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Projet Industrie 4.

0 pour favoriser l’emploi des jeunes en


Tunisie et en Côte d’Ivoire

Compte rendu de l’atelier de consultation avec les parties prenantes du projet


pour la restitution de la mission de cartographie de l’écosystème
Abidjan, le 08 novembre 2022, au Novotel.

Contexte et justification
L’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) accompagne le Ministère
du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME et le Ministère de la Communication et de
l’Economie Numérique, dans la mise en œuvre d’un projet de promotion de l’Industrie 4.0 en Côte
d’Ivoire.

Le projet « Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des Jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire », mis en
œuvre par l’ONUDI, bénéficie du financement du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération
Economique et du Développement (BMZ) dans le cadre de son Initiative Spéciale (IS) sur la formation
et la création d'emplois.

Ce projet a pour objectif de contribuer à résoudre la problématique du taux de chômage élevé chez
les jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire. Dans le cadre de cette intervention, l'ONUDI entend aider la
Tunisie et la Côte d'Ivoire à accroître l'emploi, les salaires et les conditions de travail des jeunes en
façonnant et en consolidant un écosystème d'économie numérique. Le large impact envisagé de cet
objectif contribuera à une transformation structurelle des économies en Tunisie et en Côte d'Ivoire
dans les secteurs ciblés, conduisant à la création d'emplois durables.

Le projet vise les produits suivants :

1. Environnement d’affaires amélioré et propice à la création d'emplois et à l'adoption de


technologies et de méthodes 4RI dans les secteurs et chaînes de valeur prioritaires.

2. Création d'une usine SMART (en Tunisie) pour l'adoption et l'intégration de la technologie
4RI dans le secteur industriel.

3. Développement d'une capacité de formation dédiée sur les connaissances 4RI dans les
centres de formation professionnelle, les universités et les écoles de commerce.

4. Création et renforcement d'institutions et de centres 4RI pour l’échange de formation, de


savoir, d’expériences et activités (intervention multi-pays).

5. Projet pilote d'adoption et d'exploitation des technologies 4RI dans un échantillon


d'entreprises

6. Réseau de promotion des investissements/facilitation de la transformation numérique pour


attirer les investisseurs/partenaires/finances pour l'acquisition des technologies 4IR (en
Tunisie)
Au préalable du lancement officiel du projet dans le pays, l’ONUDI a commandité une mission pour
comprendre l'environnement des affaires qui soutient et permet l'acquisition et l'introduction des
technologies 4RI en vue d’ajuster son plan d’actions pour la Côte d’Ivoire. Cet exercice d'évaluation
participative, qui a mobilisé la quasi-totalité des acteurs de l’écosystème, a permis d’établir les niveaux
et la profondeur de la mobilisation des parties prenantes importantes pour prendre des mesures et
des investissements pour l'adoption de nouvelles technologies numériques pour la production et la
gestion.

Les activités menées dans ce cadre visaient à entreprendre une cartographie complète de l’ensemble
de l’écosystème en Côte d’Ivoire : une évaluation détaillée de l'écosystème industriel pour l'industrie
4.0 (I4.0), ses principales parties prenantes, avec une analyse SWOT/GAP, des recommandations et
des plans d'action pour relever les défis liés à l'adoption de la 4RI. En outre, le rapport se devait de
mettre en lumière le mécanisme de coordination entre les différentes parties prenantes de
l'écosystème et fournir des recommandations et des mécanismes pour optimiser la coordination et la
coopération. Une attention particulière devait également être accordée aux secteurs et chaines de
valeurs prioritaires cibles. Cet exercice devrait fournir les données et informations nécessaires à la
réalisation des produits 1, 3 et 4 sus-indiqués.

