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Mr Lacroix est propriétaire du laboratoire Optaset depuis 1951. Après avoir développé sa notoriété
autour de plusieurs produits de soins pour les pieds, il a créé et élargi depuis le début des années
80, une gamme de produits cosmétiques pour le visage. La marque « coup d’éclat », déposée à
cette période et régulièrement renouvelée depuis lors, propose des produits haute technologie pour
donner au visage une bonne mine et rajeunir la peau. Mr Lacroix a constaté que la société Paul
Rocher cosmétiques commercialisait des produits pour cheveux colorés avec la mention « sérum
coup d’éclat » placée au milieu du flacon, sous le nom de la marque « Paul Rocher » et le nom de
la gamme « protect color ». Il vient vous demander conseil.
Mr Lacroix ayant entamé une procédure en contrefaçon, envoie une lettre à la société CERIV qui
édite le site addict.com. Il lui demande de procéder, sous quinze jours, au retrait de la
dénomination « coup d’éclat » sur son site. Il adresse également une lettre à un distributeur de la
marque Paul Rocher Cosmétiques, lui demandant, sous menace de poursuites judiciaires, de retirer
l’expression « cout d’éclat ». La société Paul Rocher Cosmétiques souhaite donc en retour intenter
une action contre Mr Lacroix pour concurrence déloyale.
Proposition
de
correction
Questions
de
cours
1. Définissez et précisez les critères de dépôt d’une marque
La marque garantit au consommateur l’origine du produit ou du service. Elle donne au titulaire un
monopole d’exploitation pour 10 ans renouvelables indéfiniement. Elle peut être constituée par :
– par un assemblage de lettres ou de chiffres,
– par une représentation graphique,
– par un signe sonore (ex. :indicatif de station radio ou d’émission),
– par des signes complexes qui réuniront deux ou plusieurs éléments simples (ex. : un dessin et un
nom),
– ce peut être une forme tridimensionnelle : il s’agit d’une forme déposée comme marque (ex. :la
forme particulière d’une bouteille d’eau gazeuse).
Résolution
de
cas
pratique
1.-‐
Faits
:
-‐
Le
problème
juridique
:
une
action
en
contrefaçon
a-‐t-‐elle
des
chances
d’aboutir
?
quel
est
le
tribunal
compétent
?
-‐
la
règle
de
droit
:
L’action
en
contrefaçon
ne
peut
être
intentée
que
par
le
titulaire
de
la
marque.
Le
dépôt
de
la
marque
confère
à
son
titulaire,
une
protection
pour
10
ans
renouvelable
indéfiniment.
La contrefaçon consiste à créer une confusion entre le produit original et le produit contrefait. Sont considérés comme
une contrefaçon :
-‐
La
reproduction,
l'usage
ou
l'apposition
d'une
marque,
ainsi
que
l'usage
d'une
marque
reproduite,
pour
des
produits
ou
services
similaires
à
ceux
désignés
dans
l'enregistrement
;
-‐
L'imitation
d'une
marque
et
l'usage
d'une
marque
imitée,
pour
des
produits
ou
services
identiques
ou
similaires
à
ceux
désignés
dans
l'enregistrement.
La
marque
est
un
signe
susceptible
de
représentation
graphique
servant
à
distinguer
les
produits
ou
services
d'une
personne
physique
ou
morale.
Peuvent
notamment
constituer
un
tel
signe
:
-‐
Les
dénominations
sous
toutes
les
formes
telles
que
:
mots,
assemblages
de
mots,
noms
patronymiques
et
géographiques,
pseudonymes,
lettres,
chiffres,
sigles
;
-‐
Les
signes
sonores
tels
que
:
sons,
phrases
musicales
;
-‐
Les
signes
figuratifs
tels
que
:
dessins,
étiquettes,
cachets,
lisières,
reliefs,
hologrammes,
logos,
images
de
synthèse
;
les
formes,
notamment
celles
du
produit
ou
de
son
conditionnement
ou
celles
caractérisant
un
service
;
les
dispositions,
combinaisons
ou
nuances
de
couleurs.
Sont
dépourvus
de
caractère
distinctif
:
-‐
Les
signes
ou
dénominations
qui,
dans
le
langage
courant
ou
professionnel,
sont
exclusivement
la
désignation
nécessaire,
générique
ou
usuelle
du
produit
ou
du
service
;
-‐
Les
signes
ou
dénominations
pouvant
servir
à
désigner
une
caractéristique
du
produit
ou
du
service,
et
notamment
l'espèce,
la
qualité,
la
quantité,
la
destination,
la
valeur,
la
provenance
géographique,
l'époque
de
la
production
du
bien
ou
de
la
prestation
de
service
;
-‐
Les
signes
constitués
exclusivement
par
la
forme
imposée
par
la
nature
ou
la
fonction
du
produit,
ou
conférant
à
ce
dernier
sa
valeur
substantielle.
