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Chapitre introductif
1
M.DINAR
.La microéconomie est cette branche de l’économie qui met l’accent sur les choix des
individus (leurs plans et leurs dédisions). Ces individus (ou agents économiques :
consommateurs, producteurs, et Etat). Ces plans sont liés au comportement de chaque
individu. La macroéconomie quant à elle s’intéressent à l’économie nationale dans sa
globalité en étudiant les grands agrégats tels que le revenu national, le niveau total de la
production, le chômage.. etc.
Une unité de décision est caractérisée par une relation de préférence (capacité à classer et
ordonner les biens) et par des dotations initiales(en temps disponible, en biens, en titres de
propriété). Le consommateur par exemple a un plan qui consiste à répartir son revenu sur un
ensemble de consommation, soi un panier de biens. On suppose que le consommateur
cherche toujours à maximiser sa satisfaction.
L’entrepreneur a également un plan qui vise à maximiser son profit. A partir des facteurs de
productions (capital et travail ), il cherche la combinaison qui optimise sa production et
minimise les coûts.
Mais le dénominateur commun de tous les plans des individus est le prix et don la valeur des
biens et services consommés. Là deux approches de la valeur : la théorie de la valeur travail et
la théorie de la valeur d’usage.
Il importe d’exposer les deux conceptions de la valeur avant de passer au cadre d’analyse de
la microéconomie.
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Toute marchandise revêt un double caractère : valeur d’échange d’une part et valeur d’usage
d’autre part.
A) la valeur d’échange
L’approche en termes de valeur d’échange est due aux économistes classiques, pour eux le
travail est la source de la valeur. Pour David Ricardo par exemple la valeur est déterminée ,
précisément par la quantité de travail incorporée dans le bien ; et tout le travail de Ricardo
consiste à montrer comment se fait le partage de cette valeur entre les salariés, les capitalistes
et les propriétaires fonciers , soit V = salaire + profit + rente
Donc selon Ricardo le salaire, le profit et la rente sont les conséquences de la valeur , ils se
partagent la valeur du bien qui reste alors définie par la quantité de travail incorporée en lui .
A l’inverse pour Smith et J.B.Say , la valeur d’un bien est la somme des salaires, des profits et
des rentes versées pour produire le bien soit : salaire + profit + rente = profit
Smith considère que le profit et la rente sont de nature différente des salaire. sans contester
cette idée Ricardo s’ingénie à montrer que la valeur d’un bien reste fondée sur la quantité de
travail qu’il a nécessité.
Il faut préciser que l’échange se fait indirectement par la monnaie ou directement par le troc.
Il en résulte que la valeur d‘échange d’une paire d chaussure est de 10 mètre de tissu et de 50
kg d’orange.
B) la valeur d’usage
La valeur d’usage d’un bien est donc le degré d’utilité qu’un bien de consommation
présente pour un individu, et il peut être exprimé, pour chaque individu , par le prix qu’il
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serait disposé à payer pour acquérir ce bien. Si ce prix st supérieur au prix effectivement
payé, le consommateur bénéficie d’un surplus ou d’un rente .
De là, la valeur d’usage se fonde sur le jugement subjectif de chaque individu quant
l’utilité de la détention de ce bien, et sur la rareté de ce même bien.
Donc l’utilité seule ne suffit pas pour donner un prix aux choses, il faut encore considérer
leur rareté, c'est-à-dire la difficulté que l’on a à se procurer ce biens .
A) Le consommateur
S’agissant des ménages ayant à décider de leur consommation, de leur offre, de leurs
placements financiers, etc., l’hypothèses principale stipule qu’ils ont des préférences bien
ordonnées sur ce qui intéresse directement leurs conditions de vie. Les préférences du
consommateur sont représentées par une fonction d’utilité qu’il s’agirait de maximiser.
B) le producteur
Cet agent est mu par le seul mobile celui de la maximisation du profit. il est caractérisé
par un seul paramètre : la fonction de production, qui associe à un panier d’inputs
(matières premières, travail, capital..) , la quantité maximale d‘out put que l’on peut
obtenir à partir d’eux . la fonction de production est notée F= f(q1,q2 ,q3..qn)=f(Q) .
C’est grâce aux dotations initiales que les ménages (consommateurs) peuvent effectuer
les échanges. Les dotations initiales d’un ménage sont divisées en deux grandes catégories :
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D) le principe de la rationalité
S’il est un producteur sa rationalité consiste à maximiser son profit par le biais de la
fonction de production.
La théorie néoclassique a repéré le consommateur rationnel à partir de trois indices.
La cohérence des goûts suppose que le consommateur est capable d’établir un ordre de
préférence sur toutes les options qui s’offrent à lui. Ces choix une fois retenus doivent
respecter deux axiomes :
- axiome de non saturation : qui signifie qu’un consommateur qui a le choix entre deux
paniers de biens A et B par exemple, préférera toujours celui qui contient plus de bien
A ou plus de bien B ?
- Axiome de transitivité des choix : qui signifie que si un consommateur préfère une
combinaison (panier) A sur une combinaison B et cette combinaison B sur une
combinaison C alors il préfère A à C autrement dit :
Donc le revenu R est dépensé essentiellement pour l’achat d’une quantité du bien X et
D’une quantité du bien Y soit :
E) Maximisation de l’utilité
L’utilité est individuelle et donc différemment appréciée selon les individus. Reste le
problème de sa mesure. Certain suppose que l’individu soit capable de mesurer par un
indice quantitatif l’utilité qu’il retire de la consommation d’un bien, c’est l’approche
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cardinale. D’autres estiment qu’il est seulement capable d’indiquer un ordre de préférence
c’est l’approche ordinale.
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Chapitre II) théorie de l’utilité
Professeur M. DINAR
I) définition de l’utilité
C’est Léon Walras qui a le mérite de bien définir le concept d’utilité en relation avec la
richesse et la rareté « j’appelle richesse sociale l’ensemble des choses matérielles et
immatérielle qui sont rares, c'est-à-dire qui, d’une part , nous sont utiles , et qui d’autre
part , n’existent à notre disposition qu’en quantité limitée ………les choses sont utiles
dés qu’elles peuvent servir à un besoin quelconque et en permettent la satisfaction…..on
voit , d’après cela quel est ici le sens des mots rares et rareté. C’est un sens scientifique,
comme celui des mots de vitesse en mécaniques et chaleur en physique ».
Ayant définit utilité, richesse et rareté, L.Walras est allé jusqu’à les considérer comme des
concepts scientifiques qui marquent une révolution en sciences économiques.
Il faut préciser que lorsqu’on parle de l’utilité on tient pas compte du caractère moral ou
immoral du besoin ou du caractère préjudiciable (vin, cigarette..)
L’utilité totale U, d’un bien X quelconque, mesure la satisfaction globale que l’individu
retire de la consommation de ce bien. Le niveau de U dépend de la quantité du bien X.
On considère un panier de consommation (x1,x2) et on note x1 et x2 les quantités de chacun
Des biens achetés par le consommateur. A tout panier de consommation est associé un
nombre appelé utilité qui représente le niveau de satisfaction du consommateur. L’utilité
totale est fonction de l’utilité retirée par la consommation de chacun des biens.
x1 U1 x2 U2 U
1 10 1 5 15
2 20 2 9 29
3 27 3 12 39
4 31 4 13 44
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III) l’utilité marginale
Selon le professeur Michel Moret « l’utilité marginale c’est la satisfaction procurée par la
dernière unité d’un bien. Plus le nombre d’unité d’un bien est grand plus la satisfaction
procurée par les unités additionnelles est faible, en raison de l’effet de saturation. » .
Il faut préciser que l’utilité marginale, c'est-à-dire l’utilité de la dernière unité, exprime non
seulement la valeur d’usage de cette unité, mais également celle de chacune des unités
acquises d’un bien.
Pour comprendre ce principe, il faut considérer la valeur d’usage des unités avant leur
consommation. Elle est alors nécessairement la même pour chaque unité, car toutes sont
physiquement identiques, et n’importe laquelle peut être utilisée en dernier, donc peut
constituer l’unité marginale. Par conséquent, la valeur d’usage unitaire ne dépend pas de
l’ordre de consommation des unités, mais de leur nombre.
Pour comprendre l’utilité marginale nous donnons l’exemple suivant très simple : supposons
que la consommation de la première unité d’une glace vous apporte un certain niveau de
satisfaction ou d’utilité. Si vous consommez une deuxième unité votre utilité totale s’accroît,
parce que vous retirez une certaine utilité additionnelle de la deuxième unité de bien. Ainsi de
suite pour la troisième et la quatrième. On assiste donc à un accroissement de l’utilité c’est
cet accroissement qu’on appelle utilité marginale ». On en déduit que l’utilité totale est la
somme des utilités marginales.
Au fur et à mesure que la consommation d’un bien croit, son utilité marginale décroit, mais
son utilité totale augmente. Les économistes néoclassiques ont énoncé ce qu’on appelle la loi
de l’utilité marginale décroissante, selon laquelle « l’utilité marginale diminue à mesure que
la consommation augmente de plus en plus » .
La loi de l’utilité marginale décroissante fait que l’utilité totale augmente en décroissant
c'est-à-dire faiblement.
Exemple :
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Quantité Utilité totale Utilité marginale
consommée de
bien
0 0
4
1 4
3
2 7
2
3 9
1
4 10
0
5 10
6
10
Q
0 1 2 3 4 5
9
Figure 2 Evolution de l'utilité marginale
5
4
3
Série1
2
1
0
1 2 3 4 5
Les blocs hachurés représentent l’utilité additionnelle (utilité marginale) ajouté par
chaque nouvelle unité. Le fait que l’utilité totale augmente à un taux décroissant est
montré en graphique 2 par les marches descendantes de l’utilité marginale.
A) l’utilité cardinale
Ce sont les premiers économistes néoclassiques Jevons , Menger et Walras qui a la fin
du XIX siècle vont admettre que l’utilité des biens est mesurable . On les appelle les
cardinalistes. Pour les cardinalistes, les biens que l’on consomme ont « une valeur
d’usage » ou « utilité » que l’on peut mesurer objectivement (comme une longueur, un
poids).
Le consommateur serait alors capable d’exprimer par un nombre (une note chiffrée) , le
degré d’utilité qu’il attribue à chaque bien ou à chaque combinaison de biens.
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La possession d’une voiture procure à l’individu une quantité d’utilité égale à 10. la
possession de deux voitures, une quantité égale à 18. L’utilité marginale de la deuxième
voiture est égale 8 (18 – 10) . Ce tableau illustre bien le caractère croissant de l’utilité
totale U et la décroissance de l’utilité marginale Um.
Un bien est imparfaitement divisible s’il existe une unité en deçà de laquelle il est
impossible de descendre (u individu ne peut utiliser ni une demi voiture; ni 0,25 de paire
de lunettes : ces biens sont partiellement divisibles
L’utilité marginale d’un bien X imparfaitement divisible est la variation de l’utilité induite
par une unité supplémentaire de ce bien soit : Um = ΔU / ΔX
Le signe Δ signifie variation.
Dans l’exemple ci-dessus, l’utilité marginale procurée par la troisième voiture est :
Dans le cas d’un bien parfaitement divisible on peut toujours imaginer une quantité
additionnelle plus petite. Ainsi si l’on mesure la consommation en litres, 1 litre ne
représente pas vraiment la consommation marginale car on peut imaginer une
consommation de 0,5 litre ; 0,25 litres ; 0,005litres …etc. et ainsi de suite .
Dans ce cas, une définition rigoureuse de l’utilité marginale doit prendre en compte
l’évolution de l’utilité totale qui résulte d’une variation infiniment petite de la quantité de
X
L’utilité totale est donc supposée continue et dérivable, donc :
Um = dUt /dx = U’(X) = f’(x)= lim ΔUt / ΔX= Um (X) Quand ΔX tend vers 0
Certains économistes estiment que la mesure de l’utilité ne se révèle pas réaliste. Ils
proposent une possibilité de classer les utilités par ordre de préférence, sans toutefois les
mesurer, ce sont les ordinalistes , pour eux le consommateur dispose alors d’une mesure
ordinale de son utilité, c'est-à-dire n’a pas besoin d’attribuer des nombres qui représentent
(dans une unité arbitraire) le degré ou la valeur de l’utilité que chaque bien lui procure.
Le consommateur peut seulement ordonner les utilités des biens, si le bien A par exemple
est préféré au bien B alors l’utilité de A est préférée à l’utilité de B. C’est que le
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consommateur connaît une série e biens de biens par ordre de désirabilité ; quant il reçoit
son revenu, il commence par acheter des biens depuis le haut de la liste et descend aussi
bas que son revenu le permet.
Il faut préciser que cette hiérarchie n’exige plus d’utiliser un nombre pour mesurer. La
mesure disparaît donc : seul l’ordre est conservé.
Soit 3 paniers A , B, C composés de n biens dans des quantités variables , soit la relation
binaire notée ≥ où A≥B signifie que la panier A est préféré ou indifférent au panier B.
Cette relation vérifie assez logiquement les conditions suivantes :
1- la relation est réflexive : tout panier est préféré ou indifférent à lui même.
3) la relation est dite complète car pour tout couple de paniers, on soit A ≥ B soit, B ≥ A
Cette condition signifie simplement que le consommateur est capable de classer tous
paniers de biens possibles.
