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Économie-Droit Terminale Bac Pro

Chapitre 1 Le marché et le principe de la concurrence

1. Qu’est-ce qu’un marché ?

Le marché est un lieu d’échange qui permet de réaliser différentes transactions économiques. Les offreurs et
les demandeurs s’y rencontrent : les offreurs (ou vendeurs) proposent des produits, des services, des
capitaux recherchés par les demandeurs (ou acheteurs).

On trouve plusieurs types de marchés :

• le marché des biens et des services (ex : le marché de gros de Rungis, le marché de la formation…) ;
• les marchés financiers sur lequel s’échangent des capitaux (comme le Forex, sur lequel s’échangent des
devises) ;
• le marché du travail sur lequel les offreurs proposent leur travail aux entreprises demandeuses.

2. Quelles sont les caractéristiques d’une économie de marché ?

Une économie de marche se caractérise par :

• le libre accès pour les offreurs et les demandeurs sur la plupart des marchés (ex : l’Union européenne
fonctionne selon ce principe). Cela signifie que toute nouvelle entreprise peut décider de proposer des
biens et des services aux demandeurs sur un marché (ex : Free sur le marché de la téléphonie mobile).

• l’existence de règles et d’institutions permettant d’encadrer le marché. L’Union européenne veille au bon
fonctionnement sur le marché européen. C’est le rôle spécifique de la Commission européenne : elle
opère des contrôles (notamment des opérations de concentrations entre entreprises), fixe des règles
(notamment l’interdiction des ententes ou des abus de position dominante) et sanctionne le non-respect de
ces règles.

3. Quel est le rôle de la concurrence ?

La concurrence se définit comme la rivalité entre entreprises cherchant à vendre leurs biens ou services. Elle
doit être libre et non faussée.

La concurrence remplit plusieurs rôles. Elle permet le bon fonctionnement des marchés : les producteurs
sont libres de choisir leur activité et les consommateurs sont libres de choisir l’offre la plus satisfaisante. La
libre concurrence incite les entreprises à améliorer leur offre tant en matière de baisse des prix, qu’en
matière de développement d’innovations, de recherche de qualité, etc.

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Chapitre 2 Les structures de marché

1. Comment caractériser les différentes structures de marché ?

La structure d’un marché dépend avant tout du nombre d’intervenants, il a des conséquences sur l’intensité
de la concurrence.

Les marchés sont appelés concurrentiels quand on y trouve de nombreux offreurs et demandeurs.
Les marchés sont qualifiés de non concurrentiels quand on y trouve peu d’offreurs et/ou de demandeurs.

2. Quelles sont les caractéristiques des marchés concurrentiels ?

La présence de nombreux offreurs et demandeurs favorise la concurrence.

• Les offreurs y sont trop nombreux pour s’entendre sur les prix (et les maintenir à un niveau élevé).
• Les demandeurs ont la possibilité de choisir entre plusieurs offres selon le critère de leur choix (le prix,
les services, la qualité, l’innovation, etc.).
• Les demandeurs sont également trop dispersés pour imposer des conditions aux offreurs.

3. Quelles sont les caractéristiques des marchés non concurrentiels ?

Sur ces marchés très répandus, la concurrence est faussée à des degrés divers : certains offreurs peuvent
notamment imposer des prix élevés.

Les deux situations les plus typiques de ces marchés sont :

• le monopole (il n’existe qu’un seul offreur, comme par exemple la SNCF sur la plupart des lignes
ferroviaires françaises) ;
• l’oligopole (il existe peu d’offreurs, comme c’est encore le cas pour la distribution d’essence sur les
autoroutes). Dans ces cas, les offreurs peuvent pratiquer des prix plus élevés car ils profitent du peu de
choix alternatifs des consommateurs.

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Chapitre 3 La fixation des prix et l’équilibre sur les marchés

1. Comment évaluer l’offre et la demande sur un marché ?

Sur un marché concurrentiel, plus les prix sont élevés, plus les quantités demandées sont faibles. La courbe
de demande est donc décroissante en fonction des prix.

Sur un marché concurrentiel, plus les prix sont élevés et plus les offreurs augmentent les quantités offertes.
La courbe de demande est donc croissante en fonction des prix.

2. Quel est le mécanisme de fixation des prix sur les marchés concurrentiels ?

Sur un marché concurrentiel, le prix d’équilibre correspond au point de rencontre entre les quantités offertes
et les quantités demandées. Dans ce cas, l’offre et la demande sont égales. Le prix varie afin d’assurer
l’équilibre entre les quantités offertes et les quantités demandées : si l’offre est supérieure à la demande, les
prix diminuent ; si la demande est supérieure à l’offre, les prix augmentent.

3. Quelles sont les particularités du marché du travail ?

Le marché du travail est un marché particulier : on y échange un service particulier, le travail. Les offreurs
sont les personnes qui offrent leur travail et sont en recherche d’emploi. Les demandeurs sont les recruteurs
qui ont besoin du travail.

Ce marché ne fonctionne pas comme un marché concurrentiel classique. Le salaire correspond au prix
d’équilibre sur ce marché.

Le marché du travail est encadré par des règles qui protègent les salariés, ce qui en fait un marché qui ne
fonctionne pas totalement selon la loi de l’offre et de la demande.

Par exemple, le salaire est relativement rigide (il ne fluctue pas librement selon l’offre et la demande). Cela
s’explique par le fait que la loi interdit qu’il soit inférieur au SMIC (salaire minimum légal) et qu’il est
souvent fixé dans les conventions collectives négociées entre les partenaires sociaux (les syndicats de
salariés et les représentants des chefs d’entreprise qui se rencontrent périodiquement pour négocier).

