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Michel Gervais, Gervais Thenet
Dans Comptabilité Contrôle Audit 2004/1 (Tome 10), pages 147 à 163
Éditions Association Francophone de Comptabilité
ISSN 1262-2788
ISBN 2711734226
DOI 10.3917/cca.101.0147
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Comment évaluer
Ito.,
ta productrvrte
dans les activités de senrice ?
Michel GERvAIsl, Gervais THnNs:'2
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Introduction
Un service se caractérise par la narure immatérielle de sa prestation et une production asssz souvent
réalisée en présence (voire avec la participation) du client. læ caractère intangible de l'output ne faci-
lite pas la mesure d'un résultat qui peut se manifester au-delà de la réalisation de la prestation. Le
contacr entre le presataire et le client introduit une grande variabilité dans la nature même du service
et rend son contrôle plus complexe (Ducrocq, Gervais, Herriau, 2001). Ces propriétés créent en ef[et
du flou et de la variété dans le niveau des réalisations et I'impact sur la satisfaction du client ainsi que
sur les niveau de ressources à consommer. Aussi, I'efficience de la consommation de ressources ne peut
être appréciée, qu'en tenant compte du degré de satisfaction apporté au client et de la nécessaire flexi-
bilité à introduire dans la production pour être réactif au comportement du demandeur et produire la
variété voulue (Gervais, 2000).
Dans cet article, nous nous préoccupons de mesurer la productivité d'une activité de service, en
maintenant un niveau de qualité et de flexibilité compatible avec la satisfaction du client.
Par productivité, il faut entendre l'o agencement dzs rnolens de production qui assure Ie maximurn
d'ffitutile auec le rnircirnum de consommations > (Lauzel, Bouquin, 1988, p,37).
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La méthode DEA permet une évaluation quantitative de la productivité, pour des unités utilisant
de nombreux inputs et produisant plusieurs outputs.
l,e Pendiscan a pour but d'aider les soignants, cadres infirmiers ou directeur de service de soins dans
un hôpital, à mesurer les états de dépendance des patients présents, et, à partir de cette mesure, de défi-
nir quotidiennement la meilleure allocation des ressources humaines (la charge de travail nécessaire).
Les analyses se fondent sur une réflexion théorique et des tests pratiques.
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Michel Gonvats, Gervais THBNE'I'
COMMENT ÉVALUER IÂ PRODUCI]VITÉ
DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ? r49
Les fondements théoriques de la mesure
IJX-efficiency résulte du fait que les organisations riexploitent pas de façon optimale les ressources
dont elles disposent. À technologie et dotation en fadeurs de production identiques, les entreprises
n'obtiennent pas des résultats identiques en termes de productivité. Toutes les entreprises ne se situent
donc pas sur la u frontière çfiiciente u de production, à partir du moment où toutes ne valorisent pas
de la même façon le facteur K distinct des facteurs de production classiques (capital, uavail), qui
reflète la qualité globale de la gestion des ressources au sein de l'organisation.
Le fait qu'une entreprise ne parvienne pas, à niveau d'inputs donné, à obtenir le volume d'outputs
désiré peut s'expliquer par la motivation du personnel, le fait que les contrats de travail sont incom-
plets, que ceftaines machines génèrent des performances variables selon leur emploi, que toutes les
ressources mises à disposition ne sont pas utilisées, etc.
IJX-efficiency met en évidence à la fois l'inefficience technique (consommation d'inputs en excès)
et l'inefficience allocative (combinaison non optimale d'inpua) de la firme. Pour mieux préciser ces
concepts, imaginons une entreprise produisant un seul output Y à panir de deux inputs X, et Xr.
Figure 1
Efficience technique et efficience allocative
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La courbe dindifférence (ou isoquante) TT' représente la frontière de production de toutes les
firmes u techniquement efficientes D pour un niveau d'outpus donné Y.
Sur cette courbe, lavariation de la quantité du facteur à remplacer se comporte vis-à-vis de la varia-
tion du facteur remplaçant de la même façon que se compofte la productivité marginale du facteur
remplaçant vis-à-vis de la productivité marginale du faceur remplacé, iest-à-dire que :
d.*': ôY ' ôY
d\ ôx2 ôX'
La connaissance de cette frontière permet de mesurer I'efficience technique.
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Michel Grnvrus, Gervais TUBNB'I
COMMENT É,VALUER I.4, PRODUCTIVIT'É,
r50 DANS LES ACTTVITÉS DE SËRVICE ?
