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Business model
et création
d’entreprise
La notion de business model est apparue en contexte
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I
l n’est pas étonnant de parler de Busi- L’utilisation de l’expression se diffuse, avec
ness model (BM dans la suite du texte) une croyance en une acception partagée1.
en contexte de création d’entreprise Or, la participation à divers jurys de sélec-
puisque c’est pour aider à comprendre les tion de projets permet de remarquer que
projets d’affaires envisagés sur internet, les protagonistes (investisseurs privés,
média alors nouvellement apparu, que les conseillers, prêteurs institutionnels, etc.)
parties prenantes potentielles au projet, au interrogent le BM sans se soucier de savoir
premier rang desquelles les investisseurs, si chacun des membres présents autour de
ont exigé un effort de conceptualisation la table lors de ces comités possède la
supplémentaire de la part des créateurs même acception du concept et, conséquem-
d’entreprise. Si, aujourd’hui, on sait com- ment, de l’affaire envisagée. En première
ment quelques entreprises remarquables ont écoute, les praticiens ont tendance à réduire
construit leur modèle d’affaires (ebay, le BM aux sources de revenus. Mais, dépas-
Amazon, etc.), il était moins aisé, lors de la sant ce cadre restrictif, leurs interrogations
prise de conscience du potentiel offert par portent également sur l’apport du projet à
internet, d’imaginer comment y réussir en l’ensemble des acteurs susceptibles d’être
affaires. Ce problème du succès en contexte concernés voire impliqués (c’est-à-dire les
de forte incertitude a très largement dépassé parties prenantes ou stakeholders). Autre-
les frontières des nouvelles technologies de ment dit, le BM est une notion dépassant la
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1. Le BM est parfois traduit par modèle d’affaires ou par modèle économique. Cette dernière terminologie n’est pas
toujours considérée comme reflétant correctement la notion.
Business model et création d’entreprise 177
trielle ou une étude de marché plus étayée, se sont passés de la notion de BM, et plus
etc.). Mais plus largement, les ressources à encore d’une conceptualisation de celle-ci.
réunir sont de diverses natures (tangibles ou Mais de nombreux créateurs ne bénéficient
intangibles, cognitives ou matérielles, pas du conseil des structures spécialisées,
financières ou non financières, etc.) et tout alors qu’il est démontré que les entrepre-
porteur d’un projet de création d’entreprise neurs accompagnés ont très sensiblement
déploie un exercice de conviction visant à plus de chance de réussite que les autres
recevoir l’adhésion des possesseurs de ces (Birley et al., 1992). Cet article s’intéresse
ressources pour en faire des parties pre- à la mise au point d’une méthode concrète
nantes. Pour démarrer, il faut qu’un d’élaboration d’un BM afin d’apprécier sa
ensemble d’acteurs s’accorde à collective- pertinence, aussi, dans une pratique de
ment reconnaître que le modèle d’affaires conseil et d’accompagnement.
proposé est pertinent. Le mimétisme inter- La première revue de littérature effectuée
vient en partie car cette reconnaissance est pour cerner l’objet de nos recherches fait
influencée par la croyance en l’adhésion des apparaître que d’une discipline à l’autre
autres. Il y aurait une forme de représenta- (ex : entrepreneuriat, finance, système d’in-
tion collective autour de ce qu’est, ou doit formation, stratégie, etc.), les conceptions
être, ou peut être le BM. Celui-ci serait académiques du BM diffèrent, même s’il
alors une convention en construction qu’il reste possible de relever quelques lignes
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aident, d’une part, à cerner la constitution dont il va les agencer, donc les organiser,
du BM (quelles ressources réunir pour le pour en tirer des compétences). Handicapé
projet ? Qui possède celles-ci ? Quels pos- par l’inexistence d’un passé dont les pos-
sesseurs de ces ressources faut-ils lier au sesseurs de ressources tirent plus habituel-
BM ?, etc.) et, d’autre part, à comprendre lement des renseignements (en termes de
comment le BM procure un avantage solvabilité, de qualité, etc.), la firme non
concurrentiel (quel agencement des res- encore née s’appuie sur un ou des porteurs
sources réunies pour construire un avantage devant, outre leur propre expérience, mon-
concurrentiel ? Comment lier durablement trer comment les apprentissages des pre-
