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Cet article expose les grandes lignes des réformes de modernisation des douanes réalisées dans les
pays francophones d’Afrique subsaharienne depuis le milieu des années 1990. Il met également
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106 Gilles Montagnat-Rentier, Gilles Parent
This paper outlines reforms that have been achieved in the modernization of the customs admi-
nistrations of francophone sub-Saharan (African) countries since the mid-1990s. It also highli-
ghts the remaining issues in this process. Progress has been made in automation of operations
and procedures, with constant and significant efforts to strengthen revenue collection and
improve trade facilitation in a number of countries. However, the pace and scope of moderniza-
tion remains insufficient, particularly in developing customs control and enforcement capacities,
and enhancing operational resources and management. The findings suggest that the authorities’
strong commitment to reform, organizational and management changes, adequate technical
assistance and project management, and effective implementation of modern customs standards,
are critical to accelerate the modernization of customs in francophone sub-Saharan Africa.
1 INTRODUCTION
Cet article examine les réformes entreprises par les douanes des pays franco-
phones d’Afrique subsaharienne (PFAS) du milieu des années 1990 à 2010. Il
se fonde principalement sur les constats et les conclusions de l’assistance
technique (AT) du Département des Finances Publiques du FMI (FAD) et de
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2 Seize des dix-huit pays étudiés étaient membres de l’AFRITAC de l’Ouest, établi en
2003, ou de l’AFRITAC du Centre, établi en 2007.
Réforme et modernisation des douanes en Afrique subsaharienne francophone 107
2 RÉFORMES ENGAGÉES
3 Bien que les taux des droits de douane aient été harmonisés dans la CEMAC en 1994,
ils n’ont pas été mis en œuvre immédiatement. Les taux harmonisés de l’UEMOA sont
entrés en vigueur en 2000.
108 Gilles Montagnat-Rentier, Gilles Parent
4 Les douanes des pays francophones d’Afrique subsaharienne sont toutes membres de
l’OMD. Tous les pays francophones d’Afrique subsaharienne étaient membres de
l'OMC en 1997, sauf l’Union des Comores, qui y a obtenu le statut d’observateur en
2007.
5 Il s’agit en particulier du Système harmonisé (SH), nomenclature internationale poly-
valente des marchandises, de l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane, de la Con-
vention de Kyoto révisée qui vise à harmoniser les méthodes et procédures appliquées
par les autorités douanières nationales, de la Déclaration d’Arusha révisée sur
l’éthique douanière, qui constitue la référence en matière de traitement des questions
liées à la corruption dans les administrations des douanes, et du Cadre de normes
visant à sécuriser et à faciliter les échanges commerciaux internationaux (le cadre
SAFE) de l’OMD qui énonce des normes pour renforcer la sécurité de la chaîne logis-
tique internationale et faciliter son fonctionnement.
Réforme et modernisation des douanes en Afrique subsaharienne francophone 109
Les évolutions ont été beaucoup plus lentes en ce qui concerne le dévelop-
pement des capacités de contrôle et de lutte contre la fraude et la corruption, la
mise à niveau des ressources opérationnelles, et la modernisation de la gestion.
L’application de normes internationales majeures telles que l’Accord sur
l’évaluation en douane de l’OMC et les procédures pour le transit internatio-
nal des marchandises n’a pas été achevée. Le nombre de pays recourant aux
services d’entreprises privées, en particulier pour l’évaluation des marchandi-
ses, n’a pas varié (seize pays sur dix-huit).
La vérification des droits à exonération a été renforcée, mais le nombre et
l’impact des exonérations n’ont pas été réduits (ceci est d’abord un problème
de politique fiscale). Les progrès ont aussi été incomplets en ce qui concerne la
mise en place des aspects douaniers des accords commerciaux régionaux et la
coopération avec les administrations fiscales. En ce qui concerne la facilitation
des échanges commerciaux, un certain nombre de PFAS ont amélioré leur per-
formance à la fin des années 2000, comme l’ont souligné les études internatio-
nales.
Malgré le conservatisme des méthodes de contrôle, les douanes ont produit
un effort important et continu pour établir la base taxable, en renforçant les
opérations courantes (comme la prise en charge du fret ou l’évaluation des mar-
chandises). Dans le contexte de libéralisation des échanges, les recettes douaniè-
res rapportées au PIB n’ont que légèrement baissé (globalement les droits de
douane et autres droits à l’importation sont passés de 3,1 % à 2,8 % du PIB – cf.