Si une firme consomme une quantité d'inputs, définie par le point B pour produire une unité
d'output, son inefficience technique peut être mesurée par la distance QP. Elle correspond aux
proportions d'inputs qui peuvent être réduites sans diminution du montant de l'output. Dans ces
conditions, pour chaque unité de production, l'efficience technique Ease mesure par le ratio :
Er= OQ/ OP
avec0<Ër<1
Une valeur égale à 1 signifie que la firme est efficiente du point de vue technique.
Parmi les nombreuses combinaisons de X, et X, qui permement d'obtenir le niveau de production
Y, la combinaison la meilleure est celle qui cotte le moins. Elle correspond au point de tangence entre
l'isoquante T'T' et la droite d'isocott AA' dont la pente est égale au rapport des prix des facteurs. Dans
ce cas, la combinaison des facteurs est allocativement efficiente : le taux marginal de substitution tech-
nique est égal au rapport des prix des facteurs. Pour le point P, I'efficience allocative se mesure par : {
EA=OR/OQ
avecO< ^%<1
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Michel GBnvats, Gervais'ftuNn:r'
COMMENT ÉVALUER I.A PRODUCTIVITÉ
DANS LES ACTTVITÉ,S DE SERVICE ? 15r
Figure 2
Efficience et inputs en excès
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Figure 3
Principe de la méthode DEA
Frontière en
rendements U7
constan$ Pz(Xv'Yz)
Pn(&,Ya)
tu,
PoQk'Yo) P:(Xr,Yr)
.U,
Pz6z,Yz) Pl(&,Yl)
U1
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Michel GBnvets, Gervais THrNBl
COMMENT ÉVAIUER t PRODUCTIVITÉ
DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ? r53
ll>- O
a>0
où u et v sont des pondérations qu'il convient d'évaluer.
La résolution de ce programme fournit le point d'efficience pour I'agence 1. Pour construire la
courbe enveloppe, avec nagences, il faut résoudre z programmes linéaires.
La méthode revient à déterminer z optimisations (une par observation), iest-à-dire à identiûer la
mçilleure pratigue pour chaque cas, sans que celle-ci ait d'effea négatifs sur les inputs ou les outputs
des autres unités. lioptimum pour chaque unité peut se situer sur la frontière ou en dessous de la fron-
tière. Chaque unité dont l'optimum n'est pas sur la frontière prendra comme référence idéale I'opti-
mum de I'unité la plus proche qui s'y trouve. On peut ainsi déduire les inputs qu'une unité moins bien
plaséepeut économiser pour atteindre une ceftaine quantité d'outpur ou, de façon symétrique, inci-
ter une unité à faire des efforts pour augmenter sa production avec des inputs donnés.
Lorsque les rendements sont variables, il suffit de rajouter une constante au numérateur dans
chaque équation et le rapport à maximiser devient:
at\t+
azYtz* uuYru+ h,
,rXn* a{n
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Michel Gsnvlts, Gervais THrNLl
COMMENT EVALUER LA PRODUCTIVI'TÉ
r54 DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ?
Elle permet une analyse de la performance, même si des agences ont opté pour des dotations diffé-
rentes en facteurs de production. La méthode suppose que les unit& soient relativement homogènes
et comparables entre elles, ce qui est assez souvent le cas d'unités produisant des services.
' La méthode évite les problèmes de mesure rencontrés dans les outils < dassiques o d'évaluarion
de la productivité, comme celle des surplus développée par le Crnc3 (1969). ks comptes de surplus
se heurtent en effet à u des calculs arbitraires pseudo-économiques d'assierte (Lemaire, 1977). ,
Q""od il n'est pas toujours possible de déterminer un indicateur volumique (dotation aux provisions,
impôa et taxes, etc.), la cohérence d'une double analyse en vdeur et en volume perd de sa force. De
plus, le choix des indicateurs de volume et de prix résulte parfois d'une convention, ou plutôt d'une
interprétation, sur Ie rôle économique joué par l'organisme étudié (Crrc, 1987). Ainsi, dans un calcul
de surplus à partir des cornptes d'exploitation d'établissements financiers, le fait de considérer comme
indicateur de volume la variation de l'en-cours financier en francs constants, et, pour indicateur de
prix, la variation des taux d'intérêts pratiqués envers les déposants et emprunreurs, s'inscrit directe-
ment en faveur d'une approche par I'intermédiation de la fonction de production bancaire. On traite
la banque comme un interrnédiaire o qui collecte des capinux en les rémunérant à un certain taux et les
prête, sous une aune forme et aaec échéance, en Pratiquant des aux dintêrêts ais-à-uis dzs ernpranteurs ,
(Crrc, L987), Enfin, l'existence de services gratuits dans les services publics ou dans les banques rend
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rlrfiffilii,ir LIMITES
Les volumes opérationnels doivent faire I'objet d'un comptage précis et régulier, et les outputs ne
doivent pas être fuyants ou indéterminés (situation fréquente dans les services).