4) le consommateur préfère détenir de grandes quantités des différents biens plutôt que
des quantités plus faibles :
soit X(x1, x2, xi….xn) et Y ( y1,y2….yi…….yn)
si ces vecteurs sont tels que yi≥ xi pour tout bien i sauf au moins pour un bien lequel on
aura yi > xi, alors on dira que le panier Y est préféré à X . Il suffit donc que la
consommation d’un seul bien augmente, la consommation des autres ne diminuait pas ,
pour que ce bien soit préféré ; on dit qu’il y a non saturation des préférence .
la théorie de l’utilité ordinale est fondée sur la notion de courbe d’indifférence . c’est cette
courbe qui permet de présenter graphiquement les préférence ou les goûts du
consommateur.
Une courbe d’indifférence est le lieu géographique des points représentatifs des
combinaisons de biens de consommation donnant au consommateur le même niveau de
satisfaction (ou d’utilité).
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Exemple : soit les combinaisons de 2 biens suivants :
La courbe qui représente les combinaisons successives est dite d’indifférence, car, si on
fait abstraction de leur prix, il est indifférent au consommateur d’utiliser une combinaison
plutôt qu’une autre puisque toutes lui procurent la même satisfaction.
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10
8
6 Série1
4
2
0
1 2 3 4 5
D’un point de vue graphique, il vaut mieux se limiter à la prise en compte de deux biens X
et Y. Ainsi U= f(x, y), avec :
- la fonction f est continue : afin d’éviter que pour certains quantités de bien , donc pour
certains paniers , l’utilité ne soit pas définie.
- La fonction f est dérivable à l’ordre 2 (c’est-à-dire a une dérivée seconde) et ses
dérivées secondes sont continues.
La courbe d’indifférence d’une fonction U0 = f(x, y) est la suivante
U
ya
yb
xa xb Q
Remarque :
- l’utilité augmente au fur et à mesure que l’on se déplace vers le haut et à droite
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Y
B
ya A
U1
U0
xa xb X
Pour une fonction d’utilité donnée, l’ensemble des courbes d’indifférence constitue « la carte
d’indifférence » du consommateur
- les courbes d’indifférence sont décroissantes et ont une pente négative. En effet le
long de la courbe, il existe une relation inverse entre les deux biens : si la quantité X
augmente, il faut diminuer la quantité du bien Y ( et inversement) si l’on veut garder le
même niveau de satisfaction ( c’est le résultat de substituabilité).
ya A
yb B
X
xa xb
une ensemble de courbe d’indifférence est appelé carte d’indifférence, c’est une collection
de courbes correspondant à différents niveaux de satisfaction.
Nous avons vu que la courbe d’indifférence est dérivable , cela signifie que pour passer
d’un panier A(xa,ya) à un panier B(xb , yb ) , le consommateur est prêt à céder une
quantité ΔY de Y contre une quantité Δ X de X , tout en restant sur la même courbe en
ayant la même satisfaction.
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A) définition
y1 A
ΔY
y2 B
X
0 x1 x2
ΔX
TMSyx = -ΔY
ΔX
Remarque :
- les économistes n’ayant pas coutume de dire que le taux d’échange entre deux biens est
négatif. Le fait d’affecter le rapport d’un signe négatif fait que le TMS est toujours
positif : c’est une convention
- le TMS varie en chaque point et est continûment décroissant le long de la courbe. D’un
point de vue mathématique, ce taux est mesuré par la dérivée de Y par rapport à X, c'est-à-
dire la pente en un point de la courbe d’indifférence. On a déjà expliqué pourquoi cette
pente (et donc le TMS) était négative et décroissante en valeur absolue.
- le taux de substitution défini plus haut est parfois appelé « taux moyen de substitution »
Entre les biens X et Y. L’utilisation de l’adjectif « moyen » s’explique par le fait que les
variations de quantité sont de grande ampleur.
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En toute logique, l’adjectif « marginal » ne devrait être employé que lorsque « les
accroissement » sont très faibles ».
Dans le cas où les variations sont infinitésimales la corde AB tend à se confondre avec la
tangente à la courbe d’indifférence au point B.
Exemple :
Cela signifie que pour se maintenir sur la même courbe d’indifférence c'est-à-dire pour
avoir toujours la même satisfaction il faut obtenir 3 /4 d’unités supplémentaire des biens Y
chaque fois que l’on renonce à une unité de bien X.
L’utilité totale est représentée par U(x,y) = U(x,y(x)), c’est une fonction à deux variables
dont le différentiel est :
dUt= (∂ Ut /∂x )dx + (∂ Ut /∂y) dy
Puisque, nous souhaitons rester sur la même courbe d’indifférence donc Ut = constante
cela implique que dUt = 0 soit :
( / )
TMS = = (∂ Ut /∂x ) (∂ Ut /∂y) = Umx/Umy
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Au niveau de l’équilibre, le consommateur est prêt à céder une quantité de y à la valeur :
y + 1/8, pour obtenir une quantité de x à la valeur x + 1/4
Exemple 2 :
Quantités de X : 5 – 10 – 5 – 50
Quantités de Y : 60 – 30 – 10 5
Les courbes d’indifférence prennent des formes différentes selon la nature des biens
Ces biens sont toujours interchangeables. Le consommateur est donc prêt à substituer un
bien à l’autre mais à taux constant.
Exemple : un consommateur des stylos quelles qu’en soit la couleur. Supposons qu’il
désire 10 stylos (l’utilité est mesurée par le nombre de stylos), n’importe quel panier de
10 stylos de couleur rouge et bleu lui est indifférent :
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X
Remarque :
- D’une manière générale, les préférences pour des biens parfaitement substituables
peuvent être présentées pour une fonction d’utilité de la forme U(x,y) = ax + by où a et b
sont des paramètres positifs mesurant la valeur que le consommateur attribue aux biens x
et y. Les courbes d’indifférences sont des droites parallèles dont la pente = -a/b
- La préférence pour des biens strictement substituables est toujours caractérisée par un
TMS toujours égal à 1.
Exemple :
Les chaussures gauches et droites, un rapport 1 pour 1 ; le consommateur consomme non des
chaussures mais des paires de chaussure. Donc c’est le nombre de paires qui sert de fonction
d’utilité. Le nombre de paire complète sera la valeur minimum de nombre de chaussures
gauche et celui des chaussures droites (y) .
La fonction d’utilité a donc la forme suivante : U(x, y) = Min(x, y)= (2,2), ne change pas si
l’on augmente d’une unité « le bien y», car le consommateur garde le même niveau de
satisfaction (rester sur la même CI) . En effet Min (2,2) = Min (2,3)= …
3…………………………………… I1
2……………………………. I2
1……………. I3
0 1 2 3
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Testez vos connaissances
I) Questions de cours
1) qu’est ce que l’utilité d’un bien ? L’utilité marginale ? Comment cette dernière varie t-
elle en fonction de la consommation d’un bien ?
2) Quelles sont les principales critiques adressées à la théorie de l’utilité marginale ?
3) Quels sont les facteurs qui limitent le choix du consommateur ?
4) Qu’entend t-on par préférences des consommateurs ? quelles sont les hypothèses de
base de la théorie des préférences ?
5) Quelles sont les caractéristiques d’une courbe d’indifférence ?
6) Quelle est la relation entre l’utilité marginale et la monnaie ?
7) Etablir la relation entre le TMS et les utilités marginales
8) Un consommateur disposant d’un revenu R, qu’il cherche à répartir entre deux biens
X et Y de quantités respectives x et y et de prix respectifs px et py
a) établir l’équation du budget et tracer la droite budgétaire
b) même question lorsque
- le revenu subit une variation telle que ΔR > 0 c'est-à-dire que le consommateur
dispose d’un revenu R1 plus élevé
- le revenu subit une variation telle que ΔR <0 c'est-à-dire que le consommateur dispose
d’un revenu R1 moins élevé
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Questions de réflexion QCM
Choisir la bonne réponse parmi les trois, dans les questions suivantes
Réponse : a)
Réponse : c)
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Réponse : a)
4) Une courbe d’indifférence est horizontale signifie que le consommateur est saturé :
a) Du bien X uniquement
b) Du bien Y uniquement
c) Du bien X et du bien Y
d) Ni du bien X ni du bien Y
Réponse : a)
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Questions de réflexion QCM
Choisir la bonne réponse parmi les trois, dans les questions suivantes
9) l’eau est indispensable et l’or ne l’est pas . Or le prix de l’eau est nettement plus faible
que celui de l’or. Ce paradoxe de la valeur :
a) vient du manque de proportionnalité entre le prix et l’utilité totale de certains biens
b) illustre le fait que les consommateurs ne confèrent pas tous la même valeur à un bien
c) exprime la différence entre l’utilité totale et l’utilité marginale d’un bien
Exercices d’application
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Exercice I) Un consommateur a le choix entre les dix combinaisons possibles de
deux biens X et Y suivantes ( qx et qy représentent les quantités de biens X et Y )
N° de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
combinaison
Qx 4 6 6 8 8 10 12 12 14 16
Qy 26 24 12 16 9 12,6 6 10 5,4 8
Exercice II) soit un consommateur désirant 10 crayons quelle qu’en soit la couleur. C'est-à-
dire qu’il est indifférent aux couleurs des crayons
> 0 et > 0.
x1 3 6 9 12
x2 9 5 2 1
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Un consommateur mesure la satisfaction que lui procure la consommation séparée de deux
biens X et Y. Le tableau suivant indique, pour chacun des deux biens, la valeur de l’utilité
totale en fonction de la quantité consommée, avec :
x et y : respectivement, nombres d’unités des biens X et Y.
Ux et Uy : respectivement, utilité totale de X et utilité totale de Y.
x 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Exercice VI :
Un consommateur dispose d’un budget de 12Dh qu’il doit répartir entre deux biens X et Y.
Le prix de chaque unité de X est de 2 Dh, celui de chaque unité de Y est de 1 Dh.
Les utilités marginales sont données dans le tableau suivant :
a) de satisfaction
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c) calculer à partir de la fonction U , d’un revenu R= 500 et des prix px = ½ et py = 15,
les quantité x et y qui maximisent la satisfaction du consommateur
d) si R augmente de 10 % :
Corrigés
25
II)QCM
1)
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Chapitre III) Equilibre du consommateur
Pour ce qui est du revenu on suppose que celui-ci est formalisé par le salaire, qui représente
le taux de rémunération, R= W.L où L désigne la quantité du travail. Il faut préciser qu’ils
existent d’autres revenus de nature différente parce que leurs niveaux dépendent de décisions
antérieures ou d’évènements non maîtrisables (exemple : un placement financier (antérieur)
qui rapporte aujourd’hui, ou un héritage qui vient augmenter ses revenus). Ce sont des
éléments exogènes pour le consommateur en ce sens qu’il ne peut pas modifier leurs niveaux.
Il en est de même pour les prix qui sont des variables exogènes pour le consommateur. Seul le
travail peut être qualifié de variable endogène, c'est-à-dire que le consommateur peut modifier
son niveau (travailler à mi-temps ou pas du tout) .
Les dépenses du consommateur sont p1q1 +p2q2 +….piqi…..+ pnqn , où p1, p2…..pi désignent
des prix et q1,q2 .. qi des quantités. Dans le cas de deux biens c’est pxqx + pyqy.
La contrainte budgétaire signifie que la dépense doit être égale au revenu : R= pxqx + pyqy
ou encore R= dépense sur X + dépense sur Y , avec X et Y les paniers des biens X et Y
A) La droite de budget
La quantité maximum que l’individu peut consommer est obtenue en supposant que
x = 0, soit R/py .La quantité maximum de X que le consommateur peut consommer est
obtenue en supposant que Y= 0 , soit R/px . En joignant ces deux points on obtient la
droite du budget.
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Y maximum possible
R/py
ΔY
Y maximum possible
R/py
XC (xc,yc)
X A B
D maximum possible
0 X
R/px
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- sur la figure ci- dessus, le panier C(xc , yc ), même souhaitable , ne peut être obtenu
avec le budget du consommateur
- le panier A(xa, ya ), est possible ( A est au dessous de la ligne) mais il n’épuise pas le
budget ;
- l’ensemble des paniers B ( B appartenant à la ligne du budget) peuvent être obtenus et
de plus , ils épuisent exactement le budget ;
- au point D , le consommateur n’achète aucune unité de Y la dépense engagée en ce
bien X est nulle : px . x= 0, la totalité du revenu est consacrée en achat de bien Y,
py. y = R
L’ensemble de toutes les combinaisons de biens peuvent être achetés en dépensant la totalité
ou une partie de son revenu est appelé l’espace du budget tels que :
(px / py). x + (R/py) ≤ R
L’espace de budget est la surface (hachurée) comprise entre la droite budgétaire et les deux
axes de coordonnées.
Remarques :
Donc à l’équilibre on retrouve, l’égalité que nous avions déjà établie dans l’optique cardinale :
U’x/ p x = U’y/ py .
Exemple :
Corrigé :
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x2 représente la quantité consommé du bien 2.
Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples (x1, x2) nous
décrivant un ensemble de situations nous donnant la même satisfaction.
Soit U0 = 1, 1 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 1 => (1).
x2 =
On peut remarquer que la courbe d’indifférence est convexe par rapport à l’origine et que tout
le long de cette courbe d’indifférence le niveau de satisfaction est constant et égal à U0 = 1.
30
Nous savons qu’une carte d’indifférence correspond à un ensemble de courbes d’indifférence
chacune étant associée à un niveau d’utilité donné et constant.
si x1 = 1 , x2 = 2.
si x1 = 2 , x2 = 1.
si x1 = 0,5 , x2 = 4.
