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L’essentiel de la microéconomie

Chapitre introductif

1
M.DINAR

.La microéconomie est cette branche de l’économie qui met l’accent sur les choix des
individus (leurs plans et leurs dédisions). Ces individus (ou agents économiques :
consommateurs, producteurs, et Etat). Ces plans sont liés au comportement de chaque
individu. La macroéconomie quant à elle s’intéressent à l’économie nationale dans sa
globalité en étudiant les grands agrégats tels que le revenu national, le niveau total de la
production, le chômage.. etc.

Une unité de décision est caractérisée par une relation de préférence (capacité à classer et
ordonner les biens) et par des dotations initiales(en temps disponible, en biens, en titres de
propriété). Le consommateur par exemple a un plan qui consiste à répartir son revenu sur un
ensemble de consommation, soi un panier de biens. On suppose que le consommateur
cherche toujours à maximiser sa satisfaction.

L’entrepreneur a également un plan qui vise à maximiser son profit. A partir des facteurs de
productions (capital et travail ), il cherche la combinaison qui optimise sa production et
minimise les coûts.

Mais le dénominateur commun de tous les plans des individus est le prix et don la valeur des
biens et services consommés. Là deux approches de la valeur : la théorie de la valeur travail et
la théorie de la valeur d’usage.
Il importe d’exposer les deux conceptions de la valeur avant de passer au cadre d’analyse de
la microéconomie.

Section I) valeur d’échange et valeur d’usage

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Toute marchandise revêt un double caractère : valeur d’échange d’une part et valeur d’usage
d’autre part.

A) la valeur d’échange

L’approche en termes de valeur d’échange est due aux économistes classiques, pour eux le
travail est la source de la valeur. Pour David Ricardo par exemple la valeur est déterminée ,
précisément par la quantité de travail incorporée dans le bien ; et tout le travail de Ricardo
consiste à montrer comment se fait le partage de cette valeur entre les salariés, les capitalistes
et les propriétaires fonciers , soit V = salaire + profit + rente

Donc selon Ricardo le salaire, le profit et la rente sont les conséquences de la valeur , ils se
partagent la valeur du bien qui reste alors définie par la quantité de travail incorporée en lui .
A l’inverse pour Smith et J.B.Say , la valeur d’un bien est la somme des salaires, des profits et
des rentes versées pour produire le bien soit : salaire + profit + rente = profit
Smith considère que le profit et la rente sont de nature différente des salaire. sans contester
cette idée Ricardo s’ingénie à montrer que la valeur d’un bien reste fondée sur la quantité de
travail qu’il a nécessité.

Un exemple peut illustrer la valeur d’échange. Un parapluie s’échange contre 10 kilogramme


de pommes c'est-à-dire : 1 parapluie = 10 kg de pomme .
Cette égalité est un peu abusive puisqu’on ne peut pas concevoir légalité de deux biens qui
sont dissemblables. Mais les marchandises ont un dénominateur commun : elles sont toutes
les deux le résultat d’un travail de l’homme. Pour produire un parapluie ou des pommes on
doit fournir un travail.
Donc, la valeur d’échange d’une marchandise trouve son origine dans la quantité de travail
incorporée dans cette marchandise.

Il faut préciser que l’échange se fait indirectement par la monnaie ou directement par le troc.

Exemple : soit les prix suivants :


1 paire de chaussures = 200 DH
1 mètre de tissu = 20 DH
1 Kilo d’orange = 4 DH

Il en résulte que la valeur d‘échange d’une paire d chaussure est de 10 mètre de tissu et de 50
kg d’orange.

B) la valeur d’usage

à la théorie de la valeur travail des classique vient s’opposer la théorie de la valeur


d’usage chère au néoclassique. Elle se fonde d’abord directement sur le besoin des
individus pris en compte au moyen de leur fonction d’utilité. C’est une théorie qui partir
des demandes des individus pour définir la valeur des biens, et formule l’hypothèse selon
laquelle les producteurs ne font que s’adapter à ces demandes.

La valeur d’usage d’un bien est donc le degré d’utilité qu’un bien de consommation
présente pour un individu, et il peut être exprimé, pour chaque individu , par le prix qu’il

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serait disposé à payer pour acquérir ce bien. Si ce prix st supérieur au prix effectivement
payé, le consommateur bénéficie d’un surplus ou d’un rente .

De là, la valeur d’usage se fonde sur le jugement subjectif de chaque individu quant
l’utilité de la détention de ce bien, et sur la rareté de ce même bien.

Donc l’utilité seule ne suffit pas pour donner un prix aux choses, il faut encore considérer
leur rareté, c'est-à-dire la difficulté que l’on a à se procurer ce biens .

Section II) les unités de décisions

Le point de départ de la théorie néoclassique est l’individu (ménage ou producteur) . il est


également au centre de la microéconomie qui cherche à préciser ses caractéristiques. la
microéconomie se propose d’abstraire tous les facteurs religieux, culturels, sociaux..etc.
affectant le comportement de chacun, pour ne s’intéresser qu’à deux fonctions élément
aires qu’exerce tout individu : la consommation et la production

A) Le consommateur

Le consommateur est caractérisé par sa fonction de consommation son goût et ses


ressources (dotations initiales : temps, argents,…). Les goûts d’un ménage sont représentés
par une relation de préférence, qui permet de classer tous les paniers de biens envisageables.
Si par exemple A (x1, x2, x3 ) est un panier de bien x1, x2, x3 et B( y1,y2,y3) un autre panier
de bien , la relation de préférence du consommateur permet de savoir s’il préfère A à B ou B
à A ou s’il les considère comme équivalents.

S’agissant des ménages ayant à décider de leur consommation, de leur offre, de leurs
placements financiers, etc., l’hypothèses principale stipule qu’ils ont des préférences bien
ordonnées sur ce qui intéresse directement leurs conditions de vie. Les préférences du
consommateur sont représentées par une fonction d’utilité qu’il s’agirait de maximiser.

B) le producteur

Cet agent est mu par le seul mobile celui de la maximisation du profit. il est caractérisé
par un seul paramètre : la fonction de production, qui associe à un panier d’inputs
(matières premières, travail, capital..) , la quantité maximale d‘out put que l’on peut
obtenir à partir d’eux . la fonction de production est notée F= f(q1,q2 ,q3..qn)=f(Q) .

C) les dotations initiales

C’est grâce aux dotations initiales que les ménages (consommateurs) peuvent effectuer
les échanges. Les dotations initiales d’un ménage sont divisées en deux grandes catégories :

- les stocks de biens ;


- l’argent (budget) ;
- les titres de propriétés (par exemple, des actions ou des obligations) ;
- le temps disponibles, qui peut être repartis en travail et loisir .

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D) le principe de la rationalité

L’hypothèse fondamentale de la microéconomie et de la théorie néoclassique en général


c’est que les individus obéissent au principe de la rationalité. Elle se définit par la
recherche du maximum de satisfaction au moindre coût. On est donc en présence d’une
fonction d’utilité que le consommateur est amené à maximiser afin de cherche les
extremums et donc l’utilité maximale.

S’il est un producteur sa rationalité consiste à maximiser son profit par le biais de la
fonction de production.
La théorie néoclassique a repéré le consommateur rationnel à partir de trois indices.

1) la cohérence des goûts et la relation de préférence

La cohérence des goûts suppose que le consommateur est capable d’établir un ordre de
préférence sur toutes les options qui s’offrent à lui. Ces choix une fois retenus doivent
respecter deux axiomes :

- axiome de non saturation : qui signifie qu’un consommateur qui a le choix entre deux
paniers de biens A et B par exemple, préférera toujours celui qui contient plus de bien
A ou plus de bien B ?

- Axiome de transitivité des choix : qui signifie que si un consommateur préfère une
combinaison (panier) A sur une combinaison B et cette combinaison B sur une
combinaison C alors il préfère A à C autrement dit :

A ≥ B et B≥C alors A ≥C , le signe ≥ se lit préféré ou équivalent.

2) le respect de la contrainte budgétaire

Le consommateur a une dotation initiale- un revenu R- qu’il s’agit de repartir sur un


ensemble de dépenses de consommation, un panier de biens X et Y par exemple. On part
d’une hypothèse de base en supposant que le revenu est totalement dépensé (c'est-à-dire
pas d’épargne).

Donc le revenu R est dépensé essentiellement pour l’achat d’une quantité du bien X et
D’une quantité du bien Y soit :

R = x. Px + y Py avec Px et Py sont les prix respectifs des biens X et Y , et R le


revenu .

On peut déduire facilement l’équation de la droite budgétaire :


y= -xpx/py + R/py

E) Maximisation de l’utilité
L’utilité est individuelle et donc différemment appréciée selon les individus. Reste le
problème de sa mesure. Certain suppose que l’individu soit capable de mesurer par un
indice quantitatif l’utilité qu’il retire de la consommation d’un bien, c’est l’approche

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cardinale. D’autres estiment qu’il est seulement capable d’indiquer un ordre de préférence
c’est l’approche ordinale.

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Chapitre II) théorie de l’utilité
Professeur M. DINAR

Section I) de l’utilité aux courbes d’indifférence

I) définition de l’utilité

C’est Léon Walras qui a le mérite de bien définir le concept d’utilité en relation avec la
richesse et la rareté «  j’appelle richesse sociale l’ensemble des choses matérielles et
immatérielle qui sont rares, c'est-à-dire qui, d’une part , nous sont utiles , et qui d’autre
part , n’existent à notre disposition qu’en quantité limitée ………les choses sont utiles
dés qu’elles peuvent servir à un besoin quelconque et en permettent la satisfaction…..on
voit , d’après cela quel est ici le sens des mots rares et rareté. C’est un sens scientifique,
comme celui des mots de vitesse en mécaniques et chaleur en physique ».

Ayant définit utilité, richesse et rareté, L.Walras est allé jusqu’à les considérer comme des
concepts scientifiques qui marquent une révolution en sciences économiques.

Il faut préciser que lorsqu’on parle de l’utilité on tient pas compte du caractère moral ou
immoral du besoin ou du caractère préjudiciable (vin, cigarette..)

II) l’utilité totale

L’utilité totale U, d’un bien X quelconque, mesure la satisfaction globale que l’individu
retire de la consommation de ce bien. Le niveau de U dépend de la quantité du bien X.
On considère un panier de consommation (x1,x2) et on note x1 et x2 les quantités de chacun

Des biens achetés par le consommateur. A tout panier de consommation est associé un
nombre appelé utilité qui représente le niveau de satisfaction du consommateur. L’utilité
totale est fonction de l’utilité retirée par la consommation de chacun des biens.

U1: utilité retirée de la consommation du bien 1


U2: utilité retirée de la consommation du bien 2

Ut (x1,x2) = U1(x1) + U2(x2).

x1 U1 x2 U2 U
1 10 1 5 15
2 20 2 9 29
3 27 3 12 39
4 31 4 13 44

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III) l’utilité marginale

Selon le professeur Michel Moret «  l’utilité marginale c’est la satisfaction procurée par la
dernière unité d’un bien. Plus le nombre d’unité d’un bien est grand plus la satisfaction
procurée par les unités additionnelles est faible, en raison de l’effet de saturation. » .

Il faut préciser que l’utilité marginale, c'est-à-dire l’utilité de la dernière unité, exprime non
seulement la valeur d’usage de cette unité, mais également celle de chacune des unités
acquises d’un bien.

Pour comprendre ce principe, il faut considérer la valeur d’usage des unités avant leur
consommation. Elle est alors nécessairement la même pour chaque unité, car toutes sont
physiquement identiques, et n’importe laquelle peut être utilisée en dernier, donc peut
constituer l’unité marginale. Par conséquent, la valeur d’usage unitaire ne dépend pas de
l’ordre de consommation des unités, mais de leur nombre.

Pour comprendre l’utilité marginale nous donnons l’exemple suivant très simple : supposons
que la consommation de la première unité d’une glace vous apporte un certain niveau de
satisfaction ou d’utilité. Si vous consommez une deuxième unité votre utilité totale s’accroît,
parce que vous retirez une certaine utilité additionnelle de la deuxième unité de bien. Ainsi de
suite pour la troisième et la quatrième. On assiste donc à un accroissement de l’utilité c’est
cet accroissement qu’on appelle utilité marginale ». On en déduit que l’utilité totale est la
somme des utilités marginales.

Au fur et à mesure que la consommation d’un bien croit, son utilité marginale décroit, mais
son utilité totale augmente. Les économistes néoclassiques ont énoncé ce qu’on appelle la loi
de l’utilité marginale décroissante, selon laquelle « l’utilité marginale diminue à mesure que
la consommation augmente de plus en plus » .

La loi de l’utilité marginale décroissante fait que l’utilité totale augmente en décroissant
c'est-à-dire faiblement.

Exemple :

On donne le tableau suivant :

8
Quantité Utilité totale Utilité marginale
consommée de
bien
0 0
4
1 4
3
2 7
2
3 9
1
4 10
0
5 10
6

L’utilité totale augmente en fonction de la consommation, mais à un taux décroissant cela


signifie que l’utilité marginale diminue. Le graphique ci-dessous illustre l’allure de la courbe
de l’utilité totale.

Figure 1 utilité totale

10

Q
0 1 2 3 4 5

L’utilité totale augmente en fonction de la consommation, mais à un taux décroissant cela


signifie que l’utilité marginale diminue.

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Figure 2 Evolution de l'utilité marginale

5
4
3
Série1
2
1
0
1 2 3 4 5

Les blocs hachurés représentent l’utilité additionnelle (utilité marginale) ajouté par
chaque nouvelle unité. Le fait que l’utilité totale augmente à un taux décroissant est
montré en graphique 2 par les marches descendantes de l’utilité marginale.

Section II) la théorie de l’utilité cardinale

A) l’utilité cardinale

Ce sont les premiers économistes néoclassiques Jevons , Menger et Walras qui a la fin
du XIX siècle vont admettre que l’utilité des biens est mesurable . On les appelle les
cardinalistes. Pour les cardinalistes, les biens que l’on consomme ont « une valeur
d’usage » ou « utilité » que l’on peut mesurer objectivement (comme une longueur, un
poids).

Le consommateur serait alors capable d’exprimer par un nombre (une note chiffrée) , le
degré d’utilité qu’il attribue à chaque bien ou à chaque combinaison de biens.

Nombre de voitures Utilité totale Utilité marginale


possédées par Um
l’individu du X U= f(X)
0 0
10
1 10
8
2 18
6
3 24
4
4
28 2
5
30

10
La possession d’une voiture procure à l’individu une quantité d’utilité égale à 10. la
possession de deux voitures, une quantité égale à 18. L’utilité marginale de la deuxième
voiture est égale 8 (18 – 10) . Ce tableau illustre bien le caractère croissant de l’utilité
totale U et la décroissance de l’utilité marginale Um.

A) l’utilité marginale (Um) d’un bien imparfaitement divisible

Un bien est imparfaitement divisible s’il existe une unité en deçà de laquelle il est
impossible de descendre (u individu ne peut utiliser ni une demi voiture; ni 0,25 de paire
de lunettes : ces biens sont partiellement divisibles

L’utilité marginale d’un bien X imparfaitement divisible est la variation de l’utilité induite
par une unité supplémentaire de ce bien soit : Um = ΔU / ΔX 
Le signe Δ signifie variation.

Dans l’exemple ci-dessus, l’utilité marginale procurée par la troisième voiture est :

Um(3) = (24-18)/(3-2) = 6/1 = 6.

B) l’utilité d’un bien parfaitement divisible

Dans le cas d’un bien parfaitement divisible on peut toujours imaginer une quantité
additionnelle plus petite. Ainsi si l’on mesure la consommation en litres, 1 litre ne
représente pas vraiment la consommation marginale car on peut imaginer une
consommation de 0,5 litre ; 0,25 litres ; 0,005litres …etc. et ainsi de suite .

Dans ce cas, une définition rigoureuse de l’utilité marginale doit prendre en compte
l’évolution de l’utilité totale qui résulte d’une variation infiniment petite de la quantité de
X
L’utilité totale est donc supposée continue et dérivable, donc :

Um = dUt /dx = U’(X) = f’(x)= lim ΔUt / ΔX= Um (X)  Quand ΔX tend vers 0

Donc l’utilité marginale est la dérivée de l’utilité totale.

Section III) Théorie de l’utilité ordinale

Certains économistes estiment que la mesure de l’utilité ne se révèle pas réaliste. Ils
proposent une possibilité de classer les utilités par ordre de préférence, sans toutefois les
mesurer, ce sont les ordinalistes , pour eux le consommateur dispose alors d’une mesure
ordinale de son utilité, c'est-à-dire n’a pas besoin d’attribuer des nombres qui représentent
(dans une unité arbitraire) le degré ou la valeur de l’utilité que chaque bien lui procure.

Le consommateur peut seulement ordonner les utilités des biens, si le bien A par exemple
est préféré au bien B alors l’utilité de A est préférée à l’utilité de B. C’est que le

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consommateur connaît une série e biens de biens par ordre de désirabilité ; quant il reçoit
son revenu, il commence par acheter des biens depuis le haut de la liste et descend aussi
bas que son revenu le permet.

Soit l’exemple suivant :

un consommateur a le choix entre 3 oranges et deux pommes d’une part et 1 poire et 4


bananes d’autres part. Pour quelle combinaison (panier) opte t-il compte tenu de ses
goûts ; l’une des deux combinaisons (3,2) et (1,4) lui parait préférable. Si c’est la première
on dira que l’utilité procurée par 3 oranges et 2 pommes est pour le consommateur,
supérieure à celle procurée par 1 poire et 4 bananes.

Il faut préciser que cette hiérarchie n’exige plus d’utiliser un nombre pour mesurer. La
mesure disparaît donc : seul l’ordre est conservé.

Soit 3 paniers A , B, C composés de n biens dans des quantités variables , soit la relation
binaire notée ≥ où A≥B signifie que la panier A est préféré ou indifférent au panier B.
Cette relation vérifie assez logiquement les conditions suivantes :

1- la relation est réflexive : tout panier est préféré ou indifférent à lui même.

2- La relation est transitive : si le consommateur estime que A≥ B et B≥ C alors


A≥ C. Cette relation suppose que le consommateur est cohérent dans ses choix

3) la relation est dite complète car pour tout couple de paniers, on soit A ≥ B soit, B ≥ A
Cette condition signifie simplement que le consommateur est capable de classer tous
paniers de biens possibles.

On peut dégager le lien avec la fonction d’utilité :

Si A≥ B alors Ut(A) ≥ Ut(B)

4) le consommateur préfère détenir de grandes quantités des différents biens plutôt que
des quantités plus faibles :
soit X(x1, x2, xi….xn) et Y ( y1,y2….yi…….yn)
si ces vecteurs sont tels que yi≥ xi pour tout bien i sauf au moins pour un bien lequel on
aura yi > xi, alors on dira que le panier Y est préféré à X . Il suffit donc que la
consommation d’un seul bien augmente, la consommation des autres ne diminuait pas ,
pour que ce bien soit préféré ; on dit qu’il y a non saturation des préférence .

la théorie de l’utilité ordinale est fondée sur la notion de courbe d’indifférence . c’est cette
courbe qui permet de présenter graphiquement les préférence ou les goûts du
consommateur.

2) les courbes d’indifférence

Une courbe d’indifférence est le lieu géographique des points représentatifs des
combinaisons de biens de consommation donnant au consommateur le même niveau de
satisfaction (ou d’utilité).

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Exemple : soit les combinaisons de 2 biens suivants :

(1 ; 10) ; (2 ; 7) ; (3,6) ;(4 ;5) ;(5 ;4)

La courbe qui représente les combinaisons successives est dite d’indifférence, car, si on
fait abstraction de leur prix, il est indifférent au consommateur d’utiliser une combinaison
plutôt qu’une autre puisque toutes lui procurent la même satisfaction.

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10
8
6 Série1
4
2
0
1 2 3 4 5

D’un point de vue graphique, il vaut mieux se limiter à la prise en compte de deux biens X
et Y. Ainsi U= f(x, y), avec :

- la fonction f est continue : afin d’éviter que pour certains quantités de bien , donc pour
certains paniers , l’utilité ne soit pas définie.
- La fonction f est dérivable à l’ordre 2 (c’est-à-dire a une dérivée seconde) et ses
dérivées secondes sont continues.
La courbe d’indifférence d’une fonction U0 = f(x, y) est la suivante

  U

ya

yb

xa xb Q

Remarque :

- l’utilité augmente au fur et à mesure que l’on se déplace vers le haut et à droite

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Y
B
ya A

U1

U0

xa xb X

Pour une fonction d’utilité donnée, l’ensemble des courbes d’indifférence constitue « la carte
d’indifférence » du consommateur

- les courbes d’indifférence sont décroissantes et ont une pente négative. En effet le
long de la courbe, il existe une relation inverse entre les deux biens : si la quantité X
augmente, il faut diminuer la quantité du bien Y ( et inversement) si l’on veut garder le
même niveau de satisfaction ( c’est le résultat de substituabilité).

ya A

yb B

X
xa xb

une ensemble de courbe d’indifférence est appelé carte d’indifférence, c’est une collection
de courbes correspondant à différents niveaux de satisfaction.

3) Taux marginal de substitution

Nous avons vu que la courbe d’indifférence est dérivable , cela signifie que pour passer
d’un panier A(xa,ya) à un panier B(xb , yb ) , le consommateur est prêt à céder une
quantité ΔY de Y contre une quantité Δ X de X , tout en restant sur la même courbe en
ayant la même satisfaction.

