repère retraçant tous les niveaux
possibles de nos variables d’intérêt que sont les prix et les quantités échangées
1. La demande
Quantité demandée : quantité d’un bien qu’un consommateur est prêt à acheter pour tout
niveau de prix.
Plan de demande : décrit la quantité demandée pour tout niveau de prix.
Ex : plan de demande de Pierre :
- La demande du marché (Q) est : Q = N∑i=1 qi. C’est le résultat de l’ensemble des
demandes individuelles. C'est à dire la somme des N demandeurs individuels qui
composent le marché. Q= Demande
- Ex : Paul, jumeau de Pierre arrive sur le marché de la baguette avec son propre
plan de demande, on a donc N=2
o La demande de marché pour P = 0 est donc : Q(0)= qpierre(0) + qpaul(0)
o
Application : la lutte contre le tabagisme
L’État souhaite faire diminuer la consommation de tabac. Pour cela, il dispose de deux
outils.
- Instaure une taxe sur le tabac sur le prix unitaire du paquet de cigarette
2. L’offre
On s’intéresse à la quantité offerte par une firme produisant du pain.
La quantité offerte, c’est la quantité d’un bien (ici, le nombre de baguettes de pain) qu’un
vendeur souhaite, et est capable de vendre pour tout niveau de prix.
Cette quantité offerte peut être exprimée dans un plan d’offre, qui décrit la quantité
offerte pour tout niveau de prix.
0 0
0.20 0
0.40 0
0.60 2
0.80 4
1 6
Jacques ne produit rien jusqu’à 40 cents. Ensuite, au fur et à mesure que le prix de la
baguette augmente, la quantité offerte augmente (Jacques est de plus en plus enclin à
produire des baguettes qui deviennent plus rentable).
« Loi de l’offre » : la quantité offerte d’un bien est positivement reliée à son prix, toute
chose égale par ailleurs.
Quand le prix unitaire de la baguette augmente, la quantité de baguettes offertes par
Jacques augmente.
L’offre de marché (Q) est alors : avec la somme des N offreurs individuels qui compensent
le marché.
Exemple : Jean, le jumeau de Jacques, arrive sur le marché de la baguette avec son
s
propre plan d’offre, on a donc N = 2. (Son plan d’offre est le même que celui de Jacques.)
Pour obtenir l’offre de marché, il va falloir ajouter pour chaque niveau de prix l’offre de
Jacques et de Jean.
Prix de la baguette de Quantité de pain Offre de Jean (en Offre de marché (en
pain (en euros) offerte (en nombre de nombre de baguette) nombre de baguette)
baguette)
0.00 0 0 0
0.20 0 0 0
0.40 0 0 0
0.60 2 2 4
0.80 4 4 8
1.00 6 6 12
On a vu que le changement de prix provoque un changement de la quantité offerte, ce
qui provoque un déplacement le long de la courbe d’offre.
En fait, cette modification de l’offre suite à un changement de prix se réalise, toute chose
égale par ailleurs (ceteris paribus).
s s
On peut représenter l’effet des autre facteurs de la façon suivante : Q (P) = f (P,X ) où X
est un vecteur constitué de tous les facteurs, autres que le prix, influençant la demande
s s
de marché. X = technologie, prix des facteurs de productions, N ,… .
Ces autres facteurs influencent l’offre en provoquant, toute chose égale par ailleurs (dont
le prix), un déplacement de la courbe d’offre.
Un changement de prix provoque un changement de la demande, de ce fait, un
déplacement le long de la courbe.
En revanche, une modification d’un des éléments du vecteur X (technologie, prix des
facteurs de production,…) provoque un déplacement parallèle de la courbe d’offre (0 )
1
vers la droite (hausse de 02) ou vers la gauche (baisse 03).
Une diminution du prix des ingrédients pour le pain (sel, farine,..) entraine un
déplacement de la courbe d’offre vers la droite car, pour chaque niveau de prix, des
ingrédients moins chers permettent d’offrir plus de pain, au même prix unitaire, ce qui
déplace la courbe d’offre vers la droite.
Qd (P)= Qs(P)).
Cet équilibre définit des quantités d’équilibre, c'est-à-dire des quantités sur lesquelles
s’entendent acheteurs et vendeurs. Ces derniers sont prêts à acheter et vendre des
quantités identiques, au prix d’équilibre.
De la même façon, l’état du marché définit un prix d’état, c'est-à-dire un prix pour lequel
les acheteurs et les vendeurs sont prêt à acheter et vendre les mêmes quantités, un prix
qui équilibre les quantités offertes et demandées. C’est donc le prix d’équilibre.