Prenons 3 points :
si x1 = 1 , x2 = 3.
si x1 = 3 , x2 = 1.
si x1 = 0,75, x2 = 4.
31
4,5
4
3,5
3
2,5 U0 = 1
2 U0 = 2
1,5 U0 = 3
1
0,5
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
En définitive, il est bon de noter que d’une part le long d’une courbe d’indifférence le niveau
de satisfaction est constant, d’autre part, plus la courbe d’indifférence est haute par rapport à
l’origine, plus son niveau d’utilité est élevé et, enfin, les courbes d’indifférence sont convexes
par rapport à l’origine.
Nous savons que l’utilité marginale du bien i est le supplément d’utilité ressenti par le
consommateur lorsqu’il consomme une unité supplémentaire de ce bien i.
Mathématiquement, elle nous est donnée par la formule :
U’xi =
Application numérique :
Ici, les deux utilités marginales sont positives ce qui signifie qu’une augmentation de la
quantité consommée du bien i (i = 1, 2) entraîne un accroissement de la satisfaction du
consommateur.
32
Pour répondre à cette question, nous devons calculer les dérivées secondes :
U’’x1.x1 et U’’x2.x2.
Application numérique :
U’’x1.x1 = 0
U’’x2.x2 = 0
Comme les dérivées secondes sont toutes les deux nulles, nous pouvons affirmer que les
utilités marginales des biens 1 et2 sont constantes.
Nous savons que le TMS indique dans quelle mesure on doit substituer le bien 2 au bien 1
pour rester sur une même courbe d’indifférence, c'est-à-dire pour que le consommateur garde
la même satisfaction.
Représentation graphique1 :
33
Source du graphique : Guerrien B., Nezeys B., Microéconomie et calcul économique, éd. Economica
Soit A = (x1, x2) un panier de biens et U0 = 1 la courbe d’indifférence qui lui est associée.
Soit B = (x1 + x1, x2 + x2) un nouveau panier de biens supposé équivalent à A. cela signifie
que A et B se trouvent sur la même courbe d’indifférence U0 = 1.
A) Méthode de Lagrange
34
Maximiser Ut = f(x,y)
Sous contrainte est R= x. Px + y. py
- formons le Lagrangien :
L ( x,y,λ ) = Ut + λ. ( R- x.px - y. py )
L’x (x,y, λ) = 0 ∂ Ut /∂ x - λ. px = 0
L’y (x,y, λ) = 0 soit ∂ Ut /∂ y - λ. py = 0
L’ λ (x,y, λ) = 0 R- x. px - y. py = 0
- λ = 1/px . ∂ Ut /∂ x (1)
- λ = 1/ py . ∂ Ut /∂ y (2)
- R- x. px - y. py = 0
Or U’x et U’y ne sont que les utilités marginales. Umx /Umy = Px/Py
A l’optimum :
Soit dUt = λ dR
35
Si les ressources R du consommateurs augmentent de dR , l’utilité s’accroît de λ dR. Donc
le multiplicateur mesure l’accroissement d’utilité provoqué par une petite variation des
ressources du consommateur.
Conclusion :
dR = (1/λ)d Ut
2) condition de 2ème ordre
a1 b1 c1
H* = a2 b2 c2
a3 b3 c3
a2 c2 b2 c2 b2 a2
H*= a1 - b1 + c1
b3 a3 c3 a3 c3 b3
36
Exemple :
U = x. y
R = 400 = 4x + 10 y avec px = 4 et py = 10
(1) donne y = 4 λ
(2) donne x = 10 λ
0 1 -4
H* = 1 0 -1 =0 [(0x0) – [(-10)x(-1)] – (1)[(0- (+40)] + (-4)[(-10) + 0) =44 > 0
-4 -10 0
3) Méthode de substitution
37
On remplace x par sa nouvelle expression dans la fonction de satisfaction ; ce qui donne :
U= f( R- y.py )
px
(1) U’x = 0
(2) U’’x < 0
Exemple 1 :
U = x. y avec px = 4 et py = 10
R = 100 = 4x + 10 y
y = (100 – 4x) /5
- 2ème étape : On remplace y par sa valeur dans le fonction d’utilité, on aura donc
On suppose que le prix varie pour passer de px = 4 à px = 2, toutes choses étant égale par
ailleurs, on peut calculer le deuxième optimum à partir du nouveau système.
U= xy
R=100 = 2x + 5y
38
On opérant par substitution :
U’ = -4/5x + 20
U’’ = -4/5 < 0
D’où x = (20 x 5 ) /4 = 25 et y = (100 -50 ) /5 = 10
Remarque :
39
Application
Exercice I)
On considère une fonction d’utilité totale S = f(x, y) continue et dérivable (x et y étant deux
biens quelconques).
d) S= 10
Exercice III) soit les éléments suivants : U= x¹/³ y½ ; R= 30 ; px =1 + X² /144 ; py= 1
Exercice IV :
40
1) déterminer l’équation de sa courbe de consommation – revenu lorsque R varie, px et py
restant des constants.
2) déterminer l’équation de sa courbe de consommation – prix lorsque px varie, p2 et R
restant constant.
Exercice V) :
a) supposons que le budget passe de Ro = 150 DH R 1 = 300 , les prix sont restés
inchangés. Quelle est la nouvelle combinaison qui maximise U.
b) Même question pour R2 = 600 DH
c) Qu’est ce que la courbe de consommation revenu ? donner l’alure de cette
courbe
d) Exprimer les fonctions de demande Qx et Qy
Exercice V II)
Exercice VIII)
41
U= (x + 100)³/² . y½ et un revenu R= 500=x + 3y
Exercice X) soit les éléments suivants : U= x¹/³ y½ ; R= 30 ; px =1 + x² /144 ; py= 1
Exercice XI)
Exercice XII)
U = (x-y). x½ et R= 4x + 8 y = 44
42
Chapitre III) la demande du consommateur
Après avoir établi l’équilibre du consommateur qui cherche toujours à maximiser son utilité
sous contrainte de ressources limitées , il reste maintenant à traiter des modifications de cet
équilibre suite à des changements affectant soit les ressources (budget ) du consommateur soit
des biens consommés
1) Définition
La demande d’un bien désigne la relation entre la quantité désirée de ce bien et le prix de
ces bien toutes choses égales par ailleurs.
Il faut préciser que de la rencontre de l’offre et la de demande que se forme le prix . Le
prix d’équilibre est correspondant à l’égalité offre = demande
La clause « toutes choses égales par ailleurs » signifie que toutes variables autres que le
prix pouvant influence la quantité demandée est considérée comme constante. Il s’agit
essentiellement du revenu et des goûts du consommateur, ainsi que du prix des autres
biens.
La fonction inverse peut s’écrire ainsi P = P( Qd ) . Ainsi quand la quantité d’un bien
est élevée son prix est élevé et vice – versa.
Exemple :
43
E 10 16
On voit que le consommateur augmente sa consommation de bananes à mesure que les prix
baisse. La loi de la décroissance de la demande s’exprime ainsi « si le prix d’une entreprise
s’élève (toutes choses égales par ailleurs) , il sera demandé moins de cette marchandise de
même si le prix baisse , toutes choses égales par ailleurs il en sera demandé davantage.
Soit deux biens X et Y. On suppose que le prix du bien X varie tandis que celui de Y reste
fixe.
La droite budgétaire (Revenu) qui exprime les différentes répartitions possibles du revenu
entre les achats des deux biens à tendance à se déplacer.
La quantité de Y achetée au prix inchangé est la même, donc le point P reste fixe, par contre
si le prix de X varie, la droite de budget pivote autour du point P fixe et sa pente se modifie ,
puisqu’elle représente le rapport des prix Px / Py.
Quand le prix de X baisse, la droite de budget prend une pente moins accentuée en se
délaçant vers la droite, sa pente Px / Py se modifie.
y=quantité de Y P
A4
A3
A2
A1
0 X = quantités de X
R/Px4 R/Px3 R/Px2 R/Px1
PA4……
PA3……………….
PA2………………………. ……
PA1…………………………………….. ……
44
X4 X3 X2 x1
Courbe de la demande individuelle
De même une baisse du prix de X, a pour effet de réduire la quantité achetée de X qui passe
de x1 , x2, x3 à x4.
2) l’optimum du consommateur
Max U = U (x,y)
R = x. Px + y.Py
En général l’élasticité est une mesure de sensibilité de la réaction d’une variable par rapport à
la modification d’une autre variable. Cette mesure pouvant s’appliquer à de nombreux
phénomènes économiques, il existe plusieurs sortes d’élasticité selon le domaine
d’application.
Dans le cadre de ce cours nous allons nous intéresser à l’élasticité prix et à l’élasticité revenu
L’élasticité prix s’attache à mesurer de combien varie la quantité demandée d’un bien
lorsque le prix de ce bien varie. Elle représente le rapport entre la variation retenue de son
prix, toutes choses égales par ailleurs.
L’élasticité prix est dite directe car elle concerne la relation entre la quantité d’un bien et le
prix de ce bien :
45
Avec εp : élasticité prix Q : quantité demandée P : prix du bien
L’élasticité prix est normalement négative puisque, lorsque le prix d’un bien diminue, sa
quantité demandée s’élève, et inversement, d’où :
εp = -(ΔQ/ΔP). P/Q
Exemple :
ΔQ/Q = εp xΔP/ P
Prix demande
46
Quantité
- si ε tend vers ∞ alors ΔQ/Q tend vers ∞ , la demande est infiniment élastique. Elle
se représente par une droite horizontale parallèle à l’axe des quantités.
Prix
demande
Quantité
L’élasticité prix croisée entre deux biens A et B est la variation de la quantité demandée du
bien A (respectivement B ) à la suite d’une variation du prix du bien B (respectivement A).
Soit ε croisée = Δ Y A/YA ΔPB/PB
La valeur de l’élasticité croisée entre deux biens, mesure leur degré de substituabilité :
- ε croisée > 0, si les deux biens sont substituables. En effet si ΔPB > 0, ceci implique que
Δ Y A > 0, puisque les consommateurs reportent leur consommation du bien
B vers A.
- ε croisée < 0, si les deux biens sont complémentaires. En effet la baisse e la consommation
du bien B due à une hausse de PB se répercute également sur la consommation du bien A
47
(Δ Y A< 0) ;
C) élasticité d’arc
Nous avons vu que pour des prix de faibles amplitudes, on applique la formule de l’élasticité
- prix directe. Mais lorsque le prix varie dans des proportions fortes, on utilise la formule
suivante :
Prix
P1………….. A
B
P2……………………………………………………………
Quantité
X1 X2
L’élasticité d’arc est une mesure d’élasticité moyenne. Elle permet de mesurer le degré de
réaction de la demande entre deux niveaux de cette même demande..
Exemple :
48
C) Elasticité revenu
Elle mesure la sensibilité de la demande d’un ou plusieurs biens à une variation des
revenus des consommateurs :
Remarque :
- cette élasticité - revenu est positive pour les biens normaux : un accroissement du
revenu implique une hausse de la demande de ces biens. Si cette élasticité est
supérieure à 1, le bien normal est considéré comme un bien de « luxe ».
- l’élasticité revenu est négative pour les biens inférieurs cela signifie que les
consommateurs renoncent à utiliser ces biens lorsque leurs revenus augmente et les substitue à
des biens jugés de meilleurs qualités.
49
Exercices d’application
Exercice I)
sachant que les élasticités de la demande par rapport aux prix de trois sortes de tabacs sont les
suivantes ( P : prix , D : demande) :
Exercice II)
Exercice IV :
La fonction de demande de blé de l’ensemble des consommateurs d’une région est représentée
par la relation :
Q = -10P + 2000 où P = Prix et Q = quantité en tonnes de blé
Les différentes valeurs des prix et des quantités liées par cette relation sont données dans le
tableau suivant :
50
1) Calculez mathématiquement les valeurs de l’élasticité prix de la demande aux
différents points aux différents points, ainsi que les montants de la recette totales.
2) Supposons que les producteurs de la région peuvent offrir 1800 tonnes de blé à la suite
d’une bonne récolte, ont-ils intérêt à en vendre la totalité ?
Exercice V :
Sachant que la demande internationale de tabac en provenance d’un pays peut se présenter
sous la forme : Pt = -0,25 Qt + 125
Celle du pétrole : Pp = -0,4 Qp + 200
La demande d’importation de voitures se présente sous la frome :
Pv= -2 Qv + 500
A cette date le pays exporte une quantité de pétrole de 125 et une quantité de tabac de 400 et
importe une quantité de voitures de 125.
1) Calculez les élasticités de tabac, du pétrole et des voitures.
2) Calculez le déficit de la balance commerciale.
3) Deux possibilités peuvent être adoptées pour résorber le déficit :
- Soit une amélioration de la qualité de tabac qui permettrait de le vendre deux fois plus
cher.
- Ou une dévaluation de 20%.
Exercice VIII :
51
Les élasticités de la demande par rapport au revenu de ces différentes dépenses sont
respectivement de 0,5 ; 0,7 ; 0,6 ; 1,8.
Au cours d’une certaine période, on supposera que ce ménage perçoit une augmentation de
10% de son revenu disponible.
a) Calculez pour chaque rubrique et pour le budget total, les montants des dépenses avant
et après augmentation du revenu, ainsi que leur taux de variation.
b) Déterminez l’élasticité-revenu de la consommation totale.
