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INDUSTRIELS ET RSE ?
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 07/11/2021 sur www.cairn.info par Salaheddine AIT BELHADJ (IP: 41.249.205.102)
ISBN 9782807393868
DOI 10.3917/proj.025.0009
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-projectique-2020-1-page-9.htm
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d’autre part, en utilisant le risque dans les entre-
RÉ SUM É des techniques de statis- prises. Notre recherche
tique. C’est dans ce der- met l’accent sur le mana-
Notre article consiste nier cas que la contribution gement et les pratiques
à étudier la pratique principale de cet article a de l’entreprise en termes
actuelle de la RSE dans le été réalisée. Ainsi, cette de gestion du risque, afin
contexte des compagnies recherche a permis de de mieux gérer par la RSE
libanaises à caractère percevoir la RSE comme les impacts sociaux, envi-
industriel, et à examiner étant plus qu’un simple ronnementaux, et com-
la relation entre les pra- outil de marketing et de munautaires de leurs
tiques RSE d’une part et le relations publiques mais activités.
management des risques aussi un vrai outil influant
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INTRODUCTION
La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) a été présente au sein des
sociétés depuis longtemps, mais elle est toujours perçue et considérée comme
un ensemble d’activités adoptées pour améliorer l’image d’une entreprise, et
donc comme des activités supplémentaires de relations publiques. En outre, il
semble que l’intérêt porté à la RSE est toujours cyclique et marginal et que la
RSE elle-même constitue un instrument pour améliorer l’image altérée d’une
organisation ou une sorte de prolongement de ses activités de marketing. De
plus, les pratiques de RSE sont souvent évaluées de manière simplifiée et
superficielle lorsque les déclarations des chefs d’entreprise et la présence
formelle de systèmes de gestion de l’environnement sont par exemple équi-
valentes et cohérentes avec les activités réelles de la RSE (Bondy, et al., 2008).
En conséquence, notre connaissance de la mesure dans laquelle les pratiques
de RSE ont pénétré le tissu du comportement commercial et industriel est
encore embryonnaire. Afin d’améliorer notre compréhension de l’influence
de la RSE sur les pratiques industrielles et commerciales, la recherche doit
se concentrer sur les politiques et les activités spécifiques par lesquelles les
gestionnaires tentent de mettre en œuvre un engagement théorique vis-à-vis
des objectifs sociaux, environnementaux et économiques (Wood, 2010). Voilà
pourquoi il est difficile de démontrer de façon tranchante que la RSE est un
élément essentiel dans la gestion de l’organisation, qu’elle joue un rôle par-
ticulier dans sa stratégie, et qu’elle affecte le bon fonctionnement de l’orga-
nisation.
Cependant, on ne peut pas contester les relations d’interdépendance
mutuelles entre la RSE et la gestion des risques. La RSE montre comment
éviter les risques (ou les minimiser), ce qui constitue en soi l’objet de la ges-
tion des risques (Gladys, 2007).
Ainsi, on doit souligner que la RSE englobe non seulement des activités
liées à la réduction de la probabilité du risque (par exemple la perte de répu-
tation, baisse des ventes) ou leurs conséquences. Elle constitue notamment
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En cela, pour y répondre, une première partie réalise une revue de litté-
rature composée d’un chapitre sur les liens entre la RSE et la gestion des
risques et d’un chapitre qui interroge sur les effets de la RSE sur la gestion des
risques. Cette première partie montre les nombreuses contradictions issues
des résultats obtenus par les études antérieures et nous conduit à poser nos
hypothèses pour satisfaire à notre objectif de modéliser une combinaison des
deux concepts. Suite à une analyse quantitative réalisée auprès de 160 sala-
riés d’entreprises libanaises, le modèle obtenu est discuté à propos de ses
avantages et inconvénients. Enfin, les limites, apports et voies de recherche
sont présentés en conclusion.
nature, les pratiques honnêtes du marché, les relations avec les clients, l’en-
gagement social.