Pour définir l’équilibre de marché différemment, on peut dire que c’est une situation
dans laquelle les plans de demande et d’offre des acheteurs et vendeurs sont identiques au
prix d’équilibre.
Qd (P) = 10 - 10 x (P)
Qd (0) = 10 - 10 x (0) = 10
Qd (0,20) = 10 - 10 x (0,20) = 8
Qd (0,40) = 10 - 10 x (0,40) = 6
Qd (0,60) = 10 - 10 x (0,60) = 4
P Qd
0.00 10
0.20 8
0.40 6
0.60 4
0.80 2
1.00 0
Le prix d’équilibre (ou d’état) se trouve en égalisant l’offre et la demande, ce qui va
donner une équation permettant de résoudre une inconnue :
Qd = Qs
10 - 10p = 20p - 8
-10p - 20p = -8 - 10
-30p = -18
p* = O,60
Qd (p*) = 10 - 10p*
Qd (0,60) = 10 - 10 x (0,60)
Qd (0,60) = 4
Comme à l’équilibre, la demande est égale à l’offre, introduire p* dans l’offre de marché
donne le même résultat, en terme de quantité.
Qs (p*) = 20p* - 8
Qs (0,60) = 20 x (0,60) - 8
Qs (0,6) = 4
Au final, on retrouve donc bien le même vecteur E (Q*, P*).
— Pourquoi l’état a un point d’équilibre ?
Pour répondre à cette question, il faut s’assurer que si les acheteurs et les vendeurs
n’échangent pas à ce point d’état, les « forces du marché » ramènent l’économie vers cet
équilibre.
On suppose que le prix de la baguette est trop élevé (80 cents) par rapport au prix
d’équilibre (60 cents).
Ici, quantité demandé Qd < quantité offerte Qs.
Il y a donc un excédent d’offre, c'est-à-dire une situation dans laquelle la quantité offerte
est supérieure à la quantité demandée.
A partir de cette situation, on opère un réajustement : les offreurs peuvent augmenter les
ventes en abaissant le prix, ce qui fait qu’on augmente la demande et diminue l’offre. Ce
réajustement dure jusqu’à ce qu’on atteigne l’équilibre. Ce processus s’appelle
le tâtonnement Walrasien. On contribue donc au retour à l’équilibre E.
Ce processus dure jusqu’à ce qu’on atteigne l’équilibre E, lorsque plus personne n’a
intérêt à modifier ses plans.
Le libre ajustement des prix suffit à coordonner les actes des demandeurs et des offreurs
sur le marché.
Aucune intervention de l’Etat n’est nécessaire. Empêcher ce libre ajustement des prix
dans l’économie empêche la coordination des agents.
Les prix jouent un rôle de signal indiquant à la fois la rareté et le choix, donc la rentabilité
des biens et services dans l’économie.
Lors d’une pénurie, le phénomène arrive car les demandeurs payent un prix trop faible par
rapport à la rareté du bien. A ce prix, il n’est pas rentable pour les offreurs de produire
plus. Cependant une hausse des prix poussent les offreurs à se reporter sur le secteur et
produire plus de bien.
Pour les néoclassiques, empêcher cet ajustement des prix est néfaste car ça empêcherait
la coordination des agents dans l’économie (ex : marché du travail).
Selon eux, le SMIC crée le chômage car cela empêche l’ajustement de l’offre et de la
demande de travail.
La vague de froid diminue la récolte d’olives (et donc l’offre d’huile d’olive), quel que soit
le niveau de prix, ce qui déplace la
courbe d’offre vers la gauche.
A l’ancien prix d’équilibre, on observe
une pénurie d’huile d’olive (D1 > O2), ce
qui provoque une hausse du prix, pour
rééquilibrer l’offre et la demande en E2.
Exemple 2 : Les jeux Olympiques se sont tenus en Grèce en 2004, quel a été l’impact sur le
marché de l’hôtellerie à Athènes ?
Les JO attirent des touristes supplémentaires en Grèce, ce qui déplace la demande vers la
droite, et augmente le prix de la nuitée et l’offre de chambres à louer.
Conclusion :
On a étudié le fonctionnement des marchés, l’équilibre déterminé par l’interaction de la
demande et l’offre de marché.
Mais qu’est-ce qui fondent la demande et l’offre de marché ?
La demande et l’offre de marché sont le résultat de l’agrégation de comportements
individuels (les consommateurs et les firmes).
Mais qu’est ce qui détermine les comportements individuels ?