Objectif et résultat attendus


L'atelier de consultation avec les parties prenantes du projet en Côte d’Ivoire a permis de présenter en
détail l'objectif du projet et les activités à mettre en place. Il visait à développer une synergie pour la
mise en œuvre des différentes activités et à assurer un soutien et une coopération continus entre les
partenaires pendant leur durée. Les résultats de la mission de cartographie de l’écosystème de
l’Industrie 4.0 en Côte d’Ivoire ont également été présentés afin de recueillir les commentaires des
parties prenantes, et a suscité des débats et des recommandations.

Récit d'activité
La réunion a regroupé les principales personnes ressources susceptibles de contribuer au succès du
projet. Il s’agit notamment de représentants Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion
des PME et du Ministère de de la Communication et de l’Economie Numérique conduits par des
conseillers techniques des différents Ministres, des représentants d’institutions publiques, du secteur
privé, et de la société civile.

La journée a démarré par les mots d’ouverture du Représentant de l’ONUDI en Côte et au Togo et des
conseillers techniques Sidiki KOUYATE, et Sylvain ESSO s’exprimant respectivement pour le compte du
Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME et du Ministère de de la
Communication et de l’Economie Numérique.

L’ONUDI prendra ce projet pilote en Côte d’Ivoire comme base et apprentissage pour intégrer une
composante I4.0 dans le Programme de Partenariat Pays existant. La Tunisie ayant déjà une avance
en I4.0, des échanges d’expériences mutuels entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie auront lieu.

La Côte d’Ivoire, à travers les ministères de tutelle du projet, accueille favorablement cette opportunité
de renforcer la compétitivité de son économie et d’offrir des opportunités aux jeunes.

Les mots d’ouverture ont été suivis de la présentation du projet puis du plan d’actions respectivement
par le Chef des programmes Industrie 4.0 au siège de l’ONUDI, M. Rafik FEKI et par le Chef Technique
Principal (CTP) du projet, Prof. Ahmad OSMAN.
Des échanges ont ensuite permis de mieux faire comprendre le projet et son mode d’implémentation.

Le projet est un pilote qui permettra d’avoir une « success story » qui servira de base pour une plus
grande action au niveau national, qui éventuellement touchera tous les autres secteurs concernés par
la 4.0 (industrie, santé, service, éducations etc.).

Le projet a une approche écosystème avec des actions pragmatiques visant à emmener l’entreprise
vers l’I4.0, en collaborant avec les universités, le gouvernement et les entreprises de telle sorte à créer
l’écosystème adéquat. Il s’appuiera sur l’existant et définira des cibles réalistes et raisonnables pour le
temps imparti.

La restitution du rapport de cartographie de l’écosystème par l’expert Dr. Abderrahmen ELLOUZE, a


permis, de présenter les principales constatations et résultats de l’analyse de l’écosystème, ainsi que
les opportunités offertes et les recommandations proposées.

Le rapport fait apparaitre une absence de stratégie nationale concertée en matière d’I4.0. Les
initiatives autour de l’I4.0 restent isolées et sans ligne directrice. Une des réussites fondamentales du
projet résidera dans l’élaboration d’un plan national I4.0 pour la Côte d’Ivoire englobant les acteurs
et paries prenantes
En outre, une grande partie des acteurs de l’écosystème I4.0 ne possèdent pas compréhension
exhaustive du concept I4.0, de ses enjeux et ses objectifs. Le projet impacterait à assurer la bonne
compréhension de l’I4.0 et ses enjeux auprès des entreprises, des pouvoirs publics, des universitaires,
des formateurs, des experts, des professionnels et des étudiants.

Par ailleurs, la réussite de l’I4.0 au niveau de l’entreprise dépendant aussi du niveau technologique des
autres acteurs de la chaine de valeurs, le projet devrait tenir compte des acteurs en amont et en aval
des chaines de valeurs des secteurs cibles. Le projet devrait également s’ouvrir aux autres secteurs
manufacturiers notamment les secteurs considérés comme étant prioritaires (Chimie, matériaux de
construction, Textile, Pharmacie, Emballage) et d’intégrer dans les actions pilotes, dans les limites de
la capacité du projet, toute entreprise qui manifeste un intérêt et qui dispose des conditions minimales
d’organisation et de structuration.