La nature et la qualité des résultats dépendent de la période de référence retenue. Si l'activité est
irrégulière, il faut calculer des indices d'efûcience u glissants , sur plusieurs périodes.
Le problème est posé dans le cadre d'un opdmum de Pareto. Selon Pareto, un étar social est défini
comme optimal si et seulernent s'il est impossible d'accroltre l'utilité d'une personne sans réduire celle
d'une autre personne. Ainsi, un état peut être optimal, au sens de cet aureur, même si certains indivi-
dus sont extrêmement pauvres et d'autres immensément riches, dès lors qu'on ne peur pas améliorer
le sort des indigents sans toucher au luxe des riches. Iæ programme linéaire est bien spécifié de cette
façon : il s'agit d'optimiser I'utilisation des ressources dans une unité (efficience technique) sans
réduire la productivité des autres unités (sans modifier fondamentalement l'allocation globale). En
fait, l'outil admet que l'allocation définie par la stratégie est satisfaisante a priori et il se demande
comment l'optimiser (vérification a posteriori du fait de savoir si I'utilisation des ressources est opri-
male par rapport aux choix effectués). Il se situe donc dans une optique classique de contrôle de
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Michel GsRvArs, Gcrvù TusNn'r
COMMENT ÉVAIUER T.t PRODUCTMI'É
DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ? 155
gestion (mise en Guvre de la stratégie). Si, en revanche, I'allocation ne résulte pas de la stratégie, mais
d'un marchandage fondé sur les pratiques antérieures et le rapport de force actuel entre les chefs de
service, rien ne garantit que la solution obtenue sera souhaitable pour I'entreprise.
La firme exige de ses moyens d'exploitation un certain volume mais aussi une certaine qualité de
production. Si les moyens ne sont utilisés conformément à leur capacité qualiative, il est possible de
faire plus, mais en fournissant aux clients une qualité moindre. Une formulation adéquate du
programme linéaire permet de remédier à cet inconvénient. Iloutput obtenu peut être mesuré par un
indicateur quantitatif, et un critère appréciant le degré de satisfaction du client ou les attributsa
< qualité r du service. Il s'agit dans ce cas d optimiser une production qui est appréhendée à la fois en
termes quantitatifs et qualitatifs. t e problème se formulerait toujours :
urYrr+ urYrr+ urYru
atXt * ,{tz
mais avec Y'
la quantité du produit dans l'agence 1, et Y, et Y' deux attributs de la qualité de ce
même produit dans l'agence l, sous conditions que :
utYrr* uzYtz!-atYtt
,r4r+urXr, -=,r
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uàO
u>- O
Lorsque l'activité connalt des fluctuations et une diversité de production, la zone d'utilisation opti-
male des moyens d'exploitation doit être relativement large : l'allocation des ressources doit être
flexible. Sur le plan stratégique, la flexibilité est une combinaison de ressources flexibles et de méca-
nismes de coordination flexibles. Selon Tarondeau (1999, p. 67), ,( kfctcibikté dhne ressource est ?lus
granfu brsqu'elle est utili"sable dans an ?lus grand nombre à'emplois, et brsque le coût et le temps dz chan-
gernent d'un eTnploi à an autre sont plus faibhs. Ia caordination fcxible dzs ressources ?orte sur lz choix dzs
eTnploh de ressources, sur la configaration dzs chatnes à'aaiaités erploinnt ces ressources et sur le déphit-
rnent des rcssources dans différents slstfues et Processus n Comme le notent Cohendet et Lléréna (1989,
p. 44),la flexibilité est assimilable à une valeur doption : Cest ., la ualeur que b dêcideur est prêt à payo
pour conseraer m hberté future dz choix r. Elle peut être obtenue en dimensionnant ses ressources à un
niveau supérieur au niveau moyen anticipé ou en se dotant d'un portefeuille de ressources et de
compétences plus étendu que celui nécessaire pour traiter la demande moyenne ; mais elle diminue
alors la producdvité, pèse sur la renabilité et réduit la liquidité de I'entreprise.
Cette forme de flexibilité peut être prise en compte en ajoutant une constante k représentant la
marge de manæuvre souhaitée à la combinaison d'outputs à maximiser (rendements variables).
