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Prof :LAMRABET Hicham 2013/2014

Section III- Dysfonctionnements sur le marché du travail : cas du chômage


Phénomène économique et social grave, le chômage fait l’objet de diverses évaluations. En plus de sa progression
en volume, on assiste à la diversification des types de chômage. En effet, plusieurs situations intermédiaires existent
entre travail et chômage.

A- Mesure du chômage :
1- Calcul du taux de chômage
Le taux de chômage : il enseigne sur le déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi il exprime la part de la
population dépourvue d’un emploi mais qui cherche un travail, parmi la population en âge de travailler.
Ce taux est obtenu comme suit :
Taux de chômage= Population en chômage / population active âgée de 15 ans et plus *100
Evolution du chômage en France :
Années Nombre de chômeurs Population active …………………………………………………………
1962 125 000 19 780 000 …………………………………………………………
…………………………………………………………
1975 839 000 22 000 000 ……….
1992 2 960 000 25 300 000 …………………………………………………………
 Calculer le taux de chômage …………………………………………………………
…………………………………………………………
…………………………………………………
Composition de la population totale
Occupe Un Emploi

Oui Non

Recherche Un Emploi

Oui Non

Population Occupée Chômage Population Inactive

Population Active

Population Totale
2- Approche statistique : par âge, par sexe, milieu de résidence
Pour mieux cerner les différents types de chômage, le taux de chômage est dégagé selon certaines caractéristiques telles
que le diplôme, le sexe, l’âge, le milieu de résidence, les régions.
Le taux de chômage selon le sexe, l’âge et le milieu de résidence
2003 2004 2005
Urbain Rural ensemble Urbain Rural ensemble Urbain Rural ensemble
Taux de chômage 19,3 % 3,4 % 11,4 % 18,4 % 3,25 % 10,8 % 18,4 % 3,7 % 11 %
Selon le sexe
 Homme 17,4 % 4,2 % 11,1 % 16,6 % 3,9 % 10,6 % 16,3 % 4,6 % 10,8 %
 Femme 25 ,8 % 1,6 % 12,2 % 24,3 % 1,4 % 11,4 % 24 ,8 % 1,4 % 11,6 %
Selon l’âge
 15-24 ans 34,5% 5,5 % 16,2 % 33, 2 % 5% 15,4 % 32,7 % 5 ,7 % 15,7 %
 25-34 ans 27,7 % 4,3 % 17,5 % 26 % 4,1 % 16,4 % 26% 4,5 % 16,5 %
 35-44 ans 10,3 % 1,9 % 6,9 % 10,4 % 1,7 % 7,2 % 11,3 % 2,5 % 7,8 %
 44 ans et + 4,2 % 0,9 % 2,5 % 3,8 % 0,7 % 2,2 % 3,6 % 0,7 % 2,1 %
Le taux de chômage selon les diplômes
2003 2004 2005
Milieu de résidence Urbain Rural ensemble Urbain Rural ensemble Urbain Rural ensemble
Sans diplôme 11,3 % 2,2 % 5,4 % 10,5 % 2 % 5% 10 % 2 ,5 % 5,2 %
Ayant un diplôme 26,5 % 11,8 % 23,7 % 25,6 % 10,7 % 22,6 % 10,2 % 22,4 % 22,4 %

