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Partie II : L’intervention de l’Etat

Chapitre 1 : L’insuffisance de la régulation par le marché

I- La régulation par le marché


1- La régulation par les mécanismes du marché

Document I : Du marché théorique aux marchés réels

Un marché est le lieu de rencontre entre une offre et une demande. Cette rencontre détermine une
quantité échangée (de travail, de production, de monnaie, de titres) et un prix de vente (salaire, prix
des biens, taux d’intérêt, cours boursiers). En théorie, les mêmes lois de l’offre et de la demande
peuvent gouverner le fonctionnement de tous les marchés. Mais dans l’économie réelle, les différents
domaines d’échanges économiques correspondent plus ou moins à la théorie pure de l’offre et de la
demande.

Les lois de l’offre et de la demande ne peuvent vraiment fonctionner que sur un marché
parfaitement concurrentiel. Un tel marché se caractérise par le fait qu’aucun agent
particulier ne peut influencer la fixation des prix. Toutefois, le modèle de marché
concurrentiel ne peut fonctionner que si un certain nombre de conditions très strictes sont
remplies.

Dans la réalité on peut distinguer deux grandes catégories de marchés. Certains peuvent remplir à peu
près la plupart des conditions : il s’agit des marchés de capitaux. En revanche, la plupart des marchés
de biens et services et le marché du travail ne peuvent remplir pratiquement aucune des conditions de
la concurrence pure et parfaite.

J.Généreux, introduction à l’économie, Coll. Points


économie, Seuil, 1992

1- Relever dans le texte la définition d’un marché.

Un marché est le lieu de rencontre entre une offre et une demande. Cette rencontre détermine une quantité échangée (de travail, de
production, de monnaie, de titres) et un prix de vente (salaire, prix des biens, taux d’intérêt, cours boursiers)

2- Expliquer le fonctionnement de la loi de l’offre et de la demande

Si l’offre est supérieure à la demande, le prix baisse. Quand ce dernier baisse, les entreprises ne sont pas motivées à produire plus
ce qui donnera par voie de conséquence une quantité offerte faible face à la demande ce qui va conduire à l’augmentation du prix
et ainsi de suite.

Si la demande est supérieure à l’offre, le prix augmente. Quand ce dernier augmente, les entreprises sont motivées à produire plus
ce qui donnera par voie de conséquence une quantité offerte importante face à la demande, ce qui va conduire à la diminution du
prix et ainsi de suite.

C’est la règle générale dans tous les marchés. Pour les classiques et les néoclassiques, le marché est un système autorégulateur
c’est-à-dire : il assure la régulation par des règles internes du marché lui-même.

3- Expliquer le passage en gras

Pour que la loi de l’offre et de la demande fonctionne, certaines conditions doivent être remplies. Ces conditions n’existent que
dans un modèle théorique alors que dans la réalité, le marché n’est pas toujours gouverné par la loi de l’offre et de la demande.

4- En quoi la bourse s’approche-t-elle du marché concurrentiel ?

Un marché concurrentiel est un marché libre et transparent : dans une bourse, les produits sont homogènes, il y a l’existence
d’autant d’offreurs et de demandeur, les prix sont affichés mais il y a justement des barrières à l’entrée, la condition de la fluidité
n’est pas remplie.

5- Expliquer pourquoi les autres marchés s’éloignent de la concurrence pure et parfaite.

Tout simplement, il est impossible de remplir toutes les conditions de la CPP

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2- Les régimes de marché
a- Le marché de concurrence pure et parfaite :

 Les fondements théoriques :