A. La contrainte budgétaire
Vous entrez dans un supermarché. Vous faites face à un grand nombre de produits, mais
vous ne pouvez pas tout acheter car vous êtes soumis à la rareté, qui se reflète dans votre
contraire budgétaire (= la limite au panier de consommation que le consommateur peut se
permettre d’acheter).
Pour simplifier le problème, on va considérer le choix d’un individu qui ne consomme que
deux biens : du cola et de la pizza (ce n’est qu’un exemple : tout ce que l’on va voir peut
se généraliser pour un panier de consommation constitué d’une multitude de biens).
— Comment caractériser la contrainte budgétaire ?
Si on fait l’hypothèse que l’on ne peut pas s’endetter, la contrainte budgétaire nous
indique que la dépense totale en colas et pizzas ne peut pas dépasser le revenu.
Autrement dit : dépense totale ⩽ revenu.
On peut réécrire cela de façon plus concentrée en appelant R le revenu, Pp le prix
d’une pizza, Pc le prix d’un litre de cola, Qp la quantité achetée de pizza et Qc la quantité
achetée de cola.
En reprenant ces notations, la contrainte budgétaire s’écrit :
Pc x Qc + Pp x Qp ⩽R
Dépense en cola + dépense en pizza
40
1 Q^p
Pc x Qc + Pp x Qp ⩽ R
Pc x Qc ⩽ R - Pp x Qp
Qc ⩽ R/Pc - ( Pp/Pc ) x Qp
On voit que la contrainte décrit la consommation de cola en fonction de la consommation
de pizzas, étant donné le niveau des prix et du revenu :
Qc ⩽ f (Qp , Pc , Pp , R)
Pour tracer la contrainte budgétaire dans le repère (Qp, Qc), il suffit de calculer la
quantité totale maximum pour chaque bien, et tracer une droite entre ces deux points.
Qc =0
R/Pp - (Pp/Pc)x 0 = Qp
R/ Pp = Qp
Si on dépense tout le revenu R dans l’achat de cola :
Qp =0
R/Pc - Pp/Pc x0 = Qc
R/Pc = Qc
La contrainte budgétaire est l’ensemble des points reliant R/Pp et R/Pc, c'est-à-dire les
solutions à l’équation : Qc = R/Pc - Pp/Pc x Qp
Le rapport des prix exprime la quantité de cola que je dois sacrifier si je veux consommer
une pizza supplémentaire (étant donné le revenu R), c'est-à-dire le coût d’opportunité de
la consommation de la pizza.
Un
changement des quantités consommées qui
respecte la contrainte de budget implique un
déplacement le long de la droite de budget.
B. Les préférences
Si on ne souhaite pas épargner une partie de son revenu, quel panier de consommation
(cola, pizza) devrait-on choisir ?
Si on considère que le cola et la pizza augmente notre satisfaction, il faut choisir un panier
situé sur la contrainte budgétaire, donc un panier qui sature le budget.
Pc x Qc + Pp x Qp = R
La quantité de cola que le consommateur est prêt à sacrifier en échange d’une pizza
supplémentaire se nomme le taux marginal de substitution TMS (= quantité d’un bien que
l’on est prêt à sacrifier pour avoir une quantité de l’autre bien supplémentaire).
Comme on l’a vu dans l’introduction, les agents prennent leurs décisions en optimisant un
objectif. Quel est l’objectif du consommateur ?
L’objectif du consommateur est de choisir un panier de consommation (pizza, cola) qui
maximise son utilité.
Graphiquement, cela signifie choisir le panier de
consommation situé sur la courbe d’indifférence
la plus haute. Cependant, le choix est contraint
via la contrainte budgétaire. Comment
caractériser le choix optimal du consommateur
(celui qui maximise son utilité) ?
Vérifions que E* est bien un choix optimal quand cette règle n’est pas
respectée : exemple du panier A.
Le TMS, la quantité de cola que le consommateur est disposé à
sacrifier pour obtenir une pizza en plus (ici, 2 litres) est supérieur à ce
qu’il doit effectivement payer, en terme de cola sur le marché pour
obtenir une pizza en plus (ici, 1 litre).
S e c t i o n 3 : L a d é t e r m i n a t i o n d e
comportement du producteur
Quelques éléments d’introduction :
On a vu dans l’introduction que tout agent économique est soumis à la rareté, et doit
réaliser des arbitrages, en accord avec un objectif qu’il cherche à optimiser.
L’entreprise choisit la quantité qu’elle souhaite produire afin de maximiser le profit, tout
en faisant face à ses coûts de production.
Puisque la firme maximise son profit, on doit étudier les éléments qui le composent.
