Vous êtes sur la page 1sur 13

Microfinance et financement de l'investissement en milieu

rural.
Potentiel des coopératives et synergies avec les politiques publiques
Ephrem Niyongabo, Anaïs Périlleux
Dans Mondes en développement 2010/4 (n° 152), pages 45 à 56
Éditions De Boeck Supérieur
ISSN 0302-3052
ISBN 9782804161071
DOI 10.3917/med.152.0045
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

Article disponible en ligne à l’adresse


https://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2010-4-page-45.htm

Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s’abonner...


Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur.


La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le
cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque
forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est
précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
DOI : 10.3917/med.152.45

Microfinance et financement de
l’investissement en milieu rural. Potentiel
des coopératives et synergies avec
les politiques publiques
Ephrem NIYONGABO1, Anaïs PERILLEUX 2

E n matière de financement agricole et rural, les approches du "tout État"


dans les années soixante-soixante-dix et celle des “marchés financiers
ruraux” dans les années quatre-vingt ont montré leurs limites. La
restructuration des marchés financiers ruraux ayant engendré une raréfaction du
crédit agricole, un secteur associatif et coopératif s’est progressivement
construit pour couvrir une partie de la demande de financement agricole.
Toutefois, la microfinance ne répond qu’imparfaitement à cette demande
(Morvant-Roux, 2009). L’une des limites principales de celle-ci concerne le
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


manque de prêts octroyés à moyen et long terme.
Dans le même temps, l’agriculture revient au sommet des préoccupations des
bailleurs et des organisations de la coopération internationale (World Bank,
2008), parce qu’elle joue un rôle moteur dans la croissance économique des
pays en développement3, et que la pauvreté est généralement plus intense et
profonde en milieu rural. Ainsi, la question du financement agricole et rural est
reconnue comme un élément essentiel dans la croissance économique et la
réduction de la pauvreté (Zeller, 2003).
Les paysans ont besoin de différents types de crédits : des prêts à court terme
pour financer les campagnes agricoles et l’embouche bovine et des prêts à plus
long terme pour financer les biens d’équipement ou renouveler les moyens de
production (Christen et Pearce, 2005 ; Wampfler, 2002a et b). Les prêts à
moyen et long terme sont essentiels pour permettre une professionnalisation du
secteur agricole et une adaptation du milieu rural aux nouvelles réalités et

1
CERMi (Centre Européen de Recherche en Microfinance), Université de Mons, Faculté
Warocqué d’Économie et de Gestion, Mons-Belgique. Ephrem.Niyongabo@umons.ac.be
2
CERMi (Centre Européen de Recherche en Microfinance), Université de Mons, Faculté
Warocqué d’Économie et de Gestion, Mons-Belgique. Anais.Perilleux@umons.ac.be
3
Une augmentation du produit national brut (PNB) agricole est au moins deux fois plus
efficace en termes d’augmentation des revenus des plus pauvres qu’une augmentation
équivalente dans tout autre secteur (World Bank, 2008).

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152 45


46 Ephrem NIYONGABO et Anaïs PERILLEUX

contraintes, telles que les changements climatiques, l’évolution des marchés


mondiaux ou la lutte pour la souveraineté alimentaire. Pourtant, la majorité des
prêts octroyés par les institutions de microfinance (IMF) sont des prêts à court
terme, ce qui limite fortement la contribution de la microfinance au
développement du monde rural. D’après une étude de la FAO et GTZ
(Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit), "même dans les pays
qui ont mené des politiques actives de développement du secteur financier et
qui ont connu un boom de l’industrie de la microfinance, l’accès à des prêts à
plus long terme pour les petits et moyens producteurs reste extrêmement rare
ou inexistant" (Hollinger, 2004, 3, notre traduction). En se basant sur le contexte
ouest-africain, l’article se fonde sur cette problématique et retient deux pistes
prometteuses afin d’accroître le financement de l’investissement en milieu
rural : les potentialités des coopératives d’épargne et de crédit et les synergies
possibles avec les politiques publiques.
L’article est structuré en trois parties. La première souligne les obstacles
rencontrés par la microfinance classique dans le financement du monde rural et
particulièrement en termes d’octroi de prêts à l’investissement. Les IMF à statut
coopératif étant très présentes en milieu rural, la deuxième aborde
spécifiquement les potentialités de ces organisations et souligne les possibilités
d’amélioration de leur offre de prêts à moyen et long terme. La troisième partie
traite des interventions publiques et analyse les synergies possibles avec des
acteurs du secteur de la microfinance pour répondre au problème du
financement de l’investissement en milieu rural.
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