Il est également à noter que la RSE constitue une conséquence de nom-
breux facteurs affectant l’activité de l’entreprise sur les plans suivants
(Rubicka, 2011) :
Économique : par exemple la façon de gérer la valeur de l’entreprise, la
politique d’investissement, la politique de rémunération, la gestion des rela-
tions avec les fournisseurs et les clients,… Environnemental : par exemple
la disponibilité des ressources, les catastrophes écologiques, les modifica-
tions des réglementations juridiques sur la protection de la nature, les échecs,
les moyens de production, la longueur de la chaîne d’approvisionnement,…
Juridique : par exemple la présence de règlements et l’étanchéité du système
juridique, Culturel : par exemple le système de valeurs et le comportement
adopté par les membres d’une organisation, Personnel : par exemple l’ap-
proche individuelle adoptée face aux problèmes de l’organisation.
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Il est ainsi perceptible qu’en analysant le risque et la RSE, il faut accor-
der une attention particulière au dialogue avec les parties prenantes les plus
importantes, et cela rend ce processus différent de ceux de gestion d’autres
types de risques. La bonne mise en place d’une stratégie de dialogue qui com-
prend une certaine mise en forme et une évaluation appropriée des attentes
permet de soutenir le processus de gestion des risques et d’accroître son effi-
cacité. Lorsqu’il s’agit de la RSE, les parties prenantes sont des « porteuses de
risques », et peuvent être des parties prenantes volontaires (des investisseurs
par exemple) ou des parties prenantes involontaires, qui ne sont pas nécessai-
rement en relation avec l’organisation par leur propre choix (Clarkson, 1994).
En récapitulant les connections et les dépendances entre la RSE et la ges-
tion des risques, il convient d’essayer de définir « le rôle de la RSE dans la ges-
tion des risques ».
En référence à la RSE, la gestion des risques doit être envisagée comme
une stratégie, une politique, ou des processus visant à aborder les facteurs
éthiques, sociaux et environnementaux potentiels. Or, en influençant les par-
ties prenantes, ces facteurs sont au désavantage de l’organisation (Wisser,
2007). Dans un tel contexte, la RSE est, selon nous, l’un des principaux moyens
de la gestion des risques des facteurs sociaux et de leur influence sur l’aspect
financier d’une organisation.
Chaque processus de gestion des risques repose sur un cadre défini et sur
une méthodologie établie. La gestion des risques RSE peut être beaucoup plus
efficacement mise en œuvre en existant déjà dans le processus de gestion des
risques d’une société. Cela n’influencera pas uniquement la réduction de pro-
babilité de risque, mais sera aussi un signe positif pour toutes les parties pre-
nantes (Gladys, 2007).
Deux approches existent : l’approche descendante et l’approche ascen-
dante. Dans l’approche descendante, les contrats internationaux (en particulier
sur le domaine des droits de l’homme et de la protection de l’environnement
naturel), le droit national et d’autres règlements auxquels les organisations
doivent se conformer, sont des facteurs qui décident de prêter attention à la
RSE dans la gestion des risques. Une telle approche est particulièrement sou-
haitable pour les organisations dont les activités sont en relation étroite avec
ces facteurs. L’approche ascendante est plus adéquate pour les organisations
où le facteur principal est l’engagement des parties prenantes (Gladys, 2007).
Dans ce cadre, la RSE a plusieurs effets sur la gestion des risques.
EFFET DE LA RESPONSABILITÉ
SOCIALE DES ENTREPRISES
SUR LE MANGEMENT DU RISQUE
La littérature de la RSE suggère trois arguments théoriques qui pourraient
expliquer comment elle influence le risque d’une entreprise : le concept d’at-
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ténuation des risques, les modèles théoriques reliant la RSE aux rendements
attendus et le concept du surinvestissement (Godfrey, 2005). Les deux pre-
miers arguments prédisent une relation négative entre la responsabilité
sociale des entreprises, et le risque, tandis que l’argument de surinvestisse-
ment prédit une relation positive.
La vue d’atténuation des risques (un argument de gestion des risques
basé sur la théorie des parties prenantes) prédit que la RSE est négativement
liée au risque de l’entreprise. Plus précisément, cet argument suggère que
lorsque les investissements en RSE sont plus élevés, cela peut générer du
capital moral ou de la bonne volonté parmi les parties prenantes qui offrent
une protection semblable à une assurance qui réduit l’exposition au risque
d’une entreprise, c’est-à-dire préserve plutôt que génère des performances
financières (Godfrey, 2005 ; Godfrey et al., 2009). Ce capital moral crée des
richesses relationnelles sous différentes formes parmi les différents groupes
d’intervenants, par exemple, l’engagement affectif chez les employés, la légi-
timité entre les communautés et les régulateurs, la confiance entre les four-
nisseurs et les partenaires, la crédibilité et la marque accrue des clients en
plus d’une grande attractivité pour les investisseurs (Godfrey, 2005). Le point
clé est que ce capital moral a de la valeur car il dispose des parties prenantes
pour tenir des croyances sur l’entreprise qui influencent leurs comportements
envers l’entreprise (Luo et Bhattacharya, 2009).