Pour les auteurs classiques (Smith, Ricardo, Say) puis néoclassiques (Pareto,Walras), les mécanismes du marché permettent à l’
économie de fonctionner de façon optimale (marché autorégulé, l’Etat n’est qu’un gendarme ). Le modèle du marché dit de
concurrence pure et parfaite permet de le démontrer.
Parmi les théories des auteurs classiques on trouve :
 La main invisible d’Adam Smith : la régulation se fait grâce à la main invisible qui désigne un processus par
lequel la combinaison des décisions et des comportements économiques individuels contribue à la réalisation de
l'intérêt général sans pour autant que chaque agent économique en ait nécessairement conscience.
 La loi de Say tiré de son nom « Jean-Baptiste Say », économiste français devenu célèbre en vulgarisant
les analyses d’Adam Smith sur le continent. Sa loi se résume ainsi : les produits s’échangent contre des produits, ou l’offre
crée sa propre demande. Pour produire, une nouvelle entreprise achète des biens ou des services et embauche des salariés : ce
faisant, elle dépense de l’argent. Lequel est à son tour dépensé par les bénéficiaires de ces paiements. Le surcroît d’offre est
moteur et suscite un surcroît de demande de même importance.
Pour les néoclassiques notamment avec Léon Walras et Vilfredo Pareto, comparaison avec les classiques : Ils conservent
 Le non intervention de l’Etat
 La permanence de l’équilibre

 La régulation des marchés par la concurrence.

 Les conditions d’un marché de concurrence pure et parfaite


Un marché permet la meilleure allocation possible des richesses à condition qu’il soit de « concurrence pure et parfaite », c’est-à-
dire qu’il respecte les 5 hypothèses suivantes :
 L’atomicité de l’offre et de la demande : Il y a un nombre très important de vendeurs et d’acheteurs si
bien que le comportement isolé d’un vendeur ou d’un acheteur n’a pas d’influence sur l’équilibre du marché. Exemple :
les coiffeurs
 L’Homogénéité du produit : Les produits proposés par les vendeurs sur le marché sont parfaitement
standardisés et ne peuvent se différencier que par leur prix. Exemple : les détergents, stylo, produits laitière…
 La transparence : L’information est parfaite, c’est-à-dire que les acheteurs et les vendeurs sont informés en temps
réel des évolutions de prix. Exemple : La bourse
 La fluidité du marché : L’absence de barrières à l’entrée c’est-à-dire toute entreprise peut entrer dans n’importe
quel marché et produire n’importe quelle catégorie de biens ou de service sans contraintes. Exemple : les épiceries

 La mobilité des facteurs de production : La libre circulation de la main-d’œuvre et des machines


Exemple : Zone euro
NB : Si une ou les 5 conditions ne sont pas remplies on parle d’un marché imparfaitement concurrentiel
 Illustration de l’équilibre sur le marché de concurrence pure et parfaite

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Document1 : Détermination de l’équilibre Sur le marché

Document2 : Détermination de l’équilibre pour l’entreprise

La quantité optimale à produire est de 10 tonnes ; Ainsi, le prix du marché = Recette marginale = Recette moyenne = Coût
marginal 6 000 DH. Le profit maximum est de 35 000 DH
(Recette moyenne- coût moyen) quantité = (6 000 - 2500) x 10= 3 5000 DH

Représentation graphique de l’équilibre pour l’entreprise :

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Remarque:
Lorsque les conditions de la concurrence pure et parfaite sont réalisées, l’économie est donc en équilibre. Mais la réalité est
souvent bien différente : certaines entreprises sont en position dominante, d’autres forment des ententes, les consommateurs ne
sont pas toujours rationnels, les pouvoirs publics interviennent dans l’économie…
b- Les marchés imparfaitement concurrentiels :
 Le régime de monopole (absence d’atomicité)

Le marché monopolistique est un marché où il y a un seul offreur face à une multitude de demandeurs (exemple : ONCF, ONEE,
Microsoft pour les systèmes d’exploitations…). Le monopole existe pour les 3 raisons suivantes :

 La détention d’un brevet d’invention : Le monopole d’innovation : ex : Microsoft


 La présence d’une activité à coût fixe très important : Le monopole naturel : ex : ONCF
 La présence d’une volonté de l’Etat de monopoliser certaines activités : Le monopole légal : ex : ONEE
Remarque :

