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Christophe Rault∗∗
EPEE, Université d’Évry et IZA
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 18/04/2024 sur www.cairn.info (IP: 165.22.35.49)
∗ Paris I, Maison des Sciences de l’Economie, 106-112 bd. de L’Hôpital, 75647 Paris Cedex 13,
France. E-mail : drine@univ-paris1.fr
∗∗ University d’Évry-Val d’Essonne, Département d’économie, Boulevard François Mitterrand,
91025 Évry Cedex, France. E-mail : chrault@hotmail.com,
URL : http : //www.multimania.com/chrault.
123
124 Imed Drine, Christophe Rault
The aim of this paper is to apply recent advances in the econometrics of non-stationary
dynamic panel methods to examine the main long-run determinants of real exchange
rate. We consider here a sample of 45 developing countries, divided into three groups
according to geographical criteria : Africa, Latin America and Asia. Our investigations
confirm that having a reference to assess the degree of distortion of real exchange rate
is not as simple as it can be thought with the PPP concept. The real exchange rate is
effectively at the centre of an economic spiral and its value depends on the economic
specificities of each country. In other words, we don’t have a fixed and general norm
but, for each economy, the real exchange rate trajectory depends on its development
level, on the way economic policy is conducted, and on its position on the international
market.
Key words : Real exchange rate, developing country, Panel unit-root and
cointegration tests.
1 INTRODUCTION
e∗ = e∗ (PM
∗
, τ, r∗ , A, KI, GN ) (12)
Déterminants de long terme des taux de change réels... 129
3 Le modèle estimé dans la partie économétrique de la section 3 tient compte à côté de ces
variables de demande d’un indicateur prenant en compte l’effet offre (le revenu par tête).
130 Imed Drine, Christophe Rault
tcrit = α1i + β1i teit + β2i ouvit + β3i ideit + β4i git + β5i invit + β6i pibit + εit (13)
i = 1, 2, .., N et t = 1, 2, ..., T
avec :
– e : le logarithme du taux de change réel côté à l’incertain,
– te : le logarithme des termes de l’échange,
– ouv : le logarithme de la politique commerciale,
– ide : le logarithme des flux d’investissements directs étrangers en
pourcentage du pib,
– g : le logarithme de la part des dépenses publiques dans le pib,
– inv : le logarithme de l’investissement intérieur en pourcentage du pib,
– pib : le logarithme du pib par tête.
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4 La banque de données CHELEM a été utilisée ici pour les TCR car notre travail s’inscrit dans
la continuité d’une autre étude publiée en 2004 dans le n°97-1 d’Economie Internationale sur
Déterminants de long terme des taux de change réels... 131
l’examen de la validité de la parité de pouvoir d’achat (PPA) pour les pays en développement.
Dans cette étude nous utilisions des données sur les TCR issues de la base CHELEM et
montrions que les deux formes, faible et forte de la PPA n’étaient pas pertinentes pour
décrire le comportement de long terme du TCR en Afrique, Asie et en Amérique du Sud.
Nous cherchons ici à affiner l’analyse et examinons les déterminants de long terme du TCR
pour ces trois groupes de pays à 1’aide de données provenant de la même source.
5 Comme l’a souligné un des rapporteurs, il est utile de rappeler que les deux concepts
de taux réel, interne (utilisé dans le modèle théorique) et externe (utilisé dans le modèle
économétrique) ne sont pas en général équivalents; par exemple la libéralisation commerciale
par son effet immédiat sur les prix des biens importés diminue automatiquement le taux
interne (appréciation) mais augmente le taux externe en ralentissant la hausse des prix
intérieurs (dépréciation). Ensuite, elle peut entraı̂ner une baisse des prix des biens non
échangeables, ce qui contribue à la dépréciation. Comme l’a montré S. Edwards leurs taux
de variation ne sont pas en général identiques. Néanmoins, comme nous supposons qu’à long
terme la PPA est vérifiée pour les biens échangeables, les concepts de taux de change réel
interne et externe sont ici équivalents. Bien sûr, rien n’empêche que ces taux puissent diverger
à court terme.
132 Imed Drine, Christophe Rault
Le revenu par tête est utilisé comme proxy pour mesurer l’effet
Balassa-Samuelson (cf. Balassa, 1964). On s’attend, en effet, à ce que le
coefficient relatif au revenu par tête soit négatif car le développement
économique s’accompagne d’un écart croissant entre la productivité
relative dans le secteur des biens échangeables, ce qui se traduit par
une appréciation du taux de change réel.