1. LE FINANCEMENT DE L’INVESTISSEMENT EN
MILIEU RURAL : LIMITES DE LA MICROFINANCE
CLASSIQUE
La littérature recense six catégories de besoins de financement en milieu rural
(Bachelier et Morvant-Roux, 2009 ; Hudon et al., 2009 ; Wampfler, 2002a et b ;
Lapenu, 2001) : besoins de court terme, de moyen et long terme, besoins
familiaux, en épargne, d’assurance et en services d’appui à l’agriculture
(infrastructure). Ces besoins diffèrent en termes de nature, de volume et de
fréquence. Ils ne peuvent pas être couverts par les mêmes services financiers. À
titre d’exemple, les services d’appui à l’agriculture relèvent de mécanismes de
financement dont l’articulation est à définir dans le cadre de politiques
publiques. Une large part du financement à court terme relève de services
financiers marchands de proximité (épargne, crédit). De nombreuses
expériences montrent que des prêts de faible montant conviennent bien à la
majorité des besoins de court terme des agriculteurs (Gentil, 2000). Par contre,
le financement à moyen et long terme porte sur des volumes justifiant la
mobilisation des services financiers bancaires. Or, la restructuration de banques
publiques, synonyme de fermeture pour la plupart, n’ayant pas été compensée
par une présence accrue de banques commerciales, le financement du

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


Microfinance et financement de l’investissement en milieu rural 47

développement rural est limité aux contours de la microfinance, laquelle s’avère


peu adaptée pour les besoins de moyen et de long terme.
Les prêts à moyen terme couvrent 2 à 5 ans, tandis que les prêts à long terme
couvrent une période plus importante. Ces prêts concernent quatre types de
financement.
Premièrement, le financement de l’équipement, souvent indispensable à
l’intensification (culture attelée, motopompe, petite mécanisation…), à la
commercialisation de la production (moyens de transport) ou au stockage
(bâtiments) ; deuxièmement, le financement des cultures pérennes
(investissement, renouvellement, entretien) ; troisièmement, la reconstitution de
troupeaux, particulièrement importante dans les zones de culture attelée et
quatrièmement, l’achat de terres, dont l’accès constitue une des contraintes
majeures pour les agriculteurs.
Le financement de l’investissement en milieu rural représente une double
difficulté pour les IMF : d’une part, agir en milieu rural, et d’autre part, offrir
des prêts à long terme. Plusieurs éléments, tels que les risques climatiques ou
environnementaux, le manque d’infrastructure, le faible rendement interne de
l’activité agricole ou les fluctuations des cash-flows rendent le financement de
l’agriculture et des activités en zone rurale plus difficile pour les IMF. En outre,
les prêts à moyen et long terme sont peu adaptés aux méthodologies de prêt
utilisées par les IMF. Ces méthodologies impliquent des prêts de petit montant
à court terme, suivis de prêts légèrement plus conséquents en cas de bon
remboursement. Le principe de progressivité du crédit joue un rôle important
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


en incitant au respect des engagements (Hudon et al., 2009). Les prêts à moyen
et long terme posent des difficultés en termes de maîtrise technique, comme
l’évaluation de la qualité de l’emprunteur, l’appréciation de la rentabilité de
l’investissement ou la gestion des risques plus importants (poids plus élevé d’un
emprunteur dans le portefeuille de l’organisation). Ces prêts impliquent des
montants élevés et des remboursements s’échelonnant sur plusieurs années,
difficiles à surveiller par rapport au remboursement hebdomadaire usuel en
microfinance (Wampfler, 2002a ; Klein et al., 1999). Enfin, il faut mentionner le
manque de garanties matérielles et de sûretés réelles en cas de défaillance. Ces
difficultés handicapent le développement d’une offre de financement adéquate
en milieu rural, notamment en Afrique de l’Ouest. Dans cette région largement
rurale, en 2005, l’agriculture représentait, en moyenne, 37,5% du PNB des pays
de l’UEMOA et employait 37,3% de la population (statistiques de la Banque
mondiale), mais l’offre de prêts à moyen et long terme y reste très faible, tant
sur le marché bancaire que dans le secteur de la microfinance (Wampfler, 2002a
et b ; Lesaffre, 2000). Les coopératives d’épargne et de crédit, très présentes
dans cette région, se développent davantage en milieu rural et sont attentives
aux besoins de leurs membres. Ainsi, elles pourraient devenir un acteur décisif
dans le financement de l’investissement en milieu rural, pour autant que les
limites auxquelles elles font face soient repoussées.