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Travail à faire : Dégager à partir des tableaux les caractéristiques du chômage au Maroc
Réponse :
Les caractéristiques du chômage au Maroc sont :
 Les femmes sont plus touchées que les hommes
 Les villes sont plus touchées que les campagnes
 C’est un chômage des ……………………..
 C’est un chômage ………………………….
B- Définition :
1- Au sens du BIT (Bureau international du travail)
Les chômeurs comprennent toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié et qui, au cours de la période de
référence, étaient :
 Sans travail c'est-à-dire qui n’étaient pourvues ni d’un emploi salarié, ni d’un emploi non salarié.
 Disponibles pour travailler dans un emploi salarié durant la période de référence
 A la recherche d’un travail : avaient pris des dispositions spécifiques au cours d’une période récente spécifiée
pour chercher un emploi salarié ou un emploi non salarié. Ces dispositions spécifiques peuvent inclure :
L’inscription à un bureau de placement public ou privé, (ANAPEC pour le Maroc ANPE au en France), la
candidature auprès d’employeurs, les démarches sur les lieux de travail, dans les fermes ou à la porte des usines,
sur le marchés ou dans les autres endroits où sont traditionnellement recrutés les travailleurs ;…
2- Au sens du haut-commissariat au plan (direction de la statistique Maroc)
Chômeurs : la population active en chômage est constituée de personnes âgées de 15 ans et plus, qui n’ont pas une
activité professionnelle et qui cherchent activement ou passivement un emploi.
Le concept du chômage, est fondé sur quatre critères. Ne sont chômeurs que les personnes qui, au moment de l’enquête,
sont à la fois :
 En âge d’activité (15 ans et plus)
 Sans travail
 A la recherche d’un travail (c-à-d qui ont pris des dispositions appropriées pour rechercher un emploi)
 Disponible pour travailler : La notion de recherche d’emploi est utilisée au sens large. Dans les enquêtes, il est
demandé aux enquêtés n’ayant pas une activité professionnelle, les raisons pour lesquelles ils ne cherchent pas
activement un travail. Ainsi sont considérés comme chômeurs, les personnes qui, en plus des critères cités ci-
dessus :
Ont une promesse d’embauche ; Attendent une réponse des employeurs ; Croient que le travail est indisponible dans
leurs localités de résidence ; Déclarent ne pas avoir le niveau scolaire, de formation, de qualification ou d’expérience
nécessaire pour accéder à un emploi. ; Sont trop jeunes ou trop âgées pour être embauchées par les employeurs ; Ont un
handicap personnel pour trouver un emploi.

C- LES FORMES DE CHOMAGE


 Chômage conjoncturel : chômage temporaire qu’une reprise de l’activité économique permet de résorber
 Chômage structurel : absence durable d’emploi résultant de l’évolution de l’appareil de production
 Chômage frictionnel : absence d’emploi momentané correspondant à la période intermédiaire entre deux
emplois (il correspond à une insuffisance de la mobilité de la main d’œuvre ou d’un décalage entre
qualification disponibles et demandées)
 Chômage technologique : perte d’emploi lié au progrès technique
 Chômage cyclique : il résulte des grandes crises.
 Chômage déguisé : on parle de chômage déguisé quand les travailleurs ont une productivité très faible, il
correspond au nombre de travailleurs qu’on peut retirer d’un secteur sans changer sa production (les petits
métiers : cireurs, marchand ambulants, vendeurs d’eau, sureffectif dans l’administration…)
N.B. Dans les PSD, le chômage est un phénomène structurel en plus du chômage apparent, ces pays connaissent le
sous-emploi et le chômage déguisé.
 Le sous-emploi : on distingue 2 sortes de sous-emploi :

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o Le sous-emploi visible : c’est un concept statistique qui reflète une insuffisance du volume de l’emploi
(durée du travail inférieur à la normale) et acceptation ou recherche d’un emploi supplémentaire.
o D’autre forme de sous-emploi le chômage partiel (il correspond à une réduction anormale du temps du
travail et du salaire, le chômage saisonnier (concerne certaine branches d’activités)
Au Maroc le taux de chômage a baissé entre 2000 et 2006, dans la mesure où il est passé de 13,6%en 2000 à 7,7% en
2006.
D- Causes du chômage :
1- Approche théorique
Analysé par les principaux courants de la pensée économique, le chômage fait actuellement l’objet de nombreux débats
théoriques qui s’efforcent de mieux cerner l’étude de ce problème à partir d’une meilleure connaissance du marché du
travail.
Plusieurs situations peuvent se produire sur les marchés comme le montre le tableau suivant.

