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UN INSTRUMENT
DIAGNOSTIQUE : ISADYLE
Bernadette Piérart
in Bernadette Piérart, Le langage de l’enfant
2005 | pages 65 à 82
ISBN 9782804145620
Article disponible en ligne à l'adresse :
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diagnostique : ISADYLE
Bernadette Piérart
INTRODUCTION
Les aspects quantitatifs du développement lexical sont aujourd’hui mieux
documentés que ses aspects qualitatifs. Les recherches sur la pathologie
du développement du langage (dysphasies) identifient les variables sous-
jacentes au développement lexical : la catégorie grammaticale des items
présentés, leur longueur, leur fréquence (voir chapitre 2).
Une épreuve qui vise à apprécier l’état de développement du langage
implique des références aux descriptions des différentes étapes de ce
développement d’une part, aux hypothèses explicatives de ce développe-
ment d’autre part. Le premier type de référence théorique fonde l’évalua-
tion psychométrique. Le second type de référence théorique permettra de
construire des épreuves pour une évaluation critériée.
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L’évaluation des composantes formelles du langage
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Les tests mentionnés au tableau 3.1 examinent l’étendue lexicale en
situation contrainte, sur la base d’une trentaine d’items. Le lexique est
examiné en production, soit à l’aide d’une tâche de dénomination
(Chevrie-Muller et al., 1981, 1988, 2001), soit par le biais d’une tâche de
définition (Deltour et Hupkens, 1980, 1984). Les tâches de dénomination
sont préférables. Dénommer un item fournit une simulation plus exacte
des opérations impliquées par sa récupération en mémoire. Par contre,
donner une définition d’un item constitue une tâche métalinguistique d’un
niveau plus abstrait, qui ne fournit aucun renseignement sur les processus
d’accès au lexique. Il existe une dissociation entre les compétences
impliquées dans ces deux tâches : un échec à la tâche de définition
n’implique pas que l’enfant ne peut dénommer l’item-cible.
La tâche de compréhension explore la connaissance passive des
items en invitant l’enfant à désigner l’item-cible, qui lui est fourni
oralement parmi quatre ou cinq distracteurs. Ces distracteurs sont choisis
sur la base des possibilités de confusions phonologiques ou de confusions
sémantiques, ou en raison de leur appartenance au même champ
sémantique que l’item-cible. Idéalement, l’épreuve explore la connais-
sance active et passive des mêmes items, ce qui est le cas pour les
diverses épreuves de Chevrie-Muller et pour celles de Deltour et Hupkens.
La répétition des items requis en tâche de dénomination est une
procédure spécifique aux diverses épreuves de Chevrie-Muller et al.
(1981, 1988, 2001). La comparaison des résultats dans les deux tâches
globalement et sur chaque item en particulier est très informative pour le
diagnostic des sous-types de dysphasies (Gerard, 1991).
Ces épreuves utilisent un matériel de dessins, qui implique un
décodage des structures graphiques. Leur style graphique, leur couleur
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L’évaluation du lexique de l’enfant. Un instrument diagnostique : ISADYLE
Compréhension Production
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Chevrie-Muller et al. Chevrie-Muller et al.
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mination. Enfin, les épreuves lexicales comportent des tâches de fluence.
Les épreuves expérimentales ont été appliquées à 1 200 enfants,
répartis en 12 groupes, depuis l’âge de 3 ans jusqu’à 12 ans, autant de
garçons que de filles, sélectionnés dans les écoles de toutes les commu-
nes de Belgique selon le plan d’étalonnage exposé au chapitre 1. Les
données ont été recueillies en 1997 par 75 étudiants en graduat en
logopédie, dans le cadre de leur travail de fin d’études. La compilation des
données a mis en évidence des lacunes dans le nombre de protocoles
pour quelques groupes d’âge. Des données complémentaires ont été
prises en 1998, par 5 étudiants en logopédie et par 4 chercheurs. Une
première cotation, établie a priori, 2, 1, 0 et appliquée par les étudiants
qui ont pris les données, a été complètement revue et homogénéisée, par
deux chercheurs, avec l’aide de quatre assistants de recherche. En effet,
des disparités et des incohérences dans les cotations sont apparues lors
de la première cotation. Un premier cycle de calculs a permis alors
d’éliminer des items sur la base des critères exposés au chapitre 1. Un
second cycle de calculs a eu lieu sur les données ainsi épurées. Les résultats
discutés dans les paragraphes suivants s’appuient sur les données de ce
second cycle de calculs. La version finale de l’épreuve repose sur une
révision des cotations suivie d’un troisième cycle de calculs.