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Informatisation
Presque tous les PFAS ont choisi le logiciel SYDONIA++ développé par
la CNUCED, qui a fourni une assistance à l’installation et à la mise en route 6.
L’installation de SYDONIA++ a parfois été longue en raison des interrup-
tions du financement ou de la composition des équipes d’experts informati-
ciens. La connexion des bureaux à un serveur unique et l’accès à distance au
6 Le logiciel SYDONIA est fourni sans frais par la CNUCED. Cependant, SYDONIA est
installé à la demande des gouvernements des pays en développement avec l’assistance des
experts de la CNUCED, les pays gardant la responsabilité du financement du projet.
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système pour les opérateurs sont toujours en cours dans plusieurs pays, ce qui
limite, momentanément, la valeur ajoutée du système. Pour des raisons finan-
cières et techniques, nombreux sont les postes distants des grands centres
d’affaires qui ne sont ni équipés ni connectés. Malgré ces problèmes, compte
tenu de la concentration des importations et des exportations sur un petit
nombre de ports, environ 85 à 90 % des chiffres du commerce international et
des recettes sont gérés électroniquement.
Les modules de base du système informatisé sont en général bien utilisés.
Ceux afférents à la sélectivité des contrôles, à la gestion des marchandises en
transit, ou à la production de tableaux de bord, sont encore sous-utilisés. Il
reste beaucoup avant de parvenir à des procédures totalement dématéria-
lisées. Les fraudes constatées confirment l’obligation pour les douanes d’assu-
rer la sécurité du système et des données. Les perspectives de développements
informatiques incluent principalement l’intégration des procédures douanières
dans un guichet électronique unique 7, l’automatisation de la gestion des ris-
ques, l’informatisation des autorisations d’exonérations, et l’interconnexion
régionale des bureaux des douanes.
Source : Forum Économique Mondial, The Global Enabling Trade Report 2010.
Selon l’Accord de l’OMC sur l’évaluation en douane, l’évaluation est basée sur
la valeur transactionnelle (la méthode d’évaluation antérieure consistait à
appliquer le prix auquel les biens seraient vendus dans le cadre du commerce
international). Même si les PFAS ont amendé leurs législations pour intégrer
cet accord, la mise en œuvre est lente et reste incomplète. Les administrations
douanières ont mis en place quelques aspects de la nouvelle procédure (par
exemple, le cadre d’examen des différends relatifs aux valeurs en douane à
Abidjan), mais, malgré les initiatives lancées et l’assistance technique fournie,
la gestion des risques, les demandes d’information aux importateurs formulées
selon les procédures en vigueur, et le développement des vérifications post-
dédouanement pour une analyse approfondie des transactions commerciales, ne
se sont pas matérialisés. Dans ces circonstances, il n’est pas certain que les
valeurs appliquées par les services douaniers soient bien alignées sur la valeur
transactionnelle (ou sur les autres valeurs autorisées dans certaines situations).
Qui plus est, des valeurs administrées, qu’elles soient officielles ou non, sont
appliquées à un certain nombre de produits de grande consommation. Ceci étant,
le manque de fiabilité des factures et des documents commerciaux crée de sérieux
problèmes de vérification et impose de lourdes contraintes administratives aux
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11 Pour un résumé des questions relatives à l'exonération des projets financés par les
bailleurs de fonds, voir “Tax Treatment of Donor-Financed Projects”, International
Tax Dialogue, 2006.
12 Les bandes tarifaires de l’UEMOA sont de 0, 5, 10 et 20 %. Un TEC est désormais envis-
agé pour l'ensemble de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) : les chefs d'État de la communauté ont récemment convenu d'élargir le TEC
de l’UEMOA à la région CEDEAO, à condition d'y inclure une cinquième bande de 35 %.
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cordances entre la bande tarifaire effective et le TEC ont été relevées pour un
certain nombre de produits. L’absence d’harmonisation des exonérations au
niveau régional 13 et le décalage entre les règles et les pratiques d’évaluation
en douane constituent encore des obstacles majeurs à l’harmonisation des
tarifs. Enfin, le fait de limiter l’informatisation aux seules administrations
nationales accroît le risque de disparités (volontaires ou non) dans la mise en
œuvre ; il faudrait informatiser le tarif au niveau communautaire.