les parties prenantes au projet ?, etc.). Ce mières années d’exploitation vont conduire
dernier point établit un pont entre le à une maîtrise de l’organisation des res-
domaine de l’entrepreneuriat et celui de la sources réunies. La configuration organisa-
stratégie, finalement liés autant dans le tionnelle mise en place joue alors un rôle
domaine théorique que dans la pratique. crucial, puisqu’elle agence ces ressources
Dans la première section, nous expliquons de façon optimale, c’est-à-dire de sorte à ce
que la théorie des conventions permet de que la valeur de l’offre soit appréciée, d’une
comprendre comment des possesseurs de part, par les marchés (valeur générique du
ressources s’accordent autour d’une projet) et, d’autre part, par les différentes
convention donnant naissance à l’organisa- parties prenantes (valeur qui leur est singu-
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rer par le marché. Ce modèle doit être suf- tat d’actions individuelles et comme un
fisamment clair pour que chacun s’accorde cadre contraignant les sujets » (ibid.,
à reconnaître que, effectivement, c’est là p.143). Elle permet de comprendre com-
une bonne façon de générer de la valeur ment se constitue une logique collective et
qu’un chiffre d’affaires, payé, récompen- comment les comportements des membres
sera. Les mêmes parties prenantes sauront d’une population peuvent faire preuve
mieux, à l’issue de cette démonstration, d’une certaine régularité dans une situation
expliciter ce qu’est le véritable business de récurrente (Orléan, 1994). Elle suppose des
l’entreprise (l’acteur en possédant la repré- conditions fixées de conformité et de
sentation la plus complète reste le créateur). croyances régies par une base de connais-
En échange des ressources apportées au sances communes quant aux comporte-
créateur, leurs possesseurs, alors devenus ments des autres.
parties prenantes, attendent eux-mêmes une La théorie des conventions explique ainsi
rémunération, c’est-à-dire quelque chose en que le comportement des individus est lié à
échange de ce qu’ils apportent (ressources un univers symbolique établissant les
contre ressources). Le BM doit montrer de règles du jeu économique. Cet univers est
façon concrète comment l’argent va rentrer constitué de représentations partagées per-
et, de façon plus abstraite, comment vont se mettant d’ériger des normes de conduites
dérouler les relations d’échange avec les économiques et sociales. Ainsi, globale-
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– Le troisième registre est relatif aux potentielle au départ, autour de laquelle des
détenteurs de ressources sollicités, lesquels possesseurs de ressources vont s’accorder
partagent des conventions relatives à leurs pour y voir une bonne façon de faire des
métiers et que l’entrepreneur doit connaître affaires en pariant que le projet régulera de
afin d’être entendu d’eux. Par exemple, il façon optimale les échanges de valeur (autre-
est utile de connaître ce qui guide un capi- ment dit de ressources) escomptés entre
tal-risqueur dans le suivi d’un dossier pour toutes les catégories de parties prenantes. Un
mieux savoir négocier avec lui. Le BM est réseau se crée ainsi autour du BM proposé.
une convention s’encastrant dans d’autres La figure 1 récapitule notre conceptualisa-
registres conventionnels dont le porteur du tion en suggérant ce que cela implique pra-
projet doit tenir compte. tiquement dans la construction d’un BM
Autrement dit, le créateur doit « faire convaincant devenant ainsi une convention.
naître », ou concevoir une convention, certes Sa partie haute comporte les éléments
2. Les cycles universitaires sont le Master II CREE (création, reprise d’entreprise et entrepreneuriat), d’un volume
de 360 heures et l’option entrepreneuriat (70 heures) du Master I « Management » du pôle universitaire de sciences
de Gestion de l’université Montesquieu Bordeaux IV. Les trois programmes de Bordeaux École de management
sont ESC, SUPT’G et EBP (15h par séminaire). Le PRES université de Bordeaux lance une Maison de l’entrepre-
neuriat s’appuyant sur la pédagogie ici présentée.
3. Le plus surprenant est que, à l’époque, les porteurs de projet désirant convaincre des partenaires (essentielle-
ment lors de la levée de fonds) se voyaient questionnés sur un concept auquel ils n’étaient absolument pas formés,
ni parfois même leurs conseillers. Cette remarque reste en partie d’actualité et une recherche serait particulièrement
intéressante pour comprendre comment la notion se diffuse et s’apprend par les confrontations et les pratiques.