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A) définition

Le taux marginal de substitution ( TMS) , mesure la proportion dans laquelle un


consommateur est disposé à échanger les biens X et Y entre eux , tout en
maintenant constant son niveau de satisfaction.
Le TMS du bien Y au bien X est égal à la quantité additionnelle de bien Y dont le
consommateur doit disposer pour compenser la réduction de 1 unité de la
consommation de bien X.

y1 A

ΔY

y2 B

X
0 x1 x2
ΔX
TMSyx = -ΔY
ΔX

Remarque :

- les économistes n’ayant pas coutume de dire que le taux d’échange entre deux biens est
négatif. Le fait d’affecter le rapport d’un signe négatif fait que le TMS est toujours
positif : c’est une convention

- le TMS varie en chaque point et est continûment décroissant le long de la courbe. D’un
point de vue mathématique, ce taux est mesuré par la dérivée de Y par rapport à X, c'est-à-
dire la pente en un point de la courbe d’indifférence. On a déjà expliqué pourquoi cette
pente (et donc le TMS) était négative et décroissante en valeur absolue.

- le taux de substitution défini plus haut est parfois appelé « taux moyen de substitution »
Entre les biens X et Y. L’utilisation de l’adjectif « moyen » s’explique par le fait que les
variations de quantité sont de grande ampleur.

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En toute logique, l’adjectif « marginal » ne devrait être employé que lorsque « les
accroissement » sont très faibles ».
Dans le cas où les variations sont infinitésimales la corde AB tend à se confondre avec la
tangente à la courbe d’indifférence au point B.

De ce fait, le TMS = lim - (Δy /Δx) = - dy/dx


ΔX 0

Exemple :

si A (2,8) et B (10,2) sont deux paniers de biens

TMS = (yb- ya) /(Xb –Xa) = - ( 2 – 8 /10 – 2) = 3/4

Cela signifie que pour se maintenir sur la même courbe d’indifférence c'est-à-dire pour
avoir toujours la même satisfaction il faut obtenir 3 /4 d’unités supplémentaire des biens Y
chaque fois que l’on renonce à une unité de bien X.

4) relation entre TMS et utilité marginale

L’utilité totale est représentée par U(x,y) = U(x,y(x)), c’est une fonction à deux variables
dont le différentiel est :
dUt= (∂ Ut /∂x )dx + (∂ Ut /∂y) dy

Puisque, nous souhaitons rester sur la même courbe d’indifférence donc Ut = constante
cela implique que dUt = 0 soit :

(∂ Ut /∂x )dx + (∂ Ut /∂y) dy = 0 d’où (∂ Ut /∂x )dx = (∂ Ut /∂y) dy soit

- dy /dx = (∂ Ut /∂x ) / (∂ Ut /∂y) = U’x / U’y

Or (- dy /dx ) = TMS soit :

( / )
TMS = = (∂ Ut /∂x )  (∂ Ut /∂y) = Umx/Umy

Donc TMS = (Umx Umy) /

Exemple 1 : calculer le TMS xy pour la fonction d’utilité :

U(x,y) = (x+1 /4 ) . (y + 1/8)


- interpréter le résultat le TMS = Umx/ Umy = U’x/ U’y = (y + 1 /8)/(x+1 /4)

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Au niveau de l’équilibre, le consommateur est prêt à céder une quantité de y à la valeur :
y + 1/8, pour obtenir une quantité de x à la valeur x + 1/4

Exemple 2 :

Soit les quantités suivantes de x et y deux biens d’un panier (X, Y)

Quantités de X : 5 – 10 – 5 – 50
Quantités de Y : 60 – 30 – 10 5

Calculer le TMS entre x =5 et x = 10 ?

TMSxy= - (ΔY / ΔX) = - (30 – 60 )/(10 – 5 ) = 6

5) les courbes d’indifférence selon la nature des biens

Les courbes d’indifférence prennent des formes différentes selon la nature des biens

A) les biens parfaitement substituables

Ces biens sont toujours interchangeables. Le consommateur est donc prêt à substituer un
bien à l’autre mais à taux constant.

Exemple : un consommateur des stylos quelles qu’en soit la couleur. Supposons qu’il
désire 10 stylos (l’utilité est mesurée par le nombre de stylos), n’importe quel panier de
10 stylos de couleur rouge et bleu lui est indifférent :

Si x et y sont les quantités respectivement de couleur rouge et bleue, on a (1,9), (2,8)….


(8,2). Donc tout panier (x, y) tel que x+y = 10 lui procure la même satisfaction.
Les CI sont donc des droites de pente -1 (y = -x + 1)

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X

Remarque :

- D’une manière générale, les préférences pour des biens parfaitement substituables
peuvent être présentées pour une fonction d’utilité de la forme U(x,y) = ax + by où a et b
sont des paramètres positifs mesurant la valeur que le consommateur attribue aux biens x
et y. Les courbes d’indifférences sont des droites parallèles dont la pente = -a/b

- La préférence pour des biens strictement substituables est toujours caractérisée par un
TMS toujours égal à 1.

B) Cas des biens complémentaires

Leur consommation doit être simultanément et en proposition fixe.

Exemple :

Les chaussures gauches et droites, un rapport 1 pour 1 ; le consommateur consomme non des
chaussures mais des paires de chaussure. Donc c’est le nombre de paires qui sert de fonction
d’utilité. Le nombre de paire complète sera la valeur minimum de nombre de chaussures
gauche et celui des chaussures droites (y) .

La fonction d’utilité a donc la forme suivante : U(x, y) = Min(x, y)= (2,2), ne change pas si
l’on augmente d’une unité « le bien y», car le consommateur garde le même niveau de
satisfaction (rester sur la même CI) . En effet Min (2,2) = Min (2,3)= …

3…………………………………… I1

2……………………………. I2

1……………. I3

0 1 2 3

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Testez vos connaissances

I) Questions de cours

1) qu’est ce que l’utilité d’un bien ? L’utilité marginale ? Comment cette dernière varie t-
elle en fonction de la consommation d’un bien ?
2) Quelles sont les principales critiques adressées à la théorie de l’utilité marginale ?
3) Quels sont les facteurs qui limitent le choix du consommateur ?
4) Qu’entend t-on par préférences des consommateurs ? quelles sont les hypothèses de
base de la théorie des préférences ?
5) Quelles sont les caractéristiques d’une courbe d’indifférence ?
6) Quelle est la relation entre l’utilité marginale et la monnaie ?
7) Etablir la relation entre le TMS et les utilités marginales
8) Un consommateur disposant d’un revenu R, qu’il cherche à répartir entre deux biens
X et Y de quantités respectives x et y et de prix respectifs px et py
a) établir l’équation du budget et tracer la droite budgétaire
b) même question lorsque
- le revenu subit une variation telle que ΔR > 0 c'est-à-dire que le consommateur
dispose d’un revenu R1 plus élevé
- le revenu subit une variation telle que ΔR <0 c'est-à-dire que le consommateur dispose
d’un revenu R1 moins élevé

19
Questions de réflexion QCM

Choisir la bonne réponse parmi les trois, dans les questions suivantes

1) Lorsque l’utilité marginale d’un bien est décroissante :


a) L’accroissement de l’utilité totale est de plus en plus faible
b) La pente de la courbe de l’utilité tend vers Zéro
c) Le consommateur ne doit pas désirer plus de ce bien

Réponse  : a)

2) La théorie ordinale estime :

a) Qu’on peut mesurer l’utilité procurée par un bien


b) On peut ordonner les utilités par ordre de référence
c) On peut classer les utilités marginales sans faire recours à une unité de mesure

Réponse  : c)

3) Quand l’utilité totale augmente, l’utilité marginale est :


a) Négative et croissante
b) Négative et décroissante
c) Nulle
d) Positive et décroissante
Réponse  : d)

3) Si l’utlité marginale de la dernière unité consommée d’un bien X est le double de


l’utilté marginale de le dernière unité consommée d’un bien Y alors le consommateur
est en équilibre si et seulement si :
a) Le prix de X est le double du prix de Y
b) Le prix de X est égal au prix de Y
c) Le prix de X est égal à la moitié du prix de Y
d) N’importe laquelle des réponses est correcte

20
Réponse  : a)
4) Une courbe d’indifférence est horizontale signifie que le consommateur est saturé :
a) Du bien X uniquement
b) Du bien Y uniquement
c) Du bien X et du bien Y
d) Ni du bien X ni du bien Y
Réponse : a)

5) dans le cas de la question précédente à quoi égal le TMS ?


a) 1
b) 2
c) Infini
d) 0
Réponse : d)
Cela signifie que pour une quantité de Y donnée le consommateur obtient la
même satisfaction quelque soit la quantité de X qu’il consomme
6) Un consommateur qui est en dessous de sa contrainte budgétaire :
a) Ne dépense pas tout son revenu
b) Dépense tout son revenu
c) Peut dépenser ou ne pas dépenser tout son revenu
d) Est en équilibre
Réponse : a)
7) A l’équilibre la pente de la courbe d’indifférence est :
a) Egale à la pente de la courbe budgétaire
b) Plus forte que la pente de la droite budgétaire
c) Plus faible que la pente de la droite budgétaire
Réponse : a)
8)

21
Questions de réflexion QCM

Choisir la bonne réponse parmi les trois, dans les questions suivantes

8) lorsque l’utilité marginale d’un bien est décroissante :


d) l’accroissement de l’utilité totale est de plus en plus faible
e) la pente de la courbe de l’utilité tend vers Zéro
f) le consommateur ne doit pas désirer plus de ce bien

9) l’eau est indispensable et l’or ne l’est pas . Or le prix de l’eau est nettement plus faible
que celui de l’or. Ce paradoxe de la valeur :
a) vient du manque de proportionnalité entre le prix et l’utilité totale de certains biens
b) illustre le fait que les consommateurs ne confèrent pas tous la même valeur à un bien
c) exprime la différence entre l’utilité totale et l’utilité marginale d’un bien

10) la théorie ordinale estime :

d) qu’on peut mesurer l’utilité procurée par un bien


e) on peut ordonner les utilités par ordre de référence
f) on peut classer les utilités marginales sans faire recours à une unité de mesure

Exercices d’application

22
Exercice I) Un consommateur a le choix entre les dix combinaisons possibles de
deux biens X et Y suivantes ( qx et qy représentent les quantités de biens X et Y )

N° de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
combinaison
Qx 4 6 6 8 8 10 12 12 14 16
Qy 26 24 12 16 9 12,6 6 10 5,4 8

Le consommateur affirme être indifférent entre les combinaisons impaires d’une


part et les combinaisons paires d’autres part.

a) établir les tableaux respectifs des deux situations


b) établir les deux courbes d’indifférence

Exercice II) soit un consommateur désirant 10 crayons quelle qu’en soit la couleur. C'est-à-
dire qu’il est indifférent aux couleurs des crayons

a) établir l’équation de la droite budgétaire


b) quelle est la nature des courbes d’indifférence
c) tracer les courbes d’indifférence.

Exercice III) soit U = 2 x1 . x2 , la fonction d’utilité d’un consommateur avec :

> 0 et > 0.

 Si = 1 et = 2, tracer une courbe d’indifférence.


 Calculer les utilités marginales. Sont-elles croissantes, décroissantes, constantes ?
 En déduire, sans démonstration, la valeur du TMS

Exercice IV ) Le tableau suivant donne différentes combinaisons de biens 1 et 2 procurant un


niveau d’utilité U0 = 2 au consommateur.
Si x1 est la quantité consommée du bien 1 et x2 la quantité consommée du bien 2, on a :

x1 3 6 9 12
x2 9 5 2 1

 Tracer la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 2.


 Calculer le TMS entre x1= = 9 et x1 = 12le long de cette courbe d’indifférence

Exercice V) Utilité cardinale et choix de consommateur

23
Un consommateur mesure la satisfaction que lui procure la consommation séparée de deux
biens X et Y. Le tableau suivant indique, pour chacun des deux biens, la valeur de l’utilité
totale en fonction de la quantité consommée, avec :
x et y : respectivement, nombres d’unités des biens X et Y.
Ux et Uy : respectivement, utilité totale de X et utilité totale de Y.

x 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43

a) A partir du tableau précédent, définir, calculer et représenter sur un même graphique


les utilités totales et marginales des biens X et Y
b) L’individu, qui affecte la totalité de son revenu nominal R 1 à l’achat des biens X et Y,
veut maximiser sa satisfaction, sachant que les biens X et Y ont le même prix unitaire
égal à 2Dh (Px = Py = 2Dh) et que R1 = 18 Dh, quelle combinaison de quantités des
deux biens le consommateur doit-il choisir ?
c) Déterminer les choix optimaux du consommateur sachant que Px = 2Dh, Py = 3Dh et
que le revenu nominal est successivement égal à 15Dh et 9Dh.

Exercice VI :

Un consommateur dispose d’un budget de 12Dh qu’il doit répartir entre deux biens X et Y.
Le prix de chaque unité de X est de 2 Dh, celui de chaque unité de Y est de 1 Dh.
Les utilités marginales sont données dans le tableau suivant :

Unité des produits X et 1er 2e 3e 4e 5e 6e 7e


Y 8e
Umx 16 14 12 10 8 6 4
2
Umy 11 10 9 8 7 6 5
4

1/ Définir l’utilité marginale d’un bien


2/ Définir les conditions d’équilibre du consommateur.
3/ Quel sera l’équilibre du consommateur pour R = 12 DH
4/ Si le prix de X diminue, quelles seront les réactions du consommateur ?

Exercice VII) déterminer le TMS de la fonction d’utilité 4x².2x½ ,


Commenter le résultat.

a) de satisfaction

b) expliquer la signification d’une fonction de demande et d’une fonction d’utilité et


montrer la relation existante entre ces deux fonctions

24
c) calculer à partir de la fonction U , d’un revenu R= 500 et des prix px = ½ et py = 15,
les quantité x et y qui maximisent la satisfaction du consommateur

d) si R augmente de 10 % :

- aura-t-il une préférence pour le bien X ou Y ?


Commenter le résultat obtenu en précisant si possible la nature des biens x et y et la relation
entre ces

Corrigés

25
II)QCM

1)

26
Chapitre III) Equilibre du consommateur

Section I) la formule graphique de l’équilibre

L’équilibre du consommateur se ramène à la question suivante : quelles valeurs des quantités


X et Y, faut il choisir pour maximiser la fonction d’utilité tout en respectant la contrainte
budgétaire. Autrement dit le consommateur est supposé rationnel c'est-à-dire qu’il ne choisit
que parmi les combinaisons qui tiennent compte du niveau de Revenu (limité) et des niveaux
des prix des biens formant le panier.

Pour ce qui est du revenu on suppose que celui-ci est formalisé par le salaire, qui représente
le taux de rémunération, R= W.L où L désigne la quantité du travail. Il faut préciser qu’ils
existent d’autres revenus de nature différente parce que leurs niveaux dépendent de décisions
antérieures ou d’évènements non maîtrisables (exemple : un placement financier (antérieur)
qui rapporte aujourd’hui, ou un héritage qui vient augmenter ses revenus). Ce sont des
éléments exogènes pour le consommateur en ce sens qu’il ne peut pas modifier leurs niveaux.
Il en est de même pour les prix qui sont des variables exogènes pour le consommateur. Seul le
travail peut être qualifié de variable endogène, c'est-à-dire que le consommateur peut modifier
son niveau (travailler à mi-temps ou pas du tout) .

Donc le revenu disponible est Rd = W.L+R-T


Avec R : Revenu exogène
T : Impôt sur le revenu

Les dépenses du consommateur sont p1q1 +p2q2 +….piqi…..+ pnqn , où p1, p2…..pi désignent
des prix et q1,q2 .. qi des quantités. Dans le cas de deux biens c’est pxqx + pyqy.

La contrainte budgétaire signifie que la dépense doit être égale au revenu : R= pxqx + pyqy
ou encore R= dépense sur X + dépense sur Y , avec X et Y les paniers des biens X et Y

A) La droite de budget

La droite budgétaire désigne l’ensemble des combinaisons et Y qu’un consommateur peut


acheter avec un revenu donné R. L’équation de la droite budgétaire peut être tirée de
l’égalité R= px . x + py. y avec x et y les quantités des biens X et Y.

La quantité maximum que l’individu peut consommer est obtenue en supposant que
x = 0, soit R/py .La quantité maximum de X que le consommateur peut consommer est
obtenue en supposant que Y= 0 , soit R/px . En joignant ces deux points on obtient la
droite du budget.

27
Y maximum possible
R/py

ΔY

R/px maximum possible


0 X
ΔX

B) équation de la droite budgétaire et équilibre du consommateur

L’équation de la contrainte budgétaire est donnée par l’égalité : R = px . x + py.y (1)


Avec x et y les quantités respectives de X et Y.

L’égalité (1) devient R- px . x = py.y d’où y = (R/py) - (px / py). x

Elle a la forme d’une équation de type y = - (px / py). x + (R/py)

Avec - (px / py) , la pente de la droite de budget.

- Interprétation de l’équation budgétaire


Elle décrit comment évolue la consommation de Y en fonction de celle de X. Si x = 0 , la
consommation de Y est à son maximum = R/py
Examinons les différentes situations qui se présentent au consommateur

Y maximum possible
R/py
XC (xc,yc)

X A B

D maximum possible
0 X
R/px

28
- sur la figure ci- dessus, le panier C(xc , yc ), même souhaitable , ne peut être obtenu
avec le budget du consommateur
- le panier A(xa, ya ), est possible ( A est au dessous de la ligne) mais il n’épuise pas le
budget ;
- l’ensemble des paniers B ( B appartenant à la ligne du budget) peuvent être obtenus et
de plus , ils épuisent exactement le budget ;
- au point D , le consommateur n’achète aucune unité de Y la dépense engagée en ce
bien X est nulle : px . x= 0, la totalité du revenu est consacrée en achat de bien Y,
py. y = R

L’ensemble de toutes les combinaisons de biens peuvent être achetés en dépensant la totalité
ou une partie de son revenu est appelé l’espace du budget tels que :
(px / py). x + (R/py) ≤ R

L’espace de budget est la surface (hachurée) comprise entre la droite budgétaire et les deux
axes de coordonnées.

Remarques :

- le coefficient directeur de la droite budgétaire est égal au rapport des prix – p x / py


- Au point A, le TMS est égal à la pente de la tangente (au signe prés) donc TMS = p/q
Or, on a vu que le TMS est égal au rapport des utilités marginales soit :
TMS= (∂Ut /∂x)/ (∂Ut /∂y) = p x / py

Donc à l’équilibre on retrouve, l’égalité que nous avions déjà établie dans l’optique cardinale :
U’x/ p x = U’y/ py .
Exemple :

Soit U = x1. x2 la fonction d’utilité d’un consommateur.

1) Que représentent x1 et x2 ?


2) Tracer une courbe d’indifférence associée à U.
3) Tracer une carte d’indifférence associée à U.
4) Calculer les utilités marginales.
5) Sont elles croissantes, décroissantes, constantes ?
6) Déterminer le TMS entre les deux biens. Faire une représentation graphique.
7) Calculer le niveau d’utilité ressenti par le consommateur si son panier de
consommation est : ( , ) = (1, 3).

Corrigé :

 Déterminons la signification de x1 et x2 :

x1 représente la quantité consommé du bien 1 ;

29
x2 représente la quantité consommé du bien 2.

 Traçons une courbe d’indifférence associée à U :

Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples (x1, x2) nous
décrivant un ensemble de situations nous donnant la même satisfaction.
Soit U0 = 1, 1 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 1 => (1).

x2 =

L’égalité (1), représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité :


U0 = 1.
Prenons 3 points : (a) si x1 = 1 , x2 = 1
(b) si x1 = 2 , x2 = 0,5
(c) si x1 = 0,5 , x2 = 2.

D’où le graphique suivant :

On peut remarquer que la courbe d’indifférence est convexe par rapport à l’origine et que tout
le long de cette courbe d’indifférence le niveau de satisfaction est constant et égal à U0 = 1.

 Traçons une carte d’indifférence :

30
Nous savons qu’une carte d’indifférence correspond à un ensemble de courbes d’indifférence
chacune étant associée à un niveau d’utilité donné et constant.

a) Soit U0 = 1, 1 étant un niveau d’utilité donné.

U = U0 <=> x1.x2 = 1=> x2 = (1)

(1) Représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité : U0 = 1.


Prenons 3 points : (a) si x1 = 1 , x2 = 1.
(b) si x1 = 2 , x2 = 0,5.
(c) si x1 = 0,5 , x2 = 2.

b) Soit U0 = 2, 2 étant un niveau d’utilité donné.

U = U0 <=> x1.x2 = 2=> x2 = (2)

(2) représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité : U0 = 2.


Prenons 3 points :

si x1 = 1 , x2 = 2.
si x1 = 2 , x2 = 1.
si x1 = 0,5 , x2 = 4.

c) Soit U0 = 3, 3 étant un niveau d’utilité donné.

U = U0 <=> x1.x2 = 3=> x2 = (3).

(3) représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité : U0 = 3.

Prenons 3 points :

si x1 = 1 , x2 = 3.
si x1 = 3 , x2 = 1.
si x1 = 0,75, x2 = 4.

D’où le graphique suivant :

31
4,5
4
3,5
3
2,5 U0 = 1
2 U0 = 2
1,5 U0 = 3
1
0,5
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5

En définitive, il est bon de noter que d’une part le long d’une courbe d’indifférence le niveau
de satisfaction est constant, d’autre part, plus la courbe d’indifférence est haute par rapport à
l’origine, plus son niveau d’utilité est élevé et, enfin, les courbes d’indifférence sont convexes
par rapport à l’origine.

 Calculons les utilités marginales :

Nous savons que l’utilité marginale du bien i est le supplément d’utilité ressenti par le
consommateur lorsqu’il consomme une unité supplémentaire de ce bien i.
Mathématiquement, elle nous est donnée par la formule :

U’xi =

Application numérique  :

Pour le bien 1 : U’x1 = x2 > 0


Pour le bien 2  U’x2 = x1 > 0

Ici, les deux utilités marginales sont positives ce qui signifie qu’une augmentation de la
quantité consommée du bien i (i = 1, 2) entraîne un accroissement de la satisfaction du
consommateur.

Inversement, si l’utilité marginale du bien i avait été négative, l’interprétation économique


aurait été : une augmentation de la quantité consommée du bien i entraîne une diminution de
la satisfaction du consommateur. On dit alors que le bien i est une nuisance ou que le bien i
est source de désutilité.