Le coût total CT (= valeur de marché de tous les facteurs de production, utilisée par la
firme pour produire une quantité Q) de production regroupe l’ensemble des coûts que
supporte l’entreprise quand elle achète des facteurs de production (travail, capital,
matières premières) pour produire les biens et services qu’elle souhaite vendre. Il se
décompose entre coûts fixes et coûts variables.
Les coûts fixes CF ne varient pas avec les quantités produites, et l’entreprise doit les
payer même si elle ne produit rien (loyer des locaux utilisés, machines,…).
Les coûts variables CV évoluent avec les quantités (les matières premières, les salaires
versés aux employés,…).
Le coût total est égal à la somme des coûts fixes et des coûts variables :
CT = CF + CV
On peut calculer le coût moyen CM (= coût d’une unité produite) à partir du coût total
CT : CM = CT/Q
A partir de 5000 unités produites, produire une unité de plus coûte à l’entreprise 5€.
Attention : le CM et le Cm ne signifient pas la même chose. Le CM est calculé pour tout
niveau de production donné, alors que le Cm est calculé pour toute augmentation de la
production d’une unité.
Exemple de calcul des différentes mesures du coût : Calculer à partir du tableau suivant le
CT, le CM et le Cm.
Rappel : l’entreprise
cherche à maximiser
son profit, en
soustrayant le coût
total lié à la
production des
marchandises (ou
services) à sa recette
totale liée à ses
ventes. Profit = RT -
CT
Attention : tout comme pour le consommateur, on étudie le cas d’un marché de CPP. Cela
signifie que la firme n’a aucun impact sur le prix de vente. Autrement dit, le prix est
donné pour la firme concurrentielle.
Reprenons notre exemple précédent, avec une nouvelle info : le prix unitaire de marché
que l’entreprise peut proposer est P = 130. Calculer la
RT, la RM et la Rm.
En CPP(concu pure et parfaite), le prix fixé sur le marché est égal à la recette moyenne
RM, et à la recette marginale Rm : P = RM = Rm
La droite horizontale P=RM=Rm est en fait la demande qui s’adresse à la firme individuelle.
Elle signifie que cette demande est parfaitement élastique : si la firme fixe un prix
supérieur au prix de marché, la demande sera nulle (les
consommateurs achètent chez les concurrents au prix de
marché inférieur).
- la libre entrée et sortie sur le marché : Imaginons que toutes les entreprises décident
d’augmenter leur prix, au-dessus du prix de marché, cette hypothèse de libre entrée et
sortie assure donc que de nouveaux offreurs entrent sur le marché avec un prix plus
faible. La demande devient alors nulle pour les premières entreprises.
- l’information parfaite sur le marché : Les consommateurs sont au courant des prix
pratiqués par toutes les entreprises sur le marché.
- l’homogénéité : Les biens produits sont de même qualité, si bien que si une entreprise
augmente son prix au-delà de prix de marché, les acheteurs peuvent substituer les biens
des autres entreprises sans aucune modification de leur utilité.
Dans le cas où toutes les conditions de la CPP sont réunies, les entreprises n’ont d’autres
choix que de tarifer au prix de marché. Le prix n’est pas une variable de choix pour
l’entreprise. Autrement dit, elle n’a aucun pouvoir de marché.
Attention, ceci n’est valable que pour un marché de CPP : si l’une acquière un pouvoir de
marché, elle peut avoir une influence sur le prix de marché.
C. L’équilibre de la firme
Comme tout agent économique, la firme doit faire un arbitrage, choisir les quantités
qu’elle souhaite produire en prenant en compte de la rareté (ici, les coûts de production)
et, avec pour objectif de maximiser son profit.
Pour maximiser son profit, l’entreprise fait un arbitrage à la marge : pour chaque unité
produite, elle compare les avantages, la recette marginale Rm et le coût marginal Cm.
L’entreprise produit une unité supplémentaire si elle lui rapporte plus que ce qu’elle lui
coûte, c'est-à-dire si Rm > Cm.
D’une manière générale, l’entreprise produit jusqu’à ce que Rm = Cm. Comme en CPP,
Rm = P alors l’équilibre s’écrit P = Cm. L’entreprise produit jusqu’à ce que le coût de la
dernière unité produite soit égale au prix de marché.
Pour Q1 < Q*, la recette engendrée par unité produite supplémentaire (Rm) est supérieure
au coût de cette dernière unité, P = Rm > Cm. L’entreprise augmente sa production car
cela accroit son profit.
Pour Q2 > Q*, la recette engendrée par unité produite supplémentaire (Rm) est inférieure
au coût de cette dernière unité, P = Rm < Cm. L’entreprise réalise une perte sur la
dernière unité produite et diminue sa production pour accroitre son profit.
