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10 innovations 2015/1 – n° 46
L’évolution du système de recherche et d’innovation…
LE STÉRÉOTYPE FRANÇAIS :
MYTHES ET RÉALITÉS
Nous énumérerons rapidement les aspects les plus saillants de cette spé-
cificité (réelle ou supposée) :
–– Une nette séparation, au sein du système d’enseignement supérieur et
de recherche (ESR), entre le sous-système universitaire et un sous-sys-
tème élitiste très particulier, celui des Grandes Ecoles (GE). La question
est ici que les élites sorties des GE « scientifiques », commerciales ou
administratives sont certes efficaces, mais que leur formation les oriente
beaucoup plus vers des fonctions de pouvoir, d’organisation et de contrôle
que vers la créativité scientifique (source des innovations les plus radi-
cales).
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1. Les mauvaises langues disent parfois que le CNRS fut le premier institut public de recherche
au monde après l’Académie des Sciences de l’URSS ! En termes de budget, au moins, ce n’est pas
faux. Le CNRS est aussi sans doute unique au monde en tant qu’institution généraliste, couvrant
toutes les disciplines sur le créneau de la recherche fondamentale, qui est normalement celui du
système universitaire.
2. Ce modèle vers lequel convergent la plupart des pays (y compris ceux de tradition centraliste
comme la Chine) donne beaucoup plus de poids aux acteurs décentralisés et organise plus de
concurrence entre eux.
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3. L’association Nationale de la Recherche (ANR) a été créée en 2005 pour financer des projets
visant à dynamiser le secteur de la recherche. Depuis 2010 elle est aussi le principal opérateur
des Investissements d’avenir. La National Science Foundation (NSF) américaine a été créée en
1950 ; elle est la seule agence fédérale chargée de financer la recherche fondamentale (et l’ensei-
gnement supérieur) d’excellence pour assurer le maintien du leadership scientifique national.
La Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) a été créée en 1951 pour aider les chercheurs selon
un principe relativement bottom up, mais elle a aussi acquis depuis une mission d’orientation
générale de la recherche (les appels à proposition ne sont pas tous « blancs »). Il est intéressant
de souligner aussi que la DFG constitue un bras fédéral pour l’action dans un domaine qui est
largement du ressort des Länder, à savoir la recherche universitaire.
4. Les Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), gérées par l’Association
Nationale Recherche et Technologie (ANRT), créent un partenariat entre laboratoire de
recherche, entreprise et doctorant dont l’objectif politique essentiel est de favoriser l’insertion
professionnelle des futurs docteurs, mais qui contribue à assurer de facto une fonction essentielle
d’échanges de connaissances et de compétences entre les milieux économiques et académique,
tout en aidant à réduire un fossé culturel un peu trop marqué en France entre ces acteurs.
5. On remarquera que les bénéficiaires sont souvent soit de grandes entreprises qui connaissent
déjà bien le monde de la recherche, soit des PME technologiques et des consultants qui n’ont
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pas non plus de difficulté particulière à communiquer avec les milieux académiques. Par ailleurs,
Beltramo et al. (2008) montrent, pour les anciens boursiers Cifre, la persistance d’un avantage
des docteurs ingénieurs sur les docteurs universitaires en matière d’insertion professionnelle. La
marque de fabrique du système français reste donc malgré tout présente…
6. Diverses caractéristiques du système et de la culture allemandes expliquent cette réticence à
introduire un instrument de politique somme toute efficace et peu compliqué à gérer. Au moins
deux méritent d’être soulignées : le ministère des Finances n’aime guère faire des chèques en
blanc (on ne connaît pas à l’avance le volume de recherche que déclareront les entreprises et
donc le budget public qui sera impliqué dans le paiement du crédit) ; d’une manière générale
le secteur privé n’aime pas que l’État ou un quelconque acteur externe mette son nez dans ses
affaires, dans ce cas au moins par le contrôle des dépenses affectées.
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7. On peut en donner une illustration typique : alors qu’il n’est pas rare dans les pays anglo-
saxons et surtout en Allemagne, qu’un scientifique se retrouve à un haut niveau dans la gouver-
nance d’une entreprise industrielle, en France ces postes sont réservés aux ingénieurs ou autres
diplômés de GE.
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10. Ces questions rejoignent les analyses de Gibbons et al. (1994) sur les modes de production
de la connaissance.
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était modeste dans les deux premiers PCRD, devient massif dans les finan-
cements européens des années 90. Ce type de technologie générique est en
mesure de faire progresser une très grande variété de domaines économiques
et sociétaux. On s’écarte donc toujours plus du modèle des « grands pro-
grammes » d’après-guerre. Même dans un pays comme la France, l’interven-
tion publique devient largement multi-niveaux (Hooghe, Marks, 2001) et
non plus strictement nationale. Le système européen, et les systèmes natio-
naux avec lui, évoluent : une plus large part est laissée à l’initiative d’acteurs
qui se regroupent pour faire des propositions en réponse aux divers appels
d’offre thématiques proposés.