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Chapitre 4 L’internationalisation des marchés

1. Comment définir la notion d’internationalisation ?

Le terme « internationalisation » est à multiples facettes et d’autres mots sont apparus avec l’ouverture des marchés :
mondialisation, globalisation, régionalisation, etc.
Il est important de les différencier :

• L'internationalisation correspond à l'augmentation des échanges de biens et de services entre les pays. Il peut être
générique ou limiter le sens aux seuls échanges « entre nations ».
• La mondialisation exprime l'accroissement des échanges ainsi que l'harmonisation des flux entre les pays. Cela
englobe les relations économiques mais aussi toutes les activités humaines et politiques.
• La globalisation exprime une organisation des firmes et de leurs implantations au niveau mondial, de manière à
pénétrer tous les marchés et à utiliser les facteurs de production là où ils se trouvent. Le monde devient ainsi un
vaste marché unique. La vision est beaucoup plus globale.
• La régionalisation est la concentration des échanges entre un nombre limité de pays, souvent proches
géographiquement et/ou culturellement. C’est par exemple l’Union européenne ou l’ASEAN pour les pays de
l’Asie du sud-est.

2. Quels sont les avantages et les inconvénients à échanger à l'international ?

Les pays échangent quand ils trouvent ailleurs les biens et services qu’ils n’ont pas ou ne savent pas faire. À partir du
moment où un pays détient un avantage compétitif, il trouvera des débouchés sur les marchés extérieurs. Ces
avantages peuvent être liés au savoir-faire des populations, à leur capacité à organiser leur production, mais aussi aux
richesses détenues naturellement comme les minerais, le pétrole ou encore l’eau pour les années à venir.
Les avantages sont nombreux :

• trouver de nouveaux produits ;


• acheter moins cher des produits existants ;
• acquérir des connaissances et du savoir-faire.

Il existe aussi des inconvénients à échanger à l’international. Une des conséquences, par exemple, de la concurrence
chinoise actuelle est la perte d’emplois liés à la délocalisation ou à l’importation des produits nécessitant une main-
d’œuvre importante et non qualifiée. De plus, les transferts de technologies accroissent petit à petit les capacités
productives de la concurrence étrangère (La Comac, société aéronautique chinoise, va produire prochainement un
avion moyen-courrier. Elle achète pour l’instant les éléments qu’elle ne peut pas encore produire elle-même).

3. Quelle analyse faut-il faire de la mondialisation ?

La mondialisation se poursuit à grande vitesse. De nombreux pays sont en pleine croissance (Chine, Inde, Singapour)
avec des taux supérieurs à 10 %, et de nouveaux marchés émergent très rapidement (Brésil, Argentine, Philippines).
Ces pays ont la particularité d’avoir une population très nombreuse, ce qui impacte fortement l’ensemble de la planète.

L’évolution est donc importante, rapide et continuelle. Les pays industrialisés « matures » doivent s’adapter et profiter
de ces nouveaux marchés, aussi bien pour vendre que pour acheter.
Deux éléments entraînent l’évolution économique mondiale :
• les échanges de biens et de services qui croissent fortement, facilités par des moyens de transport et de
communication toujours plus performants ;
• les transferts de technologies et de connaissances.

Enfin, le dernier constat met en avant la répartition inégale des ressources naturelles et des connaissances et savoir-
faire. Les ressources naturelles sont un enjeu important, qui explique souvent les risques de conflits de territoires en
cours ou à venir (le pétrole des zones maritimes, les terres rares de Chine, le nickel de Nouvelle-Calédonie, l’eau de
l’Himalaya, etc.).

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Chapitre 5 La consommation et ses déterminants

1. Qu’est-ce que la consommation ?

La consommation regroupe les acquisitions de biens et de services par les ménages en vu d’une utilisation
immédiate ou future.

Certains biens ou services acquis sont durables, c'est-à-dire qu’ils sont consommés sur une longue période
(ex : une voiture) ; d’autres sont détruits dès leur utilisation et sont donc qualifiés de non durables (ex : une
séance de cinéma). Certains sont qualifiés de semi-durables car leur durée d’utilisation est moyennement
longue (quelques mois), c’est le cas de l’habillement.

On distingue également la consommation marchande de la consommation non marchande. Lorsque les


entreprises proposent des biens et des services payés directement par le consommateur, on parle de
consommation marchande (ex : l’achat d’un abonnement téléphonique). En revanche, si les biens ne sont
payés qu’en partie par le consommateur et pris en charge totalement ou en partie par la communauté, on
parle de consommation non marchande (ex : les dépenses de santé, les transports publics). La consommation
marchande représente environ 20 % de la consommation des ménages français (et son poids ne cesse de
s’accroître).

2. Quels sont les déterminants économiques de la consommation ?

La consommation dépend de différents facteurs économiques.

• Le prix des biens : quand le prix d’un bien augmente par rapport à celui d’autres biens, le consommateur
peut réduire, voire supprimer totalement sa consommation. Ce n’est pas possible pour tous les biens,
notamment ceux dont les ménages ne peuvent pas se passer (ex : le chauffage, certains produits de base).
Ces biens forment une catégorie appelée dépenses incompressibles ou dépenses contraintes.
• Le revenu disponible du consommateur : une hausse du revenu permet de consommer davantage ; au
contraire, une baisse des revenus oblige les consommateurs à réduire certaines consommations.
L’évolution du pouvoir d’achat du consommateur, c'est-à-dire la quantité de biens et de services qu'il peut
acheter avec une unité de salaire, est liée à l’évolution des prix et des salaires.