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


48 Ephrem NIYONGABO et Anaïs PERILLEUX

2. POTENTIEL DES COOPÉRATIVES D’ÉPARGNE ET


DE CRÉDIT (COOPEC)
Les COOPEC sont présentes en Afrique de l’Ouest, où le secteur de la
microfinance est dominé par le statut coopératif. Selon les estimations de la
BCEAO, au sein de l’UEMOA, en 2008, les COOPEC comptaient 5 328
points de services servant 9 320 382 membres. Elles collectaient un total de 459
215 millions de FCFA d’épargne (699,9 millions €) et fournissaient un crédit
total de 441 803 millions de FCFA (673,4 millions €) (DSFD, 2008). Le secteur
de la microfinance ouest-africain est régulé par la loi Parmec qui favorise le
statut coopératif et impose différents ratios prudentiels et autres règles strictes,
telles que le respect d’un plafond de 27% pour les taux d’intérêt (BCEAO,
1995). Les COOPEC se démarquent des autres institutions de microfinance par
leur structure de propriété, selon laquelle les membres sont à la fois usagers et
propriétaires (Mersland, 2009 ; Hansmann, 1996). Elles fonctionnent de façon
démocratique selon la règle "un membre, une voix". Les membres élisent en
assemblée générale les organes de gouvernance qui, d’après la loi Parmec, sont
au nombre de trois : le comité d’administration, le comité de crédit et le conseil
de surveillance. Le fonctionnement démocratique et la gestion participative des
COOPEC les rendent plus enclines à servir le monde rural que les autres IMF.
Elles fournissent des services d’épargne à leurs membres, ce qui représente l’un
de leurs principaux avantages comparatifs par rapport aux IMF à statut
d’organisation non gouvernementale (ONG), qui ne sont généralement pas
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


autorisées à collecter l’épargne du public (Ouédraogo, 2008 ; Robinson, 2001).
Néanmoins, les COOPEC font face à plusieurs difficultés de fonctionnement,
notamment le caractère bénévole de la fonction des élus, qui assurent des
tâches importantes, telles que l’analyse des demandes de crédits ou le
recouvrement4, les coûts d’opportunité élevés en termes de temps consacré aux
réunions des différents comités, les difficultés pratiques (longues distances,
moyens de déplacement difficiles ou état désastreux des routes). Toutefois, le
principal problème reste le manque de qualification des membres (Ouédraogo
et Gentil, 2008 ; Branch et Baker, 2000). Ces derniers sont fréquemment
analphabètes5, surtout en milieu rural, et les élus ne bénéficient pas toujours de
formation aux fonctions qu’ils doivent assumer au sein de la COOPEC.
Les COOPEC rencontrent aussi des difficultés dans l’octroi de crédits à moyen
et long terme. Outre les difficultés techniques, l’un des principaux obstacles au
financement de crédits à l’investissement est lié à la nature à court terme de
leurs ressources. L’épargne des membres représente leur principale source de
fonds ; or, ces derniers, pauvres, ont besoin d’un accès rapide à leur argent en
cas de choc et ne peuvent pas bloquer leur épargne. Ainsi, la grande majorité de
4
En général, les petites coopératives ont peu de personnel (un caissier et un gérant). Le
personnel y est faiblement rémunéré (Branch et Baker, 2000). En effet, ces COOPEC ont
peu de ressources, et une politique de salaires élevés est difficile à faire accepter par les
membres qui sont couramment issus du monde rural et ont de petits revenus.
5
L’Afrique de l’Ouest a l’un des taux d’alphabétisation les plus bas au monde (Pearce, 2009).

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


Microfinance et financement de l’investissement en milieu rural 49

l’épargne est à vue, même si elle est relativement stable. En 2005, l’épargne
représentait en moyenne 74% du total du passif des COOPEC, dont 57% était
à vue, 8% à terme et 9% d’autres types, principalement de l’épargne obligatoire
(BCEAO, 2005). Le reste du passif était composé de 10% de dettes externes,
2% de subventions et 14% de fonds propres.
Outre le risque de liquidité lié à l’octroi de prêts à long terme avec de l’épargne
à vue, cette pratique est interdite par la loi Parmec. L’article 51 du décret de la
BCEAO (1998) définissant le “ratio de couverture” stipule que "les institutions
sont tenues de couvrir, à tout moment, leurs emplois à moyen et long terme par
des ressources stables". Pour augmenter leurs capacités de financement de prêts
à l’investissement, les COOPEC doivent soit promouvoir l’épargne à long
terme auprès de leurs membres, soit avoir recours à des lignes de financement
externe à long terme. Cependant, la mobilisation des dépôts à terme est difficile
et le recours excessif au financement externe déstabilise l’organisation en
l’exposant davantage aux pressions externes et en affaiblissant sa gouvernance.
Le fonctionnement sur base de l’épargne est une caractéristique intrinsèque à la
structure coopérative et permet un contrôle de l’organisation par ses membres
(Armendariz et Morduch, 2005 ; Banerjee et al., 1994).
L’organisation en réseau peut aider les COOPEC à rendre plus flexible la
gestion de leur bilan. Les coopératives isolées se regroupent en s’affiliant à une
Union, qui peut ensuite s’affilier à une fédération ou à une confédération, afin
de mettre leurs forces en commun et de bénéficier d’économies d’échelle
(Desrochers et Fischer, 2005). Les services de l’Union permettent aux
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


