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Microéconomie

Définition de la microéconomie

Etymologie : du grec ancien mikros, petit, et d'économie issu du grec


ancien oïkonomia, gestion de la maison, constitué de oikos, maison,
et nomos, gérer, administrer.

La microéconomie est la branche de la science économique qui analyse


les phénomènes et les comportements économiques au niveau des agents
individuels : consommateurs, ménages, propriétaires de ressources ou
entreprises.

Elle s'intéresse :
 aux processus de décision de ces agents, aux interactions entre
vendeurs et acheteurs,
 entre l'offre et la demande et à la détermination des prix. Les
consommateurs sont considérés comme des offreurs sur le marché
du travail et des demandeurs de produits et services, et
inversement pour les entreprises.

La microéconomie étudie plus particulièrement comment ces agents


économiques déterminent leurs choix en fonction de leurs revenus et des
informations transmises par l'environnement pour constituer
un marché donné.

Elle est fondée sur le principe de rationalité des agents, ce qui suppose
l'existence d'objectifs déterminés. Elle s'intéresse alors aux moyens
choisis par les agents pour atteindre ces objectifs.

Pour étudier la façon dont les prix et les revenus interagissent sur un
marché pour équilibrer l'offre et la demande, la microéconomie utilise
des modèles mathématiques dans lesquels le consommateur possède
une fonction d'utilité qu'il cherche à maximiser sous la contrainte de son
revenu, et l'entreprise une fonction de production, sous la contrainte de
laquelle elle cherche à maximiser son profit.

En privilégiant l'agent économique individuel, la microéconomie est


cohérente avec la démarche des économistes "classiques" et
"marginalistes", qui ont pour hypothèse que les marchés sont en
situation de concurrence pure et parfaite, que les prix sont donnés, et que
les grandeurs économiques ne peuvent varier du fait d'initiatives isolées.

La microéconomie se distingue de la macroéconomie qui étudie des


phénomènes économiques globaux, à l'échelle d'une nation, au niveau
international ou au niveau d'un secteur d'activité, en n'utilisant que des
indicateurs agrégés.

Pourquoi étudier la microéconomie ?


• La microéconomie nous aide à faire des choix en tant que
consommateurs et/ou producteurs.

• La microéconomie traite du comportement individuel des agents


économiques et de leurs interactions, alors que la macroéconomie
traite des relations entre agrégats économiques (croissance,
chômage, inflation…).

1. Thèmes de la microéconomie

- La microéconomie concerne les limites :

 Revenus et budgets limités.


 Temps de travail et de loisir limités.
 Technologie limitée.

- La microéconomie montre comment tirer le meilleur parti de ces


limites.
- La microéconomie explique comment allouer les ressources rares.
- Les consommateurs, les travailleurs et les entreprises sont
confrontés à l’arbitrage :

 Acheter une nouvelle voiture ou épargner ?


 Aller travailler ou partir en vacances ?
 Engager un employé ou acheter une machine ?
- Comment arbitrer au mieux ?

- Consommateurs

o Comment les consommateurs décident du montant de


revenu à consommer ou à épargner, étant donné que leurs
revenus sont limités ?

La théorie du consommateur décrit comment les consommateurs


maximisent leur bien-être, suivant leurs préférences, en arbitrant pour
acheter plus de certains biens et moins d’autres.

• Travailleurs

– Comment les individus décident quand entrer dans la vie


active ? C’est un arbitrage entre travailler maintenant (et
percevoir immédiatement un revenu) ou continuer ses études
(avec l’espoir de gagner un salaire plus élevé dans le futur).
Les travailleurs font aussi face à des arbitrages dans leurs
choix d’emploi.

– La théorie du travail/loisir décrit comment les individus


choisissent le nombre d’heures consacrées au travail et au
loisir.

• Entreprises

– Quels types et quantités de produits les entreprises décident-


elles de produire, étant donné leurs contraintes de
production et leurs ressources financières ?

– La théorie de la firme décrit comment les entreprises


maximisent leurs profits, selon leurs contraintes de budget et
de technologie, en arbitrant pour produire plus de certains
biens et moins d’autres.

• Prix et marchés
– Les arbitrages sont souvent fondés sur les prix auxquels les
consommateurs, les travailleurs et les entreprises sont
confrontés.

• Les consommateurs arbitrent entre l’achat de poisson


ou de viande, non seulement en fonction de leurs
préférences, mais aussi en fonction des prix relatifs.