Le profit d’une entreprise en concurrence est-il viable à long terme ? Non, car l’hypothèse
de libre entrée implique que de nouveaux offreurs vont entrer sur le marché, attirés par
les perspectives de profit.
L’observation des profits positifs sur ce marché attire de nouvelles firmes ce qui déplace la
courbe d’offre de marché vers la droite (O1 -> 02), augmente la quantité d’équilibre sur le
marché, et diminue le prix d’équilibre.
La baisse du prix de marché oblige la firme, au niveau individuel, à diminuer ses quantités
produites de sorte que P2 = Cm. L’offre globale augmente car il y a plus d’entreprises sur
le marché. Le profit pour la firme a baissé, à cause de la baisse du prix.
En P*2, les firmes réalisent encore un profit positif, de nouvelles firmes vont encore entrer
sur le marché, et l’offre va se déplacer vers la droite jusqu’à ce que toute perspective de
profit disparaisse et que plus aucun offreur ne souhaite entrer sur ce marché.
Cette situation constitue un équilibre de long terme pour la firme, qui fixe sa quantité
produite de telle sorte que P = Cm = CM, avec 2 caractéristique importantes : le profit de
chaque firme est nul, et les entreprises sont efficientes, c'est-à-dire qu’elles produisent au
minimum du CM. Elles ne pourraient pas proposer un prix plus bas sans faire de pertes.
La CPP assure aux consommateurs de payer le prix le plus bas possible, celui qui couvre le
coût de production moyen et à la marge.
Remarque : c’est le processus de CPP qui amène les entreprises à produire au minimum du
coût moyen et donc, à un profit nul. Si par exemple, il y avait une barrière à l’entrée,
alors l’offre ne pourrait augmenter et le profit persisterait.
Pourquoi les entreprises produisent-elles si elles réalisent un profit nul à long terme ? Le
profit nul signifie que RT = CT, c’est-à-dire que les coûts de production (salaires,
amortissement des machines, achat des matières premières) sont couverts par les ventes.
De plus, on raisonne en terme de coût d’opportunité : si l’entrepreneur ne produisait pas
et utilisait son capital pour une activité alternative (ex : placer sur le marchés financiers),
il ne réaliserait pas de gain supérieur.
Ces définitions de l’offre et de la demande amènent à deux nouveaux concepts (ou outils)
qui vont nous permettre d’estimer le bien-être des agents économiques et donc, de
l’efficacité du marché : le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs.
Pour 1 baguette de pain, les consommateurs sont prêts à payer 0,90€ alors qu’ils ne payent
la baguette que 0,60€. Leur surplus est donc égal = à dispositions à payer - prix de marché
= 0,90 - 0,60 = 0,30€.
On pourrait calculer les surplus des consommateurs de la même manière, pour l’ensemble
des baguettes consommées à l’équilibre Q*. De façon générale, le surplus total des
consommateurs est l’aire du triangle EFP*, c'est-à-dire le montant maximum que les
consommateurs seraient prêt à payer, moins le prix de marché, multiplié par les quantités
d’équilibre divisé par 2 :
Application : Surplus total = (1-0,60) x 4/2 = 0,80€. Les consommateurs réalisent un gain à
l’échange de 0,80€.
Le producteur est prêt à vendre une certaine quantité d’un bien à un prix minimum : c’est
sa disposition à vendre, représentée par la courbe d’offre, fonction du coût de production
(rappel : la courbe est en fait la courbe de Cm).
Pour toutes les quantités vendues au prix de marché (jusque Q*), les entreprises reçoivent
plus que le coût de production, ils réalisent donc un gain : le surplus des producteurs (=
différence entre le prix de marché et le coût de production supporté par les offreurs).
Comme pour les consommateurs, on pourrait calculer les surplus des producteurs pour
toutes les quantités vendues jusqu'à Q*. Le surplus total des producteurs est donc l’aire du
triangle EP*H, c'est-à-dire le prix de marché moins le prix maximum exigé par les
producteurs, multiplié par les quantités d’équilibre, divisé par 2 :
Application : Surplus total = (0,60-0,40) x 4/2 = 0,40€. Les producteurs réalisent un gain à
l’échange de 0,40€.
Remarque importante : les surplus des consommateurs et des producteurs donnent une
mesure monétaire du bien-être de l’échange sur le marché.
L’utilité est une mesure subjective du bien-être des consommateurs. Calculer le surplus du
consommateur donne une mesure objective (monétaire) de cette utilité. On ramène à un
dénominateur commun (en monnaie) des évaluations subjectives par nature.