3. Quels sont les autres déterminants de la consommation ?

Des déterminants non économiques influencent également la consommation des ménages.

• La profession ou la catégorie sociale : elle entraîne des habitudes de consommation (notamment dans le
domaine des loisirs ou de la culture).
• L’âge du consommateur : la consommation diffère en quantité et en qualité selon l’âge des ménages (ex :
elle est plus forte en pourcentage du revenu chez les 25-49 ans et diminue chez les plus de 60 ans).
• Les entreprises : la publicité qu’elles proposent pousse le consommateur vers certains produits, certaines
marques.
• Les effets de mode influencent également la consommation (ex : dans le domaine vestimentaire ou même
celui des loisirs).

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Chapitre 6 L’évolution de la consommation des ménages

1. Comment mesurer l’évolution de la consommation des ménages ?

Pour mesurer l’évolution de la consommation des ménages, on peut utiliser plusieurs outils.

• Les coefficients budgétaires : il s’agit de la part d’une catégorie de dépenses par rapport aux dépenses
totales de consommation d’un ménage (le coefficient budgétaire alimentaire est inférieur à 0,14 ; soit
14 % des dépenses totales).
• Le taux d’équipement : il mesure le pourcentage de ménages possédant un bien durable (moins de 40 %
des ménages ont un lave-vaisselle).

2. Comment a évolué la consommation des ménages ?

La consommation des ménages a évolué tant en quantité qu’en qualité.

• Les ménages consomment plus (ce qui est lié à l’augmentation continue des revenus ces dernières
décennies). On utilise souvent le terme de « consommation de masse » pour illustrer cette augmentation
globale de la consommation depuis plusieurs décennies.
• Les ménages consomment également de façon plus diversifiée : de nouveaux produits et services
apparaissent en permanence (ex : dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et des
communications). La consommation des loisirs est également un phénomène relativement récent. Les
modes de consommation sont de plus en plus différenciés selon l’âge ou les revenus.

3. Quels sont les impacts de l’évolution de la consommation sur l’utilisation du revenu ?

La consommation a évolué, ce qui impacte l’utilisation du revenu des ménages.

La part des dépenses contraintes dans le revenu disponible augmente (elles représentent près de 40 % du
budget des ménages). Il s’agit de dépenses dont il est impossible de se passer (ex : loyer, chauffage,
assurance, etc.). Les dépenses contraintes ou incompressibles pèsent plus lourd dans le budget des ménages
aux revenus faibles (ex : une augmentation du prix de l’énergie a des conséquences parfois lourdes pour ce
type de ménage qui doit chauffer son domicile).

Quand la part des dépenses contraintes augmente, la part consacrée aux dépenses non contraintes diminue
(ex : loisirs, culture), ce qui augmente le sentiment de perte de pouvoir d’achat des ménages. Certains
ménages doivent parfois renoncer à certains types de dépenses (ex : certains frais médicaux comme les soins
dentaires ou optiques), car ils ne sont pas forcément indispensables et sont mal remboursés par les
organismes de sécurité sociale et les mutuelles de santé.

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Chapitre 7 Les libertés économiques

1. Qu’est-ce que la liberté du commerce et de l’industrie ?

La liberté du commerce et de l’industrie permet de garantir et d’encadrer l’activité économique. Elle


recouvre différents aspects :

• la liberté d’exercer l’activité économique ou commerciale de son choix ;


• l’Union européenne garantit également le principe de liberté d’installation et de prestation de service,
ainsi que la libre concurrence sur l’ensemble du marché.

2. Qu’est-ce que la liberté de circulation des biens et des personnes ?

La liberté de circulation tant pour les biens que pour les personnes permet d’appliquer la liberté du
commerce et de l’industrie dans le lieu de son choix, mais aussi la liberté de circulation des capitaux (qui
permet par exemple aux entrepreneurs de trouver des financements).

Dans l’Union européenne, le marché unique européen et l’espace Schengen sont des espaces de libre
circulation des biens, des marchandises, des services et des capitaux.

Cela signifie concrètement que les ressortissants européens peuvent travailler dans tous les pays de l’Union
européenne, que les entreprises peuvent vendre et acheter des produits sans aucun obstacle financier (ex :
droits de douane) dans tous les pays de l’Union, et qu’il est facile d’investir des capitaux dans un pays de
l’Union européenne.

3. Quelles sont les conséquences et les limites de ces libertés économiques ?

Les libertés économiques sont la traduction du principe de liberté dans le domaine économique.

Elles sont étendues : elles permettent notamment à tout citoyen français majeur et juridiquement capable
d’exercer l’activité économique de son choix, dans le lieu de son choix à l’intérieur du marché unique.

Les libertés économiques comportent toutefois des limites. L’activité économique doit être licite et donc
autorisée, certaines professions sont réglementées (ex : les professions médicales). La liberté de circulation
peut être limitée : il faut par exemple disposer d’un permis de travail pour les ressortissants de pays non-
membres de l’Union européenne qui souhaitent travailler en France.

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Chapitre 8 Le droit de propriété et sa protection

1. Qu’est-ce que le droit de propriété ?

Le droit de propriété est le droit de disposer librement d’un bien. Cela signifie que le titulaire de ce bien peut
l’utiliser, en tirer des revenus (notamment en le louant) ou encore le céder (en le vendant ou en le donnant).
Le droit de propriété est un droit très complet. Il est étendu, c'est-à-dire qu’il porte à la fois sur le sol, le
sous-sol d’un bien immeuble) et il est également perpétuel (il se transmet aux héritiers du propriétaire et ne
s’éteint donc pas au moment de son décès).

