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Éditorial

Stratégies d’innovation et mutation des structures


industrielles
Blandine Laperche, Nadine Levratto
Dans Innovations 2016/2 (n° 50), pages 5 à 12
Éditions De Boeck Supérieur
ISSN 1267-4982
ISBN 9782807390010
DOI 10.3917/inno.050.0005
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 11/11/2023 sur www.cairn.info via Université Catholique de Lyon (IP: 193.51.243.241)

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ÉDITORIAL
STRATÉGIES D’INNOVATION
ET MUTATION
DES STRUCTURES
INDUSTRIELLES
Blandine LAPERCHE
CLERSE (UMR-CNRS 8019)
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Université du Littoral Côte d’Opale
Réseau de recherche sur l’innovation
blandine.laperche@univ-littoral.fr
Nadine LEVRATTO
Economix, CNRS-université de Paris Ouest, Nanterre,
La Défense
Centre d’Études de l’Emploi
Kedge Business School
nadine.levratto@u-paris10.fr

Dans un contexte de concurrence mondiale fondée sur l’in-


novation, les secteurs d’activités et les entreprises qui les com-
posent évoluent sous le jeu de forces contradictoires. D’un côté,
la recherche de gains d’efficacité et d’économies d’échelle et
d’envergure pousse à l’augmentation de la taille des entreprises
et à la constitution de structures de marchés oligopolistiques,
dominées par quelques firmes concentrant la force technolo-
gique et financière. De l’autre, la concurrence, la diffusion de
nouvelles façons de produire, d’organiser le processus d’inno-
vation, de commercialiser ou de consommer ou encore les poli-
tiques publiques favorisent l’apparition de nouveaux acteurs
venant perturber les règles existantes. Ces changements, qui
concernent les deux versants du marché contribuent à la trans-
formation des structures établies et à la création de nouvelles
entités et activités. La réflexion sur les liaisons entre les struc-
tures de marché, les stratégies ou la conduite des acteurs et les

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performances étudiées aux niveaux des entreprises et des sec-


teurs sont anciennes et ont été en particulier formulées par les
fondateurs de l’économie industrielle (Mason, 1939 ; 1949 ;
Bain 1951 ; 1959). Sans traiter des multiples débats qui ont
marqué l’histoire de la discipline de l’économie industrielle
autour du triptyque Structure-Comportement-Performance (à
ce sujet voir par exemple Arena et al., 1988, Uzunidis, 2016),
les auteurs de ce numéro étudient à leur manière et à l’aune du
contexte actuel, les relations systémiques à l’origine des muta-
tions intra et intersectorielles.
Ce numéro d’Innovations rassemble ainsi des articles qui
traitent de la mutation des structures industrielles. Par struc-
tures industrielles, nous entendons ici l’environnement écono-
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mique et social dans lequel agissent les entreprises. Cette vision
englobante étend la logique de base de la séquence bainienne
selon laquelle les éléments composant la structure du marché
déterminent les comportements des entreprises qui, eux-mêmes
déterminent les performances du marché. Suivant la vision
étendue du paradigme SCP (Arena et al., 1988 ; Chevalier,
1995 ; Carlton et al., 2008), les conditions de base ou condi-
tions fondamentales de l’industrie et les caractéristiques de
l’environnement économique ainsi que les politiques écono-
miques sont ici incorporées à l’environnement de la firme. Les
boucles de rétroactions introduites par Scherer (1970) com-
plètent l’ensemble du système.
Les articles réunis dans ce numéro ont en commun cette
référence à un environnement élargi qui incorpore la structure
du marché telle que définie dans le triptyque SCP (le degré
de concentration des vendeurs et des acheteurs, le degré de
différentiation des produits, les conditions d’entrée sur les mar-
chés) et s’étend aux ressources humaines, financières, maté-
rielles ou plus immatérielles qui seront autant d’inputs que les
entreprises pourront mobiliser. Les caractéristiques institution-
nelles (lois, règles et normes) contribuent également à struc-
turer les espaces dans lesquels les firmes agissent. La mutation
de ces structures peut être issue du progrès des techniques, des
comportements et des stratégies déployées par les entreprises
ou encore de l’action des politiques publiques au niveau natio-
nal ou régional.
La référence sectorielle est au fondement même du para-
digme SCP pensé comme une méthode d’analyse globalisante