Les surplus des producteurs montrent qu’il y a un intérêt à produire et vendre sur le
marché, même dans la situation de profits nuls de la CPP.
Enfin, le surplus total des consommateurs et des producteurs va nous permettre de statuer
sur l’efficacité du marché.
B. L’efficacité du marché
Dans l’introduction, nous avions dit que, la plupart du temps, le marché est un mode
d’allocation des ressources efficaces.
On peut maintenant être beaucoup plus clair sur ce que l’on entend par efficacité de
l’allocation des ressources par le marché : en effet, l’efficacité caractérise une allocation
de ressources qui maximise le bien-être total pour tous les membres d’une société. Or,
l’étude du surplus de consommateurs et des producteurs va nous permettre de caractériser
l’efficacité du marché en tant que mode d’allocation des ressources (en considérant le
bien-être total de notre économie comme le surplus total des consommateurs et des
producteurs).
Bien-être de l’économie = Surplus total = Surplus des consommateurs + surplus des
producteurs
A l’équilibre entre l’offre et la demande, en situation de CPP, le marché est efficace dans
le sens où il maximise le bien-être des agents économiques mesurés par le surplus total.
Conséquence importante : le
marché de CPP, par la simple
rencontre de l’offre et de la
demande et d’un ajustement libre
des prix, amène à la meilleure
situation possible pour la société =>
C’est la formalisation de la main invisible de Smith. Pas besoin d’intervention de l’Etat.
- Les conditions de la CPP ne sont pas respectées ? On verra plus tard que le bien-être
n’est pas maximisé en cas de défaillance de marché.
- L’allocation est efficace mais n’est ni équitable ni juste. Est-il juste que les individus
situés sur la demande pour Q > Q* n’ait pas accès à la consommation du bien ? Cela nous
amène donc au champ d’intervention pour l’Etat.
Exemple : une possibilité est d’imposer une taxe sur la consommation de pain (type TVA)
et de redistribuer la recette aux pauvres.
— Quel est l’impact de cette taxe sur l’équilibre entre offre et demande ?
La taxe introduit une différence entre le prix que le consommateur est prêt à payer, et le
prix exigé par le producteur pour couvrir ses coûts.
Exemple : si le consommateur doit payer une taxe de 0,30€ par baguette, le prix qu’il doit
payer est maintenant égal au prix de l’offre 0,60€ + le montant de la taxe 0,30€ = 0,80€.
La taxe implique donc nécessairement que la quantité demandée, et celle offerte sur le
marché, diminue de Q* et Qtaxe.
Une partie du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs à l’équilibre Q* est
transférée à l’Etat sous forme de recettes fiscales, qui peuvent être éventuellement
redistribuées aux individus à revenus modestes.
Une autre partie du surplus avant impôt n’est plus captée, ni par les consommateurs ni par
les producteurs. Est-elle redistribuée à l’Etat ? Non, une partie du surplus des
consommateurs et des producteurs est perdue, à cause de la réduction des quantités
échangées sur le marché avec la taxe : c’est la perte sèche. On l’appelle ainsi car il s’agit
d’une perte de bien-être qui est perdue par toute la société et n’est pas capté par l’Etat
sous forme de taxe.
Conséquences : quand l’Etat cherche à modifier l’allocation des ressources du marché pour
la rendre plus équitable, il doit renoncer à une partie de l’efficacité du marché. Il y a donc
un arbitrage entre efficacité (maximiser le bien-être au risque que l’allocation ne soit pas
équitable) et équité (rendre l’allocation plus juste se fait au prix d’un sacrifice
d’efficacité). La perte sèche est donc le coût d’opportunité d’une allocation plus
équitable.
A. Le monopole
Le marché de CCP maximise le bien-être total de la société si les conditions de la CPP sont
remplies. De nombreuses situations dans l’économie ne respectent pas les conditions de
CPP :
- Les agents ne sont pas atomiques (ex : monopole). Cela implique que les entreprises,
contrairement à celles décrites dans le modèle de CPP, ont un pouvoir de marché. Elles
ont donc une capacité à influencer les prix, et notamment à les fixer à un niveau
supérieur au coût marginal.
- Les externalités.
Pourquoi les entreprises produisent-elles si elles réalisent un profit nul à long terme ? Le
profit nul signifie que RT=CT, c'est-à-dire que les coûts de production (salaires,
amortissement des machines, achat des matières premières) sont couverts par les ventes.