2. Quels sont les différents domaines et les limites du droit de la propriété ?

Le droit de la propriété concerne différents domaines, mais le droit le limite.


Il porte sur tous les types de biens :

• les biens corporels (biens meubles ou immeubles) ;


• les biens incorporels (c'est-à-dire des droits comme les droits d’un auteur sur son œuvre).

Si le droit de la propriété comporte des limites, c’est pour :

• protéger l’intérêt général : notamment dans le cas des expropriations d’utilité publique pour construire
une voie ferrée. On peut citer comme autre exemple l’exigence d’un permis de construire délivré par la
mairie en cas de construction d’un bien immeuble ou encore la nécessité d’autorisations administratives
exigées pour certaines activités (ex : en cas d’élevage de volailles) ;
• protéger les intérêts particuliers : il existe par exemple des règles de droit interdisant certains
comportements causant des troubles du voisinage, comme par exemple le tapage nocturne. De plus, dans
certains cas, les propriétaires d’un terrain sont obligés d’accorder des servitudes quand la propriété d’une
personne voisine est enclavée, cela signifie concrètement qu’elle est obligée légalement de laisser passer
la personne enclavée sur son terrain.

3. Comment est protégée la propriété intellectuelle ?

Les créations sont protégées par le droit de la propriété intellectuelle.

Cela signifie tout d’abord que les auteurs d’œuvres littéraires ou artistiques bénéficient d’une protection
grâce à leurs droits d’auteur (un auteur peut refuser l’adaptation de son livre au cinéma ou bien la vendre).

Cela implique également que les entreprises peuvent protéger leurs innovations grâce à la propriété
industrielle. Elles peuvent déposer des marques ou des brevets d’invention auprès de l’INPI. Cette protection
leur confère un monopole d’exploitation et donc une protection contre la contrefaçon. Par exemple, quand
une entreprise dépose un brevet d’invention à l’INPI, son invention est protégée pendant 20 ans contre la
contrefaçon, ce qui ne l’empêche pas, si elle le souhaite, de céder des licences à une entreprise souhaitant
payer pour utiliser commercialement cette invention.

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Chapitre 9 Les obligations et les contrats

1. Qu’est-ce qu’un contrat valide ?

Un contrat est un acte juridique entre deux ou plusieurs parties (personnes), c’est un accord de volonté qui
fait naître des obligations entre les parties.
On distingue trois types d’obligations :
• obligation de donner (dans le cas de la vente, le vendeur délivre un bien contre son paiement) ;
• obligation de faire (dans le cas d’un contrat de service, une entreprise effectue une prestation contre le
versement d’un prix fixé au contrat) ;
• obligation de ne pas faire (dans le cadre d’un contrat de travail, le salarié s’oblige à ne pas divulguer de
secrets d’affaires concernant notamment la fabrication de produits).

Le principe de la liberté contractuelle permet de choisir le contenu du contrat et le ou les contractants. En


effet, toute personne est en théorie libre de contracter sur l’objet de son choix, avec la personne de son
choix. Cette liberté connaît des limites dans un souci de protection d’une partie au contrat (c’est le cas en
matière de droit du travail ou de droit de la consommation). Par exemple, certains contrats sont interdits (ex :
la vente d’organes). Il est également parfois impossible de choisir son cocontractant (sur la très grande
majorité du réseau ferré, on est obligé de voyager en train uniquement avec la SNCF). Pour finir, certains
contrats sont obligatoires (notamment le contrat d’assurance automobile dès qu’une personne possède un
véhicule).

Pour être valide, un contrat doit respecter quatre conditions :


• la capacité des contractants (les mineurs non émancipés et les majeurs protégés sont globalement et à des
degrés divers considérés comme incapables de contracter) ;
• la validité du consentement des contractants (c'est-à-dire un libre accord de volonté entre une personne
qui présente l’offre et une autre qui l’accepte) ;
• la licéité de la cause (la raison qui pousse les parties à contracter doit être autorisée par la loi) ;
• la licéité de l’objet (la prestation que chaque contractant s’engage à fournir doit être autorisée par la loi).

2. Quels sont les différents types de contrats ?

On retient habituellement quatre modes de classification.


• Selon le mode de formation : le contrat formel respecte des formes tandis que le contrat consensuel est
libre dans sa forme.
• Selon le contenu des obligations : le contrat synallagmatique crée des obligations réciproques pour les
parties, alors que le contrat unilatéral crée des obligations pour une des parties seulement.
• Selon le mode d’exécution : le contrat instantané s’exécute en une seule fois, le contrat à exécution
successive s’exécute de façon étalée dans le temps.
• Selon la liberté de négociation : les parties négocient librement les conditions du contrat quand le contrat
est de gré à gré ; le contenu est imposé et non négociable dans un contrat d’adhésion.

3 Quels sont les effets des contrats ?

Le principe général en la matière est que les contrats engagent les parties qui l’ont signé. Il a donc une force
obligatoire et doit être exécuté de bonne foi, sans modification unilatérale possible d’une partie.
En principe, le contrat n’entraîne pas d’obligations pour les tiers extérieurs au contrat en dépit de quelques
exceptions.