Ainsi, « le capital moral fondé sur la RSE crée de la valeur si cela aide les
parties prenantes à attribuer l’événement négatif à la maltraitance managé-
riale plutôt qu’à la malveillance et à modérer leurs réactions en conséquence »
(Godfrey et al., 2009, p. 425). Les entreprises ayant des stratégies RSE plus
élaborées auront un capital moral plus élevé qui se traduira par une évalua-
tion plus favorable de l’entreprise aux yeux de divers groupes d’intervenants
(par exemple, les consommateurs, les employés et les investisseurs. Les par-
ties prenantes imposeront alors des sanctions moins sévères à l’entreprise
disposant d’un capital moral plus élevé dans le cas d’événements négatifs.
En outre, des stratégies RSE bien développées aident à morceler les chocs
négatifs (événements) du reste de l’organisation (Bansal et Clelland, 2004),
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– coûts en cas d’accidents environnementaux ou de problèmes associés à
de mauvaises conditions de travail). Les entreprises ayant une performance
sociale plus faible ne peuvent faire face à plusieurs risques (par exemple,
dommages à l’image de marque et à la réputation, baisse de la reconnais-
sance favorable des investisseurs).
Les modèles théoriques de la relation entre la RSE et les rendements
attendus (Heinkel et al., 2007) suggèrent également que la RSE est négati-
vement liée au risque de l’entreprise. Ces modèles supposent des diffé-
rences dans les préférences des investisseurs qui peuvent conduire à des
prix du marché du capital segmentés basés sur la RSE. Plus précisément,
les investisseurs traditionnels prennent des décisions d’investissement fon-
dées uniquement sur des critères financiers (retours anticipés et l’accès à la
consommation globale qu’ils fournissent) tandis que les investisseurs socia-
lement responsables prennent des décisions d’investissement en fonction de
critères financiers et non financiers comme la RSE. Dans le domaine du mar-
ché financier, et contrairement aux investisseurs traditionnels, les investis-
seurs socialement responsables obtiennent une utilité supplémentaire pour
détenir des titres choisis en fonction de la performance sociale parce qu’ils
ont des goûts pour des actifs qui ne sont pas uniquement liés aux rendements
(Fama et French, 2007). Le modèle de Merton (1987) prévoit que le risque
d’une entreprise est négativement lié à la taille de la base d’investisseurs de
cette entreprise, c’est-à-dire le nombre de ses actionnaires. À son tour, cela
suggère une relation négative entre la RSE et le risque de l’entreprise, car
une RSE plus élaborée devrait augmenter la base des investisseurs. Lee et
Faff (2009) soutiennent que le modèle de Merton (1987) est cohérent avec l’ar-
gument selon lequel les risques liés à la gestion des risques et à la trans-
parence associée à performance sociale sont évalués par les investisseurs.
Contrairement aux arguments susmentionnés, la vision du surinvestissement
(un argument d’opportunité managériale basée sur la théorie de l’agence)
suggère une relation positive entre la RSE et le risque de l’entreprise en rai-
son du retranchement managérial (comme dans notre cas le management
des risques). Par exemple, les gérants peuvent choisir d’améliorer le score
de la performance sociale de leur entreprise au détriment des actionnaires
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les phénomènes observables peuvent fournir des données crédibles. Mais, en
considération de la prise de décision complexe, de ses paradoxes et limita-
tions, une seconde étape a pour objectif de réaliser une réflexion sur l’usage
exclusif de cet outil dans le cadre de ces décisions complexes. Popper (1959) a
soutenu que la connaissance scientifique est la connaissance la plus robuste,
bien qu’il ne s’agisse toujours pas d’une représentation vraie du monde réel :
« il n’y a pas une méthode logique d’avoir de nouvelles idées, la découverte
contient un élément irrationnel ou une intuition créative » (Popper, 1959,
p. 24). Une question générale se dessine : comment manager la combinaison
de ces deux systèmes complexes ? Un outil de mesure combiné est-il valide et
suffit-il ?