Elle peut aussi s'obtenir par le recours à la sous-traitance ou à des partenaires extérieurs en cas de
besoin, avec des risques de perte de compétences, voire de dépendance à terme vis-à-vis des presta-
taires. La sous-traitance es[ un input qui prend la valeur zéro mais qui permet d'obtenir des outputs
plus importants. Formulée ainsi, la sous-traitance risque d'être toujours souhaitable. Il est préférable
de dire que la sous-traitance est un input supplémentaire, dont la quantité se situe dans une fourchece
assurant un rapport gains/cotts positif sur la longue période, pour optimiser les quantités d'outputs.
Elle peut s'obtenir surrout par une organisation adéquate, une aptitude à modifier rapidement les
relations entre les éléments (polyvalence des équipements et des compétences, satisfacdon d'un grand
nombre de besoins avec un nombre limité de modules, mise en place de structures réactives, de capa-
cités de création et d'anticipation...). Elle correspond à l'efficience du facteur X et, dans le cadre de la
méthode DEA, à la nécessité de formuler le problème avec des rendements variables.
Au total, la flexibilité s'introduit essentiellement par des rendements variables mais les résultats
deviennent difficiles à interpréter. Une unité qui obtient un coefûcient de productivité médiocre peut
être plus flexible. Est-elle forcément moins performante sur la longue période ? La méthode ne permet
pas d'en juger.
En pratique, face à des fluctuations de I'activité, il faut pouvoir maintenir entre productivité et
flexibilité un rappoft relativement équilibré. Si cet équilibre est rompu, des goulots d'étranglement et
une perte d'efficience apparaltront. En privilégiant I'optimisation des quantités, on peut oublier ce
nécessaire équilibre, ou rechercher Ie compromis avec des éléments de flexibilité facilement mesu-
rables. Les aspects plus qualitatifs de l'adaptabilité risquent alors d'être sous-estimés, notamment le
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Michel Gervers, Ger%is THENn
COMMENT ÉVALUER LA PRODUCTIVITÉ
DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ? r57
Au totd, les inefficiences d'aujourd'hui pourraient être des facteurs de réussite de demain.
Dans un auue domaine, Leleu (1997) se propose d'appliquer la méthode DEA à la performance
hospitalière. Soulignant quLe o le problème dz k spécifcation dz kfonction dz prod.uction timt plus au
choix des out?ats quh celui dzs inpott , (Leleu, 1997 , p. 379) ,l'auteur retient, dans un premier temps,
trois indicateurs d'activité : la durée moyenne de séjour, le taux d'occupation et des ratios établis entre
les actes produits et les actes consommés.
Puis, dans un deuxième temps, il introduit deux indicateurs supplémentaires liés à la qualité :
ffi.WW Le Pendiscan
Loutilvise à apprécier l'adéquation des besoins des personnes hospitalisées (approchés par le concept
de dépendance) avec les moyens humains disponibles5. Dit autrement, il consiste à mettre en corres-
pondance un niveau de production exprimé quantitativement et quditativement avec I'effectif
présent.
Il est diffusé depuis 1994 sous la forme d'un logiciel. En 2001, 40 établissements Êançais I'utili-
saient. La contrainte imposée à I'outil est qu'il soit aisément utilisable et que ses résultats soient faci-
lement interprétables par les acteurs (soignants, cadres infirmiers, directeurs du service).
La dépendance d'un patient (Guillou, 1996) se traduit par une relation patient/soignant(s) avec
un double uansfert : la personne soignée transêre vers les soignants des actes qu elle ne peut, qu elle
ne sait ou qu'elle ne veut plus faire ; les soignants réalisent les actes au bénéfice du patient et donc lui
en transêrent les résultats. Elle se mesure par deux grandeurs :
sa lourdeur ou degré de dépendance ;
Thois types d'actes sont fournis : des actes de la vie courante (hygiène, habillement, lever, déplace-
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les actes de la vie courânte, les actes relationnels et les actes techniques ne sont pas corrélés ;
les actes de la vie courante évoluent de concert, alors que les actes techniques sont assez indépen-
dants les uns des autres :
le profil de dépendance varie selon les unités de soins, mais pas obligatoirement de manière très
marquée;
les degrés de dépendance ne sont pas corrélés avec l'âge, les durées de présence ou les pathologies.
læs niveaux de dépendance devront donc être saisis vis-à-vis des actes de la vie courante, des actes
techniques et des actes relati<lnnels.
La charge en soins directs dépend :
de la durée de I'acte.