La gouvernance de la recherche devient complexe et l’implication crois-
sante des autorités régionales et locales est aussi un fait marquant à souli-
gner, accroissant cette complexité. Là encore, les outils existaient depuis
les années 80 en France, avec les Contrats de Plan Etat-Région (CPER).
Mais les plans successifs « Université 2000 » lancé en 1990, et « Université
du Troisième Millénaire » (U3M) au tournant du millénaire (impliquant le
CPER 2000-2006) ont été des moments forts dans l’évolution du système
français d’ESR. Pour diverses raisons, mais surtout sous la contrainte budgé-
taire, l’État central est amené à solliciter le partenariat des collectivités. Ces
dernières n’hésitent pas à s’engager et, ce faisant, à apporter dans la négocia-
tion leurs visions propres du rôle de la science, leur classement de priorités
thématiques, leurs compétences territoriales « distinctives » (fondant leur
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11. Comme le suggère Christian Blanc en 2004, en avant-propos de son rapport au Premier
Ministre, « l’objet n’est pas d’agir directement sur l’entreprise à travers de nouvelles subventions ou
aides fiscales venant arroser en terrain stérile. Il s’agit en revanche de créer un écosystème où des initia-
tives naissent, croissent et s’épanouissent avec plus de facilité » (Blanc, 2004, p. 1).
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12. Les Conseils régionaux sont progressivement devenus un financeur incontournable de l’en-
seignement supérieur et la recherche ainsi que de l’innovation, tous deux hors du champ de
leurs compétences obligatoires en tant que collectivités territoriales, et ceci dans une période
où les ressources financières se font plus rares pour financer leurs compétences obligatoires. En
effet, les Régions sont devenues de gros financeurs : elles ont investi 943 millions d’euros dans la
recherche et l’innovation, soit 3 % de leur budget en 2009.
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supra-national : depuis 2000, ils sont calés sur la périodicité des programmes
européens. Beaucoup d’opérations intéressant la formation supérieure, la
recherche et l’innovation sont désormais cofinancées par l’État, les trois
niveaux de gouvernance territoriale (régional, départemental et local) et
les fonds structurels européens. Des opérations nationales régionalisées
de diagnostic et de stratégie d’innovation ont été lancées sous l’impulsion
de l’Europe, via la politique des fonds structurels. L’impact de la politique
communautaire ne fut pas qu’incitative : elle a conduit les régions fran-
çaises à apprendre des méthodes de diagnostic et établir une stratégie fon-
dée sur des justifications objectives (evidence-based policy). Les Programmes
Opérationnels (PO) construits dans le cadre du FEDER 2007-2013 ont forte-
ment poussé à placer l’innovation au cœur des stratégies de développement
régional, l’Etat relayant cette exigence auprès des régions13. Le résultat fut
sensible puisque les crédits FEDER consacrés à l’innovation ont augmenté
d’un très faible niveau au début du millénaire (5 %, soit trois fois moins que
dans les autres États membres) à un niveau tout à fait raisonnable de 30 %
pour 2007-2013.
La loi sur la recherche de 1999 a engagé le système français d’ESR sur
une nouvelle trajectoire qui s’est déployée au long des années 2000. La loi
de programme d’avril 2006 et le Pacte pour la Recherche ont abouti à la créa-
tion de plusieurs instruments importants comme l’Agence Nationale de la
Recherche (ANR) et l’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Ensei-
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13. Voir en particulier la mission confiée à Jean-Claude Prager et le rapport Madiès et Prager
(2008).
14. Encore que la démarche soit très différente, car le label Carnot octroyé à quelques équipes
existantes ne saurait se substituer à un véritable réseau dédié comme celui des instituts Fraunhofer.
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15. Cette politique a été lancée à la suite de deux rapports : Blanc (2004) et DATAR (2004).
Voir également Lachmann (2010b).
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des politiques d’innovation dans la plupart des pays avancés, comme les
grands programmes étaient la norme dans les années 1950-60. Par exemple,
l’Allemagne s’est aussi engagée dans une politique de mise en compétition
de clusters de pointe (Spitzenclusterwettbewerb), en même temps qu’elle lan-
çait son initiative d’universités d’excellence en 2006 (Zenker et al., 2013,
p. 9). Toutefois, chaque pays présente une relative spécificité dans la manière
dont le concept de cluster innovant est mis en œuvre.
LA PROBLÉMATIQUE DU FINANCEMENT
L’importance de l’innovation semble aujourd’hui reconnue par tous
les acteurs publics et privés, mais son financement reste une contrainte
majeure. La créativité (scientifique, technologique, organisationnelle, etc.)
est au cœur de l’innovation, mais l’argent reste le nerf de la guerre, et la
contrainte de financement est tout particulièrement sensible pour les PME.
Dans leurs difficultés actuelles, il faut voir quelle est la part respective des
éléments conjoncturels et structurels, et envisager les solutions. Ces der-
nières ne relèvent pas que des politiques dites d’innovation. L’État d’ailleurs
ne peut pas tout faire, pour des raisons de moyens mais aussi de compétences.
Ce qu’il peut faire de mieux, n’est-ce pas simplement d’offrir des conditions
générales favorables à l’investissement et à la prise de risque ?