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des réalités économiques industrielles, s’affranchissant de la


référence à des concepts abstraits, comme la notion de concur-
rence pure et parfaite, à laquelle sont substituées des notions
empiriquement vérifiables et exploitables à des fins de poli-
tique industrielle. Les changements structurels qui ont eu lieu
depuis la systématisation de cette démarche, opérée au cours
des années 1960-1970, et les apports de la Nouvelle Économie
Industrielle (Tirole, 1993) qui mettent en évidence l’impor-
tance des comportements stratégiques des firmes visant à modi-
fier les structures de marché appellent une adaptation de ce
cadre d’analyse aux nouvelles conditions économiques et à l’or-
ganisation contemporaine des sous-systèmes de production. Tel
est également l’objectif des contributeurs à ce numéro spécial
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qui intègrent à l’analyse des mutations technologiques ces nou-
velles conditions intervenant tant au niveau des conditions de
base (réseaux, territoires, etc.) que de la définition des critères
de performance au-delà du seul aspect économique.
Les deux premiers articles de ce numéro étudient l’évolu-
tion des structures industrielles, telles que nous les avons défi-
nies plus haut, à l’échelle des territoires. Sana Elouar-Mrizak et
Fabienne Picard s’intéressent aux tendances d’évolution de la
structure techno-industrielle d’une région (la région Franche-
Comté, aujourd’hui Bourgogne-Franche Comté). Pour mesu-
rer ces évolutions, les auteurs recourent à l’analyse statistique
des réseaux sociaux, qui permet de visualiser et d’interpréter
les interactions entre agents économiques et la diffusion des
technologies. Une telle analyse est un outil précieux dans l’éla-
boration de politiques publiques régionales, en particulier dans
le domaine de l’innovation, qui s’inscrivent actuellement dans
l’objectif de construire une « spécialisation intelligente ».
Le second article, rédigé par Didier Lebert, applique la
théorie de la dominance économique, inspirée des travaux de
François Perroux (1948), à l’étude des flux intra- et interterrito-
riaux de connaissances technologiques, permettant ainsi d’étu-
dier la dimension cognitive de la dominance interterritoriale.
Dans un contexte d’approfondissement de la division des pro-
cessus productifs comprenant la recherche et développement,
l’auteur étudie la capacité d’adaptation des territoires, c’est-à-
dire de leur résilience face à ces transformations. Pour ce faire,
il construit des indicateurs structuraux de dépendance, d’inter-
dépendance et d’autarcie territoriale ainsi que de centralité de

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cohésion et les applique à la structure des échanges des connais-


sances sur le marché américain des technologies sur la période
1975-1999, en se focalisant sur le cas de la Californie. Ces
outils permettent d’analyser la résilience dynamique des terri-
toires en matière de production d’innovation technologique, la
spécialisation cognitive et les flux technologiques internes aux
territoires. L’approche duale est également envisagée : celle des
relations structurales entre technologies, qui permet de loca-
liser les sources de l’innovation technologique sur ce marché.
Le troisième article, proposé par Arnaud Diemer, étudie
les symbioses industrielles, c’est-à-dire les échanges de flux de
matières et d’énergies entre firmes indépendantes dans lesquels
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les rejets des unes deviennent les ressources des autres, sous un
angle particulier, c’est-à-dire comme un nouveau champ d’ana-
lyse pour l’économie industrielle. C’est ici donc davantage la
manière d’étudier l’évolution des structures industrielles plutôt
que les structures mêmes qui est envisagée. L’écologie indus-
trielle, qui peut être considérée comme un outil de mutation
des territoires dans le sens d’un développement plus durable,
peut aussi apparaître comme un moyen de renouveler le champ
de l’économie industrielle, en tant que discipline. Son étude
conduit en effet, selon l’auteur, à mobiliser de nouveaux cou-
rants de pensée (théorie des conventions, théorie des parties
prenantes, districts industriels) et à poser de nouvelles ques-
tions empiriques (étude du métabolisme industriel, valorisation
des déchets, économie circulaire). En ce sens, et dans la conti-
nuité des travaux de R. Arena et de C. Navarro (2010, p. 381)
qui ont proposé une chronologie des principales approches en
économie industrielle (préoccupations pragmatiques et sta-
tistiques au début des années 1980 ; politique et dynamique
industrielles à la fin des années 1980 ; émergence de nouveaux
courants théoriques et de nouvelles questions empiriques dans
les années 1990 ; économie de la connaissance et des interac-
tions sociales dans les années 2000), l’écologie industrielle
pourrait selon A. Diemer constituer une nouvelle étape dans la
phase de maturité de l’économie industrielle.
Les quatre articles suivants étudient les relations entre,
d’un côté, les stratégies des acteurs et les caractéristiques des
marchés et, de l’autre, les caractéristiques des acteurs et les
performances des entreprises. Dans leur article à visée explo-
ratoire, Jonathan Bainée et Richard le Goff s’intéressent à

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la dynamique contemporaine de décloisonnement entre les