Exercice IX :
La demande des biens café, thé et citron en fonction de leurs prix et donnée par les tableaux
suivants :
Tableau I
Avant Après
P Q P Q
Café (y) 20 50 30 30
Thé (x) 10 40 10 50
Tableau II
Avant Après
P Q P Q
Citron (z) 5 20 10 15
Thé (x) 10 40 10 35
1) Calculez les élasticités croisées de la demande du thé (x) en terme du prix du café (y)
d’une part et en terme du prix du citron (z) d’autre part et déterminez la nature des
biens en question.
Exercice X
Pour porter une appréciation sur le marché de la viande, le tableau suivant nous donne les
élasticités de la consommation par rapport aux prix :
Bœuf Poulet industriel Agneau
Bœuf -0,86 0,10 0,20
Poulet industriel 0,19 -0,7 0
Agneau 0,63 0,37 -1,80
52
Chapitre IV) Calcul du producteur
Le calcul du producteur passe nécessairement par l’étude de la fonction de production qui est
un point de passage obligé pour comprendre le comportement optimisateur du producteur.
L’analyse microéconomique retient donc comme objectif du producteur rationnel la
maximisation du profit.
A) Objectif de l’entreprise
a) la production de l’entreprise
b) le producteur
c) le profit
Le profit est ce qui reste lorsque l’entrepreneur paie les éléments entrant dans le processus de
production (matières premières, énergie…) et rémunère les facteurs de production tels que le
travail et le capital.
Il faut préciser qu’il y a une différence entre le profit et le bénéfice pour le comptable.
53
Une partie du bénéfice rémunère le travail des entrepreneurs et les capitaux investis dans
l’entreprise. Pour l’économiste ces rémunérations constituent un coût comme d’autres
facteurs contribuant à la production (car capital et travail sont des facteurs de production).
B) la fonction de production
P= f(K,L)
a) le concept d’offre
L’offre d’une entreprise est la quantité de biens ou de services quelle est disposée à
produire et à vendre sur le marché
La décision d’offre implique donc, pour le producteur plusieurs choix simultanés :
Lorsque l’offre d’un bien augmente son prix diminue et vice – versa. On parle d’offre
rigide lorsque cette dernière est insensible au prix.
Il faut préciser qu’une hausse de la production élève les coûts, unitaires de production, dans
ce cas un développement de la production n’est rationnel que si le prix de vente augmente
assez pour au moins compenser la hausse des coûts et maintenir le profit.
On les qualifie d’input n anglais. C’est grâce aux facteurs de production que l’entreprise
obtienne les différents produits.
On distingue parmi les facteurs de production les plus utilisés, le capital et le travail.
- le capital (K) : il correspond à des biens durables, c'est-à-dire qui subsistent même
après plusieurs usage. Il s’agit en général des machines, des équipements, des terrains,
et des locaux. Le capital est sujet à un processus d’amortissement suite à une
utilisation répétitive. En microéconomie, il ne faut jamais entendre par capital le
capital financier.
54
- le travail (L) : il désigne le nombre d’heures de travail consenties par un nombre
donné d’employés pour produire des biens. L , peut désigner parfois le nombre
d’employés dont la durée du travail est identique.
- un facteur fixe : est un facteur dont la quantité ne peut être modifiée pendant la
période de temps considérée. Cela revient à dire que la quantité d’un facteur fixe est
indépendante du volume de la production.
Exemple : pour un commerçant qui vend des pizzas, le four à bois est un facteur fixe.
- un facteur variable est un facteur dont la quantité peut être modifiée pendant la période
de temps considérée. La quantité utilisée est fonction du volume de la production.
Pour un boulanger la pâte est un facteur variable.
Remarques :
- sur des périodes assez courts, beaucoup de facteurs seront considérés comme fixes :
l’outillage, les bâtiments, le four d’un vendeur de pizza.
- En longue période, certains facteurs fixes peuvent devenir variables.
55
Section II) l’analyse à courte période
- la très courte période : comme une période si brève que la production est fixée ;
- la courte période : comme un temps durant lequel les firmes peuvent adapter la
production en modifiant les facteurs variables tels que les matières premières et le
travail, mais ne peuvent faire varier le capital ;
- la longue période est une période suffisamment longue pour que tous les facteurs, y
compris le capital, puissent être adaptés (ie sont variables)
On considère une entreprise quelconque. Sur une période donnée elle utilise K unités de
capital et L unités de travail, il en résulte Q unités de produit, donc : Q = f(K,L)
Le produit total à trait à la totalité de ce qui est produit, il est le résultat de la contribution
des deux acteurs à la production de la firme. Pour mesurer ces contributions, on a recours
au concept e productivité du travail et productivité du capital.
- si le produit total (PT) d’un bien X est désigné par PT, nous avons PT= X
- on peut en déduire le produit moyen ou la productivité moyenne d’un facteur de
production qui mesure a quantité produite par unité de facteur employé :
En général, la quantité du travail est mesurée en heures du travail ou en effectif employé dans
uns l’entreprise, le calcul de la productivité moyenne est donné par les ratios suivants :
56
Pour le capital nous avons PMK = Valeur ajoutée / Valeur brute des immobilisations
b) la productivité marginale
Donc la productivité marginale est un accroissement (qui dit marginal, dit supplémentaire).
Exemple :
Nous supposons constants la terre, les équipements et les tous autres entrants. Alors la
productivité marginale du travail correspond à l’accroissement de production obtenu par
l’addition d’une unité de travail. La troisième colonne du tableau calcule la productivité
marginale. La productivité marginale du travail commence à 2000 pour la première unité de
travail, puis baisse à seulement 100 pour la cinquième unité.
Cette productivité marginale décroissante est due à la loi des rendements décroissant (qui
énonce qu’un facteur variable, ajouté en quantité égale à un montant donné d’un facteur fixe
se traduit – à partir d’un point donné- par une baisse des quantités additionnelles produites ),
voir figure 2.
Tableau 1 : figure 1
57
Unité de Production totale Production Production
travail (2) marginale moyenne (4)
(1) (3)
0 0
1 2000 2000
2000
2 1000 1500
3000
3 500 1167
3500
4 950
3800 300
5 100 780
3900
58
Figure 2
- La production fait plus que doubler : les rendements sont croissants, le volume produit
augmente dans une proportion plus grande que la quantité des facteurs utilisés.
- Le produit fait moins que doubler, les rendements sont décroissantes : le volume de la
production augmente dans une proportion moins que la quantité des facteurs utilisés.
Ils sont dus à des économies d’échelle ou perte d’échelle.
59
C) Variation non proportionnel des facteurs de production :
Exemple :
Tableau 2
K L Production Production Production
totale moyenne ou marginale ou
rendement rendement
moyen marginale
K0 L P PM0 Pm0
2 1 10 10 10
2 2 26 13 16
2 3 45 15 19
2 4 64 16 19
2 5 75 15 11
2 6 84 14 9
2 7 91 13 7
Le facteur constant est dans notre exemple le capital K recensé dans la colonne 1 sous forme
de 2 unités de capital (par exemple 2 machines).
Le facteur variable est le travail recensé dans la colonne 2, il augmente progressivement unité
par unité.
La colonne 3 indique la production totale observée au fur et à mesure que l’on augmente le
nombre d’unité de facteur travail, c.-à-d. le nombre des travailleurs utilisés.
Pour calculer le moyen ou productivité moyenne des deux unités de travail utilisés :
Pmo = quantité produite / quantité de L utilisé Pm 0 = 26/2 = 13
La productivité moyenne est donc de 13 unités de produit par unité de travail, ou productivité
marginale du facteur travail est :
La productivité marginale correspondant à deux unités de travail est égale à 16. Elle exprime
le fait qu’une augmentation du facteur travail de 1 à 2 de travail (ΔL=1) a déterminé un
accroissement de la production totale 10 à 26 unités (ΔP=16).
60
- L’adjonction d’une quatrième unité de facteur travail détermine un accroissement
relatif da la production égal à l’accroissement relatif de travail. (Pma inchangé est égal
à 19).
On entend par la longue une période suffisamment longue pour que tous les facteurs, y
compris le capital, puissent être adaptés. Autrement dit, c’est une période pendant laquelle
peuvent varier tous les facteurs fixes et variables, y compris le travail, les matières premières
et le capital.
Pour simplifier on raisonne sur une production réalisée avec seulement deux facteurs
variables.
Q = f(x, y).
- La combinaison des deux facteurs de production est elle optimale ? si tel n’est pas le
cas, il peut substituer du capital au travail ou inversement, substituer le travail au
capital.
Le producteur pourra, par exemple, changer la taille de son entreprise en faisant varier les
deux facteurs dans la même proportion, il procède alors à un simple changement de
l’échelle de la production sans modifier la part de chaque facteur. Il peut aussi changer de
taille en modifiant le rapport capital/travail au profit de l’un ou l’autre facteur ; il
procède alors à un changement d’échelle avec substitution.
L’étude de la productivité à long terme et également sujette aux trois hypothèses ci-
dessous :
61
production est plus que proportionnel à l’accroissement des facteurs, on dit que les
rendements d’échelle sont croissants. Ils sont décroissants si c’est l’inverse.
A) Les isoquants :
Consommateur producteur
Bien x et Y facteur K et L
Définition :
Un isoquant est une courbe indiquant l’ensemble des combinaisons de deux facteurs de
production K et L qui, pour un état donné des techniques, permettent de produire une même
quantité d’output.
Figure 3
(L) en heures
ξ3
ξ2
L1
ξ1
On a Q1 = f (K1, L1)
Cette équation est la définition mathématique d’un isoquant. Il faut préciser les
caractéristiques suivantes des isoquants.
62
-A mesure les niveaux de productions Q1, Q 2, Q 3 augmentent, les isoquants ξ1, ξ2, ξ3,
s’éloignent vers le Nord-Est, la même remarque a été faite pour les courbes d’indifférence
chez le consommateur.
, avec q=10
Remarque :
Deux isoquants ne peuvent pas se couper. S’ils se coupaient, cela voudrait dire que
l’entreprise pourrait obtenir deux niveaux de production différents avec la même combinaison
de facteur de production, ce qui est impossible.
1/ Définition :
Le TMS du facteur k au facteur L est égal à la quantité additionnelle de facteur K qui est
nécessaire, le long d’un isoquant, pour compenser une variation infiniment petit de la quantité
L.
K Figure 4
ΔK
ΔL L
63
On considère la fonction de production Q = ƒ( K, L ) .Lorsque les facteurs varient, on obtient
pour la production :
Le TMS est donc égale au rapport de productivité marginale des facteurs ou encore à la valeur
absolue de la pente de la tangente à l’isoquant.
Exemple :
1/ Définition :
Une droite d’isocoût est le lieu des différentes combinaisons de facteurs de production
obtenus avec un même coût de production,
64
Soit K et L les deux facteurs de production, et PK et PL, le prix de ces deux facteurs. Le coût
total de la production est :
CT = PK . K + PL . L
L=CT/ PL (2)
Les équations (1) et (2) permettent de tracer la droite d isocoût comme suit :
Figure 5
K
K = CT/PK
L = CT/ PL
0
On peut en déduire que la pente de la droite d’isocoût est déterminé par le rapport des deux
facteurs PL/ PK.
Pour chaque niveau de production, la combinaison optimale capital (K) -travail ( L ) est
déterminée par la tangente du nouvel isoquant avec la droite d’isocoût.
65
Q S (sentier d’expansion)
A3
A2 Q3
A1 Q2
Q1
0 L
L’objectif du producteur est de rendre son profit maximal. Mais il peut être atteint
différemment selon le type de contrainte qui s’impose au producteur.
On suppose que le producteur dispose d’un budget β0 (exprimé en Dirhams) qu’il répartit en
achat de facteur travail et capital selon des quantités L et K. Le prix unitaire en dirham du
travail est noté p et le prix unitaire du capital est noté q.
- Maximiser
- Sou contrainte β0 = L.p. + K.q
Avec Q = ƒ(K,L)
66
La condition du 1er ordre :
= dQ = dQ
- Les productivités marginales pondérées par les prix des facteurs sont égales.
- Le rapport des productivités marginales est égal au rapport des prix.
Sa combinaison optimale en facteur capital et travail est celle qui respecte la contrainte
budgétaire et située sur l’isoquante la plus élevée. L’optimum se situe au point de
tangence de la droite de budget et de l’isoquante la plus élevée.
β0 = L. p + K.q Donc
Remarque :
67
Le TMS en un point d’une isoquante correspond au coefficient directeur de la tangente en
ce point. Puisque la tangente en A est aussi la droite de budget, on peut écrire la triple
égalité à l’optimum pour le producteur :
Figure
K
β/q
A
K*
L
L* β/p
d β = p dL + q dK
Or ; donc
68
dβ=
= db
Donc si les ressources B (le budget) du producteur augmentent de dB, la production s’accroît
de λ dB. Le multiplicateur mesure donc l’accroissement de production provoqué par une
petite variation des ressources du producteur.
Application
69
Chapitre VI) Théorie des coûts
Le coût de production d’une firme est la somme des dépenses qu’effectue cette firme pour se
procurer les ressources nécessaires ou les facteurs de production, qui lui sont nécessaires, On
l’appelle aussi le prix de revient.
Les coûts de production d’une entreprise varient en fonction de divers facteurs : volume de la
production, changement dans les prix des facteurs de production, variation de la technique,
modification du produit ou de sa quantité.
L’évolution des coûts se présente différemment selon que l’on se place à court terme ou à
long terme. La courte période est celle pendant laquelle un producteur peut accroître par sa
production dans la mesure où la capacité de production existant lui permet. Il faut donc
accroître au cours de cette période, le facteur travail, mais on ne peut augmenter le facteur
capital qui reste fixe.