La méthodologie économétrique utilisée ici repose sur des tests
d’intégration et de cointégration sur données de panel (cf. annexe
1). Précisons que les coefficients de cointégration sont estimés par la
méthode des moindres carrés ordinaires modifiés (Fmols), développée
par Pedroni (1996). L’avantage de cette méthode par rapport aux MCO
standard est qu’elle corrige des distorsions liées à la corrélation entre
les « régresseurs » et les résidus et qu’elle est moins sensible aux biais
occasionnés lorsqu’on travaille avec des échantillons de petite taille (cf.
Pedroni 2000).
6 Soulignons qu’au niveau de significativité choisi, le test mis en œuvre étant unilatéral, une
statistique calculée plus petite que la valeur critique conduira au rejet de l’hypothèse nulle
d’absence de relation de cointégration entre les variables. Précisons aussi que βj représente
la moyenne des βij estimés, pour j variant de 1 à 6 (cf. équation 13).
Déterminants de long terme des taux de change réels... 133
Afrique
Coeff −0.56 0.16 −0.06 0.05 0.17 −0.07
t-stat −8.58 2.38 −2.76 2.92 3.04 −3.62 −5.91
Amérique Latine
Coeff ns 0.09 −0.02 −0.10 0.17 −0.23
t-stat ns 2.97 −3.21 −2.43 3.04 −3.35 −3.82
Asie
Coeff −0.53 0.39 −0.07 0.13 0.37 −0.39
t-stat −2.94 11.01 −4.58 3.53 2.11 −10.08 −12.16
L’effet des dépenses publiques sur les taux de change réel (β4 )
est différent pour les trois groupes de pays. En effet, les estimations
indiquent qu’un accroissement des dépenses publiques engendre une
appréciation du taux de change réel dans le cas de l’Amérique Latine
et une dépréciation dans le cas de l’Asie et de l’Afrique. Selon les
prédictions théoriques le coefficient doit être négatif étant donné que
la hausse de la demande globale des biens non échangeables entraı̂ne
une hausse de leur prix. Le coefficient positif dans le cas de l’Asie
et l’Afrique peut refléter un effet d’éviction important qui se traduit
par une baisse de la demande privée des biens non échangeables. Si les
dépenses publiques sont intensives en biens échangeables, une politique
budgétaire expansionniste se traduit par une hausse d’impôt ou/et du
taux d’intérêt, ce qui réduit la demande privée du bien non échangeable.
La baisse de la demande entraı̂ne alors dans ce cas une baisse des prix et
donc une dépréciation du taux de change réel (cf. Edwards, 1989). L’effet
des dépenses publiques sur le taux de change réel en Amérique Latine
et en Asie est comparable et relativement plus élevé qu’en Afrique.
4 CONCLUSION
RÉFÉRENCES
IM, K.S., M.H. PESARAN et Y. SHIN (2003), ”Testing for Unit Roots in
Heterogeneous Panels”, Journal of Econometrics, 115, pp. 53-74.
LEVIN, A. et C.F. LIN (1993), “Unit root tests in panel data, asymptotic and
finite sample properties”, U.C. San Diego Working paper.
LEVIN, A., C.F. LIN, et C.J. CHU (2002), ”Unit Root Tests in Panel Data :
Asymptotic and Finite-Sample Properties”, Journal of Econometrics, 108,
pp. 1-24.
MAC DONALD, R. (1997), “What determines real exchange rates ? The long
and short of it”, IMF Staff Papers, 97/21, Washington, D.C. : IMF, April.
MAC DONALD, R. et L. Ricci (2003), “Estimation of the equilibrium real ex-
change rate for South Africa”, IMF Working Paper, 2003/ 44, Washington,
D.C., IMF.
MONTIEL, P. (1997), “Exchange Rate Policy and Macroeconomic Management
in Asean Countries”, in J. Hicklin et al. (eds) Macroeconomic Issues Facing
Asean Countries, Washington, D.C., IMF.
PEDRONI, P. (1996), “Fully modified OLS for heterogeneous cointegrated
panels and the case of Purchasing Power Parity”, Indiana University
Working Paper in Economics, No. 96-020, June.
PEDRONI, P. (1997), “Panel cointegration : asymptotic and finite sample
properties of pooled time series tests with an application to the PPP
hypothesis : New results”, Indiana University Working Paper in Economics,
April.
PEDRONI, P. (1999), “Critical values for cointegrating tests in heterogeneous
panels with multiple regressors”, Oxford Bulletin of Economics and Statis-
tics, Vol 61, Supplement, pp. 653-670.
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ANNEXE 1 :
LA MÉTHODOLOGIE ÉCONOMÉTRIQUE
DES PANELS NON STATIONNAIRES
k
∗ ∗ ∗
∆yit = ρi yit−1 + Φij ∆yit−j + νit∗ , i = 1, 2, .., N et t = 1, 2, ..., T
j=1
∗ =y −y .
avec yit it i
L’hypothèse nulle du test est H0 : ρi = 0 pour tout i contre H1 : ρi ≺ 0
pour au moins un i. Au lieu de supposer que le paramètre ρi est
identique pour tous les pays (Levin et Lin, 1993), la méthodologie IPS
utilise des tests de racine unitaire distincts pour chacun des n pays.
