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FLUX FINANCIERS ILLICITES ET DÉVELOPPEMENT

Commentaires sur « Fuite des capitaux et paradis fiscaux : impact sur


l'investissement et la croissance en Afrique »

Ben Dickinson

De Boeck Supérieur | « Revue d'économie du développement »

2014/2 Vol. 22 | pages 143 à 149


ISSN 1245-4060
ISBN 9782804189051
DOI 10.3917/edd.282.0143
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2014-2-page-143.htm
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Flux financiers illicites et développement
Illicit Financial Flows and Development
Commentaires sur « Fuite des capitaux
et paradis fiscaux : impact sur l’investissement
et la croissance en Afrique »
Ben Dickinson
Responsable du programme de l’OCDE
sur la fiscalité et le développement
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1 AMPLEUR ET IMPACT DES FLUX FINANCIERS
ILLICITES

Chaque année, des sommes gigantesques de capitaux sont transférées illéga-


lement hors des pays en développement. Ces flux financiers illicites privent
les pays en développement des ressources qui pourraient servir à financer les
services publics essentiels, qu’il s’agisse de la sécurité, de la justice ou des ser-
vices sociaux de base comme la santé et l’éducation, entraînant un affaiblisse-
ment de leurs systèmes financiers et de leur potentiel économique.
Même si ces pratiques ont cours dans le monde entier – et sont préjudi-
ciables quel que soit le pays – l’impact économique et social est plus sévère
pour les pays en développement en raison de la base plus restreinte de leurs
ressources et marchés. Les montants estimés varient considérablement et
font l’objet de nombreuses controverses, mais il existe un consensus général
sur le fait que les flux financiers illicites pourraient dépasser les flux d’aide et
d’investissements entrants en termes de volume.

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L’impact le plus immédiat des flux financiers illicites (FFI) revêt la forme
d’une réduction des dépenses et des investissements nationaux, tant publics
que privés. Cela se traduit par une diminution du nombre d’hôpitaux et
d’écoles, de policiers dans la rue, de routes et de ponts. Cela signifie aussi une
baisse des emplois. En outre, bon nombre des activités générant des fonds illi-
cites sont criminelles. Si les délits financiers comme le blanchiment d’argent,
la corruption et l’évasion fiscale sont nuisibles pour tous les pays, les effets sur
les pays en développement sont particulièrement délétères. À titre d’exemple,
la corruption détourne des fonds publics destinés à l’usage public vers une
consommation privée. Nous savons qu’en général, la consommation privée
induit beaucoup moins d’effets multiplicateurs positifs que les dépenses pu-
bliques consacrées aux services sociaux, comme la santé et l’éducation. Les
revenus liés à la corruption ou à des activités criminelles sont généralement
dépensés pour la consommation de produits tels que des véhicules de luxe, ou
investis dans l’immobilier, l’art ou les métaux précieux. L’impact social d’un
euro dépensé pour acheter un yacht ou importer du champagne sera très dif-
férent de celui d’un euro investi dans l’enseignement primaire.
Le blanchiment de capitaux nuit aussi au secteur financier : l’efficacité
d’un secteur financier repose sur une réputation générale d’intégrité, que
compromet le blanchiment d’argent. Ce dernier peut ainsi entraver la crois-
sance économique à long terme, au détriment du bien-être d’économies tout
entières.
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2 QUE SONT LES FLUX FINANCIERS ILLICITES ?