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Chapitre 10 L’exécution des contrats et la responsabilité civile contractuelle

1. Que signifie exécuter un contrat ?

Le contrat doit être exécuté de bonne foi. Pour le débiteur de l’obligation, l’obligation d’exécuter le contrat
peut prendre deux formes :

• L’obligation de moyen : le contractant doit tout mettre en œuvre pour parvenir aux résultats prévus au
contrat. On cite souvent l’exemple des professions médicales qui doivent employer tous les moyens pour
soigner leurs patients.
• L’obligation de résultat : le contractant est tenu de parvenir au résultat prévu dans le contrat. Par exemple,
un commerçant doit livrer le bien que le client a payé.

2. Que faire en cas d’inexécution d’un contrat ?

En cas de non-exécution du contrat ou d’exécution tardive, le juge peut intervenir à la demande d’une des
parties et décider de :

• L’exécution forcée (éventuellement sous astreinte) : le juge demande que le débiteur d’une obligation
s’exécute. Les moyens de pression pour y parvenir sont l’astreinte (pénalités par jours de retard), la saisie
des biens ou la rémunération des débiteurs.
• L’abandon du contrat : en droit, on distingue la résiliation, le contrat est déclaré nul pour l’avenir,
notamment dans le cas d’un contrat de travail, de la résolution, dans ce cas, le contrat n’est pas censé
avoir existé et les parties sont censées revenir dans la situation antérieure au contrat. C’est le cas pour un
contrat de vente par exemple.

3. Quelles sont les conséquences de l’inexécution d’un contrat ?

Si le débiteur ne parvient pas à remplir les obligations prévues au contrat, il cause un dommage au créancier
de cette obligation et engage donc sa responsabilité civile contractuelle. La loi pose des conditions pour
engager la responsabilité du débiteur.
Selon le type d’obligations, les conséquences diffèrent :

• En cas d’obligation de moyen, le débiteur doit tout mettre en œuvre pour remplir ses obligations, il n’est
cependant pas présumé responsable en cas d’inexécution. Le créancier doit, par conséquent, apporter la
preuve que le débiteur a commis une faute dans l’exécution du contrat (ex : un défaut de surveillance du
patient après une intervention chirurgicale).
• En cas d’obligation de résultat, l’objet du contrat doit être effectivement réalisé. Le débiteur est présumé
responsable s’il ne parvient pas au résultat promis. Le créancier doit donc uniquement prouver que le
contrat n’a pas été exécuté (ex : que le bien ne lui a pas été livré).

Quand le débiteur de l’obligation est reconnu responsable d’un dommage subi par le créancier, il peut être
condamné à verser des dommages-intérêts pour réparer le préjudice subi.

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Chapitre 11 La régulation de la concurrence

1. Quel est le rôle du droit de la concurrence ?

La libre concurrence est le principe fondateur du commerce : elle doit donc être protégée, dans l’intérêt du
consommateur, mais également des entreprises. Le droit de la concurrence poursuit deux objectifs
principaux : garantir la libre concurrence entre entreprises sur les marchés au profit des consommateurs, et
protéger les entreprises contre leurs concurrents si ces derniers emploient des méthodes déloyales prohibées.

2. Quelles sont les pratiques déloyales interdites ou contrôlées par le droit de la concurrence ?

Certaines pratiques déloyales sont tout simplement interdites (quand elles ont des effets néfastes sur la
concurrence) et d’autres sont réglementées. En effet, elles conduisent à une réduction de la concurrence sur
les marchés.

Les ententes et les abus de position dominante sont interdits et lourdement sanctionnés (notamment sous
forme d’amendes) par l’Autorité de la Concurrence ou la Commission européenne car ils nuisent à la
concurrence et aux consommateurs.

Les ententes illicites sont par exemple des accords entre entreprises visant à limiter l’accès au marché à un
concurrent ; un accord entre entreprises visant à fixer des prix en concertation ; des accords entre entreprises
visant à boycotter collectivement un fournisseur ou un distributeur. Ces ententes peuvent donc engendrer des
dommages pour le consommateur (prix élevé) et pour les entreprises (barrières à l’entrée sur un marché).

On parle d’abus de position lorsqu’une entreprise profite de sa situation dominante sur un marché (en termes
de parts de marché, de notoriété, de moyens financiers) pour faire obstacle au libre jeu de la concurrence
(ex : en imposant des conditions très désavantageuses à un distributeur par exemple).

Les concentrations sont les regroupements d’entreprises conduisant à l’augmentation de la taille moyenne et
de la part de marché de ces dernières. Ces opérations de concentration sont contrôlées et soumises à
autorisation de l’Autorité de la Concurrence ou de la Commission européenne, car elles peuvent entraîner
des situations dans lesquelles les offreurs ne sont pas en nombre suffisant pour garantir une concurrence
effective (ex : la constitution de monopoles supprimant le jeu de la concurrence).

3. Quelles sont les dispositions en cas de concurrence déloyale ?

Certaines entreprises utilisent des pratiques interdites ou réglementées pour capter les clients de leurs
concurrents.
On peut citer comme comportements déloyaux :
• la désorganisation de l’entreprise concurrente (ex : une entreprise utilise certaines méthodes pour
désorganiser son concurrent comme l’espionnage…) ;
• le dénigrement (une entreprise décrédibilise un concurrent en le critiquant) ;
• la confusion (une entreprise profite de la notoriété d’un concurrent en imitant sa marque ou en adoptant
un nom proche) ;
• le parasitisme (une entreprise tente de profiter de la clientèle d’une autre entreprise, en utilisant son nom
pour commercialiser des produits différents).
Les entreprises victimes d’un dommage suite à un comportement déloyal d’un concurrent peuvent intenter
une action en concurrence déloyale. La responsabilité délictuelle du concurrent fautif est engagée ; le juge
peut réclamer des sanctions en exigeant la cessation des pratiques en cause mais aussi la réparation des
dommages causés.
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Chapitre 12 La protection du consommateur

1. Comment informer le consommateur lors de la formation du contrat ?

Dans les contrats de vente commerciale, le consommateur n’est pas toujours sur un pied d’égalité avec le
vendeur (il est notamment moins informé car ce n’est pas un professionnel) : il peut donc en résulter des
déséquilibres ; c’est donc pour cela que le droit de la consommation prévoit une obligation d’informer le
consommateur :

• sur le produit : avec des mentions obligatoires sur l’étiquette (quantité, poids, ingrédients utilisés…) ;
• sur le prix : avec un affichage obligatoire des prix, une indication du prix TTC.