COOPEC de mieux gérer leurs liquidités, notamment grâce aux prêts express
en cas de situation d’illiquidité et au lissage des fluctuations, par le biais du
mécanisme des vases communicants. Les réseaux sont de taille très variable.
Partant de petits groupes de quatre ou cinq caisses de base, ceux-ci peuvent
atteindre des dimensions impressionnantes, comme la Confédération des
institutions financières (CIF), qui regroupe six grands réseaux implantés dans
cinq pays de la sous-région. En 2004, la CIF servait, à elle seule, 38% des clients
du secteur de la microfinance de l’UEMOA, collectait 42% de l’épargne et
fournissait 32% des crédits (Ouédraogo et Gentil, 2008).
En imposant aux COOPEC le "ratio de couverture", la législation représente
un autre frein important au développement d’une offre de financement à
l’investissement en milieu rural. Une adaptation de la loi serait donc souhaitable.
L’expérience des COOPEC allemandes du XIXe siècle a montré que, dans un
environnement favorable, les COOPEC peuvent être un mécanisme efficace
d’octroi de prêts à long terme en milieu rural (Guinnane, 2001).
Ainsi, l’État peut favoriser le développement de ce service financier en milieu
rural en définissant une législation adaptée et en assurant une bonne
supervision du secteur de la microfinance. Il peut également mener d’autres
politiques publiques en complémentarité et en synergie avec le secteur privé.

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


50 Ephrem NIYONGABO et Anaïs PERILLEUX

3. RÔLE DES POLITIQUES PUBLIQUES


Dans le contexte actuel de libéralisation, la discussion sur l’intervention
publique est ardue, vu la présence de fortes pressions internationales pour
démanteler les dispositifs de soutien à l’agriculture. Ainsi, certains prônent un
État minimaliste limitant son intervention à la régulation de l’économie ou à
l’offre de biens publics essentiels (CGAP, 2006)6. D’autres, par contre, estiment
que les limites du privé justifient un investissement plus important de la part de
l’État (ONU, 2005). Cette section aborde successivement ces deux approches
dans le contexte ouest-africain de la microfinance et analyse les politiques
publiques susceptibles de favoriser le développement de prêts à moyen et long
terme en milieu rural.

3.1 Selon une approche minimaliste


Les fonctions minimalistes de l’État sont la régulation et la supervision.
Concernant la régulation, les ratios prudentiels de la loi Parmec devraient tenir
compte des grandes disparités existant au sein du secteur COOPEC. Le "ratio
de couverture" qui vise à éviter des crises de liquidité susceptibles d’avoir des
conséquences catastrophiques, est trop contraignant pour les grands réseaux qui
ont une épargne relativement stable et une bonne assise financière.7 Le ratio
devrait être ajusté en fonction de différentes catégories de COOPEC définies
selon des critères de taille, de pratiques de bonne gouvernance et de solidité
financière. Cette adaptation permettrait aux COOPEC d’accroître leur offre de
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


prêts à long terme dans la mesure de leurs capacités. Elle doit cependant être
envisagée avec beaucoup de prudence, en soupesant les conséquences possibles
et après avoir assuré un système de supervision adéquat8.
La supervision des IMF, en Afrique de l’Ouest, est assurée par le ministère des
Finances et la Banque centrale de chaque pays (Condensé n°17, BCEAO,
1995), mais les instances de supervision n’ont pas les moyens de leurs
politiques. Elles manquent cruellement de ressources humaines et financières
pour assurer leurs tâches. À titre d’exemple, en 2007, le ministère des Finances
sénégalais recensait 501 COOPEC de base agréées (affiliées ou non à un
réseau), 12 unions et 6 ONG. Or, il est capable d’assurer, en moyenne,
seulement 40 inspections par an9. Ainsi, il privilégie la supervision des réseaux
brassant des montants d’épargne importants. La supervision externe, nécessaire

6
Organisation proche de la Banque mondiale, le CGAP (Consultative Group to Assist the
Poor) est le consortium des principaux bailleurs actifs en microfinance.
7
Certains grands réseaux coopératifs essayent de développer une offre de prêts à plus long
terme, tels que Kafo Jigninew au Mali (13,4% de son portefeuille de crédit était à moyen
terme, en septembre 2005) et RCPB au Burkina Faso (30%, en décembre 2004). Cependant,
Kafo Jiginew a dû limiter son offre pour respecter le ratio de couverture (Levard et Diop,
2005) et le RCPB a volontairement contourné ce ratio en ne couvrant que 70% de ses
emplois à moyen et long terme par des ressources stables (Lai et Javoy, 2005).
8
La loi Parmec, appliquée en 1993, est engagée dans un processus de révision depuis 2008.
9
Propos recueillis lors d’un entretien avec un employé du ministère, en juin 2009.