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une aide pertinente que dans la mesure où l’entreprise concernée a
su analyser chaque question en termes de performance mais aussi
d’importance.
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Mode de collecte des données, échantillon
analysé et méthode d’échantillonnage
Afin de tester nos hypothèses de recherche, nous avons administré un ques-
tionnaire aux employés des compagnies à caractère industriels Libanaises
qui réalisent des stratégies RSE. Cette enquête a été menée majoritaire-
ment en ligne en utilisant la plateforme « Surveymonkey » et près de 10 % des
enquêtes ont été faites en face à face. Notre échantillon de 160 enquêtés est
principalement formé des employés en lien direct ou indirect avec les entre-
prises à caractère industriel, plus que 60 % des répondants de notre question-
naire sont des employés des entreprises dont l’activité principale est dans la
construction, cimenterie, transport aérien, production alimentaire, industrie
de papier… à noter que ces entreprises sont des PME ou de grandes entre-
prises (40 % des répondants travaillent dans des PME et le reste dans de
grandes entreprises). Vu la taille très réduite des entreprises industrielles au
Liban, (aux alentours de 8 % selon la Banque mondiale en 2013), vu la sensibi-
lité de notre sujet, et pour compléter notre échantillon nous avons eu recours
aux employés en lien avec l’entreprise à caractère industriel, c’est-à-dire
dans notre cas, qui travaillent directement ou indirectement avec les compa-
gnies industrielles au Liban comme les assurances (35 % de notre échantillon)
par exemple. Et les 5 % restant de notre échantillon étaient des employés de
Questionnaire
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Dans la construction du questionnaire de notre recherche, il faut noter que les
échelles utilisées ont été adaptées au contexte Libanais à partir des travaux
de Harvett (2013) en ce qui concerne la partie management des risques et
Sweeney (2009) pour la partie RSE. Le questionnaire a été conçu pour recueil-
lir des informations sur les relations probables entre la RSE et les risques
dans les entreprises industrielles, sur la façon dont les entreprises appliquent
ces normes RSE et sur le contexte dans lequel cette mise en œuvre a lieu.
Notre questionnaire final est composé de 25 questions (ou items), y compris
des questions demandant des informations personnelles sur l’enquêté (par
exemple les années d’expérience, le niveau d’éducation etc.), des questions
demandant des informations sur le mode d’emploi de la RSE et du manage-
ment des risques dans l’entreprise, des questions fermées à choix simple, des
questions fermées à choix multiples (cf. annexe).
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vation et rétention des employés par les stratégies RSE des entreprises,
connaissance de le RSE, activité principale de l’entreprise. Afin de mieux
interpréter les résultats en relation avec les variables indépendantes liées
à la RSE nous avons utilisés des questions demandant des réponses sur des
échelles de mesure de Likert (par exemple, 1 à 5 = non satisfait à très satis-
fait).
RÉSULTATS
La validité et la fiabilité des échelles
de mesures
Pour évaluer la validité et la cohérence interne de toutes les échelles utili-
sées, nous avons réalisé des analyses factorielles exploratoires (AFE) et un
test alpha de Cronbach a été appliqué à toutes les échelles (Tabachnick &
Fidell, 2007) sur le logiciel IBM SPSS 24. Toutes les échelles ont présenté des
alphas supérieurs au seuil acceptable de 0.70, ce qui indique une bonne cohé-
rence interne des éléments de l’enquête (Nunnally, 1978). Même dans le cas
où la valeur alpha de Cronbach était inférieure à 0.70 (0.69), elle était supé-
rieure à 0,60 permettant de poursuivre l’analyse (Leech et al., 2008).
Les hypothèses
H1 : Les critères sociaux de la RSE sont liés aux critères du risque.