industries de l’énergie, des transports et du numérique, aupa-
ravant organisées en silos. Ils interprètent ce décloisonnement
comme le résultat d’une stratégie d’entreprise dite « de marché
augmenté » qui vise à étendre les frontières d’un marché par
la mise en réseau d’industries mobilisant des ressources imma-
térielles (connaissances, informations…) ou physique (infras-
tructure, technologie…) identiques, à différents niveaux de
la chaîne de la valeur. Selon les auteurs, cette « stratégie de
marché augmenté » engendre les conditions d’existence d’une
« rente intersectorielle » et crée une structure de la concur-
rence située à mi-chemin entre le monopole et la concurrence
monopolistique, associée un système de formation des prix sin-
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gulier. Ils cherchent à expliquer les fondements de ces straté-
gies et à évaluer la portée théorique du nouveau concept mis
en évidence.
Dans le cinquième article de ce numéro, Christian Le Bas
s’intéresse aux performances technologiques des firmes qu’il
relie à la présence et à l’activité des inventeurs très productifs,
dits « prolifiques ». L’étude concerne tous les secteurs indus-
triels et s’appuie sur la base de brevets du NBER. L’auteur uti-
lise l’indice des avantages technologiques révélés dans le champ
technologique dominant comme métrique des performances
technologiques. Les analyses empiriques effectuées à partir
d’un échantillon de 19 000 firmes couvant deux pays (France
et Royaume-Uni) au cours de la période 1976-2002 confir-
ment l’hypothèse centrale d’un effet positif de la présence
d’inventeurs prolifiques sur les performances technologiques
des firmes. L’auteur montre également que le niveau de pro-
ductivité des inventeurs prolifiques agit sur les performances.
La catégorie d’inventeurs stars (inventeurs très prolifiques) a
un impact positif plus fort que celui des inventeurs simplement
prolifiques.
Dans le sixième article de ce numéro, Valérie Ceccaldi
s’intéresse à l’émergence d’une stratégie d’innovation pérenne
dans une très petite entreprise, en s’appuyant sur le cas d’une
petite cave coopérative vinicole. L’analyse théorique, en
management stratégique, de l’innovation dans les très petites
entreprises (TPE) met en avant le rôle du dirigeant et, plus
particulièrement, de sa vision stratégique et de sa capacité d’ap-
prentissage dans la définition, la mise en œuvre et la continuité

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de cette stratégie. Le cas étudié sur plusieurs années confirme


ces éléments et détaille la nature des capacités d’une TPE.
L’étude montre comment un modèle d’entreprise arrive à struc-
turer un cadre vertueux pour l’innovation. Enfin, elle décrit
une dynamique managériale qui, fondée sur le leadership du
dirigeant, aide à pérenniser une exploitation.
Dans le contexte actuel du développement sans précédent
de la pratique de l’innovation ouverte, dans laquelle les entre-
prises recherchent à l’extérieur de l’organisation les sources
d’information et de connaissances qui seront utilisées dans leur
stratégie d’innovation, l’utilisation de la foule (traduite par
l’expression anglo-saxonne crowdsourcing) devient un facteur
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de performance. Dans son article, qui constitue le septième
de ce numéro, Sophie Renault étudie la mobilisation de la
foule dans un processus de collecte d’informations marketing.
S’appuyant sur l’étude du cas de l’une des plateformes actives
dans ce domaine et par le biais d’une recherche participative,
d’une démarche netnographique enrichie par la réalisation
d’entretiens, elle esquisse une analyse des atouts et des limites
de cette pratique à la fois pour l’entreprise et pour la commu-
nauté des utilisateurs. Ils s’apprécient en termes d’une part de
réduction de coûts et de gains financiers et ouvrent la voie à
une réflexion sur la nature et les formes du travail dans l’écono-
mie d’aujourd’hui.
L’article suivant ouvre la réflexion sur les différents niveaux
de la performance des organisations ou des stratégies, souvent
restreinte aux critères économiques, qui est ici abordée en
termes d’intégration sociale. Yuna Chiffoleau et Dominique
Paturel abordent les circuits courts alimentaires comme de
nouveaux outils d’analyse de l’innovation sociale. Les initia-
tives récentes en matière de circuits courts alimentaires en
France visent selon les auteurs à faciliter l’accès des consom-
mateurs précaires à une alimentation de qualité. Cet article
montre l’intérêt d’analyser ces initiatives pour comprendre les
mécanismes de construction de l’innovation sociale et explorer
les conditions de son changement d’échelle. Combinant socio-
logie économique et approche par le care, les auteurs s’appuient
sur deux études de cas pour montrer de quelle manière l’inno-
vation sociale se développe à travers de nouveaux types de liens
et de ressources valorisant l’expérience de la vie quotidienne.

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Ils invitent à penser que sa portée transformatrice tient à la


fois aux produits découplés de ces liens et à l’évolution des sta-
tuts des personnes. L’article appelle à approfondir l’analyse de
l’innovation sociale à travers les circuits courts et inversement.
Enfin dans la rubrique Syllogisme, Sophie Boutillier et
André Tiran nous invitent à une nouvelle lecture de la théorie
de l’entrepreneur, en replaçant les théories dans leur contexte
économique, social et politique et en traçant les facteurs de
leur évolution. Ils débutent leur analyse avec Cantillon, Say et
Schumpeter, qui ont placé l’entrepreneur au centre de l’évo-
lution économique du capitalisme. L’entrepreneur y apparaît
comme une fonction qui représente un lien systémique entre
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les structures socioéconomiques du capitalisme et les motiva-
tions entrepreneuriales (profit, défi, reconnaissance sociale,
innovation, etc.). Les approches contemporaines actualisent et
développent les approches initiales, en relation avec les pro-
blèmes économiques et sociaux (progrès technique, chômage,
emploi, etc.) de leur temps.

RÉFÉRENCES
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