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1
N
où tN T = N tiT est une moyenne des t stats individuels obtenus lors
i=1
de la mise en œuvre d’un test ADF usuel sur séries temporelles, et où
E(tN,T ) et V (tN,T ) désignent respectivement la moyenne et la variance
des tiT sous l’hypothèse nulle d’intégration d’ordre 1 des séries, avec
N → ∞.
Déterminants de long terme des taux de change réels... 141
− 12
N
T
N
T
∗
w
Zpp = ŝ∗2
N,T L̂−2 ∗2
11i êi,t−1 L̂−2 ∗
11i êi,t−1 ∆êi,t : P P − stat
i=1 t=1 i=1 t=1
− 12
N
T
N
T
Ztw = 2
σ̂N,T L̂−2 2
11i êi,t−1 L̂−2
11i êi,t−1 ∆êi,t − λ̂i : Adf − stat
i=1 t=1 i=1 t=1
N T −1
Zvw = L̂−2 2
11i êi,t−1 : v − stat
i=1 t=1
−1 T
N
T
ZtB = σi2 ê2i,t−1 êi,t−1 ∆êi,t − λ̂i : Adf − stat
i=1 t=1 t=1
T −1
N
T
B
Zpp = ŝ∗2 ê∗2
i,t−1 ê∗i,t−1 ∆ê∗i,t : pp − stat
i=1 t=1 t=1
avec,
ki
t
λ̂i = 1
T 1− s
ki +1 µi,t µi,t−s ,
s=1 t=s+1
1 t
ŝ2i = T µ2i,t ,
t=1
σi2 = ŝ2i + 2λ̂i ,
N
2
σN,T = T1 L̂−2 2
11i σi ,
i=1
t
ŝ∗2
i = 1
T µ∗2
i,t ,
t=s+1
t
ŝ∗2
N,T = 1
T ŝ∗2
i,t ,
t=s+1
T ki
T
L̂211i = 1
T
2 +
η̂i,t 2
T 1− s
ki +1 η̂it η̂i,t−s .
t=1 s=1 i=1
et où les résidus µi,t , µ∗i,t
et η̂it proviennent des régressions ci-dessus :
êi,t = γ̂êi,t−1 + µ̂i,t ,
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H0 : γi = 1 et H1 : γi = γ ≺ 1 pour tout i.
où χN,T désigne la statistique considérée parmi les sept proposées, les
paramètres N et T représentant respectivement le nombre de pays
considérés et le nombre d’observations disponibles pour chacun d’entre
eux, µ et ν étant des termes d’ajustement décrits dans Pedroni (1999,
2000, 2004).
En termes de puissance, Pedroni (1997, 2004) montre que pour des
valeurs de T supérieures à 100, ces 7 statistiques se comportent
relativement bien et ne souffrent pas de distorsion de seuil. Cependant,
pour des échantillons de plus petites tailles (T inférieur à 20) la
statistique ZtB est la plus puissante, suivie des statistiques Zρw et Ztw .
C’est donc la statistique ZtB qui sera utilisée dans ce travail pour
déterminer l’existence ou non d’une relation de cointégration entre le
taux de change réel et ses fondamentaux.
Il est important de noter que l’hypothèse nulle testée est l’absence de
relation de cointégration entre les variables. Par conséquent, au seuil
considéré, comme il s’agit d’un test unilatéral, une statistique calculée
144 Imed Drine, Christophe Rault
1) Afrique
Termes de l’échange
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.66 −0.17 −7.77 −5.72
Politique commerciale
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.55 0.063 −2.33 −7.77
Dépenses publiques
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.79 −1.79 −3.45 −4.05
Investissement intérieur
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.23 −1.14 −3.89 −3.23
2) Amérique Latine
Taux de change réel
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.23 −1.43 −3.32 −4.32
Déterminants de long terme des taux de change réels... 149
Termes de l’échange
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.32 −0.43 −5.45 −5.21
Politique commerciale
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.43 −0.98 −3.23 −6.47
Dépenses publiques
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−1.32 −1.12 −2.31 −3.21
Investissement intérieur
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.41 −1.21 −3.32 −4.23
3) Asie
Taux de change réel
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.32 −1.67 −2.54 −2.12
150 Imed Drine, Christophe Rault
Termes de l’échange
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.36 −0.32 −5.47 −6.32
Politique commerciale
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.12 −0.43 −2.54 −3.34
Dépenses publiques
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.86 −1.68 −3.32 −4.65
Investissement intérieur
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−1.32 −1.35 −3.21 −4.67