De plus, on raisonne en terme de coût d’opportunité : si l’entrepreneur ne produisait pas
et utilisait son capital pour une activité alternative (ex : placer sur les marchés financiers),
il ne réglerait pas de gain supérieur.
L’équilibre du monopole :
Une entreprise en situation de CPP et un monopole ne font pas face à la même demande.
Pour une entreprise en CPP qui ne sert qu’une partie de la demande, le prix est imposé par
le marché, la demande est parfaitement élastique. Pour une petite hausse du prix par
rapport au marché, la demande adressée à l’entreprise s’effondrerait, car les
consommateurs préféreraient acheter le même
bien à une autre tarifant au prix de marché.
Avec Q1 = 1 on a RM = P
Quel prix peut-elle fixer pour cette quantité ? Le prix que les
consommateurs sont prêts à payer est donné par la quantité de
monopole reporté sur la demande de marché.
Le monopole est une situation inefficace par rapport au marché, car les quantités
produites sont plus faibles qu’en situation de CPP, Qmonopole < Qcpp. Cette inefficacité se
traduit par une perte de surplus engendrée par le monopole. Cette perte de surplus est la
perte sèche du monopole, expliquée par la diminution de la taille du marché et la hausse
du prix.
L’exclusion d’usage est la propriété d’un bien, telle qu’il est possible d’empêcher un
individu de l’utiliser.
La rivalité est la propriété d’un bien telle que l’usage de ce bien par un individu
diminue l’usage de ce bien pour un autre individu.
Le marché de CPP suppose que les biens échangés sur le marché sont des biens privés (=
biens excluables et rivaux). Exemple : quand j’achète une baguette de pain, un contrat
implicite implique qu’une fois payée, la baguette devient ma propriété. Je peux donc
exclure tout autre consommateur de sa consommation. De plus, une fois la baguette
consommée, personne d’autre n’y aura accès, il y a donc rivalité parfaite.
Les biens publics à l’opposé des biens privés sont caractérisés par la non-exclusion
d’usage et la non-rivalité. Exemple de la défense nationale : il n’y a pas d’exclusion
d’usage puisque tous les agents sont protégés et il n’y a pas de rivalité puisque le
bénéfice de la protection pour un individu ne diminue pas le bénéfice de la protection
pour les autres individus.
En présence de bien public, le marché est inefficace car il est incapable de les produire.
La non-exclusion d’usage et la non-rivalité implique que les agents ont intérêt à dissimuler
leur préférence pour le bien public, afin d’en bénéficier sans le financer.
Exemple : Pierre et Paul voudraient financer un éclairage public devant leur maison.
Chacun serait prêt à payer 150€. Le coût est de 200€. Ils ont le choix de participer ou non
au financement du bien public. Que vont-ils décider ?
Une manière d’analyser ce problème est d’utiliser l’approche de la théorie des jeux :
c’east l’étude du comportement des individus placés dans des situations stratégiques, les
gains des participants étant dépendants des décisions de tous les participants.
La théorie des jeux est pertinente pour analyser des situations économiques, car la
situation des agents économiques dépend souvent de leur choix et de ceux d’autres
agents.
On sépare les deux truands et on propose à chacun : Soit il dénonce son complice et il est
immédiatement libéré et son complice écopera de 20 ans de prison pour le braquage, soit
ils se taisent tous les deux et font un an de prison pour détention d’armes, soit ils avouent
tous les deux et écopent de 8 ans de prison chacun.
La situation des truands peut être représentée par la matrice de gains suivante :
Une façon de trouver la solution est d’utiliser l’équilibre de Nash (= situation dans
laquelle tous les participants à un jeu stratégique ne veulent plus modifier leur
décision).
Pour trouver cet équilibre, il faut trouver la meilleure réponse de chaque joueur pour les
différents choix de son adversaire.
Si Vito choisit de ne pas le dénoncer, quelle est la meilleure réponse de Tony ? Sa meilleure
réponse de dénoncer son complice, afin d’éviter la prison.
La meilleure situation serait de coopérer en ne dénonçant pas son complice. Ce jeu illustre
l’idée qu’en suivant leur intérêt individuel, les complices provoquent une situation
défavorable pour tous les deux.
Revenons à notre exemple de l’éclairage public. Quelles sont les différentes possibilités ?
L’équilibre est de ne pas financer l’éclairage public pour Pierre et Paul. La meilleure
situation (qui maximise leur bien-être total) serait de se partager le financement du bien
public et de profiter de l’éclairage public.
Prenons le cas de Pierre. A t’il intérêt à financer l’éclairage public si Paul décide de la
financer ? Non, il a intérêt à changer de stratégie car « financer » (gain=50) est une
stratégie dominée « par ne pas financer » (gain=150).