184 Revue française de gestion – N° 181/2008
ne s’agit pas de dire que le processus entre- ment, concrètement, il est probable que les
preneurial est balisé, pour son démarrage, événements se déroulent comme les prévi-
par l’idée et, pour sa fin, par le plan sions, en partie chiffrées, l’estiment. Mais
d’affaires. Par contre, chacune des étapes pour comprendre ces prévisions, il faut
identifiées nécessite un travail pouvant préalablement saisir le cœur de l’affaire, le
bénéficier d’une formation et d’un accom- BM. En amont de celui-ci, le travail sur
pagnement dans le montage d’un projet de l’idée et sur l’opportunité fait l’objet d’une
création d’entreprise. Dans une certaine méthodologie éprouvée, même si parfois,
mesure, le processus évoque un dispositif dans le cadre d’une activité nouvelle, l’esti-
gigogne où chaque étape compose la sui- mation du chiffre d’affaires reste spécula-
vante (idée dans opportunité, opportunité tive. Quant au BM lui-même, la pédagogie
dans BM, etc.). implantée s’est largement inspirée de la
Ainsi vue, la compréhension du BM est figure 2.
d’abord servie par une présentation du L’idée et l’opportunité sont, dans une pers-
processus complet (de l’idée au plan pective processuelle, les composantes mini-
d’affaires). Outre l’étude du couple créateur males du BM. Mais pour que les étudiants
-projet, le processus comportant cinq comprennent la convention, où la dimen-
phases, aux frontières poreuses, est ici juste sion collective est essentielle, il convient de
résumé dans le but de montrer la place cen- schématiser les relations avec les pos-
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Avec ce schéma, l’étudiant comprend que le geables. Cette instrumentation pose la ques-
BM est une construction collective, en fait tion suivante : comment concrètement
une convention devant faire accord et sur apprend-t-on à utiliser cet outil ? La pro-
laquelle se fondera la future convention chaine section propose une réponse.
d’effort (l’entreprise). Le BM s’articule Un tiers des étudiants de formation initiale
finalement autour de la question suivante : ou de formation continue du 3e cycle sont
comment la valeur est-elle générée, rému- des porteurs de projet de création, soit 7 à
nérée et partagée ? Étant entendu que la 10 étudiants par an. Outre ce public mobi-
valeur revêt deux dimensions, la valeur lisé depuis 2003, une vingtaine de cas de
pour le marché et la valeur pour les parties créateurs a servi, au cours des années 2006
prenantes. et 2007, la construction et parfois l’expéri-
Si le BM est une convention, ou une forme mentation du protocole ici résumé. Ces cas
de représentation collective, et si les propos sont, en partie, issus d’une thèse de docto-
précédents, adaptés au public et agrémentés rat en cours dont le cadre opératoire
d’exemples, permettent une première s’apparente à une recherche-action.
approche, reste posée la question de l’ins-
trumentation de sa construction. La forma- 3. Pertinence d’une approche par le BM
lisation est une aide difficilement contour- dans l’accompagnement des porteurs
nable pour un public ayant besoin de de projet de création d’entreprise
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3. La métaphore du gâteau est utilisée pour montrer que l’ensemble des parties participe à la recette en apportant
ses ressources et que chacun va récupérer une part du gâteau (ou plus exactement de la rémunération de celui-ci).
188 Revue française de gestion – N° 181/2008
questions posées par chaque axe du BM. On sesseurs appartiennent (exemple : les
y retrouve certains éléments attendus dans conventions dans le domaine du capital
un plan d’affaires, ce qui n’est pas surpre- risque) mais aussi aux conventions du sec-
nant puisque ce dernier doit, à notre sens, teur investi (exemple : les ventes privées en
s’écrire autour du BM et l’ensemble des ligne sur internet). Le créateur peut être
interrogations du tableau sert la construc- conduit à procéder à un travail similaire à
tion de la convention d’affaires devant faire propos des concurrents. Si ceux-ci sont étu-
accord. diés (voir les questions du tableau 1), et
Chacune des questions fait elle-même l’ob- outre le travail de positionnement que la
jet d’une traduction en fonction du public stratégie complètera, ils sont surtout vus
concerné. Les étudiants suivant le troisième comme des concurrents potentiels dans la
cycle, ainsi que certains porteurs de projet captation de ressources dont le créateur a
accompagnés dans le cadre de l’IRA (incu- besoin. À ce titre, ce dernier est particuliè-
bateur régional Aquitaine) ayant suivi les rement sensibilisé au fait que la concur-
formations dispensées par l’équipe d’ensei- rence commence au niveau de l’obtention
gnants-chercheurs impliquée dans nos pro- des ressources, chaque acteur du secteur
grammes, comprennent le vocabulaire uti- (ou même d’autres secteurs) luttant pour
lisé. Par contre, les porteurs non formés ne obtenir les meilleures d’entre elles, qui ne
subissent pas toujours les questions selon la sont ni inépuisables ni toujours disponibles.