Le
caractère
distinctif
peut,
sauf
dans
le
cas
prévu
au
c,
être
acquis
par
l'usage.
L’action
en
contrefaçon
est
de
la
compétence
exclusive
du
TGI.
La
contrefaçon
est
un
délit
pénal
qui
peut
être
sanctionné
par
3
ans
d’emprisonnement
et
jusqu’à
300
000
€
d’amende.
D’un
point
de
vue
civil,
le
demandeur
doit
apporter
la
preuve
des
faits,
d’un
dommage
et
d’un
lien
de
causalité
entre
les
deux.
Le
demandeur
pourra
obtenir
une
réparation
du
dommage
et
des
dommages
et
intérêts.
Solution
:
La
marque
«
cout
d’éclat
»
a
été
déposée.
Les
produits
incriminés
portent
la
mention
«
sérum
coup
d’éclat
»
qui
permet
surtout
de
décrire
une
caractéristique
du
produit
car
sur
l’emballage
du
produit
on
peut
trouver,
au
dessus
de
la
mention,
le
nom
de
la
marque
au
dessus
«
Paul
Rocher
».
On
peut
douter
du
fait
qu’il
y
ait
confusion
dans
l’esprit
des
consommateurs
sur
la
marque.
2/
Les
faits
:
Le
problème
juridique
:
une
action
en
concurrence
déloyale
peut
elle
aboutir
?
quel
est
le
tribunal
compétent
?
Les
principes
juridiques
L'action
en
concurrence
déloyale
obéit
aux
règles
de
droit
commun
:
le
Tribunal
de
commerce
est
compétent
lorsqu'elle
est
dirigée
contre
un
commerçant.
S'il
s'agit
d'un
non-‐commerçant,
le
TGI
est
compétent
ou
encore
du
Conseil
des
prud'hommes
s'il
s'agit
d'un
cas
de
manquement
par
un
salarié
aux
obligations
résultant
de
son
contrat
de
travail.
L’action
en
concurrence
déloyale
étant
une
action
en
responsabilité
délictuelle,
le
demandeur
peut
saisir
à
son
choix,
la
juridiction
du
lieu
où
demeure
le défendeur,
la
juridiction
du
lieu
du
fait
dommageable,
ou
encore
celle
dans
le
ressort
de
laquelle
le
dommage
a
été
subi.
L’action
en
concurrence
déloyale
peut
être
intentée
au
cours
d’autres
actions,
telle
que
celle
en
contrefaçon.
Les
éléments
constitutifs
de
la
concurrence
déloyale
ont
été
définis
par
la
jurisprudence
:
- Le parasitisme désigne l’attitude d’une entreprise qui usurpe la notoriété ou les techniques qu’emploi une
entreprise de renom. Même si elle exerce une activité dans un domaine différent
- la désorganisation : il s’agit du débauchage de personnel ou encore du démarchage de sa clientèle
- le
dénigrement
est
le
comportement
par
lequel
un
commerçant
porte
le
discrédit
sur
un
concurrent
en
répandant
à
son
propos,
ou
à
propos
de
ses
produits,
des
informations
malveillantes.
Il
peut
porter
sur
la
personnalité
du
concurrent
comme
sur
la
qualité
de
ses
produits
ou
services,
les
prix
ou
les
méthodes
commerciales.
Le
comportement
fautif
est
avéré
même
si
le
défendeur
apporte
la
preuve
de
la
vérité
des
faits.
- L’imitation
:
consiste
à
utiliser
la
réputation
d’un
concurrent
en
créant
une
confusion
avec
ce
dernier
afin
de
capter
sa
clientèle.
Solution
:
La
société
Paul
Rocher
peut
intenter
une
action
en
concurrence
déloyale
pour
dénigrement.
Mr
Lacroix,
en
adressant
un
courrier
aux
distributeurs
de
la
marque
Paul
Rocher
ainsi
qu’au
référenceur
de
la
marque
sur
internet,
peut
porter
préjudice
au
réseau
de
distribution
de
la
marque.
Il
appartient
à
la
marque
Paul
Rocher
d’apporter
la
preuve
des
faits
(courriers)
du
dommage
et
le
lien
de
causalité
entre
les
deux.
Elle
pourra
obtenir
des
dommages
et
intérêts
en
réparation
de
son
préjudice.