Trois épreuves lexicales ont été construites, dont deux s’appuient sur
un matériel de photos : (1) une épreuve de dénomination, (2) une épreuve
de répétition des mêmes items (sans support photographique), et enfin
(3) une épreuve de compréhension, dans laquelle la connaissance
passive de ces items est examinée. La comparaison des résultats aux trois
tâches est informative dans bon nombre de pathologies. Elle joue un rôle
crucial dans le diagnostic fin de sous-types de dysphasies, notamment
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de longueur, exprimée en syllabes en langage oral (de 1 à 4 syllabes).
Les statistiques de Gougenheim (1964) ont été établies à partir des
conversations de 275 locuteurs, enregistrées à leur insu dans les condi-
tions les plus diverses de la vie quotidienne. La liste fournit les 1063 mots
les plus fréquents. Les listes de Vikis-Freiberg (1974) couvrent 7 573
mots fournis oralement en réponse à un mot inducteur. Elles portent sur
le français parlé d’adultes, au Québec. Comme il n’y a pas encore de table
de langage oral publiée pour le langage enfantin, les items de l’épreuve
générale ont été sélectionnés sur la base de ces listes construites à partir
du langage adulte. Deux niveaux de fréquence ont été retenus : (a) les
mots fréquents, qui présentent une occurrence supérieure à 20 sur 125 000
(Vikis-Freiberg, 1974) et, (b), les mots rares, absents des tables. La
fréquence des items ainsi retenus a été contrôlée dans les listes LOGOLEX
(Piérart, 1994, inédites) et NOVLEX (Lambert et Chesnay, 2002). Les
listes LOGOLEX portent sur le langage d’enfants de classes maternelles.
Elles sont issues du dépouillement de 74 livres destinés aux enfants de
classes maternelles. La première liste de mots ainsi obtenue a été soumise
à 35 institutrices maternelles expérimentées. L’évaluation subjective de
leur utilisation en langage oral par les enfants de 4 ans, 5 ans, 6 ans par
les institutrices en charge de ces classes a été traitée par les techniques
d’analyse multivariée. La table Novlex propose une évaluation des
fréquences d’usage à partir du langage écrit chez l’enfant d’âge scolaire.
Les fréquences dans ces diverses tables sont fortement corrélées.
La longueur des mots a été exprimée en syllabes oralisées. Les
syllabes muettes n’ont pas été comptées. Le tableau 3.2 présente un
exemple des résultats de cette démarche, pour les noms fréquents. Les
verbes pronominaux n’ont pas été retenus.
69
L’évaluation des composantes formelles du langage
Longueur Exemple
1 syllabe Fil
2 syllabes Gâteau
3 syllabes Confiture
4 syllabes Médicament
Les items sont présentés en photos, ce qui offre plusieurs avantages, outre
son intérêt méthologique (Piérart et al., 1976). En premier lieu, le naturel
des photos évite de passer par une lecture et une représentation du réel
qui est celle d’un adulte, pour un matériel destiné à des enfants. L’étendue
du groupe d’âge ciblé constitue une raison supplémentaire d’adopter des
photos : le même style graphique ne convient pas à trois ans et à douze
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ans. Le recours aux photos permet de contourner cette difficulté. Enfin,
le caractère économique de ce matériel a constitué un atout supplémen-
taire.
La procédure qui a abouti à la construction de la liste d’items du
lexique général est le résultat de l’application successive de quatre
critères de sélection : d’abord la répartition des mots en deux groupes de
fréquence et en deux catégories grammaticales, celle des noms et celle
des verbes ; puis le rangement des items en fonction des quatre lon-
gueurs ; ensuite, la sélection des items en fonction de critères articulatoires
et phonologiques ; enfin, la possibilité de photographier les noms ou les
actions.