• Les travailleurs arbitrent entre travail et loisir en partie


selon les prix du travail – les salaires.

Les entreprises décident de produire plus ou moins, d’employer plus


de travailleurs ou d’acheter plus de machines en partie en fonction
des prix et des salaires.

– Comment les prix sont-ils déterminés ?

• Dans une économie planifiée, les prix sont fixés par le


gouvernement.

• Dans une économie de marché, les prix sont le résultat


des interactions des consommateurs, des travailleurs et
des entreprises.

– Les marchés sont des ensembles d’acheteurs et de vendeurs


qui déterminent ensemble le prix d’un bien et la quantité
échangée.

Théories et modèles

• L’économie cherche à expliquer les phénomènes observés :

– Les théories sont développées pour expliquer les


phénomènes observés sous forme d’un ensemble
d’hypothèses, par exemple :

• la théorie du consommateur ;

• la théorie de la firme.

– Les modèles (représentations mathématiques des théories)


sont développés pour former des prédictions.
2. Qu’est ce qu’un marché ?

• Un marché est un ensemble d’acheteurs et de vendeurs qui


déterminent ensemble le prix d’un bien et la quantité échangée.
– Acheteurs : les consommateurs qui achètent des biens ou
services, les entreprises qui achètent du travail du capital, et
des matières premières.
– Vendeurs : les entreprises, qui vendent leurs biens et
services, les travailleurs, qui offrent les services de leur
travail, les propriétaires de ressources, qui louent des biens
fonciers et vendent les matières premières.

• Définition d’un marché :


– La détermination des acheteurs, vendeurs et des produits qui
doivent faire partie d’un marché particulier.
• Arbitrage :
– Acheter à bas prix en un certain lieu (ou date) et revendre à
un prix plus élevé en un autre lieu (ou date).
• Nombre des plus intéressantes questions en économie concernent
le fonctionnement des marchés. Par exemple :
– Pourquoi seul un petit nombre d’entreprises sont en
concurrence sur certains marchés et pas sur d’autres ?
– Le bien-être des consommateurs est-il nécessairement plus
élevé s’il y a beaucoup d’entreprises ?
– L’État doit-il intervenir sur les marchés ?

• Marché de pure concurrence


– Un marché comprenant un grand nombre d’acheteurs et de
vendeurs, de telle sorte qu’aucun acheteur ou vendeur n’a
d’influence sur les prix.
• Exemple : la plupart des marchés agricoles.

• Marché non concurrentiel


– Un marché où un vendeur (ou un acheteur) a une influence
sur les prix.
• Exemple : le marché du pétrole, dominé par l’OPEP
(Organisation des producteurs et exportateurs de
pétrole). L’OPEP est un cartel (groupe de producteurs
qui agissent collectivement pour influencer les prix).

Les marchés rendent possibles les transactions entre acheteurs et


vendeurs, c’est-à-dire des échanges de biens ou services à un
certain prix :

– Prix de marché – prix sur un marché de pure concurrence.


• Certains marchés n’ont qu’un prix : par exemple, le
prix de l’or.
• D’autres marchés ont plus qu’un prix : par exemple, le
prix du même produit dans deux magasins ou
supermarché différents.

• Quels acheteurs et vendeurs devraient être inclus dans un marché


particulier ?
Cela dépend de l’étendue du marché – ses frontières, à la fois
au sens géographique et en termes de gamme de biens produits et
vendus :
- marché immobilier ;
- marché des produits électroniques.

• Importance de la définition d’un marché :


– Pour une entreprise qui doit fixer le prix, déterminer le
budget publicité et prendre des décisions d’investissement, il
faut identifier :
• ses concurrents effectifs et potentiels ;
• les limites du produit et les frontières géographiques de
son marché.
– Pour des décideurs politiques, par exemple :
• L’État doit-il autoriser une fusion ou une acquisition
concernant des entreprises qui produisent le même
bien, ou doit-il s’y opposer ?

Les concepts de la microéconomie

Rareté, choix et coût d’opportunité:

Les consommateurs exigent des biens et des services et les producteurs


les proposent à la vente, mais personne ne peut retirer tous ce qu’il veut
du système économique.

Des choix doivent être effectués. Une personne peut choisir d’acheter un
bien et renoncer à des vacances

Dans cet exemple, les vacances représentent le coût d’opportunité de la


voiture. Comme les ménages décident de ce qu’ils consomment en
fonction du coût d’opportunité, les entreprises elles mêmes décident de
ce qu’elles doivent produire.