Cela est vérifié, entre autre, quand le bien i est le « travail ».

 Sont-elles croissantes, décroissantes ou constantes ?

32
Pour répondre à cette question, nous devons calculer les dérivées secondes :
U’’x1.x1 et U’’x2.x2.

Application numérique  :

U’’x1.x1 = 0
U’’x2.x2 = 0

Comme les dérivées secondes sont toutes les deux nulles, nous pouvons affirmer que les
utilités marginales des biens 1 et2 sont constantes.

 Déterminons le TMS et sa représentation graphique :

Nous savons que le TMS indique dans quelle mesure on doit substituer le bien 2 au bien 1
pour rester sur une même courbe d’indifférence, c'est-à-dire pour que le consommateur garde
la même satisfaction.

Soit U = x1.x2, la fonction d’utilité du consommateur.


Calculons sa différentielle totale : dU = U’x1dx1 + U’x2dx2 (1) ;
Or le long d’une courbe d’indifférence, le niveau d’utilité est identique, d’où dU = 0.
Par conséquent, (1) => U’x1dx1 + U’x2dx2 = 0 (2)
(2) => U’x1dx1 = - U’x2dx2 (3)

(3) => =- = TMS

Application numérique  : TMS = =

Représentation graphique1 :

Pour cela traçons la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 1.

33
Source du graphique : Guerrien B., Nezeys B., Microéconomie et calcul économique, éd. Economica

Soit A = (x1, x2) un panier de biens et U0 = 1 la courbe d’indifférence qui lui est associée.
Soit B = (x1 + x1, x2 + x2) un nouveau panier de biens supposé équivalent à A. cela signifie
que A et B se trouvent sur la même courbe d’indifférence U0 = 1.

Section II) formule algébrique de l’équilibre du consommateur

L’équilibre du consommateur consiste à chercher les quantités x et y qui maximisent sa


satisfaction sous contrainte budgétaire (le revenu est supposé totalement dépensé) .
Deux méthodes sont généralement utilisées : la méthode de Lagrange er la méthode de
substitution.

A) Méthode de Lagrange

On peut déterminer les conditions d’équilibre suivantes :

- la fonction d’utilité est donnée par U = f(x,y) ;


- la droite de revenu est R= x. px + y. py

Le problème est de maximiser sous contrainte. La méthode de Lagrange permet de


déterminer soit un minimum soit un maximum ; pour cela on introduit une variable
nouvelle notée (λ) appelé multiplicateur de Lagrange.

- en microéconomie le multiplicateur de Lagrange mesure le supplément d’utilité qui


découle d’un accroissement unitaire des ressources.
- Supposé rationnel le consommateur est conduit à résoudre le problème suivant :

34
Maximiser Ut = f(x,y)
Sous contrainte est R= x. Px + y. py

La méthode est la suivante :

- formons le Lagrangien :

L ( x,y,λ ) = Ut + λ. ( R- x.px - y. py )

1) condition de 1er ordre

L’x (x,y, λ) = 0 ∂ Ut /∂ x - λ. px = 0
L’y (x,y, λ) = 0 soit ∂ Ut /∂ y - λ. py = 0
L’ λ (x,y, λ) = 0 R- x. px - y. py = 0

On aura donc le système d’équation suivant :

- λ = 1/px . ∂ Ut /∂ x (1)
- λ = 1/ py . ∂ Ut /∂ y (2)
- R- x. px - y. py = 0

- (1) et (2) nous donnent 1/ px. (∂ Ut /∂ x)= 1/ py . (∂ Ut /∂ y)

D’où : U’x /U’y = px / py ou encore : U’x. py = px. U’y

Or U’x et U’y ne sont que les utilités marginales. Umx /Umy = Px/Py

A l’optimum :

- les utilités marginales pondérées par les prix sont égales ;


- le rapport des utilités marginales est égal au rapport des prix

Si l’on s’intéresse à la différentielle totale de R, on aura d R = px. dx + py.dy


Or : px = U’x / λ py = U’y/ λ

(U’x / λ ) dx + (U’y/ λ) dy = 1/ λ (U’x dx + U’y dy) = 1/ λ . dUt

Soit dUt = λ dR

35
Si les ressources R du consommateurs augmentent de dR , l’utilité s’accroît de λ dR. Donc
le multiplicateur mesure l’accroissement d’utilité provoqué par une petite variation des
ressources du consommateur.

Conclusion :

- A l’équilibre le multiplicateur de Lagrange λ, est égal aux utilités marginales (Um)


pondérées des deux biens : λ = U’x / px = U’y/ py

- A l’équilibre le multiplicateur de Lagrange λ, mesure le supplément d’utilité consécutif à un


déssererment de la contrainte budgétaire avec :

dR = (1/λ)d Ut
2) condition de 2ème ordre

La première condition de Lagrange ne permet de chercher l’extremum, reste à vérifier est un


minimum ou un maximum. C’est la deuxième condition de Lagrange qui permet de répondre
à cette question. Il s’agit de former le Hessien ou la matrice hessienne composée des dérivées
secondes par rapport à xy et λ.

la méthode consiste à calculer le déterminant du Hessien, et vérifier si le détérminant est


positif ou négatif :

- Det H > 0 il y a un maximum


- Det H < 0 il y a un minimum

L’’xx Lxy L’’x λ


H* = L’’yx L’’yy L’’y λ
L’’ λx L’’ λy L’’ λ λ

Pour simplifier on retient seulement des lettres, ce qui donne :

a1 b1 c1
H* = a2 b2 c2
a3 b3 c3

a2 c2 b2 c2 b2 a2
H*= a1 - b1 + c1
b3 a3 c3 a3 c3 b3

H* = a1[(a2.a3 ) – (b3.c2)] – b1[ (b2.a3) – (c2.c3)] + c1[(b2.b3) – (a2.c3)]

Si H* > 0  l’extremum est un maximum ;


Si H* < 0 l’extremum est un minimum.

36
Exemple :

On donne la fonction d’utilité suivante

U = x. y
R = 400 = 4x + 10 y avec px = 4 et py = 10

L(x,y,λ ) = xy + 400 λ - 4λx – 10 λy

- 1ère condition de Lagrange

L’x (x,y, λ ) = y - 4 λ =0 (1)


L’y (x,y, λ ) = x – 10 λ =0 (2)
L’ λ (x,y, λ ) = 400 – 4x – 10y = 0 (3)

(1) donne y = 4 λ
(2) donne x = 10 λ

On divise (1) par (2) on aura y/x = 4/10 donc y = 2x /5 (4)

On remplace y par sa valeur dans (3) on aura

400 – 4x – 10.(2x/5) = 0 donc x = 50 on remplace dans (4) , on aura y = 20

Donc il y a extremum pour les quantités x=50 et y = 20.

- 2ème condition de Lagrange

L’’xx L’’xy L’’x λ


H* = L’’yx L’’yy L’’y λ
L’’λx L’’ λy L’’ λ λ

0 1 -4
H* = 1 0 -1 =0 [(0x0) – [(-10)x(-1)] – (1)[(0- (+40)] + (-4)[(-10) + 0) =44 > 0
-4 -10 0

H*= 44 > 0 , il y a un maximum

3) Méthode de substitution

Soit la fonction de satisfaction Ut = f(x,y)


Et l’équation de la contrainte budgétaire R = x. px + y. py
Il en résulte que R - y. py = x. px soit x = (R + y. py) / px

37
On remplace x par sa nouvelle expression dans la fonction de satisfaction ; ce qui donne :
U= f( R- y.py )
px

Pour que (x,y) constitue un maximum il faut :

(1) U’x = 0
(2) U’’x < 0

Exemple 1 :

On suppose un consommateur disposant d’une fonction d’utilité

U = x. y avec px = 4 et py = 10

R = 100 = 4x + 10 y

Il s’agit de déterminer les quantités x et y qui maximisent l’utilité.

- 1ère étape : On détermine y en fonction de x dans l’équation de la contrainte budgétaire ,on


aura :

y = (100 – 4x) /5

- 2ème étape : On remplace y par sa valeur dans le fonction d’utilité, on aura donc

U= (100x- 4x²) /5 = - 4x² /5 + 20x

- 3ème étape : on cherche pour quelle valeur de x on U’ (x) = 0

U’(x) = -8x/5 + 20 = 0, donc x = 12,5 et y = (100 – 4 x)/5 = 10

- 4ème étape, on calcule U’’, et on vérifie si c’est positive ou négative

Avec U’(x) =-8/5 x + 20, donc U’’ = -8/5 < 0

Nous obtenons donc l’optimum de satisfaction au point S1 (12,5 , 10 ) , point de tangente de


la droite budgétaire : 100 = 4x + 5y

On suppose que le prix varie pour passer de px = 4 à px = 2, toutes choses étant égale par
ailleurs, on peut calculer le deuxième optimum à partir du nouveau système.

U= xy
R=100 = 2x + 5y

38
On opérant par substitution :

y = (100 – 2x) /5, donc U = (100x- 2x²)/5 = -2/5x² + 20x,

U’ = -4/5x + 20
U’’ = -4/5 < 0
D’où x = (20 x 5 ) /4 = 25 et y = (100 -50 ) /5 = 10

Donc le deuxième point d’optimum est S2 (25,10).

Remarque :

Le passage du premier point d’optimum S1 au second S2, en raison de la baisse du prix px du


bien X, a eu deux effets principaux :

- un effet de revenu, puisque la baisse du prix de X a augmenté le pouvoir d’achat du


consommateur sans que sans revenu nominal ne change.

- un effet de substitution (interne) , puisqu’on a substitué 25x à 12,5x, tout en achetant la


même quantité de y.

39
Application

Exercice I)

On considère une fonction d’utilité totale S = f(x, y) continue et dérivable (x et y étant deux
biens quelconques).

1) Déterminer le TMSxy quand la fonction de satisfaction a pour expression


a) S= 2x2y
b) S= 3x 3/4 y ½
c) S= x + 2y + xy + 40

d) S= 10

2) Dans le cas d’une fonction de satisfaction de la forme S= 4x + 8y + 2xy +16 et d’une


contrainte budgétaire 100 = 10x + 20y
a) Déterminez les quantités demandées à l’équation en utilisant la méthode de
Lagrange. Quel est le niveau de l’utilité totale ?
b) Quelle est la signification économique du multiplicateur de Lagrange ?
c) On admet que les prix des biens sont : Px = 5 et Py = 10. Quel est le revenu
nécessaire pour obtenir un maximum de satisfaction sur la même courbe
d’indifférence qu’à la question précédente ?

Exercice II) considérons la fonction d’utilité suivante :

U= (x + 100)³/² . y½ et un revenu R= 500=x + 3y

Déterminer par le lagrangien, la consommation qui maximise la satisfaction du


consommateur

Exercice III) soit les éléments suivants : U= x¹/³ y½ ; R= 30 ; px =1 + X² /144 ; py= 1

Quelles sont les quantités de x et y qui maximisent la satisfaction du consommateur

Exercice IV :

Un individu a une fonction d’utilité simplifiée de la forme U= x⅓ . y⅓.

40
1) déterminer l’équation de sa courbe de consommation – revenu lorsque R varie, px et py
restant des constants.
2) déterminer l’équation de sa courbe de consommation – prix lorsque px varie, p2 et R
restant constant.

Exercice V)  :

On donne une fonction d’utilité U = 2x² . y

1) donner l’allure de la courbe d’indifférence du consommateur


2) donner l’expression du TMS
3) supposons que le budget du consommateur soit Ro = 150 DH et que les prix des biens X et
Y soit respectivement Px = 10 DH et Py = 20 DH .
Donner la combinaison (x,y) optimale du consommateur

a) supposons que le budget passe de Ro = 150 DH R 1 = 300 , les prix sont restés
inchangés. Quelle est la nouvelle combinaison qui maximise U.
b) Même question pour R2 = 600 DH
c) Qu’est ce que la courbe de consommation revenu ? donner l’alure de cette
courbe
d) Exprimer les fonctions de demande Qx et Qy

Exercice V II)

Un consommateur désire maximiser sa satisfaction à partir d’une fonction d’utilité :

S= 4. x½ . 1/2y², ‘un revenu R= 90 et des prix px = 5 et py = 20


e) calculer l’utilité maximale réalisée (condition de 1er ordre seulement)
f) si le prix de y baisse et devient : py =10, que se passe t-il au niveau de
l’équilibre. Commenter le résultat

Exercice VIII)

un consommateur a une fonction d’utilité U= 4xy et un budget R = 240 consacré à l’achat


des biens X et Y avec px =2 et py = 3

a) calculer l’utilité maximale par la méthode substitution


b) quelle est la pente de la ligne de contraintes budgétaire et quelle est sa signification ?
c) si R varie comment se déplace la droite de contrainte budgétaire ?

Exercice IX) considérons la fonction d’utilité suivante :

41
U= (x + 100)³/² . y½ et un revenu R= 500=x + 3y

Déterminer par le lagrangien, la consommation qui maximise la satisfaction du


consommateur

Exercice X) soit les éléments suivants : U= x¹/³ y½ ; R= 30 ; px =1 + x² /144 ; py= 1

Quelles sont les quantités de x et y qui maximisent la satisfaction du consommateur

Exercice XI)

Soit la fonction d’utilité suivante :

1) considérons la fonction d’utilité suivante

U = 1/6 x³/4 .y 1/4

- Pour R , px et py déterminer les fonctions de demande rationnelles de x et y pour


lesquelles il y a un maximum deux biens

Exercice XII)

Calculer à partir du TMSxy la combinaison de x et y qui maximise la satisfaction du


consommateur et l’utilité totale obtenue, sachant que celui – ci dispose des éléments
suivants :

U = (x-y). x½ et R= 4x + 8 y = 44

1) déterminer la fonction de la courbe d’indifférence.


2) Déterminer l’équation de la contrainte budgétaire.
3) La droite de la contrainte budgétaire,
a) vérifie t-elle l’axiome de non saturation ?
b) exprime t-elle une utilité marginale décroissante ?
4) si le revenu double quelle serait la nouvelle combinaison de x et y
5) quelles sont les fonctions de demande de x et y
6) quelle est l’élasticité de la demande du bien x par rapport au revenu ?

42
Chapitre III) la demande du consommateur

Après avoir établi l’équilibre du consommateur qui cherche toujours à maximiser son utilité
sous contrainte de ressources limitées , il reste maintenant à traiter des modifications de cet
équilibre suite à des changements affectant soit les ressources (budget ) du consommateur soit
des biens consommés

Section I) la fonction de demande

1) Définition

La demande d’un bien désigne la relation entre la quantité désirée de ce bien et le prix de
ces bien toutes choses égales par ailleurs.
Il faut préciser que de la rencontre de l’offre et la de demande que se forme le prix . Le
prix d’équilibre est correspondant à l’égalité offre = demande

La clause «  toutes choses égales par ailleurs » signifie que toutes variables autres que le
prix pouvant influence la quantité demandée est considérée comme constante. Il s’agit
essentiellement du revenu et des goûts du consommateur, ainsi que du prix des autres
biens.

Il existe une relation entre le prix et la quantité demandée Qd = Qd(P).


Où Qd désigne la quantité demandée et P le prix du bien, ce qui signifie qu’à toute
valeur de possible du prix correspond une quantité donnée. Pour un prix bas on peut
acheter davantage de bien et vice- versa, pour un prix élevé on peut acheter moins de
biens.

La fonction inverse peut s’écrire ainsi P = P( Qd ) . Ainsi quand la quantité d’un bien
est élevée son prix est élevé et vice – versa.

Exemple :

Prix en DH d’un kilo de Quantités en Kg de bananes


bananes demandées par moi
A 18 4
B 16 6
C 14 10
D 12 12

43
E 10 16

On voit que le consommateur augmente sa consommation de bananes à mesure que les prix
baisse. La loi de la décroissance de la demande s’exprime ainsi «  si le prix d’une entreprise
s’élève (toutes choses égales par ailleurs) , il sera demandé moins de cette marchandise de
même si le prix baisse , toutes choses égales par ailleurs il en sera demandé davantage.

2) la construction de la courbe prix – consommation

Soit deux biens X et Y. On suppose que le prix du bien X varie tandis que celui de Y reste
fixe.

Pour explique la fonction de demande au moyen de la courbe d’indifférence, il s’agit de


représenter les différents points d’équilibre du consommateur en cas de variation du prix d’un
des biens consommés.

La droite budgétaire (Revenu) qui exprime les différentes répartitions possibles du revenu
entre les achats des deux biens à tendance à se déplacer.

La quantité de Y achetée au prix inchangé est la même, donc le point P reste fixe, par contre
si le prix de X varie, la droite de budget pivote autour du point P fixe et sa pente se modifie ,
puisqu’elle représente le rapport des prix Px / Py.

Quand le prix de X baisse, la droite de budget prend une pente moins accentuée en se
délaçant vers la droite, sa pente Px / Py se modifie.

y=quantité de Y P

A4

A3
A2
A1

0 X = quantités de X
R/Px4 R/Px3 R/Px2 R/Px1

PA4……

PA3……………….

PA2………………………. ……

PA1…………………………………….. ……

44
X4 X3 X2 x1
Courbe de la demande individuelle
De même une baisse du prix de X, a pour effet de réduire la quantité achetée de X qui passe
de x1 , x2, x3 à x4.

De cette courbe de prix de consommation, il apparaît qu’à chaque valeur successive de Px


correspond une quantité demandée de X :

Au prix Px1, correspond l’optimum X1 et donc x1


Au prix Px2 , correspond l’optimum X2 et donc x2
Au prix Px3, correspond l’optimum X3 et donc x3
Au prix Px4, correspond l’optimum X14 et donc x4

2) l’optimum du consommateur

La recherche de l’optimum du consommateur consiste à déterminer les quantités maximales


de biens, X et Y qui maximise l’utilité sous contrainte budgétaire de point de vue
mathématiques il s’agit de trouver un maximum sous contrainte qui se formule ainsi :

Max U = U (x,y)
R = x. Px + y.Py

Avec R, Px, et Py des contraintes

III) les élasticités

En général l’élasticité est une mesure de sensibilité de la réaction d’une variable par rapport à
la modification d’une autre variable. Cette mesure pouvant s’appliquer à de nombreux
phénomènes économiques, il existe plusieurs sortes d’élasticité selon le domaine
d’application.

Dans le cadre de ce cours nous allons nous intéresser à l’élasticité prix et à l’élasticité revenu

a) Elasticité prix de la demande

L’élasticité prix s’attache à mesurer de combien varie la quantité demandée d’un bien
lorsque le prix de ce bien varie. Elle représente le rapport entre la variation retenue de son
prix, toutes choses égales par ailleurs.

L’élasticité prix est dite directe car elle concerne la relation entre la quantité d’un bien et le
prix de ce bien :

Elle s’écrit : εp = ( ΔQ/Q) (ΔP/P) = ΔQ/ΔP. P/Q

45
Avec εp : élasticité prix Q : quantité demandée P : prix du bien

L’élasticité mesure donc le pourcentage de variation de la quantité demandée résultant d’un


pourcentage de variation du prix, ce qui permet d’écrire la relation :
εp = ( ΔQ/Q) . 100) (ΔP/P).100

L’élasticité prix est normalement négative puisque, lorsque le prix d’un bien diminue, sa
quantité demandée s’élève, et inversement, d’où :

εp = -(ΔQ/ΔP). P/Q

Mais par convention seule la valeur absolue qui est retenue.


En supposant que la fonction de demande est définie, continue et dérivable, on écrira :

εp = P /Q.(dQ /dP) soit εp = (P /Q.1) x (dP/dQ)

Exemple :

2) le degré d’élasticité indique si la consommation réagit faiblement ou fortement à une


variation du prix. L’élasticité peut se réécrire :

ΔQ/Q = εp xΔP/ P

- si ε = 0 ΔQ/Q = 0 la demande est inélastique, dans ce cas ,


elle se représente par une droite verticale parallèle à l’axe des prix

Prix demande

46
Quantité

- si ε tend vers ∞ alors ΔQ/Q tend vers ∞ , la demande est infiniment élastique. Elle
se représente par une droite horizontale parallèle à l’axe des quantités.

Prix

demande

Quantité

- si ε = 1 donc ΔQ/P = ΔP/ P, l’élasticité est unitaire. Par exemple, si le


prix varie de 10 % cela entraîne une variation de la demande de 10 %
- si 0 < ε < 1 donc ΔQ/Q < ΔP/ P, la demande est peu élastique
- ε >1 donc ΔQ/Q > ΔP/ P, la demande est fortement élastique

b) l’élasticité prix croisée

L’élasticité prix croisée entre deux biens A et B est la variation de la quantité demandée du
bien A (respectivement B ) à la suite d’une variation du prix du bien B (respectivement A).
Soit ε croisée = Δ Y A/YA ΔPB/PB

La valeur de l’élasticité croisée entre deux biens, mesure leur degré de substituabilité :
- ε croisée > 0, si les deux biens sont substituables. En effet si ΔPB > 0, ceci implique que
Δ Y A > 0, puisque les consommateurs reportent leur consommation du bien
B vers A.

- ε croisée < 0, si les deux biens sont complémentaires. En effet la baisse e la consommation
du bien B due à une hausse de PB se répercute également sur la consommation du bien A

47
(Δ Y A< 0) ;

- ε croisée = 0, si les deux biens sont indépendants,

C) élasticité d’arc

Nous avons vu que pour des prix de faibles amplitudes, on applique la formule de l’élasticité
- prix directe. Mais lorsque le prix varie dans des proportions fortes, on utilise la formule
suivante :

εarc = [(X2 – X1) /(X2+X1)] [(P2-P1) /(P2+P1)]

Prix

P1………….. A

B
P2……………………………………………………………

Quantité
X1 X2

L’élasticité d’arc est une mesure d’élasticité moyenne. Elle permet de mesurer le degré de
réaction de la demande entre deux niveaux de cette même demande..