Les thèmes retenus pour les photos ont fait l’objet de quelques
précautions. Dans l’ensemble, les actions et noms trop spécifiques à l’un
des deux sexes ont été évités. Quelques-uns ont toutefois été maintenus,
en contrôlant l’équilibre de leur prototypie selon le sexe (par ex., clouer-
tricoter). Les objets et les actions relatifs aux métiers ont été écartés. Les
photos d’enfants ont été exclues. Les mêmes critères ont été retenus pour
les distracteurs dans l’épreuve de compréhension. Une première collec-
tion de photos a ainsi été rassemblée. Des problèmes techniques de
cadrage de photos, de manque de netteté (surtout pour les actions), de
manque de luminosité, d’absence de prototypie, de position inhabituelle
d’objets ou d’ambiguïté ont conduit au rejet de bon nombre d’entre-elles.
La collection de photos retenue a été présentée en prétest à une vingtaine
d’enfants de 5 à 11 ans, ainsi qu’à une vingtaine d’adultes, afin de
s’assurer de leur bonne identification. Les résultats nous ont poussés à
écarter certains items dont l’identification était ambiguë (cirer, par ex.),
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L’évaluation du lexique de l’enfant. Un instrument diagnostique : ISADYLE
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3.3 Épreuve de compréhension
La connaissance passive des items nominaux et verbaux présentés en
dénomination fait l’objet de l’épreuve de compréhension lexicale. Celle-
ci est appréciée par la procédure classique de désignation de l’item cible
parmi quatre distracteurs. Les quinze planches de l’épreuve sont compo-
sées de quatre photos, soit deux items cibles et deux distracteurs. Les
critères de fréquence ont été respectés dans la composition des planches,
tant pour les items cibles que pour les distracteurs. Les positions des mots
cibles à désigner et des distracteurs varient à chaque planche selon un
ordre aléatoire. Les exemples de deux items figurent au tableau 3.3. Tous
les items de la compréhension sont présentés aussi dans l’épreuve de
dénomination.
71
L’évaluation des composantes formelles du langage
L’examen comparatif des scores dans les huit rubriques ainsi déter-
minées permet des hypothèses étiologiques fines. Actuellement, cet
examen est impossible, faute d’étalonnage de référence identique pour
ces épreuves. Cet examen est donc original à la Batterie ISADYLE.
À titre d’exemple, quelques résultats de l’épreuve de dénomination
peuvent être lus au tableau 3.4 et à la figure 3.1. Les items retenus après
le 2e cycle de calculs pour l’épreuve de dénomination de première ligne
sont uniquement nominaux : 22 noms de fréquence élevée,11 noms de
faible fréquence. Les noms fréquents font l’objet d’une double cotation :
une cotation lexicale (2 ou 0) et un score de parole (1 ou 0).
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Cochon Feuille Arrosoir
Tasse Bougie Boussole
Dinosaure Orange Chandelier
Vache Zèbre Sparadrap
Chocolat Fil Bouilloire
Cheveux Girafe Semelles
Pyjama Valise Poêle
Éponge Cadeau Manique
Écharpe Poisson Baromètre
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L’évaluation du lexique de l’enfant. Un instrument diagnostique : ISADYLE
70
60
50
Score moyen
40
30
20
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10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Groupes d’âge
4 L’ÉVALUATION DU LEXIQUE
DU SCHÉMA CORPOREL
Les épreuves du lexique corporel comportent trois tâches, une tâche de
fluence, une tâche de dénomination et une tâche de compréhension
lexicale. La consigne de l’épreuve de fluence demande de fournir le plus
de noms possible de parties du corps. L’épreuve est limitée à 1 minute.
L’enfant est ensuite invité à dénommer les parties du corps d’une poupée,
parties indiquées par l’examinateur. Lors de la tâche de compréhension,
l’enfant devra désigner sur la poupée les noms composant les items. La
comparaison des trois tâches est informative.