Les producteurs doivent également décider de la quantité à produire et


du marché pour qui elle est destinée.

Cependant, les économistes classiques nous apprennent que si nous


combinons tous les facteurs de production, nous pouvons obtenir des
résultats surprenants. L’un des plus célèbres d’entre eux est confirmé par
la loi des rendements décroissants.

Cette loi stipule que si nous continuons à ajouter des facteurs de


production variables tels que le travail à des facteurs fixes tels que la
terre (en tant que monde matériel naturel), nous obtiendrons
proportionnellement moins de production de chaque unité
supplémentaire de facteur ajoutée, jusqu’à ce que la production globale
commence à diminuer.

Le mécanisme de prix:

Une grande partie de l’étude de la microéconomie est consacrée à l’analyse


de la détermination des prix sur les marchés. Un marché est un lieu de
rencontre entre les producteurs et les consommateurs.
Les producteurs et les consommateurs génèrent l’offre et la demande, et
c’est leur interaction au sein du marché qui crée le mécanisme des
prix. Les marchés sont essentiels pour produire les biens et services
nécessaires à la vie quotidienne.

Même si un individu peut produire toute la nourriture nécessaire à sa


survie, il aura ainsi besoin de vêtements, d’un abri et d’autres
nécessités. C’est pourquoi, les communautés ont appris qu’elles
tireraient profit des échanges. La forme la plus grossière d’échange était
le troc, mais l’évolution de la monnaie en tant que moyen et unité de
compte a accéléré le développement du processus.

La demande:

Le niveau de la demande pour un bien ou un service est déterminé par


plusieurs facteurs, notamment:
 le prix de biens et services.
 Le prix d’autre biens et services, notamment substituables et
complémentaire.
 Le revenu.
 Goûts et préférences.
 Attentes.

Dans l’analyse économique orthodoxe, ces déterminants sont analysés en


testant la quantité demandée par rapport à l’une de ces variables, en
maintenant toutes les autres constantes. Le moyen le plus courant
d’analyser la demande consiste à examiner la relation entre la quantité
demandée et le prix.

En supposant que les gens se comportent de manière rationnelle et que


les autres déterminants de la demande soient constants, la quantité
demandée a une relation inverse avec le prix. Par conséquent, si le prix
augmente, la quantité demandée diminue, et inversement.

La figure 1 décrit la courbe de demande conventionnelle.


Figure 1 : Courbe de la demande.

NOTE: Pour tout changement de prix, il existe un changement inverse de la quantité


demandée.

Un changement de prix provoquera un mouvement à long terme de la


courbe. Lorsque le prix augmente, la quantité demandée diminue. Cela
se produit avec la plupart des types de produits, à quelques exceptions.

L’offre :

L’offre se réfère à la quantité de biens et services offerts sur le marché


par les producteurs. Tout comme la relation entre la quantité demandée
et le prix, nous pouvons également considérer la relation entre la
quantité fournie et le prix. En règle générale, les producteurs seront prêts
à produire plus de biens et de services tant que le prix qu’ils peuvent
obtenir augmente.

Par conséquent, la courbe d’offre, lorsque les autres influences sont


maintenues constantes, la courbe sera inclinée vers le haut de gauche à
droite comme indiqué dans la figure 2.
Figure 2 : courbe de l’offre.

NOTE : Il existe une relation directe entre le prix et la quantité fournie.

Les déterminants de l’offre sont:


 Prix.
 Prix d’autre biens et services.
 Revenus et coûts relatif de la fabrication du bien ou de service.
 Les objectifs des entreprises et leurs futures attentes.
 La technologie.

En règle générale, une entreprise maximisera son profit lorsque son


revenu marginal (le produit de la vente d’une unité de production
supplémentaire) sera égal à son coût marginal (le coût de production de
cette unité de production supplémentaire).

Cependant, une entreprise peut continuer à produire aussi longtemps


que le revenu marginal dépasse ses coûts variables moyens, ce qui
contribuerait à couvrir ses coûts fixes. Suivant la même logique que
précédemment, un mouvement à long terme de la courbe d’offre sera
provoqué par un changement de prix. Mais un mouvement de la courbe
entière sera provoqué par un déterminant autre que le prix.

Concurrence parfaite:

Un marché parfaitement concurrentiel est celui sur lequel :


 il y a beaucoup d’entreprises produisant des biens ou des services
homogènes
 il n’y a pas d’obstacle à l’entrée sur le marché ou à la sortie du
marché
 Les producteurs et les consommateurs ont une connaissance
parfaite du marché.