En courte période, l’analyse des coûts de la firme conduit à distinguer les coûts globaux, les
coûts moyens et le coût marginal.
Les unités des coûts qui, en courte période, sont indépendantes du volume de la production et
doivent être supporté par l’entreprise en tout état de cause exemple : les frais de loyer et
70
d’éclairage, l’amortissement, les dépenses d’assurance, l’entretien courant et les frais
d’administration.
Sont ceux dont le montant est en relation avec l’importance de la production ; ce sont les
coûts de tous les facteurs dont la quantité peut être modifiée en courte période; exemple :
salaire, matières premières, énergie, transport etc.
Le coût total (CT) c’est la somme des coûts fixes (CF) et des coûts variables (CV)
CT = CF + CV la colonne 4 dans le tableau ci-dessous :
Tableau N° 1
(8)Coût
(3) Coût (5)Coût variable
(1) (2) Coût variable (4) Coût total marginal par (6)Coût moyen (7)Coût fixe moyen par
Quantité fixe CF CV CT unité Cm par unité moyen par unité unité
CT=CF+CV CMo=CT/q CFMo=CF/q CVMo=CV/q
0 55 0 55 33 infini infini indéterminé
30
1 55 30 85 27 85 55 30
25
2 55 55 110 22 55 27,5 27,5
20
3 55 75 130 21 43,5 18,3 25
30
4 55 105 160 40 40 13,7 26,2
50
5 55 155 210 60 42 11 -
-
6 55 225 280 80 46,6 9,1 37,5
90
7 55 - 370 100 52,8 7,8 45
110
8 55 - 480 120 60 6,8 53,1
130
9 55 555 610 140 67,7 6,1 61,6
150
10 55 705 760 76 5,5 70,5
71
2) Les coûts moyens :
- Coût fixe moyen (CFMO) : se calcule on divisant le coût fixe global par la production
correspondante. La courbe du coût fixe moyen décroît régulièrement au fur et à
mesure que la production s’accroît, puisqu’un même coût se répartit sur des unités de
plus en plus nombreuses
Figure N°1
Coût
CT
Coût variable
Coût fixes
quantités
CVMO
60
72
M
M’
30
CFMO
o
2 10 quantités
- Le coût variable moyen (CVM) se calcule en divisant le coût variable global par la
production correspondante. Par application de la loi des rendements non proportionnels,
le coût variable décroît d’abord, passe par un minimum, puis croit.
- Le coût total moyen (CTM) s’obtient, soit en ajoutant le coût fixe moyen et le coût
variable moyen pour une production donnée, soit en divisant le coût total moyen par
une production donnée.
3/ Le coût marginal,
En longue période il n’y a pas de coût fixe. Les courbes de coût de l’entreprise seront donc la
courbe du coût total moyen et la courbe du coût marginal.
A chaque instant l’entreprise est incitée à se situer sur la courbe de coût la meilleure possible
compte tenu de ses coûts de production.
73
en courte période. Le passage en longue période se manifeste par un déplacement de toute la
courbe ( voir figure N°3).
Figure N°3
C2 C3
CM
C1
Q A Q
74
La courbe des abscisses retrace l’évolution des quantités produites, celle des ordonnées
retrace l’évolution du coût moyen. Les courbes C1, C2, C3 représentent chacune des courbes
à courte période, mais elles correspondent à des échelles différentes de l’entreprise.
La dimension augmente au fur et à mesure que nous nous déplaçons vers la droite du
graphique. Si on suppose que l’entreprise commence son exploitation à petite échelle (C1),
puis accroît la dimension de son entreprise par des achats de bâtiments, et de nouveaux
équipements. Ce changement d’échelle correspond à une nouvelle courbe de coût moyen C2
s’il poursuit ses investissements, une troisième courbe de coût moyen apparaîtra (C3).
Remarque :
- Les trois minima des courbes (C1, C2, C3) représentent les positions optimales de la
firme puisqu’ils correspondent à un coût minimal (à court terme).
- La courbe des coûts moyens à long terme représente les possibilités de choix, c’est une
courbe enveloppe, qui est tangente aux courbes C1, C2,C3. Elle résume les conséquences
au plan des coûts des trois dimensions possibles.
- Evidemment à partir de C, le coût moyen croit à long terme, ce qui signifie que le
produit moyen global du travail et du capital diminue ; c’est le rendement d’échelle
décroissant.
Conclusion :
75
Il faut préciser que l’évolution des courbes des couts à long terme est commandée par le
jeu des rendements de dimension alors que l’évolution des courbes de coûts à court terme
est déterminée par la variation dans le rendement du facteur variable (rendement de
substitution).
Application
76
Chapitre V théorie des marchés et prix
L’objet de ce chapitre est de montrer comment se forme les prix dans un marché. Pour cela il
faut analyser l’offre et la demande sur un marché. Et c’est l’équilibre sur ce marché qui
détermine le prix dit prix d’équilibre.
En économie de marché, le souci majeur d’une firme est de maximiser son profit. C’est-à-dire
qu’elle cherche toujours à maximiser la différence entre la recette totale ( , recette
77
En courte période l’équilibre pour chaque firme correspond à un niveau de production pour
lequel l’entreprise maximise son profit, c’est le niveau de production qualifié d’optimal. On
trouve que dans ce cas le coût marginal est égal à la recette marginale. Tant que la recette
marginale est supérieure au coût marginal l’entreprise à intérêt à produire dans le but
d’accroitre son profit.
En longue période on assiste à une mobilité des firmes il ya celles qui quitte la branche
d’activité et celles qui viennent y entrer. De nouveaux équipements pourraient également être
mis en place par les firmes déjà existant.
Selon le théorie néoclassique le marché résout la plupart des questions fondamentales –quoi,
comment, pour qui ?-. Maints exemples de situations ont montré que les individus et les
organisations sont incapables de résoudre leurs problémes sans les signaux des marchés. Sans
coercition et sans directions centralisée, la coordination des activités économiques est assurée
au sein du marché par tout un chacun.
Qu’est ce que le marché ? Comment fonctionnent les marchés ? Comment se forment les prix
au sein des marchés ? Comment les entreprises s’adaptent (en cas de concurrence pure et
parfaite) et influence les prix (cas de concurrence imparfaite). Telles sont les grandes
questions de ce chapitre
Un marché peut se définir comme le lieu de rencontre entre une offre et une demande.
Cette rencontre détermine une quantité échangée (de bien et de services, de travail, de
monnaie, de titres financiers) et un prix- dit prix d’équilibre- de vente (prix des biens
pour le marché des biens et des services, cours boursier pour le marché des titres
financiers, salaire pour le marché du travail, taux d'intérêt pour le marché
monétaire, ..etc.).
78
En théorie, les lois du marché ne peuvent réellement fonctionner que dans le cadre
d'une concurrence pure et parfaite.
L’offre est la quantité d’un bien économique que les producteurs souhaitent vendre à
un prix donné. Ses principaux déterminants sont le prix du marché et les coûts de
production. En fait, les fonctions d’offre sont obtenues à partir des coûts de production
de l’entreprise à long terme.
La demande est la quantité voulue d’un bien, à un prix donné, par les consommateurs
ayant les moyens de l’acheter. La courbe représentative de la fonction décrit donc
cette quantité (en abscisses) en fonction du prix (en ordonnées). Ses principaux
déterminants seront donc le prix du bien, le revenu, les goûts, mais aussi l’offre et la
demande des biens de substitutions (ainsi l’évolution des prix du pétrole a un effet sur
la demande de gaz par exemple).
P2
Pe
Quantités demandées
P3
0 Qe
Quantités
79
La concurrence parfaite n'existe pas dans la réalité, elle correspond toutefois à un schéma
idéal que les économistes ont tracé. Cette notion ne doit donc être conçue qu'en tant que
base de raisonnement. Ce schéma idéal se caractérise par la réunion de cinq conditions
- 1ère condition : L'atomicité d'un marché se caractérise par la présence d'un grand
nombre d'offreurs et de demandeurs. Ces offreurs et ces demandeurs doivent être
de taille réduite « atomes ». On dit qu'il y a atomicité d'un marché lorsqu’aucun
agent du marché (acheteur ou vendeur) ne peut, par sa seule action exercer une
influence sur les conditions du marché.
Dans cette hypothèse l'accès des offreurs ou des demandeurs sur un marché doit être
totalement libre. Toute réglementation imposant des conditions préalables à l'exercice
d'une activité est donc exclue. On devrait pouvoir librement créer une pharmacie, par
exemple.
- 3ème l’homogénéité : Tous les produits offerts sur le marché doivent être
comparables ou homogènes. En d'autres termes chacune des unités proposées par
les offreurs doit être totalement interchangeable. Cela suppose que les vendeurs ne
pratiquent pas une politique de différenciation des produits. En cas d'absence
d'homogénéité, les lois du marché se trouvent donc remises en question.
- 5ème condition la parfaite mobilité des facteurs de production : les agents et les
capitaux doivent pouvoir librement circuler. Dans l'absolu la concurrence parfaite
suppose que n'importe quel acheteur ne soit pas gêné par la distance géographique, les
frais de transport, les habitudes commerciales, etc.... pour entrer en contact avec
n'importe quelle vendeur. Par ailleurs le processus concurrentiel suppose que les
entreprises puissent continuellement déplacer les facteurs de production d'un produit
pour pouvoir s'adapter aux variations de la demande.
Remarque : Même si ce modèle est théorique et très éloigné de la réalité ,notons tout de
même que sur le marché des capitaux la concurrence est presque parfaite. Par contre, sur
le marché des biens et des services ou sur le marché du travail, les lois du marché ne
80
peuvent, tout au plus, que refléter quelques tendances. Il est vrai, par exemple, qu'en
période de chômage les salariés subissent une pression à la baisse des salaires. Il n'en
demeure pas moins que le fonctionnement global et concret des marchés s'écarte
considérablement de cette modélisation.
Offreurs
un Quelques uns multitude
Demandeurs Un Monopole Monopsone Monopsone
bilatéral contrarié
Quelques Monopole Oligopole Oligopsone
uns contrarié bilatéral
multitudes monopole Oligopole Concurrence
pure et
parfaite
D) la concurrence imparfaite
La grande question que se pose une firme est la suivante : étant donné les coûts, sa demande,
et son désir de maximiser ses profits, comment décide-t-elle de la quantité qu’elle offre ? Pour
cela on prend l’exemple suivent :
81
1 190 190 90 1 131 131 --59 131
2 270 135 80 2 131 262 --8 131
3 340 113,33 70 3 131 393 +53 131
4 400 100 60 4 131 52 +124 131
5 470 94 70 5 131 655 +185 131
6 550 91,67 80 6 131 786 +236 131
7 640 91,43 90 7 131 917 +277 131
8 750 93,73 110 8 131 1048 +298 131
9 880 97,78 130 9 131 1179 +299 131
10 1030 1003 150 10 131 1310 +280 131
On prend à titre d’exemple, l’offre de bicyclettes. Le prix est celui de marché c'est-à-dire
135$.
Rm = ΔRt/ΔX
Dans l’hypothèse retenue d’un prix constant c’est un prix fixé et donné par le marché, la
recette marginale est égale au prix de vente, chaque vente d’une unité supplémentaire
ajoutant la même recette. Pour un prix de 131$ l’unité, la recette marginale est toujours de
131$ quel que soit le nombre d’unités vendues.
Il y a un principe que toute entreprise doit respecter ; pour obtenir le profit total
maximal, l’entreprise doit fixer son volume de production à un niveau tel que son coût
marginal est
égal à la recette marginale : Cm = Rm
-En concurrence parfaite l’entreprise doit admettre le prix du marché et vend la totalité de sa
production.
-Pour un prix de 131$, la quantité optimale à produire et à vendre est déterminée par le point
A, intersection des courbes de recettes marginales et de cout marginal. Le profit total est
représenté par la surface BACD.
-Si la firme produit par exemple 7 unités seulement, la recette marginale serait supérieure au
cout marginal (131>90). La production d’unité supplémentaire rapporterait donc un profit
supplémentaire (marginal).
82
Mais l’entreprise ne va pas se limiter à la production de 7 unités seulement sous peine de faire
un manque à gagner. Elle va donc poursuivre production jusqu’à 10 unités, le cout marginal
dans ce cas est supérieure à la recette marginale (150>131). Donc l’entreprise ne va pas
maximiser son profit, d’où la nécessité de réduire la production de 10 à 9 unités, dans cette
nouvelle situation, la recette va être réduite, mais la diminution des couts serait encore plus
grande.
Autrement dit, la firme doit produire, pour maximiser son profit, une quantité telle que :
Rm = C
Donc, dans l’exemple que nous venons de voir, c’est pour une quantité de 9 unités que
l’entrepreneur se trouve dans la meilleure situation quand il a tiré tout le profit possible des
unités produits sans encourir des pertes ( Flouzat p 110).
83
Donc le profit est maximal si et seulement si soit Rm = Cm
On sait que ;
Or en régime de concurrence parfaite la dérivée de la recette totale est nulle car le prix
est une donnée (constant), il en résulte donc que :
84
Cela signifie que la courbe de recette marginale doit couper celle du coût marginal
par en dessous.
d² (CT)/dQ² > 0
prix et coût Cm
CTM
85
P E D=RM=Rm
O Q
Q1 Qmax Q2
Graphique N°
Analyse du graphique :
- L’entreprise atteint son maximum de profit en E pour une quantité Qmax et un prix P.
