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Chapitre 2 : Comment se forment les prix sur un marché ?

Introduction

Un marché est un lieu virtuel ou réel, un espace d’échanges entre un offreur et un


demandeur qui s’accordent sur un prix. L’anthropologue français Marcel Mauss a montré
qu’une autre forme d’échange existait avant l’échange marchand, dans les sociétés
primitives : c’est le don. Le don se définit sur trois points de vue :
● les partenaires de l’échange sont des collectifs (échange entre tribus, communautés,
village, familles, etc)
● c'est un échange de nature sociale, et non pas économique : l’objectif est de créer du
lien social, de pacifier. (exemples : colliers d’ivoires, femmes, animaux, danses,
rituels,etc)
● c’est un échange contraint (impossible de le refuser).
Selon les mêmes critères, on peut définir l’échange marchand comme individuel, de
nature économique et libre.

Depuis 1789, la plupart des échanges sont marchands. Cette économie marchande
diminue fortement au cours des XIXe et XXe siècles.
● L’école devient obligatoire (1833 pour les garçons, 1850 pour les filles) et gratuite
grâce aux lois de Jules Ferry (1881 - 1883).
● La santé disparaît du marché en 1945 (création de la sécurité sociale : tous les soins
sont remboursés).
Depuis la fin du XIXe siècle au XXe siècle, plus des échanges non-marchands se
développent (ou presque non-marchands) (exemples : électricité, culture, courrier,
Internet). Cependant au XXe siècle, on assiste à une deuxième évolution, que les
économistes appellent extension des rapports marchands. En raison de l’enrichissement
de nos sociétés, il faut payer de plus en plus pour satisfaire ses besoins. Lorsque cette
extension est très forte, on parle de marchandisation : lorsque les relations marchandes
dénaturent le lien social. Aujourd’hui la plupart de nos échanges sont marchands.
Cependant les individus cherchent à limiter cette emprise trop importante du marché et
ont gardé certains échanges collectifs (exemples : Noël, cadeaux d’anniversaire)

I. La construction théorique du marché

A. Le modèle néoclassique du marché

L’école classique :
● Adam Smith (en Angleterre), Jean Baptiste Say (en France), Karl Marx (en
Allemagne). Karl Marx montre que le marché est un système d’exploitation, un
système capitaliste.
● Théorie valeur/travail : plus on travaille, plus on doit gagner
● La valeur d’un produit doit être pareille pour tous les individus
● Aucun calcul

Les fondements de l’école néoclassique


1. Théorie de la valeur utilité-rareté : la valeur d’un produit s’explique du côté de
l’offre et de la demande, elle peut évoluer. (exemple : un appartement à Paris : une
demande très forte et une offre très faible qui s’explique par la densité de Paris)
2. La valeur peut varier selon les individus : révolution marginaliste (raisonnement à la
marge).
○ Coût marginal : coût d’une unité supplémentaire
○ Loi de l’utilité marginale décroissante : la valeur d’un produit décroît au fur
et à mesure que son utilité devient moindre pour l’individu car il dispose
déjà d’une certaine quantité de produit.(La valeur d’un produit dépend de la
quantité de produit déjà possédée par l’individu.)
3. Ils font de l’économie une science.

Les hypothèses, les modèles et les lois du modèle néoclassique


1. Hypothèses (condition supposée) :
a. On dit que tous les agents économiques sont rationnels sur le plan
économique (c’est-à-dire qu’on chercher toujours à maximiser ses gains et à
minimiser ses dépenses)
b. On suppose que les Etats n’interviennent pas dans les marchés (il se limite à
ses fonctions régaliennes : police, justice, défense). Les producteurs peuvent
donc se déplacer d’un État à un autre librement.
2. Modèle (théorie qui se rapproche au mieux de la réalité) :
a. Tout agent économique est considéré comme homo economicus, et donc a
une rationnalité économique. Deux types : offreur et demandeur, qui ont
des comportements spécifiques.
b. Loi de l’offreur : un offreur est d’autant plus incité à produire que le prix est
élevé
c. Loi du demandeur : un demandeur est d’autant plus incité à acheter que le
prix est faible.
d. Lois : modèles de comportement.

B. La représentation graphique du marché


Déterminants de la demande
● Revenus
● Préférences individuelles
Déterminants de l’offre
● Coût de production

II. Le modèle de l'équilibre du marché

A. La représentation graphique de l’équilibre

La construction de l’équilibre sur le marché


● Intérêts divergents entre offreur et demandeur : le graphique les prend en compte
● Accords sur un même prix : prix d’équilibre
● Les agents économiques réalisent un gain à l’échange : tous les produits sont
vendus au même prix
Grâce à l’échange : surplus du consommateur + surplus du producteur = somme positive.
L’offre évolue en fonction de la demande pour satisfaire les besoins des consommateurs.