2. Quelle est la protection du consommateur lors de la formation du contrat ?

Le consommateur est protégé contre certaines pratiques utilisées par les vendeurs.

• Certaines d’entre elles sont interdites, comme la publicité mensongère. Est considérée comme
mensongère toute publicité comportant des informations fausses de nature à inciter le consommateur à
acheter. La publicité mensongère ne doit pas être confondue avec la publicité comparative, qui consiste
pour une entreprise à comparer ses produits avec ceux proposés par la concurrence.
• Certaines sont réglementées : le démarchage à domicile est encadré par la loi pour éviter que le
consommateur ne soit soumis à la pression du vendeur. Le vendeur a l’obligation de respecter un délai de
8 jours durant lequel le consommateur peut se rétracter. Les ventes à distance, la vente à crédit sont
également des pratiques commerciales encadrées par la loi
• Certaines formes de vente sont totalement interdites comme la vente par envoi forcé. Il s’agit d’un
procédé par lequel une entreprise envoie un produit à un consommateur qui ne l’avait pas commandé.
L’entreprise lui réclame ensuite de le renvoyer dans un délai fixé ou de l’accepter et d’en payer le prix.
La fraude et la falsification sont également des pratiques prohibées (ex : un vin de qualité médiocre vendu
sous une étiquette « grand cru » à un prix élevé).

3. Quelles sont les obligations des professionnels lors de l’exécution du contrat ?

Lors de l’exécution du contrat, le consommateur bénéficie également d’une protection :

• le vendeur est soumis à une obligation générale de sécurité ;


• le vendeur est soumis à une obligation de garantie (légale ou contractuelle) ;
• le vendeur n’a pas le droit d’insérer de clause abusive dans le contrat, car elles créent un déséquilibre
dans les obligations de chaque partie en défaveur du consommateur. Les juges peuvent les déclarer non
écrites. On peut citer comme exemple de clause abusive la clause stipulant que la date de livraison d’un
produit est purement indicative et que le vendeur ne saurait être tenu responsable des retards.

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Chapitre 13 La notion de politique économique

1. Qu’est-ce qu’une politique économique ?

La politique est l’organisation de la société, sa structure et son fonctionnement. La notion étudiée s’applique
ici au domaine économique seulement. La politique économique peut donc se définir comme l’intervention
des pouvoirs publics (l’État au sens large) dans l’activité économique.

La politique économique vise deux objectifs principaux, l’amélioration du bien-être de tous les individus et
la lutte contre les déséquilibres :

• avoir le plein-emploi ou un taux de chômage le plus bas possible ;


• maintenir la stabilité du prix des produits ;
• faciliter l’augmentation des richesses produites ;
• favoriser les exportations des produits nationaux.

Pour intervenir, l’État dispose de deux types de politiques : une politique structurelle qui permet d’agir à
long terme, et une politique conjoncturelle qui vise des conséquences à court terme (moins d’un an).

2. De quel budget l’État dispose-t-il pour financer sa politique économique ?

Le budget de l’État se compose des dépenses et des recettes. Ce budget permet de financer des actions afin
d’atteindre les objectifs de la politique économique. Le budget est un ensemble de documents qui prévoient
et autorisent les ressources et les dépenses de l’État pour chaque année. Le budget est voté par le parlement.
Les dépenses correspondent à l’argent que l’État utilise pour financer l’action publique : éducation, police,
justice, recherche, culture, etc. Elles permettent aussi le remboursement des emprunts effectués et le
paiement des intérêts dus pour ces emprunts. En effet, l’État est souvent obligé d’emprunter pour mener sa
politique économique. Il doit donc prévoir de rembourser les sommes empruntées et de payer des intérêts.
C’est l’engagement financier de l’État.

Les recettes vont permettre la politique économique, principalement grâce à l’impôt qui représente 90 % des
recettes. Il existe des impôts directs (impôt sur le revenu pour les particuliers, impôt sur les sociétés pour les
entreprises) et des impôts indirects (TVA, taxe sur les produits pétroliers). Les recettes non fiscales (les
10 % restants) sont les revenus du patrimoine, les revenus industriels et d’autres ressources comme le
produit des jeux de hasard et les dons et legs.

3. Comment l’État met-il en œuvre sa politique économique ?

L’État dispose de deux moyens pour mettre en œuvre sa politique économique : la politique monétaire et la
politique budgétaire.

La politique monétaire est surtout du ressort de la banque centrale européenne. Le moyen d’action pour un
pays est essentiellement basé aujourd’hui sur la politique budgétaire.

On retrouve la notion de politique budgétaire à tous les niveaux de l’État, les collectivités territoriales
disposant elles aussi de moyens d’actions sur l’activité économique.

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Chapitre 14 L’inflation
1. Qu’est ce que l’inflation ?