Les flux financiers illicites sont définis de plusieurs façons, mais ils sont essen-
tiellement générés par des méthodes, des pratiques et des délits visant à trans-
férer des capitaux financiers hors d’un pays, en violation du droit national ou
international.
Les travaux récents sur la question suggèrent que les flux financiers illi-
cites impliquent généralement les pratiques suivantes : blanchiment d’argent,
pots-de-vin par des entreprises internationales et évasion fiscale, falsification
des transactions commerciales.
Ces catégories ne nous apprennent cependant rien sur la source ou l’ori-
gine de ces flux. Ils peuvent être issus de pratiques illégales ou corrompues
comme la contrebande, la fraude ou la contrefaçon. Leur provenance peut éga-
lement être légale, mais leur transfert, illégal, comme dans le cas de l’évasion
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fiscale pratiquée par des particuliers et des entreprises. Nous ne sommes pas
non plus renseignés sur l’utilisation qui en est prévue. Ils pourraient être des-
tinés à d’autres activités illégales, telles que le financement du terrorisme ou
les pots-de-vin, ou à la consommation légale de marchandises.
En pratique, la gamme des flux financiers illicites peut aller d’une transac-
tion aussi simple qu’un virement effectué par un particulier sur ses comptes
privés à l’étranger sans payer d’impôts, à des systèmes très compliqués repo-
sant sur le recours à des réseaux criminels qui mettent en place des structures
à plusieurs couches dans diverses juridictions, de manière à cacher l’identité
du véritable propriétaire.
Les quelques études consacrées à ce phénomène se sont surtout intéres-
sées aux sorties de bénéfices liés à la corruption, notamment ceux de klep-
tocrates comme Sani Abacha (Nigeria), Valdimiro Montesinos (Pérou) et
Ferdinand Marcos (Philippines). Chacun a, d’une certaine manière, pillé son
pays, que ce soit par le contrôle direct de la Banque centrale (Abacha), l’extor-
sion de fonds par le biais d’entreprises du secteur de la défense (Montesinos)
ou la confiscation de sociétés (Marcos). Après qu’ils ont quitté le pouvoir, en
raison de leur décès, de bouleversements politiques ou d’une condamnation
pénale, on a découvert qu’ils avaient tous investi d’énormes fortunes à l’étran-
ger dans un large éventail d’actifs. À un niveau de responsabilité moins élevé,
on peut citer quelques personnalités politiques semi-autonomes, tels les gou-
verneurs de deux États du Nigeria récemment condamnés devant les tribu-
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naux de Londres pour avoir acquis des biens au Royaume-Uni avec de l’argent
dérobé à des fonds publics au développement. Les moyens employés pour
transférer les fonds étaient généralement assez simples, comme les virements
par l’intermédiaire de banques complices ou le transport transfrontalier de
sommes liquides en grosses coupures. Les kleptocrates ont de multiples rai-
sons de transférer des fonds vers d’autres pays. Cet argent a moins de chance
d’être saisi, au cas où un nouveau régime, kleptocratique ou non, prendrait le
pouvoir. L’argent placé à l’étranger permet également d’acheter des produits
de luxe qui ne sont pas disponibles localement. Enfin, les capitaux détenus
à l’étranger peuvent permettre de gagner la faveur de pays susceptibles de
servir de pays refuges en cas de fuite du kleptocrate. Nous disposons de beau-
coup moins d’informations concernant les sorties de capitaux liées à l’évasion
fiscale, sans doute la plus répandue des sources de flux financiers illicites. Là
encore, le transfert illégal de capitaux hors du pays pourrait être motivé par
des considérations de protection. L’agence nationale chargée de la collecte des
impôts pourrait améliorer l’efficacité de sa surveillance, car les actifs détenus
à l’étranger sont plus difficiles à dépister.
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La responsabilité d’endiguer les flux illicites incombe conjointement aux


pays en développement et aux pays développés. Il ne fait aucun doute que pour
remédier à ce problème, les pays en développement doivent poursuivre la mise
en place d’institutions efficaces et responsables. Plus récemment, l’OCDE a
examiné les responsabilités des pays de l’OCDE et les efforts accomplis au
niveau national pour mettre fin aux flux illicites provenant des pays en déve-
loppement 1. Les conclusions principales sont les suivantes :

3 BLANCHIMENT D’ARGENT

Les flux financiers illicites quittent souvent les pays en développement par
le biais du système financier commercial. Grâce à ce système, les fonds sont
blanchis pour en dissimuler la provenance. Les régimes de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) font par-
tie des outils efficaces permettant d’empêcher que les fonds illicites soient
détenus, reçus, transférés et gérés par les grandes banques et les centres
financiers.
Les actions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement
du terrorisme sont régies par les recommandations du Groupe d’action finan-
cière, GAFI (Financial Action Task Force, FATF).
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Dans les pays de l’OCDE, les régimes de lutte contre le blanchiment de
capitaux se sont améliorés depuis les premières recommandations établies en
2003, mais avec des résultats inégaux. En moyenne, la conformité des pays
de l’OCDE aux recommandations du GAFI est faible. Vingt-sept des 34 pays
de l’OCDE stockent ou exigent trop peu de renseignements concernant les
bénéficiaires effectifs cachés derrière les personnes morales, et aucun pays ne
se conforme entièrement aux recommandations concernant les bénéficiaires
effectifs des entités juridiques.
Les pays doivent renforcer leurs régimes de réglementation et de surveil-
lance, et mettre intégralement en œuvre les nouvelles recommandations éta-
blies par le GAFI en 2012.

Cet article est un résumé de l’Évaluation des mesures prises par l’OCDE en réac-
1

tion aux flux financiers illicites provenant des pays en développement, 2013.
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4 ÉVASION FISCALE

La lutte contre l’évasion fiscale internationale est cruciale car elle représente
une source majeure des flux financiers illicites en provenance des pays en dé-
veloppement. Les pays d’Afrique subsaharienne mobilisent encore moins de
17 % de leur produit intérieur brut (PIB) en recettes fiscales. Afin de lutter
contre les délits fiscaux, il est essentiel de mettre en œuvre un échange efficace
d’informations entre les pays. Depuis 2000, le nombre d’accords sur l’échange
de renseignements entre les pays de l’OCDE et les pays en développement a
régulièrement progressé (pour atteindre environ 1 300). Bien que la plupart
des accords signés depuis 2005 soient conformes aux normes du Forum mon-
dial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, des
améliorations sont encore possibles. À cet égard, l’échange automatique de
renseignements peut être un outil efficace, susceptible de dissuader les frau-
deurs de l’impôt et d’augmenter le montant des impôts payés volontairement.
Même si l’efficacité des échanges automatiques d’informations est de plus en
plus reconnue, il reste néanmoins des exceptions. Les systèmes fiscaux des
pays en développement pâtissent de la corruption et de capacités insuffisantes,
et se montrent donc souvent incapables de participer à des échanges d’infor-
mations efficaces. La priorité réside dans le renforcement des institutions et
des systèmes pour juguler l’évasion fiscale.
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5 CORRUPTION INTERNATIONALE