La CEMAC et l’UEMOA ont adopté chacune un code douanier commu-
nautaire en 2001 14. La Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) a adopté sa
loi sur la gestion des douanes en 2004. Les législations des États membres
sont en général alignées sur ces codes en matière de procédure, mais les législa-
tions communautaires et nationales devraient intégrer toutes les normes doua-
nières modernes, notamment la déclaration des marchandises à la douane
avant leur arrivée ou la soumission électronique des documents. Les disposi-
tions relatives aux différends et aux pénalités méritent également d’être
revues, car certaines d’entre elles sont dépassées ou ne sont pas totalement
conformes aux exigences de l’OMD et de l’OMC 15. En général, l’état actuel de
la législation n’est pas un obstacle majeur à la progression des réformes. Par
contre, la coordination pour l’harmonisation des pratiques administratives
entre administrations douanières ainsi qu’entre les douanes et les organismes
communautaires reste insuffisante. Les décisions cruciales pour la mise en
œuvre, notamment la classification des marchandises dans la nomenclature
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Les autorités et les responsables douaniers ont pris une conscience nettement
accrue de la nécessité pour les douanes de faciliter le commerce, surtout dans
les pays dont les programmes gouvernementaux accordaient une grande
importance à l’amélioration du climat des affaires et dans les principaux ports
maritimes, qui se livrent concurrence pour capturer le commerce régional 17.
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Des cadres de consultation ont été établis, soit au niveau décisionnel à tra-
vers des réunions périodiques et des comités, soit au niveau opérationnel à
travers diverses initiatives comme par exemple : une « Journée du partenaire »
organisée chaque semaine au bureau des douanes du port de Pointe-Noire
afin de résoudre rapidement les litiges ; un Observatoire de la célérité du
dédouanement créé au port d’Abidjan ; une direction de la facilitation et du par-
tenariat avec l’entreprise à la douane du Sénégal. Le secteur privé reconnaît
que l’administration douanière accorde une attention accrue à ses besoins,
mais déplore les carences dans la mise en œuvre des décisions, les divergences
d’interprétation de la loi entre les agents de terrain et les services centraux,
ainsi que l’insuffisance des consultations et l’absence de préavis lorsque des
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Inspections physiques
Inspection physique
multiples
(% des cargaisons
(% des cargaisons
importées)
physiquement inspectées)
Burkina Faso 75 35
Cameroun 12 4
République Centrafricaine 50 n.d.
Gabon 55 3
Mali 75 3
Mauritanie 50 1
Sénégal 18 1
Tchad 18 18
Togo 9 18
21 Pour tirer parti de l’investissement dans les formations spécialisées tout en limitant les
risques de corruption, il est en général recommandé que le personnel reste à un poste
donné pendant environ trois ans.
Réforme et modernisation des douanes en Afrique subsaharienne francophone 125
Les administrations des douanes et des impôts des PFAS sont des services
du ministère des finances ou, rarement, du ministère de l’économie (Gabon).
Au Burundi cependant, à compter de 2009, les administrations des douanes et
de l’impôt ont été intégrées à l’Office burundais des recettes qui a été doté
d’une autonomie de gestion supérieure à celle dont une direction administra-
tive est normalement dotée 23. En revanche, l’administration des douanes de
la République Démocratique du Congo (RDC), établie dans les années 1980 en
tant qu’office des douanes et des accises semi-autonome est récemment rede-
venue une direction du ministère des finances. Se fondant sur les résultats
d’un questionnaire envoyé aux agences semi-autonomes existantes et d’un
examen de la littérature, Kidd et Crandall (2006) ont conclu que le modèle de
l’agence fiscale, adopté par de nombreux pays (en particulier en Afrique
anglophone et en Amérique latine), présente des avantages en termes d’auto-
nomie et de reddition des comptes mais que son établissement doit s’accompa-
gner d’un ferme engagement d’opérer des réformes pour améliorer l’efficacité
de la perception des recettes et le respect des obligations fiscales. Le débat sur
cette question reste ouvert et il faudra analyser attentivement les change-
ments organisationnels récemment opérés.
Dans les directions des douanes des PFAS, la structure de l’administration
centrale répond généralement aux besoins de l’organisation fonctionnelle
recommandée. Il lui faut encore mieux intégrer et confier à des spécialistes les
nouvelles fonctions, telles la gestion des risques et les services aux entreprises
et autres usagers. L’organigramme devrait également prendre en compte les
préoccupations liées aux « gros clients » (importateurs et exportateurs appor-
tant la plupart des recettes ou bénéficiant de la plupart des exonérations) et aux
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24 Les droits de douane et autres droits à l’importation sont les principaux composants des
taxes spécifiques au commerce extérieur. Ils peuvent être corrélés aux opérations
douanières. La TVA et les droits d’accise sur les importations, ainsi que les taxes à l’expor-
tation dans certains pays, constituent aussi des revenus douaniers. Il faut souligner que
certains ajustements ont dû être opérés sur les droits de douane et autres droits à l’impor-
tation, à cause des carences et de l’absence de données. Les données incluent, pour cer-
tains pays, la TVA ou des taxes sur le chiffre d’affaires appliquées aux produits importés.
