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I- Champs d’application :
La marque est la richesse de l’entreprise. Elle ne se résume pas seulement à des noms et des
symboles mais elle cristallise les perceptions et les sentiments des consommateurs à l’égard d’un
produit ou service et de ses performances et représente tout ce que le produit ou le service
signifie pour eux.
Ceci dit, il est primordial pour le propriétaire d’une marque, de la protéger à l’intérieur du pays
où il exerce son activité, et éventuellement la protéger à l’extérieur des frontières dans le but
d’étendre son activité.
L’article 133 de la loi 17.97 relative à la protection de la propriété industrielle, définit la marque
comme étant « un signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les
produits ou services d’une personne physique ou morale ».
Il s’agit des :
La marque de commerce apposée sur des produits mis en vente par un commerçant.
Pour déposer une marque, cette dernière doit remplir un certain nombre de critères
d’éligibilité :
Licite
Elle ne doit comporter ni des signes interdits par la loi, Comme les drapeaux, les armoiries, les
emblèmes et poinçons officiels du pays ou d'organisations Intergouvernementales, ou être
contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs, ni d'éléments trompeurs qui pourraient Induire
le consommateur en erreur.
Distinctive
Il s'agit de la capacité du signe à identifier des produits ou services comme provenant d'une
entreprise et donc de distinguer ces produits à ceux d'autres entreprises, il doit également être
indépendant de la désignation habituelle de l'objet marqué (ex : marque « beurre » pour
désigner du beurre). Le signe choisi ne doit pas consister non plus dans la description de l'objet
(ex : marque « coupant » pour un couteau),... (article 134)
Disponible
Ne peut être adopté comme marque un signe portant atteinte aux droits antérieurs (marque
enregistrée ou notoirement connue, nom commercial,...) et ce afin d’éviter toute confusion dans
l'esprit du public (l'article 137). Ne peut également être adopté comme marque un signe portant
atteinte à des droits antérieurs à une marque ou notoirement connue, à une dénomination ou
raison sociale, un nom commercial ou à une enseigne s’il existe un risque de confusion dans
l’esprit du public.
II- Acquisition du droit sur la marque :
1- L’enregistrement d’une marque :
Si un enregistrement a été demandé soit en fraude des droits d’un tiers, soit en violation d’une
obligation légale ou conventionnelle, la personne qui estime avoir un droit sur la marque peut
revendiquer sa propriété en justice. L’action en revendication se prescrit par trois ans à compter
de la date de l’enregistrement de la marque.
2- Rejet d’enregistrement :
3- Le renouvellement :
L’enregistrement d’une marque produit ses effets à compter de la date de dépôt pour une
période de dix ans indéfiniment renouvelable. Le renouvellement de l’enregistrement doit être
effectué dans les six mois précédant l’expiration de sa durée de validité. Toutefois, un délai de
grâce de six mois courant à compter de l’expiration de la durée de validité est accordé au
déposant pour effectuer ledit renouvellement.
Toute modification du signe ou extension de la liste des produits ou services désignés doit faire
l’objet d’un nouveau dépôt.
L’enregistrement de la marque confère à son titulaire un droit de propriété sur cette marque
pour les produits ou services qu’il a désigné.
Les droits attachés à une demande d’enregistrement de marque ou à une marque enregistrée
sont transmissibles en totalité ou en partie.
Ils peuvent faire l’objet en totalité ou en partie d’une concession de licence d’exploitation
exclusive ou non exclusive, ainsi que d’une mise en gage. Les actes comportant une transmission
ou une licence sont constatés par écrit, sous peine de nullité. Ils doivent également être inscrits
sur un registre dit «registre national des marques» tenu par l’organisme chargé de la propriété
industrielle.
La reproduction, l’usage ou l’apposition d’une marque, même avec l’adjonction de mots tels que :
« formule, façon, système » ainsi que l’usage d’une marque reproduite ou d’un signe identique à
cette marque, pour des produits ou services identiques à ceux couverts par l’enregistrement.
- La contrefaçon par imitation :c’est la cas dans lesquels la contrefaçon par reproduction est
subordonnée à l’épreuve d’un risque de confusion.
b- L’apposition de la marque :
C’est le fait de se servir d’une marque authentique pour désigner et accompagner des produits
qui n’y ont pas droit.
Tout intéressé, y compris le ministère public, peut demander la nullité de l’enregistrement d’une
marque effectué en violation des dispositions ci-dessous. Seul le titulaire d’un droit antérieur
peut agir en nullité sur le fondement de l’article 137.
Par ailleurs, selon l’article 162, Le titulaire d’une marque notoirement peut réclamer
l’annulation de l’enregistrement d’une marque susceptible de créer une confusion avec la sienne.
Cette action en nullité se prescrit par cinq ans à compter de la date d’enregistrement de la
marque à moins que ce dernier n’ait été demandé de mauvaise foi.
2- La déchéance :
Encourt la déchéance de ses droits le propriétaire de la marque qui, sans justes motifs, n’en a pas
fait un usage sérieux, pour les produits ou services couverts par l’enregistrement, pendant une
période ininterrompue de cinq ans. Est assimilé à un tel usage :
- l’usage fait avec le consentement du propriétaire de la marque ou, pour les marques
collectives, dans les conditions du règlement;
- l’usage de la marque sous une forme modifiée n’en altérant pas le caractère distinctif;
Encourt également la déchéance de ses droits le propriétaire d’une marque devenue de son fait:
a. la désignation usuelle dans le commerce du produit ou du service;
V- L’action en contrefaçon :
1- L’auteur de l’action en contrefaçon :
L’exercice de l’action en contrefaçon est réservé au titulaire du droit sur la marque. En
cas de copropriété, chaque copropriétaire peut agir seul, car ils représentent
mutuellement.
Le cessionnaire de la marque peut agir à condition que l’acte de cession ait été inscrit au
RN des marques et pour les faits postérieurs à l’inscription.
Le licencié exclusif peut agir également si le contrat ne le lui interdit pas et si seulement
le titulaire mis en demeure n’a pas exercé l’action.
Le ministère public peut aussi déclencher l’action pénale en contrefaçon même en
l’absence de plainte.
2- Moyens de preuve :
a- Actions civiles :
Sur la demande de la partie lésée, et autant que la mesure s’avère nécessaire pour assurer
l’interdiction de continuer la contrefaçon, le tribunal pourra ordonner la destruction d’objets
reconnus contrefaits, sauf circonstances exceptionnelles, qui sont la propriété du contrefacteur à
la date de l’entrée en vigueur de l’interdiction, et, le cas échéant, la destruction des dispositifs ou
moyens spécialement destinés à la réalisation de la contrefaçon. Le détenteur des droits a droit
aux dommages-intérêts, au moins 50.000 dirhams et au plus 500.000 dirhams, selon ce que le
tribunal estime équitable pour la réparation du préjudice subi.
Actions pénales :