On estime à 1 000 milliards de dollars la somme des fonds versés chaque an-


née sous forme de pots-de-vin. Réduire la corruption diminue les possibilités
de gains illicites et donc les mouvements illicites de capitaux. La Convention
de l’OCDE de 1997 sur la lutte contre la corruption s’attaque à l’offre : les
payeurs de pots-de-vin. La criminalisation des payeurs de pots-de-vin à l’exté-
rieur des pays en développement, ainsi que leur poursuite en justice, sont au
cœur de l’élimination de cette source de flux financiers illicites. Dans les pays
de l’OCDE, les sanctions pour des infractions de corruption transnationale
se multiplient (en 2012, 221 personnes et 90 entreprises ont été sanction-
nées pour corruption transnationale). Alors que les rapports d’examens par
les pairs confirment que les pays de l’OCDE adoptent aujourd’hui une posi-
tion plus dure à l’égard de la corruption, environ la moitié d’entre eux n’ont
pas encore intenté une seule poursuite judiciaire. Certains pays possèdent des
cadres juridiques contenant des lacunes en ce qui concerne les payeurs de
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pots-de-vin, notamment des définitions beaucoup trop étroites ou des délais de


prescription bien trop courts. D’autres pays imposent des charges de la preuve
trop lourdes ou permettent à des considérations stratégiques d’influencer la
décision de poursuivre ou non une affaire de corruption. Pour atténuer ces
problèmes, il est nécessaire d’élaborer des mécanismes efficaces, capables
d’identifier les cas de corruption et de poursuivre les payeurs de pots-de-vin,
en instaurant notamment des peines pouvant exercer un effet dissuasif tan-
gible. Il est également essentiel de mettre en place une protection efficace des
dénonciateurs.

6 RECOUVREMENT D’AVOIRS VOLÉS

Le rapatriement d’avoirs volés dans leur juridiction d’origine peut fournir des
ressources supplémentaires aux pays en développement, tout en exerçant un
effet dissuasif et en faisant justice aux communautés bénéficiaires des fonds
rapatriés. Les progrès en matière de rapatriement de fonds dans les pays de
l’OCDE ont été toutefois modestes, avec seulement un petit nombre de pays
ayant gelé ou restitué des avoirs. Entre 2010 et 2012, les pays de l’OCDE
ont restitué 147 millions de dollars et gelé près de 1 400 milliards de dollars
d’avoirs volés.
Les pays qui remportent le plus de succès dans l’identification, le gel
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et la restitution des avoirs disposent de cadres juridiques permettant la
confiscation d’avoirs en l’absence d’une condamnation pénale ainsi que de
procédures civiles. Prouver que les avoirs concernés sont liés à une activité
délictueuse est parfois un processus complexe. Comme nous l’avons vu dans
certains cas, le moyen efficace de résoudre ce problème consiste à exiger la
preuve de l’origine légitime de toute richesse excessive. En outre, les pays
peuvent coopérer en acceptant des demandes de confiscations étrangères
et en fournissant une assistance aux juridictions étrangères. Il est égale-
ment essentiel de mettre sur pied des unités de spécialistes adéquatement
financées et formées pour enquêter sur les avoirs volés et traduire en justice
les délinquants, ainsi que de renforcer le partage des informations sur les
affaires de recouvrement d’avoirs entre les diverses juridictions et institu-
tions. En offrant une assistance juridique et technique, et en encourageant
des accords sur le partage des coûts, les pays de l’OCDE peuvent inciter les
pays en développement à coopérer.
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7 RÔLE DES BAILLEURS DE FONDS

Au cours des dernières années, les bailleurs de fonds ont intensifié leur enga-
gement dans la lutte contre les flux financiers illicites. Les organismes d’aide
ont soutenu les organisations de la société civile ainsi que les chercheurs
œuvrant sur cette question, et ils ont appuyé les efforts des pays désireux de
renforcer leurs capacités dans la lutte contre l’évasion fiscale, le blanchiment
d’argent et la corruption. Les organismes donateurs font le lien entre les pays
de l’OCDE et les pays d’où proviennent les flux financiers illicites. Ils peuvent
jouer un rôle efficace en soutenant la lutte contre les flux financiers illicites
et en améliorant leurs propres capacités de prévention et d’enquête face à la
délinquance économique.

RÉFÉRENCES
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www.fatf-gafi.org/topics/fatfrecommendations/documents/the40recommenda-
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