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réelle, sur le terrain, avec les acteurs nément certains porteurs de projet. Prochai-
concernés par son affaire. Certains créa- nement, une représentation par carte cogni-
teurs ont un goût naturel pour l’action et les tive est envisagée, avec préalablement une
rencontres qu’occasionne celle-ci, mais il recherche visant à apprécier l’utilité de
n’est pas rare que le contact soit vécu cette forme de schématisation dans ce
comme une contrainte comme c’est souvent contexte.
le cas avec les étudiants. Ces derniers sont Parmi la vingtaine de créateurs accompa-
ainsi vite sensibilisés au besoin de se gnés, nous avons retenu comme illustration
confronter à la réalité de leur projet. le cas de Monsieur H, créateur rencontré
Cette représentation en tableau est à la fois lors d’un séminaire de formation dispensé
dynamique et modulable. Elle est dyna- auprès des porteurs de projets bénéficiant
mique car le tableau évolue en fonction du des services de l’incubateur régional Aqui-
stade d’avancement du projet et de la ren- taine. Il a souhaité recevoir des conseils
contre avec les possesseurs de ressources, personnalisés. Les sept rendez-vous de tra-
notamment lorsqu’ils deviennent des par- vail, couvrant une période de quatre mois,
ties prenantes. Les étudiants se retrouvent chacun d’une durée d’environ trois heures,
alors face à une convention dynamique. La avaient comme objectif de conduire l’entre-
représentation est modulable, par exemple preneur à concevoir progressivement son
sous forme de carte comme le font sponta- BM.
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Nous reproduisons dans le tableau 2 (Extrait des contacts joue un rôle important dans la
du tableau relatif au réseau), l’exemple de la compréhension et la vérification de « l’exis-
partie prenante BIFS (nous ne livrons qu’un tence » d’une convention).
extrait du tableau car la reproduction totale, Le remplissage des tableaux constitue une
avec tous les possesseurs de ressources iden- occasion de faire le point en synthétisant
tifiés, prendrait quelques pages). l’information essentielle. Dans une pratique
Derrière cette représentation synoptique d’accompagnement, la verbalisation est un
permettant aussi de comprendre ce qui peut exercice servant autant l’entrepreneur que
faire l’accord de tous, une vingtaine de l’accompagnateur, lequel ne peut prétendre
tableaux singuliers aux parties prenantes a connaître tous les secteurs d’activités et
été remplie. Ces tableaux ont conduit le leurs acteurs. Idéalement, l’organisation
principal porteur, Monsieur H, à com- d’une répétition orale avant certains rendez-
prendre d’autres registres conventionnels, à vous importants apporte au déploiement de
savoir ceux des parties prenantes ou, au l’exercice de conviction (ce que nous fai-
moins, des catégories qu’ils intègrent (capi- sons avec nos créateurs).
tal-risque, financeurs institutionnels, four- Ce type de tableau permet également de
nisseurs, etc. les typologies de parties pre- sentir l’importance d’une ressource. Plus
nantes proposées par la littérature pouvant une ressource est stratégique (comme l’ac-
être utilisées). Dans notre exemple, cer- cès au marché dans le cas du BIFS), plus le
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attentes et les inquiétudes de chacun des gner le comportement des proches collabo-
membres de l’équipe. Ceci a constitué une rateurs. Cela s’est avéré d’autant plus utile
étape dans la construction de la convention que, parmi les trois porteurs de projet, seul
d’effort qu’est, en fait, l’entreprise nais- Monsieur H est issu du monde écono-
sante. En effet, les trois porteurs doivent mique, les deux autres sont des scienti-
fournir un effort commun pour, dans un fiques, étrangers aux réalités du monde des
premier temps, concevoir, produire et affaires. Monsieur H s’est servi des
mettre sur le marché le produit Humidegré réflexions menées avec son conseiller, ici
puis tous les autres produits de la société. un chercheur, pour adapter son discours à
Pour qu’ils puissent travailler efficace- ses collaborateurs afin de leur communi-
ment, Monsieur H est conscient du besoin quer le plus efficacement possible le
de partage d’une conception commune de modèle d’affaires (la théorie de la traduc-
la proposition de valeur et du BM consti- tion pourrait être convoquée).
tuant le cœur de ce que les stratèges appel- Les parties prenantes ont également fait
lent la vision stratégique (laquelle doit être l’objet d’une représentation schématique
un paradigme guidant les partenaires du (voir figure 3, qui constitue la troisième
projet). Il apparaît en effet nécessaire d’ali- étape de l’instrumentation).
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5. Les étudiants soutiennent leur plan d’affaires devant deux ou trois membres. Sur la même demi-journée, plu-
sieurs jurys opèrent en parallèle. La douzaine de membres du jury est réunie après la soutenance pour un compte
rendu.
Business model et création d’entreprise 195
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