L’évolution de l’équilibre sur le marché


● Choc d’offre positif : événement qui augmente les quantités produites (exemples :
progrès techniques, climat ensoleillé)
● Choc d’offre négatif : perturbation qui baisse les quantités produites (exemples :
crises, canicules)
● Choc de demande positif : événement qui augmente les achats (exemples : fêtes,
augmentation des allocations sociales)
Cependant, “toute chose égale par ailleurs” (Léon Walras) : tous les marchés peuvent
s’équilibrer.
1. Flexibilité des prix
2. Atomicité : grand nombre de production
3. Fluidité : pas d’obstacle à la circulation des produits
4. Homogénéité : même qualité de produits partout
5. Pas d’intervention étatique
Parfois, l’Etat peut intervenir.

B. Les modifications de l'équilibre sur le marché

Il y a des situations où le marché n’assure pas une allocation optimale des ressources,
c’est-à-dire où le marché répartit de façon inéquitable les coûts et les bénéfices : il faut
modifier l'équilibre du marché.

Arthur Cecil Pigou (néoclassique) : Économie du bien-être (il montre que les mécanismes du
marché ne produisent pas toujours du bien-être, et même parfois le détériorent)
● Externalités négatives : effets collatéraux de la production qui dégradent le
bien-être (exemple : production des usines → problèmes de santé à payer)
● Quand le coût privé (dépenses de l’entreprise pour produire) < coût social (montant
des externalités) : l’entreprise doit payer le coût social : taxe pigouvienne. (exemple :
taxes sur les prix des cigarettes).
Les effets de la mise en place d’une taxe

III. Vocabulaire

● marché : lieu virtuel ou réel, un espace d’échanges entre un offreur et un


demandeur qui s’accordent sur un prix.
● offreur : agent économique qui vend un bien.
● demandeur : agent économique qui consomme un bien.
● échange marchand : échange de nature économique, qui s’effectue librement et de
manière individuelle.
● marchandisation : on parle de marchandisation lorsque les relations marchandes
dénaturent le lien social
● théorie valeur/travail : concept d'économie selon lequel le travail, créateur de
richesse, est ce qui donne sa valeur au bien.
● théorie de la valeur utilité/rareté : la valeur d’un produit s’explique du côté de
l’offre et de la demande, elle peut évoluer.
● loi de l’utilité marginale décroissante : la valeur d’un produit dépend de la quantité
de produits dont l’individu dispose déjà.
● coût marginal : coût d’une unité supplémentaire.
● offre : quantités offertes sur un marché en fonction des prix. C’est une fonction
croissante du prix.
● demande : quantités demandées sur un marché en fonction des prix. C’est une
fonction décroissante du prix.
● hypothèse : condition supposée.
● modèle : théorie qui se rapproche au mieux de la réalité.
● loi : modèle de comportement.
● homo economicus : agent économique qui possède une rationalité économique.
● rationalité économique : chercher toujours à maximiser ses gains et à minimiser
ses dépenses.
● loi de l’offreur : un offreur est d’autant plus incité à produire que le prix est élevé.
● loi du demandeur : un demandeur est d’autant plus incité à acheter que le prix est
faible.
● prix d’équilibre : prix qui se fixe sur le marché et qui permet l’égalité entre les
quantités offertes et demandées.
● gains à l’échange : avantages procurés aux deux coéchangistes, l’offreur et le
demandeur, par la spécialisation et l’échange.
● choc d’offre positif : événement qui augmente les quantités produites (exemples :
progrès techniques, climat ensoleillé).
● choc d’offre négatif : perturbation qui baisse les quantités produites (exemples :
crises, canicules).
● choc de demande positif : événement qui augmente les achats (exemples : fêtes,
augmentation des allocations sociales).
● atomicité : grand nombre de production.
● allocation optimale des ressources : si le marché n’assure pas une allocation
optimale des ressources, on dit que le marché répartit de façon inéquitable les coûts
et les bénéfices.
● externalités négatives : effets collatéraux de la production qui dégradent le
bien-être (exemple : production des usines → problèmes de santé à payer).
● coût privé : dépenses de l’entreprise pour produire.
● coût social : montant des externalités.
● taxe pigouvienne : quand l’entreprise doit payer le coût social

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