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


Microfinance et financement de l’investissement en milieu rural 51

pour prévenir les dérives de gouvernance, favorise une meilleure adaptation de


la législation grâce à une connaissance plus approfondie des réalités du terrain
et de la situation financière des IMF. Elle pourrait permettre à ces organisations
d’avoir une gestion de leur bilan plus efficace, mais relativement plus risquée,
grâce à des ratios prudentiels moins stricts et moins rigides, en raison d’un
meilleur contrôle des risques pris. Le soutien aux instances de supervision
devrait faire partie des priorités des politiques de coopération internationale.

3.2 Selon une approche interventionniste


Outre la mise en place d’une régulation adéquate et d’une supervision efficace,
essentielles à la création d’un environnement favorable au développement d’une
offre de crédit à long terme en milieu rural, les limites du secteur privé peuvent
justifier une vision plus interventionniste de l’État. Plusieurs mécanismes
d’intervention sont envisageables dans le cadre des politiques publiques. Trois
expériences étrangères fructueuses et leur possible application en Afrique de
l’Ouest méritent d’être présentées.
Un premier mécanisme d’intervention directe de l’État est le recours aux banques publiques.
Cet outil est néanmoins connoté d’un lourd passé lié à l’échec des banques
publiques des années 1960-70. On invoque la défaillance de ces organisations
en matière de gouvernance pour justifier leur fermeture ou leur restructuration
drastique. Toutefois, la Banque mondiale reconnaît que les IMF ne peuvent
fournir à elles seules l’ensemble des services financiers ruraux (World Bank,
2008). Or, les banques privées sont peu intéressées par l’agriculture. Ainsi, on
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


observe un regain d’intérêt de nombreux gouvernements pour les banques
publiques. Dans la lignée de la conférence internationale sur le financement du
développement, tenue à Monterrey en mars 2002, l’ONU souligne "[…] la
nécessité d’établir des banques nationales de développement afin de fournir un
financement à long terme accessible, ainsi que l’assistance technique, aux
domaines et aux secteurs qui ne sont pas adéquatement servis par le secteur
privé" (ONU, 2005, 2). Toutefois, certains acteurs internationaux, tels que le
CGAP (2006), expriment de profonds doutes quant à la capacité des banques
publiques de se défaire de facteurs structurels favorisant la politisation de
l’affectation des crédits et donc une mauvaise gouvernance. Pourtant, les
banques de développement ont connu de profondes évolutions en termes de
gouvernance ces deux dernières décennies : il existe maintenant un grand
nombre de modèles de propriété, dépassant la simple distinction entre
structures publiques et privées. La Banrural, au Guatemala, est un exemple
illustratif : cette banque publique, autrefois défaillante, a été transformée avec
succès, et fonctionne actuellement sur un modèle de gouvernance innovant
impliquant des acteurs très diversifiés. La banque est notamment contrôlée par
des organisations de producteurs, des ONG, des petites et moyennes
entreprises, et par ses employés, le secteur public ne contrôlant que 30% des
actifs (Lapenu, 2008). La restructuration de la Bank Rakyat Indonesia (BRI) en
Indonésie (Robinson, 2001) a également montré la possibilité de faire

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


52 Ephrem NIYONGABO et Anaïs PERILLEUX

fonctionner correctement des caisses locales privées d’une banque publique


(Lapenu, 2008, 2000). De même en Thaïlande, le cas de la Banque pour
l’agriculture et les coopératives agricoles (BAAC), qui touchait en 1998 86% des
5,6 millions de ménages habitant en zone rurale (Doligez et Wampfler, 2009),
est considéré comme un succès sans précédent dans les pays en développement
(Yaron et al., 1997). En dépit des différences de contexte, ces réussites
pourraient servir d’exemple pour élaborer un nouveau type de banque publique
en Afrique de l’Ouest, où les banques agricoles et celles de développement ont
quasiment disparu. Selon Lesaffre (2000), au début des années 1980, chacun des
sept pays de l’UEMOA comptait une institution de ces deux types de banques.
En 2000, sur les 14 institutions, il ne restait que trois banques agricoles et une
banque de développement.
Un deuxième mécanisme d’intervention de l’État, de type plus indirect, est le développement de
synergies avec la microfinance. Le secteur associatif et coopératif a développé une
certaine maîtrise du milieu agricole et rural. En particulier, il est reconnu au
mouvement coopératif la capacité de construire des réseaux nationaux pour le
transfert de fonds et la diversification du risque (Thorsten, 1999). Une
intervention publique par l’intermédiaire de ces acteurs, ou en synergie avec
eux, permettrait à l’État de mettre à profit leur expérience, mais certaines
organisations internationales à forte influence, telles que le CGAP, s’opposent à
ce type d’interventions et estiment que l’État doit se tenir le plus loin possible
des activités de microfinance (CGAP, 2006). Pourtant, l’introduction de la
microfinance dans les Documents stratégiques de réduction de la pauvreté
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