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16. « Il faut reconstruire l’écosystème industriel américain, détruit dans les années 1980 » (Le Monde,
18/07/2014). Suzanne Berger est professeure de sciences politiques au MIT.
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17. La Banque publique d’investissement (BPI), créé au début de 2013, est le regroupement
d’OSEO, de CDC entreprises, du FSI et de FSI régions. La BPI investira environ 12 milliards
d’euros d’ici à 2017 dans les entreprises françaises. Pour l’année 2013, son objectif est de 1,3 mil-
liard d’euros, dont 300 millions ont déjà été investis durant le premier trimestre. La BPI a d’ores
et déjà financé 3210 projets innovants et accompagné 1680 projets à l’international.
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Les aides sont donc bien connues et fortement sollicitées par les entreprises
qui développent des programmes de recherche et d’innovation.
Les aides publiques imposent certaines règles quant à la structure finan-
cière de la société et elles nécessitent de dégager du bénéfice ou d’apporter
des fonds propres. Les financements publics peuvent alors déboucher sur des
fonds de capital-risque et ils vont contribuer à la facilitation de leur mise en
relation avec la communauté financière privée car le dossier a été expertisé
et labellisé. Ainsi, les appuis publics et les capital-risqueurs ont un rôle pri-
mordial à jouer dans le financement de l’innovation et ils travaillent géné-
ralement de concert en échangeant les informations et en participant de
manière coordonnée au bouclage des plans de financement.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’en matière d’aide à l’innovation, les pou-
voirs publics européens sont globalement en retrait par rapport à un pays
leader comme les États-Unis qui est en fait très interventionniste sur ce plan.
La Small Business Administration (SBA) est très active en faveur des PME à
travers le programme du SBIC (Small Business Investment Corporation), la
garantie bancaire qui peut atteindre 90 % de couverture, et le venture capital
lancé dans tous les États avec 50 % de fonds publics. Citons aussi, en faveur
de la recherche, la pratique d’accords du type R&D Limited Partnership18. Des
moyens considérables sont ainsi mis au service des entreprises américaines,
et pas seulement des grandes.
Pour conclure sur le rôle des régions dans le système d’innovation français,
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18. Il s’agit d’un accord où des partenaires « limités », c’est-à-dire sans autorité de gestion,
apportent du capital au partenaire principal (gestionnaire) qui conduit les activités de R&D.
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Le capital-investissement
Dans le cas d’une PME innovante, et plus particulièrement dans le cadre
d’un processus de recherche et développement important, nous avons vu
que la levée des fonds nécessaires se fait dès les premières phases. Rappelons
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19. Nous évoquons ici le capital-risque avec le capital-développement parce que les statistiques
sont souvent données de manière intégrée, mais il faut souligner que le capital-développement
est particulièrement lourd et que beaucoup de start-ups chutent à ce stade.
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20. Le lecteur peut considérer que nous forçons exagérément le trait. Une objection possible est
en effet que la capacité d’innovation n’a pas réellement chuté récemment en France. Bouvier
(2012) montre en effet que de 2008 à 2010, années particulièrement marquées par la crise
financière, davantage de sociétés ont innové qu’au cours des trois années précédentes. L’auteur
observe cependant que les innovations technologiques ont baissé et que la hausse globale est
surtout le fait de l’innovation organisationnelle – laquelle est une réponse assez rapide à la crise
et surtout qui coûte moins cher. Le même article indique que le principal frein à l’innovation
déclaré par les entreprises est le financement (28 %), devançant nettement les questions de
marché (22 %) et – point important pour nous – l’insuffisance de connaissances (17 %).
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CONCLUSION
Le système de recherche et d’innovation français a connu de profondes
évolutions au cours des dernières décennies. L’évolution s’est nettement accé-
lérée sur les premières années du 21e siècle, aussi bien dans l’enseignement
supérieur et la recherche publique qu’en matière de politique d’innovation.
En ce qui concerne les pouvoirs publics, l’émergence du niveau des collecti-
vités territoriales ainsi que l’impact des politiques européennes constituent
de notables éléments d’évolution. Un aspect central pour l’innovation est
son financement, facteur important de la réussite des entreprises, surtout
des plus petites. Nous avons vu que l’efficacité du système de financement
dépend pleinement de la mobilisation de moyens adaptés (car l’innovation
n’est pas un risque commercial classique) et d’une bonne collaboration du
public et du privé. Au total, l’évolution du système paraît assez largement
déterminée par des contraintes exogènes. Elle n’est pas le fruit d’une évolu-
tion institutionnelle parfaitement délibérée.
Concernant l’adaptation globale du SNI, les transformations fondamen-
tales observées depuis une quinzaine d’années l’ont nettement éloigné du
modèle traditionnel (colbertiste) dominé par les « grands programmes » et le
partenariat privilégié de l’État avec les « champions nationaux ». Nous pou-
vons reprendre à notre compte le constat que fait l’OCDE dans son dernier
rapport sur les politiques d’innovation en France : « La doctrine de l’action
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