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de langage : Descoeudres (1957) propose une épreuve de « contraire
avec objets ». Le but de l’épreuve « antonymes » dans ISADYLE est
d’examiner comment l’enfant dénomme des adjectifs antonymes en
opposition de marque. La nécessité d’illustrer par une photo ou un objet
les relations antonymiques nous a contraints à sélectionner des antony-
mes du premier type. Le tableau 3.5 fournit la liste des quinze paires
d’antonymes retenus. Tous les adjectifs sont des mots fréquents (Novlex,
in Lambert et Chesnay, 2001) La procédure d’examen est la suivante : les
paires d’antonymes illustrées en photos ou par des objets sont présentées
simultanément à l’enfant. Le terme non marqué est disposé à gauche du
terme marqué. Lors de l’application des items, la moitié des paires ont été
présentées en ordre inverse, de manière à contrôler l’effet de la position
des réponses à donner. Les résultats obtenus dans chaque groupe d’âge
augmentent régulièrement, comme le montre la figure 3.2.
L’analyse des scores disponibles au tableau 3.5 indique des résultats
très semblables pour plusieurs items. Ce constat plaide en faveur de la
suppression des items de même niveau, ce qui a abouti à une réduction
du nombre de paires antonymes dans la version finale de la Batterie
ISADYLE.
L’analyse des réponses fournies pour chaque adjectif et pour chaque
paire d’adjectifs indique que l’enfant évolue vers la maîtrise des antony-
mes en privilégiant un des termes de l’opposition par rapport auquel il
propose une négation syntaxique puis enfin une négation sémantique.
L’analyse des composantes sémiques sous-jacentes est donc tardive.
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L’évaluation du lexique de l’enfant. Un instrument diagnostique : ISADYLE
1 Grand-petit ,96
2 Chaud-froid ,85
3 Mouillé-sec ,84
4 Ouvert-fermé ,84
5 Propre-sale ,78
6 Lourd-léger ,76
7 Plein-vide ,71
8 Dur-mou ,70
9 Content-triste ,55
10 Gros-maigre ,52
11 Rapide-lent ,28
12 Haut-bas ,22
13 Long-court ,22
14 Épais-fin ,11
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15 Large-étroit ,10
Figure 3.2 – Scores de réussite des antonymes dans les différents groupes d’âge (/15)
14
12
10
8
Score
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Groupes d’âge
75
L’évaluation des composantes formelles du langage
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logopédique. Les épreuves de Deltour (1982) et de Khomsi (1987) font
explicitement référence au modèle psychosémantique de Piérart (1975,
1977 ; 1978a).
Les items destinés à l’examen des marqueurs de relations spatiales
proposés dans la batterie ISADYLE reprennent les caractéristiques de nos
travaux antérieurs. Dans l’épreuve de compréhension, qui comporte 15
items, l’enfant est invité à réaliser des configurations de jouets sur ordre
de l’examinateur. Dans l’épreuve de production (17 items), c’est l’exami-
nateur qui réalise les configurations dynamiques de jouets que l’enfant est
alors invité à décrire. Ces items, homologues dans les deux tâches,
présentent plusieurs degrés de difficulté. La figure 3.3 présente les scores
de réussite de ces marqueurs en compréhension et en production. Nous
trouvons, en premier lieu, des marqueurs de relations « topologiques », où
sont encodées les relations qualitatives entre les jouets : (a) les mar-
queurs « intériorité » dans (1), autour (2) (Piérart, 1976a) ; (b) les
marqueurs de l’axe « voisinage » à côté de (16), près de (15) en compré-
hension uniquement (Piérart, 1976b). Nous avons ensuite les marqueurs
dont la maîtrise implique la construction d’un espace projectif : (c) trois
marqueurs sont consacrés à l’axe vertical : sur (topologique)(3), en
dessous de (4), au-dessus de (5) (Piérart, 1978b). Notons que les items
consacrés à en dessous de sont anti-pragmatiques ; (d) les marqueurs de
l’axe sagittal devant (6,7) et derrière (8,9) dont la compréhension et la
production sont requises en référence à un objet opaque d’une part (6 et
8), à un objet transparent (et donc projectif) d’autre part (7 et 9) (voir
Piérart, 1977, pour les détails sur le statut cognitif de ces différents
marqueurs) ; (e) nous y avons ajouté les marqueurs qui indiquent une
localisation sur un axe latéral à gauche (10 et 11) et à droite (12 et 13),
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L’évaluation du lexique de l’enfant. Un instrument diagnostique : ISADYLE
1,2
1,0
0,8
Scores de réussite
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0,6
0,4
production
compréhension
0,2
marqueur
0,0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Identification des marqueurs
77
L’évaluation des composantes formelles du langage
18
16
14
12
Scores
10
4 Compréhension /17
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Production /15
2
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Groupes d’âge
78
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L’épreuve est peu discriminative puisque le score moyen des réussites
est de 10,84 (sur les 11 appariements possibles). Seuls les enfants des
groupes 1 et 2 commettent quelques erreurs. Cette sous-épreuve sera
dès lors considérée comme une épreuve supplémentaire et facultative
dans la batterie définitive.
