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Cet article examine les répercussions de la fuite des capitaux et des paradis fiscaux sur le déve-
loppement des économies africaines. Plus précisément, il étudie l’impact de la fuite des capitaux
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This paper examines the implications of capital flight and tax havens for economic development
in African economies. Specifically, it investigates the impact of capital flight on domestic invest-
ment and the opportunity costs of capital flight in terms of forgone growth. First, econometric
analysis is used to assess the impact of capital flight on domestic investment. Second, a simula-
tion exercise is undertaken to estimate the potential gains in terms of growth that could be
derived from investing capital flight domestically. The empirical evidence is used to draw some
policy implications.
1
Article rédigé à l’occasion de la Conférence European Development Network
(EUDN) sur le thème « Finance et développement », qui s’est tenue le 11 dé-
cembre 2013 à Berlin, et a été financée conjointement par l’Agence Française de
Développement (AFD) et le ministère allemand de la coopération économique et
du développement (BMZ).
113
114 Léonce Ndikumana
1 INTRODUCTION
2
Voir, entre autres, la BAD, l’OCDE, la CEA, et le PNUD (2012), et la CEA (2013).
3
Banque mondiale, Indicateurs du développement en Afrique (en ligne).
Fuite des capitaux et paradis fiscaux 115
L’un des obstacles structurels à la croissance dans la plupart des pays afri-
cains est le faible niveau de l’investissement national. Alors que la profession
économique s’est principalement axée sur l’investissement privé, les éléments
de preuve à notre disposition montrent en effet que la faiblesse et le déclin de
l’investissement public seraient plus préjudiciables aux économies africaines.
L’une des raisons du faible niveau d’investissement national tient à la pénurie
de financement intérieur, en particulier des capitaux d’investissement à long
terme.
Pourtant, le continent africain présente un paradoxe surprenant. D’une
part, la plupart des pays africains affichent des écarts chroniques, voire gran-
dissants, entre épargne et investissement. D’autre part, le continent consti-
tue une source de volumes importants et croissants en matière de sorties
de capitaux non enregistrés ou de fuite de capitaux. On estime que, depuis
quatre décennies, le continent a perdu jusqu’à 1 300 milliards de dollars par
le biais de la fuite des capitaux (Boyce et Ndikumana, 2012 ; Ndikumana et
Boyce, 2012). Ce montant n’inclut pas toutes les formes de flux financiers
illicites sortant du continent. Le phénomène de la fuite des capitaux n’est
pas nouveau, et il semble s’accentuer alors même que les conditions écono-
miques paraissent s’améliorer. En particulier, le récent boom du secteur des
ressources naturelles a coïncidé avec une hausse spectaculaire de la fuite des
capitaux.
La fuite des capitaux en provenance des pays africains est favorisée par la
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2010, les pays africains ont perdu jusqu’à 1 300 milliards de dollars (en dol-
lars de 2010) du fait de ce phénomène. Ce chiffre est la somme des fuites des
capitaux de 35 pays d’Afrique subsaharienne (Boyce et Ndikumana (2012))
et de quatre pays d’Afrique du Nord, à savoir, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et
la Tunisie (Ndikumana et Boyce (2012)). Le tableau 1 présente des estima-
tions du montant des fuites de capitaux provenant de 39 pays. Les résultats
reportés sont estimés selon la méthode « résiduelle » de la balance des paie-
ments, adaptée pour inclure les fuites de capitaux imputées à la falsification
des prix des transactions commerciales et aux transferts de fonds non déclarés
des migrants. Des explications détaillées de l’algorithme sont fournies dans
Ndikumana and Boyce (2010).
Ces capitaux sont ensuite investis sous diverses formes d’actifs qui gé-
nèrent des rendements pour les détenteurs de ces biens. Si l’on tient compte
d’un taux d’intérêt modeste correspondant au taux des bons du Trésor amé-
ricain, il est possible d’estimer le montant total des capitaux en provenance
des pays africains, y compris les intérêts accumulés. Même dans le cadre de
cette estimation prudente, ce montant est ahurissant. Pour les 39 pays recen-
sés dans le tableau 1, il s’élevait à 1 700 milliards de dollars en 2010. Ce qui
fait de ce groupe de pays, et par extension de l’Afrique, un « créancier net »
vis-à-vis du reste du monde, en ce sens que le montant des capitaux sortis du
continent dépasse largement l’encours de la dette de ces pays, qui s’élevait à
283 milliards de dollars en 2010.