La stratégie du projet est de prendre en compte l’étude de mapping et développer un plan de mise en
œuvre qui soit adapté et inclut des spécifiés par type d’acteurs, pour une meilleure action.

Résumé des discussions


A la suite des présentations du projet et de la Cartographie de l’écosystème de l’Industrie 4.0 en Côte
d’Ivoire, des échanges de haut niveau ont permis d’enrichir les conclusions de l’étude et de proposer
des orientations sur la mise en œuvre du projet pour en favoriser l’atteinte des objectifs pour le pays
tout en s’assurant de l’engagement des parties prenantes.

Les échanges engagés durant la journée de consultation avec les parties prenantes ont permis de
d’émettre d’importantes recommandations et pistes d’actions à entreprendre par le projet pour
favoriser l’implantation de la 4IR en Côte d’Ivoire et l’amélioration de l’emploi dans les secteurs des
TIC et de l’Agro-industrie.

Les recommandations ont été faites à plusieurs niveaux :

Au niveau institutionnel, pour poser les fondations d’une Industrie 4.0 de prospérité, il a été
recommandé de promouvoir la mise en place d’une Stratégie nationale ou un plan spécifique I4.0 pour
avoir une politique nationale qui prenne en compte les besoins en I4.0. Cela demandera de revisiter la
stratégie industrielle et lui attribuer de nouveaux objectifs en phase avec l’I4.0 et concevoir un organe
national qui va porter l’I4.0 dans la durée, un cadre porté par les secteurs public et privé, qui inclut les
partenaires techniques et financiers (PTF).

La cartographie des fournisseurs de technologie en CIV a relevé le besoin d’avoir un catalogue de ce


qui se fait au niveau micro en termes de I4.0. Il existe des acteurs et groupements d’acteurs et start-
up qui évoluent dans la 4.0 (blockchain, etc.), mais pas de catalogues ni une vision de la dynamique.
L’atelier a dans ce sens recommandé de créer un cluster d’acteurs de l’écosystème du numérique qui
évoluent dans les technologies 4.0, avec une cartographie des métiers et compétences disponibles.
L’atelier a affirmé, également, la nécessité de construire un baromètre I4.0 pour la CIV, qui prenne
également en compte le secteur de l’Industrie et la question énergétique.

Concernant les start-ups dans les technologies 4.0, l’objectif serait de les appuyer à moyen- long terme
(3-5 ans) vers leur maturité, via un mécanisme d’accompagnement d’écosystème et une dynamique
de croissance. Le projet prévoit d’apporter de l’assistance technique au secteur TIC (y compris les
télécom qui a aussi un rôle stratégique et opérationnel pour l’I4.0). Le télécom n’est pas uniquement
actif dans l’infrastructure, les entreprises du secteur ont aussi fortement contribué dans la création
d’écosystème pour les start-ups. Mais il est nécessaire d’avoir un fond d’amorçage pour la création de
start-up.

Au niveau de la formation, la formation professionnelle notamment, pour les besoins de transition des
entreprises manufacturières vers l’industrie du futur, l’on retient qu’il faudra créer des spécialités pour
des parcours professionnels, des formations courtes et qualifiantes et créatrices d’emploi. Cela devra
déboucher sur la disponibilité de techniciens, spécialistes et experts avec des compétences sur des
métiers techniques très spécifiques. La stratégie du projet demeure de partir de l’existant et proposer
des améliorations et une mise à jour conforme aux standards de l’I4.0. L’on pourra développer
également, en relation avec les Ministères en charge des questions de formation et les universités un
curricula adapté et spécialisé en profondeur pour la I4.0.