(DSRP) de la plupart des pays montre l’intérêt que les États accordent à la
microfinance comme instrument de politique de développement (Cassimon et
Vaessen, 2006). L’État peut être un acteur efficace de promotion du
développement de la microfinance, comme l’illustre le cas indien où, dès le
début des années 1950, il a amorcé une série de programmes pour assurer
l’accès des pauvres ruraux aux services financiers (Fouillet, 2009 ; Lapenu,
2000). Le soutien public peut prendre différentes formes : financement direct,
refinancement ou soutien technique. L’État indien a mis sur pied une Banque
nationale pour la reconstruction et le développement (NABARD) afin de
canaliser des fonds de la Banque centrale (Reserve Bank of India-RBI) vers
l’agriculture, notamment au travers des coopératives. Presqu’un tiers du crédit
institutionnel à l’agriculture consiste en prêts de refinancement de la NABARD
aux banques coopératives et aux banques rurales régionales (Thorsten, 1999).
Certains États d’Afrique de l’Ouest, tels que le Sénégal, ont implanté un
"département ministériel de microfinance" qui a pour objectif la promotion du
secteur de la microfinance. Ces États pourraient également assurer une aide
publique aux COOPEC pour qu’elles puissent bénéficier de ressources à plus
long terme à des taux peu onéreux. Un tel soutien favoriserait le développement
d’une offre de crédits à l’investissement en milieu rural, tout en restant vigilant à
ne pas trop accroître la dépendance des COOPEC aux financements externes.
Ces politiques pourraient s’accompagner d’appuis techniques permettant aux
COOPEC de développer une expertise dans l’octroi de ce type de prêts. De

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


Microfinance et financement de l’investissement en milieu rural 53

telles politiques, qui impliquent un soutien direct, doivent être menées avec
prudence. Il est crucial de définir des critères d’accès stricts et d’éviter toute
ingérence de l’État dans les politiques de prêt des IMF.
Enfin, les politiques publiques peuvent influencer les comportements des banques privées.
Deux mécanismes sont envisageables : un premier, de type contraignant, par le
biais de la réglementation et de la sanction ; un second, de type incitatif, par
l’intermédiaire des politiques fiscales et des systèmes d’incitants. Dans le
premier cas, l’État oblige les institutions bancaires à orienter une partie de leurs
ressources vers l’agriculture et le monde rural. À titre d’exemple, en Inde, la
RBI impose aux institutions bancaires l’affectation d’une partie de leur
portefeuille de prêt à des secteurs dits "prioritaires", dont la microfinance fait
partie (Fouillet, 2009). En Thaïlande, la BAAC s’est appuyée sur les ressources
des banques commerciales, le temps de développer de bonnes pratiques de
mobilisation des dépôts (Doligez et Wampfler, 2009). Dans le deuxième cas,
l’État favorise l’implication des banques commerciales en microfinance par un
système d’incitants. Nsabimana (2002) propose un modèle basé sur la notion de
régulation incitative, qui encourage cette implication en fixant des objectifs aux
banques dans le cadre d’une politique nationale, et en liant ces objectifs à des
incitations ciblées et régulées. Ces deux options peuvent être pertinentes dans le
contexte ouest-africain. Si les banques commerciales interviennent modérément
dans le financement de la commercialisation, elles ne participent pas au
financement de la production ou de la transformation agricole (Lesaffre, 2000).
Des mécanismes d’incitation pourraient encourager le développement de prêts
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


à l’investissement en milieu rural. Westley (2007) souligne l’énorme capacité des
banques à offrir des services de microfinance si elles le souhaitent10. En outre,
les banques possèdent des ressources longues qui les rendent plus à même
d’octroyer des prêts à long terme.

CONCLUSION
L’agriculture revient au sommet des agendas internationaux du développement.
L’accès à des services financiers adéquats est une condition sine qua non du
développement des zones rurales et de l’agriculture en Afrique de l’Ouest. Les
paysans ont besoin de prêts à moyen et long terme pour pouvoir investir et
faire évoluer leurs conditions de vie. Cependant, ni le système bancaire, ni le
secteur de la microfinance ne fournissent ce type de prêts au monde rural. Deux
pistes prometteuses sont étudiées : le potentiel des COOPEC et les mécanismes
d’intervention publique. Les COOPEC dominent le secteur ouest-africain de la
microfinance. Leur structure de propriété et leur fonctionnement démocratique
rendent ces organisations plus enclines à servir le milieu rural et à répondre aux
besoins de financement à long terme de leurs membres. Elles sont néanmoins
limitées par la nature court terme de leurs ressources, principalement

10
La méconnaissance de la microfinance limite les résultats des banques. Une assistance
technique visant à améliorer cette connaissance accroîtrait leur présence (Westley, 2007).