Cette charge peut être estimée par la moyenne des intensités pour les degrés légers ou moyens de
la lourdeur (cette moyenne est stable dans le temps), mais pour les degrés lourds de dépendance cette
pratique est peu acceptable car le nombre de patients est faible et les moyennes très instables.
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Michel GBnvats, Gervais Tnwgr
COMMENT ÉVALUER TÂ PRODUCTTVITÉ
DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE
' I59
:
En Jo, la charge de travail s'écrit
' ='#
,o
/vo
Noù,I : rnesure la variation des intensités à nombre constânt d'agents (effet patiena) ;
Irà'N: mesure la variation des charges à intensité constante (effet nombre dagens présena).
Si A/V < 0, cela a pour effet de rendre positive l'expression, c'est-à-dire d'accroltre la charge de
travail par agent présent.
Pour déterminer Io et Il, compre tenu du fait que I'intensité est âssez stable par patient, il suffit de
multiplier la moyenne des intensités par patient i pu I'effectif de patients du jour
Er:Io=7 x Eoet1,=7 x Er.
Pour les groupes lourds, le raisonnement s'efFectue à partir du nombre de patients lourds.
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Michel Grnvars, Gervais THeNrt'
COMMENT ÉVAIUER I./, PRODUCTIVITÉ
160 DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ?
les croisements entre les trois types de dépendance (actes de la vie courante, actes techniques, actes
relationnels) ;
les positionnements de son unité par rapport à d'autres ;
les variations de la charge de travail en soins directs selon les trois types de dépendance ;
les causes de ces variations et leur importance respective (nombre de patients présents par niveau
de dépendance, nombre d'agents présents par catégorie).
La partie de I'outil se fondant sur I'intensité moyenne (la partie algorithmique) apprécie la produc-
tivité en tenant compte des besoins différents (de la qualité de soins différente) des patients. La discus-
sion sur les soins lourds introduit la nécessaire flexibilité dans le raisonnemenr.
Avec le Pendiscan, la réflexion peut même être poussée plus loin.
Escaffre (2001) envisage I'effet de la charge émotionnelle sur la productivité. Des études montrent
en effet que :
le ressenti de la journée de mavail n'est pas lié à la charge de travail moyenne par agent présent
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les routines (notamment les protocoles techniques) ne poussent guère au stress et à I'anxiété collec-
tive ; ce sont plus les situations où l'adaptation est permanente (les aides à la vie courante qui sont
spécifiques aux caractéristiques particulières de chaque patient) qui l'amènent ;
la tolérance des agents aux variations sensibles des charges en soins dépend plus de l'organisation
du service que de la quantité de travail.
Un indicateur de la pénibilité du travail ressentie par agent peut alors être mesuré, par exemple, par
une appréciation subjective de la journée de travail, et il est possible de tenir compte de cet indicateur
pour définir ou apprécier la productivité d'un service.
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Michel GEnvas, Gervais THeNe'r
COMMENT ÉVALUER TA PRODUCTTVITÉ
DANS LES ACTIVITÉS DE SERVICE ? r6l
Dans le secteur de la psychiatrie, les actes relationnels ont plus d'importance qu'ailleurs. Aussi, à
l'usage, il apparalt que le modèle est trop simple pour ce domaine. La modification et I'enrichissemenr
des modalités concernent cette variable sont aduellement à l'étude.
Conclusion
Dans les entreprises de service, la main-d'æuvre est une ressource essentielle. Aussi, il e$ tentant de
mesurer la productivité en rapponânt le temps passé à Ia production obtenue. Une telle mesure risque
toutefois d être très caricaturale. La productivité ne doit pas nuire à la réalisation des différenæs compo-
santes de la presation aftendue par le client (adaptabilité à ses besoins, qualité de la prestation). læ
temps passé n'est plus forcément un critère d'efficience, la qualité du travail accompli (surtout lorsqu il
est intellectuel) intervient également. IJusage de moyens informatiques performants, l'infrastructure
administrative, I'organisation ont aussi une influence. La mesure de la productivité doit êue globale.
La métlode DEA, issue de la théorie économique, permet d'apprécier la productivité de plusieurs
inputs produisant différents outputs. Intégrer dans le modèle la qualité des prestations fournies et la
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Michel Grnv,cJs, Gervais TssNrr
COMMENT ÉVALUER I]4, PRODUCTIVITÉ
t62 DANS LES ACTTVITÉS DE SERVICE ?
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dz k pefomwnce hospialiba thèse université flexibilité Retuz française dz ge*ioa n" 123,
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CoMP[ABuJrÉ - C-oNrr.ôLE - AuDrr / Tome I 0 - Volume I- Juin 2004 (p. 147 à 163)