- Supposons que le niveau de production de l’entreprise se situe à gauche du point E en
Q1. En ce point, le profit n’est pas en son maximum, car la recette marginale est
supérieure au coût marginal. Ceci signifie que si l’entreprise accroit sa production et
sa vente d’une unité, cela lui procurerai un accroissement du profit.
Donc tant que la recette marginale est supérieure au coût marginal, l’entreprise peut
augmenter son profit en accroissant sa production.
- Pour le niveau de production situé à droite du point E, par exemple en Q2, chaque
unité additionnelle produite coûtera plus qu’elle rapporte , puisque la courbe coût
marginal est supérieur à celle de la recette marginale. Dans ce cas il y a perte et le
profit est réduit.
Par contre si l’entreprise réduit sa production d’une unité à partir de Q2, elle gagnerait
en coût plus qu’elle ne perdrait en revenu.
Exemple :
En longue période, il n’y a pas de limitation à l’entrée dans une branche d’industrie,
les firmes peuvent pénétrer le marché et produire avec exactement les mêmes couts
que celles qui y sont déjà installées.
86
Section II : Le prix en concurrence incomplète
Le modèle de concurrence pure et parfaite et rarement réalisable dans la réalité Dès qu'une
des conditions de la concurrence pure et parfaite n'est pas respectée, la concurrence devient
imparfaite.
§ 1. –Le monopole
A) Définition et caractéristiques
87
Cette situation, on s’en doute, s’oppose radicalement à celle de la concurrence
radicalement à celle de la concurrence complète. On se souvient qu’en ce cas la courbe de
demande était infiniment élastique puisque aucun offreur n’était en mesure d’avoir prise sur
elle : elle était, par suite, parallèle à l’axe des abscisses.
En régime de monopole, c’est le producteur qui fixe librement son prix de vente et, ce
faisant, pèse directement sur la quantité demandée. C’est dire que si un producteur en
concurrence ne peut agir que sur son offre pour maximiser son profit, un monopoleur
peut « jouer » et sur la quantité et sur le prix.
Cela dit, en concurrence, le prix du bien constitue la recette moyenne du fabriquant qui, en
l’occurrence, se confond avec la recette marginale, car à tout bien vendu correspond à une
recette unitaire égale à son prix. En régime de monopole en revanche, le producteur est
contraint de baisser son prix s’il désir écouler d’avantage de biens ; il s’ensuit que la recette
marginale est décroissante.
Le monopoleur fixe simultanément les prix et les quantités pour « maximiser son profit »,
sachant que : Profit = Recette totale – Coût total
Il faut préciser que la courbe de recette marginale ne s’identifie plus à la droite horizontale
des prix comme dans le cas de la concurrence. C’est une courbe est décroissante au dessous
de la courbe de demande (Recette moyenne).
Si en concurrence pure et parfaite, la recette marginale pour une unité supplémentaire du bien
était le prix du bien. Dans le cas de monopole elle est inférieure car en produisant une unité de
plus, le monopoleur fait baisser son prix.
88
- Le monopole produit moins à un prix plus élevé. De là les consommateurs peuvent
acheter une quantité assez faible avec un prix élevé (le surplus se trouve réduit)
- Une partie du surplus est transférée au producteur mais une autre partie est totalement
perdue pour la société (ABE).
- une partie du surplus du producteur qui existait en concurrence pure et parfaite est
perdu pour la collectivité en situations de monopole (BEC). La perte sociale totale
est le triangle AEC.
B) le monopole discriminant
La stratégie de discrimination des prix consiste à faire payer à deux consommateurs (ou plus)
des prix différents pour des biens ou des services identiques. Seul un monopoleur peut
discriminer car, en concurrence, les autres offreurs contraindraient le prix du marché à
s'égaliser avec le coût marginal.
La courbe de demande D étant celle du marché d'un produit quelconque, le monopoleur fixe
pour chaque client le prix maximum que celui-ci est prêt à payer, ce prix est appelé prix de
réservation. De ce fait, la fonction de demande (RM) à la firme devient la recette marginale
Rm puisque, dans ce cas, la recette tirée d'une unité supplémentaire est égale au prix.
La production ou vente optimale est donnée au point E: elle est identique à celle de
concurrence parfaite. La recette totale de la firme est OAEQ, le coût total est OGFQ et le
profit total est la surface AEFG. Le monopoleur qui pratique une discrimination parfaite ne
laisse subsister aucun surplus du consommateur. Celui-ci, qui est APE au prix d'équilibre
89
concurrentiel, est entièrement approprié par le monopoleur. Lequel réalise un profit
supplémentaire de PEFG.
C) propriétés
1) élasticité et prix
q = offre du monopole
Cette grandeur sans unité donne la variation, en pourcents, de la quantité demandée, par suite
90
d’une hausse d’une unité de pourcentage (infiniment petite) du prix.
A l’équilibre du monopole, on a :
D’où, le taux de marge sur l’unité marginale (i.e., le membre de gauche de la dernière égalité)
est égale à l’inverse de l’élasticité de la demande par rapport au prix.
Un état économique est un état optimal si, et seulement si, il maximise le surplus social.
Sur la figure ci-dessous l’équilibre du monopole n’est pas un état optimal : en augmentant la
production de q* à q0, on augmente le surplus social de P(q) – Cm sur chaque unité
supplémentaire (infiniment petite) ; au total, le surplus se trouve augmenté d’une quantité
égale à l’aire de la surface grisée de la figure.
Par contre, l’état E0 est optimal. Tout autre état économique induit une diminution du surplus
social. Cet état est défini pour la quantité q0 qui égalise le prix P(q) et le coût marginal Cm.
Enfin, on sait que cette situation est caractéristique d’un équilibre concurrentiel du marché.
Pour finir, rappelons que l’équilibre du monopole n’est pas un état optimal de l’économie ;
autrement dit, il est possible de trouver un autre niveau de production, qui améliorerait la
situation de tous les agents économiques simultanément.
Pour mettre cela en évidence, on utilise la notion de surplus social.
B. –Le monopsone
Dés lors qu’un seul acheteur absorbe la production d’une multitude de vendeurs, le marché
est dit monopsonistique. Il porte atteinte à la condition d’atomicité de la demande.
91
Sur le graphique ci-dessous RM représente la courbes de recette moyenne et Rm la courbe
de recette marginale. CM et Cm représentent respectivement des courbes de coût moyen et
marginal . La droite RM représentant la fonction de la demande et la droite CM celle de
l’offre, le prix obtenu à leur intersection est le prix de concurrence.
Si Le prix p1, désigne le prix de monopole. Le prix de monopsone, quant à lui, s’établit au
niveau p2. Au point E2 en effet, l’acheteur minimise sa dépense. Si en régime de monopole le
point d’intersection de Rm et de Cm se situe sur la courbe de demande pour déterminer le
prix, de même, en régime de monopsone, ce même point d’intersection est projeté sur la
courbe d’offre pour fixer le prix . Cela permet d’affirmer que :
Graphique III.g.
Cm
P1 E1
CM
P3
I E
P
E2
P2
Rm RM
O q1 = q2 = q3 q q
-Le monopsoneur atteint son optimum quand recette marginale et coût marginal se
confondent ;
-Le monopsoneur encaisse une rente, appelée rente monopsonistique, égale à la différence
entre le coût marginal et le prix d’achat, ici IE2.
Au vu de cette représentation, on observe que :
-Le prix de monopsone est toujours inférieur au prix de concurrence, lui-même toujours
inférieur au prix de monopole :
p2 < p < p1
-La quantité optimale vendue (q1) ou achetée (q2) est toujours inférieure à celle échangée
en concurrence :
q1 = q2 < q
92
En outre, il importe de ne pas ignorer l’existence de monopsones discriminants.
L’acheteur, en ce cas, adresse des commandes segmentées à différents offreurs.
L’introduction d’une différenciation dans le prix d’achat provoque par conséquent une
discrimination entre vendeurs.(1 collette Néme)
C. Monopole bilatéral
Pour qu’il y ait double monopole, il faut qu’une entreprise soit à la fois monopole et
monopsone. Ainsi de la seita qui dispose qui dispose du monopole de vente des tabacs, mais
qui est également la seule entreprise en France habilitée à acheter la production nationale ou
étrangère. Si l’on se réfère au même graphique, l’équilibre du monopole-monopsone se
situera en I, parce qu’en ce point le surcroît de dépense occasionné par l’achat d’une unité
supplémentaire est strictement compensé par le supplément de recette encaissé lors de sa
vente. Le point I est un point d’équilibre stable. Par rapport aux résultats précédents, on
enregistre un prix p3 inférieur à celui de monopole, mais supérieur à ceux de concurrence et de
monopsone ainsi qu’une stabilité de la quantité achetée et vendue :
§ 2. –Les polystructures
Sous cette appellation ont été regroupés différents cas de figure qui on tous en commun le
fait d’attenter à la condition d’atomicité, mais jamais de façon intégral. Subsiste toujours une
poignée d’intervenants. Dans le cas de la concurrence monopolistique, les sujets, en petit
nombre, sont de taille inégale. Le modèle duopolistique étudie le comportement de deux
93
offreurs dont les stratégies sont susceptibles tantôt de s’opposer, tantôt de se compléter. Les
oligopoles, que spécifie un petit nombre de producteurs, sont de nature très diverse.
Outre le disparité de dimension qui interdit à un producteur pris isolément d’avoir une
quelconque influence sur le prix, la concurrence monopolistique postule l’existence d’un
produit hétérogène. D’où des demandes partielles, et non une demande unique. De même
qu’en concurrence, de même qu’en monopole, tous les entrepreneurs maximisent leur profit
en égalisant leur recette marginale avec leur coût marginal (point E sur la figure III.h.). si l’on
suppose que les fonctions de coût et de demande sont identique pour toutes les entreprises, la
quantité produite par chacune d’elles sera OF et le prix de ….
II. Exercices
Exercice I : Utilité cardinale et choix de consommateur
94
Un consommateur mesure la satisfaction que lui procure la consommation séparée de deux
biens X et Y. Le tableau suivant indique, pour chacun des deux biens, la valeur de l’utilité
totale en fonction de la quantité consommée, avec :
x et y : respectivement, nombres d’unités des biens X et Y.
Ux et Uy : respectivement, utilité totale de X et utilité totale de Y.
x 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Exercice II :
Un consommateur dispose d’un budget de 12Dh qu’il doit répartir entre deux biens X et Y.
Le prix de chaque unité de X est de 2 Dh, celui de chaque unité de Y est de 1 Dh.
Les utilités marginales sont données dans le tableau suivant :
Unité des produits X et 1er 2e 3e 4e 5e 6e 7e
e
Y 8
Umx 16 14 12 10 8 6 4
2
Umy 11 10 9 8 7 6 5
4
95
i) Représentez graphiquement les deux courbes
ii) Rappelez la définition du TMS xy et donnez pour chaque courbe
d’indifférence une équation permettant de calculer ce taux en chaque point de la courbe.
c) Quelle est la combinaison optimale des deux biens.
d) Dans un deuxième temps, un bouleversement des conditions de la production fait
baisser le prix du bien x de 75%, le prix du bien y est supposé ne pas être affecté par
cette baisse. Le revenu du consommateur reste inchangé, ainsi que ces goûts.
Exercice IV
On considère uen fonction d’utilité totale S = f(x, y) continue et dérivable (x et y étant deux
biens quelconques).
11) Déterminer le TMSxy quand la fonction de satisfaction a pour expression
e) S= 2x2y
f) S= 3x 3/4 y ½
g) S= x + 2y + xy + 40
h) S= 10
12) Dans le cas d’une fonction de satisfaction de la forme S= 4x + 8y + 2xy +16 et d’une
contrainte budgétaire 100 = 10x + 20y
d) Déterminez les quantités demandées à l’équation en utilisant la méthode de
Lagrange. Quel est le niveau de l’utilité totale ?
e) Quelle est la signification économique du multiplicateur de Lagrange ?
f) On admet que les prix des biens sont : Px = 5 et Py = 10. Quel est le revenu
nécessaire pour obtenir un maximum de satisfaction sur la même courbe
d’indifférence qu’à la question précédente ?
Exercice VI :
Après avoir défini la courbe d’indifférence intertemporelle, le taux de préférence
intertemporelle et la ligne du budget (sans intérêt et avec intérêt), montrez qu’à l’équilibre
intertemporel du consommateur le T.P.I est égal au taux d’intérêt.
Soit U= C1.C2 la fonction temporelle d’utilité d’un consommateur. Son revenu s’élève à
10.000Dh la première année et à 5.000Dh la deuxième année. Le taux d’intérêt est égal à 5%.
Déterminez les dépenses de consommation de chaque période qui procurent le maximum de
satisfaction dans le temps.
Exercice VI :
La fonction de demande de blé de l’ensemble des consommateurs d’une région est représentée
par la relation :
Q = -10P + 2000 où P = Prix et Q = quantité en tonnes de blé
96
Les différentes valeurs des prix et des quantités liées par cette relation sont données dans le
tableau suivant :
Q 0 500 1000 1500 1800 2000
P 200 150 100 50 20 0
5) Supposons que les producteurs de la région peuvent offrir 1800 tonnes de blé à la suite
d’une bonne récolte, ont-ils intérêt à en vendre la totalité ?
Exercice VII :
Sachant que la demande internationale de tabac en provenance d’un pays eut se présenter sous
la forme : Pt = -0,25 Qt + 125
Celle du pétrole : Pp = -0,4 Qp + 200
La demande d’importation de voitures se présente sous la frome :
Pv= -2 Qv + 500
A cette date le pays exporte une quantité de pétrole de 125 et une quantité de tabac de 400 et
importe une quantité de voitures de 125.