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


54 Ephrem NIYONGABO et Anaïs PERILLEUX

constituées d’épargne à vue, et par la législation qui impose que les prêts à
moyen et long terme soient couverts par des ressources stables. La croissance
en réseau permet aux COOPEC d’avoir plus de flexibilité dans la gestion de
leur bilan, grâce à une meilleure gestion des liquidités et aux services offerts par
la centrale (tels que l’octroi de prêts express). Ainsi, le “ratio de couverture”
devrait être en partie assoupli en l’adaptant en fonction de la taille, des pratiques
de bonne gouvernance et de la solidité financière des COOPEC, afin que ces
dernières puissent accroître leur offre de prêts à long terme dans la mesure de
leurs capacités. Cette politique doit toutefois être menée avec une extrême
prudence, après avoir mis sur pied un système de supervision efficace
permettant de contrôler les risques pris.
Outre la régulation et la supervision, le recours à des politiques publiques plus
interventionnistes se justifie pour combler le vide laissé par le marché. Un
premier axe d’intervention publique est le recours aux banques publiques de
développement, qui font l’objet d’un regain d’intérêt ; mais la réforme de la
gouvernance est un élément déterminant pour la réussite de ces organisations.
Des banques aux structures de propriété incluant plusieurs types d’acteurs
pourraient être initiées en Afrique de l’Ouest en s’inspirant d’expériences de
réussites étrangères. Ce type d’initiatives demande cependant des études de
faisabilité rigoureuses. Un deuxième axe consiste à développer des synergies
entre les nouvelles formes d’intervention publique et les acteurs de la
microfinance. Dans ce cadre, les organisations coopératives pourraient jouer un
rôle important, notamment grâce à leur bonne maîtrise du milieu agricole et
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


rural. Enfin, un troisième axe s’inscrit dans le renforcement de la présence des
banques privées en microfinance grâce à des mécanismes d’obligation ou
d’incitation initiés par l’État, les banques possédant davantage de ressources à
long terme pouvant octroyer plus facilement des prêts à l’investissement.
Les deux pistes développées dans cet article ne sont pas les seules possibles.
D’autres perspectives peuvent être envisagées afin d’enrichir l’analyse sur le
développement de services financiers adéquats pour le monde rural. Entre
autres, des axes tels que l’approche filière, le crédit-bail, le crédit de stockage,
l’assurance agricole et le rôle des organisations de producteurs, pourraient être
développés en regard de notre analyse ciblée sur les COOPEC et les politiques
publiques afin d’étudier les complémentarités possibles pour accroître l’offre de
prêts à l’investissement en milieu rural.

BIBLIOGRAPHIE
ARMENDARIZ B., MORDUCH J. (2005) The Economics of Microfinance, Cambridge
Massachusetts, MIT Press.
BACHELIER B., MORVANT-ROUX S. (2009) Introduction au huitième rapport
Microfinance pour l’agriculture des pays du Sud, in Morvant-Roux S. (éd.), 11-22.
BANERJEE A., BESLEY T., GUINNANE T. (1994) Thy Neighbor’s Keeper: the
Design of a Credit Cooperative with Theory and a Test, Quarterly Journal of Economics,
109(2), 491-515.

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


Microfinance et financement de l’investissement en milieu rural 55

BCEAO (2005) Monographie des systèmes financiers décentralisés, UMOA, Dakar.


BCEAO (1998) Instructions de la banque centrale relatives aux normes d'établissement
des états financiers et de détermination des ratios prudentiels applicables aux
systèmes financiers décentralisés de l'UMOA, PARMEC, Dakar.
BCEAO/DCCSB (1995) Réglementation sur les mutuelles d’épargne et de crédit -
UMOA- Condensés, PARMEC, Dakar.
BRANCH B., BAKER C. (2000) Overcoming Credit Union Governance Problems, in
Westley G., Branch B. (eds), Safe Money: Building Effective Credit Union in Latin
America, Washington, Inter American Development Bank, 203-226.
CASSIMON D., VAESSEN J. (2006) Linking debt relief to Microfinance: An issues
paper, Social Finance WP 42, Geneva, International Labour Organisation.
CGAP (2006) La finance pour tous. Construire des systèmes financiers inclusifs, Traduction de
Access for All, par Helms B., Québec, Canada, Éditions Saint-Martin.
CHRISTEN R. P., PEARCE D. (2005) Microfinance agricole : gérer les risques et
concevoir des produits adaptés. Les caractéristiques d’un modèle émergent, CGAP
Étude Spéciale, n° 11.
DESROCHERS M., FISCHER K. (2005) The Power of Networks: Integration and
Financial Cooperative Performance, CIRPÉE working paper n°05-14, Quebec.
DSFD (Direction des systèmes financiers décentralisés) (2008) Statistiques de
décembre 2008, BCEAO : http://www.bceao.int/internet/sfd.nsf
DOLIGEZ F., WAMPFLER B. (2009) Politiques publiques de microfinance et
financement de l’agriculture, in Morvant-Roux S. (éd.), 383-411.
FOUILLET C. (2009) La construction spatiale de la microfinance en Inde, Thèse en Sciences
économiques et gestion, ULB, Bruxelles.
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