25 Ici, le taux de droits de douane prélevés est la somme des droits de douane et autres
droits à l’importation prélevés, rapportée à la valeur en douane des importations.
Réforme et modernisation des douanes en Afrique subsaharienne francophone 129
26 L’UEMOA compte sept membres francophones (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire,
le Mali, le Niger, le Sénégal, et le Togo), et un membre lusophone, la Guinée-Bissau.
27 LA CEMAC compte cinq membres francophones (la RCA, le Cameroun, la République
du Congo, le Gabon. et le Tchad) et un membre hispanophone, la Guinée Équatoriale.
28 Le Burundi, les Comores, la RDC, la Guinée, Madagascar et la Mauritanie.
29 Sur l’analyse des implications sur les recettes de la libéralisation des échanges, incluant
un débat sur les taux de droits de douane maximisant les recettes, voir Ebrill, Stotsky,
and Gropp (1999).
30 Les données du Tableau 4 excluent, pour tous les pays, les taxes indirectes intérieures
sur les importations.
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Tableau 4 : Pays francophones d’Afrique subsaharienne : Importation de marchandises et droits de douane, 1996–2009
Droits de douane et autres droits d’importation
130
Guinée 15,1 26,4 74,8 9,6 10,6 10,4 1,4 2,8 100,0
Madagascar 16,1 28,3 75,8 11,3 15,4 36,3 1,8 1,0 -44,4
Mali 19,1 24,9 30,4 10,7 11,4 6,5 2,0 2,8 40,0
Mauritanie 31,2 47,2 51,3 9,1 3,1 -65,9 2,9 1,5 -48,3
Niger 18,7 20,4 9,1 10,2 18,1 77,5 1,9 3,7 94,7
Sénégal 24,9 33,2 33,3 20,6 8,2 -60,2 5,1 2,7 -47,1
Tchad 15,1 37,1 145,7 13,7 2,5 -81,8 2,1 0,9 -57,1
Togo 35,1 32,6 -7,1 5,6 9,3 66,1 2,0 3,0 50,0
Moyenne non 17,6 25,2 43,2 15,6 12,0 -23,1 2,4 2,6 8,3
pondérée
Sources : Données du Département Afrique et du Département Moyen-Orient et Asie Centrale (pour la Mauritanie) du FMI, et calculs
des auteurs.
1 Côte d’Ivoire: données de 1997.
31 Le Tableau 5 évalue les recettes concédées sur les droits de douane et autres droits à
l’importation, sur la TVA et sur toute autre taxe intérieure sur les importations.
132 Gilles Montagnat-Rentier, Gilles Parent
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Bénin 1,37 2,05 1,20 0,85 0,60 1,44
Burkina 1,85 0,75 0,81
Faso
Burundi 1,19 2,47 5,19 7,00 4,17 4,48 3,72
Cameroun 0,64 0,53 0,46
Rép. du 3,08 2,69 2,82 2,26 5,74 6,15
Congo
RDC 1,31 1,47
Côte
d’Ivoire 0,50 2,33 2,13
Gabon 1,62
Guinée 3,00 2,44 3,49 3,16
Mali 0,89
Niger 1,73 1,11 1,48 0,93
Sénégal 3,42
Tchad 4,96 2,60 2,15 2,00 2,04 2,04
Togo 0,75 0,77
Droits de douane
Droits de douane
Recettes fiscales et autres droits
et autres droits
totales d’importation1
d’importation1
(% du PIB) (% des recettes
(% du PIB)
Pays fiscales totales)
Variation
Variation
Variation
1996
2009
1996
2009
1996
2009
(%)
(%)
(%)
Bénin 12,6 16,1 27,8 2,0 4,0 100,0 15,9 24,8 56,0
Burkina 11,5 12,5 8,7 3,0 2,3 -23,3 26,1 18,4 -29,5
Faso
Burundi 13,0 17,0 30,8 2,3 2,7 17,4 17,7 15,9 -10,2
Cameroun 9,8 12,7 29,6 1,3 2,7 107,7 13,3 21,3 60,2
RCA 6,0 8,7 45,0 1,9 1,4 -26,3 31,7 16,1 -49,2
Comores 11,7 10,8 -7,7 3,0 3,8 26,7 25,6 35,2 37,5
Rép. du
10,9 8,2 -24,8 2,9 1,5 -48,3 26,6 18,3 -31,2
Congo
RDC 6,0 12,4 106,7 1,2 3,5 191,7 20,0 28,2 41,0
Côte
d’Ivoire2 18,7 16,5 -11,8 4,5 3,1 -31,1 24,1 18,8 -22,0
Gabon 10,6 16,0 50,9 2,2 3,2 45,5 22,0 20,0 -9,1
Guinée 6,7 11,7 74,6 1,4 2,8 100,0 20,9 23,9 14,4
Madagascar 8,5 12,1 42,4 1,8 1,0 -44,4 21,2 8,3 -60,8
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Source : Douanes.