4) Calculez les élasticités de tabac, du pétrole et des voitures.
5) Calculez le déficit de la balance commerciale.
6) Deux possibilités peuvent être adoptées pour résorber le déficit :
- Soit uen amélioration de la qualité de tabac qui permettrait de le vendre deux fois plus
cher.
- Ou une dévaluation de 20%.
97
Les élasticités de la demande par rapport au revenu de ces différentes dépenses sont
respectivement de 0,5 ; 0,7 ; 0,6 ; 1,8.
Au cours d’une certaine période, on supposera que ce ménage perçoit une augmentation de
10% de son revenu disponible.
c) Calculez pour chaque rubrique et pour le budget total, les montants des dépenses avant
et après augmentation du revenu, ainsi que leur taux de variation.
d) Déterminez l’élasticité-revenu de la consommation totale.
Exercice IX :
La demande des biens café, thé et citron en fonction de leurs prix et donnée par les tableaux
suivants :
Tableau I
Avant Après
P Q P Q
Café (y) 20 50 30 30
Thé (x) 10 40 10 50
Tableau II
Avant Après
P Q P Q
Citron (z) 5 20 10 15
Thé (x) 10 40 10 35
2) Calculez les élasticités croisées de la demande du thé (x) en terme du prix du café (y)
d’une part et en terme du prix du citron (z) d’autre part et déterminez la nature des
biens en question.
Exercice X
Pour porter une appréciation sur le marché de la viande, le tableau suivant nous donne les
élasticités de la consommation par rapport aux prix :
Bœuf Poulet industriel Agneau
Bœuf -0,86 0,10 0,20
Poulet industriel 0,19 -0,7 0
Agneau 0,63 0,37 -1,80
Exercice XI :
Une entreprise (E) occupe sur le marché de ces produits alimentaires uen place importante.
Elle se propose, connaissant les élasticités pris et revenus des produits qu’elle vend, de mettre
en place une nouvelle politique de prix. Les élasticités qui intéressent cette entreprise sont
données dans le tableau suivant :
Produits Elasticités
Revenu Prix
Produit X -0,02 -0,14
98
Produit Y +0,79 -0,58
Produit Z +0,53 -1,61
Produit W +0,59 +0,47
NB. Les élasticités sont données en valeurs normales et non en valeur absolues.
1) Imaginons tout d’abord une conjoncture économique où l’Etat a décidé le blocage de
tous les prix.
Dans quel sens et dans quelle mesure évolueront les recettes réalisées par l’entreprise € sur
chacun des marchés envisagés. Si on prévoit que le revenu (pouvoir d’achat) des
consommateurs doit augmenter de 2% ?
2) Supposons maintenant que ce revenu (pouvoir d’achat) reste inchangé et que les prix
peuvent être fixés librement par l’entreprise (E).
Quelle sera la politique de prix à envisager pour chaque produit si l’objectif de l’entreprise est
d’augmenter son chiffre d’affaires ?
Exercice XII :
On donne les fonctions de demande de deux biens 1 et 2
Q1 = 5,75 P1 + 38,64 P2 – 240,90P – 0,087 R
Q2 = 33,85 P1 – 13,33 P2 + 140,60P – 0,045R
où Q1 et Q2 : quantités demandées des biens 1 et 2
P1 et P2 : prix des biens 1 et 2 ;
P : niveau général des prix ;
R : revenu nominal
A un instant donné du temps, on sait que :
P1 = 2 ; P2 = 10 ; P=1 ; R= 1000
Compte tenu de ces précisions, il est demandé :
1) de calculer les quantités respectives des biens qui seront demandées ;
2) de déterminer :
a) les élasticités-revenu des deux biens
b) les élasticités-prix directes des deux biens ;
c) les élasticités-prix croisées des deux biens ;
3) de préciser la nature des deux biens en question.
Exercice XIII :
La demande d’un bien Q en fonction de son prix P est donnée au tableau suivant :
P 5 4 3 2 1
Q 30 40 50 60 80
Effectuer le même calcul pour des modifications de prix en sens inverse (de 5 à 4, de 4 à
3, de 3 à 2, de 3 à 2, de 2 à 1)
Tirer des conséquences de ces deux séries de calculs.
2) Quel et le calcul d’élasticité qui permet de pallier à l’inconvénient mis en évidence à la
question précédente.
99
II. Eléments de solution
Exercice I :
a) L’utilité totale mesure la satisfaction que l’individu considéré pense éprouver en
consommant un bien. .
L’utilité marginale d’un bien mesure l’accroissement de l’utilité totale qui résulte de la
consommation d’une unité supplémentaire de ce bien.
Le tableau suivant regroupe les valeurs des utilités totales et marginales des deux biens.
X 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
Umx 0 10 8 6 4 2 0
Y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Umy 0 12 11 9 7 4 0
Figure 1
Les utilités totales et marginales
Ux
50
Umx
45
Uy
40
Umy 35
30
25
20
15
10
5
0
0 1 2 3 4 5 6
x
y
b) Les biens x et y ayant le même prix, le consommateur doit comparer uniquement les
utilités marginales des deux biens pour effectuer son choix.
A l’équilibre : x = 4 et y = 5
Umx = Umy = 4
R = x Px + y Py
18 = 4 × 2 + 5 × 2 = 18
c) Les prix des deux biens étant différents, le consommateur pour faire son choix doit
comparer les utilités marginales des deux biens pondérées par leurs prix.
100
Ux 0 10 18 24 28 30 30
Umx / 2 0 5 4 3 2 1 0
Y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Umy / 3 0 4 3,67 3 2,33 1,33 0
A l’équilibre :
R = x Px + y Py → 15 = 3 × 2 + 3 × 3
Le revenu égal à 9 Dh
Le consommateur choisit la combinaison qui lui procure l’utilité totale la plus grande soit :
x = 3 et y = 1
Exercice II :
1) Umx → Utilité additionnelle procurée par la dernière dose acquise d’un bien (x)
2)
R = x Px + Y Py
3) A l’équilibre → X = 3
Y=6
Exercice III :
a-
i) R = x Px + y Py ↔ y =
101
et U2 : xy + 2x + 2y = 77 peut s’écrire : y2 =
e-
(a)
102
ii) → Le consommateur atteint un degré de satisfaction supérieur puisque la nouvelle
combinaison se situe sur une nouvelle courbe d’indifférence
U2 (situé plus haut que U1). En effet, U (x,y) = xy + 2x + 2y → u (1, 10) = 32
iii) → Effet de substitution : lorsque le prix du bien x diminue par rapport à celui du
bien y, le revenu nominal étant supposé constant, on accroît la consommation du bien x
au détriment de celle de y.
iv) → Effet revenu : les prix étant constants, une augmentation du revenu engendre une
augmentation de la quantité consommée des deux biens.
→Lorsqu’une variation de prix se produit les deux effets vont simultanément
entrer en jeu (car une baisse du prix d’un bien, par exemple, engendre une
augmentation du pouvoir d’achat du consommateur).
Y1 = -4x + 14 Y2= -x + 14
→ Pour dissocier le s deux effets, on doit introduire une étape intermédiaire (théorique)
par laquelle on calcule l’équilibre théorique. Pour cela, on suppose, par exemple, que le
consommateur doit maintenir la même consommation (même quantités) avec les
103
y2∗ - y1∗= 7- 10 = (-4,5 + 1) = - 3,5
N.B : Il existe une autre méthode pour dissocier les deux effets (Cf. Cours).
Exercice IV :
1)
S= 2x2y
S= 3x 3/4 y ½
S= x + 2y + xy + 40
S= 10
2) a) Les données :
(a) = 4 + 2y – 10 = 0
(b) = 8 + 2x – 20 = 0
(a) divisé par (b) nous permet d’avoir une relation entre x et y qu’on utilise dans (c). On
obtient alors :
(x∗ ; y∗) = (5 ; 2,5) et S∗ = S(x∗ ; y∗)= 81.
(b)Le multiplicateur de Lagrange est égal à : dU/dR. Il mesure donc le supplément
d’utilité totale qui découle du desserrement de la contrainte budgétaire.
(c) ? R tel que : Px = 5 ; Py = 10 ; S(x ; y) = 81
104
→ La condition d’équilibre est :
Exercice V :
La courbe d’indifférence intertemporelle exprime toutes les combinaisons indifférentes pour
le consommateur qui choisit entre la quantité C1 en t1 et C2 en t2.
Le taux de préférence intertemporelle (TPI) : TPI = - (TMS + 1) avec TMS = la quantité de
consommation à laquelle on est prêt à renoncer en t1 pour avoir une unité de plus à
consommer en t2.
→ La ligne du budget sans intérêt est :
C2 = (R1 + R2) – C1
En t1, la consommation maximale est C1 = R1 + R2 (C2 = 0)
En t2, la consommation maximale est C2 = R1 + R2 (C1 = 0)
→ La ligne du budget (avec intérêt) est de la forme : C2 = a C1 + b
Calcul des coefficients a et b :
0=a+ +b a = - (1 +i)
R1 (1 + i) + R2 = b b= R1 (1 + i) + R2
→ ? i = TPI
A l’équilibre, on a: TMS = - (1 + i) (pente de la droite du budget). Or, pas définition :
TPI = - (TMS + 1) TMS = -1 – TPI
Donc : - (1 + TPI) = - (1 + i) TPI= i
Les données : U(C1.C2) = C1.C2 ; R1= 10000 ; R2= 5000, i=5%
→ ? (C1∗.C2∗) : (résolution par la méthode de Lagrange).
L = C1. C2 +
(a) = C2 – 1,05 =0
(b) = C1 - =0
105
(c) = (10000 – C1) (1,05) + 5000 – C2 = 0
En divisant (a) par (b), on obtient une relation, entre C 1 et C2 qu’on utilise dans la relation (c).
On trouve : (C1∗.C2∗) = (7381 ; 7750)
I
Fonctions d’utilité.
Courbes d’indifférence.
Cartes d’indifférence.
Exercice n°1
ÉNONCÉ : Le tableau suivant donne différentes combinaisons de biens 1 et 2
procurant un niveau d’utilité U0 = 2 au consommateur.
Si x1 est la quantité consommée du bien 1 et x2 la quantité consommée du bien
2, on a :
x1 3 6 9 12
x2 9 5 2 1
Tracer la courbe d’indifférence associée
au niveau d’utilité U0 = 2.
106
Calculer le TMS entre x1= = 9 et x1 = 12le long de cette courbe
d’indifférence.
CORRIGÉ :
Traçons la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 2 :
Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples
(x1, x2) nous décrivant un ensemble de situations nous donnant la même
satisfaction. Cette satisfaction est ici égale à : U0 = 2.
(3) =>
=- = TMS
Application numérique :
107
TMS = - =- =
Exercice n°2
ÉNONCÉ : soit U = x1. x2 la fonction d’utilité d’un consommateur.
Que représentent x1 et x2 ?
Tracer une courbe d’indifférence associée à U.
Tracer une carte d’indifférence associée à U.
Calculer les utilités marginales.
Sont elles croissantes, décroissantes, constantes ?
Déterminer le TMS entre les deux biens. Faire une représentation graphique.
Calculer le niveau d’utilité ressenti par le consommateur si son panier de
consommation est : ( , ) = (1, 3).
CORRIGÉ :
Déterminons la signification de x1 et x2 :
x1 représente la quantité consommé du bien 1 ;
x2 représente la quantité consommé du bien 2.
x2la
(1) Représente l’équation de = courbe d’indifférence associée au niveau
d’utilité : U0 = 1.
108
Il est bon de remarquer que la courbe d’indifférence est convexe par rapport à
l’origine et que tout le long de cette courbe d’indifférence le niveau de
satisfaction est constant et égal à U0 = 1.
109
( ) Soit U0 = 3, 3 étant un niveau d’utilité donné.
U = U0 <=> x1.x2 = 3=> (3).
x2 =
En définitive, il est bon de noter que d’une part le long d’une courbe
d’indifférence le niveau de satisfaction est constant, d’autre part, plus la courbe
d’indifférence est haute par rapport à l’origine, plus son niveau d’utilité est élevé
et, enfin, les courbes d’indifférence sont convexes par rapport à l’origine.
Calculons les utilités marginales :
Nous savons que l’utilité marginale du bien i est le supplément d’utilité ressenti
par le consommateur lorsqu’il consomme une unité supplémentaire de ce bien i.
Mathématiquement, elle nous est donnée par la formule :
U’xi =
Application numérique :
U’x1 = x2 > 0
110
U’x2 = x1 > 0
Pour le bien 1 :
Pour le bien 2 :
Ici, les deux utilités marginales sont positives ce qui signifie qu’une
augmentation de la quantité consommée du bien i (i = 1, 2) entraîne un
accroissement de la satisfaction du consommateur.
Inversement, si l’utilité marginale du bien i avait été négative, l’interprétation
économique aurait été : une augmentation de la quantité consommée du bien i
entraîne une diminution de la satisfaction du consommateur. On dit alors que le
bien i est une nuisance ou que le bien i est source de désutilité.
Cela est vérifié, entre autre, quand le bien i est le « travail ».
Sont-elles croissantes, décroissantes ou constantes ?
Pour répondre à cette question, nous devons calculer les dérivées secondes :
U’’x1.x1 et U’’x2.x2.
Application numérique :
U’’x1.x1 = 0
U’’x2.x2 = 0
Comme les dérivées secondes sont toutes les deux nulles, nous pouvons
affirmer que les utilités marginales des biens 1 et2 sont constantes.