GENTIL D. (2000) La problématique du crédit agricole pour le moyen et long terme.
Contribution au groupe de travail de l'Inter-Réseaux sur le financement des
exploitations agricoles, IRAM.
GUINNANE T. (2001) Cooperatives as Information Machines: German Rural Credit
Cooperatives, 1883-1914, Journal of Economic History, 61, 366-389.
HANSMANN H. (1996) The ownership of enterprise, Cambridge, Massachusetts, The
Belknap Press of Harvard University.
HOLLINGER F. (2004) Financing Agriculture Term Investments, Agricultural Finance
Revisited, n°7, FAO/GTZ.
HUDON M., LABIE M., PERILLEUX A. (2009) Microfinance pour l’agriculture des
pays du Sud : état des lieux et tendances actuelles, in Morvant-Roux S. (éd.), 25-32.
KLEIN B., MEYER R., BURNETT J., FIEBIG M. (1999) Better Practices in
Agricultural Lending, Agricultural Finance Revisited, n° 3, FAO, GTZ, Eschborn.
LAI M., JAVOY E. (2005) RCPB, Burkina Faso, Planet Rating report, Saint Ouen.
LAPENU C. (2008) Évolutions récentes dans l’offre et les stratégies de financement du
secteur rural : échanges d’expériences et synthèse bibliographique, Rapport,
CERISE.
LAPENU C. (2001) Adéquation entre l’offre des IMF et les besoins de l’agriculture
familiale, Le financement de l’agriculture familiale dans le contexte de la libéralisation. Quelle
contribution de la microfinance ? ATP – Cirad 41/97.
LAPENU C. (2000) The role of the State in promoting microfinance institutions,
International Food Policy Research Institute (IFPR), Washington D. C.

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152


56 Ephrem NIYONGABO et Anaïs PERILLEUX

LESAFFRE D. (2000) À propos de l’offre et de la demande du financement du monde


rural en Afrique de l’Ouest, Projet d’utilisation des fonds suisses (PUF), Lomé.
LEVARD I., DIOP E. (2005) Kafo Jiginew, Mali, Planet Rating Report, Saint-Ouen.
MERSLAND R. (2009) The Cost of Ownership in Microfinance Organizations, World
Development, 37, 469-478.
MORVANT-ROUX S. (2009) (Ed.) Exclusion et liens financiers. Microfinance pour
l’agriculture des pays du Sud, Paris, Economica.
NSABIMANA A. (2002) Organisation, régulation et efficacité économique du système
d’intermédiation financière en Afrique, Thèse, UCL, Louvain-la-Neuve.
ONU (2005) Repenser le rôle des banques nationales de développement, Document de
fond révisé, DESA, Bureau du financement du développement, New York.
OUÉDRAOGO A., GENTIL D. (2008) La microfinance en Afrique de l'Ouest, Histoire et
innovations, Confédération des Institutions Financières, Karthala, Ouagadougou.
OUÉDRAOGO B. (2008) Les déterminants de l’intensification du volume de l’épargne
dans les systèmes financiers décentralisés au Burkina Faso : cas des caisses
populaires de Ouagadougou, Revue Tiers Monde, 196, 901-926.
PEARCE C. (2009) From Closed books to open doors – West Africa’s literacy
Challenge, Paper of African Platform for Adult Education, Oxfam International,
ActionAid.
ROBINSON M. (2001) The microfinance revolution: sustainable banking for the poor, World
Bank, Washington.
THORSTEN G. (1999) Sources of Funds for Agricultural Lending, Agricultural Finance
Revisited, No 4, GTZ/FAO.
WAMPFLER B. (2002a) Acquis, limites et perspectives de la microfinance en tant
© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)

© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 20/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.155.135.115)


qu’outil de financement du développement rural et agricole : l’expérience de
l’Afrique de l’Ouest, Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA),
Wageningen.
WAMPFLER B. (2002b) Introduction : regard sur l’Afrique de l’Ouest, ATP-Cirad
41/97, Dakar, Sénégal.
WESTLEY G. D. (2007) Commercial Banks in Microfinance: Best Practices and Guidelines for
Project Design, Monitoring, and Evaluation, Inter-American Development Bank,
Washington D. C.
WORLD BANK (2008) Agriculture for Development, World Development Report,
Washington D. C.
YARON J., BENJAMIN M. P., PIPREK G. (1997) Rural Finance: Issues, Design, and
best Practices, World Bank, Series14, Washington D. C.
ZELLER M. (2003) Models of rural financial institutions, Communication in: Paving the
way forward for rural finance, USAID.

***

Mondes en Développement Vol.38-2010/4-n°152

Vous aimerez peut-être aussi