Exemple :

soit la table de demande suivante :

Point A : Px = 7 Qx = 500


Point B : Px = 6 Qy = 750

De A vers B , l’élasticité est donnée par : (500-700)/

48
C) Elasticité revenu

Elle mesure la sensibilité de la demande d’un ou plusieurs biens à une variation des
revenus des consommateurs :

Εx,R = ( Δ X/X) (ΔY/Y)

Si la fonction de demande est dérivable on aura Εx,R = dx/x dR / R

Remarque :

- cette élasticité - revenu est positive pour les biens normaux : un accroissement du
revenu implique une hausse de la demande de ces biens. Si cette élasticité est
supérieure à 1, le bien normal est considéré comme un bien de « luxe ».

- l’élasticité revenu est négative pour les biens inférieurs cela signifie que les
consommateurs renoncent à utiliser ces biens lorsque leurs revenus augmente et les substitue à
des biens jugés de meilleurs qualités.

49
Exercices d’application

Exercice I)

sachant que les élasticités de la demande par rapport aux prix de trois sortes de tabacs sont les
suivantes ( P : prix , D : demande) :

M(P) W(P) Q(P)


M(D) -1,7 1,5 0,01
W(D) 1,2 -1,6 0,1
O(D) 0,3 0,2 -0,8

g) expliquer l’utilité du calcul de l’élasticité de la demande


h) quelle est la nature des biens M,W,O ?
i) quelles sont les relations qui existent entre ces trois biens ?

Exercice II)

Un consommateur dispose pour le bien X de la fonction de demande suivante :

Qx = 3R /2Px avec R le revenu Px le px de X

a) déterminer l’élasticité prix. commenter le résultat


b) déterminer l’élasticité revenue. commenter le résultat

Exercice IV :

La fonction de demande de blé de l’ensemble des consommateurs d’une région est représentée
par la relation :
Q = -10P + 2000 où P = Prix et Q = quantité en tonnes de blé
Les différentes valeurs des prix et des quantités liées par cette relation sont données dans le
tableau suivant :

Q 0 500 1000 1500 1800 2000


P 200 150 100 50 20 0

50
1) Calculez mathématiquement les valeurs de l’élasticité prix de la demande aux
différents points aux différents points, ainsi que les montants de la recette totales.

Commentez les résultats obtenus.

2) Supposons que les producteurs de la région peuvent offrir 1800 tonnes de blé à la suite
d’une bonne récolte, ont-ils intérêt à en vendre la totalité ?

Justifier votre réponse

3) Si la fonction de demande de blé dans la région était représentée plutôt par :


Q= 100.000 / P
a) Calculez mathématiquement les valeurs de l’élasticité, et les montants de la recette
totale correspondant aux points suivants : Q= 1000 ; 1250 ; 2000
b) Les producteurs peuvent-ils alors écouler toute leur récolte sans courir de perte à
l’avenir ?

Justifier votre réponse

Exercice V :

Sachant que la demande internationale de tabac en provenance d’un pays peut se présenter
sous la forme : Pt = -0,25 Qt + 125
Celle du pétrole : Pp = -0,4 Qp + 200
La demande d’importation de voitures se présente sous la frome :
Pv= -2 Qv + 500
A cette date le pays exporte une quantité de pétrole de 125 et une quantité de tabac de 400 et
importe une quantité de voitures de 125.
1) Calculez les élasticités de tabac, du pétrole et des voitures.
2) Calculez le déficit de la balance commerciale.
3) Deux possibilités peuvent être adoptées pour résorber le déficit :

- Soit une amélioration de la qualité de tabac qui permettrait de le vendre deux fois plus
cher.
- Ou une dévaluation de 20%.

Quel est votre choix ? Justifiez

Exercice VIII :

Un ménage dont le revenu disponible est de 20.000 Dh le répartit comme suit :


alimentation 25%
habillement 10%
Logement 30%
hygiène, santé, loisirs 20%

51
Les élasticités de la demande par rapport au revenu de ces différentes dépenses sont
respectivement de 0,5 ; 0,7 ; 0,6 ; 1,8.
Au cours d’une certaine période, on supposera que ce ménage perçoit une augmentation de
10% de son revenu disponible.
a) Calculez pour chaque rubrique et pour le budget total, les montants des dépenses avant
et après augmentation du revenu, ainsi que leur taux de variation.
b) Déterminez l’élasticité-revenu de la consommation totale.

Exercice IX :

La demande des biens café, thé et citron en fonction de leurs prix et donnée par les tableaux
suivants :
Tableau I
Avant Après
P Q P Q
Café (y) 20 50 30 30
Thé (x) 10 40 10 50

Tableau II
Avant Après
P Q P Q
Citron (z) 5 20 10 15
Thé (x) 10 40 10 35

1) Calculez les élasticités croisées de la demande du thé (x) en terme du prix du café (y)
d’une part et en terme du prix du citron (z) d’autre part et déterminez la nature des
biens en question.

Exercice X

Pour porter une appréciation sur le marché de la viande, le tableau suivant nous donne les
élasticités de la consommation par rapport aux prix :
Bœuf Poulet industriel Agneau
Bœuf -0,86 0,10 0,20
Poulet industriel 0,19 -0,7 0
Agneau 0,63 0,37 -1,80

1) Dans quelle mesure les trois viandes se concurrencent ?


2) Quelles conclusions peut-on tirer quant à la préférence dont elles jouissent auprès des
consommateurs ?

52
Chapitre IV) Calcul du producteur

Le calcul du producteur passe nécessairement par l’étude de la fonction de production qui est
un point de passage obligé pour comprendre le comportement optimisateur du producteur.
L’analyse microéconomique retient donc comme objectif du producteur rationnel la
maximisation du profit.

Section I) objectif et contrainte de l’entreprise

A) Objectif de l’entreprise

a) la production de l’entreprise

La production constitue la pierre angulaire d’une économie, créer la production c’est


créer la richesse. Ce sont les entreprises qui concourent à la réalisation d’une production
de biens et services. L’entreprise est une institution qui rassemble plusieurs facteurs de
production en vue de produire des biens ou des services.

b) le producteur

L’analyse microéconomique retient comme objectif du producteur rationnel la


maximisation du profit. Cette réalisation du profit passe par un processus de production où
l’on assiste à une transformation des input (matières premières, terre, énergie..) en out – put
(produit final).

Le producteur possède une fonction de production, celle-ci lui indique la meilleure


combinaison des facteurs de production (K, L).

c) le profit

Le profit est ce qui reste lorsque l’entrepreneur paie les éléments entrant dans le processus de
production (matières premières, énergie…) et rémunère les facteurs de production tels que le
travail et le capital.

Il faut préciser qu’il y a une différence entre le profit et le bénéfice pour le comptable.

53
Une partie du bénéfice rémunère le travail des entrepreneurs et les capitaux investis dans
l’entreprise. Pour l’économiste ces rémunérations constituent un coût comme d’autres
facteurs contribuant à la production (car capital et travail sont des facteurs de production).

B) la fonction de production

La fonction de production exprime la relation entre la quantité maximum d’un produit


pouvant être obtenu, et les intrants (ou input) nécessaires à la production.
L’objectif de la microéconomie est d’étudier de quelle manière le producteur combine les
facteurs de production pour arriver à fabriquer une quantité X d’un produit.
Si (L) désigne le facteur travail, un facteur généralement variable, et (K) le fatceur capital,
supposé généralement constant. La fonction de production s’écrit :

P= f(K,L)

a) le concept d’offre

L’offre d’une entreprise est la quantité de biens ou de services quelle est disposée à
produire et à vendre sur le marché
La décision d’offre implique donc, pour le producteur plusieurs choix simultanés :

- le choix du volume de production qui maximise le profit


- le choix des techniques de production
- le choix du volume optimal des facteurs de production

b) relation entre l’offre et le prix

Lorsque l’offre d’un bien augmente son prix diminue et vice – versa. On parle d’offre
rigide lorsque cette dernière est insensible au prix.

Il faut préciser qu’une hausse de la production élève les coûts, unitaires de production, dans
ce cas un développement de la production n’est rationnel que si le prix de vente augmente
assez pour au moins compenser la hausse des coûts et maintenir le profit.

C) les facteurs de production

On les qualifie d’input n anglais. C’est grâce aux facteurs de production que l’entreprise
obtienne les différents produits.
On distingue parmi les facteurs de production les plus utilisés, le capital et le travail.

- le capital (K)  : il correspond à des biens durables, c'est-à-dire qui subsistent même
après plusieurs usage. Il s’agit en général des machines, des équipements, des terrains,
et des locaux. Le capital est sujet à un processus d’amortissement suite à une
utilisation répétitive. En microéconomie, il ne faut jamais entendre par capital le
capital financier.

54
- le travail (L) : il désigne le nombre d’heures de travail consenties par un nombre
donné d’employés pour produire des biens. L , peut désigner parfois le nombre
d’employés dont la durée du travail est identique.

Si par exemple : lorsque 15 personnes travaillent en raison de 35 heures par semaine et


que l’on raisonne en données mensuelles, on prendra selon la commodité :

L= 15 ou L = 15 x 35 x 4 = 2100 heures mensuelles.

- la divisibilité : il s’agit de la possibilité d’utiliser un facteur de production dans d’aussi


petites quantités que l’on souhaite. Lorsque la divisibilité est infime, la fonction de
production est continue, ce qui est une hypothèse commode pour faciliter les calculs et
les raisonnements.

- L’adaptabilité : il s’agit de possibilité d’associer à une unité d’un facteur de production


donné, un nombre variable d’unités d’un autre facteur de production.
La terre est l’exemple classique d’un facteur adaptable. On peut faire varier sans
difficulté le nombre de travailleur agricole sur une parcelle de terre.

- la substituabilité ou complémentarité : on dit que les facteurs de production sont


substituables lorsqu’ils sont parfaitement divisibles et adaptables. Dans ce cas, le
producteur peut remplacer une certaine quantité d’un facteur par une certaine quantité
d’un autre.

- un facteur fixe : est un facteur dont la quantité ne peut être modifiée pendant la
période de temps considérée. Cela revient à dire que la quantité d’un facteur fixe est
indépendante du volume de la production.

Exemple : pour un commerçant qui vend des pizzas, le four à bois est un facteur fixe.

- un facteur variable est un facteur dont la quantité peut être modifiée pendant la période
de temps considérée. La quantité utilisée est fonction du volume de la production.
Pour un boulanger la pâte est un facteur variable.

Remarques :

- sur des périodes assez courts, beaucoup de facteurs seront considérés comme fixes :
l’outillage, les bâtiments, le four d’un vendeur de pizza.
- En longue période, certains facteurs fixes peuvent devenir variables.

55
Section II) l’analyse à courte période

La production ne nécessite pas seulement du travail et du capital, mais aussi du temps


Pour expliquer le rôle du temps relativement à la production et aux coûts, nous distinguons
trois périodes de temps :

- la très courte période : comme une période si brève que la production est fixée ;
- la courte période : comme un temps durant lequel les firmes peuvent adapter la
production en modifiant les facteurs variables tels que les matières premières et le
travail, mais ne peuvent faire varier le capital ;
- la longue période est une période suffisamment longue pour que tous les facteurs, y
compris le capital, puissent être adaptés (ie sont variables)

A) la fonction de production à court terme

On considère une entreprise quelconque. Sur une période donnée elle utilise K unités de
capital et L unités de travail, il en résulte Q unités de produit, donc : Q = f(K,L)

a) le produit total et le produit moyen

Le produit total à trait à la totalité de ce qui est produit, il est le résultat de la contribution
des deux acteurs à la production de la firme. Pour mesurer ces contributions, on a recours
au concept e productivité du travail et productivité du capital.

- si le produit total (PT) d’un bien X est désigné par PT, nous avons PT= X
- on peut en déduire le produit moyen ou la productivité moyenne d’un facteur de
production qui mesure a quantité produite par unité de facteur employé :

PM = Q/L= f (K, L) /L, c’est le produit moyen du travail

PM = Q/L, est le produit moyen du capital

En général, la quantité du travail est mesurée en heures du travail ou en effectif employé dans
uns l’entreprise, le calcul de la productivité moyenne est donné par les ratios suivants :

PML = Valeur ajoutée / Nombre d’heures de travail utilisées


PML = Valeur ajoutée / effectif employé

56
Pour le capital nous avons PMK = Valeur ajoutée / Valeur brute des immobilisations

b) la productivité marginale

Elle est égale au rapport de la variation de la production totale à la variation de la quantité


d’une unité de facteur variable. Si le facteur variable est le travail, la productivité
marginale du travail est donc PmL .

PmL = Accroissement de production totale Accroissement d’une unité du travail 


=ΔP  ΔL

Dans le cas où P est continue et dérivable, la productivité marginale peut également


s’écrire PmL = ∂Q/∂L = ∂ f(K,L)/ ∂L = f’(K,L)

Donc la productivité marginale est un accroissement (qui dit marginal, dit supplémentaire).

Exemple :

Soit l’exemple suivant tiré du livre de microéconomie de l’économiste P.A.Samuelson, la


figure ci-dessous et la colonne (2) du tableau correspondent au concept de produit total. On
voit d’après le tableau 1, comment réagit le produit total à une augmentation de la quantité du
travail. Le produit total commence à zéro pour une quantité de travail égale à zéro, puis
augmente à mesure que 4 unités additionnelles du travail sont appliquées, alignant un
maximum de 3900 unités.

Nous supposons constants  la terre, les équipements et les tous autres entrants. Alors la
productivité marginale du travail correspond à l’accroissement de production obtenu par
l’addition d’une unité de travail. La troisième colonne du tableau calcule la productivité
marginale. La productivité marginale du travail commence à 2000 pour la première unité de
travail, puis baisse à seulement 100 pour la cinquième unité.

Cette productivité marginale décroissante est due à la loi des rendements décroissant (qui
énonce qu’un facteur variable, ajouté en quantité égale à un montant donné d’un facteur fixe
se traduit – à partir d’un point donné- par une baisse des quantités additionnelles produites ),
voir figure 2.

La quatrième colonne du tableau retrace, l’évolution de la productivité moyenne qui


correspond au produit total divisé par la totalité des unités d’un entrant.

Tableau 1 : figure 1

57
Unité de Production totale Production Production
travail (2) marginale moyenne (4)
(1) (3)
0 0
1 2000 2000
2000
2 1000 1500
3000

3 500 1167
3500

4 950
3800 300

5 100 780
3900

Source P.A.Samuelson, microéconomie, édition d’organisation

58
Figure 2

B) Variation proportionnelle de facteur de production (rendement d’échelle) :

En fixant la combinaison de facteur, l’entreprise peut obtenir des niveaux de production


différente, en faisant variée simultanément et dans la même proportion tous les facteurs de
production.

Soit la fonction de production

Si on admet que cette combinaison permette la fabrication de 50 unités d’un produit x,


alors nous avons 50 x = ƒ (2 L, 3K)

Si on double chacun des facteurs de production on obtient une nouvelle combinaison


productrice (4L, 6K) qui peut avoir 3 conséquences possibles sur le niveau de production :

- La production double : les rendements sont dits constants, le volume de production


augmentant dans la même proportion que la quantité des facteurs utilisés.

- La production fait plus que doubler : les rendements sont croissants, le volume produit
augmente dans une proportion plus grande que la quantité des facteurs utilisés.

- Le produit fait moins que doubler, les rendements sont décroissantes : le volume de la
production augmente dans une proportion moins que la quantité des facteurs utilisés.
Ils sont dus à des économies d’échelle ou perte d’échelle.

59
C) Variation non proportionnel des facteurs de production :

Exemple :

Soit le tableau suivant retraçant l’évolution des différents indicateurs de l’entreprise :

Tableau 2
K L Production Production Production
totale moyenne ou marginale ou
rendement rendement
moyen marginale
K0 L P PM0 Pm0
2 1 10 10 10
2 2 26 13 16
2 3 45 15 19
2 4 64 16 19
2 5 75 15 11
2 6 84 14 9
2 7 91 13 7

Le facteur constant est dans notre exemple le capital K recensé dans la colonne 1 sous forme
de 2 unités de capital (par exemple 2 machines).

Le facteur variable est le travail recensé dans la colonne 2, il augmente progressivement unité
par unité.

La colonne 3 indique la production totale observée au fur et à mesure que l’on augmente le
nombre d’unité de facteur travail, c.-à-d. le nombre des travailleurs utilisés.
Pour calculer le moyen ou productivité moyenne des deux unités de travail utilisés :
Pmo = quantité produite / quantité de L utilisé Pm 0 = 26/2 = 13

La productivité moyenne est donc de 13 unités de produit par unité de travail, ou productivité
marginale du facteur travail est :

La productivité marginale correspondant à deux unités de travail est égale à 16. Elle exprime
le fait qu’une augmentation du facteur travail de 1 à 2 de travail (ΔL=1) a déterminé un
accroissement de la production totale 10 à 26 unités (ΔP=16).

On constate d’après les donnés chiffrés de tableau que :

- Les 3 unités de facteur travail entraîne un excessivement relatif de la production


supérieur à l’accroissement relatif du travail, chaque unité supplémentaire ou marginal
de travail déterminant une variation croissante de produit : La production se situe dans
la phase des rendements marginaux croissant. (Pma croissant de 10 à 19).

60
- L’adjonction d’une quatrième unité de facteur travail détermine un accroissement
relatif da la production égal à l’accroissement relatif de travail. (Pma inchangé est égal
à 19).

- L’adjonction d’une cinquième unité de travail de facteur travail détermine un


accroissement relatif de la production inférieur à l’accroissement relatif de travail.
(Pma égal à 11). On dit que la production est entrée dans la phase des rendements
marginaux décroissant. Cela veut dire que si l’on utilise des unités de travail
supplémentaire pour leur fournir d’outillage supplémentaire (capita), les accroissements
de main-d’œuvre seront de moins en moins productifs

Section III : production et coût en longue période :

On entend par la longue une période suffisamment longue pour que tous les facteurs, y
compris le capital, puissent être adaptés. Autrement dit, c’est une période pendant laquelle
peuvent varier tous les facteurs fixes et variables, y compris le travail, les matières premières
et le capital.

Pour simplifier on raisonne sur une production réalisée avec seulement deux facteurs
variables.

Q = f(x, y).

De là, le producteur va se poser deux questions :

- La combinaison des deux facteurs de production est elle optimale ? si tel n’est pas le
cas, il peut substituer du capital au travail ou inversement, substituer le travail au
capital.

- La taille de l’entreprise est elle optimale ?

Le producteur pourra, par exemple, changer la taille de son entreprise en faisant varier les
deux facteurs dans la même proportion, il procède alors à un simple changement de
l’échelle de la production sans modifier la part de chaque facteur. Il peut aussi changer de
taille en modifiant le rapport capital/travail au profit de l’un ou l’autre facteur ; il
procède alors à un changement d’échelle avec substitution.

L’étude de la productivité à long terme et également sujette aux trois hypothèses ci-
dessous :

- Les deux facteurs x et y sont parfaitement divisibles et parfaitement substituables.


- L’output Q est également parfaitement divisible.

- La fonction de production Q=f(x,y) est continue, dérivable et admet des dérivées


partielles continues du premier et second ordre.

Lorsque l’accroissement de la production est exactement proportionnel à l’accroissement


des facteurs, on dit que les rendements d’échelle sont constants. Lorsque l’acroissement de la

61
production est plus que proportionnel à l’accroissement des facteurs, on dit que les
rendements d’échelle sont croissants. Ils sont décroissants si c’est l’inverse.

A) Les isoquants :

Le modèle microéconomique du producteur est d’une certaine manière analogue à celui du


consommateur selon le schéma suivant :

Consommateur producteur

Bien x et Y facteur K et L

Droite budgétaire droite d’iso coût

Définition :

Un isoquant est une courbe indiquant l’ensemble des combinaisons de deux facteurs de
production K et L qui, pour un état donné des techniques, permettent de produire une même
quantité d’output.

Figure 3
(L) en heures

Q3= f (K3, L3)


Q2= f (K2, L2)

Q1= f (K1, L2)

ξ3
ξ2
L1

ξ1

K2 Capital (heure – machine)

On a Q1 = f (K1, L1)

Cette équation est la définition mathématique d’un isoquant. Il faut préciser les
caractéristiques suivantes des isoquants.

- Chaque isoquant est décroissante.

62
-A mesure les niveaux de productions Q1, Q 2, Q 3 augmentent, les isoquants ξ1, ξ2, ξ3,
s’éloignent vers le Nord-Est, la même remarque a été faite pour les courbes d’indifférence
chez le consommateur.

Exemple : l’équation d’une isoquant d’une fonction de Cobb-douglas :

, avec q=10

Il vient que , les isoquants ont alors l’allure d’une hyperbole

Remarque :
Deux isoquants ne peuvent pas se couper. S’ils se coupaient, cela voudrait dire que
l’entreprise pourrait obtenir deux niveaux de production différents avec la même combinaison
de facteur de production, ce qui est impossible.

B/ Le taux marginal de substitution :

1/ Définition :

Le TMS du facteur k au facteur L est égal à la quantité additionnelle de facteur K qui est
nécessaire, le long d’un isoquant, pour compenser une variation infiniment petit de la quantité
L.

K Figure 4

ΔK

ΔL L

63
On considère la fonction de production Q = ƒ( K, L ) .Lorsque les facteurs varient, on obtient
pour la production :

Dq = (∂ƒ/∂k) dk + (∂ƒ/∂L) Dl = PmK Dk + PmL Dl

Où : PmK désigne la productivité marginale de K


et PmL désigne la productivité marginale de L

Si l’on veut rester sur la même isoquant on aura


PmK Dk + PmL Dl = 0 soit - Dk/ Dl = PmL / PmK

Le TMS est donc égale au rapport de productivité marginale des facteurs ou encore à la valeur
absolue de la pente de la tangente à l’isoquant.

Exemple :

Soit la fonction de Cobb-Douglas suivante :

Avec K= 4 et L =1, on aura q= 4×2×1=8

Donc le TMS=2,4 il faut 2,4 machines pour remplacer un travailleur.