Dans ces conditions, le prix et le niveau de la production tendent


toujours vers l’équilibre, car tout producteur qui établit un prix
supérieur à l’équilibre ne vendra pas, et tout producteur qui fixera un
prix en dessous de l’équilibre obtiendra une part de marché de 100%. On
dit que la courbe de la demande est parfaitement élastique, ce qui
signifie qu’elle sera horizontale.

Le monopole:

Un monopole se crée lorsqu’il n’y a qu’un seul producteur sur le


marché. Il convient de noter que les lois de nombreux pays définissent
un monopole de manière moins extrême. Se réfère généralement à des
entreprises disposant d’une part de marché supérieure à une part
déterminée.

Contrairement à la concurrence parfaite, les monopoles peuvent surgir et


existent dans la vie réelle. Cela peut être dû au fait que le producteur a
légalement le droit d’être le seul producteur ou peut être une société
appartenant au gouvernement lui-même.

NOTE : Un monopole a le privilège de pouvoir fixer son propre prix sur le marché,
ce qui peut donner lieu à ce que les économistes appellent des «profits super
normaux».

L’oligopole:

Un oligopole survient lorsque peu de producteurs exercent une


influence considérable sur un marché. Comme il existe peu de
producteurs, ils ont probablement une connaissance approfondie des
actions de leurs concurrents et devraient être en mesure de prévoir les
réponses aux changements de leurs stratégies.
Le nombre minimum d’entreprises dans un oligopole est de deux et cette
forme particulière d’oligopole s’appelle un duopole. Il existe plusieurs
exemples de duopoles, notamment les deux principaux producteurs de
Cola. Cependant, les marchés dominés par peut-être jusqu’à six
producteurs pourraient être considérés comme de nature
oligopolistique. Là où quelques grands producteurs dominent un
marché, l’industrie serait très concentrée.

Concurrence monopolistique:

La concurrence monopolistique se produit sur des marchés où se


trouvent de nombreux producteurs, mais ils auront tendance à recourir à
la différenciation des produits pour se distinguer des autres producteurs
du marché.

Par conséquent, bien que leurs produits puissent être très similaires, leur
capacité de différenciation signifie qu’ils peuvent agir en tant que
monopoles à court terme, indépendamment des actions de leurs
concurrents. Pour que la concurrence monopolistique puisse exister, les
consommateurs doivent connaître les différences entre les produits
vendus par les entreprises.

L’équilibre:

En supposant que tous les déterminants de l’offre et de la demande


soient constants, à l’exception du prix, une entreprise produira à
l’endroit où la courbe de l’offre coupe la courbe de la demande. Par
définition, il s’agit du point auquel la quantité fournie est égale à la
quantité demandée.
Figure 3 :

NOTE : Le prix est déterminé à l’intersection des courbes de l’offre et de la demande.

Si le prix est supérieur au prix d’équilibre, la quantité fournie dépassera


la quantité demandée. Par conséquent, afin de baisser ses stocks, la
société devra réduire ses prix. Inversement, si le prix est inférieur au prix
d’équilibre, cela entraînera une situation de demande excédentaire, et le
seul moyen de l’éliminer consiste à augmenter le prix.

Intervention sur le marché:

Dans les systèmes capitalistes, les marchés fonctionnent librement mais il


est généralement admis que pour un certain nombre de biens et services
requis par la société, l’intervention de l’état est inévitable.

En effet, certains biens et services sont des «biens et services publics», ce


qui signifie qu’ils ne peuvent être fournis de manière adéquate que par
l’intervention de l’état sur le marché.

Pour cette raison, le gouvernement ou des organisations supranationales


peuvent choisir d’introduire et de maintenir des systèmes qui
garantissent la production de tels biens et services et peuvent fixer des
prix supérieurs ou inférieurs au prix d’équilibre.

Comme ils peuvent également choisir d’introduire et de maintenir des


systèmes garantissant la production de biens et services et pouvant fixer
des prix supérieurs ou inférieurs au prix d’équilibre. Cela se traduira par
une situation dans laquelle la quantité demandée dépassera la quantité
fournie, à condition que le prix maximum soit atteint en dessous du prix
d’équilibre (Figure 4).

Figure 4 :

NOTE : Le prix maximum est P1. À ce stade, la quantité demandée (Q1)


dépasse la quantité fournie (Q2). Le prix du «marché noir» est P2.