34 Le « Commerce Transfrontalier » est l’un des dix critères retenus par l’indice « Facilité
de Faire des Affaires ».
35 Le Logistics Performance Index de la Banque Mondiale et de ses partenaires utilise des
évaluations par pays établies par 1 000 transporteurs internationaux, afin de saisir les
aspects les plus importants de l’environnement logistique dans six domaines, dont
l’efficacité des procédures de dédouanement.
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37 En 2010, la douane mauritanienne a estimé que les articles divers importés par les com-
merçants du secteur informel représentaient entre 25 % et 30 % de la valeur totale des
importations.
38 Dequiedt, Geourjon, et Rota-Graziosi (2012) ont néanmoins montré que la mise en
œuvre d’un programme de services permettant à la fois la vérification des importations
et la modernisation de l’administration des douanes est un objectif incohérent. Si les
deux services sont envisagés, ils ne doivent pas être confiés à un seul prestataire, car ils
sont en conflit.
Réforme et modernisation des douanes en Afrique subsaharienne francophone 141
6 ENSEIGNEMENTS ET SUGGESTIONS
POUR LES PROCHAINES ÉTAPES
39 Avec des financements extérieurs, le FMI s’est récemment engagé dans une démarche
programmatique, axée sur les résultats, en matière d’assistance technique.
Réforme et modernisation des douanes en Afrique subsaharienne francophone 143
Certains concepts modernes n’ont pas encore été introduits, comme celui
de la segmentation. Séparer l’administration des contribuables selon qu’il
s’agit de gros, de moyens ou de petits contribuables s’est révélé très pertinent
dans le domaine de l’administration de l’impôt, et devrait être transposé à
l’administration des douanes, en l’adaptant. Les programmes établissant des
« opérateurs économiques agréés » qui s’appuient sur le Cadre de normes de
l’OMD devraient s’intégrer dans cette politique de segmentation. De même,
les administrations des douanes des PFAS ne devraient pas se contenter
d’être réactives, mais développer de solides capacités prédictives grâce au ren-
seignement, aux données et à l’analyse. Ainsi que l’a noté l’OMD, il s’agit
d’identifier et de s’occuper des risques au niveau opérationnel (contrôle), mais
aussi d’appliquer les connaissances au niveau stratégique et à la gestion des
douanes 40. Pour améliorer leur efficacité, les douanes des PFAS ont particu-
lièrement besoin d’être intégrées dans un réseau de partenaires et d’appro-
fondir la coopération au sein du réseau. Cet objectif comporte de multiples
aspects et devrait englober le resserrement de la coopération avec l’adminis-
tration fiscale, la gestion intégrée des frontières (les douanes agissant comme
chef de file dans des projets de guichet unique), le développement de partena-
riats mutuellement bénéfiques avec le secteur privé, le renforcement des inter-
actions opérationnelles entre administrations des douanes qui appliquent un
accord douanier régional, et le développement d’échanges de données régu-
liers entre les douanes des pays d’exportation et les douanes des pays d’impor-
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RÉFÉRENCES
BAUNSGAARD, Th., and M. KEEN (2005), “Tax Revenue and (or?) Trade Libera-
lization”, IMF Working Paper No. 05/112 (Washington: International Mone-
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CANTENS Th., G. RABALLAND, S. BILANGNA, M. DJEUWO (2012),
« Comment la contractualisation dans les administrations fiscales peut-elle
limiter la corruption et la fraude ? Le cas des douanes camerounaises », Revue
d’Économie du Développement, ce numéro.
CANTENS Th., R. IRELAND, G. RABALLAND (eds) (2012), Reform by numbers:
Measurement applied to customs and tax administration in developing coun-
tries, World Bank, à paraître.