C/ Les iso coûts :

En microéconomie, la droite d’isocoût à la même fonction que la droite de budget dans le


théorie de la demande ;

1/ Définition :

Une droite d’isocoût est le lieu des différentes combinaisons de facteurs de production
obtenus avec un même coût de production,

64
Soit K et L les deux facteurs de production, et PK et PL, le prix de ces deux facteurs. Le coût
total de la production est :

CT = PK . K + PL . L

Si on ne consomme que du capital, PL..L est égal à zéro d’où :

K= CT/ PK, (1)

De même si on ne consomme que du travail, PK. K est égal à zéro et :

L=CT/ PL (2)

Les équations (1) et (2) permettent de tracer la droite d isocoût comme suit :

Figure 5
K

K = CT/PK

L = CT/ PL
0

On peut en déduire que la pente de la droite d’isocoût est déterminé par le rapport des deux
facteurs PL/ PK.

Supposons que l’entreprise cherche à développer le volume de sa production, dans ce cas la


droite d’isocoût va se déplacer parallèlement à elle-même, vers le haut à droite et on atteint
des isoquants plus élevés vers la droite.

Pour chaque niveau de production, la combinaison optimale capital (K) -travail ( L ) est
déterminée par la tangente du nouvel isoquant avec la droite d’isocoût.

La courbe joignait les différents points d’équilibre du producteur A1, A2 et A3 s’appelle’’


sentier d’expansion ‘’

65
Q S (sentier d’expansion)

A3

A2 Q3

A1 Q2

Q1
0 L

D / Choix d’une combinaison productive optimale :

L’objectif du producteur est de rendre son profit maximal. Mais il peut être atteint
différemment selon le type de contrainte qui s’impose au producteur.

Les types de contraintes possibles :

- Son budget est fixé, il cherche à maximiser le niveau de production.


- Le niveau de production est limité il cherche à minimiser le coût de production.
- La maximisation de la quantité produite pour un coût de production donné.

Le problème consiste à maximiser la production sur la contrainte de budget, c’est-à-dire pour


un coût de production donné, le principe est identique à ce qui été vu pour le calcul du
consommateur.

On suppose que le producteur dispose d’un budget β0 (exprimé en Dirhams) qu’il répartit en
achat de facteur travail et capital selon des quantités L et K. Le prix unitaire en dirham du
travail est noté p et le prix unitaire du capital est noté q.

Le producteur, supposé rationnel, est conduit à résoudre le problème suivant :

- Maximiser
- Sou contrainte β0 = L.p. + K.q

La lagrangien nous donne : L’ (L, K, λ) = Q + λ (β0 - L. p – K .q)

Avec Q = ƒ(K,L)

66
La condition du 1er ordre :

= dQ = dQ

Avec L’L (L,K,λ) = ∂ƒ /∂ L – λ p = 0 et L’L (L,K,λ) = ∂ƒ /∂K– λq = 0

Les deux premières conditions fournissent l’égalité fondamentale suivante :

Le producteur atteint l’optimum lorsque :

- Les productivités marginales pondérées par les prix des facteurs sont égales.
- Le rapport des productivités marginales est égal au rapport des prix.

Sa combinaison optimale en facteur capital et travail est celle qui respecte la contrainte
budgétaire et située sur l’isoquante la plus élevée. L’optimum se situe au point de
tangence de la droite de budget et de l’isoquante la plus élevée.

L’équation de la droite de budget (droite d’iso coût) :

β0 = L. p + K.q Donc

Au point le TMS est égal au rapport des productivités marginales.

Remarque :

67
Le TMS en un point d’une isoquante correspond au coefficient directeur de la tangente en
ce point. Puisque la tangente en A est aussi la droite de budget, on peut écrire la triple
égalité à l’optimum pour le producteur :

Figure
K

β/q

A
K*

L
L* β/p

Si l’on s’intéresse à la différentielle de β  :

d β = p dL + q dK

Or  ; donc

Soit d β = db (variation du budget)

68
dβ=

= db

Donc si les ressources B (le budget) du producteur augmentent de dB, la production s’accroît
de λ dB. Le multiplicateur mesure donc l’accroissement de production provoqué par une
petite variation des ressources du producteur.

Application

69
Chapitre VI) Théorie des coûts

Le coût de production d’une firme est la somme des dépenses qu’effectue cette firme pour se
procurer les ressources nécessaires ou les facteurs de production, qui lui sont nécessaires, On
l’appelle aussi le prix de revient.

Les coûts de production d’une entreprise varient en fonction de divers facteurs : volume de la
production, changement dans les prix des facteurs de production, variation de la technique,
modification du produit ou de sa quantité.

L’évolution des coûts se présente différemment selon que l’on se place à court terme ou à
long terme. La courte période est celle pendant laquelle un producteur peut accroître par sa
production dans la mesure où la capacité de production existant lui permet. Il faut donc
accroître au cours de cette période, le facteur travail, mais on ne peut augmenter le facteur
capital qui reste fixe.

Au contraire, la longue période se définit comme celle au cours de laquelle l’échelle de la


firme et le volume de l’équipement se modifient, le facteur capital varie.

S1/ Les coûts de production en courte période :

En courte période, l’analyse des coûts de la firme conduit à distinguer les coûts globaux, les
coûts moyens et le coût marginal.

1/ Les coûts globaux :

-Les coûts fixes (CF)

Les unités des coûts qui, en courte période, sont indépendantes du volume de la production et
doivent être supporté par l’entreprise en tout état de cause exemple : les frais de loyer et

70
d’éclairage, l’amortissement, les dépenses d’assurance, l’entretien courant et les frais
d’administration.

-Les coûts variables (CV)

Sont ceux dont le montant est en relation avec l’importance de la production ; ce sont les
coûts de tous les facteurs dont la quantité peut être modifiée en courte période; exemple :
salaire, matières premières, énergie, transport etc.

Le coût total (CT) c’est la somme des coûts fixes (CF) et des coûts variables (CV)
CT = CF + CV la colonne 4 dans le tableau ci-dessous :

Tableau N° 1

(8)Coût
(3) Coût (5)Coût variable
(1) (2) Coût variable (4) Coût total marginal par (6)Coût moyen (7)Coût fixe moyen par
Quantité fixe CF CV CT unité Cm par unité moyen par unité unité
      CT=CF+CV   CMo=CT/q CFMo=CF/q CVMo=CV/q
0 55 0 55 33 infini infini indéterminé
        30      
1 55 30 85 27 85 55 30
        25      
2 55 55 110 22 55 27,5 27,5
        20      
3 55 75 130 21 43,5 18,3 25
        30      
4 55 105 160 40 40 13,7 26,2
        50      
5 55 155 210 60 42 11 - 
-
6 55 225 280 80 46,6 9,1 37,5
        90      
7 55  - 370 100 52,8 7,8 45
        110      
8 55 -  480 120 60 6,8 53,1
        130      
9 55 555 610 140 67,7 6,1 61,6
        150      
10 55 705 760   76 5,5 70,5

71
2) Les coûts moyens :

Ils s’obtiennent par rapport à unité produite.

- Coût fixe moyen (CFMO) : se calcule on divisant le coût fixe global par la production
correspondante. La courbe du coût fixe moyen décroît régulièrement au fur et à
mesure que la production s’accroît, puisqu’un même coût se répartit sur des unités de
plus en plus nombreuses

- régulièrement au fur et à mesure que la production s’accroît, jusqu’un même coût se


répartit sur des unités de plus en plus nombreuse. (voir graphe ci-dessous N 207).

Figure N°1

Coût

CT

Coût variable

Coût fixes
quantités

figure N°2 Coût moyen, Coût marginal

Coût moyen marginal Cm CMO

CVMO

60

72
M

M’
30

CFMO
o
2 10 quantités

- Le coût variable moyen (CVM) se calcule en divisant le coût variable global par la
production correspondante. Par application de la loi des rendements non proportionnels,
le coût variable décroît d’abord, passe par un minimum, puis croit.

- Le coût total moyen (CTM) s’obtient, soit en ajoutant le coût fixe moyen et le coût
variable moyen pour une production donnée, soit en divisant le coût total moyen par
une production donnée.

3/ Le coût marginal,

Le coût marginal est le coût supplémentaire ou additionnel entraîné par le fait de


fabriquer 1 unité supplémentaire de produit. Supposons qu’une firme fabrique 1000
stylos pour un coût total de 10000 Dh. Si le coût total de la production de 1001 stylos
est de 10015 Dh alors le coût marginal de production est de 15 DH pour le 1001ème
stylo. La colonne N°5 du tableau ci-dessus retrace l’évolution des coûts marginaux
par exemple le coût marginale de la première unité est égal 30 = 85 – 55.
Le coût total de la deuxième unité est égal à 25 =110 – 85
Les courbes des coûts marginaux sont en général une firme en U (voir graphique ci-
dessus).

SII/ Les coûts, en longue période :

La longue période est celle où la dimension et l’organisation de la firme peuvent être


modifiées. Tous les facteurs de production y compris le capital peuvent varier.

1/ Description des courbes de coût de longue période.

En longue période il n’y a pas de coût fixe. Les courbes de coût de l’entreprise seront donc la
courbe du coût total moyen et la courbe du coût marginal.
A chaque instant l’entreprise est incitée à se situer sur la courbe de coût la meilleure possible
compte tenu de ses coûts de production.

A chaque niveau de production correspond une courbe de coût reflétant l’échelle de


production la plus efficace à court terme ; tant qu’on se déplace le long de cette courbe on est

73
en courte période. Le passage en longue période se manifeste par un déplacement de toute la
courbe ( voir figure N°3).

Figure N°3

Coût moyen Long à


terme (courbe
enveloppe)

Rendement croissant Rendement décroissant

C2 C3
CM

C1

Q A Q

74
La courbe des abscisses retrace l’évolution des quantités produites, celle des ordonnées
retrace l’évolution du coût moyen. Les courbes C1, C2, C3 représentent chacune des courbes
à courte période, mais elles correspondent à des échelles différentes de l’entreprise.

La dimension augmente au fur et à mesure que nous nous déplaçons vers la droite du
graphique. Si on suppose que l’entreprise commence son exploitation à petite échelle (C1),
puis accroît la dimension de son entreprise par des achats de bâtiments, et de nouveaux
équipements. Ce changement d’échelle correspond à une nouvelle courbe de coût moyen C2
s’il poursuit ses investissements, une troisième courbe de coût moyen apparaîtra (C3).

Remarque :

- Les trois minima des courbes (C1, C2, C3) représentent les positions optimales de la
firme puisqu’ils correspondent à un coût minimal (à court terme).

- L’augmentation de l’échelle de production de C1 à C2 , se traduit par une baisse


minimum du coût moyen avec un déplacement à droite : La firme bénéficie de
rendements d’échelle dus aux économies internes ( rationalisation des structures
organisationnelles). On dit que la firme entre dans la zone des rendements décroissant.

- Si la firme poursuit son plan d’investissement et adopte l’échelle C3, le minimum du


coût moyen devient plus élevé que le minimum de C2. La firme va commencer par
supporter (paiement d’intérêt, amortissement), alors que son volume de production
décroît. La firme est entrée dans la zone de rendement décroissant et peut connaitre
des difficultés.
- Si la demande du bien est inférieure aux prévisions et si l’entreprise ne peut dépasser
une production supérieure à Q, il y a surdimensionnement, ce qui se traduit par des
coûts de production trop élevés et donc une hausse des prix.

- La courbe des coûts moyens à long terme représente les possibilités de choix, c’est une
courbe enveloppe, qui est tangente aux courbes C1, C2,C3. Elle résume les conséquences
au plan des coûts des trois dimensions possibles.

- Le point A minimum de la courbe de coût moyen, définit l’optimum de production du


point de vue des coûts à long terme, C’est au point qui correspond à l’échelle
minimum efficace. A partir de ce point et jusqu’au point C, le coût moyen est
constant à long terme, c’est-à-dire que le produit moyen global du travail et du capital
est constant, ce qui à son tour indique que la quantité des facteurs utilisés, les
rendements d’échelle sont donc constants, la firme ne réalise aucune économie
d’échelle.

- Evidemment à partir de C, le coût moyen croit à long terme, ce qui signifie que le
produit moyen global du travail et du capital diminue ; c’est le rendement d’échelle
décroissant.

Conclusion :

75
Il faut préciser que l’évolution des courbes des couts à long terme est commandée par le
jeu des rendements de dimension alors que l’évolution des courbes de coûts à court terme
est déterminée par la variation dans le rendement du facteur variable (rendement de
substitution).

Application

76
Chapitre V théorie des marchés et prix

L’objet de ce chapitre est de montrer comment se forme les prix dans un marché. Pour cela il
faut analyser l’offre et la demande sur un marché. Et c’est l’équilibre sur ce marché qui
détermine le prix dit prix d’équilibre.

L’analyse du comportement de l’offre et de la demande des ménages et des firmes serait


menée en tenant compte des différentes structures de marché à savoir : le marché de
concurrence pure et parfaite, l’oligopole, le monopole, la concurrence monopolistique. Après
une analyse des marchés nous passerons de concurrence pure et parfaite il s’agit d’un prix
d’équilibre

En économie de marché, le souci majeur d’une firme est de maximiser son profit. C’est-à-dire
qu’elle cherche toujours à maximiser la différence entre la recette totale ( , recette

provenant des quantités produites, et le coût total ( .

Il s’agit d’envisager deux cas de figure : L’équilibre de courte période, et l’équilibre de


longue période.

77
En courte période l’équilibre pour chaque firme correspond à un niveau de production pour
lequel l’entreprise maximise son profit, c’est le niveau de production qualifié d’optimal. On
trouve que dans ce cas le coût marginal est égal à la recette marginale. Tant que la recette
marginale est supérieure au coût marginal l’entreprise à intérêt à produire dans le but
d’accroitre son profit.

En longue période on assiste à une mobilité des firmes il ya celles qui quitte la branche
d’activité et celles qui viennent y entrer. De nouveaux équipements pourraient également être
mis en place par les firmes déjà existant.

Section I) Définition et formes de marchés

Selon le théorie néoclassique le marché résout la plupart des questions fondamentales –quoi,
comment, pour qui ?-. Maints exemples de situations ont montré que les individus et les
organisations sont incapables de résoudre leurs problémes sans les signaux des marchés. Sans
coercition et sans directions centralisée, la coordination des activités économiques est assurée
au sein du marché par tout un chacun.

Qu’est ce que le marché ? Comment fonctionnent les marchés ? Comment se forment les prix
au sein des marchés ? Comment les entreprises s’adaptent (en cas de concurrence pure et
parfaite) et influence les prix (cas de concurrence imparfaite). Telles sont les grandes
questions de ce chapitre

A) Le fonctionnement théorique des marchés

Un marché peut se définir comme le lieu de rencontre entre une offre et une demande.
Cette rencontre détermine une quantité échangée (de bien et de services, de travail, de
monnaie, de titres financiers) et un prix- dit prix d’équilibre- de vente (prix des biens
pour le marché des biens et des services, cours boursier pour le marché des titres
financiers, salaire pour le marché du travail, taux d'intérêt pour le marché
monétaire, ..etc.).

78
En théorie, les lois du marché ne peuvent réellement fonctionner que dans le cadre
d'une concurrence pure et parfaite.

B) la notion d’offre et de demande

L’offre est la quantité d’un bien économique que les producteurs souhaitent vendre à
un prix donné. Ses principaux déterminants sont le prix du marché et les coûts de
production. En fait, les fonctions d’offre sont obtenues à partir des coûts de production
de l’entreprise à long terme.

La demande est la quantité voulue d’un bien, à un prix donné, par les consommateurs
ayant les moyens de l’acheter. La courbe représentative de la fonction décrit donc
cette quantité (en abscisses) en fonction du prix (en ordonnées). Ses principaux
déterminants seront donc le prix du bien, le revenu, les goûts, mais aussi l’offre et la
demande des biens de substitutions (ainsi l’évolution des prix du pétrole a un effet sur
la demande de gaz par exemple).

Prix Quantités offertes

P2

Pe
Quantités demandées
P3

0 Qe
Quantités

B) la notion de concurrence pure et parfaite

79
La concurrence parfaite n'existe pas dans la réalité, elle correspond toutefois à un schéma
idéal que les économistes ont tracé. Cette notion ne doit donc être conçue qu'en tant que
base de raisonnement. Ce schéma idéal se caractérise par la réunion de cinq conditions

- 1ère condition : L'atomicité d'un marché se caractérise par la présence d'un grand
nombre d'offreurs et de demandeurs. Ces offreurs et ces demandeurs doivent être
de taille réduite « atomes ». On dit qu'il y a atomicité d'un marché lorsqu’aucun
agent du marché (acheteur ou vendeur) ne peut, par sa seule action exercer une
influence sur les conditions du marché.

- La situation d'atomicité suppose l'absence totale de monopole, l'absence totale


d'entente entre les groupes d'entreprise, l'absence de position dominante. Le prix
correspond donc un prix d'équilibre déterminé par le marché et ce prix imposera à
tous les agents, qu'ils soient consommateurs ou producteurs.

- 2ème condition : entrée libre sur un marché

Dans cette hypothèse l'accès des offreurs ou des demandeurs sur un marché doit être
totalement libre. Toute réglementation imposant des conditions préalables à l'exercice
d'une activité est donc exclue. On devrait pouvoir librement créer une pharmacie, par
exemple.

- 3ème l’homogénéité : Tous les produits offerts sur le marché doivent être
comparables ou homogènes. En d'autres termes chacune des unités proposées par
les offreurs doit être totalement interchangeable. Cela suppose que les vendeurs ne
pratiquent pas une politique de différenciation des produits. En cas d'absence
d'homogénéité, les lois du marché se trouvent donc remises en question.

- 4ème condition  la transparence des marchés : La transparence d'un marché se


caractérise par une parfaite circulation de l'information sur les conditions du marché.
Cela signifie qu'à tout moment, les acheteurs doivent pouvoir connaître l'ensemble des
prix pratiqués par les entreprises. De même, cela suppose que les producteurs puissent
connaître à tout moment les conditions de prix et de production de leurs concurrents.
De ce point de vue, la concurrence ne peut jouer que si, à chaque instant, tout le
monde connaît les prix proposés et les quantités offertes ou demandées par tous les
autres agents.

- 5ème condition la parfaite mobilité des facteurs de production : les agents et les
capitaux doivent pouvoir librement circuler. Dans l'absolu la concurrence parfaite
suppose que n'importe quel acheteur ne soit pas gêné par la distance géographique, les
frais de transport, les habitudes commerciales, etc.... pour entrer en contact avec
n'importe quelle vendeur. Par ailleurs le processus concurrentiel suppose que les
entreprises puissent continuellement déplacer les facteurs de production d'un produit
pour pouvoir s'adapter aux variations de la demande.

Remarque : Même si ce modèle est théorique et très éloigné de la réalité ,notons tout de
même que sur le marché des capitaux la concurrence est presque parfaite. Par contre, sur
le marché des biens et des services ou sur le marché du travail, les lois du marché ne

80
peuvent, tout au plus, que refléter quelques tendances. Il est vrai, par exemple, qu'en
période de chômage les salariés subissent une pression à la baisse des salaires. Il n'en
demeure pas moins que le fonctionnement global et concret des marchés s'écarte
considérablement de cette modélisation.

C) Les différents types de marché

On distingue trois catégories de marché. Le marché des biens et service où se


confrontent l’offre et la demande de produits, le marché de travail où s’échange la
force de travail, le marché des capitaux.
Le marché des capitaux comprend trois compartiments : le marché des changes, le
marché monétaire et le marché financier.

Offreurs
un Quelques uns multitude
Demandeurs Un Monopole Monopsone Monopsone
bilatéral contrarié
Quelques Monopole Oligopole Oligopsone
uns contrarié bilatéral
multitudes monopole Oligopole Concurrence
pure et
parfaite

D) la concurrence imparfaite

La concurrence imparfaite se rencontre à chaque fois qu’une condition de la


concurrence pure et parfaite (CPP) n’est pas vérifiée. Les marchés de concurrence
imparfaite sont les marchés de monopole, d’oligopole, de monopsone et d’oligopsone.

Section II : Analyse de courte période :

A) Les déterminants de la décision d’offre de la firme :

La grande question que se pose une firme est la suivante : étant donné les coûts, sa demande,
et son désir de maximiser ses profits, comment décide-t-elle de la quantité qu’elle offre ? Pour
cela on prend l’exemple suivent :

Tableau des coûts Tableau de la demande (recettes)


(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
Unités Coût total Coût total Coût Quantités Prix Recette Profit ou Recette
produites moyen marginal demandées unitaires totale perte total marginale
(2) /(1) Cm (5) x (6) (7) – (8) (Rma)=
ΔRt/ΔX
0 100 0 131 0 --100

81
1 190 190 90 1 131 131 --59 131
2 270 135 80 2 131 262 --8 131
3 340 113,33 70 3 131 393 +53 131
4 400 100 60 4 131 52 +124 131
5 470 94 70 5 131 655 +185 131
6 550 91,67 80 6 131 786 +236 131
7 640 91,43 90 7 131 917 +277 131
8 750 93,73 110 8 131 1048 +298 131
9 880 97,78 130 9 131 1179 +299 131
10 1030 1003 150 10 131 1310 +280 131

Source : Denis Flouzat , Economie contemporaine, édition ¨PUF, 1972, p206

On prend à titre d’exemple, l’offre de bicyclettes. Le prix est celui de marché c'est-à-dire
135$.

La colonne 5 retrace la quantité demandée par la clientèle, la colonne 6 le prix unitaire.