3) La connaissance active du lexique des couleurs est examinée par
l’épreuve de dénomination des couleurs. L’enfant est invité à produire
le nom des couleurs de cartons, présentés un à un. L’étiquetage ainsi
requis impose l’accès au lexique des termes de couleur, en relation
avec leur référent perceptif. C’est la sous-épreuve la plus difficile. Elle
a lieu avant que l’examinateur ne fournisse un seul adjectif de couleur,
de manière à neutraliser l’éventuel effet de facilitation qu’un adjectif
de couleur prononcé par l’examinateur pourrait éventuellement four-
nir, par exemple lors d’une sous-épreuve de compréhension.
4) La sous-épreuve de désignation des cartons colorés évalue la con-
naissance passive (compréhension) du lexique des couleurs, en
relation avec leur référent. Cette tâche sollicite la mémoire non
seulement des adjectifs de couleur mais aussi des référents. La
procédure requiert la désignation sur demande d’un carton coloré
parmi un ensemble (de 5 ou 6 cartons). Tous les cartons seront tour
à tour désignés, les cartons résiduels jouant le rôle de distracteurs.
5) Enfin, la dernière sous-épreuve évalue les compétences cognitives
des enfants à regrouper en catégories un ensemble de cartons
présentant plusieurs nuances de couleurs.
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1,2
1,0
0,8
Score
0,6
0,2
0,0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Identification des couleurs
80
L’évaluation du lexique de l’enfant. Un instrument diagnostique : ISADYLE
Les premiers résultats par groupe d’âge peuvent être lus à la figure
3.6. L’épreuve est saturée dès le groupe 3, c’est-à-dire à 4 ans 6 mois.
Seules les couleurs « gris, mauve et brun » sont acquises plus tardivement.
L’écart compréhension/production n’est important que pour les trois
premiers groupes, soit avant 4 ans.
4,0
3,5
3,0
Résultat moyen
2,5
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2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Groupes d’âge
81
L’évaluation des composantes formelles du langage
0,76
0,74
0,72
0,70
0,68
0,66
0,64
0,62
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0,60
0,58
de jaune /3
Catégories
Catégories
Catégories
Catégories
de rose /2
de bleu /4
de vert /4
CONCLUSIONS
La comparaison des résultats aux diverses tâches lexicales est informa-
tive dans le diagnostic différentiel des sous-types de dysphasie chez
l’enfant et l’examen des dyscapacités spécifiques aux enfants porteurs de
divers types de handicaps mentaux (Comblain et Piérart, 1998 ; Piérart et
Comblain,1998 ; Piérart, 1998, 2004a).
Cette étape conditionne la définition des cibles thérapeutiques. Si
l’épreuve dans la batterie courte autorise une évaluation psychométrique,
les diverses épreuves incluses dans la batterie longue permettent des
évaluations psychométrique, sémiologique et critériée. La batterie longue
est beaucoup plus fine, même si le prix à payer pour cette sensibilité réside
dans l’allongement de l’examen. L’étalonnage sur le même échantillon de
référence permet des conclusions beaucoup plus fermes que lorsqu’on
procède par recoupement de données, comme on le fait classiquement
avec les seules épreuves disponibles. Les hypothèses étiologiques ga-
gnent en finesse, la définition des cibles thérapeutiques gagne en préci-
sion.
82