L’inflation se caractérise par la perte de valeur de la monnaie. Elle est mesurée à travers l’augmentation des
prix qui exprime l’évolution de la valeur de la monnaie. On considère donc l’inflation comme la hausse
générale et durable de l’ensemble des prix des biens et services à la consommation.
La mesure de l’inflation se fait grâce à l’IPC, l’Indice des Prix à la Consommation, qui est un indicateur de
suivi des prix des produits vendus dans le commerce. L’IPC est construit sur environ 160 000 relevés
mensuels dans 27 000 points de vente. Cet indicateur est donc une moyenne des prix relevés à travers une
sélection de produits, et qui est censé représenter le panier moyen d’un individu vivant en France. L’IPCH
est un indicateur « Harmonisé » permettant une comparabilité avec les autres pays.

2. Quelles sont les causes de l’inflation ?

Deux types de causes sont à l’origine de l’inflation : une augmentation des prix par excès de demande et une
hausse des prix par les coûts.
L’excès de demande peut correspondre à :
• une augmentation du nombre de clients en attente de ce type de produit (nouveaux marchés à
satisfaire, comme la Chine par exemple) ;
• une hausse de la quantité consommée par consommateur (équipement d’un deuxième ordinateur par
famille) ;
• une anticipation de l’achat de la part des consommateurs (arrivée d’une réglementation qui pousse le
consommateur à acheter avant l’application du décret, dans le secteur immobilier par exemple, ou
lors de l’annonce de la fin de la « prime à la casse » pour les automobiles).

La hausse des coûts (de l’offre) peut être due :


• à une diminution des stocks disponibles dans les entreprises ;
• à une insuffisance de production ;
• à une rareté des produits (pétrole, matières premières, etc.) ;
• à une volonté de la part des producteurs de limiter la quantité disponible (pétrole, agroalimentaire) ;
• aux quotas ou droits de douanes limitant les importations.

3. Quelles sont les conséquences de l’inflation ?

Les conséquences sont multiples et leur impact est plus ou moins prononcé sur l’activité économique. Elles
peuvent être négatives, mais aussi positives.
L’inflation a été combattue pendant plus de cinquante ans car elle est difficile à maîtriser et peut
« s’emballer » pour donner une spirale inflationniste conduisant à ce qu’on appelle l’hyperinflation.
Aujourd’hui encore, la maîtrise de l’inflation est un des objectifs essentiels à atteindre pour tous les pays. Le
taux visé se situe entre 1 % et 3 %. En dessous de 0 % apparaîtrait la déflation aux effets dévastateurs. Au
dessus, il y a un risque de voir apparaître la spirale inflationniste. Certains pays à forte croissance
connaissent des taux d'inflation de plus de 10 % (22 % par exemple au Vietnam), et d’autres encore plus
quand les investisseurs et les consommateurs n’ont plus confiance en leur monnaie.
Une inflation un peu plus élevée produit cependant quelques effets positifs :
• les remboursements des crédits sont de plus en plus faibles si les taux sont constants ;
• les salaires versés suivent plus ou moins l’inflation et donnent l’impression aux travailleurs d’être
plus riches, c’est l’« illusion monétaire » ;
• les exportations sont facilitées car la monnaie perdant de sa valeur, le taux de change devient plus
favorable.

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Chapitre 15 Le chômage
1. Qu’est-ce que le chômage ?

Un des objectifs de la politique économique est d’atteindre le plein-emploi, ou d’obtenir un taux de chômage
le plus bas possible. Selon le Bureau International du Travail, est considéré comme chômeur une personne
de 15 ans et plus qui répond à trois critères :

• être sans emploi ;


• être disponible pour en occuper un ;
• avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent.

Pour connaître le niveau de chômage, on calcule le taux de chômage :


ô
Taux de chômage =

La population active totale comprend la population active au travail et la population active sans emploi (les
individus au chômage). On ne tient donc pas compte des retraités, des scolaires, ou des moins de 15 ans.

2. Quelles sont les caractéristiques du chômage en France ?

Taux de chômage en France : 2,6 millions d’actifs sans emploi par rapport aux 28,3 millions
d’actifs totaux, soit plus de 9 % de chômeurs en France en 2010 (données Insee).

L’analyse des chiffres du chômage pose un problème (quels critères ? quel champ d’application ?) et fait
l’objet de vives critiques (méthodologie, changement de méthodologie…). C’est donc l’évolution qui est
analysée, plutôt que le chiffre brut.

Le chômage présente des disparités selon :

• l’âge des individus (les plus jeunes et les plus âges sont les plus touchés) ;
• le sexe des individus (les femmes sont plus exposées au chômage) ;
• le niveau de diplôme (inversement proportionnel au taux de chômage, dans une moindre mesure
après Bac +2) ;
• le lieu de résidence (le taux de chômage varie selon la ville ou la région de résidence).

3. Quelles sont les causes du chômage ?

Les causes sont multiples, mais peuvent être classées selon trois critères :

• chômage conjoncturel, en fonction de l’évolution de l’activité économique ;


• chômage structurel, quand il y a inadéquation entre le type de métier offert et le profil des
demandeurs ;
• chômage naturel, dû à des contraintes voulues ou subies (le chômage frictionnel appartient à cette
catégorie).

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Chapitre 16 Les revenus et leur répartition


1. Que recouvre la notion de revenu ?

Le revenu disponible des ménages comprend l’ensemble de ses revenus du travail, du capital et aussi les
revenus de transfert. C’est ce que les ménages vont pouvoir consommer ou épargner.

Le revenu disponible est donc constitué du montant des revenus primaires et des revenus secondaires après
déduction des impôts directs (impôts sur le revenu, par exemple).