On peut dégager facilement les recettes :

- La recette totale, RT= Prix × quantité ;


- La recette moyenne RM est égale au prix unitaire dans l’exemple suivant elle est
constante et égale à 131$ ;
- La recette marginale Rm : elle se définit comme la variation de recette totale RT
due à la vente d’une unité supplémentaire du produit soit :

Rm = ΔRt/ΔX

Dans l’hypothèse retenue d’un prix constant c’est un prix fixé et donné par le marché, la
recette marginale est égale au prix de vente, chaque vente d’une unité supplémentaire
ajoutant la même recette. Pour un prix de 131$ l’unité, la recette marginale est toujours de
131$ quel que soit le nombre d’unités vendues.

Il y a un principe que toute entreprise doit respecter ; pour obtenir le profit total
maximal, l’entreprise doit fixer son volume de production à un niveau tel que son coût
marginal est
égal à la recette marginale : Cm = Rm

-En concurrence parfaite l’entreprise doit admettre le prix du marché et vend la totalité de sa
production.

-Pour un prix de 131$, la quantité optimale à produire et à vendre est déterminée par le point
A, intersection des courbes de recettes marginales et de cout marginal. Le profit total est
représenté par la surface BACD.

-Si la firme produit par exemple 7 unités seulement, la recette marginale serait supérieure au
cout marginal (131>90). La production d’unité supplémentaire rapporterait donc un profit
supplémentaire (marginal).

82
Mais l’entreprise ne va pas se limiter à la production de 7 unités seulement sous peine de faire
un manque à gagner. Elle va donc poursuivre production jusqu’à 10 unités, le cout marginal
dans ce cas est supérieure à la recette marginale (150>131). Donc l’entreprise ne va pas
maximiser son profit, d’où la nécessité de réduire la production de 10 à 9 unités, dans cette
nouvelle situation, la recette va être réduite, mais la diminution des couts serait encore plus
grande.

Autrement dit, la firme doit produire, pour maximiser son profit, une quantité telle que :

Rm = C

Donc, dans l’exemple que nous venons de voir, c’est pour une quantité de 9 unités que
l’entrepreneur se trouve dans la meilleure situation quand il a tiré tout le profit possible des
unités produits sans encourir des pertes ( Flouzat p 110).

3 / Les conditions d’équilibre par maximisation de profit :

La maximisation du profit nécessite de satisfaire deux conditions dites les conditions


d’équilibre en régime de concurrence parfaite.

- La première condition de maximisation

On sait que : RT= P.Q=f(Q) et CT= g(Q) et

RT (recette totale)= P (prix).Q (quantité)=f(Q)

Et que le profit est donné par π = RT – CT avec CT= g(Q) et RT=f(Q)

D’où π = f(Q) - g(Q) π’ = (f(Q) - g(Q))’=0

Le profit π est maximale si est seulement si :


π’ = (f(Q) - g(Q))’=0 soit π' = f’(Q) - g’(Q) = 0

Avec f’(Q) = df(Q)/dQ = d(RT) / dQ soit f’(Q) = d(PQ)/dQ = P

g’(Q) = d(CT)/dQ = Cma

D’où : la recette marginale f’(q) = Rma et le cout marginale g’(q) = Cma

Donc π' = f’(Q) - g’(Q) = 0 entraine Rma=P= Cm

83
Donc le profit est maximal si et seulement si soit Rm = Cm

C’est la première condition de maximisation de profit donc en concurrence parfaite, la


règle de maximisation de profit s’écrit : cout marginale = recette marginale = Prix;

faut montrer également qu’en régime de CPP, on a Cm = RM (recette moyenne)

On sait que : RT = PQ et RM= RT/Q=PQ/Q=P

Et que : Rm = ΔRT/ΔQ = ΔPQ/ ΔQ= P

D’où RM(moyenne) =Rm(marginale)

- La deuxième condition de maximisation :

Une fois admise et satisfaite la première condition, on passe à la deuxième condition


qui doit vérifier que π''<0 ( dérivé seconde de profit est négative) ;

On sait que ;

Or π''= d² π/dQ² = d² (RT)/dQ² - d² (CT)/dQ²

Or en régime de concurrence parfaite la dérivée de la recette totale est nulle car le prix
est une donnée (constant), il en résulte donc que :

donc soit d² (CT)/dQ²> 0

d² (RT)/dQ² est la pente de la recette marginal ;

d² (CT)/dQ² est la pente de la courbe du coût marginal ;

d² (RT)/dQ² < d² (CT)/dQ² La deuxième condition s’écrit donc :

La pente de la recette marginale < la pente du coût marginal

84
Cela signifie que la courbe de recette marginale doit couper celle du coût marginal
par en dessous.

Et vu qu’en concurrence pure et parfaite, la dérivée de la recette marginale est nulle


(car le prix et constant) on peut reformuler la deuxième condition, ainsi :

d² (CT)/dQ² > 0

- Conclusion : en concurrence parfaite, une firme cherchant à maximiser son profit en


fixera sa production au niveau permettant d’égaliser coût marginal et prix.

Coût marginal = Recette marginale = Prix ou CM=P

Le graphique ci-dessous illustre le comportement d’une entreprise en marché de


concurrence parfaite :

prix et coût Cm

CTM

85
P E D=RM=Rm

O Q
Q1 Qmax Q2

Graphique N°

Analyse du graphique :

- L’entreprise atteint son maximum de profit en E pour une quantité Qmax et un prix P.
- Supposons que le niveau de production de l’entreprise se situe à gauche du point E en
Q1. En ce point, le profit n’est pas en son maximum, car la recette marginale est
supérieure au coût marginal. Ceci signifie que si l’entreprise accroit sa production et
sa vente d’une unité, cela lui procurerai un accroissement du profit.

Donc tant que la recette marginale est supérieure au coût marginal, l’entreprise peut
augmenter son profit en accroissant sa production.

- Pour le niveau de production situé à droite du point E, par exemple en Q2, chaque
unité additionnelle produite coûtera plus qu’elle rapporte , puisque la courbe coût
marginal est supérieur à celle de la recette marginale. Dans ce cas il y a perte et le
profit est réduit.

Par contre si l’entreprise réduit sa production d’une unité à partir de Q2, elle gagnerait
en coût plus qu’elle ne perdrait en revenu.
Exemple :

En longue période, il n’y a pas de limitation à l’entrée dans une branche d’industrie,
les firmes peuvent pénétrer le marché et produire avec exactement les mêmes couts
que celles qui y sont déjà installées.

Section II  L’analyse de longue période

86
Section II : Le prix en concurrence incomplète

Le modèle de concurrence pure et parfaite et rarement réalisable dans la réalité Dès qu'une
des conditions de la concurrence pure et parfaite n'est pas respectée, la concurrence devient
imparfaite.

Le monopole , le duopole et l’oligopole représentent généralement des formes de concurrence


imparfaite qu’il s’agit d’analyser..

§ 1. –Le monopole

A) Définition et caractéristiques

Quand un marché est caractérisé par un vendeur unique, on le dit monopolistique. La


constitution d’un monopole forme l’atteinte la plus grave au postulat d’atomicité. Toute la
production d’une branche se trouve concentré en une seule unité de production.

87
Cette situation, on s’en doute, s’oppose radicalement à celle de la concurrence
radicalement à celle de la concurrence complète. On se souvient qu’en ce cas la courbe de
demande était infiniment élastique puisque aucun offreur n’était en mesure d’avoir prise sur
elle : elle était, par suite, parallèle à l’axe des abscisses.

En régime de monopole, c’est le producteur qui fixe librement son prix de vente  et, ce
faisant, pèse directement sur la quantité demandée. C’est dire que si un producteur en
concurrence ne peut agir que sur son offre pour maximiser son profit, un monopoleur
peut « jouer » et sur la quantité et sur le prix.

Cela dit, en concurrence, le prix du bien constitue la recette moyenne du fabriquant qui, en
l’occurrence, se confond avec la recette marginale, car à tout bien vendu correspond à une
recette unitaire égale à son prix. En régime de monopole en revanche, le producteur est
contraint de baisser son prix s’il désir écouler d’avantage de biens ; il s’ensuit que la recette
marginale est décroissante.

Le monopoleur fixe simultanément les prix et les quantités pour « maximiser son profit »,
sachant que : Profit = Recette totale – Coût total

Dans le graphique ci-dessous on constate Profit = Po x Qo – CM x Qo, où CM désigne le


coût moyen et Qo la quantité produite.

Il faut préciser que la courbe de recette marginale ne s’identifie plus à la droite horizontale
des prix comme dans le cas de la concurrence. C’est une courbe est décroissante au dessous
de la courbe de demande (Recette moyenne).

Si en concurrence pure et parfaite, la recette marginale pour une unité supplémentaire du bien
était le prix du bien. Dans le cas de monopole elle est inférieure car en produisant une unité de
plus, le monopoleur fait baisser son prix.

On peut schématiser certaines caractéristiques du monopole :

88
- Le monopole produit moins à un prix plus élevé. De là les consommateurs peuvent
acheter une quantité assez faible avec un prix élevé (le surplus se trouve réduit)

- Une partie du surplus est transférée au producteur mais une autre partie est totalement
perdue pour la société (ABE).

- une partie du surplus du producteur qui existait en concurrence pure et parfaite est
perdu pour la collectivité en situations de monopole (BEC). La perte sociale totale
est le triangle AEC.

B) le monopole discriminant

La stratégie de discrimination des prix consiste à faire payer à deux consommateurs (ou plus)
des prix différents pour des biens ou des services identiques. Seul un monopoleur peut
discriminer car, en concurrence, les autres offreurs contraindraient le prix du marché à
s'égaliser avec le coût marginal.

La courbe de demande D étant celle du marché d'un produit quelconque, le monopoleur fixe
pour chaque client le prix maximum que celui-ci est prêt à payer, ce prix est appelé prix de
réservation. De ce fait, la fonction de demande (RM) à la firme devient la recette marginale
Rm puisque, dans ce cas, la recette tirée d'une unité supplémentaire est égale au prix.

La production ou vente optimale est donnée au point E: elle est identique à celle de
concurrence parfaite. La recette totale de la firme est OAEQ, le coût total est OGFQ et le
profit total est la surface AEFG. Le monopoleur qui pratique une discrimination parfaite ne
laisse subsister aucun surplus du consommateur. Celui-ci, qui est APE au prix d'équilibre

89
concurrentiel, est entièrement approprié par le monopoleur. Lequel réalise un profit
supplémentaire de PEFG.

C) propriétés

1) élasticité et prix

soit les données suivantes caractérisant un monopole :

q = offre du monopole

C(q) = coût de production total

P(q) = fonction de demande inverse

ð(q) = P(q) q – C(q) = profit du monopole

Une autre caractérisation de l’équilibre du monopole est souvent présentée, en utilisant la


notion d’élasticité de la demande par rapport au prix :

eq/p = – (dq/dp).(p/q) = – P(q)/(P’(q) q).

Cette grandeur sans unité donne la variation, en pourcents, de la quantité demandée, par suite

90
d’une hausse d’une unité de pourcentage (infiniment petite) du prix.

A l’équilibre du monopole, on a :

Rm = P(q) + P’(q) q = Cm soit P(q) – Cm = – P’(q) q

Donc : (P(q) – Cm)/P(q) = – (P’(q) q)/P(q) = 1/eq/p.

D’où, le taux de marge sur l’unité marginale (i.e., le membre de gauche de la dernière égalité)
est égale à l’inverse de l’élasticité de la demande par rapport au prix.

3) monopole et état optimal

Un état économique est un état optimal si, et seulement si, il maximise le surplus social.

Sur la figure ci-dessous l’équilibre du monopole n’est pas un état optimal : en augmentant la
production de q* à q0, on augmente le surplus social de P(q) – Cm sur chaque unité
supplémentaire (infiniment petite) ; au total, le surplus se trouve augmenté d’une quantité
égale à l’aire de la surface grisée de la figure.

Par contre, l’état E0 est optimal. Tout autre état économique induit une diminution du surplus
social. Cet état est défini pour la quantité q0 qui égalise le prix P(q) et le coût marginal Cm.
Enfin, on sait que cette situation est caractéristique d’un équilibre concurrentiel du marché.

Pour finir, rappelons que l’équilibre du monopole n’est pas un état optimal de l’économie ;
autrement dit, il est possible de trouver un autre niveau de production, qui améliorerait la
situation de tous les agents économiques simultanément.
Pour mettre cela en évidence, on utilise la notion de surplus social.

B. –Le monopsone

Dés lors qu’un seul acheteur absorbe la production d’une multitude de vendeurs, le marché
est dit monopsonistique. Il porte atteinte à la condition d’atomicité de la demande.

91
Sur le graphique ci-dessous RM représente la courbes de recette moyenne et Rm la courbe
de recette marginale. CM et Cm représentent respectivement des courbes de coût moyen et
marginal . La droite RM représentant la fonction de la demande et la droite CM celle de
l’offre, le prix obtenu à leur intersection est le prix de concurrence.

Si Le prix p1, désigne le prix de monopole. Le prix de monopsone, quant à lui, s’établit au
niveau p2. Au point E2 en effet, l’acheteur minimise sa dépense. Si en régime de monopole le
point d’intersection de Rm et de Cm se situe sur la courbe de demande pour déterminer le
prix, de même, en régime de monopsone, ce même point d’intersection est projeté sur la
courbe d’offre pour fixer le prix . Cela permet d’affirmer que :

Graphique III.g.

Cm

P1 E1
CM
P3
I E
P
E2
P2

Rm RM

O q1 = q2 = q3 q q

-Le monopsoneur atteint son optimum quand recette marginale et coût marginal se
confondent ;

-Le monopsoneur encaisse une rente, appelée rente monopsonistique, égale à la différence
entre le coût marginal et le prix d’achat, ici IE2.
Au vu de cette représentation, on observe que :

-Le prix de monopsone est toujours inférieur au prix de concurrence, lui-même toujours
inférieur au prix de monopole :

p2 < p < p1

-La quantité optimale vendue (q1) ou achetée (q2) est toujours inférieure à celle échangée
en concurrence :

q1 = q2 < q

92
En outre, il importe de ne pas ignorer l’existence de monopsones discriminants.
L’acheteur, en ce cas, adresse des commandes segmentées à différents offreurs.
L’introduction d’une différenciation dans le prix d’achat provoque par conséquent une
discrimination entre vendeurs.(1 collette Néme)

C. Monopole bilatéral

Pour qu’il y ait double monopole, il faut qu’une entreprise soit à la fois monopole et
monopsone. Ainsi de la seita qui dispose qui dispose du monopole de vente des tabacs, mais
qui est également la seule entreprise en France habilitée à acheter la production nationale ou
étrangère. Si l’on se réfère au même graphique, l’équilibre du monopole-monopsone se
situera en I, parce qu’en ce point le surcroît de dépense occasionné par l’achat d’une unité
supplémentaire est strictement compensé par le supplément de recette encaissé lors de sa
vente. Le point I est un point d’équilibre stable. Par rapport aux résultats précédents, on
enregistre un prix p3 inférieur à celui de monopole, mais supérieur à ceux de concurrence et de
monopsone ainsi qu’une stabilité de la quantité achetée et vendue :

p2 < p < p3 < p1


q1 = q2 = q3 < q

Il va de soi qu’étant simultanément monopsoneur et monopoleur, la firme encaisse une


double rente (E1E2) : celle du monopsone, égale à IE 2, parce qu’elle achète au prix le plus bas
(p2), et celle du monopole, égale à IE1, puisqu’elle revend au prix le plus élevé.
Le monopole bilatéral oppose un monopoleur à un monopsoneur. Le premier désir vendre
au prix le plus élevé (p1), tandis que le second s’apprête à acheter au prix le plus bas (p 2).
S’instaure un véritable rapport de force entre les deux acteurs, dont le vainqueur sera celui qui
rapprochera le plus le prix de la transaction de son prix optimal ; en cas de force similaire, le
prix de l’échange se fixera à mi-distance de p1 et de p2. En dehors de cette hypothèse, à dire
vrai peu vraisemblable, il n’existe aucun raisonnement systématique capable d’expliquer
comment se détermine le prix d’équilibre. L’analyse économique n’est pas pour autant
dépourvue : elle fait appel à des donnée qui s’intègre pas notre épure. Ainsi de la donnée
financière qui énonce que le vainqueur de la lutte pour le profit sera celui dans le répondant
financier sera le plus grand. Ainsi également de la donnée psychologique qui tente
d’appréhender qui, des deux intervenants, est le plus dominateur ou le meilleur dissimulateur.
On pourrait enfin sortir de notre schéma et utiliser leurs courbes d’indifférence respectives
comme instruments d’analyse ; on serait alors renvoyé à l’analyse parétienne de l’échange
bilatéral à partir d’un diagramme emboîté d’Edgeworth (6).

§ 2. –Les polystructures

Sous cette appellation ont été regroupés différents cas de figure qui on tous en commun le
fait d’attenter à la condition d’atomicité, mais jamais de façon intégral. Subsiste toujours une
poignée d’intervenants. Dans le cas de la concurrence monopolistique, les sujets, en petit
nombre, sont de taille inégale. Le modèle duopolistique étudie le comportement de deux

93
offreurs dont les stratégies sont susceptibles tantôt de s’opposer, tantôt de se compléter. Les
oligopoles, que spécifie un petit nombre de producteurs, sont de nature très diverse.

A. –La concurrence monopolistique


De nombreuses firmes produisent des variétés différenciées
d’un même bien.

Outre le disparité de dimension qui interdit à un producteur pris isolément d’avoir une
quelconque influence sur le prix, la concurrence monopolistique postule l’existence d’un
produit hétérogène. D’où des demandes partielles, et non une demande unique. De même
qu’en concurrence, de même qu’en monopole, tous les entrepreneurs maximisent leur profit
en égalisant leur recette marginale avec leur coût marginal (point E sur la figure III.h.). si l’on
suppose que les fonctions de coût et de demande sont identique pour toutes les entreprises, la
quantité produite par chacune d’elles sera OF et le prix de ….

II. Exercices
Exercice I : Utilité cardinale et choix de consommateur

94
Un consommateur mesure la satisfaction que lui procure la consommation séparée de deux
biens X et Y. Le tableau suivant indique, pour chacun des deux biens, la valeur de l’utilité
totale en fonction de la quantité consommée, avec :
x et y : respectivement, nombres d’unités des biens X et Y.
Ux et Uy : respectivement, utilité totale de X et utilité totale de Y.
x 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43

d) A partir du tableau précédent, définir, calculer et représenter sur un même graphique


les utilités totales et marginales des biens X et Y
e) L’individu, qui affecte la totalité de son revenu nominal R 1 à l’achat des biens X et Y,
veut maximiser sa satisfaction, sachant que les biens X et Y ont le même prix unitaire
égal à 2Dh (Px = Py = 2Dh) et que R1 = 18 Dh, quelle combinaison de quantités des
deux biens le consommateur doit-il choisir ?
f) Déterminer les choix optimaux du consommateur sachant que Px = 2Dh, Py = 3Dh et
que le revenu nominal est successivement égal à 15Dh et 9Dh.

Exercice II  :
Un consommateur dispose d’un budget de 12Dh qu’il doit répartir entre deux biens X et Y.
Le prix de chaque unité de X est de 2 Dh, celui de chaque unité de Y est de 1 Dh.
Les utilités marginales sont données dans le tableau suivant :
Unité des produits X et 1er 2e 3e 4e 5e 6e 7e
e
Y 8
Umx 16 14 12 10 8 6 4
2
Umy 11 10 9 8 7 6 5
4

1/ Définir l’utilité marginale d’un bien


2/ Définir les conditions d’équilibre du consommateur.
3/ Quel sera l’équilibre du consommateur pour R = 12 DH
4/ Si le prix de X diminue, quelles seront les réactions du consommateur ?
Exercice III  :
Un consommateur dispose d’un revenu de 1400Dh par mois qu’il utilise entièrement à la
consommation de deux biens x et y.
a) Dans un premier temps, le prix unitaire de y (Py) est de 100. On sait par ailleurs que si
le consommateur achèterait 6 unités de y, son revenu lui permettrait de se procurer en
plus 2 unités de x.
i) Donnez la forme générale de l’équation du budget.
ii) Calculez le prix de x (Px)

b) Soient U1 et U2 deux courbes d’indifférence appartenant à la carte d’indifférence de


ce consommateur supposée connue.
- La courbe U1 est d’équation : (x + 2) (y + 2) = 36
- La courbe U2 est d’équation : xy + 2x + 2y = 77

95
i) Représentez graphiquement les deux courbes
ii) Rappelez la définition du TMS xy et donnez pour chaque courbe
d’indifférence une équation permettant de calculer ce taux en chaque point de la courbe.
c) Quelle est la combinaison optimale des deux biens.
d) Dans un deuxième temps, un bouleversement des conditions de la production fait
baisser le prix du bien x de 75%, le prix du bien y est supposé ne pas être affecté par
cette baisse. Le revenu du consommateur reste inchangé, ainsi que ces goûts.

i) Quelle nouvelle combinaison de x et de y impliquera cette modification


de prix
ii) Le consommateur peut-il atteindre un degré de satisfaction supérieur ? Si
oui, pourquoi et lequel ?
iii) Qu’est ce que l’effet de substitution ?
iv) Qu’est ce que l’effet de revenu ?
v) Comment interviennent-ils ici ?

Exercice IV
On considère uen fonction d’utilité totale S = f(x, y) continue et dérivable (x et y étant deux
biens quelconques).
11) Déterminer le TMSxy quand la fonction de satisfaction a pour expression
e) S= 2x2y
f) S= 3x 3/4 y ½
g) S= x + 2y + xy + 40

h) S= 10

12) Dans le cas d’une fonction de satisfaction de la forme S= 4x + 8y + 2xy +16 et d’une
contrainte budgétaire 100 = 10x + 20y
d) Déterminez les quantités demandées à l’équation en utilisant la méthode de
Lagrange. Quel est le niveau de l’utilité totale ?
e) Quelle est la signification économique du multiplicateur de Lagrange ?
f) On admet que les prix des biens sont : Px = 5 et Py = 10. Quel est le revenu
nécessaire pour obtenir un maximum de satisfaction sur la même courbe
d’indifférence qu’à la question précédente ?