Déterminons le TMS et sa représentation graphique :
Nous savons que le TMS indique dans quelle mesure on doit substituer le bien 2
au bien 1 pour rester sur une même courbe d’indifférence, c'est-à-dire pour que
le consommateur garde la même satisfaction.
Soit U = x1.x2, la fonction d’utilité du consommateur.
Calculons sa différentielle totale : dU = U’x1dx1 + U’x2dx2 (1) ;
Or le long d’une courbe d’indifférence, le niveau d’utilité est identique, d’où
dU = 0.
Par conséquent, (1) => U’x1dx1 + U’x2dx2 = 0 (2)
(2) => U’x1dx1 = - U’x2dx2 (3)
(3) =>
=- = TMS
Application numérique :
TMS =
Représentation =graphique1 :
Pour cela traçons la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité U0 = 1.
111
Soit A = (x1, x2) un panier de biens et U0 = 1 la courbe d’indifférence qui lui est
associée.
Soit B = (x1 + x1, x2 + x2) un nouveau panier de biens supposé équivalent à A.
cela signifie que A et B se trouvent sur la même courbe d’indifférence U0 = 1.
1. Source du graphique : Guerrien B., Nezeys B., Microéconomie et calcul économique, éd.
Economica, 2ème édition,1987
Exercice n°3
ÉNONCÉ : soit U = 2 x1 . x2 , la fonction d’utilité d’un consommateur avec
> 0 et > 0.
112
Si = 1 et = 2, tracer une courbe d’indifférence.
Calculer les utilités marginales. Sont-elles croissantes, décroissantes,
constantes ?
En déduire, sans démonstration, la valeur du TMS.
CORRIGÉ :
Traçons une courbe d’indifférence avec = 1 et = 2 :
Si = 1 et = 2, alors U = 2x1.x22.
Nous savons qu’une courbe d’indifférence est le lieu géométrique des couples
(x1, x2) nous décrivant un ensemble de situations nous donnant la même
satisfaction.
Soit U0 =2, 2 étant un niveau d’utilité donné.
Il est bon de remarquer que la courbe d’indifférence est convexe par rapport à
l’origine et que tout le long de cette courbe d’indifférence le niveau de
satisfaction est constant et égale à U0 = 2.
113
Calculons les utilités marginales :
Nous savons que l’utilité marginale du bien i est le supplément d’utilité ressenti
par le consommateur lorsqu’il consomme une unité supplémentaire de ce bien i.
Mathématiquement, elle nous est donnée par la formule : .
U’x1 =
114
9) qu’est ce que l’utilité d’un bien ? L’utilité marginale ? Comment cette dernière varie t-
elle en fonction de la consommation d’un bien ?
10) Quelles sont les principales critiques adressées à la théorie de l’utilité marginale ?
11) Quels sont les facteurs qui limitent le choix du consommateur ?
12) Qu’entend t-on par préférences des consommateurs ? quelles sont les hypothèses de
base de la théorie des préférences ?
13) Quelles sont les caractéristiques d’une courbe d’indifférence ?
14) Quelle est la relation entre l’utilité marginale et la monnaie ?
15) Etablir la relation entre le TMS et les utilités marginales
16) Un consommateur disposant d’un revenu R, qu’il cherche à répartir entre deux biens
X et Y de quantités respectives x et y et de prix respectifs px et py
c) établir l’équation du budget et tracer la droite budgétaire
d) même question lorsque
- le revenu subit une variation telle que ΔR > 0 c'est-à-dire que le consommateur
dispose d’un revenu R1 plus élevé
- le revenu subit une variation telle que ΔR <0 c'est-à-dire que le consommateur dispose
d’un revenu R1 moins élevé
14) l’eau est indispensable et l’or ne l’est pas . Or le prix de l’eau est nettement plus faible
que celui de l’or. Ce paradoxe de la valeur :
d) vient du manque de proportionnalité entre le prix et l’utilité totale de certains biens
e) illustre le fait que les consommateurs ne confèrent pas tous la même valeur à un bien
f) exprime la différence entre l’utilité totale et l’utilité marginale d’un bien
N° de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
combinaison
qx 4 6 6 8 8 10 12 12 14 16
qy 26 24 12 16 9 12,6 6 10 5,4 8
115
Le consommateur affirme être indifférent entre les combinaisons impaires d’une
part et les combinaisons paires d’autres part.
Exercice II) soit un consommateur désirant 10 crayons quelle qu’en soit la couleur. C'est-à-
dire qu’il est indifférent aux couleurs des crayons
d) établir l’équation de la droite budgétaire
e) quelle est la nature des courbes d’indifférence
f) tracer les courbes d’indifférence.
S= 4 x³ + y
e) des deux biens x et y lequel est le plus préféré par le consommateur
B) de satisfaction
E) si R augmente de 10 % :
Exercice VI) sachant que les élasticités de la demande par rapport aux prix de trois sortes de
tabacs sont les suivantes ( P : prix , D : demande) :
116
O(D) 0,3 0,2 -0,8
Exercice X) soit les éléments suivants : U= x¹/³ y½ ; R= 30 ; px =1 + X² /144 ; py= 1
117
U = (x-y). x½ et R= 4x + 8 y = 44
118
Théorie des jeux
Définition :
La théorie des jeux à pour objet l’étude des choix, des décisions et des stratégies des individus
en interaction ainsi que la résultante ou les conséquences de 9 choix pour eux et pour la
collectivité.
Tout jeu est caractérisé par un certain nombre de règles qui s’imposent au joueurs : c’est dans
le cadre de ces règles que leurs décisions sont prises, décision qui prennent la forme de
stratégie c'est-à-dire de plans d’actions détaillés qui dépendent du domaine de choix de
chacun mais aussi du comportement d’autres. (Fransisco Vergara XI 254).
Il faut préciser que le domaine privilégie de la théorie de jeux est la concurrence imparfaite.
Il est généralement supposé que les joueurs (entreprises) ont un comportement rationnel et
cherchent donc à maximiser leurs gains (profits).
Le fait que chacun connaisse les motifs de choix des autres signifie que tout joueur peut « se
mettre dans la peau des autres » avant de prendre sa décision dans la mesure où tout le monde
procède de même, il y a enchaînement aux fin je sais que les autres peuvent se mettre à ma
place, qu’ils savaient que je le sais, ainsi de suite.
Soit deux entreprises Lacto et Lacta, qui se propose de lancer un nouveau type de yaourt dont
les données sont les suivantes :
Les deux entreprises peuvent écouler 10 millions d’unités à 3 DH l’unité.
Le coût marginal pour les deux entreprises est de 1 DH
Le bénéfice ou la recette nette par unité produite est de 2 DH
119
Les coûts fixes de Lacto sont supérieurs à ceux de Lacta, 15 millions de DH (MDH)
contre 12 MDH (lorsqu’il n’y a pas de production ces couts sont nuls).
Première hypothèse :
Si Lacta satisfait toute la demande (10 millions d’unités), elle fait un profit de :
Dans le cas ou Lacto est seule à produire, son profit est de :
Reste une troisième situation ou touts les deux décident de produire, cas délicat, il peut
en découler :
Des guerres de prix
Un partage du marché
Ou toute forme de conflit ou collusion
En se lançant touts les deux dans la production, les deux entreprises écoulent chacune 5
millions d’unités, il va en résulter 2 MDH de perte pour Lacta :
Lacta
produit Ne produit pas
Le vecteur (x,y) signifie que Lacto a un profit égal à x et que Lacta réalise un profit égal à y.
Conjecture :
En théorie économique, croyance ou opinion, ou anticipation d’un individu sur la façon dont
d’autres individus vont réagir à ses propres choix, les conjectures sont un ingrédient
indispensable de tout modèle ou les agents sont censés prendre des décisions de façon
consciente (ou rationnelle), car se sont elles qui détermine, entre autre, leur comportement.
120
III- Arbre de KUHN
Le tableau précédent peut être représenté sous forme d’un arbre, dit arbre de KUHN, comme
le montre la figure ci-dessous.
Arbre de KUHN
Produit (-5,-2)
Produit Lacta
Ne produit pas (5,0)
Lacto
Ne produit pas Lacto
Produit
(0,8)
Cette présentation à l’avantage d’être plus parlante que celle du tableau si dessus. Mais, elle
suggère qu’il y a un certain ordre dans les actions. Donc, pour que le jeu soit spécifie, il faut
préciser l’ordre des coups.
Produit (-2,-5)
Lacto
Produit Ne produit pas (8,0)
Lacta (0,5)
121
L’ensemble des nœuds se trouvant à l’intérieur d’un même «ballon » est appelé ensemble
d’information. Evidemment l’existence d’ensembles d’information comportant au moins deux
nœuds peut poser des problèmes au moment du choix des stratégies par les joueurs concernés
(mais aussi pour 4 autres qui doivent tenir de leur comportement). C’est pourquoi les jeux
comportement de tels ensembles d’information sont des jeux à information imparfaite (cas de
la figure 3), les jeux à information parfaite n’ayent que des ensembles d’information réduits à
un seul nœud (figure 1 et 2).
Supposons que les règles du jeu précisait que Lacto joue d’abord et que Lacta connait sont
choix (figure 1). On peut alors obtenir une solution du jeu en appliquant la méthode dite de
récurrence à rebours, méthode qui consiste à « commencer par la fin », en examinent le choix
du dernier joueur (ici Lacta), à partir duquel on déduit le choix de l’avant dernier joueur, et
ainsi de suite, jusqu’à parvenir au nœud de départ de l’arbre. Ainsi, le choix de Lacta est
simple :
Si Lacto produit, mieux vaut pour elle de ne pas produire (gain nul plutôt que de perdre
2MDH).
Et si Lacto ne produit pas, alors elle a intérêt à produire (gain de 8 million contre gain nul).
Si on tient compte de ces choix, la figure 1 se réduit à la figure 4 :
Produit (5,0)
Lacto
Ne produit pas (0,8)
Le choix de Lacto est alors immédiat : elle décide de produire. Cette démarche n’est valable
que pour le jeu à information parfaite. Non pour le jeu à information imparfaite (figure3).
L’élimination des stratégies dominées est un concept de solution qui peut permettre de
dégager une solution unique (non coopérative), comme cela est le cas pour le jeu de tableau
suivant, ou A et B font leur choix en ignorant celui de l’autre.
Joueur B
t1 t2 t3
La stratégie t3 de B est dominée par sa stratégie t2, puisque t2 procure un gain supérieur à B
que t3, quel que soit le choix de A (7au lieu de 4 si A retient S1, 1 au lieu de 0 pour S2).
Sachant cela, le choix de A est simple, car si on élimine t3 dans le tableau 6, alors S2 domine
S1 (elle rapporte 5 contre 4, pour t1, et 5 contre 2, pour t2). Sachant que A va choisir S2, il ne
reste plus à B qui à jouer t1, qui lui rapporte plus t2 lorsque A joue S2, le jeu à pour solution
en stratégies dominante, le couple de stratégies (S2, t1).
122
Il faut préciser que ce n’est pas la seule solution, car si on adopte un concept de solution
coopératif alors (s1, t3), qui rapporte 7 à A et 4 à B, est une solution envisageable, solution
qui est d’ailleurs strictement préférée selon le critère de Pareto à la solution non coopérative
(s2, t1).
Cependant (s1, t3) est que si B sait que A va jouer s1, alors grande est la tentation pour lui de
jouer t2, et d’augmenter ainsi son gain.
Autrement dit, (s1, t3) n’est pas une solution « d’équilibre », puisque au moins l’un des
joueurs a intérêt à son écarter. Cette solution est qualifiée de l’équilibre de Nash. (Fransisco
Vergara CF N 254).
b) Le dilemme du prisonnier
Le dilemme du prisonnier est un type de jeu ou des individus ont intérêt à s’entendre, plutôt
qu’à ne pas s’entendre, mais ou chacune peut gagner à ne pas respecter un éventuel accord, si
les autres s’y tiennent. Tel est le cas lorsque deux suspects sont incités à se dénoncée l’un
l’autre, le tableau ci-dessous :
B
Se tait dénonce
On constate que, pour chaque joueur, la stratégie consistant à se taire est dominée par celle
consistant à dénoncer l’autre. Par conséquent, la méthode d’élimination des stratégies
dominées conduit à une solution unique : A et B se dénoncent mutuellement solution
inefficiente. (A et B gagneraient à se taire tous deux), mais inévitable si on adopte un strict
point de vue individualiste (chacun à intérêt à dénoncer l’autre, si celui-ci se tait).
Des situations de type dilemme du prisonnier sont fréquent en économie : cas d’un duopole
(ou d’un oligopole).
Un ensemble de stratégie est un équilibre de Nash si aucun joueur (entreprise) ne peut obtenir
un gain supplémentaire par un changement unilatéral de stratégie (c'est-à-dire en choisissant
une stratégie autre que celle d’équilibre, alors que les autres joueurs ont retenus leur stratégie
d’équilibre).
En économie, une optimum de Pareto est un équilibre de Nash car personne ne peut améliorer
sa situation sans déterminer celle d’un autre (donc, si cet autre ne bouge pas, une telle
amélioration n’est pas possible). Mais la réciproque n’est pas vraie, ainsi, l’équilibre de
duopole de Cournot est un équilibre de Nash (chacun maximise son profit en considérant la
production de l’autre comme donnée), tout en étant pas un optimum de Pareto.
Exemple de l’équilibre de Nash :
Joueur B
123
t1 t2 t3
124