Les revenus disponibles constituent le niveau de vie des individus, en tenant compte toutefois de la
composition du ménage : le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre
d'unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même
ménage.

Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence suivante :
• 1 uc au premier adulte du ménage ;
• 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus ;
• 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans.
Le niveau de vie ne doit pas être confondu avec le pouvoir d’achat. Les prix des produits ne sont pas pris en
compte dans le calcul du niveau de vie.

2. De quoi est constitué le revenu primaire ?

Le revenu primaire se compose :


- des revenus d’activité issus du partage de la valeur ajoutée des entreprises ;
- des revenus du patrimoine détenu par les ménages.
Les revenus d’activité sont perçus en contrepartie d’un travail fourni et comprennent les salaires et
traitements des fonctionnaires ainsi que les revenus non salariaux mais tirés du travail (profession libérale,
artisans, commerçants, agriculteurs).
Les revenus du patrimoine sont, au sens large, toutes les contreparties obtenues grâce à la possession, à la
propriété. La comptabilité nationale retient le terme de revenu de la propriété ou revenu du capital. On
distingue les revenus mobiliers (dividendes, intérêts), les revenus fonciers (loyers) et les revenus des actifs
incorporels (redevance d’une licence). Les revenus des entrepreneurs individuels sont mixtes car ils
comprennent une part de rémunération du travail et une part de rémunération du capital.

3. Comment se répartissent les revenus en France ?

La croissance économique permet la hausse des revenus des ménages. Cette évolution ne profite toutefois
pas à tout le monde de la même manière.

Des indicateurs comme le salaire moyen (l’ensemble des salaires divisé par le nombre de salariés) et le
salaire médian (50 % des salariés gagnent plus et 50 % gagnent moins) permettent d’étudier la répartition
des revenus.

D’autres indicateurs expriment la dispersion ou la concentration des salaires : l’analyse des déciles ou des
centiles. Par exemple, 1 % des individus gagnent plus de 10 000 € net par mois.
Il est important de considérer les revenus dans leur ensemble, revenus du travail et revenus du patrimoine,
afin d’avoir une analyse complète de la répartition des revenus primaires.

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Chapitre 17 La redistribution : objectifs et moyens


1. Quels sont les objectifs visés par la redistribution ?
La redistribution des revenus opérés par l’État a pour objectif de corriger les inégalités et de couvrir certains
risques. Elle consiste à définir les prélèvements, les cotisations ou les taux d'imposition pour financer des
prestations, avec ou sans contrepartie. Ces prestations peuvent être en espèce (ex : revenus de
remplacement) ou en nature (ex : services offerts).
Pour les individus les plus pauvres, les prestations sociales peuvent constituer une grande part et même la
totalité de leurs revenus.
On distingue la redistribution horizontale (couverture des risques) de la redistribution verticale (transfert des
plus riches vers les plus pauvres).
• La redistribution horizontale permet de couvrir des risques quel que soit le niveau de vie des individus.
L’assurance chômage est un exemple de couverture de risques liés à la perte d’emploi.
• La redistribution verticale a pour objectif la réduction des inégalités. Les allocations familiales permettent
par exemple de venir en aide aux familles lorsque leurs revenus sont trop faibles pour assurer l’éducation
et la santé de plusieurs enfants.

2. Quels sont les moyens mis en œuvre pour assurer la redistribution ?


La redistribution repose sur l’impôt et les transferts sociaux.
• La redistribution par l’impôt :
- Les cotisations sociales sont les prélèvements les plus importants, destinées aussi bien à la
redistribution verticale qu’horizontale.
- L’impôt sur le revenu est progressif, et réduit directement les inégalités des revenus.
- Les impôts sur le patrimoine ont un impact fort sur la redistribution car ils portent sur les ménages
les plus riches.
- Les impôts indirects sont proportionnels à la consommation, et impactent égalitairement les
individus.
• La redistribution par les transferts sociaux :
- Les prestations sociales monétaires :
o vieillesse et survie (retraite, dépendance) ;
o santé (maladie, invalidité, accidents du travail) ;
o maternité-famille (maternité, allocation familiale, garde d’enfants) ;
o perte d’emploi (chômage et insertion) ;
o pauvreté et exclusion sociale.
- Les services collectifs gratuits (hôpitaux, écoles, etc.). L’importance des services collectifs est un
élément important que l’on a tendance à minimiser par rapport aux transferts monétaires.

3. La redistribution est-elle efficace pour réduire les inégalités ?


La réduction des inégalités s’est fortement accrue durant le XXe siècle. L’évolution est beaucoup plus faible
aujourd’hui, certains indicateurs montrent même une dégradation dans certains domaines. Par exemple, le
nombre de personnes pauvres ne régresse plus depuis les années 1990, et l’écart se creuse entre les plus
riches et les plus pauvres dans certaines catégories. Enfin, les inégalités ont fortement augmenté au sein des
pays de l’OCDE, mais n’ont que légèrement progressé pour la France, selon les études (sources Insee et
OCDE).
La redistribution reste cependant le moyen le plus efficace pour lutter contre les inégalités et empêcher leur
développement. Aussi, les prestations sociales sont plus efficaces que les variations de l'imposition.
Mais l’efficacité de la redistribution est au cœur des enjeux et soulève des questions :
• Est-il équitable que les individus reçoivent des aides sans contrepartie ?
• Le système du quotient familial ne favorise-t-il pas certaines familles aisées ?
• Le système de santé public peut-il subvenir aux besoins d’une population âgée toujours plus nombreuse
du fait de l’augmentation de l’espérance de vie ?
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