Marché des biens et services


Offre supérieure à la demande Offre inférieure à la demande
Marché du Offre supérieure à la Chômage Keynésien Chômage classique
travail demande
Offre inférieure à la Surproduction et pénurie de main Inflation contenue
demande d'œuvre correspondent à
l'économie socialiste
(Dans le cas de l'inflation contenue, cela signifie que par rapport à la demande de biens et de services, il y a une
insuffisance de main d'œuvre et de production ce qui conduit à une hausse des prix.)
Type de chômage Marché du travail Marché des biens

classique Offre > Demande Offre < Demande

keynésien Offre > Demande Offre > Demande

 Le chômage classique et néoclassique (chômage libéral) : le chômage n’existe pas dans les théories
classiques .Pour eux le marché ne peut-être qu’en équilibre. Le chômage est alors un dysfonctionnement
ponctuel sur le marché du travail. Il disparaît après un retour à l’équilibre grâce au mécanisme de marché (loi de
l’offre et de la demande).si le chômage persiste, cela ne peut être dû qu’à un blocage des mécanismes de retour
à l’équilibre (ex ; le SMIG ne permet pas le retour à l’équilibre par la baisse des prix).
 Le chômage keynésien : dans la théorie keynésienne, le chômage est dû à une mauvaise anticipation de la
demande de la part des entreprises. les entreprises anticipent la demande que les consommateurs vont leur
adresser (la demande effective).en fonction de cette anticipation, ils vont définir un niveau de production. Pour
réaliser cette production ; ils vont donc avoir recours à de la main d’œuvre si cette anticipation de la demande se
situe à un niveau bas, ils n’embaucheront pas.

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Dans l’analyse keynésienne, une économie peut être durablement en situation de sous-emploi si la demande globale est
durablement inférieure à l’offre globale. Dans ce cas, les entreprises sont désireuses de produire plus, mais ne le font pas
à cause de l’insuffisance de la demande. L’équilibre ainsi réalisé est régressif et contribue à créer du chômage. Dans la
mesure où le chômage keynésien est caractérisé par l’existence de capacités de production inemployées, il peut être
diagnostiqué par l’analyse des taux d’utilisation des équipements. Plus les équipements sont utilisés, plus le chômage
keynésien est faible.
Selon Keynes et à sa suite les keynésiens, le chômage n'est pas dû à un mauvais fonctionnement du marché du travail.
Ils réfutent l'idée de l'existence d'un marché du travail au sens néo-classique. Les salariés ne peuvent offrir un travail en
fonction d'un salaire réel puisqu'ils ne maîtrisent pas les prix des biens et des services. Ils négocient seulement un salaire
nominal. Ce sont les entrepreneurs qui fixent les prix des biens et des services. Le niveau d'emploi dépend des décisions
des entrepreneurs qui cherchent à maximiser leur taux de profit en fonction d'un univers incertain où ils anticipent l'offre
et la demande globale. En conséquence, le niveau d'emploi peut ne pas correspondre au niveau du plein emploi. Si la
demande effective (au sens anticipée) est faible, les entrepreneurs fixeront un niveau de production faible et toute la
population active ne trouvera pas forcément d'emploi.

 Le chômage marxiste
Pour Marx, les capitalistes, pour augmenter leur richesse vont remplacer les hommes par les machines qui ont
une plus grande productivité et un coût moindre. C’est donc la substitution du travail au capital qui est l’origine
du chômage