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Les données sur la pauvreté sont tirées de POVCALNET, disponibles sur http://
iresearch.worldbank.org/PovcalNet/index.htm?1.
120 Léonce Ndikumana
sanitaires modernes, restent également en deçà des objectifs définis et sont in-
férieurs aux résultats obtenus par les autres régions en développement. Pour
toutes ces raisons, le gaspillage de ressources limitées à travers la fuite des
capitaux représente un coût économique et humain plus élevé pour l’Afrique.
Tableau 2 : Flux de capitaux non enregistrés : Afrique comparée aux autres
régions
En 1990 En 2010
Région Capital privé Ratio fuite des Perte de Total flux Total flux
par travail- capitaux/avoirs production extérieurs extérieurs/
leur ($) privés (%) (%) ($ milliards) PIB (%)
Afrique sub- 1 062 0,40 0,16 361,7 31,9
saharienne
Afrique 495,4 39,5
Amérique latine 17 439 0,10 0,04 1375,5 39,7
Moyen-Orient 3 708 0,39 0,16 829,8 42,6
Asie de l’Est 9 704 0,06 0,02 1265,5 14,4
Asie du Sud 1 804 0,05 0,02 60,7 3
Asie de l’Est 1326,2 12,2
et du Sud
Source : les statistiques sur la fuite des capitaux et la dette extérieure pour
2010 proviennent de Henry (2012). Les statistiques sur la fuite des capitaux
pour 1990 sont tirées de Collier et al. (2001). Les données sur le PIB utili-
sées pour calculer les ratios sont issues des Indicateurs du développement
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Pour de nombreuses raisons, toute analyse de la fuite des capitaux sortant des
pays africains doit examiner le rôle des paradis fiscaux, des refuges fiscaux, des
juridictions pratiquant le secret bancaire ou des centres financiers offshore
(CFO). Tout d’abord, en raison des services qu’elles offrent aux détenteurs de
capitaux, ces juridictions favorisent le transfert et la dissimulation des capi-
taux, y compris des fonds acquis illicitement. Alors que les pays développés ont
122 Léonce Ndikumana
de leur côté manifesté leurs inquiétudes au sujet des pertes de revenus liées au
transfert des bénéfices, aux prix de transfert, à l’évasion fiscale et autres tran-
sactions illicites favorisées par les paradis fiscaux (Bartelsman et Beetsma,
2003 ; Sikka et Willmott, 2010), on estime que les pays en développement
sont plus vulnérables à l’impact des refuges fiscaux (Hampton et Christensen,
2010 ; Hebous et Lipatov, 2013 ; Shaxson, 2011). Cela est d’autant plus vrai
pour les pays africains qui sont confrontés à davantage de contraintes en ma-
tière de financement du développement, mais disposent de capacités moindres
pour lutter contre le problème de l’évasion des flux financiers illicites vers des
refuges fiscaux.
Il faut prêter attention aux refuges fiscaux car ils soulèvent d’autres ques-
tions importantes, comme celles de la répartition et de l’équité. Tout d’abord,
il est admis que les acteurs privés africains recourant aux refuges fiscaux pour
dissimuler leurs biens illicites appartiennent aux élites économiques et poli-
tiques. Ne payant pas d’impôts sur ces actifs, ils peuvent s’enrichir encore
plus rapidement. Cette situation contribue à creuser le fossé entre riches et
pauvres, aggravant ainsi l’inégalité des revenus dans les pays africains. On
peut en effet affirmer qu’au regard des vastes quantités de richesses achemi-
nées au travers des refuges fiscaux et par conséquent non comptabilisées dans
le revenu national ni les comptes de dépenses, les mesures standards utilisées
pour calculer l’inégalité et la répartition nationale des richesses sont proba-
blement sensiblement sous-estimées (Zucman, 2013).