Tout d’abord, nous avons testé la normalité des variables à l’aide du test de
Kolmogorov-Smirnov (KS) qui a fourni des p < 0.01 pour les quatre variables en
questions. Pour cette raison, et pour trouver des relations probables entre les
variables, nous avons choisi le test de dépendance de Spearman. Les corréla-
tions obtenues avec la variable RSE au sein de l’entreprise sont les suivantes :
Management du risque/RSE ρ = 0.457 (p < 0.001), traitement du risque dans
l’entreprise, ρ = 0.477 (p < 0.001) et Risque dans l’entreprise/RSE, ρ = -0.527
(p < 0.001). H1 est validée.
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H2 : il existe un lien entre les obstacles RSE et les critères du risque.
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résidus standardisés attestent de la normalité de la distribution des résidus.
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Management du risque = 0.255 × AE + 0.275 × RSEE + 0.184 × AC + 1.494
RSEE : RSE au sein de l’entreprise
AE : Activités environnementales RSE
AC : Activités communautaires RSE
DISCUSSION
Notre étude a pu montrer les relations existantes entre la gestion des risques
et la RSE. Nos trois premières hypothèses ont mis en exergue des relations
significatives entre les critères sociaux de la RSE, les obstacles RSE et les
activités environnementales RSE et les critères du risque. Ces premières rela-
tions ont permis la modélisation statistique de la combinaison entre la RSE et
la gestion du risque. Ce modèle peut s’avérer un outil indispensable pour une
gestion des différents critères de risque en considération d’indicateurs de res-
ponsabilité sociale au sein des organisations. Il permet, ainsi, à l’entreprise de
prendre en compte à la fois les différents facteurs que composent les aspects
environnementaux, sociaux et économiques défendus par la RSE et les dif-
férents facteurs de risques définis par de nombreux modèles de gestion des
risques organisationnels. L’objectif de cette modélisation est de montrer que
les deux concepts sont bien liés entre eux et qu’une opérationnalisation de la
RSE peut être effectuée en ‘cogestion’ avec la gestion des risques.
En cela, il peut être assumé que le management de ces deux systèmes
complexes peut reposer sur un outil de mesure. Cet outil forme un apport cer-
tain au management de systèmes complexes.
Néanmoins, si les prises de décisions s’en trouvent facilitées en gestion
du risque et RSE, dans notre cas, elles restent soumises à l’incertitude liée
à la complexité. En cela, un outil de mesure combiné resterait un outil d’aide
à la prise de décision par un cloisonnement des éléments à considérer. S’il
peut s’avérer indispensable, cet outil ne saurait s’affranchir des limites de la
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çus de la RSE. Selon l’étude1 réalisée par l’Observatoire du développement
international (2016-2017), 48 % des entreprises ne se sentent pas désavan-
tagées par les normes RSE d’un point de vue social, un peu plus d’un point
de vue économique et monétaire. Pourtant, nos résultats montrent que notre
modèle ne peut prendre en compte la motivation des salariés. Cette motivation
ne serait pas en lien de cause à effet avec les variables RSE et management
du risque. Cela indiquerait que chercher à manager de façon responsable la
motivation des salariés ne se satisferait pas d’un management des risques et
de critères RSE. C’est, à nouveau, la complexité des systèmes qui prend place.
Manager les risques selon des indicateurs RSE peut étayer les décisions prag-
matiques organisationnelles, non les décisions liées aux relations humaines
qu’impose un management responsable de terrain.
CONCLUSION
Notre étude comporte de nombreux apports tant académiques que managé-
riaux. L’étude réalisée a su combiner les indicateurs RSE selon Harvett (2013)
et le modèle de gestion du risque de Sweeney (2009). Le modèle combinatoire
obtenu représente un apport tant académique que managérial. D’un point de
vue académique, il s’agit d’une avancée dans le domaine de la RSE. À notre
connaissance, les liens démontrés entre les indicateurs RSE et les critères de
gestion des risques n’avaient jamais été testés. De la même façon, ce type de
modèle combinatoire n’a jamais été conçu. D’un point de vue managérial, un
tel modèle est apparenté à un outil pratique de management de la RSE. Si le
respect des indicateurs RSE peut être guidé au travers de la norme SA 21000,
il ne peut être certifié. Ce manquement peut pénaliser l’attention portée à la
RSE par les entreprises. Grâce au modèle combinatoire RSE / Management
1. http://www.bretagne-solidarite-internationale.org/mediastore/11/21965_1_FR_original.
pdf
RÉFÉRENCES
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