 Le monopole est dit simple : Quand le monopoleur fixe son prix pour tous les clients. Exemple : L’ONEE
 Le monopole discriminant : Quand le monopoleur pratique des prix différents face à sa clientèle. Exemple : Pour un
billet de train, les clients désireux de voyager en 1ère classe devront payer plus.
 le monopole bilatéral : Il arrive une situation où un seul offreur est face à un seul demandeur :
 Le monopsone : C’est la situation inversée c’est-à-dire, un grand nombre de vendeurs sont face à un seul acheteur. Dans
ce cas, l’acheteur dispose du pouvoir d’agir sur les prix auquel s’effectuera la transaction. Exemple : L’armé est le seul client
des entreprises de fabrication d’armes.

Détermination du prix en situation de monopole

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 Le régime de l’oligopole : la concurrence par les prix
L’oligopole est l’existence d’un petit nombre d’entreprises qui offrent un produit et pouvant influencer le prix face à une multitude
d’acheteurs exemple: Marché de la téléphonie au Maroc.
NB : S’il y a seulement deux offreurs sur le marché, on parle de duopole
Il existe deux types d’oligopole à savoir :
 un oligopole de paix : Si le cas quand les offreurs coordonnent ensemble et se mettent d’accord sur le prix de
vente et les quantités échangées exemple : Secteur de téléphonie au Maroc

 oligopole de guerre : Quand les offreurs se lancent à une concurrence rude pour acquérir des parts de marché, ils
se livrent à une guerre de prix

c- Marché de concurrence monopolistique par le produit : l’hétérogénéité du produit


C’est un marché à mi-chemin entre le marché monopolistique et le marché de CPP, il se caractérise par l’existence d’un grand
nombre d’offreurs (le cas du marché de CPP) mais dans lequel chaque entreprise différencie ses produits de telle sorte à avoir un
monopole sur ce dernier.
On distingue trois éléments caractérisant ce marché :
- La différentiation : objective (emballage, esthétique, services après-vente) ou simplement subjective
(publicité).
- La notion de clientèle : chaque entreprise dispose d’une clientèle qui préfère son produit.
- La notion de substitution étroite : l’entreprise doit tenir compte des produits des autres vendeurs.
Application :
Document II : L’Oréal et la concurrence
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Pourquoi une société comme L'Oréal consacre-t-elle 10 fois plus à la publicité qu'à la recherche? La réponse relève de la
concurrence stratégique, extrêmement dure dans le secteur du soin à la personne. Cette course aux armements publicitaires a un
coût, payé par les consommateurs. Les économistes commencent à s'intéresser à ces cas où la concurrence joue sur le prix. Si
L’Oréal dépense autant, c’est que Unilever, Procter & Gamble, Estée Lauder, Shiseido, Beiersdorf, etc., en font autant. La logique
est la suivante : le produit de base, tel shampooing, telle crème de jour…, n’a guère les moyens de se différencier fortement de ce
que produit le concurrent. Il faut donc, dans les produits de beauté, « affirmer le produit », c'est-à-dire créer une perception et une
image durables chez les consommateurs de l’existence d’une différence du produit par rapport à celui produit parle concurrent.
Cela rappelle Stendhal qui disait justement : « La société ne paie que ce qui se voit ».
Source : synthétisé [En ligne] www.telos.eu.com -
texte adapté

1- Identifier le type de marché selon l’objet présenté dans le texte.


Le marché des biens et services, des biens de consommation
2- Vérifier si ce marché remplit les conditions de la CPP.
C’est marché caractérisé par :
 Une atomicité
 Libre entrée et sortie des entreprises, toutefois, cette condition peut ne pas être remplie en présence des coûts de
publicité importants qui font barrière à l’entrée.
3- Relever dans le texte les éléments de la différenciation pratiquée par l’Oréal
Une différenciation subjective : basée essentiellement sur une publicité en vue d’affirmer le produit.
4- Identifier et expliquer le régime de ce marché.
Marché de concurrence monopolistique : atomicité + hétérogénéité du produit.

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