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sur des périodes de cinq ans non chevauchantes afin de lisser les variations
annuelles. 5
L’incidence de la fuite des capitaux sur l’investissement national se mani-
feste de plusieurs façons. Premièrement, les sorties de capitaux représentent
une diminution de l’épargne nationale – épargne privée et publique – ce qui
nuit à l’accumulation du capital national. Le lien entre l’investissement natio-
nal et l’épargne peut également être motivé par la mobilité imparfaite du capi-
tal, compte tenu notamment de l’accès limité des pays africains aux marchés
de capitaux mondiaux. Par conséquent, selon Feldstein et Horioka (1980),
on peut s’attendre à une étroite relation à long terme entre l’investissement
intérieur et l’épargne nationale dans la région. L’analyse développée dans cet
article teste si la fuite des capitaux constitue un autre facteur explicatif dans
un modèle d’investissement où l’investissement serait limité par l’épargne
nationale.
Deuxièmement, l’incidence de la fuite des capitaux sur l’investissement
national peut s’expliquer du fait de l’incertitude macroéconomique. Des
fuites élevées de capitaux sont perçues par les acteurs privés comme un
signe d’échec de la politique macroéconomique et des institutions chargées
de la réglementation économique. À cet égard, les capitaux privés fuiraient
le climat d’insécurité et le risque souverain élevé du pays d’origine. En
outre, les fuites massives de capitaux augmentent le risque d’insolvabilité
du gouvernement résultant de l’érosion de l’assiette fiscale (à travers la
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Les résultats de l’estimation économétrique sont similaires lorsqu’on utilise des
séries annuelles. Il est particulièrement conseillé d’utiliser des sections transver-
sales groupées sur 5 ans dans le cas d’une estimation GMM, car cela réduit le
nombre de périodes de temps.
126 Léonce Ndikumana
2005). Toutefois, étant donné que l’épargne nationale et le crédit bancaire me-
surent tous deux la disponibilité du financement national de l’investissement
et peuvent donc être corrélés, ces éléments sont intégrés séparément (de façon
alternative) dans l’équation d’estimation. Nous avons donc deux équations
d’estimation alternatives, l’une avec l’épargne nationale, l’autre avec le crédit
bancaire national au secteur privé. Le modèle inclut également les variables
du commerce et des termes de l’échange afin de capturer l’impact de l’accès
aux marchés mondiaux des produits et des facteurs de production ainsi que les
effets de chocs sur les prix d’importation et d’exportation.
Les deux modèles d’estimation (avec l’épargne nationale ou le crédit au
secteur privé) sont formulés de la façon suivante :
nous l’avons montré dans la section précédente, l’un des obstacles à l’investis-
sement est la fuite des capitaux. Autrement dit, en décourageant l’investisse-
ment, la fuite des capitaux compromet les perspectives de croissance dans les
pays africains. L’analyse développée dans cette section a pour but d’évaluer
les pertes de croissance résultant de celle-ci. La méthodologie utilisée pour la
simulation de ces pertes est décrite ci-dessous.
Méthodologie de simulation
La méthode de simulation utilisée dans cet article pour estimer l’impact de
la fuite des capitaux sur la croissance part du principe que l’investissement
est un moteur clé de la croissance à long terme. En d’autres termes, aug-
menter l’investissement, c’est accélérer la croissance. Suivant cette logique,
on estime la croissance supplémentaire pouvant découler de ces capitaux,
que l’on aurait « récupérés » et investis sur le marché intérieur. À cette fin
on a repris l’analyse développée par le rapport Perspectives économiques
en Afrique 2012 (BAD et al. (2012)) et par Nkurunziza (2012, 2013). On
suppose en effet que si ces capitaux étaient investis localement, cela signifie-
rait une hausse nette de l’investissement national, augmentant le niveau de
production à un niveau supérieur aux valeurs historiques ou au statu quo.
On présume en outre que ces capitaux investis localement produiraient les
mêmes résultats que l’investissement historique en termes de production
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I it
Investissement annuel PIB
ICORit =
it
= (3)
Hausse annuelle du PIB git
Étant donné que la croissance peut être négative certaines années pour
certains pays, l’ICOR peut être négatif, ce qui n’a pas de signification em-
pirique. C’est pourquoi nous ne tenons pas compte des observations ayant
un ICOR négatif dans la simulation. Par ailleurs, l’ICOR peut présenter des
variations annuelles considérables en raison de la volatilité de la croissance et
de l’investissement, entraînant une forte volatilité de l’estimation de l’impact
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KFit
∆ PIBit* = (4)
ICORi
PIBt* − PIBt
∑T0 ∗ 100%
PIBt
gt* = (6)
T
Dans notre cas, T = 10 ans pour toutes les périodes, sauf la dernière
(2000-10) qui compte 11 années.