2- Causes du chômage
Le chômage phénomène complexe :
 Pression démographique : Augmentation de la population active liée à l’accroissement démographique (fécondité
élevée, polygamie… donc plus d'arrivants que de partants sur le marché) et à la hausse des taux d’activité féminin
 Inadaptation des offres et des demandes de travail (ou entre formation-emploi): il existe toujours surtout dans les
PSD un décalage entre formation, les qualifications disponibles et celles demandées par le marché du travail ; (par
ex. inadaptation des formations universitaires classiques aux besoins actuels des entreprises.) Il en résulte que les
diplômés refusent les emplois qui ne correspondent pas à leur qualification et à leurs diplômes. Le chômage
d'incohérence (les entreprises ne trouvent pas de salariés pour les emplois qualifiés, la dévalorisation travail
manuel engendre manque candidats dans ces métiers. ).
 Substitution du capital au travail : Progrès technique et gain de productivité, mais effet négatif sur l’emploi à
relativiser, car ils favorisent aussi la croissance et donc l’emploi.
 Rigidité des salaires : dans le marché du travail, l’équilibre est réalisé par le prix du travail qui est le salaire. En
effet, quand l’offre de travail est supérieure à la demande du travail les salaires doivent baisser jusqu'à réalisation de
l’équilibre. Or dans la situation du marché de travail les salaires ne baissent que faiblement à cause des
revendications syndicales on ne peut baisser les salaires au-dessous d’un certain minimum qui assure la force de
travail et la subsistance, (SMIG, SMAG) On préfère donc rester sans travail que de travailler avec un salaire très bas
d’où chômage.
 Mobilité géographique insuffisante : certaines personnes ne veulent pas quitter leurs régions et leur milieu même
s’il y a offre d’emploi dans d’autres régions.
 Vulnérabilité de certaines personnes non qualifiées (sans diplôme) inexpérimentées (jeunes)

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 La crise économique et le ralentissement de la croissance. (Secteurs en récession...) peu de débouchés en


perspectives, d’où licenciements ou absence d’embauche.
 Coût de travail trop élevé, substitution capital au travail et délocalisation vers des pays à main d’œuvre bon marché.

E- Les conséquences du chômage


 Les conséquences pour l'individu :
 Perte de revenu, baisse du pouvoir d'achat, difficulté matérielle, surendettement…
 Difficulté psychologiques des candidats : dignité, regard des autres, Sentiment d'exclusion, repli,
suicide, ….
 Les Conséquences pour société (ou la collectivité:
 Effritement du lien social.
 Marginalisation d’une partie de la population.
 Réduction de la demande par la fragilisation du revenu du ménage.
 Amertume et angoissent de l’entourage familiale
 Détérioration du climat sociale : crimes, la délinquance, prolifération des petits métiers, agrandissement
des bidonvilles…
 Les Conséquence Pour L’Etat :
 Manque à gagner par l’exonération des entreprises
 Coût social du chômage : Les plans emplois coûtent cher (stage, formation…)
 Manque à gagner pour les organismes de protection sociale (sécurité sociale, retraite)
 Risques politiques et sociaux (perte de confiance dans l'efficacité du gouvernement) risques de conflits.
 Développement du travail en noir…
 Les Conséquences Sur Le Plan Economique : (le cercle vicieux du chômage)
Augmentation du chômage

Baisse de la croissance Baisse de la demande

Baisse de l’investissement Baisse de la production

Conclusion
La lutte contre le chômage passe nécessairement par la promotion de l’investissement privé et public
notamment dans les secteurs d’activité fort créateurs d’emploi sans oublier la mise en place de structure
adéquate d’intermédiation entre offreurs et demandeurs d’emploi. Seule une croissance économique forte
et durable sera à même de réduire l’intensité de ce grave fléau social qu’est le chômage.
LES POLITIQUES DE RELANCE DE LA CROISSANCE
LES OBJECTIFS LES ACTIONS LES CONSEQUENCES
Relance de la Augmenter les salaires  Risque d’inflation
demande  Risque de déficit extérieur
 Déficit budgétaire
Augmenter l’offre Créer des emplois de  Emploi souvent précaire
d’emploi services  Coûteuses pour l’état
 Solutions adaptée au chômage des moins qualifié.
Partager le travail Réduire le temps de  Coûteuse pour l’entreprise si les salaires sont
travail maintenus.
 limitées si la baisse du temps de travail est
compensé par la hausse de la productivité.

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