Globalement sur la formation, il a été recommandé d’initier une discussion nationale sur les besoins
de formations/qualification I4.0 à court, moyen et long terme. Eventuellement, cette réflexion pourrait
demander de mettre en place un document de stratégie dans les différentes filières pour une prise en
compte de l’I4.0. L’idée est de renforcer les capacités en 4.0 en augmentant le nombre de diplômés
qualifiés en 4.0, mettre à niveau les centres techniques et favoriser un écosystème pour soutenir les
PME et la création d'emploi.

Le cadre d’appui technique dans l’écosystème a également été abordé. Le développement d’un réseau
d’experts a été identifié dans l’étude de cartographie comme l’un des mécanismes essentiels de cet
appui. Ces experts assurent, en effet, l’interfaçage des deux acteurs au cœur de l’écosystème que sont
les entreprises manufacturières et les fournisseurs de technologies. Dans ce sens les échanges ont
proposé de développer une approche de certification prenant en compte le marché au niveau national
et régional pour garantir un marché rémunéré aux experts dans leurs démarches de certification. Cela
permettra de disposer d’un pool d’experts adaptés aux besoins locaux qui pourront progressivement
adresser les besoins régionaux voire internationaux. Idéalement, il faut s’aligner sur les pôles d’activité
existants en Côte d’Ivoire.
Se penchant sur la dernière articulation de l’atelier à savoir les mécanismes de coordination au sein de
l’écosystème en faveur de l’I4.0, des participants ont proposé de mettre en place un système
d’information, des comités techniques de pilotage avec des points focaux au niveau des Ministères et
des personnes ressources impliquées et de bon niveau. Toutefois, compte tenu du temps de mise en
œuvre du projet et l’approche écosystème innovante promue, il a été retenu de mettre en place un
comité tripartite (Etat, secteur privé et société civile) et aborder des thématiques et problématiques
spécifiques à l’I4.0. Cet organe consultatif aura son plan d’action, avec un point focal de chaque
Ministère. Il devra prendre en considération la vitesse d’évolution de l’I4.0 et tirer les leçons de
l’existant. Ce comité pourra être constitué à l’image de la Plateforme Industrie 4.0 établie en
Allemagne avec des groupes thématiques et portera l’appropriation et la définition de la stratégie I4.0.
Il devra concevoir et promouvoir une vision qui régit les ministères en matière d’I4.0. Ses premiers
travaux devront aboutir à un document porté au plus haut niveau, qui permettra de s’assurer la
collaboration et l’implication de tous les acteurs.

D’autres actions importantes ont enfin été requises notamment en matière de communication et
sensibilisation. A cet effet, le projet devra appuyer la définition et la mise en œuvre par le
gouvernement de son propre plan d’action pour la promotion de l’I4.0. La sensibilisation devra
concerner tout l’écosystème, au niveau macro, méso et micro, en conseillant particulièrement les
institutions, ministères et agences, qui souvent ne mesurent pas et ne prennent pas conscience des
difficultés des secteurs avec lesquels ils travaillent. Ces actions de communication et sensibilisation
devront se faire à travers divers canaux dont des débats radio télé etc., pour rendre l’I4.0 accessible et
compréhensible au public. Les compétences sociales étant cruciales pour implanter l’I4.0, il faut
également communiquer et sensibiliser les chefs d’entreprises autour de la I4.0 , notamment sur les
défis et obstacles, ainsi que les opportunités et solutions possibles.

Actions de suivi :
L’atelier de consultation a clôturé sur un engagement renouvelé des Ministères partenaires, ainsi que
des parties prenantes présentes, d’emmener plus avant la Cote d’Ivoire vers l’Industrie 4.0 en
accompagnant le projet Employment4Youth dans sa mise en œuvre.

Le CTP et le Coordinateur national ont poursuivi les visites et échanges avec les acteurs, afin d’affiner
les propositions d’actions immédiates à mettre en œuvre avec les parties prenantes, suite à la
cérémonie de lancement du jeudi 10 novembre.

Annexes :
Annexe 1 : liste des participants
Annexe 2 :
- Agenda de la journée
- Powerpoints des présentations

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