Résultats de simulation
Les résultats des simulations par pays sont reportés dans le tableau 5 pour la
période 1970-2010 et dans le tableau 6 pour la période 2000-2010. Le tableau
7 présente les résultats par décennie et par groupe de pays producteurs et
non producteurs de pétrole, pour l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du
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Hormis le Zimbabwe (qui enregistre un taux de croissance atypique en 2000-2010),
la moyenne de l’échantillon pour la période 2000-2010 est de 2,5 %, la médiane
étant la même (0,6 %).
7
Hormis le Zimbabwe, la moyenne est de 2,5 % pour 2000-2010 et de 2,7 % (inchan-
gée) pour 1980-1989.
136 Léonce Ndikumana
Catégorie ICOR Investisse- PIB réel PIB poten- Croissance Croissance Croissance
médian ment par tiel par réelle du addition- addition-
(% du PIB, habitant habitant PIB (%, nelle du nelle du
moyenne) (2010 $, (2010 $, moyenne) PIB (%, PIB (%,
moyenne) moyenne) moyenne) médiane)
Moyennes d’échantillon
1 5,3 23 1 507 1 623 5,1 1,4 0,3
2 4,5 21 1 518 1 578 3,3 2,7 1,2
3 4,9 21 1 341 1 360 2,5 2,1 0,9
4 5,4 21 1 630 1 668 4,7 3,0 0,6
Échantillon 5,0 21 1 503 1 556 3,9 2,4 0,8
Afrique du Nord
1 4,6 28 1 930 1 958 6,5 1,5 0,9
2 5,9 29 2 386 2 406 4 0,9 0,7
3 5,4 25 2 022 2 046 3,4 1,2 1
4 7,1 27 2 745 2 765 4,4 0,7 0,5
Afrique du Nord 5,8 27 2 282 2 305 4,6 1,1 0,8
Afrique subsaharienne
1 5,4 22 1 446 1 567 4,9 1,4 0,2
2 4,3 20 1 409 1 474 3,2 2,9 1,4
3 4,9 20 1 261 1 279 2,4 2,2 0,8
4 5,2 20 1 502 1 542 4,7 3,3 0,7
Afrique
4,9 21 1 406 1 460 3,8 2,5 0,8
subsaharienne
Pays non producteurs de pétrole
1 5.2 21 1 221 1 284 4,9 1,4 0,1
2 4,6 21 1 211 1 277 3,3 2,8 1,1
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6 CONCLUSION
L’analyse développée dans la présente étude montre que la fuite des capi-
taux engendre des coûts d’opportunité importants pour les économies afri-
caines. Elle représente notamment un obstacle considérable pour l’investis-
sement national, d’autant plus problématique que la nécessité d’accélérer et
de soutenir la croissance est une condition de la réduction de la pauvreté.
Traditionnellement, on a considéré la faiblesse de l’épargne nationale comme
principale responsable de la faiblesse de l’investissement dans les pays afri-
cains. Les éléments de preuve présentés dans cette étude suggèrent que la
fuite des capitaux est un facteur majeur de la pénurie de capitaux investis
sur le continent. Par conséquent, les pays africains ne doivent pas seulement
se contenter de mettre en place des mécanismes et des mesures incitatives
pour accroître l’épargne intérieure afin de stimuler l’investissement natio-
nal, ils doivent également instaurer des politiques visant à juguler ce fléau.
L’éradication de ce phénomène leur permettra d’augmenter sensiblement
leurs taux de croissance, ce qui contribuera à accélérer les progrès vers la
réalisation des objectifs de développement fixés au niveau national. En parti-
culier, des taux de croissance plus élevés contribueront à une réduction plus
rapide de la pauvreté, qui reste un défi malgré les améliorations enregistrées
depuis le début du siècle.
La solution au problème de la fuite des capitaux d’Afrique réside dans la
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