Un prix minimum est parfois imposé pour protéger les producteurs. Ici,
la quantité fournie dépassera la quantité demandée, à condition que le
prix minimum soit atteint à un niveau supérieur au prix d’équilibre.

L’impact de l’intervention sur le système de prix ne doit pas être


considéré comme indésirable dans tous les cas.

L’analyse microéconomique contribue entre autres à nous apprendre


que de telles interventions auront des conséquences et que la société doit
gérer ces conséquences.

Élasticité:
Le concept d’élasticité concerne la réactivité de la quantité demandée ou
de la quantité fournie à un changement de prix.

Si un léger changement de prix entraîne un changement massif de la


quantité demandée, l’élasticité de la demande par rapport au prix est
dite très élastique.

Inversement, si un changement de prix n’a que peu ou pas d’effet sur la


quantité demandée, la demande est dite très inélastique. Ce concept est
évidemment très important pour les producteurs, qui doivent estimer les
effets potentiels de leurs stratégies de tarification au fil du temps.
L’élasticité de la demande par rapport au prix est mesurée en divisant la
variation de la quantité demandée par la variation du prix et,
inversement, l’élasticité de l’offre par rapport au prix est mesurée en
divisant la variation de la quantité fournie par la variation du prix.

Autre que l’élasticité des prix, il existe des concepts similaires pertinents
pour votre étude:
 L’élasticité du revenu est la réactivité de la quantité demandée ou
fournie à une variation du revenu.
 L’élasticité croisée est la réactivité de la quantité demandée ou
fournie du bien X à un changement de prix du bien Y

L'approche microéconomique « traditionnelle »

Par approche « traditionnelle », on entend l'analyse microéconomique


résultant de la synthèse opérée par l'économie mathématique
néoclassique des années 1940 et 1950 entre les apports du courant
marginaliste du XIXe siècle et la théorie de l'équilibre général de Walras
et de Pareto. John Hickset Paul Samuelson sont considérés comme « les
pères » de la microéconomie traditionnelle actuelle. Par ailleurs, elle
s'organise autour de quatre volets :

 La théorie du consommateur, qui étudie le comportement de


ménages devant effectuer des choix de consommation de biens
sous contraintes budgétaires ;
 La théorie du producteur, qui étudie le comportement
d'entreprises qui veulent maximiser leur profit sous contraintes
technologiques ;
 La théorie de l'échange sur des marchés, ces marchés pouvant être
concurrentiels ou non concurrentiels ;
 La théorie de l'optimum économique, qui mobilise le concept
d'optimum de Pareto pour juger de l'efficacité économique
collective des interactions entre agents au travers des échanges.

Dans cette approche, les agents économiques, ménages ou entreprises,


sont supposés « rationnels », c’est-à-dire qu'ils sont censés disposer de
capacités cognitives et d'informations suffisantes pour pouvoir, d'une
part, construire des critères de choix entre différentes actions possibles et
identifier les contraintes pesant sur ces choix, contraintes tant
« internes » (leurs capacités technologiques s'il s'agit d'entreprises, par
exemple), « qu'externes » (c’est-à-dire résultant de leur environnement
économique), et, d'autre part déterminer le choix qui satisfait au mieux
ces critères en respectant ces contraintes.

La microéconomie néoclassique traditionnelle se présente généralement


sous une forme extrêmement mathématisée.

La microéconomie contemporaine

Les impasses et limitations du programme de recherche de la théorie de


l'équilibre général ont conduit à d'importants bouleversements de la
microéconomie à partir des années 1970. Parallèlement, elle a
considérablement étendu son champ d'étude, y compris vers
la macroéconomie (modèles macroéconomiques "microfondés"), au point
de s'identifier pour certains à la discipline économique elle-même. Cette
extension s'est accompagnée d'un éclatement des approches et même des
paradigmes, devenus diversement complémentaires ou concurrents
entre eux. Il serait impossible de résumer en quelques phrases toutes ces
recherches. Tentons néanmoins d'en identifier quelques apports saillants.