Une hypothèse implicite de tout marché de CPP est que les droits de propriété sont
parfaitement spécifiés. L’achat d’un bien revient à transférer les droits de propriété du
vendeur, vers l’acheteur. Mais que se passe-t-il quand les droits de propriété ne sont pas
clairement spécifiés ?
Exemple : l’air n’appartient à personne. Les gaz d’échappement des voitures ont un effet
négatif sur la santé des piétons sans compensation de la part des conducteurs. Les
conducteurs provoquent une externalité (= un agent économique, consommateur ou
producteur, procure à autrui un avantage ou dommage, sans contrepartie ou compensation
monétaire) négative sur les piétons.
Il s’agit d’une interaction hors-marché car il n’existe tout simplement pas de marché sur
lequel les piétons pourraient faire payer les conducteurs, c'est-à-dire leur faire payer une
compensation pour l’effet externe négatif qu’ils provoquent sur eux.
— Quel est l’impact d’une externalité négative sur l’efficacité du marché et l’allocation
des ressources ?
Comment régler le problème sans faire intervenir l’Etat ? Il faudrait distribuer les droits de
propriété sur la quantité de l’environnement. Problème : à qui appartient la quantité de
l’environnement ? Aux consommateurs ou aux entreprises exploitantes ?
Cet arrangement est-il possible ? Oui car les entreprises peuvent donner (0Pm), les
consommateurs acceptent car ils peuvent financer la dépollution (0Pm) et même obtenir
un gain net (Dm, Pm).
En général, les entreprises peuvent compenser les consommateurs et produire tant que le
profit marginal est > ou = à la disposition marginale des consommateurs. La compensation
totale est (ABQopt0) et le coût total de dépollution est (0Bqopt), donc le gain net est
(AB0), c'est-à-dire le profit capté aux entreprises - le coût de dépollution. La quantité
optimale Qopt produite est optimale car elle prend en compte les coûts sociaux.
Mais si les entreprises possèdent les droits de propriété sur la qualité de l’environnement,
que se passe-t-il ? Les entreprises exploiteraient trop de pétrole (Q1).
Que peuvent faire les consommateurs ? Ils peuvent proposer aux entreprises une
compensation en échange d’une production plus faible et d’une moindre pollution.
La compensation offerte par les consommateurs pour réduire la pollution est supérieure à
la perte de profit induite par la baisse de la quantité de pétrole exploitée. Les
consommateurs pourraient pousser les entreprises à réduire la production de Q1 à Qopt. La
compensation totale est (QoptBCQ1) et la perte de profit total due à une moindre
production est (QoptBQ1), donc le gain net pour l’entreprise est (Q1BC), c'est-à-dire le
montant que les agents sont prêts à payer pour dépolluer moins la perte de profit.
Attention : l’allocation des droits de propriété n’est pas neutre (du point de vue de la
distribution des revenus). C’est la partie qui n’a pas le droit de propriété qui paye le coût
social de la pollution.
L’éducation n’est pas un bien public du point de vue de la définition donnée par l’analyse
économique.
Pourquoi ? L’éducation est caractérisée par l’exclusion d’usage (on peut imposer une
barrière à l’entrée sous forme de frais d’inscription) et la rivalité (à offre donnée, la
quantité du service est affectée par le nombre d’étudiants). Comment justifier
l’intervention de l’Etat dans l’éducation ?
- Réduction de la criminalité
La courbe de demande se déplace vers la droite car les gens, pour tout niveau d’éducation
donné, seraient prêts à payer plus pour l’éducation s’ils prenaient en compte les effets
positifs de leur choix sur la société. Mais ils ne le font pas (ils maximisent leur propre
utilité) et l’équilibre du marché est Q*. L’externalité positive de l’éducation implique que
les agents devraient faire plus d’études (Qopt) que ce qu’ils décident individuellement.
— Comment corriger cette défaillance du
marché ? (c'est-à-dire faire en sorte que les
agents choisissent Qopt plutôt que Q*)? Il y a
au moins deux solutions :
Une externalité négative (ex : pollution) entraine une production et une consommation
trop élevée par rapport à ce qui est socialement souhaitable. Elle peut être corrigée par la
mise en place d’une taxe pour internaliser les dommages sur la société et réduire la
production du bien ou service en question.
Une externalité positive (ex : éducation) entraine une production et une consommation
trop faible par rapport à ce qui est socialement souhaitable. Elle peut être encouragée par
la mise en place d’une subvention pour internaliser les bénéfices sur la société et
augmenter la production du bien ou service en question.