Exercice VI  :
Après avoir défini la courbe d’indifférence intertemporelle, le taux de préférence
intertemporelle et la ligne du budget (sans intérêt et avec intérêt), montrez qu’à l’équilibre
intertemporel du consommateur le T.P.I est égal au taux d’intérêt.
Soit U= C1.C2 la fonction temporelle d’utilité d’un consommateur. Son revenu s’élève à
10.000Dh la première année et à 5.000Dh la deuxième année. Le taux d’intérêt est égal à 5%.
Déterminez les dépenses de consommation de chaque période qui procurent le maximum de
satisfaction dans le temps.
Exercice VI  :
La fonction de demande de blé de l’ensemble des consommateurs d’une région est représentée
par la relation :
Q = -10P + 2000 où P = Prix et Q = quantité en tonnes de blé

96
Les différentes valeurs des prix et des quantités liées par cette relation sont données dans le
tableau suivant :
Q 0 500 1000 1500 1800 2000
P 200 150 100 50 20 0

4) Calculez mathématiquement les valeurs de l’élasticité prix de la demande aux


différents points aux différents points, ainsi que les montants de la recette totales.

Commentez les résultats obtenus.

5) Supposons que les producteurs de la région peuvent offrir 1800 tonnes de blé à la suite
d’une bonne récolte, ont-ils intérêt à en vendre la totalité ?

Justifier votre réponse

6) Si la fonction de demande de blé dans la région était représentée plutôt par :


Q= 100.000 / P
c) Calculez mathématiquement les valeurs de l’élasticité, et les montants de la recette
totale correspondant aux points suivants : Q= 1000 ; 1250 ; 2000
d) Les producteurs peuvent-ils alors écouler toute leur récolte sans courir de perte à
l’avenir ?
Justifier votre réponse.

Exercice VII  :
Sachant que la demande internationale de tabac en provenance d’un pays eut se présenter sous
la forme : Pt = -0,25 Qt + 125
Celle du pétrole : Pp = -0,4 Qp + 200
La demande d’importation de voitures se présente sous la frome :
Pv= -2 Qv + 500
A cette date le pays exporte une quantité de pétrole de 125 et une quantité de tabac de 400 et
importe une quantité de voitures de 125.
4) Calculez les élasticités de tabac, du pétrole et des voitures.
5) Calculez le déficit de la balance commerciale.
6) Deux possibilités peuvent être adoptées pour résorber le déficit :

- Soit uen amélioration de la qualité de tabac qui permettrait de le vendre deux fois plus
cher.
- Ou une dévaluation de 20%.

Quel est votre choix ? Justifiez


Exercice VIII  :
Un ménage dont le revenu disponible est de 20.000 Dh le répartit comme suit :
alimentation 25%
habillement 10%
Logement 30%
hygiène, santé, loisirs 20%

97
Les élasticités de la demande par rapport au revenu de ces différentes dépenses sont
respectivement de 0,5 ; 0,7 ; 0,6 ; 1,8.
Au cours d’une certaine période, on supposera que ce ménage perçoit une augmentation de
10% de son revenu disponible.
c) Calculez pour chaque rubrique et pour le budget total, les montants des dépenses avant
et après augmentation du revenu, ainsi que leur taux de variation.
d) Déterminez l’élasticité-revenu de la consommation totale.

Exercice IX  :
La demande des biens café, thé et citron en fonction de leurs prix et donnée par les tableaux
suivants :
Tableau I
Avant Après
P Q P Q
Café (y) 20 50 30 30
Thé (x) 10 40 10 50

Tableau II
Avant Après
P Q P Q
Citron (z) 5 20 10 15
Thé (x) 10 40 10 35

2) Calculez les élasticités croisées de la demande du thé (x) en terme du prix du café (y)
d’une part et en terme du prix du citron (z) d’autre part et déterminez la nature des
biens en question.

Exercice X
Pour porter une appréciation sur le marché de la viande, le tableau suivant nous donne les
élasticités de la consommation par rapport aux prix :
Bœuf Poulet industriel Agneau
Bœuf -0,86 0,10 0,20
Poulet industriel 0,19 -0,7 0
Agneau 0,63 0,37 -1,80

3) Dans quelle mesure les trois viandes se concurrencent ?


4) Quelles conclusions peut-on tirer quant à la préférence dont elles jouissent auprès des
consommateurs ?

Exercice XI  :
Une entreprise (E) occupe sur le marché de ces produits alimentaires uen place importante.
Elle se propose, connaissant les élasticités pris et revenus des produits qu’elle vend, de mettre
en place une nouvelle politique de prix. Les élasticités qui intéressent cette entreprise sont
données dans le tableau suivant :

Produits Elasticités
Revenu Prix
Produit X -0,02 -0,14

98
Produit Y +0,79 -0,58
Produit Z +0,53 -1,61
Produit W +0,59 +0,47

NB. Les élasticités sont données en valeurs normales et non en valeur absolues.
1) Imaginons tout d’abord une conjoncture économique où l’Etat a décidé le blocage de
tous les prix.

Dans quel sens et dans quelle mesure évolueront les recettes réalisées par l’entreprise € sur
chacun des marchés envisagés. Si on prévoit que le revenu (pouvoir d’achat) des
consommateurs doit augmenter de 2% ?
2) Supposons maintenant que ce revenu (pouvoir d’achat) reste inchangé et que les prix
peuvent être fixés librement par l’entreprise (E).

Quelle sera la politique de prix à envisager pour chaque produit si l’objectif de l’entreprise est
d’augmenter son chiffre d’affaires ?
Exercice XII  :
On donne les fonctions de demande de deux biens 1 et 2
Q1 = 5,75 P1 + 38,64 P2 – 240,90P – 0,087 R
Q2 = 33,85 P1 – 13,33 P2 + 140,60P – 0,045R
où Q1 et Q2 : quantités demandées des biens 1 et 2
P1 et P2 : prix des biens 1 et 2 ;
P : niveau général des prix ;
R : revenu nominal
A un instant donné du temps, on sait que :
P1 = 2 ; P2 = 10 ; P=1 ; R= 1000
Compte tenu de ces précisions, il est demandé :
1) de calculer les quantités respectives des biens qui seront demandées ;
2) de déterminer :
a) les élasticités-revenu des deux biens
b) les élasticités-prix directes des deux biens ;
c) les élasticités-prix croisées des deux biens ;
3) de préciser la nature des deux biens en question.

Exercice XIII  :
La demande d’un bien Q en fonction de son prix P est donnée au tableau suivant :
P 5 4 3 2 1
Q 30 40 50 60 80

1) Calculer les élasticités de la demande par rapport au prix lorsque P passe de 1 à 2, de 2


à 3, de 3 à 4, de 4 à 5.

Effectuer le même calcul pour des modifications de prix en sens inverse (de 5 à 4, de 4 à
3, de 3 à 2, de 3 à 2, de 2 à 1)
Tirer des conséquences de ces deux séries de calculs.
2) Quel et le calcul d’élasticité qui permet de pallier à l’inconvénient mis en évidence à la
question précédente.

Procéder à ce nouveau calcul.

99
II. Eléments de solution
Exercice I  :
a) L’utilité totale mesure la satisfaction que l’individu considéré pense éprouver en
consommant un bien. .
L’utilité marginale d’un bien mesure l’accroissement de l’utilité totale qui résulte de la
consommation d’une unité supplémentaire de ce bien.
Le tableau suivant regroupe les valeurs des utilités totales et marginales des deux biens.

X 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
Umx 0 10 8 6 4 2 0
Y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Umy 0 12 11 9 7 4 0

Figure 1
Les utilités totales et marginales
Ux
50
Umx
45
Uy
40
Umy 35
30
25
20
15
10
5
0
0 1 2 3 4 5 6
x
y

b) Les biens x et y ayant le même prix, le consommateur doit comparer uniquement les
utilités marginales des deux biens pour effectuer son choix.

A l’équilibre : x = 4 et y = 5
Umx = Umy = 4
R = x Px + y Py
18 = 4 × 2 + 5 × 2 = 18
c) Les prix des deux biens étant différents, le consommateur pour faire son choix doit
comparer les utilités marginales des deux biens pondérées par leurs prix.

Le tableau des utilités marginales pondérées par les prix.


X 0 1 2 3 4 5 6

100
Ux 0 10 18 24 28 30 30
Umx / 2 0 5 4 3 2 1 0
Y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Umy / 3 0 4 3,67 3 2,33 1,33 0

Le revenu est égal à 15 Dh

A l’équilibre :

R = x Px + y Py → 15 = 3 × 2 + 3 × 3

Le revenu égal à 9 Dh
Le consommateur choisit la combinaison qui lui procure l’utilité totale la plus grande soit :
x = 3 et y = 1
Exercice II  :
1) Umx → Utilité additionnelle procurée par la dernière dose acquise d’un bien (x)
2)

R = x Px + Y Py

3) A l’équilibre → X = 3
Y=6

12 = 2 (3) + 1 (6) =12

4) Si Px diminue → X sera substitué à y.


effet de substitution
effet de revenu

Exercice III  :
a-

i) R = x Px + y Py ↔ y =

ii) Le prix du bien x (Px) peut être calculé en résolvant l’équation :


R = x Px + y Py ↔ 1400 = 2Px + 600 → Px = 400 Dh
b-

U1 : (x+y) (y+2) + 36 peut s’écrire : y1 =

101
et U2 : xy + 2x + 2y = 77 peut s’écrire : y2 =

i) La représentation graphique de U1 (la courbe y1) peut se faire en reportant sur un


graphique quelques valeurs (x, y1). Il en est de même pour la courbe U2 (la courbe y2).
Exemple
X 1 2 3 4 5 6 7 8
y1 10 7 5,2 4 3,14 2,5 2 1,2
y2 25 18,25 14,2 11,5 9,5 8,12 7 6,1

ii) Le TMSxy mesure la quantité du bien y à la quelle doit renoncer le consommateur en


contrepartie d’une unité supplémentaire du bien x pour conserver le même niveau de
satisfaction.

- La transposition de la droite du budget sur le graphique des courbes


d’indifférence donne la solution graphique. La combinaison optimale est donnée
par le point de tangence entre U1 et la droite du budget : (x∗ ; y∗) = (1 ; 10)

c- ? (x∗ ; y∗)


Vérification mathématique :
→ La condition d’optimisation est

→La contrainte budgétaire implique :

1400 = 400x + 100y (b)


En résolvant le système d’équations (a) et (b) (par substitution), on obtient :
(x∗ ; y∗) = (1 ; 10)

e-

i) Les nouvelles données sont :


Px2 = 100 ; Py = 100 ; R = 1400
→ ? (x∗2 ; y∗2)
(x∗2 ; y∗2) est obtenu en résolvant le systéme suivant :

(a)

(b) R2 = xPx2 + yPy y = - x + 14 (x∗2 ; y∗2)= (7 ; 7)

102
ii) → Le consommateur atteint un degré de satisfaction supérieur puisque la nouvelle
combinaison se situe sur une nouvelle courbe d’indifférence
U2 (situé plus haut que U1). En effet, U (x,y) = xy + 2x + 2y → u (1, 10) = 32

iii) → Effet de substitution : lorsque le prix du bien x diminue par rapport à celui du
bien y, le revenu nominal étant supposé constant, on accroît la consommation du bien x
au détriment de celle de y.
iv) → Effet revenu : les prix étant constants, une augmentation du revenu engendre une
augmentation de la quantité consommée des deux biens.
→Lorsqu’une variation de prix se produit les deux effets vont simultanément
entrer en jeu (car une baisse du prix d’un bien, par exemple, engendre une
augmentation du pouvoir d’achat du consommateur).

v) U (x, y) = xy + 2x + 2y ; R= 1400Dhs

Equilibre initial (t0) Equilibre final (t1)

Px1 = 400 ; Py1 = 100 Px2= 100 ; Py2 = 100

Y1 = -4x + 14 Y2= -x + 14

(x∗1 ; y∗1)= (1 ; 1) (x∗2; y∗2)= (7 ; 7)

→ Pour dissocier le s deux effets, on doit introduire une étape intermédiaire (théorique)
par laquelle on calcule l’équilibre théorique. Pour cela, on suppose, par exemple, que le
consommateur doit maintenir la même consommation (même quantités) avec les

nouveaux prix. Il doit alors disposer du revenu théorique tel que :

= 1100 ; x = 100 ; y = 100 (avec la même fonction d’utilité)

La droite de budget théorique devient : = -x + 11

L’équation théorique est alors : ( ∗


; ∗
) = (5 ,5 ; 5,5)
→ Effet de substitution :
∗  1
; ∗= 5,5 – 1 = 4,5
∗  1
; ∗= 5,5 – 10 = - 4,5
→ Effet de revenu :
∗ 
2 - ∗= 7 - 5,5 = 1,5

y2∗ - ∗= 7- 5,5 = 1,5


→ Effet total :
∗ 
2 - x1∗= 7 - 1 = (4,5 + 1,5) = 6

103
y2∗ - y1∗= 7- 10 = (-4,5 + 1) = - 3,5
N.B : Il existe une autre méthode pour dissocier les deux effets (Cf. Cours).
Exercice IV  :

1)

S= 2x2y

S= 3x 3/4 y ½

S= x + 2y + xy + 40

S= 10

2) a) Les données :

S= 4x + 8y + 2xy +16 ; R = 100 ; Px = 10 ; Py = 20


L = U(x, y) + (R – x Px – y Py)

= 4x + 8y + 2xy + 16 + (100 – 10x – 20y)

→ Les conditions d’optimisation de 1er ordre impliquent :

(a) = 4 + 2y – 10 = 0

(b) = 8 + 2x – 20 = 0

(c) = 100 – 10x – 20 y + 0

(a) divisé par (b) nous permet d’avoir une relation entre x et y qu’on utilise dans (c). On
obtient alors :
(x∗ ; y∗) = (5 ; 2,5) et S∗ = S(x∗ ; y∗)= 81.

(b)Le multiplicateur de Lagrange est égal à : dU/dR. Il mesure donc le supplément
d’utilité totale qui découle du desserrement de la contrainte budgétaire.
(c) ? R tel que : Px = 5 ; Py = 10 ; S(x ; y) = 81

104
→ La condition d’équilibre est :

→ S(x ;y) = 81 4x + 8y + 2xy + 16 = 81 (b)


(a) et (b) nous donne (x∗ ; y∗) = (5 ; 2,5). En remplaçant x et y par les valeurs
d’équilibre dans la contrainte budgétaire, on trouve : R = 50.

Exercice V  :
La courbe d’indifférence intertemporelle exprime toutes les combinaisons indifférentes pour
le consommateur qui choisit entre la quantité C1 en t1 et C2 en t2.
Le taux de préférence intertemporelle (TPI) : TPI = - (TMS + 1) avec TMS = la quantité de
consommation à laquelle on est prêt à renoncer en t1 pour avoir une unité de plus à
consommer en t2.
→ La ligne du budget sans intérêt est :
C2 = (R1 + R2) – C1
En t1, la consommation maximale est C1 = R1 + R2 (C2 = 0)
En t2, la consommation maximale est C2 = R1 + R2 (C1 = 0)
→ La ligne du budget (avec intérêt) est de la forme : C2 = a C1 + b
Calcul des coefficients a et b :

- En t1, la dépense maximale est C1 = R1 + (C2 = 0)

- En t2, la dépense maximale est C2 = R1 (1 + i) + R2 avec C1 = 0

→ En remplaçant la forme générale de la droite du budget, on obtient :

0=a+ +b a = - (1 +i)

R1 (1 + i) + R2 = b b= R1 (1 + i) + R2

Donc: C2 = - (1 = i) C1 + R1 (1 +i) + R2 = R2 + (R1 –C1) (1 + i)

→ ? i = TPI
A l’équilibre, on a: TMS = - (1 + i) (pente de la droite du budget). Or, pas définition :
TPI = - (TMS + 1) TMS = -1 – TPI
Donc : - (1 + TPI) = - (1 + i) TPI= i
Les données : U(C1.C2) = C1.C2 ; R1= 10000 ; R2= 5000, i=5%
→ ? (C1∗.C2∗) : (résolution par la méthode de Lagrange).
L = C1. C2 +

(a) = C2 – 1,05 =0

(b) = C1 - =0

105
(c) = (10000 – C1) (1,05) + 5000 – C2 = 0

En divisant (a) par (b), on obtient une relation, entre C 1 et C2 qu’on utilise dans la relation (c).
On trouve : (C1∗.C2∗) = (7381 ; 7750)

I
Fonctions d’utilité.
Courbes d’indifférence.
Cartes d’indifférence.

Exercice n°1
ÉNONCÉ : Le tableau suivant donne différentes combinaisons de biens 1 et 2
procurant un niveau d’utilité U0 = 2 au consommateur.
Si x1 est la quantité consommée du bien 1 et x2 la quantité consommée du bien
2, on a :
x1 3 6 9 12
x2 9 5 2 1
 Tracer la courbe d’indifférence associée
au niveau d’utilité U0 = 2.

106
 Calculer le TMS entre x1= = 9 et x1 = 12le long de cette courbe
d’indifférence.
CORRIGÉ :
 Traçons la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 2 :
Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples
(x1, x2) nous décrivant un ensemble de situations nous donnant la même
satisfaction. Cette satisfaction est ici égale à : U0 = 2.

D’où le graphique suivant :

 Calculons le TMS entre x1 = 9 et x1 = 12, le long de cette courbe


d’indifférence :
Nous savons que le taux marginal de substitution indique dans quelle mesure on
doit substituer le bien 2 au bien 1 pour rester sur une même courbe
d’indifférence, c'est-à-dire pour que le consommateur grade la même satisfaction
(U0 = 2, ici).
Soit U la fonction d’utilité du consommateur, calculons sa différentielle totale :
dU = U’x1 dx1 + U’x2 dx2 (1) ;
Or le long d’une courbe d’indifférence, le niveau d’utilité est identique, d’où
dU = 0.
Par conséquent, (1) => U’x1dx1 + U’x2dx2 = 0 (2)
(2) => U’x1dx1 = -U’x2dx2 (3)

(3) =>
=- = TMS

Application numérique  :

107
TMS = - =- =

En conclusion, le TMS entre x1 = 9 et x1 = 12, pour un niveau d’utilité U0 = 2


est : TMS = 0,333

Exercice n°2
ÉNONCÉ : soit U = x1. x2 la fonction d’utilité d’un consommateur.
 Que représentent x1 et x2 ?
 Tracer une courbe d’indifférence associée à U.
 Tracer une carte d’indifférence associée à U.
 Calculer les utilités marginales.
 Sont elles croissantes, décroissantes, constantes ?
 Déterminer le TMS entre les deux biens. Faire une représentation graphique.
 Calculer le niveau d’utilité ressenti par le consommateur si son panier de
consommation est : ( , ) = (1, 3).
CORRIGÉ :
 Déterminons la signification de x1 et x2 :
x1 représente la quantité consommé du bien 1 ;
x2 représente la quantité consommé du bien 2.

 Traçons une courbe d’indifférence associée à U :


Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples
(x1, x2) nous décrivant un ensemble de situations nous donnant la même
satisfaction.
Soit U0 = 1, 1 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 1 => (1).

x2la
(1) Représente l’équation de = courbe d’indifférence associée au niveau
d’utilité : U0 = 1.

Prenons 3 points : (a) si x1 = 1 , x2 = 1


(b) si x1 = 2 , x2 = 0,5
(c) si x1 = 0,5 , x2 = 2.
D’où le graphique suivant :

108
Il est bon de remarquer que la courbe d’indifférence est convexe par rapport à
l’origine et que tout le long de cette courbe d’indifférence le niveau de
satisfaction est constant et égal à U0 = 1.

 Traçons une carte d’indifférence :


Nous savons qu’une carte d’indifférence correspond à un ensemble de courbes
d’indifférence chacune étant associée à un niveau d’utilité donné et constant.
( ) Soit U0 = 1, 1 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 1=> (1).
x2 =
(1) représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau
d’utilité : U0 = 1.

Prenons 3 points : (a) si x1 = 1 , x2 = 1.


(b) si x1 = 2 , x2 = 0,5.
(c) si x1 = 0,5 , x2 = 2.
( ) Soit U0 = 2, 2 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 2=> (2).
x2 =
(2) représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau
d’utilité : U0 = 2.

Prenons 3 points : (a) si x1 = 1 , x2 = 2.


(b) si x1 = 2 , x2 = 1.
(c) si x1 = 0,5 , x2 = 4.

109
( ) Soit U0 = 3, 3 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 3=> (3).
x2 =

(3) représente l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau


d’utilité : U0 = 3.

Prenons 3 points : (a) si x1 = 1 , x2 = 3.


(b) si x1 = 3 , x2 = 1.
(c) si x1 = 0,75 , x2 = 4.
D’où le graphique suivant :

En définitive, il est bon de noter que d’une part le long d’une courbe
d’indifférence le niveau de satisfaction est constant, d’autre part, plus la courbe
d’indifférence est haute par rapport à l’origine, plus son niveau d’utilité est élevé
et, enfin, les courbes d’indifférence sont convexes par rapport à l’origine.
 Calculons les utilités marginales :
Nous savons que l’utilité marginale du bien i est le supplément d’utilité ressenti
par le consommateur lorsqu’il consomme une unité supplémentaire de ce bien i.
Mathématiquement, elle nous est donnée par la formule :

U’xi =
Application numérique  :

U’x1 = x2 > 0
110
U’x2 = x1 > 0
Pour le bien 1 :
Pour le bien 2 :
Ici, les deux utilités marginales sont positives ce qui signifie qu’une
augmentation de la quantité consommée du bien i (i = 1, 2) entraîne un
accroissement de la satisfaction du consommateur.
Inversement, si l’utilité marginale du bien i avait été négative, l’interprétation
économique aurait été : une augmentation de la quantité consommée du bien i
entraîne une diminution de la satisfaction du consommateur. On dit alors que le
bien i est une nuisance ou que le bien i est source de désutilité.
Cela est vérifié, entre autre, quand le bien i est le « travail ».
 Sont-elles croissantes, décroissantes ou constantes ?
Pour répondre à cette question, nous devons calculer les dérivées secondes :
U’’x1.x1 et U’’x2.x2.
Application numérique  :

U’’x1.x1 = 0
U’’x2.x2 = 0
Comme les dérivées secondes sont toutes les deux nulles, nous pouvons
affirmer que les utilités marginales des biens 1 et2 sont constantes.
 Déterminons le TMS et sa représentation graphique :
Nous savons que le TMS indique dans quelle mesure on doit substituer le bien 2
au bien 1 pour rester sur une même courbe d’indifférence, c'est-à-dire pour que
le consommateur garde la même satisfaction.
Soit U = x1.x2, la fonction d’utilité du consommateur.
Calculons sa différentielle totale : dU = U’x1dx1 + U’x2dx2 (1) ;
Or le long d’une courbe d’indifférence, le niveau d’utilité est identique, d’où
dU = 0.
Par conséquent, (1) => U’x1dx1 + U’x2dx2 = 0 (2)
(2) => U’x1dx1 = - U’x2dx2 (3)

(3) =>
=- = TMS
Application numérique  :

TMS =
Représentation =graphique1 :
Pour cela traçons la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 1.