La théorie des incitations

La micro-économie moderne met l'accent sur les problèmes d'incitations


et d'information. Par "incitation", on entend toute action d'un agent
économique (qui peut être l'État) conduisant certains agents
économiques à adopter tel ou tel type de comportement. Cette notion
prend tout son sens si l'on considère que l'information disponible pour
un agent économique soucieux d'inciter d'autres agents à se comporter
dans le sens de ses intérêts (lui donner les "bonnes" incitations de son
point de vue), est inévitablement limitée. Ces limitations peuvent
résulter du droit : information "privée" des agents, comme le dossier
médical d'un individu auquel son assureur ou son employeur ne
peuvent avoir accès ; d'impossibilités "techniques" : un manager peut
observer la performance de son équipe sans être capable de mesurer les
contributions individuelles à ce résultat et donc d'en déduire un schéma
de rétribution des efforts des uns et des autres, ou d'incertitudes : le
résultat des efforts d'un agent peut être assujetti à des aléas
indépendants de sa volonté, aléas contre lesquels il conviendrait de
l'assurer.
Un exemple canonique d'une telle situation est le problème principal-
agent, où un acteur (le principal) souhaite déléguer à une tierce personne
(l'agent) le soin d'exécuter une tâche en étant intéressé à son résultat.
Dans ce contexte, le principal fait face à deux catégories de défaut
d'information (appelées asymétries d'information) :

 Le résultat de l'action, son coût par exemple, peut dépendre des


caractéristiques propres de l'agent, connues de lui mais inconnues
du principal. On parle de sélection adverse ou d'antisélection pour
désigner un tel problème d'asymétrie d'information ;
 Le résultat de l'action peut dépendre d'efforts entrepris par l'agent
pour s'acquitter de sa tâche, efforts inobservables directement par
le principal. Ce dernier n'en connait que le résultat mais celui-ci
dépend d'aléas extérieurs. On parle d'aléa moral pour désigner ce
problème d'asymétrie informationnelle.

Si le principal ne souhaite pas accomplir lui-même la tâche, il ne peut pas


non plus contraindre l'agent à la réaliser coûte que coûte, ce qui viderait
le problème de son sens. Il doit donc passer un accord avec l'agent
spécifiant, outre la tâche à accomplir, les modalités de rétribution de
l'agent, accord que ce dernier est libre d'accepter ou de refuser. Une fois
formalisé, cet accord prend la forme d'un contrat entre les deux parties.
Le problème principal-agent constitue l'exemple le plus simple d'une
situation aboutissant à un arrangement de nature institutionnelle entre
deux agents économiques hors marché. Cet accord n'est généralement
pas Pareto-efficient, le principal devant consentir une rente, dite rente
informationnelle, à l'agent au-delà d'une rétribution correspondant au
coût réel de la tâche pour cet agent, et ceci en raison des asymétries
d'information dont bénéficie l'agent.

La théorie des contrats

L'extension de cette approche a conduit au développement de la théorie


des contrats. Cette théorie conçoit les organisations, ou les institutions
comme les familles ou les entreprises, comme des ensembles de contrats
(des nœuds de contrats dans le jargon économique). Une entreprise est,
par exemple, un nœud composé de contrats de travail, liant l'entreprise à
ses salariés, de contrats la liant à ses clients et à ses fournisseurs, de
contrats d'engagements bancaires et financiers, de contrats légaux la liant
à son État ou ville de résidence en matières fiscale et réglementaire. Les
marchés sont un autre cas particulier de tels nœuds de contrats, ici des
contrats d'échange. Les États, au sens des organisations politiques gérant
des espaces géographiques déterminés, sont un autre exemple de nœud
contractuel, les Constitutions (ou les Chartes) se présentant comme des
contrats généraux liant ces organisations aux peuples qu'ils gouvernent.

Un aspect important de ces contrats est d'être généralement incomplets,


c'est-à-dire incapables de spécifier entièrement les engagements des
parties dans tous les cas possibles. Ceci a permis à la
microéconomie néoclassique d'élaborer une théorie du pouvoir,
comme droits de décision résiduels, c'est-à-dire que détenir le pouvoir pour
une des parties consiste à pouvoir prendre des décisions dans le
domaine d'incomplétude du contrat, c'est-à-dire en dehors de ce qui a été
convenu. Le caractère incomplet des contrats permet aussi d'introduire
des éléments de rationalité limitée dans le comportement des
organisations, correspondant aux actions non anticipables ou
invérifiables de l'organisation dans la zone d'incomplétude du nœud
contractuel.

Le développement de cette théorie a naturellement entraîné un


approfondissement des théories de la négociation et de la renégociation.
En effet, son propos est non seulement d'expliquer comment et pourquoi
se forment des contrats entre les agents, mais aussi les raisons pour
lesquelles ils les remettent, ou pas, en cause au cours du temps. Toutes
ces approches mobilisent largement pour ce faire les outils de la théorie
des jeux, non coopératifs ou coopératifs, en information incomplète ou
imparfaite.

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