111
Soit A = (x1, x2) un panier de biens et U0 = 1 la courbe d’indifférence qui lui est
associée.
Soit B = (x1 + x1, x2 + x2) un nouveau panier de biens supposé équivalent à A.
cela signifie que A et B se trouvent sur la même courbe d’indifférence U0 = 1.
1. Source du graphique : Guerrien B., Nezeys B., Microéconomie et calcul économique, éd.
Economica, 2ème édition,1987

On peut donc substituer x2 du bien 2 à x1 du bien 1sans modifier le niveau de


satisfaction ressenti par le consommateur.

Le rapport - mesure le TMS.

Graphiquement, le TMS est donné par la valeur absolue de la pente de la


tangente en A à la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 1.
Ici comme les courbes d’indifférences sont convexes par rapport à l’origine, le
TMS est décroissant lorsqu’on se déplace de C à D car la valeur absolue de la
pente de la tangente à la courbe d’indifférence diminue.
 Calculons le niveau d’utilité ressenti par le consommateur si = 1 et
= 3:
Si = 1 et = 3, la satisfaction ressentie par le consommateur est :
U*= = .
3.

Exercice n°3
ÉNONCÉ : soit U = 2 x1 . x2 , la fonction d’utilité d’un consommateur avec
> 0 et > 0.

112
 Si = 1 et = 2, tracer une courbe d’indifférence.
 Calculer les utilités marginales. Sont-elles croissantes, décroissantes,
constantes ?
 En déduire, sans démonstration, la valeur du TMS.
CORRIGÉ :
 Traçons une courbe d’indifférence avec = 1 et = 2 :
Si = 1 et = 2, alors U = 2x1.x22.
Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples
(x1, x2) nous décrivant un ensemble de situations nous donnant la même
satisfaction.
Soit U0 =2, 2 étant un niveau d’utilité donné.

U = U0 <=> 2x1.x22 = 2 => x22 = => x2 = ,


Car une quantité consommée ne peut être négative.
D’où l’équation de la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité
U0 = 2 est .

Prenons x32 points :


= (a) si x1 = 1 , x2 = 1.
(b) si x1 = 4 , x2 = 0.5.
(c) si x1 = 0.25 , x2 = 2.
D’où le graphique suivant :

Il est bon de remarquer que la courbe d’indifférence est convexe par rapport à
l’origine et que tout le long de cette courbe d’indifférence le niveau de
satisfaction est constant et égale à U0 = 2.

113
 Calculons les utilités marginales :
Nous savons que l’utilité marginale du bien i est le supplément d’utilité ressenti
par le consommateur lorsqu’il consomme une unité supplémentaire de ce bien i.
Mathématiquement, elle nous est donnée par la formule : .

U’x1 =

Travaux dirigés de microéconomie ensembles 3, 4,5et 6


Professeur : M. DINAR
2009 - 2010

Première partie : Questions de cours

114
9) qu’est ce que l’utilité d’un bien ? L’utilité marginale ? Comment cette dernière varie t-
elle en fonction de la consommation d’un bien ?
10) Quelles sont les principales critiques adressées à la théorie de l’utilité marginale ?
11) Quels sont les facteurs qui limitent le choix du consommateur ?
12) Qu’entend t-on par préférences des consommateurs ? quelles sont les hypothèses de
base de la théorie des préférences ?
13) Quelles sont les caractéristiques d’une courbe d’indifférence ?
14) Quelle est la relation entre l’utilité marginale et la monnaie ?
15) Etablir la relation entre le TMS et les utilités marginales
16) Un consommateur disposant d’un revenu R, qu’il cherche à répartir entre deux biens
X et Y de quantités respectives x et y et de prix respectifs px et py
c) établir l’équation du budget et tracer la droite budgétaire
d) même question lorsque
- le revenu subit une variation telle que ΔR > 0 c'est-à-dire que le consommateur
dispose d’un revenu R1 plus élevé
- le revenu subit une variation telle que ΔR <0 c'est-à-dire que le consommateur dispose
d’un revenu R1 moins élevé

Deuxième partie : questions de réflexion QCM


Choisir la bonne réponse parmi les trois, dans les questions suivantes

13) lorsque l’utilité marginale d’un bien est décroissante :


g) l’accroissement de l’utilité totale est de plus en plus faible
h) la pente de la courbe de l’utilité tend vers Zéro
i) le consommateur ne doit pas désirer plus de ce bien

14) l’eau est indispensable et l’or ne l’est pas . Or le prix de l’eau est nettement plus faible
que celui de l’or. Ce paradoxe de la valeur :
d) vient du manque de proportionnalité entre le prix et l’utilité totale de certains biens
e) illustre le fait que les consommateurs ne confèrent pas tous la même valeur à un bien
f) exprime la différence entre l’utilité totale et l’utilité marginale d’un bien

15) la théorie ordinale estime :


g) qu’on peut mesurer l’utilité procurée par un bien
h) on peut ordonner les utilités par ordre de référence
i) on peut classer les utilités marginales sans faire recours à une unité de mesure

Troisième partie : Exercices d’application

Exercice 1) Un consommateur a le choix entre les dix combinaisons possibles de


deux biens X et Y suivantes ( qx et qy représentent les quantités de biens X et Y )

N° de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
combinaison
qx 4 6 6 8 8 10 12 12 14 16
qy 26 24 12 16 9 12,6 6 10 5,4 8

115
Le consommateur affirme être indifférent entre les combinaisons impaires d’une
part et les combinaisons paires d’autres part.

c) établir les tableaux respectifs des deux situations


d) établir les deux courbes d’indifférence

Exercice II) soit un consommateur désirant 10 crayons quelle qu’en soit la couleur. C'est-à-
dire qu’il est indifférent aux couleurs des crayons
d) établir l’équation de la droite budgétaire
e) quelle est la nature des courbes d’indifférence
f) tracer les courbes d’indifférence.

Exercice III) a) Déterminer le TMS pour la fonction de satisfaction suivante :

S= 4 x³ + y
e) des deux biens x et y lequel est le plus préféré par le consommateur

Exercice IV) déterminer le TMS de la fonction d’utilité 4x².2x½ ,


Commenter le résultat.

B) de satisfaction

C) expliquer la signification d’une fonction de demande et d’une fonction d’utilité et


montrer la relation existante entre ces deux fonctions

D) calculer à partir de la fonction U , d’un revenu R= 500 et des prix px = ½ et py = 15,


les quantité x et y qui maximisent la satisfaction du consommateur

E) si R augmente de 10 % :

- aura-t-il une préférence pour le bien X ou Y ?


commenter le résultat obtenu en précisant si possible la nature des biens x et y et la relation
entre ces Exercice V) un consommateur désire maximiser sa satisfction à partir d’une
fonction d’utilité : S= 4. x½ . 1/2y², ‘un revenu R= 90 et des prix px = 5 et py = 20
a) calculer l’utilité maximale réalisée (condition de 1er ordre seulement)
b) si le prix de y baisse et devient : py =10, que se passe t-il au niveau de
l’équilibre. Commenter le résultat

Exercice VI) sachant que les élasticités de la demande par rapport aux prix de trois sortes de
tabacs sont les suivantes ( P : prix , D : demande) :

M(P) W(P) Q(P)


M(D) -1,7 1,5 0,01
W(D) 1,2 -1,6 0,1

116
O(D) 0,3 0,2 -0,8

c) expliquer l’utilité du calcul de l’élasticité de la demande


d) quelle est la nature des biens M,W,O ?
e) quelles sont les relations qui existent entre ces trois biens ?

Exercice VII) un consommateur dispose pour le bien X de la fonction de demande suivante :

Qx = 3R /2Px avec R le revenu Px le px de X

c) déterminer l’élasticité prix. commenter le résultat


d) déterminer l’élasticité revenue. commenter le résultat

Exercice VIII) un consommateur a une fonction d’utilité U= 4xy et un budget R = 240


consacré à l’achat des biens X et Y avec px =2 et py = 3

d) calculer l’utilité maximale par la méthode substitution


e) quelle est la pente de la ligne de contraintes budgétaire et quelle est sa signification ?
f) si R varie comment se déplace la droite de contrainte budgétaire ?

Exercice IX) considérons la fonction d’utilité suivante :

U= (x + 100)³/² . y½ et un revenu R= 500=x + 3y

Déterminer par le lagrangien, la consommation qui maximise la satisfaction du


consommateur

Exercice X) soit les éléments suivants : U= x¹/³ y½ ; R= 30 ; px =1 + X² /144 ; py= 1

Quelles sont les quantités de x et y qui maximisent la satisfaction du consommateur

Quatrième partie : Problèmes

Problème 1) soit la fonction d’utilité suivante :

2) considérons la fonction d’utilité suivante

U = 1/6 x³/4 .y 1/4

- Pour R , px et py déterminer les fonctions de demande rationnelles de x et y pour


lesquelles il y a un maximum deux biens

Problème 2) calculer à partir du TMSxy la combinaison de x et y qui maximise la


satisfaction du consommateur et l’utilité totale obtenue, sachant que celui – ci dispose des
éléments suivants :

117
U = (x-y). x½ et R= 4x + 8 y = 44

4) déterminer la fonction de la courbe d’indifférence.


5) Déterminer l’équation de la contrainte budgétaire.
6) La droite de la contrainte budgétaire,
a) vérifie t-elle l’axiome de non saturation ?
b) exprime t-elle une utilité marginale décroissante ?
4) si le revenu double quelle serait la nouvelle combinaison de x et y
5) quelles sont les fonctions de demande de x et y
6) quelle est l’élasticité de la demande du bien x par rapport au revenu ?

118
Théorie des jeux
Définition :

La théorie des jeux à pour objet l’étude des choix, des décisions et des stratégies des individus
en interaction ainsi que la résultante ou les conséquences de 9 choix pour eux et pour la
collectivité.

Tout jeu est caractérisé par un certain nombre de règles qui s’imposent au joueurs : c’est dans
le cadre de ces règles que leurs décisions sont prises, décision qui prennent la forme de
stratégie c'est-à-dire de plans d’actions détaillés qui dépendent du domaine de choix de
chacun mais aussi du comportement d’autres. (Fransisco Vergara XI 254).
Il faut préciser que le domaine privilégie de la théorie de jeux est la concurrence imparfaite.

I- L’hypothèse d’information complète

Un jeu est dit à information complète si chacun des participants connait :

- son ensemble de choix (possibilité d’action)


- l’ensemble de choix des autres joueurs
- toute la gamme des possibles, et les gains qui leurs sont associés ;
- les motifs des autres joueurs (en plus des siens propres).

Il est généralement supposé que les joueurs (entreprises) ont un comportement rationnel et
cherchent donc à maximiser leurs gains (profits).

Le fait que chacun connaisse les motifs de choix des autres signifie que tout joueur peut « se
mettre dans la peau des autres » avant de prendre sa décision dans la mesure où tout le monde
procède de même, il y a enchaînement aux fin je sais que les autres peuvent se mettre à ma
place, qu’ils savaient que je le sais, ainsi de suite.

II- Forme stratégique d’un jeu

Soit deux entreprises Lacto et Lacta, qui se propose de lancer un nouveau type de yaourt dont
les données sont les suivantes :
 Les deux entreprises peuvent écouler 10 millions d’unités à 3 DH l’unité.
 Le coût marginal pour les deux entreprises est de 1 DH
 Le bénéfice ou la recette nette par unité produite est de 2 DH

119
 Les coûts fixes de Lacto sont supérieurs à ceux de Lacta, 15 millions de DH (MDH)
contre 12 MDH (lorsqu’il n’y a pas de production ces couts sont nuls).

Première hypothèse :

 Si Lacta satisfait toute la demande (10 millions d’unités), elle fait un profit de :

2 DH× 10 millions d’unités – 12 MDH = 8 MDH


(Recettes nettes) (Coûts fixes) (Profit)

 Dans le cas ou Lacto est seule à produire, son profit est de :

2 DH × 10 millions d’unités – 15 MDH = 5MDH

 Reste une troisième situation ou touts les deux décident de produire, cas délicat, il peut
en découler :
 Des guerres de prix
 Un partage du marché
 Ou toute forme de conflit ou collusion

En se lançant touts les deux dans la production, les deux entreprises écoulent chacune 5
millions d’unités, il va en résulter 2 MDH de perte pour Lacta :

2 DH × 5 million d’unités – 12 MDH = -2 MDH


Et 5 MDH de perte pour Lacto
2 DH × 5 million d’unités – 15 MDH = -5 MDH

Le tableau ci-dessous représente le jeu sous forme stratégique (ou normale)

Lacta
produit Ne produit pas

produit (-5,-2) (5,0)


Lacto
Ne produit pas (0,8) (0,0)

Le vecteur (x,y) signifie que Lacto a un profit égal à x et que Lacta réalise un profit égal à y.
Conjecture :

En théorie économique, croyance ou opinion, ou anticipation d’un individu sur la façon dont
d’autres individus vont réagir à ses propres choix, les conjectures sont un ingrédient
indispensable de tout modèle ou les agents sont censés prendre des décisions de façon
consciente (ou rationnelle), car se sont elles qui détermine, entre autre, leur comportement.

120
III- Arbre de KUHN

Le tableau précédent peut être représenté sous forme d’un arbre, dit arbre de KUHN, comme
le montre la figure ci-dessous.

Arbre de KUHN

Produit (-5,-2)
Produit Lacta
Ne produit pas (5,0)
Lacto
Ne produit pas Lacto
Produit
(0,8)

Ne produit pas (0,0)

Cette présentation à l’avantage d’être plus parlante que celle du tableau si dessus. Mais, elle
suggère qu’il y a un certain ordre dans les actions. Donc, pour que le jeu soit spécifie, il faut
préciser l’ordre des coups.

Ici trois cas sont possibles :

1. Lacto joue d’abord (figure1)


2. Lacta joue d’abord (figure 2)
3. Lacto et Lacta jouent simultanément (figure 3) : dans ce dernier cas, on relie par un
pointille ou on englobe dans un « ballon » nœuds de l’arbre représentant les choix du
deuxième joueur, pour signifier que celui-ci ignore le chois du premier joueur.

Lacto joue d’abord (figure1)

Produit (-2,-5)
Lacto
Produit Ne produit pas (8,0)
Lacta (0,5)

Ne produit pas Lacto Produit


Ne produit pas (0,0)

121
L’ensemble des nœuds se trouvant à l’intérieur d’un même «ballon » est appelé ensemble
d’information. Evidemment l’existence d’ensembles d’information comportant au moins deux
nœuds peut poser des problèmes au moment du choix des stratégies par les joueurs concernés
(mais aussi pour 4 autres qui doivent tenir de leur comportement). C’est pourquoi les jeux
comportement de tels ensembles d’information sont des jeux à information imparfaite (cas de
la figure 3), les jeux à information parfaite n’ayent que des ensembles d’information réduits à
un seul nœud (figure 1 et 2).

IV- La méthode de récurrence à rebours

Supposons que les règles du jeu précisait que Lacto joue d’abord et que Lacta connait sont
choix (figure 1). On peut alors obtenir une solution du jeu en appliquant la méthode dite de
récurrence à rebours, méthode qui consiste à « commencer par la fin », en examinent le choix
du dernier joueur (ici Lacta), à partir duquel on déduit le choix de l’avant dernier joueur, et
ainsi de suite, jusqu’à parvenir au nœud de départ de l’arbre. Ainsi, le choix de Lacta est
simple :
Si Lacto produit, mieux vaut pour elle de ne pas produire (gain nul plutôt que de perdre
2MDH).
Et si Lacto ne produit pas, alors elle a intérêt à produire (gain de 8 million contre gain nul).
Si on tient compte de ces choix, la figure 1 se réduit à la figure 4 :

Produit (5,0)
Lacto
Ne produit pas (0,8)

Le choix de Lacto est alors immédiat : elle décide de produire. Cette démarche n’est valable
que pour le jeu à information parfaite. Non pour le jeu à information imparfaite (figure3).

V- L’élimination des stratégies dominées


a) La solution à stratégie dominante

L’élimination des stratégies dominées est un concept de solution qui peut permettre de
dégager une solution unique (non coopérative), comme cela est le cas pour le jeu de tableau
suivant, ou A et B font leur choix en ignorant celui de l’autre.
Joueur B
t1 t2 t3

Joueur A S1 (4,3) (2,7) (7,4)

S2 (5,2) (5,1) (6,0)

La stratégie t3 de B est dominée par sa stratégie t2, puisque t2 procure un gain supérieur à B
que t3, quel que soit le choix de A (7au lieu de 4 si A retient S1, 1 au lieu de 0 pour S2).
Sachant cela, le choix de A est simple, car si on élimine t3 dans le tableau 6, alors S2 domine
S1 (elle rapporte 5 contre 4, pour t1, et 5 contre 2, pour t2). Sachant que A va choisir S2, il ne
reste plus à B qui à jouer t1, qui lui rapporte plus t2 lorsque A joue S2, le jeu à pour solution
en stratégies dominante, le couple de stratégies (S2, t1).

122
Il faut préciser que ce n’est pas la seule solution, car si on adopte un concept de solution
coopératif alors (s1, t3), qui rapporte 7 à A et 4 à B, est une solution envisageable, solution
qui est d’ailleurs strictement préférée selon le critère de Pareto à la solution non coopérative
(s2, t1).
Cependant (s1, t3) est que si B sait que A va jouer s1, alors grande est la tentation pour lui de
jouer t2, et d’augmenter ainsi son gain.
Autrement dit, (s1, t3) n’est pas une solution « d’équilibre », puisque au moins l’un des
joueurs a intérêt à son écarter. Cette solution est qualifiée de l’équilibre de Nash. (Fransisco
Vergara CF N 254).
b) Le dilemme du prisonnier

Le dilemme du prisonnier est un type de jeu ou des individus ont intérêt à s’entendre, plutôt
qu’à ne pas s’entendre, mais ou chacune peut gagner à ne pas respecter un éventuel accord, si
les autres s’y tiennent. Tel est le cas lorsque deux suspects sont incités à se dénoncée l’un
l’autre, le tableau ci-dessous :

B
Se tait dénonce

A Se tait (2,1) (-5,4)

dénonce (3, -2) (-2, -1)

On constate que, pour chaque joueur, la stratégie consistant à se taire est dominée par celle
consistant à dénoncer l’autre. Par conséquent, la méthode d’élimination des stratégies
dominées conduit à une solution unique : A et B se dénoncent mutuellement solution
inefficiente. (A et B gagneraient à se taire tous deux), mais inévitable si on adopte un strict
point de vue individualiste (chacun à intérêt à dénoncer l’autre, si celui-ci se tait).
Des situations de type dilemme du prisonnier sont fréquent en économie : cas d’un duopole
(ou d’un oligopole).

VI- L’équilibre de Nash

Un ensemble de stratégie est un équilibre de Nash si aucun joueur (entreprise) ne peut obtenir
un gain supplémentaire par un changement unilatéral de stratégie (c'est-à-dire en choisissant
une stratégie autre que celle d’équilibre, alors que les autres joueurs ont retenus leur stratégie
d’équilibre).
En économie, une optimum de Pareto est un équilibre de Nash car personne ne peut améliorer
sa situation sans déterminer celle d’un autre (donc, si cet autre ne bouge pas, une telle
amélioration n’est pas possible). Mais la réciproque n’est pas vraie, ainsi, l’équilibre de
duopole de Cournot est un équilibre de Nash (chacun maximise son profit en considérant la
production de l’autre comme donnée), tout en étant pas un optimum de Pareto.
Exemple de l’équilibre de Nash :
Joueur B

123
t1 t2 t3

Joueur A S1 (2,4) (3,0) (1,3)

S2 (0,1) (5,3) (8,2)

On constate que ce jeu ne comporte pas de stratégie dominé, ni pour A, ni pour B, si on


adopte pour concept de solution les stratégies dominantes, n’importe quel couple de stratégie
(Si, ti), i=1,2 ; j=1, 2,3 est une solution.
On peut envisager une autre solution. Ainsi, si on considère le couple de stratégies (s1, t1) on
arrive à une constatation intéressante :
Si chaque joueur considère le choix de l’autre comme donné, alors il n’a pas intérêt à modifier
son propre choix. Ainsi, si B joue t1, alors A à intérêt à jouer s1 (qui, lorsque B joue t1, lui
rapporte 2 au lieu de 0 pour s2) ; et si A joue s1, alors B à intérêt à jouer t1 (qui, lorsque A
joue s1, lui rapporte 4, au lieu de 0 pour t2 et 3 pour t3).
Il arrive qu’un jeu comporte plus d’un équilibre de Nash ; tel est le cas du jeu décrit par le
tableau ci-dessus ; on vérifie que (s2, t2) est aussi un équilibre de Nash.

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